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  • : Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
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25 janvier 2025 6 25 /01 /janvier /2025 14:40
BACK TO BEFORE AND ALWAYS... 'Precious' by The Jam, album 'The Gift'

BACK TO BEFORE AND ALWAYS... 'Precious' by The Jam, album 'The Gift'

Flashback

chroniques ponctuelles par NoPo

En Angleterre, Paul Weller démarre un groupe à la basse en 1972 avec Rick Buckler à la batterie. Le guitariste Bruce Foxton arrive 2 ans plus tard, et switche son instrument avec Weller. Les cordes se resserrent sur The JAM. Les gars adorent le rhythm and blues et sont marqués par le début de la mode 'Mod' (sans bégayer) à la mèche courte, costards, pompes black & white et les Who, des quidams qui se font un nom. Ils sortiront même 'All mod cons' en 1978 qui ne veut pas dire 'Tous mes mods sont cons'!

The Jam charrue ses premiers sillons, plein centre, en 1977 'In the city', vague punk dans la tronche. Après avoir repris des morceaux des années 60, JAM n'improvise pas et vise bien. Sur des paroles socialement engagées, Rickenbacker en avant comme une baïonnette et baigné d'influences sixties, la confiture ne régale pas que les cochons. 'This Is the Modern World' sort avant la fin de la même année pour enfoncer le clou du spectacle qui ne fait que commencer.

Un single "News of the World" pénètre bien les charts avant la publication du fameux 'All mod cons' coverisant les Kinks avec 'David Watts' qui les met (les watts) 'fafafafa fafa fafa'. Le single 'Down In The Tube Station At Midnight' n'effraie personne et fait du top 15. Ils prennent l'habitude de lancer des hit singles (2) telles des étiquettes, sans les coller sur les albums avant de tirer 'Eton rifles' number 3 du futur 'Setting sons' en 1979. The CURE leur pique leur batterie pendant l'enregistrement studio mais ils ont encore du jus pour brancher les guitares.

Puis 'Sounds affects', le 33 tours fait numéro 2, reprenant 'Heat wave', chanté en 1963 par Martha and the Vandellas confirmant leur amour de la soul Motown. Allez, encore 2 singles non intégrés sur un LP en 1981 et 'The gift' débarque en 1982, un vrai cadeau vue la réussite commerciale et artistique. 'Happy together' 'happy till the end of time' qu'ils chantent! Cadeau finalement empoisonné à action différée... Le Northern Soul tube 'A town called Malice' cartonne, un saule pleureur pourtant, puisque ce penchant stylistique de Paul Weller finit par déséquilibrer le groupe qui disjoncte en 1983. Le fameux effet qui te coule! Les gars ne lui parlent quasiment plus pendant 20 ans!

PAUL WELLER continue en solo ou dans son STYLE COUNCIL comme une réponse aux différences musicales. BRUCE FOXTON finira par rejoindre STIFF LITTLE FINGERS les morveux punks irlandais de Belfast puis restera dans la famille mod modeste, rockant avec Casbah Club, composé du frère de Pete Townsend et de 2 anciens Big Country. Après avoir joué un temps dans TIME UK et être devenu menuisier, RICK BUCKLER a du pain sur la planche car il restaure finalement le groupe hommage THE GIFT qui reprend The JAM de volée, rejoint ensuite par FOXTON.

Christophe Basterra demande à Paul "La fidélité, l’amitié sont des éléments essentiels pour que vous puissiez continuer à composer? "
"Oui, bien sûr. Mes amis croient en moi et m’aident y croire... Je ne suis pas suffisamment arrogant pour penser que tout ce que je fais est génial."
Weller remet la pendule à l'heure.

Alors 'The gift' en 1982, un cadeau ou pas? Très bon album sillonnant toutes les facettes de The JAM. Dans 'Precious', avec cuivres et influences Motown, Jam met toujours du groove!

 

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24 janvier 2025 5 24 /01 /janvier /2025 09:20
Album - Songs for You _ Brigid Mae Power

  Album - Songs for You _  Brigid Mae Power

no label

indie folk/pop/covers

 

michel 

Brigid Mae Power

Si Brigid Mae naît à Londres il y a un peu plus de 35 ans, elle n'a jamais renié ses souches irlandaises, elle devait avoir onze, douze ans quand sa mère a mis le cap sur Galway.

Réactions de la jeune fille: ..  it was a bit of a shock. I remember there was a lot more freedom, you could walk around and it wasn’t dangerous, but I hated it.”

Forcément, elle découvre la musique irlandaise, mais tu le sais les compatriotes  de Rory Gallagher sont des voyageurs dans l'âme,  à 18 ans elle quitte la verte Irlande pour The Big Apple où elle savoure d'autres musiques, la soul d'Aretha Franklin, le blues de Mose Allison, la folk music de Dylan, Joni Mitchell ou Tim Buckley.

C'est décidé, elle sera chanteuse tout en continuant à dessiner!

En 2010 elle sort un premier jet ( précédé d'un EP)  sous le nom de Brigid Power-Ryce, le disque attire l'attention de Heather Woods Broderick (membre de Efterklang, Horse Feathers ,  Loch Lomond, et musicienne pour   Laura Gibson, Sharon Van Etten et Lisa Hannigan) .

Il s'agit de la soeur de  Peter Broderick, qui non seulement choisit de collaborer avec la jeune Irlandaise mais va finir par l'épouser.

Sa discographie s'étoffe :  Brigid Mae Power (2016)     The Two Worlds (2018)     Head Above the Water (2020)     Dream from the Deep Well (2023)     Songs for You (2025) sans oublier de mentionner une collection d'EP's et de singles.

Elle dédie le tout frais Songs for You , une collection de reprises,  à son père,  le fameux Vince Power ( a music promoter,  Reading e a)  décédé en 2024

 TRACKLIST

In Dreams
See No Evil
Walk On Out Of My Mind
Fresh As A Sweet Sunday Morning
Rose Marie
Mellow My Mind
Angel Blood
Missing You
You Don't Know Me

Many of the songs are performed solo, Brigid is joined by Ryan Jewell on drums and Shahzad Ismaily on bass,  Brigid is on  vocals and plays  guitar, electric guitar, organ, and accordion. Tracks 1, 3, 4, 7, and 8 were recorded at Analogue Catalogue by Julie McLarnon, while tracks 2, 5, 6, and 9 were recorded at home. The album was expertly mixed by Sean McErlaine and mastered by Brian Pyle. 

