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  • : Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
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12 décembre 2022 1 12 /12 /décembre /2022 10:34
Album - GLIZ – Mass

Album - GLIZ – Mass

 Label Youz Prod

NoPo 

 

 

 

GLIZ - Mass 2022


3 mecs du Jura s'assemblent en 2014.
1er album "Cydalima" en 2019, encensé par 'Longueurs d'ondes' et pas que..
Un Julien remplace un autre, Julien Michel a cédé sa place à la batterie et aux choeurs à Julien Huet, parfois déjà présent en live.
Les 2 survivants :
Florent Thissot s'y connait en miel et vin jaune, très bon pour le chant. Le banjo, remplace sa guitare dont il avait cassé les cordes!
Sorti d'une fanfare balkanique, Thomas Sabarly, lui, maitrise tuba, farfisa et choeurs.
Et pour le nom Florent?
 "...une « exo planète » à plusieurs années lumières avec de l’eau, s’appelait Gliz 432. J’ai trouvé que ça sonnait pas mal et l’idée qu’on pouvait faire du rock sur une autre planète nous convenait bien".
Encore un coup des extra-terrestres alors?
Parcourons donc leur galaxie!


'Not the end' contredit les Doors par sa lumière que Gliz préfère à l'obscurité.
'I hear the call of the song birds Not of the crows'
Malgré sa mélancolie, le morceau transporte au firmament.
Les cordes grattées au banjo tissent une toile sur laquelle une voix de tête grimpe tout en haut.
D'emblée, l'émotion gonfle à l'avant d'un bruit de fond indescriptible.
'This is not the end  Just another day'
Sur le refrain, le son de basse bloque une touche au clavier, une seule mais quelle note! Puis souffle le tuba recouvrant des choeurs plaintifs.
Au bout, ça gratte et la batterie s'emporte. Le clavier prend de l'ampleur, le banjo persiste et le tuba, bat le coeur bat!

'Don't hold back' La chanson suivante entame, comme une BO, avec son gimmick au clavier accrocheur qui se tait ensuite pour laisser le banjo balbutier plus loin.
Le souffle du refrain balaie tout y compris les choeurs qui montent au ciel. Les musiciens jouent en bloc-équipe et portent le chant allumé.
'Go back to the strange days Lost in the game Come on, let's go' Ce 'strange days' encore un coup des Doors?
La recherche est continue notamment la guitare-banjo, discrète, racle et place jusque quelques banderilles piquantes.
Les gifles, balancées dans la dernière ligne droite, ne laissent pas insensibles, on prend les coups, on se réveille!
Les choeurs, de plus en plus neigeux, tombent du ciel et recouvrent la mélodie d'une blancheur extrême.

"Mass" fait dans le lourd. A l'ouverture, le tuba barrit tel un éléphant.
Le passage suivant parait attendre sereinement avec des petits roulements de batterie qui explosent sur le refrain.
Oui, la sculpture prend forme dans une masse psychédélique.
Banjo saturé et clavier se mélangent en flux et reflux. Voix et choeurs s'insèrent comme des instruments.

Un orgue farfisa, aux enluminures orientales, entraine avec lui un banjo à dos de chameau.
Batterie, tuba les rejoignent dans 'Illuminations' (inspiré du voyage en fin de vie de Rimbaud) qui porte bien son nom. On traverse le désert pour des oasis dorées.
'I walk to the South Walk to the sand Walk to the sun'.
Les percussions magrébines (qraqeb) frottent le tuba et c'est le génie de la lampe qui apparait. D'autres ont essayé, cherchez sur 'Aladdin sane'.

Banjo distordu/batterie tout en ruptures entonnent un blues rock quasi 70's, presque zeppelinien s'il n'y avait pas ce tuba hallucinant.
Les paroles même jouent la simplicité 'One day mama told me One day daddy told me' en voix doublée.
'The Hunt' se balade en forêt... sauvage. Des secousses chaloupées nous traversent. Le clavier se mêle au chant pour battre les choeurs en neige.

Le banjo solitaire et la voix presque féminine parcourent 'All is fine' dans une espère de prière intimiste.
On perçoit le frottement des doigts sur les cordes comme une douleur nue. On se souvient des Violent Femmes.

'Love bot' développe l'emphase au tuba, batterie et banjo au son de guitare. Une pointe de vrai banjo, un filet synthétique et la voix encouragée par des choeurs célestes intermittents.
Le chant de Florent, habité, reste continuellement porté par le lyrisme, ici rongeur 'I love you bot, you creep in my head'
Chaque chanson comporte un passage recherché, là, un clavier élémentaire, imitant une sonnerie téléphonique, échange avec le banjo enroué et un spoken word vocodé, avant de grimper sur une perche enflammée.

Les cordes se mettent au diapason du tuba, sombre. La voix susurre aux entournures sur un rythme métronomique qui fait mal.
Sur le refrain de 'Totem', le Farfisa illumine et la voix pique par son timbre et ses cris aigus.
Un espèce de flux ramone le développement de la composition rapeuse et captivante à la fois.
Moment de folie 'Let me find you, not to kill you Just to take you in me Hey ! Ho ! On expedition ! Search for the beast now !'
Sur le clip, les explorateurs, en méhari, chassent l'animal totem de la pochette (on en reparlera).
La cadence devient fiévreuse jusqu'au délire du farfisa qui fait fissa lorsque les ouhouh des choeurs s'égarent à profusion.

Le banjo, rauque, se met au blues doorsien rappelant backdoor man ou peut-être 'Waiting for the sun ...to rise' suggéré par les paroles.
Toutefois, l'exaltation rapproche aussi l'ambiance d'Animal Triste. On se perd avec béatitude 'Behind the trees'.
Le refrain, gorgé de clavier, rebondit sur le tuba et les peaux souples. En live, Thomas souffle dans le cuivre et pianote l'orgue tout à la fois, un vrai jongleur!

'Shadow' lâche ses larmes et on dépose les armes sur un banjo triste sur fond de bribes de violon.
C'est fou comme la voix de Florent fait passer le frisson. Elle reprend force sur le refrain au clavier luxuriant.
Plus loin, on devine un steel pan dans les oreilles. Le disque se termine comme il a commencé, lumineux, dans un magnétisme cosmique.



Allumé, inventif, énergique et psychédélique, ce disque, autre et sublime, méduse.
Le décalage se créé dès la pochette qui installe une peluche perchée au milieu d'un univers d'usine métallique.
L'animal, inspiré des kukeri bulgares (voir des Joaldun ou Hartza du Pays Basque), semble imposer la force de la nature sur l'urbain.
Glissez, glissez dans le monde de Gliz, laissez vous porter par ses vagues chimériques et bucoliques!



Titres
1 Not the End 3:58
2 Don't Hold Back 4:49
3 Mass 4:15
4 Illuminations 4:03
5 The Hunt 4:09
6 All Is Fine 3:58
7 Love Bot 5:00
8 Totem 4:15
9 Behind the Trees 4:09
10 Shadow 4:40
Enregistrement et mixage Johan Collovald
Studio la Corbière (ferme du XVIIIè siècle)

 
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10 décembre 2022 6 10 /12 /décembre /2022 14:10
Album - Daniel Jea – Se taire et écouter

 Album - Daniel Jea Se taire et écouter

 Siparka/InOuïe Distribution

michel 

Daniel Jea est musicien et auteur-compositeur , sa guitare, il la promène depuis plus de vingt ans sur toutes  les scènes hexagonales. 

Il est également co-fondateur, avec sa soeur, Isabelle Jeanbrau, de la compagnie Siparka.

 Isabelle a écrit et mis en scène la pièce ' Le Déni d'Anna', Daniel en a composé la musique.

Si le théâtre a monopolisé son activité pendant un petit moment, Daniel Jea est avant-tout musicien , avant de débuter une carrière solo, il a fait partie du combo electro  Junesex, a tenu la gratte pour, e a ,  La Grande Sophie, Bill Pritchard, Saez,  Florent Marchet, comme session musician, il a travaillé pour François Hardy et Da Silva, il s'est impliqué sur scène avec Jérémie Bossone ou les  belles,  Garance et Buridane. 

