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  • : Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
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21 janvier 2025 2 21 /01 /janvier /2025 12:40
French Cowboy and the One au Chaland qui Passe, Binic, le 19 janvier 2025

French Cowboy and the One au Chaland qui Passe, Binic, le 19 janvier 2025

 

michel

 

C'est la reprise au Chaland qui Passe, elle coïncide avec la célébration des  5 ans d'Arnaud au gouvernail du zinc le plus hip de Binic.

La veille, il y avait:  darts ( ni ceux qui amusaient l'Angleterre avec leur doo-wop dans les seventies, ni les Ricaines sexy sorties en droite ligne d'un garage de Phoenix, non, des fléchettes pour clients adroits votant à gauche), blind test, rougail binicais et musique.

A voir la tête des habitués le lendemain, la bière  a dû couler à grands flots. 

Au menu du dimanche le tableau annonce  deux gardians vendéens pas vendus: French Cowboy and The One!

Federico Pellegrini, Brixton Hooligan chapeau sur crâne glabre, et son acolyte Éric Pifeteau, baseball cap d'occasion, ont laissé leurs canassons à Etables, ils ont pagayé sans relâche pour rejoindre le port de Binic et arriver à l'heure pour le soundcheck.

Federico ne boit pas de San Pellegrino, il chante, joue de la guitare ( une  acoustique, ayant vécu, électrifiée) et manie un échantillonneur tout en posant le pied sur une des nombreuses pédales de sa loop station, Eric, qui connaît France Gall, ne tape pas sur des bambous, il tabasse caisses, toms, cymbales , charleston et pads   debout et avec vigueur .

Ils furent Little Rabbits ( 5 longues oreilles) , puis French Cowboy ( 4 bouviers), il n'en reste que deux, donc the French Cowboy and the one (  pour la petite histoire et pour faire plaisir à Katerine on cite le nom   La Secte-Machine et pour faire plaisir à Lio, on ajoute Helena Noguerra).

Depuis 2006, la dernière mouture n'est pas restée inactive, on compte plusieurs albums (le dernier 'Niente' en 2023) , des EP's et quelques singles.

Pas mal de scènes, un peu partout dans l'hexagone, parfois chez des voisins, en ce début de soirée, les flingueurs achèvent une mini-tournée qui a sillonné le pays, qui censure ses gouvernements plus rapidement que Lucky Luke,  un mec tirant pourtant plus vite que son ombre.

17:15', les Cowboys vieille école  ( John Wayne, Gary Cooper plutôt que Jake Gyllenhaal ) en piste.

Une bande est dropée, un mix  de sonorités electro/garage/dance groove/jungle, déferle, Eric commence son travail de forçat, frappe à tour de bras, Fellini plaque quelques accords secs sur sa gratte et entame son chant.  

On ne comprend rien, signale Chantal.

Effectivement le chant est indéchiffrable, heureusement Arnaud le magicien d'Oz va y remédier et  les clients finiront par discerner les paroles de  'QVVDM (Que voulez vous de moi)', une plage bien crasseuse , dans le style des Cramps, ou de Ian Svenonius ( ESCAPE-ISM).

La guitare est abandonnée, pas les gros beats,  sur 'Charogne', une plage en talk-over,   sentant  bon Serge Gainsbourg.

Danser est autorisé, qu'il dit.

Réaction de Marie-Jeanne, ici, on danse sur les tables!

' Embrasse' fuse!

Quoi, embrasse -moi.... viens jusqu'à moi, glapit la fille.

Après ce disco post punk frénétique, qui évoque le ' Jukebox Babe' d'Alan Vega, vient ' De rien', un tube nihiliste,  bourré d'effets pétillants.

Boum!

Quoi, boum,... c'est rien, c'est le crâne de  Monsieur Pifeteau qui a fait connaissance avec l'escalier menant aux lavatories.

Heureusement une des femmes en blanc, filles naturelles de  Bercovici et  Cauvin, est sur place et vient panser le blessé.

Séquence effeuillage, car la température approche de 28°, pas à l'ombre, on n'a pas vu le soleil, et speech vantant les vertus du Muscadet, avant d'aborder 'Serrer' , un midtempo philosophique, né pendant le COVID, époque où  les gestes barrières étaient de rigueur.

Oublie West Side Story, ' America'  chanté en italien est très  proche d' Adriano Celentano, celui qui a fait danser la terre entière ( sauf les paraplégiques) avec 'Svalutation'.

Une baguette malicieuse s'échappe, heureusement dans le carquois d'Eric il y a des réserves.

'Avant' en mode énumération  trash  est le ' Ex -fan des Sixties'  post punk  du Cowboy, on adore l''association Raquel Welch/ Rintintin.

Rayon omissions, on cite Elon Musk, Vianney, Aya Nakamura, Cyril Féraud!

C'est moche, les discomobiles ne font plus partie du paysage de nos villages, on les ressuscite avec ' Disco Flash' , un tube second degré interplanétaire qui a plu énormément à Henriette,  elle a commencé à se trémousser indolemment face au duo.  

Vive les riches, clame Federico avant d'entamer ' Anne', tu sais, celle qui ne voit rien venir!

Stridences futuristes et rythme infernal, 'Anne' fuse et  claque  comme le  fouet  d'Indiana Jones.

' Keep rocking' pas besoin de dessin, c'est pas de la musette, et toujours in English, le boogie garage  ' Big trouble'   secoue le palmier, faut faire gaffe  une noix de coco sur le ciboulot , ça craint.

Le dansant ' Plus rien' inspire quelques madames, elles s'agitent nerveusement sur le mètre carré face aux musiciens.

Par contre, Sandrine fait remarquer que le texte ne peut pas vraiment être qualifié de littéraire.

Quelle pimbêche!

Pour Sandrine, on passe à l'italien.

 Merde, elle pige le vocable de Dante, tant pis, voici ' Dai' pour la ragazza.

Elle disparaît avant le terme de la tirade, le duo poursuit avec 'Danser'   ou comment virevolter sur des sons mariant krautrock, disco et futurisme.

 

Voilà, vous pouvez retourner au bar, on a fini.

Courroucée, une groupie les invective, vous avez perdu la raison, j'ai pas entendu  'Embrasse'.

Fallait arriver à l'heure, cocotte, on l'a joué en début de set, t'étais où, à la messe?

Elle supplie à genoux, s'il vous plaît...

Rien que pour toi, alors, voici une seconde version de 'Embrasse'  et puis comme nous sommes des gens sympathiques, pour tout le monde voici 'Little 15' , une reprise grandiose de Depeche Mode.

 

Ils ont rengainé leurs colts, t'as versé une larme, t'as quitté Binic pour aller voir  'Midnight Cowboy' ,devenu 'Macadam Cowboy' dans nos contrées, le seul western se déroulant à New-York.

