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  • : Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
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10 février 2021 3 10 /02 /février /2021 17:07
Album - It's Never Too Late To Call by Paul Thorn

 Album - It's Never Too Late To Call by Paul Thorn

 

 Perpetual Obscurity Records

 par NoPo

 Installé à Tupelo dans le Mississipi, Paul Wayne Thorn, 56 ans, covidé mais regonflé, publie son 10è effort studio en ce mois de février.
Peintre à ses heures, ancien boxeur de niveau national et parachutiste (ça va probablement de pair ou ... de bonne paire!), fils de prêcheur (c'est bien ce que je dis... de père!), le musicien au regard clair, participe dès l'âge de 3 ans à l'office (de son père évidemment!) avec apprentissage de la rédemption et de l'Appalachian gospel.
Bon, je vais faire comme si je savais ce que c'était, après tout, il y a gospel (un gamin qui a froid non?) dedans!

A partir de 1997, il fait ses premières armes, en solo, à Tupelo, puis ouvre pour Sting (avec Thorn, ça pique!) avant de tourner avec Huey Lewis and the News (une de ses influences majeures), John Prine, Marianne Faithfull, Mark Knopfler, Robert Cray, Bonnie Raitt et Jeff Beck.
Son americana, très intérieur, s'inspire de John Hiatt notamment. Sa voix rocailleuse, à mi-chemin, entre celle de Joe Cocker et celle de John 'Cougar' Mellencamp, séduit la gente féminine et pas que...

Let's go for eleven tracks... (j'essaie en japonais la prochaine fois!)

'Two Tears Of Joy' coule sur les joues. On sent que la voix sort d'une âme qui a morflé... mais les larmes sont de joie. Tout le monde ne l'exprime pas de la même manière.
L'orchestration rassemble une guitare acoustique sobre, un piano discret, une contrebasse... basse ainsi qu'une timide batterie.

'It's Never Too Late To Call' convoque une pedal-steel flottante, la guitare acoustique gardant le cap de la valse. La batterie accueille des balais. Paul a des intonations à la Graham Parker.
Ecrit pour sa soeur Deborah (décédée en 2018), ce morceau donne son titre à l'album dont la pochette expose un téléphone à cadran vintage, couleur vieux rose. Le combiné, décroché, semble silencieux ... au bout du fil (never too late?).

A l'inverse de ce départ mélancolique, 'Sapalo' se déhanche avec nonchalance. La guitare slappée, gifle et virevolte avec l'harmonica en fond.
On fricote avec la 'Honky Tonk Woman' version Stones. L'effet de ce blues lumineux et chaleureux fait du bien instantanément.

'Breaking Up For Good Again' retourne à la grisaille dans une belle ballade en duo, émouvante. Les voix masculine et féminine s'enlacent et se répondent sur une guitare sèche et nappes d'orgue (ou harmonium) humides.

'What I Could Do' souffle, du bout des lèvres, une complainte chagrin et lascive. La pulsation n'excède pas la cadence du coeur au repos.

'Here We Go' 'One two three', c'est parti pour un ptit rock bien entraînant. La guitare entame un riff triolet qui résonne sur une grosse caisse.
Au milieu du refrain, rythmiquement bien compact, un orgue Farfisa fanfaronne joyeusement. Ce morceau dynamise une ambiance jusqu'ici bien morose (ça peut se comprendre).

'Apple Pie Moonshine' Le cocktail ne fait pas que des heureux, surtout, si on en boit trop et trop vite, foie de Paul!
Cette chanson, très dépouillée, n'atteint pas les degrés de l'alcool et sombre vite en déprime.

'Sapphire Dream' emmêle 2 guitares sèches, rejointes ensuite par une pedal-steel posée sur une couche d'orgue et accompagnés, plus loin, par des balais de batterie.
Le rythme n'accélère jamais mais la compo séduit par ses 2 voix remplies d'émotions.

'You Mess Around and  Get A Buzz' ou le retour du honky tonk. Surprise, la caisse claire claque pour la 1ère fois. ça fleure bon le John Cougar!
La plage, à ciel bleu et très sexy, se trémousse lascivement. Le solo de guitare crie, aussi enroué que le chanteur.

'Goodbye Is The Last Word' Chassez le naturel et il revient au galop (pas au goulot!). La voix traîne une douceur épuisée pour exprimer une rupture.

'Holy Hotty Toddy ' Paul n'a pas voulu terminer sur un au revoir dans son dernier mot. Ce rock renvoie des notes un peu plus positives, toutefois proches du soulagement.

Les tonalités maussades de cette oeuvre manquent un peu de contraste et d'éclaircies, cependant, on ne peut pas nier le savoir-faire voire savoir plaire de l'auteur.
La maîtrise de l'instrumentation, tout en retenue, déploie une grande finesse proche l'humilité.
Dans ce costume gris, Paul Thorn demeure un personnage attachant... à découvrir.


Line up
Chris Simmons guitare
Michael Graham (Dr Love), piano, orgue, synthés
Ralph Friedrichsen Basse, choeurs
Jeffrey Perkins Batterie, percussions

Titres produits par Matt Ross-Spang
    01 Two Tears Of Joy
    02 It's Never Too Late To Call
    03 Sapalo
    04 Breaking Up For Good Again
    05 What I Could Do
    06 Here We Go
    07 Apple Pie Moonshine
    08 Sapphire Dream
    09 You Mess Around & Get A Buzz
    10 Goodbye Is The Last Word
    11 Holy Hotty Toddy

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8 février 2021 1 08 /02 /février /2021 15:54
Grandma’s Ashes – EP The Fates

Grandma’s Ashes –  EP The Fates 

 

Il était une fois trois nanas,  elles sont passées au cimetière pour récolter les urnes contenant les cendres de leurs mamies défuntes, pour en faire quoi, tu te demandes, aucune réponse,  mais elles ont  créé un groupe rock: Grandma’s Ashes!

Tu te souviens des Parisiennes, celles qui serinaient "Il fait trop beau pour travailler" en 1964, ben, aucun rapport, ou alors un tout petit, Eva Hägen ( bass, lead singer) ,  Edith Seguier ( drums, backings) et  Myriam El Moumni ( guitar, backings)  nous viennent de la Ville Lumière, dirigée par une fière Hidalgo, celle  qui a déclaré la guerre aux petites autos ( et aux moins petites aussi, pas d'ostracisme!).

Au lycée, déjà, Eva  se la joue Nina Hagen et se retrouve dans un groupe se proposant de mettre les gens vieux sur un bûcher, les deux autres en ont profité pour ramasser les cendres et proposer Grandma's Ashes comme nom de scène.

Les filles s'aguerrissent sur les planches en région parisienne, un gars a filmé une de leurs prestations au Supersonic, en 2017, mais il faut attendre fin 2020 pour voir la parution d'un premier EP, ' The Fates'.

