Review d'Anne :
C'est à Paris, il y a presque 3 ans que j'ai découvert Emily Loizeau… Elle était alors venue chanter « Jasseron » avec Franck Monnet, à l'Européen. Un pur moment de bonheur. Depuis, je ne l'ai plus quittée. Pistant à la trace ses « news », je découvris en février 2006 son premier album « l'autre bout du monde » (qui est en fait le 2 ème : le premier étant un petit bijoux 6 titres fort malheureusement épuisé), après avoir épluché sur le net tout ce qui pouvait se trouver sur la belle… Mon impatience de l'accueillir en Belgique était donc surdimensionnée. Je fus sans doute une des premières à avoir ma place pour la Rotonde : un petit papier sur lequel était noté « EMILY LOIZEAU – La Rotonde – 20 :00 » ; ça y était, je tenais mon oiseau et j'allais la revoir enfin… pensant que ce serait à moitié complet… Quelle surprise de voir cette petite salle du Bota pleine à craquer. Oh ! my Emily est donc déjà si connue ? Qu'importe, ayant dépassé tout le monde dans la file (oui, je sais c'est pas bien), je me choisis une place merveilleuse, juste en face de son piano. Une petite bouteille d'eau, un tambourin, une paire de petits grelons et sa set-list sont déposées juste à côté. La foule arrive, on est un peu serrés mais je suis déjà un peu ailleurs aussi. Lorsque Franck, son violoncelliste s'installe, les lumières s'éteignent. C'est parti. Par son beau et majestueux solo, il jette un pont entre le monde d'Emily et le nôtre… L'Autre Bout du Monde est annoncé, nous frissonnons et je guette les coulisses. Emily entre en scène, plus jolie et plus gracieuse que jamais, elle s'installe au piano et sa magie fait le reste… J'ai définitivement rejoins son univers roucoulant balancé entre folk, country british, rock où l'on rit et pleure aussi... La suite, tout bon « loizeaulien » qui se respecte la connait : de « je suis jalouse » où je lui ai allègrement donné son « connasse » qu'elle attendait (pas bien mais c'est elle qui nous a tant titillé !) pour mieux faire passer sa rage, à « je ne sais pas choisir » avec le doux Cyril à l'envers qui a quelque temps quitté sa batterie, Emily nous fait le cadeau de sa première chanson (qui n'est pas sur l'album) : « Balthazar » ou encore le merveillantissime sublimissime « la folie en tête » qui me met définitivement la larme ainsi qu'un « little darling » endiablé et un « t'es qui toi » au flutiau et grelons aux pieds (c'était donc pour ça les petits grelons). Ah la la Emily quand même !!! Le public de la Rotonde est chaleureux, vraiment très très très chaleureux. « Shower » est chorégraphié par un brave gars monté sur scène, qui nous fait bien rire. Emily est conquise par Bruxelles, on le sent, ça se voit si bien (je suis si près d'elle), elle est émue, elle se demande comment c'est possible qu'on l'aime tant par ici. Et pourtant ! On l'aime tant. Après deux petites heures et une nouveauté : le très bon « Rien, non » (il faut que je regarde ma montre car toute notion du temps était perdue), lorsqu'elle annonce tout doucement la fin, la foule pleure mais moi, je sais qu'elle ment, la mutine. Sa set-list juste sous les yeux, j'attends avec une impatience démesurée « Jasseron » et «I'm leaving you ». Le trio (Franck-Cyril-Emily) nous fera l'immense bonheur de s'installer au milieu de la Rotonde pour les interpréter. Tabourets et guitare. C'est divin évidemment ! Après ces moments de grâce, le concert de notre petit oiseau semble définitivement terminé. Après des applaudissements et des tapements de pieds à faire pêter la Rotonde, Emily revient pourtant nous jouer seule au piano, telle une berceuse le très beau « make you feel my love » des Cowgirls, puis s'éclipse pour de bon… Cette fois, c'est vraiment fini. Les lumières se rallument, la salle se vide et je n'ai plus de voix. Nous gagnons le bar. Ce n'est que plus tard, vers 23h30, lorsqu'elle eut fini de signer quelques autographes à quelques nouveaux fans, que j'oserai l'approcher d'un peu plus près encore. Elle est attablée au resto du Bota et boit sa soupe. Elle me semble si familière, si généreuse que je n'hésite pas un instant : « Emily, excuse-moi de te déranger, c'est vraiment ridicule je sais, je suis confuse mais j'aime tant ce que tu fais, je t'ai vue à l'Européen en 2005 et je ne t'ai plus quittée depuis ». Ma merveilleuse semble touchée par mes mots (renchéris par son ingé son qui me lance en se bidouillant « ah oui, toi t'as pas arrêté de chanter »), elle me permet une petite photo de nous deux, qui semble prise par une étoile… Voilà pourquoi. Nous nous endormons si sereins, bercés par cette voix, ces paroles et cette musique si tendres et si majestueuses. Merci Emily d'être quelqu'un de rare… Qu'il va me sembler long d'attendre un prochain Bruxelles pour venir t'applaudir et te rêver…
Review de Valérie :
Concert tout simplement époustouflant!