 

 

 

 

French Cowboy and the One au Chaland qui Passe, Binic, le 19 janvier 2025
French Cowboy and the One au Chaland qui Passe, Binic, le 19 janvier 2025
French Cowboy and the One au Chaland qui Passe, Binic, le 19 janvier 2025
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16 janvier 2025 4 16 /01 /janvier /2025 12:44
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Ivarh )

Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Ivarh )

NoPo et Noelle

Après la pause 2

IVARH - ZEF et MER le 11 Janvier 2024 à la médiathèque de Plérin

Le quintet démarre en 2020 du côté de Spezet et publie un premier EP 'Splann' en 2021, une consonance onirique ad hoc, puis l'album 'Huñvre' (le rêve) en 2023.
IVARH-rie son chemin ('Chemin' c'est la traduction), parti d'un répertoire issu de basse Bretagne (centre et pays de Vannes), et défrichant le sien à présent.

Ils s'y mettent à cinq poilus du menton (pour le reste, ça varie aussi).
On repère aussitôt la veste rouge de Elouan Le Sauze (ce qu'il préfère en lui!), à sa droite, Ewen Couriaut au saxophone et à sa gauche Pablo Molard à la guitare électro-acoustique, à l'arrière, père et fils, Thomas Bessé, batterie, percussions et Benjamin Bessé, guitare électrique et synthé.

Ivarh nous feinte en ne piochant pas directement dans son dernier disque préférant débuter par 'Er Park' issu du précédent. La plage s'installe, de façon relativement traditionnelle, avec une guitare acoustique et la voix ondulée bordée de hachures électros en fond. La cadence devient alors répétitive, suggérant le mouvement des chameaux dans le désert, un grand classique en Bretagne! Au loin, la gratte électrique tisse sa toile d'effets écorchés. C'est fou comme les paysages défilent et s'emmêlent ensuite, avec une trame orientale au sax qui vient souligner les arcs du chant. La composition évolue alors en pulsations qui bercent et dégagent une grande moiteur.

Un démarrage 'an dro' s'ancre dans le folk breton pour le morceau titre 'Huñvre'. La guitare acoustique égrène ses notes, invoquant les grands noms de Dan ar Braz autant que Steve Hackett (ex Genesis) ou Steve Howe (Yes).
L'instrumentation reste un long moment dépouillée, avec la voix seule posée sur les cordes, une voix plaintive pleine d'émotions, au timbre Denez Prigent.
Les textes mentionnent les prophéties d'un Vannetais du XVIIIe siècle (Rochevent?) prédisant que les voitures voleront et que les talus s'effaceront (mais pas de dents pour les poules!). Ne le faites pas revenir, on n'est pas sûr de vouloir connaitre la suite!
Les arrangements s'enrichissent plus tard avec percussions et rythmique vive. Le morceau s'achève sur un chant, vindicatif et cadencé, magnifique!

Pour 'Ar Roue Stevan' ('Le roi Etienne'), on pourrait quasiment parler de fusion musicale, avec une rythmique très orientale voir balkanique, confortée par un saxophone irradiant de chaleur magrébine. Seul, le chant baryton typique nous rappelle la situation géographique bretonne. Avec cette équipe, Ivarh-iété semble de mise! Ce morceau, particulièrement dansant, favorise tout chaloupement ou danse du ventre avec une syncope appuyée. Au final, l'orchestration s'épaissit dans un étourdissement à circonvolutions propres au derviche tourneur.

Complètement envoûtés par ce folk traditionnel mais plus encore, par son traitement moderne et ouvert sur le monde, on a du mal a quitter cette atmosphère enveloppante et magique. La superbe découverte nous donne aussitôt l'envie irrépressible de se précipiter sur les disques et d'y jeter (pas trop violemment quand même) une oreille attentive. Que ce soit en courbes douces, méandres, ou simples ruissèlements, on se laisse porter à travers le chemin aventureux choisi qui jamais ne dérape (et on ne dira certainement pas qu'Ivrah-rappe -ahaa-).

 

SETLIST
1-Er Park
2-Huñvre
3-Ar Roue Stevan

Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Ivarh )
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Ivarh )
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Ivarh )
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15 janvier 2025 3 15 /01 /janvier /2025 15:10
Les Zef et Mer avec Drache , au Cap à Plérin , le 11 janvier 2025 ( dernier chapitre)

 Les Zef et Mer avec Drache , au Cap à Plérin , le 11 janvier 2025 ( dernier chapitre) 

michel

 

Après avoir passé le relais ( orthographe traditionnelle) à Pascal pour les prestations de Plouz ha Foen ( du rap breton, anecdotique) , de  Nolwenn Korbell ( de l'americana trilingue de haut vol ) et Ivarh ( du folk prog breton, sublime), on te refile le témoin pour la dernière étape de la course: Drache!

Drache, ce sont deux filles qui ne se ressemblent pas comme deux gouttes d'eau mais qui s'entendent comme larrons en foire pour proposer un set de musique bretonne à écouter et  à danser , et, éventuellement,  à chantonner avec elles.

Morgane Labbe  à la  contrebasse et au  chant, tu l'as croisée avec Dear John à Binic,  elle fait encore partie des Bubbey Mayse et du collectif Les Pieds dans l'bal.

Eva Cloteau : violoncelle, chant, a été  aperçue chez Rozêtt, elle se produit encore chez Peldrút et Stradibalius.

 

Après une amorce digne d'une rhapsodie de  Dvořák, les filles entament leur chant, d'abord en se répondant, puis à l'unisson. Dans l'assistance les ancien(ne)s ont reconnu  ' Apportez-nous à boire' le chant traditionnel attribué à Jeannette Maquignon, de Redon, une brave dame qui ne vendait ni pouliches, ni chevaux de trait, mais  qui est considérée comme une passeuse de mémoire,  à son répertoire on retrouve des centaines de chansons faisant partie du patrimoine breton.

Le vin de Champagne, servi par Fanchon, délie les langues, les filles, souriantes, ont tôt fait de conquérir nos oreilles et nos coeurs, et en s'éloignant du chant, parfois monotone,  s'autorisent un bridge musical agité.

La contrebasse est grattée sèchement, le violoncelle, d'abord effleuré par l'archet souple,  part en pizzicato, le classicisme slave est abandonné pour un registre jazzy qui aurait plu à Charles Mingus. 

Sans attendre nos applaudissements, le duo enchaîne sur  une chanson de conscrit pas aussi burlesque que ' Le rire du sergent' de Michel Sardou, 

Rejoindre son régiment et abandonner sa bien-aimée , ça craint!

Le répertoire populaire de la musique à danser  est vaste, les filles ayant cueilli la rose sont nombreuses, il leur arrive pas mal de bricoles lorsqu'elles se rendent en ville.

 Drache a le mérite de revêtir les chansons d'antan d'un vernis plus moderne,  le jazz qu'elles appliquent sur leurs ongles scintille de mille feux.

On quitte le pays breton pour se diriger vers le  Limousin où, comme en Auvergne, on danse la bourrée.