On doit la pochette , un  watercolour artwork abstrait, à l'artiste elle-même, tu peux te faire envoyer le tableau en déboursant 140 €.

Le recueil débute par ' In Dreams'  de Roy Orbison, un artiste que Vince Power avait fait venir au UK.

La valse country, signée par Roy,  est chantée d'une voix aérienne, bouleversante, sur une instrumentation minimaliste reposant sur une guitare acoustique sobre.

On ne pouvait rêver mieux comme amorce. 

Le choix de  'See no evil' de Television est plus étonnant, la plage ouvrant l'album ' Marquee Moon' du groupe de Tom Verlaine reçoit un traitement dépouillé jusqu'à l'os, une guitare acoustique et une voix infusée dans un écho fantomatique.

Le gars qui cite Mazzy Star n'est pas débile, on pense aussi à Margo Timmins des Cowboy Junkies. 

Waylon Jennings a enregistré ' Walk On Out Of My Mind' en 1967,  l'approche de Brigid Mae Power ne s'éloigne pas des deux titres précédents, là où Waylon faisait  appel à quelques grands noms étant passés par Nashville ( Jerry Reed, Charlie McCoy...) et chante la ballade de sa voix nonchalante et résonante ( à la Johnny Cash), la patine de  l'Irlandaise est plus légère, la voix se promène en accordéon  sur un clop percussif régulier et une acoustique modeste. 

Après avoir revisité de grands  Américains, vient le tour de Bert Jansch, que tu as eu la chance de voir au sein de Pentangle.

'  Fresh As A Sweet Sunday Morning ' pourrait décrire la voix pure de Brigid,  qui transforme la  British  folk lovesong  en hymne à la  sensibilité  et à la pureté de l'amour.

Qui de nos jours connait encore le chanteur country Slim Whitman aux incroyables facultés de yodeling. Sur 'Rose Marie' Brigid Mae  s'abstient de pratiquer l'exercice cher aux Tyroliens,   pas d'acrobaties vocales, pas de voix de fausset,  mais une version allégée, plus ' moderne',  qui émeut jusqu'aux larmes.

Simply Red avait déjà repris ' Mellow My Mind', un titre de Neil Young, que tu peux entendre sur ' Tonight's the night'.

Si Mick Hucknall en a fait une version blue-eyed soul groovy  et léchée, ici, on a droit à une interprétation lumineuse, sur laquelle l'épouse de Peter Broderick s'accompagne à la guitare acoustique, doublée d'un orgue liturgique élégant.

Si elle ne réussit pas à apaiser ton esprit, consulte un psy!

Cass McCombs est catalogué par certains de singer-songwriter révolutionnaire, son 'Angel Blood'  n'est manifestement pas  un titre prônant l'insoumission ou la révolte, il s'agit d'une lovesong radieuse  que Mrs Power transforme en hymne nostalgique sur fond d'orgue brumeux, rappelant les sonorités d'un harmonium.

A rapprocher de Judee Sill,  Vashti Bunyan, ou de Nico, les grandes voix  des sixties/seventies!

'The Song of the Singing Horseman' est le premier album de  Jimmy MacCarthy, un singer-songwriter irlandais dont pas mal de titres ont été repris par des pointures: The Corrs, Mary Black ou Christy Moore, qui a placé ' Missing You' dans les charts.

La confession , décrivant la diaspora irlandaise,  chargée d'émotions,  est livrée pleine de pudeur,  d'une voix poignante mais évitant la solennité.

Profondément humain! 

Pour terminer l'hommage à son père, la fille a opté pour “You Don’t Know Me”.

Autobiographique? 

Maybe!

La chanson, composée par Eddy Arnold et Cindy Walker en 1955,  a été reprise  par le gotha  de la chanson populaire, de Patti Page à Alison Krauss en passant par Ray Charles, Rick Nelson, Manfred Mann, Elvis Presley, Roy Orbison, Emmylou Harris, , Van Morrison  et même le saxophoniste David Sanborn, ils ont tous repris le déchirant ' You don't know me'. 

Birgid Mae Power respecte le soul pop classic en proposant une variante  installée  dans un écrin de douceur et d'intimité.

 

Il n'est   pas  obligatoire de souffrir d'un  romantisme exacerbé  pour apprécier ces titres,  faits pour tous ceux aimant les belles voix et les  chansons immortelles.

A l'issue de l'écoute, madame a dit "c'est beau " ....  madame se trompe rarement!

 

 

 

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21 janvier 2025 2 21 /01 /janvier /2025 12:40
French Cowboy and the One au Chaland qui Passe, Binic, le 19 janvier 2025

French Cowboy and the One au Chaland qui Passe, Binic, le 19 janvier 2025

 

michel

 

C'est la reprise au Chaland qui Passe, elle coïncide avec la célébration des  5 ans d'Arnaud au gouvernail du zinc le plus hip de Binic.

La veille, il y avait:  darts ( ni ceux qui amusaient l'Angleterre avec leur doo-wop dans les seventies, ni les Ricaines sexy sorties en droite ligne d'un garage de Phoenix, non, des fléchettes pour clients adroits votant à gauche), blind test, rougail binicais et musique.

A voir la tête des habitués le lendemain, la bière  a dû couler à grands flots. 

Au menu du dimanche le tableau annonce  deux gardians vendéens pas vendus: French Cowboy and The One!

Federico Pellegrini, Brixton Hooligan chapeau sur crâne glabre, et son acolyte Éric Pifeteau, baseball cap d'occasion, ont laissé leurs canassons à Etables, ils ont pagayé sans relâche pour rejoindre le port de Binic et arriver à l'heure pour le soundcheck.

Federico ne boit pas de San Pellegrino, il chante, joue de la guitare ( une  acoustique, ayant vécu, électrifiée) et manie un échantillonneur tout en posant le pied sur une des nombreuses pédales de sa loop station, Eric, qui connaît France Gall, ne tape pas sur des bambous, il tabasse caisses, toms, cymbales , charleston et pads   debout et avec vigueur .

