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  • : Le blog des critiques de concerts
  • : Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
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12 octobre 2020 1 12 /10 /octobre /2020 12:11
Album - Skøpitone Siskø – Kaleidoskøpe

 Skøpitone Siskø – Kaleidoskøpe par NoPo

 

 

My neighbours are rock
Skopitone Sisko Kaleidoskope2018
Après feu l’onirique ELK ESCAPE, et la légèreté pop folkisante de Fingers and Cream, en parallèle du sombre brillant Thomas Howard Memorial et de son pendant émoustillant STADE (pour une future finale), j'aime SKOPITONE SISKO dont le curieux nom sonne comme un héros flamboyant.
Vincent ROUDAUT à la basse et aux synthés (ex. ELK ESKAPE et THM cités plus haut), Baptiste LE SOLLIEC à la batterie et aux synthés (ex. ELK ESKAPE), constituent la garde rapprochée d’ELOUAN JEGAT, musicien accompli et inventif, à la guitare, au synthé et au chant. Elouan, originaire de Paimpol, a rejoint Vincent dans le Finistère mais pas pour se taire.
En provenance de Rennes (sans les tirer), Baptiste complète le trio.
Pendant un temps, Ugo Heon, en soutien, promène son clavier mais il quitte le groupe pour le Sud (on dirait mais pas le Morbihan).
Bien que Scopitone ramène au jukebox (hero, c'est certain) à images des années 60, la personnalité du groupe s'ancre plutôt dans un style actuel, empreint d'élégance. On y retrouve la rêverie selon ELK ESKAPE mais aussi un mix entre pop dansante et petites touches électro débouchant parfois sur des envolées planantes. La guitare d’Elouan, prépondérante même lorsqu'il la joue discrète, impulse la mélodie bien soutenue par des nappes de claviers. La rythmique basse/batterie bouge, métronomique et puissante.
Les bretons publient Kaleidoskope', 2è EP, en 2018, qui porte bien son nom. Le voyage musical, toujours captivant, fait, en effet, défiler des reflets à variations contrastées.
Le CD ouvre le périple avec 'Sad day'. On pressent des larmes comme la pluie, au goutte à goutte, dans un ciel nostalgique. On goutte aussi une douce mélopée à la guitare, qui sèche les larmes et introduit une voix en écho puis la combinaison batterie/clavier découpe un pan de ciel pour laisser passer une lueur dans une averse synthétique. La voix, haut perchée, danse sur quelques arpèges de guitare puis glisse sur un refrain apaisé. Un petit break, à touche de clavier furtif, annonce une averse plus forte qui inonde, avant que l'éclaircie ne prenne le dessus et s'arrête sur un chœur abrupt..
Le contraste saisissant nous laisse une grande impression de bien-être addictif.
Un trait de clavier recouvert par une basse répétitive démarre 'In cage'. 2 notes de piano accompagnées de clapping hands prépare le terrain à une voix fragile. Quelques chœurs soulignent la mélodie hypnotique. Au 2/3 du morceau, le ton se fait plus sombre et insistant avant de s'éteindre dans le rythme nu d'introduction.
Aussi court que fascinant !
Un arpège lointain caresse les cordes, soudain cassé par un claquement de batterie qui, en connivence avec la basse, fait frémir une ligne synthétique. Une nouvelle cassure laisse une voix légère s'exprimer sur un filet de guitare acoustique. Avec une belle harmonie, les inséparables basse/batterie viennent donner du rythme entraînant et la guitare devient clavier. Au 2/3 du voyage, un synthé (ou plusieurs) s'envole et plane. Le morceau prend une nouvelle tournure et finit par s'évaporer au son d'une guitare dans des craquements vinyliques.
On l'aura deviné, il s'agit du 'Kaleidoskope', tubesque !
'BRSTMM' joue un rôle d'interlude énigmatique par ses wha wha et sa voix trafiquée. Le rythme pesant s'oppose à la légèreté musicale. A la fin de cette promenade, le son au ralenti, finit par se figer.
Une corde pincée puis un synthé tournoyant, comme une astéroïde dans le noir profond du ciel, laissent place à un leitmotiv de guitare cavalcade envoûtant. Un rythme un peu tribal projette la voix toujours plus haut. Des frappes sur le bord de la caisse alternées avec des coups sur la caisse claire, tout en intimité avec la basse, lancent la poursuite ('The pursuit'). On se laisse entraîner par cette spirale. Des nappes de guitares languissantes tapissent une mélodie pastorale qui s'élève crescendo, comme le poil sur le corps. Soudain la batterie s'emporte entraînant le riff de guitare et les chœurs dans son jeu avant un atterrissage délicat au milieu d' un entrelacement de cordes.
Un démarrage synthétique 'sous décollage à la gomme arabique' laisse exploser l'arôme rythmique consistant.
Un clavier menaçant contraste avec une voix radieuse et le retour du gimmick synthétique.
Un autre clavier déclenche, avec emphase, le refrain. La basse sinueuse ne se laisse pas semer et, une nouvelle fois, l'osmose transporte intensivement avant un break évanescent à mélodie Nelson. L'éphémère s'allonge et se prélasse sans lasser.
'Randomized' ne doit rien au hasard, sa construction jouit d'une grande finesse.
Elouan porte en lui la passion de la musique. Par son souffle, on sent son cœur battre la mesure ... à sa mesure, si grande! Qui dit passion dit émotions et comment rester de marbre en écoutant Skopitone Sisko.
 
tracklist:
 
 
Sad Day
 
 
 
In Cage
 
 
Kaleidoskøpe
 
 
Brstmm
 
 
The Pursuit
 
 
Randomized
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9 octobre 2020 5 09 /10 /octobre /2020 14:38
Jazz ô Château couleur fauve, cela donne Jazz ô Châtaignes

 Jazz ô Château couleur fauve, cela donne Jazz ô Châtaignes

 

Maudit Covid, la sixième édition du plus sympa festival en Côtes- d'Armor, prévue du 21 avril au 3 mai, fait naufrage.

Les bénévoles de l'association "Quand le jazz est là" pestent et  s'arrachent les cheveux ( quand ils en ont), des mois et des mois de labeur inutile, ils auraient pu se lamenter pendant des semaines, mais non, pas question de se laisser abattre, de broyer du noir, d'afficher sa mauvaise humeur au foyer et de risquer un divorce, une idée( géniale) germe, pourquoi pas créer un mini-festival pendant les vacances d'automne...