La suite de  bourrées occitanes a éveillé en toi des images de Jethro Tull et pourtant Ian Anderson et sa flûte étaient restés au UK.

La langue occitane aux sonorités mélodieuses, le chant en harmonie,  montant insensiblement en puissance, tout concourt à l'émerveillement.

On arrive au bout du temps imparti, c'est avec la ridée 6 temps, 'Le lièvre et ses amants' que s'achève un set plaisant donné par un duo mariant charme, vivacité et  virtuosité. 

Pas d'averse en quittant Plérin mais un brouillard givrant qui n'a pas terni notre bonne humeur.

 

Les Zef et Mer se poursuivent jusqu'au 8 février.

 

 

Les Zef et Mer avec Drache , au Cap à Plérin , le 11 janvier 2025 ( dernier chapitre)
Les Zef et Mer avec Drache , au Cap à Plérin , le 11 janvier 2025 ( dernier chapitre)
Les Zef et Mer avec Drache , au Cap à Plérin , le 11 janvier 2025 ( dernier chapitre)
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15 janvier 2025 3 15 /01 /janvier /2025 13:23
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Nolwenn Korbell )

Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Nolwenn Korbell )

 

NoPo et Noelle

Après la première pause

Nolwenn Korbell aux Zef et Mer, Plérin le 11/01/2025

Lorsque Ludovic Plestan présente Nolwenn l'unique (sic) au répertoire haut de 6 albums, on entend une voix féminine, derrière le rideau fermé, qui répond aussi sec : 'C'est le 7è!'. 'Ar preñv glas' ('lampyris noctiluca' en latin, ou 'le vers luisant' en français) a vu le jour fin 2024, et les 5 titres, joués live cet après-midi, en sont extraits.

Nolwenn introduit son groupe, non sans saluer Frank Darcel, avec qui elle sort 'Avel Azul', son 6è disque solo, en 2018 (qui aurait pu avoir une suite sans le décès de l'ex. Marquis de Sade en Mars 2024).
Outre Franck Darcel, ce disque avait révélé quelques invités, tels que Brieg Guerveno (qu'on aperçoit dans la salle) et Hélène Brunet (SYLBÀT, IZHPENN12...), sur scène cet après midi à la guitare électrique. Thomas Saouzanet (THE PASTE TRAVELLERS, DEADLINE) les accompagne aux claviers/machines et Damien Gadona (Red Goes Black), à la guitare slide et basse, complète l'effectif (en remplacement de Matthieu Le Moal -Komodor et Komodrag & the Mounodor- , un gars de Douarnenez en remplace un autre).

Face à nous, un panorama qui va s'avérer bouleversant :
- Damien à gauche, cheveux longs et barbe noire, joli galurin de cowboy,
- Nolwenn, au centre, cheveux longs ondulés, blazer à paillettes et pantalon noir,
- Thomas, un autre barbu à l'arrière, petit gilet sans manches sur chemise,
- Hélène, à droite, la brune sauvage, jean et veste sur chemise à carreaux.

Nolwenn nous accueille directement en breton, puis en français dans un accent finistérien. Il sera question de gens qu'on aime, de beautés du monde et aussi d'absence, de rage de vivre et d' envie de chanter 'non de dié Gast!'. Quelle gouaille, qu'on retrouve dans quelques textes de ses chansons!

Les premiers arpèges dépouillés de 'Ar Preñv Glas', sur la guitare de Nolwenn, semblent tout droit sortis des grandes plaines américaines. Thomas déroule un tapis synthétique raz puis Damien dessine des pointillés à la slide pendant qu'Hélène, cheveux tombants déjà sur les yeux, gratte sa Gretsch rouge, par à-coups.

Une boite à rythmes s'invite sur 'Hepdout' (sans toi). Nolwenn a lâché sa guitare et c'est Hélène qui tricote une suite de notes enivrantes à la Jeff Buckley. Empreinte d'ambiance progressive des années 70, la composition intègre des arrangements sombres et modernes aux claviers électros. Nolwenn, acerbe, chante avec beaucoup de conviction, en breton comme en français, alors qu'Hélène, habitée, ne lève presque plus le nez, concentrée sur ses cordes tendues. Au fond, le synthé vibre dans un son épais.

Quelqu'un se plaint de basses trop puissantes jusqu'à décider que ce n'était plus de la musique! Nolwenn, aimable, demande si on peut faire quelque-chose. Ce serait le Moog qui dégage quelques grondements mécontents, s'améliorant par la suite.

Le synthé, menaçant, ouvre 'A quoi bon' puis la guitare lacère sur un rythme répétitif. Le cafard des mots parlés/perlés, dans une attitude possédée, m'évoque Catherine Ribeiro ou Mama Béa Tékielski, voire même un Jacques Higelin 'irradié'. Parfois, le chant de Nolwenn s'emporte sur de hautes notes magnétisantes. Le morceau tourne dans une spirale sans fin qu'il faut casser pour arrêter.  

C'est parti pour l'adaptation très personnelle du traditionnel 'Deuit Ganin Me' (Venez avec moi). L'histoire d'une femme qu'on essaie de pécho avec une pièce de satin blanc perle puis une autre grise et qui défend sa liberté "Ce n'est pas avec un morceau d'étoffe qu'on m'attrapera!'. Bien que discrète, la boucle du piano, au son tintinnabulant, ensorcèle. Les accords sur les cordes baladent amèrement sur une cadence pulsée.

Nolwenn hésite : "On a le temps, non, parce-que après ces discussions techniques...". Oui, 'Tired' passe bien dans le créneau sans générer de bâillements.

Hélène balance des accords mélodieux, entrainant la voix de Nolwenn, mains dans les poches. Damien remet le couvert à la slide rappelant, une nouvelle fois, le grand Ouest... mais de quel Pays? Nolwenn, loin d'être fatiguée contrairement au titre, danse divinement tout en jouant, par de petits cris, de sa voix de soprano, sur une rythmique électro. Théâtral, ce morceau clôt magnifiquement le set... et match, par une volée gagnante!

 

Nous connaissions mal la musique de Nolwenn Korbell qui nous a, tout simplement, hypnotisés cet après-midi. Le charisme de la franche chanteuse, sans fard, capte l'attention, même celle des auditeurs qui ne connaissent pas le breton. Sa sensibilité naturelle diffuse un flot d'émotions perforant et les 20 minutes allouées paraissent bien trop courtes. Fabuleux!  

SETLIST
01-Ar Preñv Glas
02-Hepdout
03-A quoi bon
04-Deuit Ganin Me
05-Tired

Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Nolwenn Korbell )
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Nolwenn Korbell )
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Nolwenn Korbell )
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14 janvier 2025 2 14 /01 /janvier /2025 14:09
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Plouz ha Foen )

Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Plouz ha Foen )

 

NoPo et Noelle

Il est 16h35'

Plouz ha Foen - ZEF et MER Plérin le 11/01/2025

Il s'agit du duo Toutz et Kavalou, Kadvael Jolivet et Gweltaz Foulon en vrai... en tous cas, sur la carte d'identité. Ils se connaissent depuis les bancs de l'école à Diwan.