Ils furent Little Rabbits ( 5 longues oreilles) , puis French Cowboy ( 4 bouviers), il n'en reste que deux, donc the French Cowboy and the one (  pour la petite histoire et pour faire plaisir à Katerine on cite le nom   La Secte-Machine et pour faire plaisir à Lio, on ajoute Helena Noguerra).

Depuis 2006, la dernière mouture n'est pas restée inactive, on compte plusieurs albums (le dernier 'Niente' en 2023) , des EP's et quelques singles.

Pas mal de scènes, un peu partout dans l'hexagone, parfois chez des voisins, en ce début de soirée, les flingueurs achèvent une mini-tournée qui a sillonné le pays, qui censure ses gouvernements plus rapidement que Lucky Luke,  un mec tirant pourtant plus vite que son ombre.

17:15', les Cowboys vieille école  ( John Wayne, Gary Cooper plutôt que Jake Gyllenhaal ) en piste.

Une bande est dropée, un mix  de sonorités electro/garage/dance groove/jungle, déferle, Eric commence son travail de forçat, frappe à tour de bras, Fellini plaque quelques accords secs sur sa gratte et entame son chant.  

On ne comprend rien, signale Chantal.

Effectivement le chant est indéchiffrable, heureusement Arnaud le magicien d'Oz va y remédier et  les clients finiront par discerner les paroles de  'QVVDM (Que voulez vous de moi)', une plage bien crasseuse , dans le style des Cramps, ou de Ian Svenonius ( ESCAPE-ISM).

La guitare est abandonnée, pas les gros beats,  sur 'Charogne', une plage en talk-over,   sentant  bon Serge Gainsbourg.

Danser est autorisé, qu'il dit.

Réaction de Marie-Jeanne, ici, on danse sur les tables!

' Embrasse' fuse!

Quoi, embrasse -moi.... viens jusqu'à moi, glapit la fille.

Après ce disco post punk frénétique, qui évoque le ' Jukebox Babe' d'Alan Vega, vient ' De rien', un tube nihiliste,  bourré d'effets pétillants.

Boum!

Quoi, boum,... c'est rien, c'est le crâne de  Monsieur Pifeteau qui a fait connaissance avec l'escalier menant aux lavatories.

Heureusement une des femmes en blanc, filles naturelles de  Bercovici et  Cauvin, est sur place et vient panser le blessé.

Séquence effeuillage, car la température approche de 28°, pas à l'ombre, on n'a pas vu le soleil, et speech vantant les vertus du Muscadet, avant d'aborder 'Serrer' , un midtempo philosophique, né pendant le COVID, époque où  les gestes barrières étaient de rigueur.

Oublie West Side Story, ' America'  chanté en italien est très  proche d' Adriano Celentano, celui qui a fait danser la terre entière ( sauf les paraplégiques) avec 'Svalutation'.

Une baguette malicieuse s'échappe, heureusement dans le carquois d'Eric il y a des réserves.

'Avant' en mode énumération  trash  est le ' Ex -fan des Sixties'  post punk  du Cowboy, on adore l''association Raquel Welch/ Rintintin.

Rayon omissions, on cite Elon Musk, Vianney, Aya Nakamura, Cyril Féraud!

C'est moche, les discomobiles ne font plus partie du paysage de nos villages, on les ressuscite avec ' Disco Flash' , un tube second degré interplanétaire qui a plu énormément à Henriette,  elle a commencé à se trémousser indolemment face au duo.  

Vive les riches, clame Federico avant d'entamer ' Anne', tu sais, celle qui ne voit rien venir!

Stridences futuristes et rythme infernal, 'Anne' fuse et  claque  comme le  fouet  d'Indiana Jones.

' Keep rocking' pas besoin de dessin, c'est pas de la musette, et toujours in English, le boogie garage  ' Big trouble'   secoue le palmier, faut faire gaffe  une noix de coco sur le ciboulot , ça craint.

Le dansant ' Plus rien' inspire quelques madames, elles s'agitent nerveusement sur le mètre carré face aux musiciens.

Par contre, Sandrine fait remarquer que le texte ne peut pas vraiment être qualifié de littéraire.

Quelle pimbêche!

Pour Sandrine, on passe à l'italien.

 Merde, elle pige le vocable de Dante, tant pis, voici ' Dai' pour la ragazza.

Elle disparaît avant le terme de la tirade, le duo poursuit avec 'Danser'   ou comment virevolter sur des sons mariant krautrock, disco et futurisme.

 

Voilà, vous pouvez retourner au bar, on a fini.

Courroucée, une groupie les invective, vous avez perdu la raison, j'ai pas entendu  'Embrasse'.

Fallait arriver à l'heure, cocotte, on l'a joué en début de set, t'étais où, à la messe?

Elle supplie à genoux, s'il vous plaît...

Rien que pour toi, alors, voici une seconde version de 'Embrasse'  et puis comme nous sommes des gens sympathiques, pour tout le monde voici 'Little 15' , une reprise grandiose de Depeche Mode.

 

Ils ont rengainé leurs colts, t'as versé une larme, t'as quitté Binic pour aller voir  'Midnight Cowboy' ,devenu 'Macadam Cowboy' dans nos contrées, le seul western se déroulant à New-York.

 

 

 

 

French Cowboy and the One au Chaland qui Passe, Binic, le 19 janvier 2025
French Cowboy and the One au Chaland qui Passe, Binic, le 19 janvier 2025
French Cowboy and the One au Chaland qui Passe, Binic, le 19 janvier 2025
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20 janvier 2025 1 20 /01 /janvier /2025 12:25
EP Disruption - Hanry

 EP Disruption - Hanry

Pelagic Records

post rock


Hanry, non, ce ne sont pas âneries,  il paraît que le leader du combo de Rennes  ( Anthony Leliard) a été gratifié d'un second prénom, Henry, en substituant le E par A ça donne Hanry.

Dans l'autre sens Cher peut devenir Char, sans charrier.

On nous souffle qu'un Anthony Leliard  faisait partie de Kid Wise, de Toulouse à Rennes il n'y a que 700 km, c'est pas l'océan à boire.

Quoi, encore...  tu l'as vu aux côtés de Praa à Rennes.

Fort bien, revenons à Hanry , qui a probablement  vu le jour en 2022, année où sortait un premier EP  ' Panorama'  .