 

Label: Blood Blast Distribution

Tracklisting:

1 – A.A
2 – Radish Cure
3 – Daddy Issues
4 – Song for Fiona
5 – Outro

 

Coup d'oeil à la pochette avant d'écouter l' extended play, elle représente  Clotho, Lachesis et Atropos et leur fameux fil, la première file nos destinées, la seconde se charge de la distribution et la troisième, la moins sympa, l'inflexible munie de ciseaux, coupe le fil de la vie.

Nos trois parques contemporaines ont belle allure sur fond vermillon, mais méfiance, elles se consacrent à nos destins.

Intro stoner pour ' A. A.' ( ? alcooliques anonymes,   action anti-fasciste?, les Augustins de l'Assomption?), riffs lourds et chorale sépulcrale, avant une galopade de la basse annonçant  le chant virginal de la première femme, Eva.

La structure de la plage est complexe, après une soudaine rupture, la guitare se déchaîne puis vient un dernier mouvement planant  pour te décontenancer de plus belle.

Insolentes, jeunes personnes!

En s'inspirant des recueils  de diététique écrit par l'ineffable Rika Zaraï, paix à son âme, les divinités mythologiques nous proposent 'Radish Cure'. 

La cure prévoit du grunge, du post-punk, du fuzz rock et de la noise à dose gargantuesque, un cocktail qui risque bien de te guérir  de tes petits désarrois gastriques.

'Daddy Issues',  le single extrait de l' EP, démarre sur cris de sirènes et drumming bestial, après les deux tirades précédentes, les changements de rythmes n'auraient plus dû nous surprendre, et bien, si, on s'est une nouvelle fois laissé berner.

Cette plage, épique, tantôt hargneuse , tantôt grandiloquente, passant du gros stoner, au prog rock, en n'écartant pas des éléments classiques ou indus,  va secouer ton âme et tes tripes, surtout si tu as la bonne idée de visionner le clip, aussi noir que surréaliste.

Certains avancent Muse, c'est relativement acceptable, on y ajoute Puscifer,  Black Moth ou Subrosa.

' Song for Fiona' .

 Fiona Apple, peu plausible, un érudit présume qu'il s'agit de la princesse Fiona, personnage fictif de la série Shrek....  pour tout dire, cela n'a guère d'importance.

Le titre bâti sur des fondations doom, risque bien de t'assommer, si par inadvertance tu t'étais assoupi au coin du feu.

 Elles sont intransigeantes, ces filles ,  qui, pour te tromper, après t'avoir salement bombardé, se transforment en poupées câlines en fin de morceau. 

Une 'Outro' instrumentale de 90 secondes met fin à ce premier jet plus que prometteur.

 Grandma's Ashes, c'est loin d'être  de la marchandise  méprisable, on attend le retour des concerts avec impatience pour voir et entendre ça sur scène!

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7 février 2021 7 07 /02 /février /2021 15:28
Album - Haze - Haze

 Album - Haze - Haze

 

Forcément Haze pour toi, c'est Jimi Hendrix , ' Purple Haze', puis, tu te poses des questions, faut-il prononcer  (heiz), car la fiche dit  Haze is Mirabelle van de Put, haase, alors?

Mais, non, le lièvre c'est haas pas haze, il y a bien un cours d'eau du même nom, mais c'est en région liégeoise, donc on se dit que Mirabelle a opté pour Haze pour le côté brumeux du vocable.

Mirabelle, moins de 40 ans, indique le dossier de la BSR, a pas mal roulé sa bosse et sa  basse: Barbie Bangkok, Nightwitches, Crites, Sioen, Buffoon, Louie Louie, ERIIS, l'ont vue passer dans leur rang.

Tim Vanhamel a utilisé ses connaissances  pour lui proposer d'être tour manager pour Millionaire et puis, en 2020, pan, pandémie, je me fais chier, je vais façonner un album solo pour lequel je manie plein d'instruments et je chante, désormais, vous pouvez m'appeler HAZE.

Le disque qui porte son nom sort chez Starman Records.

Il comporte huit pistes.

1.Effects 04:14
2.Comfort zone 04:20
3.Chromosome 04:19
4.Flu 03:33
5.Decay 04:41
6.Fool the world 03:53
7.Foul 03:37
8.Alexis 03:40
 
 Mirabelle Van de Put - all instruments
Miguel Moors - additional guitar on Comfort Zone,
Chromosome and Fool the world
Mirabelle Van de Put - recording/producing - at home
Jeff Claeys - Mix and additional producing
Karel De Backer - Mastering 
 
Sur ' Effects', qui ouvre le recueil, tu ne peux pas passer à côté de la basse, son instrument de prédilection, une voix aérienne vient s'harmoniser à la mélodie caressante aux relents dream pop .
Layered vocals, piano électrique fluet, drumming discret, guitares pudiques,   Haze fait dans le subtil,  ça lui va bien..
Quand elle fait allusion à des strange effects c'est vers l'élégant Dave Berry que ton esprit s'égare et tu fredonnes ... You've got this strange effect on me
And I like it...
 Mais déjà, Mirabelle a emboîté sur ' Comfort Zone', une plage évoluant  toujours dans le moule dream pop, mais avec la guitare de Miguel Moors qui ajoute des éléments de reverb évoquant  Chris Isaak.
Vocalement  Mirabelle évolue dans le registre  Hope Sandoval ou Alison Shaw des Cranes, des inflexions fragiles cadrant superbement avec le côté ethereal pop du morceau.
L' ADN de ' Chromosome' est à rechercher du côté du trip hop, tu y entends des bribes de Portishead, des éclats d'Hooverphonic et, toujours, cette guitare ensorcelante portant la griffe des landes Moors .
Mirabelle est comme l'eau de vie, la  maturité sied superbement à un  timbre à la sensualité toute féminine.
Le fiévreux 'Flu',  sorti en single, aborde l'épidémie qui depuis plus d'un an affecte la terre entière,  l'artiste s'attache aux connotations sociales et psychologiques liées à  la propagation du virus.
Le décès de son père lui a inspiré ' Decay' , un verset sombre et pudique, que Mirabelle murmure tristement sur fond sobre, la basse, placée en avant-plan,  accentuant l'impression d'affliction que  dégage  cette plage mélancolique, pourtant elle est déchirée par un cri refoulé au bout de 150 secondes, pour ensuite reprendre un  cours torpide et s'éteindre sans bruit.
La guitare en mode David Lynch rapproche ' Fool the world' des efforts discographiques de l'énigmatique Chrysta Bell, une des muses de l'élégant David.
On te signale que tout récemment elle a prêté sa voix au nouveau projet de Marc Collin ( Nouvelle Vague), Strange as Angels!
D'après Miss Van de Put , ' Foul'  a été conçu pour exprimer la colère, et pourtant le titre ne dégage aucune agressivité, il débute par de délicates arabesques à la guitare, sur lesquelles Mirabelle colle sa voix satinée qui se pose délicatement sur cette mélopée fragile.
L'album s'achève par l'instrumental ' Alexis' qui à lui seul justifie le qualificatif  hazy. 
Sans réfléchir, tu te penches vers l'oculus, le maigre soleil s'est évaporé, le crépuscule et une brume insidieuse se sont installés, impossible de distinguer le réel de l'imaginaire, derrière toi quelqu'un lit Honoré de Balzac à voix haute...
" Debout dans la vaste embrasure de l'immense croisée, la reine Catherine regardait les jardins, en proie aux plus tristes pensées.... "
Tu as quitté ton poste d'observation pour te servir un  cognac vieux, cette nuit, c'est une certitude, tu vas rêver de Haze!
 