Kavalou s'en va promouvoir pendant 3 ans son breton chez les Australiens qui n'y pigent que quick (et MacDo) et lui apprennent, leur façon de rapper en anglais.
Toutz, moins à l'aise dans la langue bretonne, reste travailler dans ses racines et développe son flow.

Depuis 2018, ils montrent qu'ils sont prêts avec un rap mixant new school et old school, n'hésitant pas à utiliser toute la technologie disponible que ce soit l'autotune à dose homéopathique, les sons électros à effets et les samples.
Théophile Rousic (Plantec) leur confectionne leur son.

Le duo se présente sans la déco ad hoc, nul paille ni foin (Plouz ha Foen) sur scène, la jument de Michao a tout bouffé.
Une barbe rase, t-shirt Puma vermillon, l'autre tout en noir, jogging, casquette et fine moustache, arpentent la scène. Mic en main, ils se croisent et s'entrecroisent avec les balancés de bras, mains et doigts, devenus typiques du style rap.
Sur le même modèle, les voix se suivent, se croisent ou se répondent en insistant parfois ensemble pour donner de l'impact. Pour ceux qui connaissent la batterie, on pourrait parler de coups faibles et coups forts aussi en flow rap. De plus, il y a des stop (and go) laissant passer uniquement la musique ou imposant un silence bref.

Tout sourire, on sent qu'ils apprécient se produire ici, même si, plus habitués à se frotter à un public debout et en mouvement. Moi, je voulais bien, mais l'espace entre les sièges aurait favorisé mon atterrissage sur la voisine de devant, qui ne semblait pas vraiment accueillante.

La doublette enchaine 3 freestyle qu'on peut trouver sur youtube : 'Strakal', 'Nanani' à chanter avec eux (même si ta langue natale est le chinois), et 'Ribin'.

Paroles scandées sur un beat pulsé avec grosse caisse et grosses basses.
Le second, grâce à son leitmotiv 'Nanani nana', accroche l'auditoire.
'Ribin', aux percussions mitraillettes, pourrait rappeler un titre des marseillais de IAM.

Ils expliquent passer ensuite sur des morceaux plus calmes destinés à la période hivernale. Le premier, de la série de 3, les trouvent perdus dans l'espace alors que certains spectateurs se cherchent encore.

Quelques fans, présents dans la salle, ont largement appuyé les encouragements et les applaudissements, plus que polis, malgré un auditoire majoritairement peu à l'aise avec ce type de musique.

Leur dernier EP, sorti fin 2024, s'intitule 'FISKAL AN DAFAR Lod.1 '.

En 2024, on avait eu droit à de la techno bretonne à bombarde.
Le rap cette année, prouve l'intérêt de la culture bretonne au niveau des jeunes qui l'intègrent à leurs préférences musicales, un très bon signe de vitalité!

 

Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Plouz ha Foen )
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( avec Plouz ha Foen )
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13 janvier 2025 1 13 /01 /janvier /2025 17:53
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( part one avec Zaïek et Un Violoncelle en Bretagne)

Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( part one avec Zaïek et Un Violoncelle en Bretagne)

michel

Janvier: ses frimas, la galette des rois, les voeux du maire,  les soldes, la loi spéciale ( ça sent la censure) , l'imminence d'un référendum ( sujet pas encore déterminé) et les zef et mer.

L'édition douze démarre le samedi 11 janvier à Plérin, la formule a fait ses preuves, après une matinée jeune public, les éphémères débutent ( en principe) à 14:30',  chaque groupe dispose de vingt minutes pour faire entendre des extraits de son nouveau répertoire,  cette année Ludovic Plestan est chargé de jouer au Baz Valan, (  sans les genêts, mais il n'est pas  gêné pour autant), pour présenter les artistes et meubler les temps morts.

On préférait les conteurs des années précédentes, mais, bon, Ludovic, un croisement entre Tintin, Laurent Delahousse et Stéphane Bern, a tiré son épingle du jeu et a réussi à faire sourire Léon, un dégarni parfois ronchon ( cf ses plaintes lors du concert de Nolwenn Korbell) , assis devant toi.

Le menu

 14h30-14h40 : Ludovic Plestan

14h45-15h05 : Zaïek ( chronique Miche))

15h10-15h30 : Un Violoncelle en Bretagne (Michel)

15h55-16h05 : Ludovic Plestan

16h10-16h30 : Nolwenn Korbell ( Pascal)

16h35-16h55 : Plouz ha Foen (Pascal)

17h25-17h35 : Ludovic Plestan

17h40-18h : Ivarh (Pascal)

18h10-18h30 : Drache (Michel)

Six formations, deux rédacteurs, Pascal, arrivé tardivement, s'occupe des n°3/4 et 5 

 

Avec un retard  de 10' sur l'horaire affiché, Ludovic, armé de ses petites fiches, annonce Zaïek !

Une jeune formation née en 2023 à l'instigation d'Axel Landeau de  Guimaëc ( Finistère) , un chanteur spécialiste des musiques modales de tradition savante et populaire, il rythme son chant en frappant une planche, servant de stomp box.

Il est accompagné par  Sterenn Toscer ( chant et violon), une jeune personne de Landerneau faisant partie de plusieurs formations ( Barokistania, Dixit, Handia, Neizh) et se produisant en formule duo avec e a Koulm Puillandre, Violette Prigent ou Audrey SANCHEZ-L'ARVOR.

 Guillaume Le Guernn joue de la clarinette basse, lui aussi s'ébat dans pas mal de formations animant les fest-noz ( Termajik, le Zord Quartet ou Petra Ouchnok), comme Sterenn il adhère à la formule duo.

Le quatrième élément se nomme William Nicolas ( clarinette basse et chant)  , il est cité, e a , chez le Trio NLB, Taouarh, L'orkestrà Lala ou le Tribé Brass Band.

 

Créneau: la musique bretonne à danser et le  kan ha diskan!

Leur set démarre par un Fisel ( Dañs fañch ) avec comme thème une dispute, un genre prisé dans la chanson bretonne traditionnelle.

Après cette amorce kan ha diskan à trois voix , uniquement accompagnée par le battement des pieds, Zaïek propose la  Gavotte montagne , 'Perin-Annaig ar Mignon' qui nous replonge en 1875, du côté de Lannion, deux douaniers s'étant restauré et ayant bu plus que de raisons, violentent et puis assassinent la serveuse .

Cette sombre histoire  est chantée par Sterenn et Axel, les deux clarinettes basses escortant les voix, l'une avec gravité, la seconde étant plus mélodique, au bout d'un moment, le violon de Sterenn neutralise les bois pour apporter un peu de fraîcheur au propos dramatique.