Le  line-up du sextet  indique : Anthony Leliard (Guitar), Marc Mifune (Keys), alias Les Gordon,  Jean-Anaël Aubaux (Guitar), un freelance  sound enginer, actif dans le milieu du cinéma, ça peut servir quand ta musique est planante,  Mathilde Lejas, alias Championne  (Bass) que Pascal a croisé quelques fois ( cf papiers),   Clément Champigny (Drums), régisseur son à l' Antipode  et Hadrien Benazet (Guitar), vu avec SBRBS.

'Panorama'  ayant attiré l'attention des programmateurs, le groupe est programmé aux Trans Musicales de Rennes où il fait impression, il est signé chez Pelagic Records  qui vient de sortir son nouvel EP ' Disruption'  orné d'une pochette originale, façon cyanotype, ( merci John Frederick William Herschel) , affichant quatre images monochromes, d'un bleu délavé, montrant un arbre secoué par une rafale de vent , sur deux des clichés , des corbeaux flous se distinguent dans un ciel morose, pas vraiment lumineux.


Tracklist. 01. Radiance 02. Ether 03. Zénith (Tape#2) 04. Intermission.

Quatre titres aux intitulés répondant au thème de l'abstraction zen,     prenons ' Radiance' qui donne son nom à une toile ( superbe) de Vassily Kandinsky,  pendant près de 5', Hanry te convoie dans un cosmos onirique proche des écrits de H P Lovecraft.

Si tu parviens à éviter les fusées d'Elon Musk,  quand elles n'ont pas explosé,  plongé dans un silence assourdissant, à peine troublé par un fond sonore proche de la space ambient music,   tu pourras contempler astres, constellations stellaires ou le vide intersidéral, soit un univers propice à la méditation et au recueillement.

Quelques effets extensibles rebondissant sur un piano gnossien amorcent la plage qui prend de l'ampleur lors d'un second mouvement, où les percussions proposent des beats caverneux, les touches se libèrent, tu respires enfin, malgré le bruissement d'un clapotage aquatique bizarre.

Une grosse envolée Explosion in the Sky ( forcément) après  3'  risque de  t'aveugler, fallait pas examiner les étoiles filantes sans lunettes de protection.

Tu t'attendais à un final catastrophe, mais, non, une  fin inattendue, style  queue de poisson, achève le trip.  

'Ether': l'éther est transparent, fluide, léger et volatile,  il est également  mélodieux et doux à l'oreille .

L'éther, c'est là  où Claude Debussy croise  Aphex Twin.

 Laisse -toi emporter dans ces mondes imaginaires au gré des oscillations des synthés, des  tempi paresseux des percussions, et des guitares  ambient, influencées par Manuel  Göttsching d' Ash Ra Tempel.

'Zénith'   (Tape#2) reprend le thème du même morceau (Tape#1) sur l'EP 'Panorama' .

Introduit par des frappes méthodiques mais étouffées, guitares et synthés tissent une toile new age évoquant  les créations mystiques  de Jon Hopkins .

C'est avec les près de 7'30"" du morceau 'Intermission' que s'achève l'odyssée  spatiale proposée par Hanry.

Le groupe construit pendant quatre minutes une  trame sonore subtilement orchestrée,   empruntant des éléments de musique concrète, d'ambient, d'atmospheric drum 'n'bass  ou de post rock , tu prévois un crescendo, une déflagration peut-être,   mais non,  des percussions disciplinées annoncent un changement d'atmosphère, pas tout à fait industrielle, mais néanmoins proche du dark ambient dramatique , un genre apprécié par les regrettés David Lynch et Angelo Badalamenti, avec, pour fleurir le tout, quelques bribes de Mike Oldfield.

 

In Vlaanderen, chez Luminous Dash, ils ont tout compris,...  deze tweede EP  van Hanry is een schot in de roos... telle est la conclusion de leur analyse, ils ajoutent à l'intention du Dunkfestival, vous pouvez les signer les yeux fermés ( mais les pavillons bien ouverts) .

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18 janvier 2025 6 18 /01 /janvier /2025 12:15
BACK TO BEFORE AND ALWAYS... 'Visions of China' par Japan, album 'Tin Drums'

BACK TO BEFORE AND ALWAYS... 'Visions of China' par Japan, album 'Tin Drums'

Flashback

chroniques ponctuelles par NoPo

Japan, formé en 1974, vient de Londres comme sa dénomination ne l'indique pas.
On compte autant de musiciens que de lettres dans le nom du pays du soleil levant :
David Sylvian (chant), son frère Steve Jansen (batteur), Mick Karn (basse), Richard Barbieri (claviers) et Rob Dean (guitare).
S'étant rencontrés à l'école, on aurait pu penser que l'île leur tape dans l'œil en cours d'histoire ou de Géo, Japan dans le mille... ben non, zéro!
Il s'agissait d'un choix au hasard, provisoire et sans histoire et leurs 2 premiers albums de 1978, je vous le donne en mille, cartonnent... au Pakistan... mais non, vous ne suivez pas, c'est au Japon qu'ils deviennent le 2è groupe le plus populaire cette année là!

Pas de pot (de peinture), leur maquillage fait faussement croire à une affiliation glam rock, suggérée dans les premières compos à la guitare punk et la voix morveuse.

Pas très bien critiqués en Angleterre, les gars, énervés, se retournent alors vers Georgio Moroder pour leur mettre le mors aux dents et leur montrer la bonne direction, avec le morceau 'Life in Tokyo' qu'ils complètent par un retour au calme sur l'album 'Quiet life' de 1979.
Il faut être sourd (comme un pot) pour ne pas percevoir les influences de David Bowie ou Bryan Ferry (Roxy Music) surtout dans la voix de David Sylvian.
Les arrangements électroniques, la basse fretless, les percussions délicates, la guitare atmosphérique, le chant maniéré, le sax et l'ambigüité androgyne construisent un savant mélange entre la trilogie berlinoise de Bowie, la new-wave des nouveaux romantiques, et quelques effluves asiatiques.

En 1980, "Gentlemen Take Polaroids" ne fait pas cliché et confirme la tendance plutôt arty qui commence à prendre dans les charts.

Suit 'Tin drums' en 1981, leur meilleur album, particulièrement marqué par une recherche d'ambiance orientale.
3 singles marchent bien et le disque flirte avec le top ten des charts, devenant même disque d'or et considéré, à raison comme très novateur.