Oui, mais, le château de Pommorio n'est pas libre because Fête des Jardins, on rebaptise l'affaire en mode André Derain, en gardant l'idée castel, et voilà Jazz ô Châtaignes qui se déroulera du 24 au 28 octobre.

La parole est laissée à l'organisation:

Ce festival est notre façon de :

-proposer au public un événement culturel malgré le contexte difficile
-remercier les sponsors qui ont maintenu leur confiance pour le festival 2021
-axer la programmation sur les groupes locaux pour soutenir les artistes
-au programme : 4 concerts gratuits, un film et un unique concert payant.
 
Fort bien et le protocole sanitaire?
Les mesures usuelles:
Respect des gestes barrières, port du masque, mise à disposition de gel hydroalcoolique, sens de circulation, service à table obligatoire dans les établissements recevant du public.
Il est hautement préconiser de réserver sa place aussi bien pour les représentations gratuites que pour  le concert payant!
 
 
Réservations
  • billetterie en ligne sur  le site internet du festival : jazzochateau.fr
  • -à l’Office de Tourisme de Saint-Quay-Portrieux : 02 96 70 40 64
  • à l’office de tourisme de Binic / Etables-sur-Mer : 02 96 73 60 12

Le programme:

  Samedi 24 octobre : Pikey Butler, à 11 h 30 place du Bourg, à Tréveneuc.

 Soirée jazz aux Barriques sur Pattes, à Saint-Quay-Portrieux, avec le groupe Hurluberlu Sextet, dès 19 h.

Petite restauration prévue: marrons chauds et galettes/saucisses.

 Dimanche 25 octobre : CC Workshop, à 16 h au Kasino de Saint-Quay-Portrieux.

A 19h, Coast ar Jazz,  aux Cochons Flingueurs, toujours à Saint-Quay!

Le mardi 27 octobre, ( 20:30)  projection du film-documentaire  « The Connection », de Shirley Clarke (1961) au Cinéma Arletty de Saint-Quay-Portrieux. ( Tarif plein: 7,50 € - Tarif réduit: 6 € -)

Concert payant ( 10 €)  à la salle de l’Estran de Binic à 20h: Dexter Goldberg Trio!

 

Ne pas lésiner pour réserver, tel est le message:

Jauge:

Aux Barriques: 100 personnes!

au Kasino: 80

aux Cochons Flingueurs ( service d'ordre assuré par Lino Ventura): 60 personnes.

 

A l'Estran: 250 personnes.

 

Marc?

Let's swing, baby...

 


 

 

 

michel

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9 octobre 2020 5 09 /10 /octobre /2020 13:28
Gallows Pole @ le Nut's, Bastogne, le 25 septembre 2020
Gallows Pole : le Nut's, Bastogne (BEL) - 2020.09.25
 
 
Une semaine après le Zik Zak, c'est Guillaume du Nut's qui ouvre les portes de son bar-restaurant à nos Hennuyers préférés. Rendez-vous compte, 180 bornes rien que pour venir en extérieur sous une tonnelle alors que le ressenti de la température est proche de zéro degré et qu'une pluie battante laisse le vent disperser les averses au gré de sa fantaisie.
Et pourtant, ils sont là, tous les 6, avec un sourire qui leur mange le visage tellement le bonheur de jouer est vital, plus fort que tout, jouer comme si leur vie en dépendait. C'est sans doute là que réside la nature profonde des véritables artistes, les passionnés qui donnent sans compter.
Heureusement que l'accueil chaleureux et la mangeaille de qualité servie au Nut's sont là pour nous donner un peu de réconfort parce que je vous le jure, ça caille ! Et dire que Maria qui nous accompagne pourrait peut-être rentrer en Harley... courageuse la gueuse !
Bon, et le concert ? me direz-vous. Pour avoir la chance d'être moi-même un modeste musicien, je peux vous dire que jouer d'un instrument dans de telles conditions relève de l'exploit ! Là où la plupart des groupes auraient refusé de jouer, les gars de Gallows Pole y vont avec un coeur gros comme ça et dès les premières notes de "Rock And Roll", ils mettent le public en poche et si d'aventure, il restait quelques sceptiques, "Immigrant Song" déboule comme un assassin qui attendait sa victime, tapi dans l'ombre et lui saute soudain à la gorge. Notre Jack a retrouvé sa voix et il laisse s'exprimer toute la rage et aussi la retenue que le répertoire du dirigeable exige.
En ce 25 septembre, on fête les 33 ans de mon fils mais aussi le 40ème anniversaire de la mort de John Henri "Bonzo" Bonham le légendaire batteur de Led Zeppelin. C'est donc à Vincent que revient le périlleux exercice de lui rendre hommage en interprétant "Moby Dick" le morceau qui était le cheval de bataille de John en concert, l'exercice est difficile car Bonzo était aussi efficace en puissance qu'en retenue et les conditions d'exécution ne sont pas idéales. Mais chez Gallows Pole, les défis sont faits pour être relevés, donc... let's do it boys !
S’il faisait aussi beau que l'ambiance est chaude, on serait carrément en maillot tellement c'est "Hot & Roll" in Bastogne. Il manque juste un petit coup de talc mentholé, on se croirait ailleurs, transportés par la musique de Gallows Pole.
La suite du programme ? C'est le gouvernement qui en décidera, à moins que ce soit le hasard puisque à partir d'une certaine heure, notre virus intelligent, sait qu'il ne peut plus rien contre les cinq qui s'enlacent dans une bulle tandis que dans certaines rues on va alterner le port du masque sur les trottoirs... et merde après tout : Whole Lotta Love !
Merci Gallows Pole.
Mitch "ZoSo" Duterck
Gallows Pole @ le Nut's, Bastogne, le 25 septembre 2020
Gallows Pole @ le Nut's, Bastogne, le 25 septembre 2020
Gallows Pole @ le Nut's, Bastogne, le 25 septembre 2020
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8 octobre 2020 4 08 /10 /octobre /2020 15:15
BACK TO BEFORE AND ALWAYS .....Patti Smith

  Flashback.

Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!