 
 
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7 février 2021 7 07 /02 /février /2021 12:44
Album - Viagra Boys - Welfare Jazz

 Album - Viagra Boys -  Welfare Jazz

 

par NoPo

 VIAGRA BOYS Welfare Jazz 2021

 

Label: YEAR0001

Allez Hop, chassons les idées préconçues, le viagra n'agit pas que sur les vieux, la preuve! Et ça b... heu ça marche! Justement la bande ne s'en cache pas!
Ils déboulent leur arty show vigoureux et sans tabous.

Sur scène, la grande classe punk dégouline sur la peau autant que par terre, mélangée à la bière, où Sebastian Murphy, leader improbable, n'hésite pas à se rouler.
On l'a vu dans le Vercors (à St Brieuc), sauter à l'élastique d'art rock. On pourrait penser à Shane MacGowan des Pogues qui aurait flirté avec Iggy Pop.
La pochette du disque pleine de graffitis, directement en provenance des toilettes, ressemble à son corps couvert de tatouages et probablement un peu à son esprit bien en vrac.
Il faut dire que le gars abuse et assume en plus! Natif de San Francisco, il met les bouts et s'exile dans une rue (principale?) de Stockholm, où il forme Viagra Boys en 2015, alias les vers de la rue, sur leur premier LP (Street Worms).

'Welfare jazz' c'est la sécurité sociale du jazz, inventée en Suède pour aider les 'essentiels' musiciens de ce genre. Les boys espèrent-ils bénéficier de subventions en intitulant leur album ainsi et en intégrant cette influence dans leur punk?
13 titres boueux, dont 3 courts intermèdes, remplissent leur demande administrative.

'Ain't nice', un aveu, un cri des entrailles, le single décolle comme un train à vapeur pataud. La basse vrombit sur le beat associé à un clavier dérailleur.
La voix puissante éructe du fond de la gorge sur un ton jubilatoire. En liberté, les synthés peuvent délirer à souhait et inviter le sax free à se lâcher telle une sirène de bateau... puis l'échauffement continue dans un interlude en clin d'oeil 'Cold play'.

Le rythme léthargique, à la Velvet Underground, de 'Toad' associant saxo, guitare et clavier rampe à la manière d'un crapaud dans le caniveau où se reflèterait la lune.
'I Don't need no woman...' ose Sebastian alors qu'il vient de se faire plaquer (sans or mais avec perte et fracas). Le morceau répétitif, à bout de souffle, s'évanouit dans un bruit d'éclaboussures et de clochettes avant d'enchaîner sur un poème déclamé 'This old dog', un chien sénile, ancien agent secret!

Des sons chelous soulignent une contrebasse chaloupante. La guitare distordue annonce 'Into the sun' dans une voix garage posée sur un rythme à tom (Waits for no-one?).
Ce soleil met surtout en lumière des regrets et son teint blafard éclaire un blues poisseux. Aveuglant!

En contrepied, claque 'Creatures', single sur un synthwave sautillant. Par instants le sax barrit comme un éléphant.
La voix plaintive pleure sur un refrain, pas plus réjouissant que le précédent, 'We are the creatures down at the bottom' et pourtant... on se sentirait bien de se défouler sur le dancefloor!

Une fois n'est pas coutume, un riff de guitare entame '6 shooter' bientôt rejoint par un synthé pointilleux. Basse/batterie régulent au métronome cet instrumental rock intense.
Alors que le développement se perd dans des bidouillages électros, le morceau repart de plus belle harangué par un saxo qui trompe énormément. Excitant!

L'intermède 'Best in show II' semble extrait d'une bande son, couverte par une voix off à la Joe's Garage de Zappa.

'Secret canine agent', ou le retour du vieux chien au pédigrée d'agent secret, balance 1'45 de rythme répétitif déchiré par un saxo partageant quelques frasques avec un clavier détraqué. Délirant!

Donna gazouillait 'I feel love', Sebastian chamalose, à la Shane, 'I feel alive'. Une lente et lourde procession (ou plutôt une sarabande pour le Viagra) contraste avec quelques notes légères à la flûte et au piano.
Le refrain aurait plu à Tom Waits avec sa démarche titubante et la voix éraillée et saturée essayant, ironique, de se convaincre 'Jesus Christ, I feel alive'. Paralysant!

Encore un barrissement de saxo pour impulser 'Girls and boys' parti dans un rythme disco binaire et hypnotique avec sa basse à la New Order. La charley sollicitée provoque la voix qui grommèle des borborygmes.
L'auteur aime les hommes comme les chiens et les femmes comme les crevettes! Le sax jouit d'une carte blanche sur cette composition sombre qui finit en pétarades. Electrisant!

'To the country' promène dans une ambiance mélancolique à la Nick Cave, à la différence que Sebastian, le dérangé, chante une ode à une vie rangée avec sa chérie, à faire pousser des légumes et s'occuper des chiens et des poules...
Un rythme simple quasi électronique, accompagné d'une note unique au piano, prépare des envolées lyriques de cuivres, ponctuées par des tambours symphoniques. Epoustouflante, la plage aurait mérité de s'étirer plus longuement!

'In Spite of Ourselves' rend hommage au songwriter américain de country-folk John Prine, disparu récemment (même si enregistré avant). Il s'agit d'un duo, assez léger et enfantin, avec Amy Taylor, chanteuse des punk-rockeurs australiens d’Amyl and the Sniffers.
L’histoire décrit simplement l'amour entre deux personnes ordinaires. La composition s'allonge, à répétitions, sur un terrain marécageux.


Ce disque sonne incroyablement ... incroyable! Il mixe du jazz country punk rock dans un mélange explosif de Tom Waits, Idles, Iggy et Nick Cave. 
Ces drôles de musicos, fous et foutraques mais inventifs et libérés, faut pas (ce n'en est pas un) les mettre en prison, ce serait l'insurrection instantanée.
La pilule bleue semble difficile à avaler la première fois (toute toute) sauf que la perception des couleurs, partant du bleu (évidemment) des coups sur la peau et allant jusqu'au rouge sang, devient rapidement hallucinogène.
Des gens déjantés ... pas des gentils,  mais d'une sacrée trempe!