Le rapprochement nippon se confirme par des collaborations avec Ryūichi Sakamoto , du Yellow Magic Orchestra et David passera beaucoup de temps sur l'île.
En 1982, à cause de fâcheries répétées avec leur chanteur, c'est dead pour le groupe alors que le live 'Oil on canvas', de 1983, reste une vraie réussite commerciale.

Pendant que le solitaire Sylvian poursuit en solo, Karn joue avec Gary Numan, Midge Ure (Ultravox), Peter Murphy (Bauhaus) et même Kate Bush.
Rob (Dean) dine aussi avec Gary Numan et Sinéad O'Connor. Quant à Jansen et Barbieri, ils continuent ensemble jusqu'à ce que ce dernier, devienne claviériste, à part entière, de Porcupine Tree (1995).

En 1991, ils arrivent à se réunir, sans Rob Dean, sous un pseudonyme 'Rain Tree Crow' et s'il vient, Sylvian, c'est qu'il le veut bien.
Ce sera leur dernière publication discographique, Karn décédant en 2011.

David, c'est quoi ton trip avec le Japon?
"Une fois la barrière de la politesse franchie, j’ai trouvé chez les Japonais un feeling dix fois plus intense que tout ce que j’ai pu connaître avec les Anglais. Je ne sais pas communiquer avec mes compatriotes."
Et oui David s’amouraille chez les samouraïs.

On revient à l'année de la première élection de François Mitterrand et l'album 'Tin drums' sur lequel le Président ne chante pas.
Plus que Japan, c'est China en toutes lettres, dans le titre 'Visions of China', tout en retenu et je dirais même plus, jamais débridé (ahaa).
On retrouve ici toute l'inventivité des percussions qui installent un rythme quasi tribal, et très dansant, grâce aux arabesques de cette fameuse basse fretless. Les claviers sophistiqués bordent délicatement le chant précieux et mélancolique de Sylvian.
On peut dire ce que l'on veut mais ce style demeure, encore aujourd'hui, quasiment incomparable

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17 janvier 2025 5 17 /01 /janvier /2025 13:32
Emmaline - Indiana Skies - EP

Emmaline - Indiana Skies -  EP

michel

CurlyCue! Records

  jazz-infused soul!

Oui, Emmaline est originaire de l'Indiana ( Anderson/ Cincinnati).

Oui, Emmaline Campbell  était prédestinée à devenir chanteuse, son père , Russ Campbell, est pianiste de jazz et compositeur, maman , Julie Campbell chante. En fait, toute la famille Campbell, si elle n'a pas eu les honneurs d'être peinte par Andy Warhol, baigne dans un cosmos de notes bleues, sous l'étiquette Campbell Jazz Continuum, tu retrouves Emma ( Emmaline) au chant et violon , Russ, mais aussi Alyssa ( vocals, piano), Trey ( bass, cello, backings), et Julie ( backing vocals) plus une série de musiciens dont certains s'entendent sur l'EP d' Emmaline.

Depuis 2017, Emmaline vole de ses propres ailes, elle débute en postant des vidéos sur YouTube , pas mal de covers dont ' My Girl' des Temptations,  ' I'm in the mood for love' ( popularisé par Julie London) , les standards 'Sunny side of the street' ou 'All of Me'.

D'emblée son timbre fluide, apaisant  et chaud fait impression  et tout naturellement elle est invitée dans les studios d'enregistrement. Après avoir gravé quelques singles, un premier EP 'All my sweetest dreams' paraît en 2019, il est suivi par 'Necessity' en 2020, d'autres singles sont gravés, puis en 2023 l'EP ' Retro kind of love' pointe le bout du nez.

En 2023 elle se retrouve comme actrice  au cast du film ' Sweetwater' de Martin Guigui, on l'entend aussi sur la   B O,  qui annonce d'autres artistes de renom, Keb Mo, Gary Clark jr., Dianne Reeves ,e.a.

Sur la lancée elle sort l'EP ' Songs from Sweetwater', suivi par un ' Christmas EP,  on est aux States, que diable, tout le monde chante Noël.

2024, un nouvel EP voit le jour ' Indiana Skies' , suivi par un nouveau Christmas single, histoire de se voir offrir en cadeau sous les sapins.

A 26 ans, cette jeune personne a déjà enregistré plus de titres que d'autres  stars en 30 ans de carrière.

 Indiana Skies - tracks

 Indiana Skies
Strike
Soft Spot
Break In The Clouds
Beechcraft Baby
Everything's Breezy 

Line-up;

Emmaline: vocals, violin

Trey Campbell: bass, cello

Ryan Mondak: guitar

Will Van Horn: pedal steel

Zach Douglas: trumpet

Alex Murphy: piano

et aux drums: Tom Hipskind ou Isaiah Cook. 

 Photo by Larry Renner,  avec talent il réussi un cliché sur lequel Emmaline, souriante et printanière dans sa salopette vermillon, pose devant  une copie presque conforme du Spirit of St Louis, avec lequel Charles Lindbergh a traversé l'Atlantique pour atterrir au Bourget, après avoir pris,  avec son petit Kodak, un instantané  de la Tour Eiffel.

 

L'été en Indiana est propice aux déclarations amoureuses, ... Loving you is heaven but it feels like a sin.. confesse Emmaline sur 'Indiana Skies',   d'une voix tellement sensuelle  et envoûtante que tu t'es mis à rêver à  Sade Adu.

Son  timbre  fluide, caressant, séduisant,  légèrement  smoky nous rappelle les débuts de Norah Jones ou la nonchalance d'une Erykah Badu, l'accompagnement musical, tout aussi lisse  et onctueux,  permet à la guitare de Ryan Mondak de faire monter la température dans le rouge et pourtant tu risques de  frissonner.

Changement de registre avec le laidback  funk de  ' Strike' , introduit par une basse au groove purulent  sur laquelle se colle  la voix malicieuse de Miss Campbell.

Une trompette ( Zach Douglas)  vibrante qui s'approche de celles qu'on entend sur ' I feel good' du Godfather of Soul, Mr  James Brown,  s'invite au bal, à l'arrière la guitare cisaille en douce, laissant toujours une place prédominante à la basse.

... playing with  fire... susurre-t-elle, c'est clair, c'est hot , tandis que des backings féminins annoncent un petit solo de guitare subtil.