 

 

BACK TO BEFORE AND ALWAYS
Patti SmithPrivilege (Set me free) extrait de Easter 1978
En 78 après l'explosion punk, je suis à l'affût de tout ce qui tonne (avec le sourire ou pas comme l'acteur Keaton, oups!) et qui sonne. Au lieu d'internet pas encore inventé, je développe mon réseau capillaire de potes branchés.
Le mercredi midi, nous galopons jusqu'au 'Cheval Blanc' pour retrouver notre serveur et mettre 1 ou 2 pièces dans le jukebox (Deezer avant l'heure). Place au vote pour l'élection du meilleur nouveau groupe de la semaine (ou du siècle)!
En cette période, nous plébiscitons 2 titres "Fade away and radiate" de Blondie et "Privilege" de Patti Smith.
Auparavant, 'Horses' sorti en 75 annonce déjà le bon cheval et 'Gloria', écrit par Morrison (Van pas Jim, pourtant d'une même sensibilité poétique), fait bien sonotoner les cloches lettre par lettre ('G' 'L' ...).
Patti aime Rimbaud mais s'entoure de Verlaine (Television) et de Lanier (Blue Oyster Cult) qui inspirent sans doute le titre la mer(de) tant ils se pouillent pour le cœur de la belle.
Le suivant 'Radio Ethiopia' contient de superbes compositions mais la poétesse prend l'habitude de faire de longs morceaux foutraques, expression de ses délires un peu déroutants.
Le 3è album, 'Easter' trouve sa voie et ne déboussole plus personne grâce à sa cohérence et sa détermination.
Sur un fond marron, la pochette présente la Patti (pourtant en mouvements gracieux... oups!), bras levés, les mains glissées négligemment dans ses cheveux, le geste permettant d'apprécier son épilation.
Un peu débraillée dans un top à fines bretelles, aussi léger que sa silhouette en liberté farouche, elle arbore simplement, un bracelet et un collier très discrets.
Son nom attribué à 'group' en minuscules et le nom de l'album en majuscules prennent une couleur rosée.
Produit par Jimmy Lovine, l’œuvre frappe d'entrée jusqu'à la victoire hargneuse ('Till Victory').
L'extraordinaire collaboration avec Springsteen pour 'Because the night' (la 'boss' du rock!) donne le la, et toute les partitions obtiennent la note maximale!
'Privilege', tiré et personnalisé à partir de la musique du film du même nom (1967), ouvre la 2è face.
Le christianisme, très présent chez l'artiste ('Easter' signifiant 'Pâques'), possède totalement ce morceau qui démarre en marchant sur des braises comme sur des œufs.
Un orgue d'église lancinant et un chœur lancent la cérémonie, puis la voix, profonde, transporte et porte une parole plaintive. Cependant, il s'agit d'une messe rock, la batterie l'atteste par 2 coups de grosse caisse et de flagrants roulements.
La voix balance jusqu'au refrain brûlant et glaçant qui réclame une raison de vivre 'Give me something, something to give oh God give me something a reason to live... Come on and love me come on set me free' dans un écrin de guitares discrètes.
Vient le psaume 23 au bord des lèvres tout naturellement et sans cassure. Puis la frappe leitmotiv rappelle durement Dieu à l'ordre. 'Hey Lord I'm waiting for you' tremble la voix avant de revenir au refrain comme une évidence.
'Set me free', libère moi, répète, à double voix et avec ferveur, la si jeune perdue 'I'm so young so goddamn young' puis à nouveau le psaume 23 qui s'évanouit dans une conviction d'existence ... bon Dieu, me voici! 'Goddamn, Goddamn Here I am'
La passion de Patti Smith... la messe est dite en 3'33, bouleversant!
Quelques années plus tard, au milieu des remparts de St Malo la Jeanne d'Arc du rock m'impressionne autant par sa simplicité et sa gentillesse hors scène que par sa virulence et son intensité sur scène.
Ni une saint,e ni un ange, ni un démon, elle vit son œuvre dans la vérité et la sincérité.
Autant de raisons de s'en souvenir dans la postérité!
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7 octobre 2020 3 07 /10 /octobre /2020 17:13
Album - Life Is a Lie - Santa Claws
My neighbours are rock par NoPo
 