 Annie Ebrel déjà chantait 'Robardig', une gwerz collectée à Lohuec, la version de Zaïek ne trahit nullement la complainte ancestrale, les voix, le violon plaintif et les clarinettes tissent un fond musical intemporel propice, à la fois, à la réflexion et à la danse.

Pour entamer la valse ' An halaj' le violon est joué en pizzicato tandis que les bois, aux sonorités orientales, voltigent avec grâce, Alex, d'un timbre nasal, nous narre l'histoire d'une jeune femme et de ses trois amants

 La dernière pièce, alerte, obsédante et vachement addictive ( Pourlet) , évoque la triste destinée d'un sonneur aveugle.

Cette performance de 20' a été longuement ovationnée par un public féru de traditions mais ne dédaignant pas le côté aventureux de la formation.

 

Second groupe: le duo  Un Violoncelle en Bretagne.

Une formulation pas vraiment sympa pour  la pianiste, concertiste, Florence Pavie, qui accompagne avec brio, les cordes d' Aldo Ripoche, un musicien qui collectionne les lauriers et les collaborations, notamment avec le chanteur Yann-Fañch Kemener ( album ' Les chants de la passion, e a), il dirige  l' Ensemble de violoncelles du conservatoire de Saint-Malo.

Il a créé le projet Un violoncelle en Bretagne qui propose un voyage au coeur des compositeurs Bretons.

Cet après- midi avec Florence Pavie qui le suit jusqu'en Belgique pour interpréter du Brahms, du Bach et du Beethoven, ils ont choisi quatre pièces du riche catalogue breton., en commençant par  'La Prophétie de Gwenc'hlan' de Charles Koechlin, qui s'il n'est pas originaire du Breizh a adapté une gwerz tragique magnifiant un barde du 6è siècle.

Les amateurs de Bela Bartok, de Dmitri  Chostakovitch, de musique de chambre austère ou de sonates sombres sont à la fête.

 Paul Le Flem ( mort à Tréguier) a composé en 1912, 'Sept pièces enfantines', le concis 'La Chapelle' un nocturne inspiré par Debussy est l'une d'entre elles.

Jean Cras, de Brest, chevalier de la Légion d'Honneur, a été Vice- Amiral de la Marine. Pendant les longs séjours en mer, habité par la passion pour la musique , il a composé bon nombre d'oeuvres, allant de la symphonie à l'opéra, en passant par la musique de chambre.

' La mer' un largo qui ne devrait pas causer de perte de points sur ton permis, t'emmène sur une étendue marine exempte de vagues, tu peux ranger ta planche de surf et contempler le ballet des oiseaux marins tout en méditant sur le sens de la vie. 

Parenthèse, un violoncelle en Bretagne n'a aucun rapport avec 'Un violon sur le toit' ,  Roger Whittaker ne viendra pas pousser la chansonnette.

Pour terminer ce voyage dans l'univers de la musique dite sérieuse, le duo opte pour  une oeuvrette ayant recours aux échelles modales.

Jean Langlais qui n'a d'anglo-saxon que son patronyme, à l'instar de   François Hollande qui n'est pas né dans un champ de tulipes,  donc Jean Langlais ( de La Fontenelle), organiste et pédagogue,   a composé huit pièces modales pour orgue.  Aldo et Florence s'attaquent à la pièce n°2 qui fait 2 minutes, donc à peine le temps de réciter une prière à Saint Hernin ,  l'ermite breton que l'on fête le 11 janvier,  le jour où est né Bernard Blier, qui n'était ni saint, ni Breton.

Fermeture du rideau, suivie  une interview colorée et une première pause!

 

Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( part one avec Zaïek et Un Violoncelle en Bretagne)
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( part one avec Zaïek et Un Violoncelle en Bretagne)
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( part one avec Zaïek et Un Violoncelle en Bretagne)
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( part one avec Zaïek et Un Violoncelle en Bretagne)
Les Zef et Mer 2025, auditorium du Cap à Plérin, le 11 janvier 2025 ( part one avec Zaïek et Un Violoncelle en Bretagne)
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13 janvier 2025 1 13 /01 /janvier /2025 13:55
Blue Grizzly au  O'Kenny Pub, Saint-Brieuc, le 10 janvier 2025.

Blue Grizzly au  O'Kenny Pub, Saint-Brieuc, le 10 janvier 2025.

 

NoPo

BLUE GRIZZLY au O'Kenny à Saint-Brieuc le vendredi 10 Janvier 2025

Le petit ours bleu qu'on voit sur la pochette, on l'avait apprécié lors du la parution de son second album en 2024 et on ne s'en était pas caché : https://www.concertmonkey.be/albumreviews/blue-grizzly-makesong-lp-2024

Il avait débuté en tant que Red Red Panda avec les mêmes : Gaëtan à la batterie, Nico à la guitare et Tanguy à la basse. Les gars du 35, une petite pointure, mais qui assurent.

On ne sait pas si les artistes connaissent les varices mais certainement pas l'avarice car ce soir, ils nous défilent l'intégralité de leur répertoire en deux temps, 3 mouvements :
Part 1, les 17 titres des 2 premiers albums, courts mais efficaces
Entracte
Part 2, les 12 titres de leur nouvelle création pas encore sortie.

Tanguy, au gros son de basse, adore les mouvements de contorsionniste, genre moi, si j'essaie je m'étale comme une flaque.

Nico roucoule, sans regarder derrière lui, Gaëtan qui fait, parfois dans les hurlements, parfois dans les harmonies. Nico gnaque aussi les mélodies et arrose de brefs solos qui finissent par saouler l'ampli... Heureusement, il maitrise la technique et reboote au bouton on/off, une méthode prisée par les meilleures informaticiens!

Gaëtan a fait le choix d'une batterie électronique, moins exaltant pour le cogneur en chef, mais dont le son reste plus facile à calibrer, sans obligation de mettre les potards à 11 sur les guitares pour couvrir le barouf. Il a beau taper plus fort, non, rien n'y fait, il n'obtient pas plus de bruit. 90 décibels max confirmera Tanguy.

On ne s'ennuie jamais avec le trio d'autant qu'ils n'ont pas l'humour dans leur poche. Et quand il y a un blanc, ils disposent d'une arme fatale : Tanguy, surnommé 'le muet' par un sourd!

A défaut, de Tango, Tanguy annonce une valse, on laisse aller, c'est salé!

'Monopxxxlis' est dédié aux 'anciens' qui ont connu Starmania et fans de rugby puisque c'était chanté par France Gall.

Le premier set se règle en 2spi et personne n'a rien vu passer.
ça permet de garder du jus pour découvrir les nouveaux morceaux avec une évolution de style. Le Grizzly se met à grunger, les durées s'allongent et les compositions, toutes neuves, sont plus travaillées.