Son premier album  solo 'Exilés volontaires' date de  2009, puis est venu l'EP ' D J' , suivi par ' L'Homme d'à côté' , ' A l'Instinct A l'Instant'  et ' En Suspens' et, enfin, le tout dernier album ' Se Taire et écouter', qui forme une trilogie avec les deux disques précédents.

 

Line-Up : 

  • Daniel Jea : chant, guitares, choeurs 
  • France Cartigny : synthé, percussions, choeurs 
  • Emilie Rambaud : batterie, choeurs 

tracks

 

1. Lâche
03:01
2. À deux doigts
03:17
3. Si tu
02:35
4. Bitume
02:23
5. Se taire et écouter
08:01
6. Vu d'ici
04:33
7. La rengaine
04:38
8. L'infini
05:04
 
La photo de la  pochette, d'un rouge criant ,  est signée Christophe Crénel, elle montre, en close-up, deux bouches dont on ne sait si elles vont s'embrasser ou se mordre.
 
'Lâche',   la batterie en mode casserole  attaque de manière colérique, guitare, basse et synthé répliquent, après 40 secondes, une voix féminine, presque off , débite un texte brumeux à la manière de Jacqueline Taieb, ....l'autre jour je marchais et j'ai croisé trois hommes... ouille, ça sent l'agression, et puis vient la voix de l'homme, froide,  couverte par des cris. 
Le rythme s'active, l'homme se pose les questions essentielles, ...où a -t-on appris à accepter tout ça... la lâcheté, les violences faites aux femmes, et pas que le crime d'honneur, lié à une vision patriarcale attribuée  à une autre civilisation. En France, en 2021, on dénombrait près de 186800 personnes ( plus de 80% de sexe féminin), victimes de violences conjugales, et là on ne mentionne, ni le harcèlement en rue ou dans le métro, ni les agressions sexistes dans l'espace public.
Le constat est délirant, la réalité ignoble!
'À deux doigts' respire le rock brutal, quasi garage, le chant énervé de Daniel Jea bouscule ton esprit et ton âme.
T'as beau cravacher et pester en blasphémant, la jument fougueuse s'avère indomptable, elle se cabre et  rue  à la manière de Flicka, l'héroïne équine de Mary O'Hara.
Même scénario rock enragé pour la suivante, ' Si tu'  , Émilie Rambaud, déjà pas très placide au sein du duo The Buns, frappe comme une malade, la guitare grince, fouette, cingle, ça fait très mal, et ne parlons pas du chant frénétique, qui s'achève par un hurlement atroce , deux riffs apaisés et un roulement de batterie  achèvent cette tirade athlétique.
Asphalte chaud: danger!
Tu comprendras mieux à l'écoute de 'Bitume' , il a des choses à dire Daniel Jea, et pas des histoires de bisounours , le monde va mal, il le crie bien fort, quitte à ne pas faire plaisir à certains politicards  véreux.
La guitare sonne l'alarme, les filles bombardent sans répit et assurent des choeurs pas chrétiens. Une solution après trois écoutes successives de ' bitume': se taper une bonne biture!
Un premier moment calme apparaît avec le titletrack 'Se taire et écouter ',  un peu plus de huit minutes, pendant laquelle la guitare prend des intonations Peter Green tandis qu'un choeur nous la joue cha ba da ba da, évoquant immanquablement ' Un homme et une femme'.
Retour aux riffs meurtriers avec ' Vu d'ici' , une plage où la voix de l'artiste semble apaisée, tout comme les backings soyeux de ses copines.
A -t-il pris du recul pour mieux observer la misère humaine,... vu d'ici, des gens perdus, du désespoir sur ces visages...
Et au moment de l'enregistrement il n'était pas question de crise de l'énergie, de délestage ( il est con, ce terme) ou d'inflation galopante.
Quoi, la SNCF?
 D'accord c'était déjà la galère , et puis, il  y en a un qui nous fait rire ( jaune): Jean-Pierre Farandou, le PDG, qui dit  refuser de réduire cet hiver l’offre de transport et de ralentir les trains pour économiser l’énergie. Il s’engage également à limiter l’impact sur les prix des usagers l’an prochain.
Qui va le croire?
Quel est ton salaire mensuel, J P?
' La rengaine'  porte bien son nom, un midtempo qui gonfle au fur et à mesure avant d'entendre une guitare, bourrée d'effets larsens,  s'étioler sur fond obsédant, rythmé par un tambour itératif.
 L'album prend fin en mode  spoken-word  avec ' L'infini',   aux  riffs de guitare secs, évoquant ' Oh Well' (part 2) de Fleetwood Mac. 
C'est une évidence, Daniel Jea se classe parmi les guitaristes les plus brillants évoluant dans le paysage rock français actuel.
 
 
La release party du nouvel album s'est déroulée le 25 novembre à Paris, on espère une tournée plus conséquente en 2023, en attendant  on veut  bien se taire et  rester à l'écoute de toutes les annonces de concerts à venir!
 
 
 
 
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6 décembre 2022 2 06 /12 /décembre /2022 15:10
Olor - Session live Radio Activ’ à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc , le 1 décembre 2022
Olor - Session live Radio Activ’ à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc , le 1 décembre 2022
 
NoPo
 
OLOR - SESSION LIVE Radio Activ' à Bonjour Minuit jeudi 1er Décembre 2022
 
L'ambiance du club de Bonjour Minuit, comme à la maison, annonce toujours un début de soirée cool et plutôt feutré cette fois. Un vrai plaisir!
Il est l'or, Monseignor, c'est OLOR, pas la folie des grandeurs juste un duo à la musique délicate et soignée.
Le duo prend forme en 2017, pendant leurs études musicales à Tours. Puis ils décident d'aller faire un tour plus à l'Ouest, après un premier EP en 2018.
 
Agathe Henry et Simon Bouladoux, s'installent vers l'Hôpital-Camfrout (dans le 29) pour soigner les âmes car c'est bien de ça dont il s'agit, un monde apaisant, spirituel et onirique.
Leur nouvel EP “perce-neige” obtient son autorisation de mise sur le marché il y a un mois.
Sur scène, 2 claviers et une boite à rythmes en cadeau de Noël pour Simon et Agathe a le droit à une belle guitare et un micro où s'engouffre sa voix.
 
On commence par 2 titres extraits du nouvel EP.
'Eaux vives' s'écoule doucement, les gouttes perlent, le chant caresse les pierres suintantes perdues dans le ruisseau.
On perçoit son flux quasi perpétuel. Le clavier et percussions offrent des sonorités électros, la guitare explorant par instants les fonds humides.
Simon veut du Juno? Le piano, égrené, se mêle au doux toucher des cordes qui secoue légèrement les clochettes de 'Perce-neige'.
Une rythmique sourde accompagne discrètement le déroulement. 'Tu voudrais que ce soit facile', non leur musique, ça ne l'est pas!
Ce qui me frappe d'emblée, ce sont les doigts agiles de Simon qui courent sur les touches et aussi la voix claire et pleine de modulation d'Agathe.
Agathe demande si on a commencé le calendrier de l'Avent. Eux non, ils en mangent trop... du chocolat!
Y'a une solution radicale... Pas de bras pas de chocolats!!
 
Le débit des paroles sur le rythme de 'Vanité' se remarque instantanément. Les percussions craquent tel des allumettes sur des coups plus lourds.
Le piano prend l'espace et la voix le temps.
 
'Belle de nuit' parle d'une femme qui refuse les avances d'un homme. Encore le nom d'une fleur comme 'Perce-neige'.
Piano d'abord sombre et majestueux puis il part en léger trot. 'Je n'ai besoin de rien, juste de ce jardin', les paroles poétiques partagent les harmoniques.
Pendant les sessions Live, on n'avait pas encore eu droit à ce qui va suivre . Le conte est bon!
Il dure un moment, comme suspendu et paralysant, on n'ose pas bouger le petit doigt ni frétiller des oreilles.
On atteint nos limites culturelles, l'autrice de 'Femmes qui courent avec les loups', l'américaine Clarissa Pinkola Estés nous étant inconnue!
Après un faux départ et fou rire d'Agathe, 'Feu ardent' enchaine des percussions électros comme un crépitement.
On sent la flamme dans l'interprétation, le clavier rougeoyant sous les doigts de Simon et le débit vocal augmentant la tension 'J'ad-dore le feu ardent', moi aussi!
 