Album - Santa Claws -- Life is a Lie 2018
Ma 1ère rencontre avec les Santa Claws (groupe formé à Guingamp), je ne l'oublierai pas de si tôt.
Un ami m'avait proposé d'aller voir le prof de batterie de son fils à la morue en fête à Binic. Le concert avait lieu le samedi 14 Mai 2015 assez tôt dans l'après-midi et nous étions quelques pelés (quoique pour moi, le terme n'est pas approprié!) à braver les intempéries.
Le trio démarre bien l'affaire (sans Louis absent ce jour là) et j'accroche instantanément au point de ne pas la lâcher (l'affaire), jusqu'au bout et sous les cordes (pas que celles des guitares)!
Leur morceau phare, dans la bourrasque, s'appelle 'Angel dust' (sur youtube, on trouve une bonne tranche de ce moment épique et ploc et flac pour la météo!).
Après changement de batteur et rechargement de batterie, le groupe se produit épisodiquement mais toujours aussi impliqué, sincère et passionnant.
Je les revois, plusieurs fois, avec autant de plaisir (notamment dans le Trégor de Greg et Eva, Tony ayant choisi le Sud de Nino Ferrer euh non, du Morbihan mais c'est pareil!).
Sortie d'un CD en 2018, 'Life is a Lie', mais pas celle des musiciens!
La pochette présente une photo en nuances de gris des 3 artistes. Bien campés devant la porte d'une maison en bois, on les sent confiants et décidés. Deux reflets fantômes pour chacun d'entre eux les encadrent. Pour EVA, son reflet de droite s'eva...nouit! Le nom du groupe et le titre figurent en blanc mais les 'A' ressortent en rouge. Malgré ce 'Fade to grey', leurs visages ne reflètent aucune influence électronique mais plutôt un rock chaud à la Red Goes Black du tonnerre de Brest.
Produite par Greg Gordon (Red Hot Chili Peppers, Rival Sons, Ghost...), la galette flambe dans un brûlot de blues rock racé et le son s'étoffe avec l'arrivée d'un second guitariste, Antoine (parisien; pas voisin), grand échalas, dégingandé et sympathique, barbu/chevelu et donc ... au poil!
Ça fleure bon les 70's, la crème de Clapton millésimé, le Robin Trower vieilli en fût de chêne, et même le grand cru Rory Gallagher. Quant aux contemporains, sans mentir, nous tenons là nos Rival Sons bretons! ... et chez les 'claws', on peut le dire... Santa guitare tu n'es rien!
'Vibes in a spine' rampe dans un marais poisseux (swamp rock). La voix inquiétante de Greg nage sur une rythmique implacable (la fratrie solidaire et si complémentaire Eva la bassiste et son frère Tony le batteur), enlacée par une guitare barbelée.
Les chœurs subtils s'élèvent comme une brume épaisse qui s'eva...pore. Un blues venimeux bouillonne. Sous des mouvements ondulés, la bête; tapie dans un coin, s'apprête à attaquer. Le suspense monte à son comble et explose sous les hurlements déchirés de la 6 cordes.
'Destiny Robber' débute sur un riff bien accroché aux 70's pendant que la voix scande plus qu'elle ne chante. Que dire du refrain soutenu par la voix légère d'Eva puis des ohoh tout en cœur?
Juste enjôleur et pourtant le sujet des voleurs de destinées tire durement vers le grave!
'Lost' démarre en déflagration métallique et ne se perd pas en chemin. Une guitare tranche, la batterie démonte une voix bien remontée, 'I don't even know who I am'.
Un pont fait la jonction en passant par un clin d’œil rythmique à Stewart Copeland (batteur de The Police). Les guitares s'enchevêtrent en arabesques devant des chœurs qui lancent des ohohohoh d'admiration.
'Ticket to nowhere' (après 'Lost' ça ne s'arrange pas question orientation!), ouvre par une batterie lourde en écho et cymbales sonnantes et trébuchantes. Une voix légèrement trafiquée se la coule douce.
La frappe joue du rebond pour une guitare chaloupée et une basse tournoyante qui nous entraînent vers une émotion trempée au Gallagher/Trower 40 ans d'âge à la recherche d'une 'place to be safe'.
'Is it' me fait sauter partout. La batterie bondissante et la basse sautillante portent un riff quasi funky à la guitare. Le refrain plus psychédélique rompt la cadence et s'envole en volutes eva...nescentes, toujours à recherche d'une échappée belle... "Let's start a new day, Let's start a new life, Let's get another chance!"
'My boots on' utiles au voyage, car une fois enfilées, elles nous transportent sur un trajet serein. Quelques touches de piano tombent en gouttes légères sans déstabiliser la guitare qui connait la route... N'est-ce pas encore une fois, la fuite pour '... a new life'?
'Be yourself' déménage d'entrée. Le riff véloce emmène tout sur son passage. Une guitare c'est bien 2 guitares c'est encore mieux!
Les ouh ahah, en fond d'espace, tombent à point comme dans le 'Space monkey' de la grande Patti Smith... Le titre rime avec 'Life is a lie'... 'What about the life? What about the world?' reste la grande question existentielle.
'I don't wanna choose' La voix de Greg plane, chaude, profonde et gorgée de feeling. La basse bien ronde d'EVA dessine un écrin à la frappe tout en retenue de Tony. Un piano égrène quelques notes...
On pense au 'Presence of the Lord' de Clapton, ce n'est pas le bon Dieu qui devait être au Bataclan évoqué, ce soir là!
Santa Claws sait autant sortir les griffes que caresser ou dresser le poil. Leur son live organique analogique et vintage apporte un cachet classieux d'une solide cohérence.
Juste du grand art! 
 
Greg Aubert Chant, Guitare
Eva Montfort Basse, chœurs
Tony Montfort Batterie, chœurs
Antoine Montgaudon Guitare, Piano
 
Tracklist
A1 Vibes In A Spine 3:39
A2 Destiny Robber 2:57
A3 Lost 3:59
A4 Ticket To Nowhere 6:10
B1 Is It 4:22
B2 My Boots On 3:02
B3 Be Yourself 3:00
B4 I Don't Wanna Choose 3:15
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24 septembre 2020 4 24 /09 /septembre /2020 08:01
De Havilland EP De Havilland

  De Havilland EP De Havilland 

 

On ne t'apprend rien, she's gone with the wind .... The last remaining star from the 1939 epic film “Gone With the Wind” and a two-time Academy Award winner, De Havilland died Sunday July 26th  of natural causes at her home in Paris, where she had lived for decades. She was 104.(Los Angeles Times).

Quand, en 2015,  Nathalie Van den Meutter et Rudolf Hecke se rencontrent à l'Universitair Psychiatrisch Centrum KU Leuven à Kortenberg où Nathalie suivait un stage, ils décident d'une collaboration.

 Rudolf, écrivain, poète, musicien, performer,  a écrit des tonnes de chansons et cherche une voix, ça tombe bien, Nathalie chante ( elle a fait partie, e a, de Scala, le choeur mené par les Kolacny Brothers, pour ensuite monter le projet Strange Fruit, après avoir prêté  sa voix à divers coverbands,  elle passe par le  Conservatoire Royal à Bruxelles et suit les cours de David Linx, tu as ainsi pu l'entendre avec l'Ensemble du maître lors d'une après-midi glaciale à Uccle St Job), ça y est De Havilland  est quasi né, l'actrice qui prête son nom au projet staat symbool voor het overbruggen van de tijd, indique le duo, qui recrute le guitariste de jazz  Willem Heylen (Aki, Cinema Paradiso, Wannes Cornelis Kwintet, Hypothalamus Quartet...) et Lotte De Peuter ( flûte et backings).

Le groupe enregistre quelques singles et tâte de la scène, les retours sont bons, la presse les loue, la radio passe leurs chansons, les fans se comptent désormais par milliers, il s'agit d'enregistrer un premier EP.

On fait appel à Koen Renders, AKA Spencer the Rover pour la production. Printemps 2020, l'objet est prêt, mais la Chine nous envoie le Covid, too bad, la sortie est reportée à l'automne.

 

Fin septembre, il est là, tout beau, tout classe, quatre titres:

Sleep Happy

Seven Letter Word

The Disease

Gardienne

Aux musiciens de l'équipe s'ajoute Koen qui pianote et psalmodie sur 'Seven Letter Word' et Xavier De Clercq ( Bass/Synth bass) - Laurens Billiet ( drums) - Tine Anthonis ( violoncelle) - Beatrijs de Klerck et Cédric Murrath ( violon)  -  Jasmien Van Hauthem ( viola).