Line up
    Sebastian Murphy
    Benjamin Vallé guitare
    Oskar Carls saxophone
    Elias Jungqvist Claviers
    Henrik Höckert basse
    Tor Sjödén Batterie

Titres (produits par Matt Sweeney et finalisés en compagnie de Pelle Gunnerfeldt et Daniel Fagerström)


1. Ain't Nice 03:33
2. Cold Play 00:32
3. Toad 03:35
4. This Old Dog 00:37
5. Into The Sun 03:58
6. Creatures 03:33
7. 6 Shooter 04:51
8. Best In Show II 00:47
9. Secret Canine Agent 01:45
10. I Feel Alive 04:29
11. Girls & Boys 04:40
12. To The Country 02:58
13. In Spite Of Ourselves 05:01

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5 février 2021 5 05 /02 /février /2021 15:35
Album - The Ghost Of Paul Revere - Good At Losing Everything

Album - The Ghost Of Paul Revere :: Good At Losing Everything   

Par NoPo

 

Le groupe s'assemble en 2011 avec un patronyme en référence au patriote de la révolution américaine Paul REVERE (originaire de Gironde en France).
Cette histoire prouve les racines profondes des musiciens et renseigne sur leur terroir musical ancré dans la country, le bluegrass, le folk et le rock, en un mot l'americana.
Plus encore, les américains s'investissent dans leur région créant un grand festival local et composent la ballade officielle de leur Etat du Maine avec 'Ballad of the 20th Maine' (régiment d'infanterie).

L'immersion dans leur musique ramène des bribes de Peter Case, The Jayhawks, Jesse Sykes et The Hooters (pour les morceaux les plus rock).

Leur 3è LP contient 12 titres d'une durée moyenne de 3 à 4 minutes (sauf un court interlude et un outro). Produit par Spencer Albee, leur son possède de chaudes colorations vintage très agréables.

Par la pochette (réalisée par Mike Tallman), sur fond de nuit étoilée où figure une couronne de fleurs (à la 'Power, Corruption, and Lies' de New Order), les artistes honorent, probablement, leur ami Taylor, mort récemment du cancer.
Le nom du groupe et de l'album apparaissent en jaune sur une étiquette rouge, striée de jaune, semblable à la partie centrale d'un vinyle.

Examinons le sable des plages :

'Good At Losing Everything' arrive sur la pointe des pieds d'un piano soul baigné de choeurs gospel. Faux départ, banjo ondulant et harmonica prennent le relais pour une ambiance folk.
Basse/batterie et clapping hands and feet frappent un rythme mid-tempo régulier pendant qu'un orgue met du liant dans le mix.
La voix chaude prend des intonations à la John Mellencamp. Un passage a capella et rim stroke relance la mélodie basée sur un constat bien sombre 'You get good at losing everything'.

La guitare glisse sur les ailes de 'Delilare' prenant les ascendants. L'émotion coule à flot d'harmonies vocales fragiles. Ici, tout oscille entre finesse et légèreté.

Quelques notes de piano, haut perchées, tombent en pluie à l'entame du premier single, 'Love At Your Convenience', et la mélodie s'élève grâce à des voix enflammées. La batterie, intense, ne dérape pas d'un iota.
Violon, banjo, guitares, tous s'unissent sur ce morceau vibrant qui relate la fin d'une relation réduite à une excuse 'I say I'm sorry I love you but I ain't coming back'.

'Two Hundred And Twenty Six Days' aurait été composé sur un vieux clavier Casio! Le titre démarre par un banjo léger sur un fond d'orgue et quelques cordes de guitares caressées pas très loin d'un violon.
Et toujours cette voix pleine de vie s'infiltre dans l'émotion. Les choeurs la soutiennent ou la croisent en une énergie positive. Les temps forts fouettent pour donner de la cadence.
A l'inverse du rythme, la poésie des paroles sonnent tristement sur la voyance d'une diseuse de bonne aventure.

'Diving bell' déroule un folk suave et nu comme une profonde plongée en apnée au son d'un banjo répétitif. Seule une basse clairsemée et quelques violons viennent donner une respiration salvatrice à la mélodie à partir de la moitié du morceau.

Totalement à l'opposé 'Travel on', introduit par une bande passée à l'envers, souffle le chaud par des instruments à vent omniprésents. L'atmosphère baigne dans une espèce de funk blues bien noir de peau.
Encore une fois, les paroles évoquent la rupture et la solitude.

Puis vient 'Loneliness' par une entrée aux effluves hawaïennes. Malgré cette apparente légèreté, la voix austère brosse un tableau dépressif ('In your head, you stay in bed') qui finit en emphase ('Loneliness is living without you').
Jusqu'au bout, on se sent saisi par l'émotion.

'When Can I See You Again' ouvre à l'harmonica sur un blues rock tempétueux au parfum 70's des Stones ou des Doors. Les choeurs et les cuivres montent comme des fumeroles volcaniques.
Le magma bouillonne dans un flot langoureux 'Tell me when, oh tell me when, when can I see you again?'

'28:27' glisse un intermède en valses de cordes et sons trafiqués.

'Dirigo' part en ballade country au Texas. Une fois n'est pas coutume, la voix de crooner flirte avec la pedal steel. Le banjo sautillant et l'harmonica western finissent de peindre un paysage sans limite.
La basse immersive arrondit la batterie. Une grande cohésion concourt à un climat chaleureux.

'One Of These Days' ne ramène pas au 'Meddle' de Pink Floyd mais curieusement les premières notes à l'harmonica et à la guitare me font penser 'Aux sombres héros de l'amer' de Noir Desir, et voilà le morceau le plus long.
Comme sur 'When I see you again', la voix légèrement rauque rocke avec Morisson et les choeurs guillerets enchantent et pourtant ...
c'est la plongée morose de 'Diving Bell' qui revient à la surface 'Oh one of these days, I'm going to drown, drown, drown Oh one of these days, to the bottom of the lake'.

'We were born wild' ressemble à une déclaration sur l'honneur et rend hommage au mellotron de 'Strawberry fields forever' pour brièvement clôturer ce voyage enrichissant.

Toutes les compositions donnent l'impression de se compléter, de se répondre ('When Can I See You Again', 'One of these days') ou de s'entrelacer, parfois par quelques notes enchaînées, parfois par des mots en rappel (figure-eight, bathroom, sirens, loneliness), et finissent par former une belle pensée cohérente.
L'album offre une oeuvre forte à apprécier dans son ensemble. Son charme opère progressivement au fur à mesure qu'on se laisse happer par une douceur ambiante.
Cette douceur amère agit de manière insidieuse et envahissante en laissant, malgré tout, planer un parfum de sérénité, proche, toutefois, du soulagement.
Quoiqu'il en soit, on peut le dire Good at listening!

 

Rocksnob Label

LINE UP
    Max Davis - voix, banjo
    Sean McCarthy - voix, basse
    Griffin Sherry - voix, guitares
    Ben Cosgrove - accordeon, piano[
    Jackson Kincheloe -  harmonica, multi-instruments
    Chuck Gagné -  batterie

Tracks:
1. Good At Losing Everything
2. Delirare
3. Love At Your Convenience
4. Two Hundred And Twenty Six Days
5. Diving Bell
6. Travel On
7. Loneliness
8. When Can I See You Again
9. 28:27
10. Dirigo
11. One Of These Days
12. We Were Born Wild

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4 février 2021 4 04 /02 /février /2021 14:46
Turnstiles - Turnstiles EP

 Turnstiles  - Turnstiles EP

 

 Turnstiles is the fourth studio album by American singer-songwriter Billy Joel, released on May 19, 1976: aucun lien!