Une femme serpent abandonne 'La mue', on aimerait faire de même avec nos casseroles!
Les percussions surprennent toujours autant par leur aspect aussi délicat que tonique.
Le piano avait laissé la première place au chant mais jaloux, il s'exprime de plus belle. 'Tu t'élances et tu t'élances et tu t'élances et tu t'élances...'.
 
Simon annonce 'Sang d'encre', le sang du poulpe?
La cadence marque solennellement et simplement en entrée puis bientôt plus souplement.
Simon effleure (ils aiment ça les fleurs!) les touches... un beau chant magnifie les paroles.
 
Quelqu'un tombe 'Dans les douves' qui pourraient être sa tombe. Il faut se libérer d'un lourd secret pour s'en sortir.
Pluie fine, au piano, qui remplit les douves, lentement. Vocaux gracieux : 'Personne ne te voit ah ah ah dans la douve dans la dou ou ou ve'.
La douve t'envoute! Titre pas encore sorti (de la douve ?).
 
Marcus cède sa place à Marine pour la longue interview pleine de questions avides de réponses.
On reparcourt le CV. Les musiciens expliquent leur formation allégée en showcase ce soir et décrivent leur matériel.
Ils jouent parfois en formation plus étayée face à face au synthé. Bonne nouvelle, le duo prétend à la sélection pour le Printemps de Bourges.
 
Au redémarrage, le matériel reste aphone, moteur noyé? Non, c'était une petite blague de David qui corrige rapidement.
Le clavier exprime une plainte que la rythmique forte vient contrebalancer. Les vocaux dansent sur l'ondulation des 'Lunaisons', extrait du nouvel EP.
Les couches de synthé bouillonnent. Au bout, la voix de tête s'échappe en vocalises.
 
La setlist anticipait d'autres titres, Olor en avait encore bien d'autres sous le sabot...
 
'Tempus fugit' pleure l'horloge! Quel moment bucolique et magnétique tac tic tac...
On va pouvoir reprendre une activité normale qui pourrait, peut-être, nous sembler si fade.
 
SETLIST
01-Eaux-vives
02-Perce-neige
03-Vanité
04-Peine de nuit
05-Conte + Feu ardent
06-La mue
07-Sang d'encre
08-Dans les douves
09-Les lunaisons
   
   
 
Olor - Session live Radio Activ’ à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc , le 1 décembre 2022
Olor - Session live Radio Activ’ à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc , le 1 décembre 2022
Olor - Session live Radio Activ’ à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc , le 1 décembre 2022
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5 décembre 2022 1 05 /12 /décembre /2022 13:47
Hayden Besswood au Barbe, Plouha, le 3 décembre 2022

 Hayden Besswood au Barbe, Plouha, le 3 décembre 2022

 

NoPo - photos Noëlle

 

 HAYDEN BESSWOOD au Barbe de Plouha - 03/12/2022


Ça faisait un moment qu'on avait envie d'aller au Barbe (pas encore chez le coiffeur!). Ce n'est pas rasoir avait-on entendu, à juste titre...
Sa programmation impressionne par la qualité des musiciens et la fréquence des concerts pour cette petite ville de Plouha déjà connue pour ses jeudis en été!
Cependant, sa réputation repose plus sur la beauté de sa côte et ses falaises que son estaminet pileux, repris récemment par Yann le barbu.
Et si c'est pas la barbe entière, Deluxe l'avait prédit : 'moustache gracias', elles poussent sous notre nez, n'est-ce pas Hayden Besswood?

Revenons aux moutons qui ne sont pas sur l'eau mais dans l'enclos! Le groupe, déjà installé dans la place, règle ses balances lorsque nous arrivons (et ce n'est pas pour peser l'auditoire).
L'endroit, petit mais chaleureux, nous incite à faire comme chez nous. Dont acte, bière, cacahuètes et petit encas pour toute l'équipe, nous sommes 4, bien lourds, bientôt rejoints par le scribe bruxellois Michel.
J'en suis fort aise! Par chance, une table nous tend les bras et dans les meilleures conditions, nous remarquons d'emblée que le son permet distinguer tous les instruments et les voix... essentielles.

Les artistes viennent de Nantes mais ne sortent pas de ses prisons bien connues (lann dibidoubi dann).
Hayden Besswood correspond au 'surnom' de Quentin, chanteur, guitariste et compositeur.

L'intro ressemble à une jam improvisée mais bien visé quand même!

'Déjà vu' commence lascivement sous un soleil californien, ça tombe bien ça caillait dehors. Retour vers le futur des Turtles ou Monkees (le monkey opine!).
On aimerait se prélasser mais les chaises longues sont remisées dans le cellier. La mélodie subtile réchauffe le corps.
Paul joue un son vintage Farfisa millésimé à l'orgue Philicorda, pendant que roule la basse d'Aubin, un délice, un "delicatessen"!
Quentin, au délicat chant, se laisse porter par le fourmillement rythmique produit par Antoine à la batterie et shaker collé à la baguette.  

'Honestly' un peu plus marqué rythmiquement, nous emmène en balade sous les bulles du synthé Roland.
Gros débat à notre table, le triangle doucement giflé par Paul il est isocèle ou rectangle?
En tous cas leur musique se dessine carrée mais avec des angles arrondis.
Quentin caresse les cordes de sa guitare en lâchant quelques cris plaintifs.

Le départ de 'Libido sciendi' me ramène des effluves de Parcels avec sa cadence groovy et sa basse dodue.
Le synthé, guilleret, répond, avec malice, aux appels de la guitare. La batterie s'embrase et la composition monte au paradis.
Le morceau zigzague dans des méandres de nuages où l'on se perd avec délectation.
Il en retombe sur un pas de course et un enchantement de long développement progressif chiadé puis s'achève sur des choeurs aériens. Juste époustouflant!  

'Things Get Really Slow' émerge de bulles de synthé. Hauts sont les vocaux poussés par des percussions secouées. Le synthé trépigne sous les roulements de batterie.
Les musiciens facétieux n'arrêtent pas de nous piéger avec leurs fausses fins et on ne sait pas où applaudir (c'est exprès, il parait!).
Où est la fin de cette chanson et le départ de 'Time will tell'? Il faudrait la photo-finish pour départager certains titres même avec la setlist.

'Wasting time inside' plane, un ange passe. La compo pop-indie déroule avec discrétion son léger spleen.
Les amis se regardent, sourient, échangent leurs ondes (pas les micros), partageant le même plaisir.

'Fold the corner' pour corner la page d'un livre, s'exécute tout en douceur.

Un morceau avec des petites voix qui se répondent et se mêlent. Michel me souffle : Zappa with Flo and Eddie... mais c'est bien sûr!
'Colors and vows', le truc sautillant, saccadé, tout en stop and go emporte tout sur son passage et nous avec.
L'orgue de foire, joyeux, rappelle une certaine époque insouciante. Pourtant, le titre s'achève avec des voix plus perturbées.

Le public reste bouche bée et les musiciens, surpris, le remarquent. Un silence attend avidement la suite...

'But you anymore' ressemble à une chanson d'amour.

'Spin out' me fait penser à la magie de Forever Pavot '(découvert au Binic Folk Blues). La basse dodue rebondit sur les peaux de la batterie frappée avec légèreté.
Les claviers planent ou tintinnabulent. Quentin chante avec naturel et monte ses vocalises dans les aigus et les choeurs, qui l'aiment, le suivent. 'We're just dreaming'

Un quidam, ayant apprécié, déplore le son un peu faible de la guitare. Pas faux, mais nous pensons que ce choix est délibéré pour un effet toilé...

Quentin monte le son (y'en a qui le coupent!) et se lance, seul, dans une chanson touchante au picking frisant le country 'And she's gone'... pas nous!
Paul s'allonge dans son coin et les potes écoutent religieusement.

'Sail away' voit revenir les friends pour un final majestueux.


Les applaudissements nourris, contrairement aux musiciens qui doivent avoir faim, confirment le plaisir des spectateurs.
Les sourires fleurissent partout et certains décident d'exprimer leur bonne appréciation auprès des nantais heureux.
D'autres concerts à l'horizon : les bars en trans Ty anna à Rennes, le VIP Saint-Nazaire... l'album, lui, sortira en Mars 2023.
On reste branchés à l'écoute merci les gars, on va pouvoir rentrer sous les étoiles!