Au point d'ailleurs que certains musiciens (on ne dira pas lesquels!) ne savent plus jouer la chanson mise au point depuis une semaine seulement, et jouée une fois par semaine uniquement... on comprend mieux.
Par contre, ils assurent parfaitement la concordance des temps en anglais dont ils nous donnent un aperçu. Les vaches espagnoles ont tout compris!

On détaillera la recette plus tard lorsque l'on disposera d'une galette complète mais en vrai, on a aimé les ingrédients! Ah ça fait plaisir d'utiliser ces expressions pour se croire encore jeune (en vrai!), d'autant que c'était la majorité de l'audience ce soir...

Le Grizzly, lui, ne jeûne pas! Avec classe, il finira même sur le morceau 'éponyme' dixit Tanguy, un 'Blue Grizzly' qui va faire aussitôt de la peine à une équipe de quelques jeunettes, arrivées à la bourre pour le concert, et n'en croyant pas leurs oreilles que c'était mort!

Ah ben ouais, minuit-dix, au lit le Grizzly! Il a bien grogné et après un concert au poil, il a distribué ses autocollants au miel. Un sacré bon moment plein d'énergie et dans une ambiance bon enfant, ça fait du bien par les temps qui courent! Un peu d'amour, c'est pas balourd bordel!

https://bluegrizzly.bandcamp.com/album/makesong

01-Shara
02-Far from home
03-Rover
04-Somewhere
05-Hawaï
06-Another Hero
07-Malone

08-Tahiti
09-Superhero
10-Hangover
11-Melody Pandras
12-Pokerface
13-Monopxxxlis
14-Don't let the king
15-My way
16-Panama
17-Pillow

18-Never thought you would
19-Spell and write
20-Conquistador
21-Pikiwiki
22-Abuela
23-Vince and Marco
24-Kim's lucky guy
25-Kragle
26-Found the law that I want
27-Let it down (when it touches the ground)
28-Tug
29-Blue Grizzly

https://www.facebook.com/bluegrizzlymusic

Blue Grizzly au  O'Kenny Pub, Saint-Brieuc, le 10 janvier 2025.
Blue Grizzly au  O'Kenny Pub, Saint-Brieuc, le 10 janvier 2025.
Blue Grizzly au  O'Kenny Pub, Saint-Brieuc, le 10 janvier 2025.
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22 décembre 2024 7 22 /12 /décembre /2024 17:00
Wind Cries the Blues au Rock Classic Bar à Bruxelles, le 20 décembre 2024

 Wind Cries the Blues au Rock Classic Bar à Bruxelles, le 20 décembre 2024

michel

Depuis  novembre 2007, Fred Cerise se décarcasse  pour organiser des concerts un peu partout dans le Brabant.

Le premier de la série s'est déroulé le 23 novembre 2007 au Kriekelaar à Schaerbeek ( The Ignition et Anouk Weber), depuis il doit y  avoir plus de 2500 concerts étiquetés Soirées Cerises.

A raison de trois gigs par semaine au Rock Classic, il devrait dépasser  les 65000 concerts avant de voir la mer du Nord inonder Bruxelles.

Après avoir bravé la pluie, le marché de Noël, les éternels chantiers bruxellois, deux ou trois dealers aussi sympathiques que les démarcheurs au téléphone,  tu rejoins le bar rock le plus emblématique sur le territoire de Manneken Pis.

Plat du soir, offert par la maison:   Wind Cries the Blues!

On ignore si le band bruxellois a emprunté son patronyme à la chanson de Teresa James, mais cette bise présentait  effectivement de sévères accents bluesy .

Ils ( elle), pas iels, sont cinq et, au premier coup d'oeil, ils sont nés au siècle passé.

Ils furent This is Marylin, Mojo Rising avant d'opter pour Wind cries the blues.

Line-up: aux drums, le doyen, Pascal Vankerkhove/ à la Les Paul, Giovanni Colucci, un cousin éloigné de Coluche/ à la basse, un Frenchie,  Jérémy Fidelak/ on saxophone, from the UK, Paul MacEke, nice hat, sir et, enfin, on vocals and keys: Amandine Riffault.  

 

Fait d'armes retentissant: finaliste du Belgian Blues Challenge au Zik Zak.

Pour démarrer le set, peut-être en hommage à Jacques Brel, voici ' Flatlands', un funk blues juteux porté par la voix chaude d'Amandine et agrémenté d'un dialogue musclé entre la Les Paul et le saxophone.

Au fond,  Pascal s'applique sans rire, il est bien soutenu par Jérémy pour cimenter une rythmique pas inconsistante.

Le groupe a invité amis, fans, et toute la famille à venir les soutenir , cette joyeuse troupe a tôt fait de mettre de l'ambiance dans le bar.

' Outside of this town' de   Christone "Kingfish" Ingram, déboule , blues et  soul  coulent en grosses trainées, et déjà le jeu, aux senteurs  Delta du Mississippi, de Giovanni émerveille.

On passe vers un autre poisson avec 'Highway's holding me now' de Samantha Fish, Jérémy assure les backing vocals.

Ce blues rock bien senti est suivi par  'Mistreated' , ébauché par la scie habituelle lâchée par les malheureux bluesmen... I woke up this morning... et c'est pas un café chaud que lui apporte madame, non... I feel mistreated...  tout comme Robert Johnson dans son ' Walkin blues'   ou Lightnin Hopkins, ils sont tous maltraités.

Avec Danielle Nicole, 'Save me' , le female blues  est à l'honneur, les intonations d'Amandine rappelant le timbre d'une autre bruxelloise célèbre, Dani Klein.

Une nouvelle fois, Giovanni, à l'affut, amorce la suivante, 'The Middle' de Kenny Wayne Shepherd , un berger  aimant abuser de  la wah wah.

Groove et blues font bon ménage.

Rien à dire, le combo a le grand mérite d'opter pour des titres moins connus pour les néophytes.

Si Gary Moore a bien interprété le fantastique slow blues ' Memory Pain' , le morceau, de la plume de Percy Mayfield, était déjà au répertoire de Thin Lizzy.

Wah wah tonitruante et voix juste, du bon boulot.

Une compo personnelle pour suivre, 'Reverse blues' , elle permet la mise en évidence de l'orgue et montre les intéressantes  capacités de songwriting de l'équipe.

Le côté soul réapparaît avec ' Empty Promises' de Michael Burks.

Wind cries the blues semble se complaire dans cet univers soul blues si bien interprété par des gens tels que Bobby Bland, Robert Cray, Shuggie Otis ou Buddy Guy.

Un instrumental funk  on the rocks, ' Cold as ice  '( Fred Chapellier) , précède la présentation des protagonistes qui enchaînent sur le juteux ' Nancy Lee' de Vintage Trouble.

Après avoir constaté que le puits était à sec ' Well run dry',  mais la guitare ne manquait pas de jus, c'est le ' Green eyed lover'  qui fait de l'oeil à Layla Zoe.

Paul  vient se dégourdir les jambes dans la fosse, puis rejoint les copains, car Giovanni a entamé ' Summertime' alors que l'hiver est à nos portes.