Tes rêves seront  agréables à l'écoute de 'Sleep Happy', un dream pop ( forcément) porté par la voix pastel de la séduisante Nathalie, paupières closes t'as cru entendre Julee Cruise. David Lynch t'a fait un clin d'oeil, puis t'as relu le fascicule envoyé par Rudolf ( bedankt, Rudolf) qui donne son explication:l'homme préfère la nuit, les êtres qu'il chérit dorment, lui il disparaît comme un nageur dans des flots noirs.

Et bien, il peut envoyer le scénario à Edward Norton qui en fera un neo-noir movie!

Mal éveillé, malgré cette tendre nuit, tu avales cinq arabicas tassés avant d'envoyer la suivante, ' Seven Letter Word', un trip hop psychédélique ensorcelant, au texte énigmatique.

Quand Nathalie susurre ...love... ton coeur chavire, la partie narrative, sensuelle, ne fait qu'augmenter ton émoi et ne parlons pas des choeurs aériens.

T'allais l'appeler, elle a dit ..I'm not available...  fallait que tu te changes les idées, t'as été promener le chien.

Une voix, derrière toi, où vas-tu en pyjama, t'es malade?

Justement, voici ' The Disease' , un morceau dansant que tu peux rapprocher de Moloko ou de Goldfrapp.

Arrangements soignés, groove synthétique  et message d'espoir, du travail d'orfèvre.

Une nappe de violons introduit ' Gardienne', un nocturne fascinant qui prend une autre dimension lorsque les cordes font silence pour faire place à la voix intense de Nathalie.

Pendant cinq minutes, la belle dame, admirablement secondée par  Lotte, t'emmène sur des sentiers jusqu'ici empruntés par This Mortal Coil, Cranes, Pale Saints ou autres adeptes d'une ethereal wave esthétique.

 Avec l'ambitieux  ' Gardienne'  De Havilland rivalise avec les morceaux les plus aboutis de Hooverphonic ( époque Geike Arnaert) et se place dans le rang de tête des productions belges.

 

T'en penses quoi, Olivia?

I love this band, they're gorgeous!

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23 septembre 2020 3 23 /09 /septembre /2020 12:35
The KOV EP The Kov

The KOV EP The Kov

par NoPo

 

MY NEIGHBOURS ARE ROCK
The KOV EP éponyme
 
 

Tracklist:

Cosmic Dreams

I Make a Plan

I'm so Vain

Drunk Women

Cold Gun

Walking Toward Darkness.

Mes voisins (ou presque) habitent Goudelin (22), donc voici des irréductibles costarmoricains mais, raccourci, ça donne... ricains (et je ne ricane pas) sur le plan musical en tous cas, ça s'en approche...
Mes voisins sont voisins, ça aide pour répéter!
Ils débutent à partir de 2012 en faisant des reprises (pas volées).
Le groupe rassemble Jean-Pierre à la frappe (non, ce n'est pas le secrétaire), Thomas à la 6 cordes (à son arc, un record!) et Ron à la basse et à la voix (plutôt lactée la voix du voisin!) s'approchant de celle de Francis Rossi (Status Quo).
Septembre 2020 rencontre du 1er type (Ron).
A présent, plus de covers pour The Kov (ou seulement en live) car ils signent leurs créations qu'ils ont publiées sur CD en 2019.
Les musicos jouent nature et ne se la jouent pas. De la même manière, l'Artwork, en monochrome, n'en rajoute pas.
Bien que sobre, le recto attire l’œil par un simple noir (le fond) et blanc (le titre). Bel esthétisme!
Le lettrage stylé reconstitue le nom du groupe avec des blocs blancs parsemés de pointillés noirs donnant un effet parpaing (c pour not gueule? Bel état d'esprit!).
Seul signe d'opulence, la jaquette s'ouvre en 3 parties messieurs dames! Le verso liste simplement les 6 titres.
L'intérieur affiche photos du groupe (en n et b évidemment) et détaille quelques informations sur les membres, l'écriture (tout est signé Ron), l'enregistrement, le datage et les remerciements.
Un volet présente une photo de lumière au bout d'une route sombre et quelques belles paroles (tout aussi sombres) du dernier titre 'Walking towards darkness'.
Il y a de la moelle et du miel dans leur musique! On peut citer The Nerves et leurs descendants Paul Collins Beat ou les affiliés comme Blondie pour le power rock et les Ramones pour leur spontanéité sans chichi.
On pourrait couper l'EP en 2 (mais comme dans "Le corniaud", ça marcherait beaucoup moins bien après!) :
les 4 1ers titres frontaux, ramassés, simples et efficaces,
les 2 derniers titres plus élaborés et ambitieux.
"Cosmic dreams" imprime dans le son une trace de riff bien épais à la 'you really got me'. Le refrain enchaîne comme une évidence et fait taper du pied (alterner les 2 côtés pour moins fatiguer!) et d'ailleurs, les 2 pieds finissent par ne plus toucher terre "I never get back on the ground". Court et direct pour une ouverture en rêve cosmique!
"I make a plan" le rythme s'enclenche lourdement, la guitare fuzz, "Can I make a wish to see you there?" ça cogne fort mais pas terrible comme plan, si la fille vient, va falloir plus de finesse les gars et passer au slow!
"I'm so vain" 2 coups pour l'entrée en scène d'une mélodie nerveuse, pop et chatoyante flirtant avec la fin des années 70. Il ne reste plus qu'à inviter la blondie Deborah ou Joan, la runaways, pour que ça en jette encore plus...
"Drunk woman" du second degré qui file plus droit que la fille éméchée par l'alcool à 40 degrés au moins et qu'en avait marre d'attendre un slow!
"Cold gun" un rythme sec à la batterie boomboom tchac tchac tchac introduit une basse menaçante suivie de quelques touches de guitare écorchée. On attend un titre noir mais le refrain porte une belle mélodie (à la 'Hanging on the telephone' de Jack Lee) malgré des paroles de tueur en série 'Cold gun I need it in my hand, Cold gun this is my only friend". Tendu le solo de guitare part carrément en névrose spirituelle!
"Walking towards darkness" démarre, de façon surprenante, sur un quasi boogie (il me fait penser à "Is there a better way" de Status Quo) puis le tempo ralentit, s'alourdit et se perd sous un son de guitare passant à l'envers avant de revenir sur la route. Belle flânerie dans la pénombre!
20 Septembre 2030, The Kov joue ce soir au temple of Lanleff en uni-diffusion hologrammique dans toutes les galaxies. Leur dernière production par Todd Rundgren, 83 ans et toujours fringant, fait un carton et tourne en boucle sonique sur mon phonoCDgram vintage. Ten years after, it's only R'n'R but I (always) like it!
 