SETLIST
1-Intro
2-Déjà vu
3-Honestly
4-Libido sciendi
5-Time will tell
6-Wasting time inside
7-Fold the corner
8-Interlude
9-But not you anymore
10-Colors and vows
11-Spin out

Rappel
12-And she's gone
13-Sail away

Hayden Besswood au Barbe, Plouha, le 3 décembre 2022
Hayden Besswood au Barbe, Plouha, le 3 décembre 2022
Hayden Besswood au Barbe, Plouha, le 3 décembre 2022
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4 décembre 2022 7 04 /12 /décembre /2022 16:10
Tchewsky & Wood et Kalika à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc , le 2 décembre 2022

Tchewsky & Wood et Kalika à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc , le 2 décembre 2022

 

michel

Le Club de Bonjour Minuit:  nous avons rendez-vous ce soir avec Kalika et Tchewsky & Wood ! La soirée est complète, il n'y aura pas de billetterie sur place.

Les déçus auront été nombreux, à l'instar d'une jeune fille s'exprimant en ces termes ..Merde, j'ai pas pris ma place...

Et pourtant, c'était prévisible, Kalika fait le buzz, déjà sur la scène B d' Art Rock , en juillet dernier, elle avait mis Saint-Brieuc à genoux, l'enthousiasme débordant du  public de ce soir, ( très) jeune et adulte, ne fait que confirmer la fulgurante ascension de Miss Trash.

 

Mais pour toi la révélation de la soirée aura été  Tchewsky & Wood!

Le trio d'Ille-et-Vilaine a littéralement enflammé une salle qui ne s'était pas déplacée pour eux.

Deux garçons,   Gaël Desbois, originaire du Morbihan, à la batterie (  Miossec, Dominic Sonic, Laetitia Shériff, Santa Cruz sont quelques artistes à avoir utilisé ses talents, il a aussi fait partie de Mobiil,  Del Cielo, Josef ou  Volgograd ) et  Maxime Poubanne ( Around Us, Standby, Airfield, We Are Van Peebles) à la basse, à la guitare, au synthé, plus  une ( grande) fille: Marina Keltchewsky ( chanteuse et comédienne, elle a joué du Shakespeare, du Pirandello, du Elsa Solal, du Eschyle...) ), au parcours nomade:  Yougoslavie,  Maroc,  Russie (d'où lui vient son nom) ), France et Argentine...

Naissance en  formule trio  en 2017/2018,  un EP ' Chapter One' en 2018, suivi par l'album ' Live Bullet Song' ( 2019) et puis par  ' Silent Partners' paru au printemps 2022.

21:00, Gaël et Maxime sont les premiers à se présenter, suivis de près par Marina, très élégante dans un ensemble noir.

' Blind Cassandra' ouvre les débats, la voix est grave, magnétique, la diction précise et précieuse, le fond sonore flirte avec la cold wave, le post punk, avec quelques vagues  reflets de  trip hop.

Cassandre, blasée et à la beauté glacée, est la  créature  with no music in her soul,  born with constant anger, born to steal your lover..., bref,  la femme fatale, inabordable.

Déjà quelques mâles dans l'assemblée sont éblouis, ils ne vont pas se calmer avec la suivante, chantée/narrée  en langue slave ' Ya Radilas'.  Le message se fait véhément, la gestuelle théâtrale.  Le charisme dégagé par  Marina Keltchewsky, associé au jeu de basse charnel,  très Gang of Four de  Maxime avec en arrière-plan des backing vocals samplés, transforment le titre en dance track hypnotique, proche de la trance music confectionnée par des gens tels que Tuxedomoon ou Cabaret Voltaire. 

Deux titres seulement et déjà t'es fan.

L'obsédant 'Pier 28' va s'immiscer insidieusement dans ton cerveau , ton corps ne lui obéit plus, il s'ébranle à la manière d'un robot  dépouillé d'intellect, tandis que ton crâne se secoue d'avant en arrière en suivant  la cadence infernale.

Marina introduit' Love, she said'  en français avant que son chant envoûtant,  greffé sur un fond electro addictif,  nous invite à  tournoyer comme une toupie détraquée.

Il y a un petit côté  Chelsea Wolfe dans l'approche de la chanteuse d'origine russe.

' Virus Hunter'  vient à point nommé pour supprimer tous les ransomwares squattant ton encéphale, les spirales sonores font le boulot, Marina passe le vacuum-cleaner et c'est l'esprit vidé que tu encaisses le saccadé ' Housewife' qui te fait penser au côté neurasthénique de Lebanon Hanover.

' Lion' ( in a sovjet zoo) est entamé par une longue intro aux drums et synthé, avant que  la panthère ne sorte de sa cage , le drumming se fait tribal, le lion tourne comme un fou dans sa prison, bizarrement la guitare prend des accents surf, tandis que Marina d'une voix blanche, un comble pour un combo  dark wave, expose son propos biblique, présentant de très légères connotations Bob Marley, on aurait pu avancer Henri Salvador  ou Zoo ( tu sais ceux qui ont pondu 'Hard times, good times'), on n' a pas osé.

Direction une boîte  new wave à Moscou pour danser sur  'Vmeste S Taboï '.

Tu dis pas d'electro/new, cold, dark wave au Kremlin, t'as tort , écoute Blablarism.

Pardon, ah, merde, elle vient de Kiev, erreur fatale!

Il en reste une avant de céder la place à Kalika, 'Miss Lala' débute par un chant serein, mais très vite la machinerie s'emballe et Anna Olga Albertina Brown, miss Lala, l'acrobate, ose les figures les plus audacieuses. 

Tous pris dans ce tourbillon on ne peut pas croire que le cirque va quitter la place, un bis s'impose.

Ils optent pour un titre des débuts aux accents industriels,  'Nié Platchtyé / Не плачьте', chanté de manière expressive en russe et en anglais ( traduction du morceau:  don't cry for me).

Eva Perron n'a versé aucune larme!

Fin d'un show incandescent! 

La foule de plus en plus dense et impatiente se presse face à la scène, une givrée se met à brailler, Kalika, Kalika,  imitée par deux ou trois guenons qui connaissent les moutons de Panurge.

Une bande annonciatrice précède l'arrivée de l' homme à tout faire, pas surgelé, Balthazar Picard ( guitare, machines, percussions, synthé, quand il ne se transforme pas en ballerine), il est suivi par Kalika, armée de fusils à eau, 3€ chez Action, elle est scintillante dans sa veste en peau de lapin bio.

T'as le look coco, merci Laroche Valmont: maquillage tape à l'oeil, mini-jupe noire, décorée de crucifix enchainés, bottes noires à hauteur de rotules, mèches décolorées, franges rebelles... elle en jette la jeune dame.

Jean-Paul Gaultier, collé dans ton dos, a lâché un Wouah admiratif!

Mais d'où elle sort, questionne Yvonne, obligée d'accompagner sa fille à Bonjour Minuit alors qu'elle voulait assister au showcase de Guedal Tejaz.

Ben, madame Yvonne, Mia Rosello, native du Gard, 23 ans à peine, s'est retrouvée finaliste de La Nouvelle Star en 2016. Ce n'était que le début d'une carrière fulgurante, après avoir appris le métier du côté de Nancy, puis de Paris ( cours de jazz) , elle fait équipe avec Balthazar et sort une série de singles accrocheurs, à la fois taillés pour le dancefloor et porteurs d'un message touchant la jeunesse.

Sur scène, elle multiplie les premières parties et fait déjà sensation.

Mars 2022, Sara-la-Kali lâche un premier mini-album, 'Latcho Drom' , qui cartonne de Menton à Hondschoote, tu vois, Yvonne, la raison de cet engouement juvénile qui,  par contagion, a atteint des individus plus âgés. 

Après une intro techno, le duo embraye sur le sautillant et punky  ' Kalika Gang' avant de proposer un premier tube, le banger  'Olala'.

La badass girl nous balance donc un techno track irrésistible,  au background vaguement oriental, et au propos féministe.