Après cette version toute personnelle du classique de Gershwin, qui, à chaque fois te renvoie des flashes de Janis, c'est Joe Bonamassa qui  vient pleurer sans honte, son ' If heartaches were nickels' est un must de son répertoire.

Avant d'être un tube monstrueux pour Joe Cocker, c'est Traffic qui jouait ' Feelin alright'.

Paul s'époumone, comme Chris Wood à l'époque,  Amandine s'égosille, le public reprend le refrain, nice tune!

Il n'y a pas que le diable, ni Judy à se déguiser, Paul se transforme en Santa Claus,  ( pas évident pour souffler dans son instrument) puis c'est parti  pour la dernière du set.

La playlist annonce ' You shaved me', cela  nous effraie, comme le morceau est amorcé en mode gospel, virant funk après un instant, on opte pour 'You saved me' sans avoir retrouvé l'auteur de ce titre.  

Logiquement, le rock classic attend son bis, le band propose ' Two parts sugar, one part lime' , un cocktail revigorant, imaginé par Vanessa Collier.

Comme Odette, Nicolas, Martine et Serge avaient encore soif, le groupe leur sert un Memphis blues ( What kind of woman is this)  poussé par une wah wah furieuse et  l'écurie étant proche, Jérémy parvient à placer un solo de basse concis et efficace.

Pour Jimi, the wind cries Mary,  à Bruxelles,  the wind cries the blues, c'est pas mal, non plus!

 

 

 

 

 

 

 

Wind Cries the Blues au Rock Classic Bar à Bruxelles, le 20 décembre 2024
Wind Cries the Blues au Rock Classic Bar à Bruxelles, le 20 décembre 2024
Wind Cries the Blues au Rock Classic Bar à Bruxelles, le 20 décembre 2024
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16 décembre 2024 1 16 /12 /décembre /2024 16:48
Judith Kiddo au Barbe, Plouha, le 14 décembre 2024

Judith Kiddo au Barbe, Plouha, le 14 décembre 2024

michel

 

Tandis que les derniers chalands se pressent face aux chalets érigés pour le second jour du marché de Noël  de Plouha, tu délaisses l'Hermine, où doit se dérouler la Méga Boum de Noël, ce n'est pas que l'envie de danser avec Sophie Marceau te faisait défaut, mais tu as très légèrement dépassé la limite d'âge autorisée ( 17 ans)  pour participer à la sauterie.

Conclusion, tu te consoles en assistant au concert de  Judith Kiddo au Barbe.

Non, Judith Williquet n'a pas décapité Holopherne, elle s'ébat dans un univers synth pop, mariant beats électro et fraîcheur printanière.

Depuis 2019, la  jeune bruxelloise abreuve   la Belgique ( et quelques podiums français)   avec son kykeon acidulé et pétillant.

Un premier full album, 'Ready to heal' a vu le jour en 2023, il était précédé d'un EP en 2022.

Depuis, Belgium's favourite synthpop queerdo, si elle ne repose pas sur de frais lauriers, n'est plus entrée dans un studio d'enregistrement.

T'as fait deux pas dans le café-concert, quand un des musiciens de Judith t'apostrophe:

Eh, t'es pas de Bruxelles...  t'avais pas prononcé un mot, ce n'était donc pas l'accent frites/mayonnaise/manneken pis, qui lui avait suggéré ce rapprochement.

Effectivement ta route et celle de Clément Marion se sont croisées quelques fois,  au sein de son groupe JoieJoieJoie ou aux côtés de Faustine Hollander et même comme musicien chez Lonely Drifter Karen.

Décidément, le monde est petit et rempli de débits de boissons! 

Clément a encore trainé avec Castus, Ada Oda, Le Colisée,  Aksak Maboul, Lomboy et quelques autres, il est impliqué dans le projet Judith Kiddo ( guitare, synthé, backings vocals)  depuis les débuts.

L'équipe est complétée par d'autres musiciens affichant un bristol imposant: à la basse et au synthé, uit Mechelen/Antwerpen: Caitlin Talbut, aussi active chez Bluai , Blond, Plush baby, quand elle ne se produit pas en one woman act. On drums: César Laloux: cité chez Ada Oda, Motalcombat, The Tellers, BRNS, Italian Boyfriend, The Archbishops..  et tête pensante du festival La Carrière à Bioul.

Et Judith, rien à dire?

Si, Kiddo est plus proche de Kidding que de  Kūdō!

Quand elle ne chante pas et ne gratte pas une guitare, on peut la voir au cinéma, ou comme danseuse chez Ultima Vez de Wim Vandekeybus. 

20:45,  devant un public restreint, faut penser aux cadeaux, à la dinde, au foie gras, au saumon, aux bulles, au Bourgogne Aligoté et aux Nuits Saint - Georges...  Judith Kiddo entame son aubade par une intro mélodieuse et flottante baptisée ' Interludix', un interlude que certains n'hésitent pas à comparer au chillout  tracks concoctés par Air ou par les fabuleux Röyksopp.

Interludix se meurt sur de tendres vocalises pour se fondre dans 'Pour quelques dollars' . Pas de fusillades intempestives, ni d'échos à Sergio Leone ou Ennio Morricone, on nous refile des billets verts synthétiques, sur beats futuristes juteux.

L'argent n'a pas d'odeur, mais ces dollars dégagent un léger parfum de  fantaisie très agréable.

Judith ramasse une guitare avant d'attaquer 'Hanky Panky' , un titre qui ne plaira pas aux machos adorant donner la fessée à leur petite amie,  mais qui nous rappelle que Madonna  a enregistré un morceau du même nom. 

Ils sont deux ( Judith et Clément)  à haleter  avant d'entrer dans le vif du sujet, pas de fessée pour nous mais une grosse claque, néanmoins.

La gestuelle de Judith et le fond sautillant,  ont inspiré un couple arrangé,  carburant au rhum, ils improvisent une danse de leur cru, plus empirique  qu'esthétique !

Toujours in English, voici 'The strong ones let it out'' un midtempo mélancolique,  proche de la dreampop, même si le propos n'est pas fleur bleue. 

L'intro Lennon/McCartney de ' Hagen' n'a aucun lien avec le  punk de Nina,  J K ( initiales pas choisies par hasard)  rend hommage à son frère Hagen Williquet, lui aussi artiste et sortant, comme toi, d'une école bruxelloise. 

Ce titre délicat  est décoré d'un solo de guitare lumineux, confectionné par Clément.

L'aérien 'Mal Barre'  nous invite à un trip céleste qui ne polluera pas l'atmosphère, ce synth pop gentiment dansant  et léger comme une bulle de savon, voit les ballerines de tout à l'heure s'essayer à une chorégraphie étudiée proche du voguing.

Le show gagne en effervescence et en effets bleep bleep avec le très dansant et irrésistible  ' Settle down'  suivi par 'Only loves me when I cry' aux touches Kylie Minogue appuyées.