Stiles were designed to allow farmers to cross over fences or hedgerows while keeping sheep and cattle in their place. These stiles actually looked a lot more like step ladders than today’s turnstiles.... peut-être, vu que the Galway is a breed of domestic sheep originating in Galway, in the west of Ireland et que les Turnstiles, dont il est question, sont issus de Galway.

Ajoutons, néanmoins, que le frontman Callum Mitchell a vu le jour aux bords de la Tamise londonienne.

Le groupe se forme en 2019, ramasse des lauriers  lors du concours Star Nation band Competition à Dublin et du coup receives a one-day recording session at the renowned Windmill Lane Recording Studios, famous for recording acts such as David Bowie, Lady Gaga, U2 and The Rolling Stones, leur performance lors du contest étant qualifiée de blistering.

Direction les studios pour graver quelques singles et, début janvier, un EP baptisé de manière originale "Turnstiles".

Quatre titres distribués par Blow Torch Records!

 

Tracklist
1 Something To Die For
2 Just Bleed
3 In A State
4 Omniscient Delusion
 
Line-up:
 
Drums: Luke Mulliez
Bass: Jake Tiernan
Guitars: Cillian Ryan and  Colm Sweeney
Vocals: Callum Mitchell
 
Genre:  Punk!
 
Une gueulante stridente pour ouvrir l'extended play, 'Something to die for' a tout pour faire fuir le chat, ta conjugale et son amant, caché sous le lit.
Les guitares toussent pire qu'un agonisant au stade final, Luke, à la batterie, se déchaîne comme le forgeron venant de découvrir que madame se tape son meilleur copain, celui avec lequel il joue au foot tous les samedis, et Callum, non pas David McCallum, celui que tu regardais tous les vendredis dans la série "The Man from UNCLE", s'époumone à faire éclater ses branchies  tout en se posant des questions existentielles   ... This is our Great War but who do we fight for?.... bref, l'entrée en matière, tonitruante, ne va pas te laisser indifférent.  
Du métal hurlant en fusion, réservé aux punk addicts!
T'étais pas tout à fait mort, quand le quintet te propose ' Just bleed'.
 Ils ont sorti le bistouri et entaillent tes chairs en souriant.
Qu'a bouffé Callum pour montrer tant de rage et, les dents serrées,  lever le poing?
Démarrage flegmatique pour 'In a State', c'est pour mieux mystifier le client, après 25 secondes, les grattes se libèrent, puis le frontman lâche la bride et t'as l'impression d'entendre les Stranglers des débuts.
Il n'est pas de bonne humeur, le gars de Londres, mais lucide, ...All dreams are disillusions...
You built this world on hate ... The system has expired... ne sont que quelques uns des constats qu'il égrène, le monde est dans un sale état, la corruption est reine!
Les Sex Pistols nous l'avaient déjà fait savoir en 1977, résultat: I’m in the kitchen,  my head's in the sink!
Heureusement,  il reste  les Verts (non, pas ceux de Dominique Rocheteau)!
Tu reprends haleine et sèche ton crâne après être sorti de l'évier, et, vlan, ils balancent une dernière gifle,
'Omniscient Delusion'.
On avait déjà mentionné les étrangleurs, la basse de Jake n'a rien à envier à celle de J J Burnel, les Turnstiles frappent fort et ça fait mal, très mal.
On est un poil maso, on aime ça!
 
Punk is not dead, se vérifie derechef.
Long live Turnstiles!
 
Rien à dire, Johnny?
 We mean it man, we love our Queen.
D'accord, nous aussi on aimait Freddie!
 
 
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3 février 2021 3 03 /02 /février /2021 09:23
Album - Lykantropi – Tales To Be Told

Album - Lykantropi Tales To Be Told 

Record Label: Despotz Records

 

Tracklist:

  1. Coming Your Way
  2. Tales To Be Told
  3. Mother Of Envy
  4. Kom Ta Mig Ut
  5. Spell On Me
  6. Axis Of Margaret
  7. Life On Hold
  8. Världen Går Vidare

 

 Lineup:

My Shaolin - Vocals
Martin Östlund - Vocals & Guitar
Tomas Eriksson - Bass
Elias Håkansson - Guitar
Ola Rui Nygard - Drums
Ia Öberg - Flute
 
Si tu maîtrises le vocable utilisé par Nobel ( Alfred), on te signale ceci:  Lykantropi är den process som en varulv går igenom när hen förvandlas till sin vargform och vice versa.
Sinon, on te renvoie vers les mythologies ou les contes et légendes fleurissant dans toute l'Europe. 
 La lycanthropie désigne également un trouble mental durant lequel l’individu a la conviction délirante d’être changé en loup, du côté de Dole il en est qui évoquent encore l'ermite Gilles Garnier, condamné au bûcher pour avoir bouffé tout cru plusieurs gosses, en se prenant pour un loup.
Sinon,  en Suède, sur la rive nord du  lac Vänern, à Karlstad, il existe une formation psychédélico/folk qui a choisi Lykantropi comme  pseudonyme.
Le groupe naît vers 2013, Martin Östlund en est l'instigateur, le guitariste officie encore au sein de Deadly Spirits, un band  pratiquant du sixties garage chargé d'éléments soul.
Les deux éléments féminins ont pour nom My Shaolin ( chant) et Ia  Öberg ( flûte et chant), Tomas Eriksson (bass), Elias Håkansson (guitar), et  Ola Rui Nygard (drums) complètent le sextet.
En 2021, Lykantropi compte trois full CD's à son actif: 'Lykantropi' de 2017, ' Spirituosa' de 2019 et ' Tales to be Told', sorti fin 2020.
 