 
 
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22 septembre 2020 2 22 /09 /septembre /2020 14:25
Agathe Iracema à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 20 septembre 2020

Agathe Iracema à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 20 septembre 2020 

 

Reprise des concerts à La Grande Ourse après un double show de l'humoriste Pablo Mira, en cette fin d'après-midi, la salle accueille Agathe Iracema.

Les fidèles de la constellation ne sont pas au rendez-vous, le jazz ne fait pas recette dans la commune gérée par  Anne-Marie Pasquiet, à peine 37 misérables réservations, c'est frustrant!

Ajouter que les absents ont eu tort ne mettra que peu de pommade au coeur de l'organisation.

Ludo gravit les marches du podium vers 17:15 afin d'élucider l'absence d'avant-programme, toujours cette maudite pandémie qui joue les prolongations, il est suivi par la séduisante Agathe, flanquée de son pianiste, le formidable colombo-brésilo-parisien, Leonardo Montana!

Leonardo est partout: aux côtés d'Anne Paceo, de Corentin Rio, de  Naïssam Jalal, de Julie Erikssen, de Mokhtar Samba, de Felipe Cabrera, etc... quand il ne dirige pas son propre trio!

Agathe Iracema n'aurait pu dénicher un meilleur accompagnateur!

Tu dis?

Luiz Eça... 

Décédé en 1992, fieu!

Et Agathe, Iracema, c'est pas gaulois comme nom!

Elle est franco-brésilienne, papa  Rubens Souza de Jesus (devenu Rubens Santana), bassiste de samba-funk, a atterri en Europe en 1988.

Tout naturellement, la jeune fille, qui  durant son enfance a baigné dans le jazz et la bossa nova, se lance dans la chanson, à son actif, quatre enregistrements le dernier ( datant de 2015), ' Feeling Alive', sur lequel un certain Fred Wesley vient jouer du trombone. 

En 1965, l'immense Elis Regina enregistrait  'Por um Amor Maior', Agathe reprend  la romance pour la chanter d'une voix claire et maîtrisée, magnifiquement accompagnée par son pianiste. Pour palier à l'absence de percussions,  la belle dame caresse délicatement un tambourin de la paume de la main.

Une entrée en matière lumineuse.

Elle amorce 'Favela' d'Antônio Carlos Jobim /Vinicius de Moraes en vocalises volatiles tout en se frottant les menottes, le piano s'emballe lors d'un second mouvementé agité.

Vivre dans ces bidonvilles, c'est un exploit, explique-t-elle!

Le standard '  God bless the child'  est transcendé par l'interprétation de Billie Holiday, la version proposée par le duo en piste n'a pas à rougir de la comparaison avec celle de la Lady who sings the blues.

 Pendant que le piano introduit ' Mundo de Paz',  Agathe effectue quelques exercices d'assouplissement, clôt  les paupières, se concentre un maximum, puis roule de grands yeux et attaque la mélodie, une main portée sur le coeur...

É pra frente que se anda
Caminhando sem olhar pra trás
É pra frente que se anda
Caminhando sem olhar pra trás..
 
Le phrasé est précis et stylé, une voisine, deux chaises plus loin, pleure! 
Quand Djavan chante "Maça", il pense à New-York, ce morceau syncopé et sautillant convient à merveille au timbre vibrant de Miss Iracema qui enchaîne sur un autre classique, ' I must have that man'.
 Le piano s'échappe, Agathe songe, mais qui est ce gars dont elle rêve?
 
Retour au Brésil avec  'Beijo Partido' de Milton Nascimento, interprété d'un timbre envoûtant.
Pas une âme dans la salle qui ne soit sous le charme de l'élégante déesse.
 
Accélération sensible, fingersnaps, le raffiné  ' Got lost' s'entend sur son dernier album, il est suivi par la seule chanson française prévue au menu, 'T'es beau, tu sais', un titre de Piaf, découvert sur le tard.
T'as rien dit et t'as pensé à Pauline Croze!
 
' Bala com Bala' de João Bosco ( célèbre dans la version d'Elis Regina) décrit les tourbillons de la vie et de ce fait se permet pas mal d'acrobaties.
Le velouté   'Softly as in a mornin' sunrise' met un terme à un set radieux.
C'est tout sourire que le duo salue un public qui réclame un bis.
 
' Blues' de  Péricles R. Cavalcanti porte mal son nom, n'imagine pas entendre du Muddy Waters, il s'agit d'une samba exotique  et joyeuse, bourrée de chants d'oiseaux aux couleurs vives, avec l'azul comme teinte prédominante.
 
Sheila Jordan:
Agathe Iracema?
 "The music just flows thru her"
 
Agathe Iracema à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 20 septembre 2020
Agathe Iracema à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 20 septembre 2020
Agathe Iracema à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 20 septembre 2020
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21 septembre 2020 1 21 /09 /septembre /2020 14:58
Lancement de la saison culturelle à Ploumagoar avec "Zool" ( Nanda Suc), une création de La compagnie Grégoire and Co et le duo Alban Schäfer/Erwan Tassel, le 19 septembre 2020

 Lancement de la saison culturelle à Ploumagoar avec "Zool" ( Nanda Suc), une création de La compagnie Grégoire and Co et le duo Alban Schäfer/Erwan Tassel, le 19 septembre 2020 

 

Le lancement de la saison culturelle à Ploumagoar coïncide avec Les Journées du Patrimoine, la municipalité a opté pour une manifestation grand public dans le Bois de Kergré, seul bémol, la météo n'affichait  pas  beau fixe, pluies éparses le matin, brumes l'après-midi, toutes les activités prévues ne pourront avoir lieu sous les frondaisons.

Avec madame, conciliante, on atteint la cible vers 15:00, La Brigade Mobile, menée par l'inspecteur gadget Stéphane Dassieu ( sans guitare) mène l'enquête en mode Ionesco/ Samuel Beckett , l'absurde,le grotesque, la bouffonnerie, le caricatural sont au rendez-vous.