Il est question de sexe, mais c'est madame qui mène les ébats... Bébé, ça  te dirait de faire un tour?
De faire l'amour à en êtrе sourd
Oui j'y pense un peu tous lеs jours..

Comme sur le disque, ' Toujours les autres' succède à 'Olala',  auto-dérision pour enterrer ses complexes,  Kalika peut se montrer plus fragile.

Puis vient la bombe ' Chaudasse', quelle nous demande de chanter avec elle, tandis que toute la salle brame Chaudasse, sauf la petite Corinne, cinq ans ( maman, c'est quoi show d'as) , tu fais le malin en chantant chaud Dassin,.

Sinon, c'est de la bombe, ce truc!

Exit la petite veste, désormais elle arbore une tenue sportive, brassière de fitness.

C'est parti pour un oriental techno démoniaque et tourbillonnant , ' Le Diable' , au  final  lyrique, pour nous prouver qu'elle maîtrise sa voix à la perfection.

L'attirail techno est au repos, avec ' Dinosaure' elle nous offre une mignonne ballade guitare/voix.

Un bref répit avant le fulgurant 'L'été est mort' et ses beats énormes.

Jump, jump, jump, Saint- Brieuc  bondit, rebondit, s'envole, retouche le sol puis repart de plus belle, soudain, un break, Kalika et Balthazar entament une chorégraphie étudiée qui a donné l'idée à Camille  Combal, 45 00 € mensuels, de les signer pour Danse avec les Stars.

En pensant à  Tony Gatlif, voici l'hystérique ' Latcho Drom', une bouteille de rhum à portée de main et un clin d'oeil à Sabine Paturel  pour le coup du chocolat.

Et pour Camille, allez, allez,  allez, une séquence tribale initiée par le factotum, Balthazar.

Elle peut être un brin jalouse, Miss Kalika, elle le confirme en chantant  ' C'est chelou..' la façon qu'elle a de te regarder, je vais la frapper, cette gonze!

Dans l'assistance, la givrée de tout à l'heure, a changé de cible, elle a dans l'idée de faire la cour à Balthazar, lui hurle des mots d'amour et lui confie son numéro de portable.

Non, désolé, pas pu noter les chiffres, il devait y avoir un zéro et un six , et puis j'ai bien vu que Kalika la fusillait de ses beaux yeux.

 Elle chante' Tu fais la gueule'  d'une voix faussement naïve,  ... je me sens nulle dès je suis nue... pour enchaîner sur l'effervescent   ' La dispute' ( attention chers parents, explicit lyrics) qui engendre une seconde séquence de trampoline géant  tandis que le stroboscope envoie des flashes lumineux à rendre la vue à tous les aveugles.

Voilà, c'est la dernière, non, on ne peut pas vous jouer ' Les glaçons'  sans Yelle, désolé, ce sera ' Réveille- toi' et son danse interlude final.

Pas de bis au programme, Balthazar n'a rien prévu.

 

Il reste trois dates pour la voir à l'oeuvre en 2002: Fontenay - sous- Bois (  le Festival Les Aventurier·e·s) , Nyon  en Suisse ( l'Usine à Gaz) et Saint-Martin-d'Hères pour une organisation Retour de Scène!

 

Tchewsky & Wood et Kalika à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc , le 2 décembre 2022
Tchewsky & Wood et Kalika à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc , le 2 décembre 2022
Tchewsky & Wood et Kalika à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc , le 2 décembre 2022
Tchewsky & Wood et Kalika à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc , le 2 décembre 2022
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2 décembre 2022 5 02 /12 /décembre /2022 14:16
Album - JP Den Tex – The Starlight Adventure

Album - JP Den TexThe Starlight Adventure

 Label - Comme Les Chansons

michel 

Janvier 2012, Toogenblik, Haren, JP Den Tex,  un concert organisé par feu Luc Gheldof!

Douze déjà, que tu n'as plus rien entendu du  zwervende singer/songwriter, Jan Piet den Tex, geboren in Arnhem,  un jour d'hiver, en 1950,  où le thermomètre est monté jusqu'à 9°C.

Si le premier album sous son sigle ( Heartbeat) sort en 1980, ce fils du peintre et artiste graphiste Kees den Tex,  était déjà actif dans le milieu roots ( le mot n'était guère utilisé à l'époque) made in Holland depuis le début des seventies, il a fait partie du groupe Tortilla ( tout comme son frangin Emile Den Tex), de Turquoise ( dans lequel on retrouvait une autre star , aujourd'hui défunte, Thé Lau), de The Original City Machine, un projet d'Emile, et  tout comme Herman Brood, JP a pendant un moment joué avec Vitesse, un groupe fondé par  Herman Van Boeyen qui a tenu les baguettes chez quelques pointures pop rock néerlandaises: Tee Set, Supersister, Livin' Blues e.a.

En 2022, la discographie du troubadour, au visage buriné et éternellement coiffé de son petit bonnet de laine, se chiffre à près de 20 unités, son dernier né a été baptisé The Starlight Adventure.

Il contient dix plages à écouter sous la voûte céleste par une nuit claire et constellée d'étoiles. 

1. Stendhal Sonata
03:19
2. Dancer in the Dark
03:56
3. Stendhal Syndrome
03:52
4. If Time Is All It Takes
04:30
5. Like a Twig in the Wind
03:27
6. If I Were a Painter
04:38
7. Pickin' up the Pieces
02:55
8. Milan
03:22
9. A Sudden Shift in Mood
03:47
10. Someday (I'll Be Strong)
02:57
 

 

The 10 songs of  ‘The Starlight Adventure’ were composed by JP Den Tex and pianist/producer Rob van Donselaar

JP: vocals, some acoustic guitar

 Rob van Donselaar: piano, Hammond , Fender Rhodes, harmony vocals, percussion

Martijn Van Agt: guitars

Maarten Van Damme: guitars

Hein Offermans: bass, double bass

Martijn Bosman: drums

Denise van Donselaar: harmony vocals,lead vc on A Sudden Shift in Mood

Marius Bos; accordion

 Asia Czaj and Ewelina Krysiak : violin

Ekaterina Degtiarev: viola

Stanislav Degtyarev: cello

Bart Wagemakers: string arrangements, percussion

 

Pochette sombre: un clair de lune laisse entrevoir un paysage montagneux à l'arrière - plan, un piano à queue trône à l'avant - plan, pour justifier le titre de l'album, quelques étoiles sont visibles à gauche d'un sommet aride.

 

Il s'agit d'un concept album, toutes les pistes sont liées à un thème: le syndrome de Stendhal.

Comme une de tes connaissances a suivi quelques leçons, par internet, données par  Burrhus Frederic Skinner, il a daigné lever un coin du voile: "Stendhal lors d'une visite à la basilique Santa Croce de  Florence, passe par un état à mi-chemin entre l’extase esthétique et une transe mystique, au contact direct des grands artistes qui ont contribué à donner son âme au lieu."

En d'autres termes et en résumé:  l'art peut détériorer les sens, Henri Beyle l'a appris à ses dépens, ce qui ne l'a pas empêché, plus tard, d'inspirer une certaine Jeanne Mas.

Il y a toute une histoire derrière  'Stendhal Sonata', il y a une trentaine d'années, Jan Piet lors d'un voyage en Lombardie, fait la connaissance d'un certain Jim Molineaux, un aventurier admirateur de Stendhal, qui comme lui ne jure que par la culture européenne, italienne de préférence, le monsieur ( a- t-il réellement  existé?) décide de monter un spectacle itinérant nommé 'The Starlight Adventure',  basé sur l'oeuvre de l'écrivain chérissant  les aventures romanesques.

 Lord Jim ( merci Joseph Conrad) compte sur le singer/songwriter néerlandais pour composer l'introduction de son vaudeville, il faudra attendre 30 ans pour que  la ' Stendhal Sonata' voit le jour.

A la manière de Procol Harum, époque 'Grand Hotel', cette sonate repose à la fois sur le jeu d'orgue et de piano majestueux de Rob van Donselaar et la voix lasse du crooner de Arnhem,

Des percussions discrètes complètent le tableau.

Tu veux d'autres parallèles: Marc Cohn, Jackson Browne, Bruce Hornsby, Peter Cetera....

Avec ' Dancer in the Dark', JP propose une seconde piano ballad dégoulinant de nostalgie.