 Tales To Be Told-
 
'Coming Your Way', la plage qui étrenne l'album, offre de fines harmonies vocales, évoquant Stevie Nicks/ Christine McVie au sein de Fleetwood Mac ( le Mac n'a-t-il pas enregistré ' Go your own way'?) , une flûte champêtre se dandine au gré d'une douce brise, les guitares, basse et drums nous plongeant dans un bain flower power des plus cool.
Ce groupe te fait d'emblée penser aux regrettés Moaning Cities de Bruxelles, aux dernières nouvelles, la jolie Juliette Meunier officie désormais chez Pega, son frère est-il toujours chez  Phoenician Drive, who knows, mais quel dommage que Moaning Cities se soit dissous après deux albums seulement.
Le titletack ' Tales to be Told' remue davantage en nous entraînant dans le sillon creusé par Grateful Dead, quoique le timbre pur de la gracieuse sylphide My Shaolin n'ait pas grand chose en commun avec les voix de Jerry Garcia ou Bob Weir.
Une nouvelle fois le mariage des voix séduit les pavillons,  le groove dégagé par les guitares te renvoie vers une période, où l'acide aidant, des groupes de la West Coast ( Moby Grape, Jefferson Airplane, Hot Tuna ...)  produisaient de pures merveilles.
Un petit plus, ici,  le final à la flûte qui n'aurait pas déplu à Ian Anderson.
Ia  Öberg remet le couvert sur 'Mother of Envy' , sa traversière dévale les chemins forestiers vers le grand lac, elle n' effraie guère deux ou trois lutins, cachés derrière un pin géant avec  l'intention d'admirer le bain des fées, au coucher du soleil. 
Les envolées de guitares, tantôt heavy, tantôt jangly folk rock à la façon des Byrds, contrebalancent l'effet pastoral, quant au chant, aérien,  il  permet à ton esprit  de flotter dans un espace céleste d'une pureté que le plus intransigeant  et radical défenseur de la nature, tu sais celui qui ne lira pas ces lignes, il a proscrit internet,  peut à peine concevoir.
Une des plages les plus reposantes de l'album a été baptisée  “Kom ta mig ut”, enrichie d'arrangements subtils, la pièce, hypnotique, de près de sept minutes véhicule un contenu mystique typiquement scandinave.  
Un point toutefois t'intrigue, le gars qui habille le dernier mouvement du psaume d'un passage à l'orgue majestueux n'est pas repris au line-up, il t'a fallu faire appel à un chien-renifleur doué pour le retrouver: Pontus Mutka, un homme à tout faire ayant notamment collaboré avec le hardcore punk band Refused.
" Spell on Me”joue  à fond la carte folk rock estampillé  sixties/seventies,   genre immortalisé par des géants tels que Buffalo Springfield, Quicksilver Messenger Service, Love ou pour les harmonies vocales les Mama's and Papa's.   
'Axis of Margaret' a été écrit par le bassiste Tomas Eriksson après le décès de  sa mère.
Il confie, les yeux plein de larmes: 
...I saw the figure that used to be home.
No sounds, only a song from when I was a child. Now that part of me dies, with you....   c'est la voix de My Shaolin qui exprime ses paroles gonflées de de chagrin.
Pourquoi ce morceau t'évoque-t-il Mariska Veres et les vieux titres de Shocking Blue, un groupe qu'il serait dommage de réduire à "Venus".
'Life on Hold' effleure l'actualité, la  funeste pandémie qui a modifié nos vies et fait naître des questions ... how many roads to release the pain.... Le doublé de guitares, once again, se rapproche des  duels émaillant les albums de Wishbone Ash et démontre, encore et toujours, que les sources d'inspiration du sextet suédois sont à chercher dans ce qui se faisait de mieux dans les seventies.
Pour conclure l'album, les loups-garous proposent un morceau chanté en suédois ( 'Kom Ta Mig Ut' mixait  English et Svenska) , 'Världen Går Vidare'  signifie  The World Goes On .
La plage, épique, fusionne psychédélisme et prog rock et termine de belle manière un album stupéfiant.
 
Tu n'as jamais souhaité évaluer un album, la musique n'a aucun lien avec une action en bourse, elle ne doit pas être cotée, mais, si l'envie te prend,  tu peux téléphoner au gars de chez Gault et Millau et lui proposer de distribuer cinq toques à 'Tales To Be Told' de Lykantropi .

 

 
 
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1 février 2021 1 01 /02 /février /2021 09:45
Album - Bones Owens - Bones Owens

 Album - Bones OwensBones Owens

 Black Ranch Records

 

par NoPo

Lorsqu'on jette un oeil (le bon!) à la pochette du disque, on se dit 'Ah OK de la country...'. On subodore Nashville dans le stetson ou peut-être les casinos de Las Vegas à la lisière du col à frou frou de la chemise bleue.
Mais Bones Owens cache bien son jeu et son visage en baissant la tête humblement.
Pourtant, si si, il vient du Missouri, l'autre moitié du voisin (michat) Tennessee et connaît bien la country (résidant effectivement à Nashville) mais ici, non, non, même si y'en a sous la pédale, c'est pas de la pedal steel!
Jusqu'ici guitariste de sessions et live, ses faits d'armes consistent à des collaborations diversifiées avec Mikky Ekko, Yelawolf, and Carrie Underwood. Avec ce côté éclectique, on tombe sur un os, aucune piste ne nous oriente vers un style marqué.
Une 1ère écoute me faire dire que le power trio joue à la Bones franquette, simple, évident, rafraîchissant... L'enregistrement spontané s'effectue dans le jus et sur bande magnétique, adjectif qu'on peut attribuer à l'effet provoqué.
Les rapprochements?

 Il faut franchir l'Atlantique pour les trouver... Artic Monkeys me glisse Gurvan, yes of course, et Miles Kane complète-je. Pour le subtil esprit ricain, on prend la direction de Creedence (influence patriarcale).
Chacun des 12 morceaux excitants dépasse à peine les 3 minutes ce qui déclenche une forte envie de boucler et de pas la boucler... dont acte!

Roulements de tambour pour ouvrir la voie à des 'ouhouh' célestes. Le cowboy débarque sa guitare avec beaucoup d' à-propos. Son chant, au bout des cordes, file sur la mélodie la plus américaine de l'album.
'Lightning strike' le single country-blues twiste et fait mouche.

Un tambourin vient fleurir l'intro de 'Good day' au rythme mid-tempo bien marqué. L'ambiance de belle journée, obligeant aux lunettes de soleil, éclaire le morceau.
En fond de refrain, Regina Regina McCrary vient soutenir la voix du chanteur, provoquant un effet guilleret pour 2 minutes de légèreté.

'White lines' alterne les contretemps et la voix up and down. Le balancé obtenu par le riff hargneux frappe, imparable, le corps suit dans une harmonie désarticulée. Le morceau s'évanouit sur un son de guitare strident.

Rebelote avec 'When I think about love' aux cordes frottées. Le rythme, vif, emmène tout et les choeurs chatoyants séduisent par leur charme dévastateur.

'Wave' met dans le mille! La vague riffue nous submerge par son écume élégante. Le mouvement aux coups doublés fait jubiler les jambes.
La voix tendue sur les couplets, s'adoucit sur le refrain. Pourtant le titre exprime la douleur d'une trahison. Tubesque!

L'influence Artic Monkeys brille sur 'Blind eyes' avec une réussite totale. La cadence beaucoup plus lente, laisse la guitare se traîner sensuellement sur l'histoire de la période la plus décadente de Bones.
La batterie fait des claquettes sur une basse sobre et chaude. Avec détachement et légèreté (dans les 'ouhouhouh'), la voix raconte la fin d'une relation destructrice.

L'intro bluesy de 'Keep it close' s'allonge, quasi acoustique, avant que la plage, à combustion lente, trouve son rythme de croisière. Une seconde guitare glisse, tout en souplesse, sous les griffes de la première plus affutée.
Le morceau, très classique, réussit à captiver l'attention jusqu'au bout par une interprétation pleine de conviction.

'Ain't nobody' nous enlise au bord d'une rivière marécageuse envahie de moustiques. Le riff, mordant et gorgé de feeling, met à crans sur un rim-click ardent ... de crocodile.
Cette fois, un violon vient s'immiscer et apporter un air menaçant supplémentaire.