 Céline Valette, une cousine éloignée de Miss Marple, se déplaçant en draisienne, et Erwan Hemeury, légèrement demeuré, secondent à la perfection le Sherlock Holmes armoricain et nous conduisent vers la Princesse de Bretagne ( Estelle Samson), fringuée légumes, qui s'éveille dans les bois grâce aux accords harmonieux  d'un authentique ménestrel, échappé de la forêt de Nottingham.

Ensuite l'organisation prie le public de se diriger vers la salle des fêtes pour assister à Zool, une performance dansée proposée par la compagnie Grégoire and Co.

Zool est fait de papier, 289 journaux, et de chair invisible ( certains affirment que la danseuse Nanda Suc incarne ce personnage fantasmagorique).

Ce qui est certain c'est que cette performance dansée ne laisse personne indifférent, sur fond musical abstrait, la créature s'éveille, avance, recule, danse, s'effondre, agonise, renaît, fait rire ou effraie les enfants, évoquantla danse du dragon chinois, le théâtre d'ombres et la sculpture mobile ou le pop-up en papier.

Un spectacle poétique époustouflant à voir pour les métamorphoses kafkaïnnes de la chose.  

La suite du programme annonçait le duo Cookin’Up, Erwan Tassel ( flutes) et Mathieu Crochemore ( guitare).

En pénétrant dans la salle, tu ne reconnais pas Mathieu, il a changé de physionomie, mais non, il est remplacé par Alban Schäfer, un autre virtuose de la guitare ( 7 cordes, madame).

Alban et Erwan ,quand ils ne pratiquent pas le choro en duo, s'associent avec Marion Campos-Gullotti dans Choro de Cozinha.

A propos de Gullotti, tu as eu l'occasion de voir Alban accompagner le regretté Bob Guillotti, batteur émérite, tu l'as aussi entendu avec siiAn, quant à Alban il officie au sein d'Elefante, du Trio Cigale et prête main forte, e a,  à Mariana Caetano.

Cookin'Up devait interpréter des classiques de la chanson française à la sauce jazz, les compères présents s'attellent, avec brio, à cette mission en commençant par ' La Javanaise', chantée par le guitariste.

Claude Nougaro avait repris le thème de Saint Thomas, une composition de Sonny Rollins,  pour la mélodie de son morceau ' A tes seins', un texte contenant d'explicit lyrics, une habitude chez le gars de Toulouse.

Les sonorités bossa nova permettent à la flûte traversière de s'envoler, tandis que les doigts experts d'Alban tissent délicatement une broderie fine.

Ils poursuivent par une version instrumentale de 'Ménilmontant', la romance inoubliable  de Charles Trenet.

Direction le Brésil pour un choro espiègle, 'Cheguei'.

On ne vous présente pas la suivante, à vous de coller un nom sur cet air immortel.

Mince alors, oui, t'as reconnu la mélodie mais pas moyen de fredonner les paroles, et toi, Clelia?

Euh...

  Alzheimer?

'Sous les ponts de Paris'.

Merci, madame!

' Il suffirait de presque rien' est là pour nous rappeler que Serge Reggiani c'était pas n'importe qui.

Un café crème  version Rio de Janeiro , ce n'est pas plus mal, Erwan ayant troqué sa flûte pour un marching snare drum, un plus pour l'ambiance carnaval.

La prestation n°1 s'achève par un second Nougaro, ' Sing Sing Song', Claude ayant adapté à sa sauce le fameux ' Work Song' de Cannonball Adderley.

Et les forçats de Cayenne, de Brest  ou de Biribi se souviennent  ..

 

Dextérité, feeling et technique, bravo, Messieurs!

Lancement de la saison culturelle à Ploumagoar avec "Zool" ( Nanda Suc), une création de La compagnie Grégoire and Co et le duo Alban Schäfer/Erwan Tassel, le 19 septembre 2020
Lancement de la saison culturelle à Ploumagoar avec "Zool" ( Nanda Suc), une création de La compagnie Grégoire and Co et le duo Alban Schäfer/Erwan Tassel, le 19 septembre 2020
Lancement de la saison culturelle à Ploumagoar avec "Zool" ( Nanda Suc), une création de La compagnie Grégoire and Co et le duo Alban Schäfer/Erwan Tassel, le 19 septembre 2020
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21 septembre 2020 1 21 /09 /septembre /2020 10:05
Hervé • Mauvais Oeil • Cie Arenthan à Bonjour Minuit- Saint-Brieuc, le 18 septembre 2020

 Hervé Mauvais Oeil Cie Arenthan à Bonjour Minuit- Saint-Brieuc, le 18 septembre 2020

 

La soirée Carte Blanche au Festival Art Rock à Bonjour Minuit, en configuration Covid a fait le plein comme prévu.

L'affiche était alléchante et Saint-Brieuc était en manque, le Festival avait décidé d'inviter deux artistes coup de coeur ( Hervé et Mauvais Oeil)  à Bonjour Minuit en priant le chorégraphe Franck Guiblin, maître à penser de la Compagnie Arenthan, d'ouvrir la soirée par un one man show tenant autant d'un exercice de  stand up comedy, que d'un ballet solo ou que d'une leçon d'aerobics en position assise, ou,  même, d'un atelier de danse pour cul-de-jattes.

Tout Saint-Brieuc a joué le jeu et a pris plaisir à la nouvelle rage: la danse assise!

21:00, une bande son .... my brother and my sister dont speak to me, but I don't blame them.... le chorégraphe apparaît et entame une danse hip hop improvisée, expressive, faisant appel à la créativité, à la souplesse et à la fluidité.

Jusque là rien d"anormal,, il saisit un siège, s'assoit, confesse son émotion de retrouver la scène et le public, baise le sol, sort un feuillet dont le titre sonne 'la contrainte', survole le protocole  sanitaire pour nous proposre un exercice de motricité collectif respectant les consignes du gouvernement.

Il y a du second degré dans son approche, l'audience hésite avant de se jeter à l'eau pour s'atteler à des séances de salsa, de danse robotique ou de moonwalk sans quitter son siège.

Un grand moment et des applaudissements nourris.

 

Mauvais Oeil succède au coach.