Dans la Rotonde du Bota, pleine à craquer (on a dû tous se lever et on était serrés comme des sardines), la frêle Emily, qui porte bien son nom (Loizeau) tant elle est fine et délicate, fait son entrée. D'emblée, le charme envahit la salle avec sa première chanson "A l'autre bout du monde". Grande prouesse technologique aussi avec l'écran rétro qui projète en live un disque agrémenté tour à tour, au fur et à mesure des chansons, de dessins, d'objets... Agréable originalité. Le concert se poursuit avec les "tubes" d'Emily que toute la salle reprend en choeur et par coeur! ("Je suis Jalouse", "Je ne sais pas choisir"). Emily communique beaucoup et nous fait savoir que c'est son premier concert en Belgique: elle a beaucoup apprécié notre accueil et n'a cessé de le dire, à la limite étonnée d'autant d'acclamations et d'applaudissements.
Après une heure et quart de concert, la magie se termine avec la belle "Concession de Jasseron" chantée au milieu du public, en feu de camp improvisé. Parfait!
En plus, elle est accessible puisqu'elle a accepté avec grande sympathie une photo avec ma soeur alors qu'elle était en train de manger après le concert dans le resto du Bota!!
Petit bout de femme mais énorme voix et générosité. Et je ne suis pas la seule à l'avoir pensé vu les réactions entendues après le concert.
A suivre absolument la petite Emily!
Review de Florin :
J'avais découvert Emily Loizeau il y a moins de 2 ans avec la sortie de son album « L'autre bout du monde » qui m'avait beaucoup fait rêver et désirer cette rencontre. Dès qu'une occasion se présentait je parlais d'Emily et pour mieux centrer le personnage, j'ajoutais toujours, « c'est elle qui chante 'et voilà pourquoi les poissons chats ne miaulent pas' ». Elle ne chante bien sur pas que cette chanson et vous amènera volontiers à « l'autre bout du monde » à moins que ce ne soit pour vous présenter une jolie concession…
Pour ce concert j'ai invité Lili afin de lui faire découvrir cette chanteuse qu'elle ne connaissait pas du tout, ainsi que la majorité des belges d'ailleurs. Elle n'a donc pas fait d'interview mais ce n'est que partie remise. Ma première surprise fût à l'approche de la Rotonde ! Je n'avais jamais vu autant de monde faire la file pour cette salle ! Bien entendu c'était Sold Out. Puisque j'avais raté ma place favorite sur la deuxième marche en face de la scène, je me suis donc placé debout, juste devant au second rang.
Quelques accessoires techniques hors temps meublaient les lieux. Un violoncelliste commença à jouer, créant d'emblée une atmosphère feutrée. Peu après entra Emily, une grâce de ballerine, la classe d'une princesse, une sensibilité à fleur de peau et bien d'autres ingrédients dont elle garde le secret, ont très vite crées la magie de ce spectacle qu'elle donnait pour la première fois en Belgique. Elle était également accompagnée d'un batteur qui occupait, par son charisme, un rôle important dans ce spectacle. Emily ne fait pas que chanter, elle interprète, elle exprime sa joie mais aussi sa douleur et quand elle n'arrive pas à s'imbiber de rage, elle demande au public de l'insulter ! Sous son insistance on l'a traitée de « frite » ce qui n'a pas fait l'affaire, suivi de quelques autres qualificatifs pas trop convaincants. Elle a quand même fini par recueillir un vilain mot « bien français » que je n'ose même pas répéter… vous n'aviez qu'à être présents après tout :)
Une fois encore le public a étonné cette artiste qui ne s'attendait pas à trouver autant de fans dans nos contrées, qui non seulement connaissaient les paroles mais qui chantaient juste aussi. Il m'a même semblé voir une petite larme à ses yeux, à moins que ce ne soit le reflet de la mienne qui me brouillait la vue. Elle n'a pas arrêté de balayer du regard la salle, cherchant le contact visuel avec le public et rencontrant parfois le mien, comme pour mieux nous communiquer ses émotions. Et c'est bien ce qu'elle a fait, des émotions on en a eu plein la vue, les oreilles et jusqu'au bout des poils hérissés. Les accessoires futuristes projetaient sur un écran des images provenant de caméras placées à différents endroits, le batteur Cyril Avèque était l'instrument des mises en place, des mouvements lents pour ne pas perturber, des gestes doux pour faire passer les émotions, le regard expressif pour communiquer l'ambiance, il a participé activement à la magie de cette soirée. Nous avons même eu droit à l'improvisation sur scène d'un spectateur sur la chanson « Take a Shower ». La salle était en délire et ne pouvait pas la laisser partir. Au premier rappel elle a demandé qu'on lui ouvre un accès au milieu de la salle, les deux musiciens sont aussi descendus et nous avons eu le plaisir d'entendre « Jasseron » suivie de « I'm leaving you » de son premier album de 2005, en acoustique totale. J'étais assis devant eux et ressenti quelque chose de particulier, un moment rare et indescriptible. Pour son second retour elle nous a interprété « Make you feel my love » s'accompagnant seule au piano et nous plongeant pour une dernière fois dans cet univers se situant quelque part aux frontières de la musique classique, folk avec parfois des accents country, là où l'humour côtoie la tristesse, où on rit et on pleure, cet endroit qui réveille l'imagination et où on s'émerveille encore comme des enfants avec des choses pourtant bien simples.
Je l'ai retrouvée dans les couloirs où elle dédicaçait le coffret, comprenant 2 CD et des clips vidéo, mis en vente à un prix avantageux. Très accessible elle répondait avec humour aux questions des fans. Cyril m'a avoué être en réalité le chef de la troupe... je ne l'ai bien sur pas cru, même si je lui ai laissé croire le contraire ;)
Je ne pense pas que j'aurais encore le plaisir de la revoir dans une si belle salle, la prochaine fois elle nous reviendra sûrement au Cirque Royal en espérant que ce ne soit pas à l'AB ni à Forest, ces salles étant trop impersonnelles.