'Come my way' Une guitare zigzague entre les coups monolithiques de grosse caisse puis de caisse claire. Sans changer de rythme, l'orchestration s'enrichit d'une basse pleine.
Les choeurs omniprésents dynamisent le morceau surtout quand Regina McCrary illumine les dernières secondes (une chanteuse de gospel connue pour son travail avec Bob Dylan et Buddy Guy).

Un lick de batterie lance, après un léger larsen, un riff de guitare, bien sec, suivi d'un plaqué. Une voix nasillarde proche de la distorsion parle le 'Country man' couramment.
Les 3 instruments offrent une totale cohésion qui permet aux voix de s'exprimer sur un refrain entraînant et sensuel.

Après un départ lourd en stop and go, 'Tell me' surfe sur une mélodie efficace et langoureuse à la Artic Monkeys. La voix, une nouvelle fois, proche de la distorsion prend des airs d'Alex Turner.
La belle surprise monte de la gorge Regina McCrary en fin de morceau. Son intervention bouillonnante subjugue mais s'arrête trop rapidement.

'Keep on running' nous envoûte et nous emporte dans une ambiance toujours aussi proche des Artic Monkeys. Deux breaks courts montent dans un tourbillon de guitares (et thérémine?) avant que le morceau se termine dans une totale sérénité.
La répétition du titre s'accroche au fond de la tête et n'en sort plus. Le 2è tube, plus puissant que l'aspirine!


Il y a des sons qui vous mettent dans un drôle d'état (d'Amérique en l'occurrence). Ce doit être une alchimie de fréquences et de vibrations... mais aussi d'épiderme. Ici, l'impact est brûlant.
Avec concision (environ 40 minutes idéales) et sans démonstration jamais, Bones Owens transmet une euphorie communicative, plus près de l'os que de l'épiderme finalement, difficile à contrôler et d'ailleurs ...
à quoi bon, ce coup d' état... de grâce ressemble à un coup de coeur! Juste, écoute... c'est de la Bones, du rock à l'état pur!


LINE UP
Bones OWENS chant, guitares
Jonathan Draper (All Them Witches) Basse
Julian Dorio (Eagles of Death Metal, The Whigs) Batterie
Regina McCrary choeurs

Titres
    1  Lightning Strike
    2  Good Day
    3  White Lines
    4  When I Think About Love
    5  Wave
    6  Blind Eyes
    7  Keep It Close
    8  Ain't Nobody
    9  Come My Way
    10 Country Man
    11 Tell Me
    12 Keep On Running

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31 janvier 2021 7 31 /01 /janvier /2021 11:58
EP - The Torment Suite par Julian Shah-Tayler

EP - The Torment Suite par Julian Shah-Tayler 

 

Faut être un fin limier pour dénicher une biographie de Julian Shah-Tayler, on sait que l'homme naît, un jour,  à Leeds, qu' un autre jour, bien plus tard, il a fait ses valises pour s'établir à L A.

En 2009, il semble avoir créé un blog lui permettant de s'épancher ( Impossible Things Thought Out Loud), il avoue avoir fait partie de Magic House, un Brit pop combo londonien, actif dans les nineties, ensuite il est associé à Whitey, le projet electroclash/kitsch de Nathan Joseph White.

Avec drinkme, il enregistre deux albums et un EP. 

Du genre busy bee,  il compose des chansons reprises dans différentes   productions cinématographiques dont 'Plush' ou 'Riot on Redchurch Street' ( Siobhan Fahey co-signe quelques titres).

Il enregistre un album, qui ne verra probablement jamais le jour, avec  Joaquin Phoenix, collabore en tant que musicien avec, e a,  Kerli ou Maria Celeste, pour enfin sortir des bricoles sous son nom ou les noms d'emprunt qu'il s'est fabriqué, The Singularity ou Xerox.

EP's et LP's se succèdent, en démarrant en 2010 avec ' Un Ange Passe' et  'Coito Ergo Sum'. La liste est longue, on reprend le fil en 2019, 'The Hap and Strap' et enfin en 2020 , le single 'Evolution', existant aussi sous format remix.

Le dernier effort du caméléon se nomme 'The Torment Suite', un EP cinq titres.

Pour ajouter des éléments non négligeables à ses activités musicales, nous signalons que Julian dirige les tribute bands,  The Band That Fell To Earth: a David Bowie Odyssey/ Strangelove-The Depeche Mode Experience et The Cured - The Cure Tribute Experience .

Quand il s'ennuie, il tricote en écoutant Sylvie Vartan.

 

 EP - The Torment Suite

 

1. All Good Soldiers
2. Beautiful World featuring David J and MGT
3. Eyes of Orion with Ava Gore/Raf Colantonio
4. Loving The Alien
5. Beautiful World (Phantom Funk Tall T Shan Remix)
 
CREDITS
Produced, performed, mixed and mastered by Julian Shah-Tayler
Track 2 - Additional production and guitars by MGT, bass by David J.
Track 3 - Written and sung by Ava Gore and Raf Colantonio (Weird Wolves)
Track 4 - Written by David Bowie
Tracks 1,2,5 - written by Julian Shah-Tayler
 
 Impossible Things Records
 
 
 
'All Good Soldiers' aurait pu être composé et chanté par David Bowie, le phrasé, précieux, est similaire à celui du Thin White Duke.  Sur la video, Julian se meut sur un background psychédélique rappelant les light-shows créés par Jo Gannon pour les débuts scéniques  de Pink Floyd.
Les guitares évoquent la grande époque David Bowie/ Mick Ronson, distorsion et candeur s'entremêlent, tandis que Julian Shah-Tayler psalmodie son synopsis, contrebalancé par des secondes voix habilement collées en background.
Une plage te donnant grande envie de réécouter tout le catalogue David Robert Jones, un artiste parti bien trop tôt!
Pour ' Beautiful World', le singulier Julian a fait appel à David John Haskins ( Bauhaus, Love and Rockets) à la basse, un autre grand admirateur de Ziggy ( l'année du décès du maître il sortait le single hommage "The Day That David Bowie Died")  et à Mark Gemini Thwaite ( The Mission, Tricky, Peter Murphy, New Disease, Spear of Destiny, Theatre of Hate, Mob Research, Gary Numan, Sex Gang Children, etc..) à la guitare.
Une nouvelle fois, l'artiste nous propose un titre qui aurait pu être écrit dans les eighties, d'ailleurs le morceau n'est pas neuf, il se trouve sur l'album 'Coïto Ergo Sum' de 2010, sur  la nouvelle version, il a effacé le piano pour transformer le nouveau beau monde en pièce plus mordante et agressive s'approchant plus des sonorités post punk, que connaissent bien ses acolytes du jour.
Une relecture édifiante.
La troisième proposition,  'Eyes of Orion' est une reprise de l' Electro Goth band texan Weird Wolves.
Raphael Colantonio et Ava Gore, les deux membres du groupe, viennent prêter main forte à celui qui déclare produire de l'intellipop,  le résultat s'avère concluant.
Pour la petite histoire Ava Lee Gore est bien la fille de Martin L., son grain de voix particulier  convient  parfaitement pour historier ce titre gothique, bourré de violons et d'imagerie mythologique. 
Puisqu'on a mentionné David Bowie, Mr Julian Shaw-Tayler en profite pour reprendre 'Loving The Alien', la plage qui ouvrait l'album 'Tonight'.
Sa version n'est pas foncièrement différente de l'original, on sent toute l'admiration que le néo-californien porte au maître, il parvient toutefois à y ajouter une touche personnelle en mettant en avant des percussions latino et, après un bridge plus calme, puis une reprise du thème, en proposant un choeur hanté opportun. 
Pour terminer l'exercice, il lui vient l'idée de soumettre une mouture remixée de la seconde plage de l'EP, ' Beautiful World' est retravaillé par Phantom Funk Tall T Shan de telle façon que les deejays puissent l'utiliser en discothèque.
Ce remix n'est pas essentiel mais cela ne signifie pas que l'on doive le considérer comme du remplissage.
 