Strike, les 10 quilles ont vacillé, notre coeur aussi! 

' Soft Spot'  joue la carte  soft latin jazz,  Ryan Mondak a saisi une guitare acoustique, la trompette de Zach ,  en mode late night jazz,   historie  subtilement  cette samba décontractée.

Des fulgurances de Stan Getz et Astrud Gilberto  traversent ton esprit tandis que Emmaline nous explique qu'elle a gardé dans son coeur  a soft spot  pour ce garçon qui s'amuse à la blesser.

Elle aurait dû écouter les Everly Brothers qui en 1960, déjà, chantaient ' Love hurts'.

Sortez les violons, voici la ballade sentimentale '  Break In The Clouds', plus proche des Carpenters que de Carmen McRae.

Son frangin, Trey, a arrangé les cordes à faire craquer les nuages, il ne reste plus à Emmaline qu'à chanter sous la pluie, comme Gene Kelly. 

Nouvelle incursion du côté du Brésil avec la plage ensoleillée '  Beechcraft Baby' .

Fondant comme un caramel ( beurre salé, en option), light and breezy, ajoute un fan.

On avait déjà évoqué Sade, et comme Emmaline chantonne ...  We'll be flying coast to coast
Cape May to Santa Barbara... forcément, ' Smooth Operator' et son  ... Coast to coast, LA to Chicago, western male across the north and south, to Key Largo, love for sale... vient taquiner ton esprit.

 

Pour terminer l'exercice, la jolie jeune dame remet une couche de groove avec l'upbeat  'Everything's Breezy' qui pulse de manière insolente.

Wouah, quelle basse, aussi  ronde, et ouatée à la wah wah, que celle de Rhonda Smith, l'extraordinaire bassiste de Prince. 

La voix, avec un double en écho subtil, chaloupe sur des vibes acid jazz , Zach Douglas, encore lui, nous place un solo à la fois pertinent et racé, tandis qu'un orgue, en filigrane, tisse un fond aussi juteux que 'The Whip' de Dr. Lonnie Smith.

 

Emmaline  prépare une mini tournée aux States , malheureusement pas d'étapes sur le vieux continent pour le ' Be My Valentine Tour'.

 

 

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16 janvier 2025 4 16 /01 /janvier /2025 12:44
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Ivarh )

Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Ivarh )

NoPo et Noelle

Après la pause 2

IVARH - ZEF et MER le 11 Janvier 2024 à la médiathèque de Plérin

Le quintet démarre en 2020 du côté de Spezet et publie un premier EP 'Splann' en 2021, une consonance onirique ad hoc, puis l'album 'Huñvre' (le rêve) en 2023.
IVARH-rie son chemin ('Chemin' c'est la traduction), parti d'un répertoire issu de basse Bretagne (centre et pays de Vannes), et défrichant le sien à présent.

Ils s'y mettent à cinq poilus du menton (pour le reste, ça varie aussi).
On repère aussitôt la veste rouge de Elouan Le Sauze (ce qu'il préfère en lui!), à sa droite, Ewen Couriaut au saxophone et à sa gauche Pablo Molard à la guitare électro-acoustique, à l'arrière, père et fils, Thomas Bessé, batterie, percussions et Benjamin Bessé, guitare électrique et synthé.

Ivarh nous feinte en ne piochant pas directement dans son dernier disque préférant débuter par 'Er Park' issu du précédent. La plage s'installe, de façon relativement traditionnelle, avec une guitare acoustique et la voix ondulée bordée de hachures électros en fond. La cadence devient alors répétitive, suggérant le mouvement des chameaux dans le désert, un grand classique en Bretagne! Au loin, la gratte électrique tisse sa toile d'effets écorchés. C'est fou comme les paysages défilent et s'emmêlent ensuite, avec une trame orientale au sax qui vient souligner les arcs du chant. La composition évolue alors en pulsations qui bercent et dégagent une grande moiteur.

Un démarrage 'an dro' s'ancre dans le folk breton pour le morceau titre 'Huñvre'. La guitare acoustique égrène ses notes, invoquant les grands noms de Dan ar Braz autant que Steve Hackett (ex Genesis) ou Steve Howe (Yes).
L'instrumentation reste un long moment dépouillée, avec la voix seule posée sur les cordes, une voix plaintive pleine d'émotions, au timbre Denez Prigent.
Les textes mentionnent les prophéties d'un Vannetais du XVIIIe siècle (Rochevent?) prédisant que les voitures voleront et que les talus s'effaceront (mais pas de dents pour les poules!). Ne le faites pas revenir, on n'est pas sûr de vouloir connaitre la suite!
Les arrangements s'enrichissent plus tard avec percussions et rythmique vive. Le morceau s'achève sur un chant, vindicatif et cadencé, magnifique!

Pour 'Ar Roue Stevan' ('Le roi Etienne'), on pourrait quasiment parler de fusion musicale, avec une rythmique très orientale voir balkanique, confortée par un saxophone irradiant de chaleur magrébine. Seul, le chant baryton typique nous rappelle la situation géographique bretonne. Avec cette équipe, Ivarh-iété semble de mise! Ce morceau, particulièrement dansant, favorise tout chaloupement ou danse du ventre avec une syncope appuyée. Au final, l'orchestration s'épaissit dans un étourdissement à circonvolutions propres au derviche tourneur.

Complètement envoûtés par ce folk traditionnel mais plus encore, par son traitement moderne et ouvert sur le monde, on a du mal a quitter cette atmosphère enveloppante et magique. La superbe découverte nous donne aussitôt l'envie irrépressible de se précipiter sur les disques et d'y jeter (pas trop violemment quand même) une oreille attentive. Que ce soit en courbes douces, méandres, ou simples ruissèlements, on se laisse porter à travers le chemin aventureux choisi qui jamais ne dérape (et on ne dira certainement pas qu'Ivrah-rappe -ahaa-).

 

SETLIST
1-Er Park
2-Huñvre
3-Ar Roue Stevan

Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Ivarh )
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Ivarh )
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Ivarh )
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15 janvier 2025 3 15 /01 /janvier /2025 15:10
Les Zef et Mer avec Drache , au Cap à Plérin , le 11 janvier 2025 ( dernier chapitre)

 Les Zef et Mer avec Drache , au Cap à Plérin , le 11 janvier 2025 ( dernier chapitre) 

michel

 

Après avoir passé le relais ( orthographe traditionnelle) à Pascal pour les prestations de Plouz ha Foen ( du rap breton, anecdotique) , de  Nolwenn Korbell ( de l'americana trilingue de haut vol ) et Ivarh ( du folk prog breton, sublime), on te refile le témoin pour la dernière étape de la course: Drache!