Ici l'instrumentation est plus riche, si le piano est toujours bien présent, les guitares et les choeurs  habillent élégamment cette valse,  qui te fait plus penser aux ballerines de Degas qu'aux paysages d' Ippolito Caffi ou aux  toiles solennelles de  Giuseppe Diotti.

Ton esprit tend à rapprocher le timbre serein de JP à celui de   Gordon Lightfoot, auteur de l'épatant  ' Sundown'. 

'Stendhal Syndrome'  raconte une errance dans les musées et palais florentins, puis une promenade sur le Ponte Vecchio  en compagnie  du   romancier/essayiste, féru de Lord Byron,  l'escapade peut conduire au fameux syndrome .   ...your hands begin to tremble, your head is spinning round... . 

Une nouvelle fois l'apport de  Rob van Donselaar est primordial, la slide  de Martijn Van Agt venant toutefois  égratigner,  à bon escient ,  le tapis, moelleux, confectionné par le piano-forte et l'orgue.   

Une chanson d'amour se doit d'être drapée de strates de violons, c'est le cas pour 'If Time Is All It Takes' , même si le chanteur confesse ...I know  true love isn't for me..,

... I know the outcome from the start, I will lose again and  play that blues again...  mais rien ne t'empêchera d'aimer encore!
Lucidité, résignation, OK, mais le jeu de l'amour est un éternel recommencement.
 
L'accordéon Tex Mex de  ‘Like a Twig in the Wind’ plaira aux fans de Ry Cooder et de Flaco Jiménez. Des Alpes jusqu'à Moscou, les brindilles voltigent au gré des vents, et puis il y a eu toi,  je suis tombé amoureux, too bad, ce fut Waterloo.
Il a de l'imagination, Jan Piet , et son éclectisme fait plaisir à entendre, avec ' Twig in the Wind' il est en lice pour les  Tejano Music Awards.
Pensait-il à  Joan Miró pour' If I were a painter', le Catalan, à un moment donné, lui  aussi voyait tout en bleu.
Une nouvelle fois  la mélancolie dégouline à grands flots, c'est Verlaine qui écrivait ...  Il pleure dans mon coeur comme il pleut sur la ville .
 Quelle est cette langueur qui pénètre mon coeur ?...
On retrouve cet état d'esprit dans la voix éreintée du poète et aussi dans l'orchestration sensible du morceau: piano, guitare acoustique, backings murmurés  et cordes doivent créer un climat propice aux propos embruinés du narrateur.
Tu ne trouveras aucune concordance entre le 'Pickin' up the Pieces' de JP den Tex et ' Pick up the Pieces' d'Average White Band.
 Il n'est pas question de funk mais de swamp music, sentant bon Lafayette ou Baton Rouge.
OK, ce n'est pas du Lynyrd Skynyrd, mais ça sent fort le bayou et quand il chantonne...laissez les mauvais temps rouler... tu sais que Zachary Richard est dans le coin.
La ville de la valse?
Vienne?
Pas pour JP, et oublie Paris, même si le morceau évoque ' Where do you go to my lovely' de Peter Starstedt,   c'est à 'Milan' qu'il nous invite à tourner en mesure.
 Pas trop vite Matilda, concentre- toi, suis les mouvements de l'accordéon, du piano et des violons. 
Le rossignol d'Arnhem y va d'un refrain en français, d'un autre en allemand,  pour terminer par quelques bribes d'italien.
Immer noch Wehmut, Denise van Donselaar et JP den Tex se partagent les vocaux sur  la ballade sentimentale   'A Sudden Shift in Mood'  et c'est avec 'Someday (I'll Be Strong)', toujours dominé par le jeu quasi liturgique de  Rob van Donselaar que s'achève le voyage, largement autobiographique, proposé par un auteur au sommet de son art.
 
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29 novembre 2022 2 29 /11 /novembre /2022 15:59
EP Joulie Fox - 'Love is a Blessing'

 EP Joulie Fox - 'Love is a Blessing'

NoPo

 

JOULIE FOX Love is a blessing EP 2022

Tout commence par le duo Chilè, vraiment chilled, composé de Joulie Fox et du producteur Damien Ricaud.
L'expression 'Wild heart', solo single de 2017 par la polonaise installée en Angleterre, définit peut-être sa personnalité et sa résilience.
Son premier EP vient de sortir avec 5 titres relatant 5 histoires d'amour malsaines et pourtant elle y croit encore puisqu'elle l'intitule 'Love is a blessing'.

La jolie photo de la jolie Joulie sur la couverture annonce la couleur, vive.
La tête de la jeune femme, cheveux blonds tirés et tressés en un espèce de signe de l'infini, possède une prestance, confirmée par des yeux et une bouche très maquillés sombrement.
La peau est lisse et nette, le regard assuré. 'LOVE is a blessing' reprend la couleur de la crinière. Son nom se couche discrètement mais dans une police alambiquée noire en bas à gauche.

Tracklisting
1.Fever 03:26
2.Bring Me 02:45
3.Running 02:57
4.1985 03:36
5.Someone Else's Name 03:49
Music: Joulie Fox & James Yuill
Mix: Rafał Smoleń
Master: Michael Scherchen

Partie sur des bases élevées avec son premier groupe et remarquée par la critique, Joulie enchaine sur un envoi qui devrait faire mouche commercialement.


'Fever' fait monter la fièvre, sûr! Les claviers accompagnent un rythme électro robotique qui ne dévie pas d'un iota.
La chanteuse montre sa voix solide, engagée et ample.
Des handclaps électroniques soutiennent la cadence et les claviers se diversifient et prennent un souffle épique sur le refrain.
L'histoire inverse la légèreté dansante du morceau :
'I knew loving you is a pact with the devil
Then we started falling deeper into the hell'
Sur le clip, sorte de road-movie macabre, l'artiste femme fatale (aux verres de lunettes rouge sang), se venge d'un ex et finit par aller, en voiture, l'enterrer dans la campagne au son de son autre titre 'Running' défilant sur l'auto-radio.
Comme chantait Thiefaine : 'ça va cartonner!'

'Bring me' tout aussi clinquante et chatoyante me rappelle les grandes heures de Madonna jusqu'à son timbre de voix.
Le démarrage se fait quasi a capella (à plusieurs reprises tout au long du titre) puis un gros beat fait éclater les effets de synthé parfois giflé, parfois soufflé, parfois en gimmick et parfois tout ensemble.
Sur le film soigné, inspiré par Matrix, l'image s'apparente, un peu, à un jeu vidéo où le personnage reste sous-contrôle (thème du texte traitant d'une dépendance toxique). Hit Hit Hit!   

Le clip de 'Running' défile dans des paysages sauvages de rase montagne. La balade folk, qui s'y promène, comme une âme perdue cherchant l'amour, vous ensorcèle.  
Le piano rythmé se mêle aux claviers luxuriants parfois déchirants et parcourus d'un éclair de guitare, le tout diffusant une mélancolie profonde (aux airs de Kitty Coen  see concert monkey )
La voix basse, fascinante, au long des couplets s'envole sur le refrain, enveloppée par des choeurs qui se prolongent ensuite.
Une composition sobre mais totalement captivante.

'1985', un an de plus que le '1984' futuriste de Bowie en 1974.
L'ambiance coïncide plutôt avec l'éclosion de Madonna sur l'album 'Like a virgin' et le 'film Recherche Susan désespérément'.
Grosse caisse et, à nouveau, handclaps électro lancent un rythme jubilatoire.
Un épais son de basse renforce le beat alors que les claviers et choeurs soutiennent, en arrière plan, la voix suave de la Polonaise.
Une guitare dessine discrètement des enluminures. Une piste joyeuse pour le parquet glissant à accompagner par des lala lala la lalala cadencés.

'Someone Else's Name' entonne dans un clavier pulsé auquel répond une voix dans l'écho.
Les vocaux, aux intonations à la Annie Lenox, donnent le ton alors qu'un groove gonfle puissamment aux percussions électros. Le chant se mélange à des choeurs et effets divers au synthés.
Le retour des handclaps et gimmicks au clavier viennent agrémenter le morceau qui alterne passages sobrement éthérés puis multi-couches gonflées.