Dommage que l' EP soit si concis, car l'essai vaut le détour!
 
 
 

 

 

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29 janvier 2021 5 29 /01 /janvier /2021 14:33
I need space (mini​-​album) par Mounika.

  I need space (mini​-​album) par Mounika.

 

T'en connais beaucoup des Verschueren dans l'hexagone?

Pas vraiment, ce patronyme à consonance flamande, est repéré déjà au 14è siècle, du côté d'Oostmalle il existait des Van der Schueren, de la grange si tu préfères, le nom a évolué pour devenir Verschueren , la Belgique en compte des dizaines de milliers.

Tu étais un client assidu de La Brasserie Verschueren, logique, tu supportais l'Union Saint-Gilloise et admirais profondément l'élégant  Paul van den Berg, courtisé par Anderlecht, qui a fini par le transférer.

En parlant du Sporting il y a bien sûr  Michel Verschueren, manager du club pendant un quart de siècle, sinon il y a aussi la petite Femke Verschueren, ayant représenté la Belgique au Junior Eurovision Song Contest en 2011.

Et en France?

Le nom est bien présent en 87 endroits, d'après un site spécialisé, tu vas évidemment me parler de l'accordéoniste, pas celui de Piaf, non, André, le roi du bal musette, mais son nom s'orthographie Verschuren!

L'arborescence de la filiation, on n'en a rien à cirer, on veut des faits!

Mounika n'est pas grecque, ni assyrienne, il semblerait que Jules Verschueren ait opté pour ce nom de scène en entendant Philip Glass interprété ' Opening' sur la B O de ' Breathless', la version américaine de A Bout de Souffle,Valérie Kaprisky tenait le rôle de Monica Poiccard.

 Jules de Poitiers devient Mounika ( il avait hésité pour Diane) et se lance dans la bijouterie fine lounge/trip hop/chill/downtempo.

Actif sur la scène beatmaking depuis près de dix ans, le jeune homme a pénétré plus d'une fois dans les studios pour frelater des sons  en samplant  à droite et à gauche.

Un premier EP  ' Wake Up' voit le jour en 2013, d'autres ont suivi dans la foulée,  Beats Volume 1 (EP), ' Dead Wrong (And Love Marie Laforêt)', 'Plage Beat' tous en 2014,  prolifique le gars de Poitiers sort un nouvel EP chaque année qui suit,  avant de lâcher 'How are You' un premier full album.

Son dernier crime: ' I Need Space' est sorti chez Maju.Records ( un label basé à Douarnenez et Tours).

 

Tracklist :

1. Intro (I'm Sorry)

2. Obli

3. Tender Love

4. 25h12

5. Ailleurs

 6. Deep Water

7. Feeling Good

8. Roadsky

19. Soft you

 All Songs composed by Mounika.
Recorded and Mixed by Mounika.
Digital Mastering by Senbei 

 

L'album démarre tout en délicatesse avec ' Intro' ( I'm sorry), il se sent désolé de nous avoir tiré de notre sieste et nous propose un éveil, non pas au chant rébarbatif du coq, mais sur de légères notes de piano, presque impressionnistes, le tempo est lent, il te permet quelques étirements avant de reprendre tes activités cérébrales ou physiques, une basse furtive, quelques beats sereins, s'invitent en catimini tandis qu'une voix chuchote une prière énigmatique.

Bienvenue dans un univers ouaté et vaporeux, l'écriteau sur la porte dit, " chut, do not disturb!"

Minimalisme toujours au rendez-vous sur 'Obli' . 

Un monsieur associe les compositions du petit génie électro aux oeuvres d'Erik Satie,  c'est loin d'être idiot, la gymnastique digitale de Mounika suggère les célèbres  Gymnopédies du pianiste de Honfleur.

Pour 'Tender Love' Mounika a fait appel au duo de folk intimiste canadien Ocie Elliott, les voix fragiles de Jon Middleton et Sierra Lundy embellissent cette gracile ballade, pour laquelle Jules n'aurait pas pu choisir un intitulé plus adéquat.

Beauté intemporelle évoquant un antique cliché de Robert Doisneau.

Il consulte la Hermès Cape Cod qu'il porte au poignet, Mon Dieu, il est 25h12, il est temps d'envoyer l'assemblage suivant, l'horlogerie fonctionne parfaitement, oh, un petit  à-coup imprévu, c'est quoi, c'est rien, elle repart comme si il ne s'était rien passé.

T'as bien compris que Mounika ne vit pas ici, parmi le commun des mortels, il réside ' Ailleurs'.

Où?

Dans sa tête, dans ses rêves, loin, dans un endroit où tout est feutré, dans une cité où tu peux te promener les mains dans les poches en sifflotant, puis t'arrêter pour admirer une plume qui voltige au dessus d'une flaque d'eau claire et puis y voir l'image d'une jeune fille hamiltonienne,  rêveuse  et pure.

Ailleurs, il n'existe pas de branleurs, la violence est bannie, les flics sont gentils et serviables , ailleurs!

Tu plonges?

Ecoute cette berceuse pour fonds marins, 'Deep Water' , elle va soulager ton état de stress et te relaxer, si tu croises un banc de poissons exotiques, c'est normal!  

Bien sûr, tu connais la superbe version de Nina Simone, mais le 'Feeling Good' de Mounika n'a aucun lien avec la romance signée  Anthony Newley /Leslie Bricusse.

Mounika l'avait samplée pour son morceau 'There Is a Bed in My Head', ici, il s'est contenté d'utiliser le titre  pour construire un morceau fait de collages caoutchouteux,  de voix  à la Moby,  sur fond répétitif ,de beats monocordes et de notes de piano en forme de ritournelle.

Astucieux!

Une route, déserte, le ciel d'aquarelle, lumineux, avec  un lever de soleil orangé, des nuages aux contours flous et comme bande sonore 'Roadsky'.

Tu dis, mon ange, une infusion à la fleur d'oranger, pourquoi pas? 

Avant de redescendre sur terre, Mounika nous propose une dernière rêverie ' Soft You'.

Dehors, un gamin passe sur une pétrolette mugissante, tu as souri en lui faisant un petit signe de la main.

Demain, tu seras moins zen!

 

 

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