Si le groupe est présenté comme un duo, Sarah Benabdallah ( chant et circonvolutions) et Alexis Lebon ( secondes voix, saz, guitare, claviers, synthétiseur analogique), sur scène, ils sont secondés par un batteur, joueur de darbouka, non présenté mais diantrement efficace.

Le duo parisien a sorti l'EP ' Nuits de Velours' en 2019 et tout récemment un nouveau quatre-titres baptisé au cherbet, ' Mektoub'. 

'Mes Nuits de Velours', qui ouvre le set, enchante et envoûte d'emblée, le raffiné cocktail amalgamant subtilement raï oriental et saveurs trip hop/psychédéliques occidentales se déguste comme une boisson acidulée, à peine alcoolisée mais suffisamment pour t'emporter du côté de la plage rouge à Jijel aux eaux d'émeraude.

Hello, Saint-Brieuc, nous sommes ravis de retrouver la scène après une abstinence de six mois et  ils enchaînent sur un titre psalmodié en arabe, Arabic power et ondulations suggestives... fascination, extase et joie totale de pouvoir assister à un vrai concert. 

A droite on évoque La Femme (Sarah avait  prêté sa voix sur le titre ' Al Warda') , à gauche Rachid Taha est prononcé, à Breda, Altın Gün est avancé , un copain ne jure que BaBa Zula, pourquoi pas, après tout.

Le voyage se poursuit, cap sur 'Constantine' , a song of longing, analysait un British.....je ne le vois que lorsque je ferme les yeux... 

Après ce midtempo mielleux, l'auditeur va faire la connaissance de 'Salam Salomé', la guitare d' Alexis, au look Phil Lynott, brille de mille feux, la danse des sept voiles de Sarah captive,  ce disco oriental, se rapprochant de Niagara, serpente langoureusement et fait mouche.  

Mauvais Oeil reprend Julie Pietri, ' Eve, lève-toi' s'élève haut dans les cieux, Adam se tape une érection.

'Asha' est leur chanson fétiche, la guitare surf navigue sur une vague maghrébine, Saint-Brieuc frissonne, le duo embraye sur leur dernier single, irrésistible, ' Mektoub' pour terminer sur l'electro trance 'Afrita' .

Sarah?

" On appréhendait de jouer devant des paires d’yeux, des visages masqués, des gens assis ... et en retour on a vu vos yeux nous sourire pendant tout le concert, vos corps se balancer, vos mains taper en rythme ... et ça c’est précieux et ça nous donne de la force!"

Prochain concert le 25 septembre à Brest! 

 

Hervé.

Hervé qui?

Vilard, Cristiani, l'évêque de Troyes?

Hevé ToutCourt, de Plougasnou, le gars qui va exploser cette année, son album ' Hyper' fait l'unanimité.

L'installation du matos laisse à imaginer que Hervé ne sera pas seul sur scène, tout est agencé, il faudra pourtant patienter jusqu'à 23 h avant de voir le blondinet et deux acolytes ( Vincent Corbel aux claviers et à la basse/ Stéphane Athus à la batterie) se pointer.

Une intro planante annonce 'Mélancolie FC', le titre qui donne son nom au premier EP de l'ex-candidat footballeur, ancien membre de Postaal,  duo électro pop franco-britannique.

Très vite l'amorce mélancolique vire electro dance névrotique.

C'est clair, rester assis sera synonyme de supplice.

Après un salut humoristique, 'Dis-moi toi' est lâché, de vagues résurgences Eicher ou Bashung se font sentir, le phrasé sans doute, ' En rappel' confirme ces impressions.

Une boule de nerfs, Monsieur Hervé, il ne tient pas en place et doit s'éponger après chaque titre, tel le boxeur qui vient de s 'essouffler pendant les trois minutes du round.

Non, il n'arbore pas de protège-dents, Lucille!

L'autobiographique ' Va piano' repose sur un fond de piano et quelques fingersnaps bien placés, mais tu le vois serrer les dents en répétant "va piano".

Un écorché vif, le jeune homme!

Tiens, voilà James Dean, sur un tempo plus posé, ' Fureur de vivre' plonge l'auditeur dans l'introspection philosophique tandis que ' Des airs de toi'  joue sur les mots, le désert , tu t'en souviens, Jean-Patrick?

... Quand t'es dans le désert depuis trop longtemps. Tu t'demandes à qui ça sert toutes les règles un peu truquées... En effet!

Dis, Hervé, t'es bouillant, lance une voix féminine, je me lève dans 30 secondes et je t'éponge...

Pas de menace, madame, réplique le pugiliste qui enchaîne sur un  'Trésor' saupoudré d'une pincée de Daho.

Le clip de  'Maelström' a été tourné à Plougasnou pendant le confinement.

L'été indien, ça fonctionnait pour Joe Dassin, pas pour moi. L'exotique 'Paréo parade' et son flow hip hop/slam invite pourtant aux vacances au soleil.

Qui avait mentionné le bel Etienne...., on le paraphrase,  'Le premier jour du reste de ma nuit ' joue la carte basse qui pulse et chorus putassier, ce titre doit cartonner!

Temps mort, Contrex, avant d'attaquer ' Coeur poids plume'  ou le récit d' amours malhabiles, Alain Bashung n'avait pas pu achever  ' La peur des mots', Hervé le remet en lumière et ça scintille.

Après les séquences pub et remerciements vient l'ultime track, 'Addenda' débute en mode jazzy avant de battre comme son coeur, à plein régime.

Rien à ajouter, c'était magistral!

Il n'est pas revenu?

Mais si, Lionel.

Deux ajouts: le disco/dance  frénétique ' Si bien du mal'  et l'electro/drum'n'bass thérapeutique, sur chant de sirènes, ' Bel air' .

 

Stéphanie?

Un pur moment de bonheur, et il est craquant...

T'as quel âge?

43 printemps...

Ah, tout de même!

Au Botanique à Bruxelles, le 8 octobre!

 

(piètres photos depuis un portable)

Hervé • Mauvais Oeil • Cie Arenthan à Bonjour Minuit- Saint-Brieuc, le 18 septembre 2020
Hervé • Mauvais Oeil • Cie Arenthan à Bonjour Minuit- Saint-Brieuc, le 18 septembre 2020
Hervé • Mauvais Oeil • Cie Arenthan à Bonjour Minuit- Saint-Brieuc, le 18 septembre 2020
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