La progression de Joulie Fox sur cet EP, par rapport aux singles précédents depuis son échappée solo en 2017, est flagrante.
L'enregistrement démontre maturité et cohérence dans le style électro-pop énergique et optimiste.
Elle se rapproche, à présent, d'artistes comme Gwen Stefani, Eurythmics, Pink et bien sûr Madonna. Une valeur sûre qui va faire parler d'elle!

 
 
 

 

 

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28 novembre 2022 1 28 /11 /novembre /2022 13:54
The Dandy Monkeys au Dôme à Saint-Brieuc, le 24 novembre 2022

The Dandy Monkeys  au Dôme à Saint-Brieuc, le 24 novembre 2022

 

NoPo 

MY TAYLOR IS BITCH - DANDY MONKEYS au Dôme à Saint-Brieuc le 24/11/2022
PART II DANDY MONKEYS

Je disais donc en fin de Part I :
"Je remarque le petit singe en jouet accroché au kit de batterie de My Taylor is Bitch, sans doute le monkey du dandy, super transition non?"
 

DANDY MONKEY garantit le circuit court. Ils se forment en 2014 à Guingamp. Engagés est leur credo et ça n'a rien à voir avec l'église qui en prend pour son grade!
Après quelques mouvements dont un changement de bassiste et le départ récent (moins d'un mois) de leur dernier chanteur, 4 survivants résistent encore en réorganisant attaque et défense :
Drums & choeurs : Dav' (David morvan)
Bass : Bobby (qui remplace Nicolas Savard depuis le mois d'Avril)
Guitar : Kriss (Christophe Ambroise)
Guitar & vocal : Jimmy Dorey


Efficace le changement de plateau, voici donc venir les Dandy Monkeys.
Après l'intro, Jim annonce une heure de concert. On se prépare à l'échauffement (bah, My Taylor avait déjà fait le boulot).

'Virtuelle réalité', une gangrène, démarre pourtant dans un rythme sautillant. Les textes engagés et le ton cynique n'interdisent pas les 'lala lalala' en fin de course.

Jim présente 'Tentacules' comme une incitation à terminer la phrase du refrain 'Les tentacules de l'Etat t'en...'. Ils ne s'en priveront pas eux même au bout du bout.
La provocation ne contrarie pas le gros groove de leur rock. La basse montre ses muscles et David cogne comme un dératé!
 
Un arpège à la guitare ouvre pour une 'Femme sans nom' puis laisse place à un riff droit. Des jouets pour des hommes sans visage, on comprend.
Le ton lourd de sens, autant que musicalement, les fait perdre (nos sens) en nous bousculant. L'essence, les musicos, eux, n'en manquent pas!

La guitare de Kriss tapisse chaque morceau de notes excitantes. Elle ouvre le bal, en wah-wah, avant de dégainer un riff acéré.
Les couplets déroulent sur une rythmique dansante pour mieux trancher avec le refrain enragé.
Un dernier pont finement ciselé monte jusqu'au solo percutant. 'Le bal des enfoirés' claque sa foi.

'Nuit de cristal' ou les manifestations violentes anti-juives du 9 Novembre 1937 en Allemagne.  Le titre ramone dans une atmosphère aussi lugubre qu'un Nirvana millésimé.
La cadence martiale plombe les accords des guitares qui s'accrochent comme elles peuvent.
Le cristal ne luit pas dans la nuit noire, ce sont des débris de verre sur lesquels on perd l'équilibre.

'Sous la croix' raye la religion d'une croix rouge, épaisse et baveuse, un vrai réquisitoire contre les prêtres! Punk attitude!
C'est pas gai mais ça rame pas! Un bon riff tueur et des secousses autant dans le rythme que dans les textes qui balancent.

'Perpette' n'avance pas pépère et ne s'enferme pas.
Kriss prend de chouettes positions pour la photo sans pour autant lâcher les riffs... enfin si, ils les lâche, le bougre, et que dire de Bobby, en grand écart et grimaces?
Il doit avoir trop mal aux cuisses! David crashe ses cymbales, la Charleston souvent ouverte (j'ai dit Charleston, faut pas confondre!)...

La survie aujourd'hui, une 'Utopie'? Un slow? Si! Son ... son envoie valser les danseurs sur un arpège touchant avant que la basse grondante ne décide de déclarer les hostilités.
Jim avait invité les spectateurs à danser tendrement; David l'avait corrigé, la douceur n'ira pas jusqu'au terminus.
A la cassure, 'Utopie' cé... (justement fallait que j'aille aux WC!), c'est idéal pour un bon pogo des familles!
Un riff furieux s'emporte et tout le monde suit.

A l'intro de 'Mon roman' la guitare fait des bulles et pétille.
On saute ensuite sur une mine, gros riff qui bastonne en alternance avec un ornement sombre soulignant une profonde remise en cause personnelle dans les mots.

'Face au miroir' encore un slow? Une balalde, un peu déchirée, dirons-nous qui laisse de la place à une basse orageuse.
Une corde électrique pleure puis le riff serre les dents pour faire front à l'avenir.

Le répertoire tape les 4 titres de l'EP 'Evolution', fait 'maison'.
Le dernier 'Obsession' n'a rien à voir avec le tube de danse latine d'Aventura.
Court, il démarre avec une basse batterie, complices dans les rebonds. Le riff simple et l'accélération fulgurante s'apparentent aux hymnes keupons.

'Eva' dont nous en rêvant, l'arpège tend sa toile comme un drap.
La rupture abrupte fait tout vriller vers un espèce de rockabilly balayé sur les cordes..

Jim rend hommage à Steven, leur chanteur disparu... chez les chtis, c'est pire d'après lui!
Quel humour corrosif!

'La rumeur' glisse insidieusement sur une valse à 3 temps. La guitare en profite pour fignoler ses arpèges et ses accords.
A deux, c'est encore mieux, l'enchevêtrement fait frémir voluptueusement (et me faites pas dire ce que je n'ai pas dit!).
Nous encaissons avec délectation le solo furieux et on se laisse bercer jusqu'à lalalala rumeur.


Malgré ce parti pris, dénonciateur et parfois dépité, les musiciens partagent le plaisir de donner et de partager. Amen!


Merde, Jeremy bosse demain et sa nuit de sommeil se réduit comme peau de chagrin! On file sous les dernière notes d'Etat de fait' tombant toujours aussi drues dans des constats amers.
Dehors, la nuit est obscure, heureusement, il reste des étoiles...
L'estaminet gagnerait à être plus connu, programmation riche et variée (et surtout pas avec un 'a' devant), on ne rechigne pas à monter ses marches jusqu'au Dôme... Stairway to heaven?


SETLIST
1-Intro
2-Virtuelle réalité
3-Tentacules
4-Femme sans nom
5-Le bal des enfoirés
6-Nuit de cristal
7-Sous la croix
8-Perpette
9-Utopie
10-Mon roman
11-Face au miroir
12-Obsessions
13-Eva
14-La rumeur
15-Etat de fait

 

 

The Dandy Monkeys au Dôme à Saint-Brieuc, le 24 novembre 2022
The Dandy Monkeys au Dôme à Saint-Brieuc, le 24 novembre 2022
The Dandy Monkeys au Dôme à Saint-Brieuc, le 24 novembre 2022
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28 novembre 2022 1 28 /11 /novembre /2022 10:36
Album - Bazar Bellamy - Trompe La Mort

 Album - Bazar Bellamy  -  Trompe La Mort

Label Delaprod

 

Michel

 

Non, pas de chronique culinaire, OK,  il est question de Monsieur Georges, mais aucun rapport,  et svp, ne va pas  confondre Trompe La Mort et le champignon,   trompette de la mort, Bazar Bellamy fait du French Rock, du viscéral, du sale, qui éclabousse et laisse des traces.

En 2019, lorsque paraissait leur premier méfait (Jusqu’ici tout va bien) , les copains de Guy de Maupassant, Bazar Bellamy, de Toulouse/ Montauban, étaient cinq:  Monsieur Georges ( voix, guitare),   Pablo Berchenko (guitare/voix), Jean-Louis Bire (batterie), Ludovic Martin (basse) et Irwin Gomez (claviers).