Drache, ce sont deux filles qui ne se ressemblent pas comme deux gouttes d'eau mais qui s'entendent comme larrons en foire pour proposer un set de musique bretonne à écouter et  à danser , et, éventuellement,  à chantonner avec elles.

Morgane Labbe  à la  contrebasse et au  chant, tu l'as croisée avec Dear John à Binic,  elle fait encore partie des Bubbey Mayse et du collectif Les Pieds dans l'bal.

Eva Cloteau : violoncelle, chant, a été  aperçue chez Rozêtt, elle se produit encore chez Peldrút et Stradibalius.

 

Après une amorce digne d'une rhapsodie de  Dvořák, les filles entament leur chant, d'abord en se répondant, puis à l'unisson. Dans l'assistance les ancien(ne)s ont reconnu  ' Apportez-nous à boire' le chant traditionnel attribué à Jeannette Maquignon, de Redon, une brave dame qui ne vendait ni pouliches, ni chevaux de trait, mais  qui est considérée comme une passeuse de mémoire,  à son répertoire on retrouve des centaines de chansons faisant partie du patrimoine breton.

Le vin de Champagne, servi par Fanchon, délie les langues, les filles, souriantes, ont tôt fait de conquérir nos oreilles et nos coeurs, et en s'éloignant du chant, parfois monotone,  s'autorisent un bridge musical agité.

La contrebasse est grattée sèchement, le violoncelle, d'abord effleuré par l'archet souple,  part en pizzicato, le classicisme slave est abandonné pour un registre jazzy qui aurait plu à Charles Mingus. 

Sans attendre nos applaudissements, le duo enchaîne sur  une chanson de conscrit pas aussi burlesque que ' Le rire du sergent' de Michel Sardou, 

Rejoindre son régiment et abandonner sa bien-aimée , ça craint!

Le répertoire populaire de la musique à danser  est vaste, les filles ayant cueilli la rose sont nombreuses, il leur arrive pas mal de bricoles lorsqu'elles se rendent en ville.

 Drache a le mérite de revêtir les chansons d'antan d'un vernis plus moderne,  le jazz qu'elles appliquent sur leurs ongles scintille de mille feux.

On quitte le pays breton pour se diriger vers le  Limousin où, comme en Auvergne, on danse la bourrée.

La suite de  bourrées occitanes a éveillé en toi des images de Jethro Tull et pourtant Ian Anderson et sa flûte étaient restés au UK.

La langue occitane aux sonorités mélodieuses, le chant en harmonie,  montant insensiblement en puissance, tout concourt à l'émerveillement.

On arrive au bout du temps imparti, c'est avec la ridée 6 temps, 'Le lièvre et ses amants' que s'achève un set plaisant donné par un duo mariant charme, vivacité et  virtuosité. 

Pas d'averse en quittant Plérin mais un brouillard givrant qui n'a pas terni notre bonne humeur.

 

Les Zef et Mer se poursuivent jusqu'au 8 février.

 

 

Les Zef et Mer avec Drache , au Cap à Plérin , le 11 janvier 2025 ( dernier chapitre)
Les Zef et Mer avec Drache , au Cap à Plérin , le 11 janvier 2025 ( dernier chapitre)
Les Zef et Mer avec Drache , au Cap à Plérin , le 11 janvier 2025 ( dernier chapitre)
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15 janvier 2025 3 15 /01 /janvier /2025 13:23
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Nolwenn Korbell )

Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Nolwenn Korbell )

 

NoPo et Noelle

Après la première pause

Nolwenn Korbell aux Zef et Mer, Plérin le 11/01/2025

Lorsque Ludovic Plestan présente Nolwenn l'unique (sic) au répertoire haut de 6 albums, on entend une voix féminine, derrière le rideau fermé, qui répond aussi sec : 'C'est le 7è!'. 'Ar preñv glas' ('lampyris noctiluca' en latin, ou 'le vers luisant' en français) a vu le jour fin 2024, et les 5 titres, joués live cet après-midi, en sont extraits.

Nolwenn introduit son groupe, non sans saluer Frank Darcel, avec qui elle sort 'Avel Azul', son 6è disque solo, en 2018 (qui aurait pu avoir une suite sans le décès de l'ex. Marquis de Sade en Mars 2024).
Outre Franck Darcel, ce disque avait révélé quelques invités, tels que Brieg Guerveno (qu'on aperçoit dans la salle) et Hélène Brunet (SYLBÀT, IZHPENN12...), sur scène cet après midi à la guitare électrique. Thomas Saouzanet (THE PASTE TRAVELLERS, DEADLINE) les accompagne aux claviers/machines et Damien Gadona (Red Goes Black), à la guitare slide et basse, complète l'effectif (en remplacement de Matthieu Le Moal -Komodor et Komodrag & the Mounodor- , un gars de Douarnenez en remplace un autre).

Face à nous, un panorama qui va s'avérer bouleversant :
- Damien à gauche, cheveux longs et barbe noire, joli galurin de cowboy,
- Nolwenn, au centre, cheveux longs ondulés, blazer à paillettes et pantalon noir,
- Thomas, un autre barbu à l'arrière, petit gilet sans manches sur chemise,
- Hélène, à droite, la brune sauvage, jean et veste sur chemise à carreaux.

Nolwenn nous accueille directement en breton, puis en français dans un accent finistérien. Il sera question de gens qu'on aime, de beautés du monde et aussi d'absence, de rage de vivre et d' envie de chanter 'non de dié Gast!'. Quelle gouaille, qu'on retrouve dans quelques textes de ses chansons!

Les premiers arpèges dépouillés de 'Ar Preñv Glas', sur la guitare de Nolwenn, semblent tout droit sortis des grandes plaines américaines. Thomas déroule un tapis synthétique raz puis Damien dessine des pointillés à la slide pendant qu'Hélène, cheveux tombants déjà sur les yeux, gratte sa Gretsch rouge, par à-coups.