Quelques effets de slide, savonneux, précèdent un virage disco beats caoutchouteux du meilleur effet.

L'électro forain 'La joie, l'espoir'  nous invite à danser dans les fleurs. Après avoir batifolé comme un papillon ou une libellule, t'as droit à une menthe à l'eau.

 Puis vient la claque magistrale, avec la reprise toute personnelle et électrique de 'Beautiful Stranger' de Madonna.

 

 Demain tu téléphones à Marc Collin pour lui proposer de reprendre ce titre avec Nouvelle Vague.

Le Barbe, on suppose que tu aimes Magritte et Delvaux , tu risques de craquer pour 'Serpent Cheval' , un titre ambitieux, mariant éléments pop et envolées psyché.

Clément à la fête, multiplie les trouvailles, Caitlin, qui a reçu la guitare de Judith, l'accompagne à la rythmique et à notre gauche, César cravache sec, tandis que dans les airs s'envole le cerf-volant à tête d'équidé et au corps reptilien.

Mon chien se nommait Pollux, il n'avait pas de frère du nom de Castor, il n'aboyait pas en grec, mais je lui dédie le titre ' Petit chien' qu'il entendra peut-être au paradis des cabots.

'Ready to heal' le titletrack de l'album démarre comme une sucrerie à l'américaine, au parfum Frankie Valli prononcé.

Comme l' affirme Judith, la musique peut guérir , donc, flanque ta collection de médocs à la poubelle ( ou ramène les chez l'apothicaire pour éviter de souiller la planète) et soigne - toi avec ses sons.

Vas-y, César, plaque-nous deux ou trois accords de guitare pour entamer la dernière du set, 'Fly away' qui combine astucieusement groove, errances oniriques et quelques éléments orientaux.



Rideau... she fades away, comme le chantait Alphaville, en nous laissant avec de jolies bulles dans la tête!

 

Judith Kiddo au Barbe, Plouha, le 14 décembre 2024
Judith Kiddo au Barbe, Plouha, le 14 décembre 2024
Judith Kiddo au Barbe, Plouha, le 14 décembre 2024
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8 décembre 2024 7 08 /12 /décembre /2024 14:19
Dear Chevreuil au Cessonnais , Saint-Brieuc, le 6 décembre 2024

Dear Chevreuil au Cessonnais , Saint-Brieuc, le 6 décembre 2024

 

NoPo

DEAR CHEVREUIL au Cessonnais de Saint-Brieuc, le 06/12/2024

Ce vendredi soir, une bonne quarantaine de personnes viennent profiter de l'atmosphère familiale du bar de Cesson. Et ses sons, il sait les distribuer avec des choix particulièrement pertinents, indie/DIY et souvent en circuit court.
Bref, tout ce qu'il faut pour prendre soin de la planète sans oublier notre moral, parfois mis à rude épreuve.

Ce soir, ni gibier, ni potence, ni chasse, le chevreuil est 'dear' et cajolé. Il nous le rendra bien!

Je ne détaille pas la set-list très proche de celle parcourue précédemment ici :
https://www.concertmonkey.be/reports/dear-chevreuil-au-bistrot-de-la-pos...

...d'autant que la session live de Radioactiv' les a aussi accueillis et c'est Michel qui s'y est collé :
https://www.concertmonkey.be/reports/dear-chevreuil-live-session-radio-a...

Je précise que la quarantaine (pas forcément l'âge) de spectateurs fait du bruit comme cent. On a bien senti que ça portait le quintet, très en forme, et content d'être là.

On a parfois vu des tables de mixage démesurées pour ce type d'endroit 'comme à la maison'. Dear Chevreuil, nous a consolé en installant une console à peine plus grande qu'une BD. Bonne idée, le son, remarquable de précision, ne sature pas nos tympans (pan dans l'oreille!), même avec des morceaux à forte ossature.

Souvent caché et pas forcément mis en avant dans la balance habituellement, Nicolas, bouche grande ouverte, cherchant son souffle, tirant la langue, et parlant la bonne, brille ce soir par son énergie et la clarté de sa métronomie. Je l'aperçois hurlant 'Casablanca' dans le vide mais le cœur plein.
Avant le démarrage, il était venu comparer son t-shirt noir, R2D2 (en canettes de bières) avec celui, à tête de mort, de mon jeune voisin, amusé.

On apprécie aussi la dentelle des 2 guitares, jouées par deux timides qui se complètent parfaitement, avec ou sans casquette 'Dear Chevreuil', Mathieu semblant nous dire 'Faites comme si je n'étais pas là!'.

Vincent, t-shirt noir Magma (il parle le kobaïen couramment nous a-t-on dit), à la basse, toujours autant investi, se trouve un peu coincé aux entournures, entre la batterie, la guitare, le clavier et le chanteur. Au prix de quelques efforts bien souples, il parvient quand même à se tordre quelque peu, headbanguer et lancer des coups de pieds de karatéka en prenant bien soin d'éviter l'avant-centre.

Avant-centre, très au point dans son chant aussi élevé et possédé, que son port de tête perché, souvent prêt piquer en arrière. Sans lâcher le micro, Mikaël se tient à carreau (comme sa chemise) et utilise un clavier avec parcimonie (qu'on ne nous a pas présenté!). Remplaçant le père Noël, il avait offert, en avant-propos, au même jeune voisin, une petite broche 'Dear Chevreuil' que ce dernier, ravi, s'était empressé de ranger dans sa banane aux trésors.

Attention, on a droit à une exclusivité à peine sortie de l'oeuf 'I'm stranded', alors ce nouveau morceau?
Un riff rouillé, claqué par la charley d'abord, puis un rythme saccadé libère les harangues du chant. La basse conduit le rebond, éraflé par la gratte, le post-punk restant dominateur même si on sent une pointe de blues teigneux. Jean-Marie, l'homme à la casquette, sautille et délivre des effets sévèrement vicieux et réverbérants sur ses cordes. Une progression superbe!

ça balance pas mal à Cesson alors le public réclame une suite et le groupe rechausse ses lunettes noires dans le texte, LE tube qui t'emporte! D'ailleurs, mon petit voisin, aux taquets, s'empresse de venir claquer la main de la casquette. Ici aussi le bar était en transes en boudant la capitale bretonne mais sans bouder son plaisir!

 

SETLIST
01-Me & me
02-Black glasses memories
03-Departure
04-I'll do it later
05-Casablanca
06-Cash
07-I'm stranded
08-Dragon's eyes
09-Sheley Mirage
10-22 Seconds
Rappel : Black glasses memories

 

 

Dear Chevreuil au Cessonnais , Saint-Brieuc, le 6 décembre 2024
Dear Chevreuil au Cessonnais , Saint-Brieuc, le 6 décembre 2024
Dear Chevreuil au Cessonnais , Saint-Brieuc, le 6 décembre 2024
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