Une boite à rythmes s'invite sur 'Hepdout' (sans toi). Nolwenn a lâché sa guitare et c'est Hélène qui tricote une suite de notes enivrantes à la Jeff Buckley. Empreinte d'ambiance progressive des années 70, la composition intègre des arrangements sombres et modernes aux claviers électros. Nolwenn, acerbe, chante avec beaucoup de conviction, en breton comme en français, alors qu'Hélène, habitée, ne lève presque plus le nez, concentrée sur ses cordes tendues. Au fond, le synthé vibre dans un son épais.

Quelqu'un se plaint de basses trop puissantes jusqu'à décider que ce n'était plus de la musique! Nolwenn, aimable, demande si on peut faire quelque-chose. Ce serait le Moog qui dégage quelques grondements mécontents, s'améliorant par la suite.

Le synthé, menaçant, ouvre 'A quoi bon' puis la guitare lacère sur un rythme répétitif. Le cafard des mots parlés/perlés, dans une attitude possédée, m'évoque Catherine Ribeiro ou Mama Béa Tékielski, voire même un Jacques Higelin 'irradié'. Parfois, le chant de Nolwenn s'emporte sur de hautes notes magnétisantes. Le morceau tourne dans une spirale sans fin qu'il faut casser pour arrêter.  

C'est parti pour l'adaptation très personnelle du traditionnel 'Deuit Ganin Me' (Venez avec moi). L'histoire d'une femme qu'on essaie de pécho avec une pièce de satin blanc perle puis une autre grise et qui défend sa liberté "Ce n'est pas avec un morceau d'étoffe qu'on m'attrapera!'. Bien que discrète, la boucle du piano, au son tintinnabulant, ensorcèle. Les accords sur les cordes baladent amèrement sur une cadence pulsée.

Nolwenn hésite : "On a le temps, non, parce-que après ces discussions techniques...". Oui, 'Tired' passe bien dans le créneau sans générer de bâillements.

Hélène balance des accords mélodieux, entrainant la voix de Nolwenn, mains dans les poches. Damien remet le couvert à la slide rappelant, une nouvelle fois, le grand Ouest... mais de quel Pays? Nolwenn, loin d'être fatiguée contrairement au titre, danse divinement tout en jouant, par de petits cris, de sa voix de soprano, sur une rythmique électro. Théâtral, ce morceau clôt magnifiquement le set... et match, par une volée gagnante!

 

Nous connaissions mal la musique de Nolwenn Korbell qui nous a, tout simplement, hypnotisés cet après-midi. Le charisme de la franche chanteuse, sans fard, capte l'attention, même celle des auditeurs qui ne connaissent pas le breton. Sa sensibilité naturelle diffuse un flot d'émotions perforant et les 20 minutes allouées paraissent bien trop courtes. Fabuleux!  

SETLIST
01-Ar Preñv Glas
02-Hepdout
03-A quoi bon
04-Deuit Ganin Me
05-Tired

Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Nolwenn Korbell )
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Nolwenn Korbell )
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Nolwenn Korbell )
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14 janvier 2025 2 14 /01 /janvier /2025 14:09
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Plouz ha Foen )

Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Plouz ha Foen )

 

NoPo et Noelle

Il est 16h35'

Plouz ha Foen - ZEF et MER Plérin le 11/01/2025

Il s'agit du duo Toutz et Kavalou, Kadvael Jolivet et Gweltaz Foulon en vrai... en tous cas, sur la carte d'identité. Ils se connaissent depuis les bancs de l'école à Diwan.

Kavalou s'en va promouvoir pendant 3 ans son breton chez les Australiens qui n'y pigent que quick (et MacDo) et lui apprennent, leur façon de rapper en anglais.
Toutz, moins à l'aise dans la langue bretonne, reste travailler dans ses racines et développe son flow.

Depuis 2018, ils montrent qu'ils sont prêts avec un rap mixant new school et old school, n'hésitant pas à utiliser toute la technologie disponible que ce soit l'autotune à dose homéopathique, les sons électros à effets et les samples.
Théophile Rousic (Plantec) leur confectionne leur son.

Le duo se présente sans la déco ad hoc, nul paille ni foin (Plouz ha Foen) sur scène, la jument de Michao a tout bouffé.
Une barbe rase, t-shirt Puma vermillon, l'autre tout en noir, jogging, casquette et fine moustache, arpentent la scène. Mic en main, ils se croisent et s'entrecroisent avec les balancés de bras, mains et doigts, devenus typiques du style rap.
Sur le même modèle, les voix se suivent, se croisent ou se répondent en insistant parfois ensemble pour donner de l'impact. Pour ceux qui connaissent la batterie, on pourrait parler de coups faibles et coups forts aussi en flow rap. De plus, il y a des stop (and go) laissant passer uniquement la musique ou imposant un silence bref.

Tout sourire, on sent qu'ils apprécient se produire ici, même si, plus habitués à se frotter à un public debout et en mouvement. Moi, je voulais bien, mais l'espace entre les sièges aurait favorisé mon atterrissage sur la voisine de devant, qui ne semblait pas vraiment accueillante.

La doublette enchaine 3 freestyle qu'on peut trouver sur youtube : 'Strakal', 'Nanani' à chanter avec eux (même si ta langue natale est le chinois), et 'Ribin'.

Paroles scandées sur un beat pulsé avec grosse caisse et grosses basses.
Le second, grâce à son leitmotiv 'Nanani nana', accroche l'auditoire.
'Ribin', aux percussions mitraillettes, pourrait rappeler un titre des marseillais de IAM.

Ils expliquent passer ensuite sur des morceaux plus calmes destinés à la période hivernale. Le premier, de la série de 3, les trouvent perdus dans l'espace alors que certains spectateurs se cherchent encore.

Quelques fans, présents dans la salle, ont largement appuyé les encouragements et les applaudissements, plus que polis, malgré un auditoire majoritairement peu à l'aise avec ce type de musique.

Leur dernier EP, sorti fin 2024, s'intitule 'FISKAL AN DAFAR Lod.1 '.

En 2024, on avait eu droit à de la techno bretonne à bombarde.
Le rap cette année, prouve l'intérêt de la culture bretonne au niveau des jeunes qui l'intègrent à leurs préférences musicales, un très bon signe de vitalité!

 

Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Plouz ha Foen )
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Plouz ha Foen )
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