Pas des inconnus au pays de la montalbane, Monsieur Georges ( alias Georges Veyres) a fait partie de Lagony, Pablo tâtait du blues ( notamment dans le  Lulu Campers Blues Band, de la regrettée Lulu Campers), Jean-Louis  frappait pour Plugin Sparta, Michel Krome, e a , Ludovic le punk,  est également passé chez Lagony  et Irwin, le touche-à-tout, a été signalé chez  “Esperanto” (world jazz), « Benoit Mardon » (fusion ) “Budapest” (post trip hop), “Froid” (musique minimaliste),  “KKC” (hiphop), “Fanel” (pop) “Renaud R” (chanson folk)  et “Miegeville” (chanson);, non il n'a jamais évolué dans l'orchestre de Mireille Mathieu.

En 2022, ils ne sont plus que trois:  Monsieur Georges  ( guitare, basse, voix) - Irwin Gomez (claviers) et Jean-Louis Bire (batterie et machines).

Tracks:

 01. Cavale
02. Touche Touche
03. Sixteen
04. Les Torrents D'Altitude
05. NPNG
06. Les Horaires De Bureau
07. L' Happeur
08. Elle Attend
09. Cours Lentement
10. Toujours Résolu

 

La pochette, très inspirée par  le Día de los Muertos mexicain, marie extravagance latino, illustrée par la figure de la La Calavera Garbancera,  et l' art du déguisement , sans oublier l'originale coiffure  végétale, faisant ressembler la madame  à un paon faisant la roue.

La fiche dit à peu près ceci : les dix titres de l'album  se présentent comme un recueil de mini-nouvelles, chaque morceau raconte une histoire,  a short-story, si t'es fan d' Edgar Allan Poe. ' Cavale' se lit et se regarde ( si tu penses au film de Lucas Delvaux) comme un récit policier aux accents western rock .

Le chant éloquent et énervé de Monsieur Georges se colle sur un fond rock tendu, fait de guitares mordantes,  d'un  drumming constant, tandis que  Irwin, avant d'envoyer ses notes de claviers, façonne un fond monocorde.

Tu suis le no-hero dans son périple tragique,... tout n'est que chaos..., chante le chef,  les pneus crissent, le pied écrase la pédale et puis soudain après 2'40"" le ton change, un piano sobre prend le relais, Georges raconte en spoken-word, le film a pris des teintes différentes, à l'arrière  Jean-Louis se met à battre de manière plus virile, guitares et claviers montent en puissance, fini le spoken-word, Monsieur Georges hurle de désespoir et la cavale prend fin en noise rock déchirant.

Démarrage sur fond du guitare surf pour ' Touche Touche' , un nouveau film noir, remember Pulp Fiction,  pendant lequel comme des accents de thérémine tortueux se font entendre.... t' es prêt à glisses sur les vagues en pensant à Dick Dale.

' Sixteen' , non pas La chapelle Sixtine, mais l'âge de la fille, Bazar Bellamy n'est pas le seul à flasher sur une adolescente, pense à Chuck Berry, Johnny a repris le 'You're Sixteen' un hit pour Johnny Burnette, et puis il y a  eu  Sam Cooke et, dans un autre domaine, il y a eu David Hamilton, aujourd'hui tombé de son piédestal, et ses jeunes filles en fleur.

Sur fond d' orgue évoquant Gary Brooker, de Procol Harum , Monsieur Georges déballe ses fantasmes, plus pudiques qu'érotiques, la guitare et le piano accompagnent judicieusement son chant, que certains comparent à celui de Romain Humeau, de Eiffel.

Le texte de la suivante, 'Les Torrents d'Altitude' , est de Dimoné .

 Dominique Terrieu, ex - Les Faunes, déballe son propos, à la poésie thérapeutique, sur un fond musical aussi impétueux qu'un gave pyrénéen à la sortie de l'hiver.

Un morceau qui sent les randos sur les chemins escarpés du GR 10.

 Prends soin de t'équiper de chaussures antidérapantes,  les gorges sont profondes et  les changements de temps imprévisibles.

Un grand morceau!

' NPNG' est truffé de riffs lourds qui frappent là où ça fait mal, le chant véhément vient secouer ton cerveau endormi, c'est le style de morceau destiné à réveiller les morts.

Tu dis, Norbert?

La signification du sigle... écoute mieux, fieu, tu entendras No Pain No Gain., paraît que le spécialiste des paratonnerres, Benjamin Franklin, est à l'origine de cette maxime.

Et sinon?

Ils font de la pub pour le nucléaire, le pétrole, le béton et autres inventions décriées par certains esprits chagrins.

Des noms?

Là on s'avance en terrain miné, donc on ne te parlera pas des ex-copines de Julien. 

Changement radical de style avec 'Les horaires de bureau', démarrant en douceur sur des notes de piano parcimonieuses, le brave Georges se transforme en narrateur/voyeur, et puis l'archet caresse le violon, le titre s'affole, le débit s'accentue, le texte devient cru, elle est inaccessible, la madame ... et pourtant le désir est là...  je me languis de vos seins, j'ai le sexe tendu... il y a du Bashung dans l'approche.

Encore un titre  fabuleux , auquel succède ' L'Happeur' construit sur un gimmick synth pop ( merci Depeche Mode)  avant de virer rock nerveux , l'happeur ou la peur engendrée par une pandémie mal gérée, Monsieur Georges aime jouer avec les mots et les images.  

C'est la naissance d'une nouvelle génération No Future qui ne se défigure pas à l'aide de safety pins.

' Elle attend' ce n'est pas du J J Goldman, mais c'est tout de même une plage plus apaisée, le croquis d'une  femme  qui, vu le titre, évoque Pénélope et certains textes de Cabrel.

A noter le joli travail d'Irwin Gomez aux claviers .

La  piano ballad sensible 'Cours lentement'   a été coécrite avec Matthieu Miegeville ( ex Psykup  et My Own Private Alaska).

 Les rockeurs les plus farouches  ont le droit d'avoir le coeur tendre, de sortir les violons et de chanter pour leur progéniture .

Après la berceuse vient l'ultime tirade, ' Toujours Résolu' qui renoue avec les sonorités rock, sans la férocité de certains titres précédents.

Bazar Bellamy c'est le mariage réussi entre le rock , l'écriture lucide, l'érudition et la négation de la facilité.

Monsieur Georges a  l'immense   bonheur de pouvoir compter sur des musiciens aguerris mettant en valeur des chansons qui  place Bazar Bellamy dans le peloton de tête des groupes français dignes d' estime.

 

 

 

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27 novembre 2022 7 27 /11 /novembre /2022 16:00
The Dandy Monkeys et My Taylor is Bitch au Barbe à Plouha, le 25 novembre 2022

 The Dandy Monkeys et My Taylor is Bitch au Barbe à Plouha, le 25 novembre 2022

 

michel 

 

Une mini-tournée bretonne pour le combo punk de Lyon, My Taylor is Bitch, elle passe par Saint-Brieuc, Plouha et Pleumeur-Gautier.

Ce sont les copains costarmoricains, tout aussi punk,  les Dandy Monkeys, qui ont invité les gones sur leurs terres.

Vendredi, 19:30', un bisou à madame, direction, le Barbe, pour la seconde date du Breizh tour à double affiche.

The Dandy Monkeys ont la lourde mission de chauffer une salle, qui n'a pas fait le plein à 20h.

20h et des broutilles, un T-shirt Iron Maiden, un Ultra Vomit, un Ernie Ball et un quatrième, neutre, prennent place au fond du zinc: The Dandy Monkeys.

Ils doivent connaître les Kinks qui ont chanté l'Apeman et le Dandy!

Le groupe existe depuis un bon moment ( 2014), il résulte de la fusion des combos Miss You et Bullet Train.

Depuis le line-up a évolué: David Morvan est toujours derrière les fûts, à la basse il doit y avoir Yohann Caudal, Christophe Ambroise se charge probablement de la lead guitar  et Jimmy Dorey ( sans s, il ne joue ni du sax, ni de la clarinette) donne de la voix et s'applique à la guitare rythmique.

En fouillant, on leur a découvert un EP baptisé 'Evolution', titre normal pour des copains de Charles Darwin.

Dav' donne le départ par une série de frappes brutales sur les toms et autres éléments de son kit, la basse ronfle, les guitares embrayent, ' Tentacules' se nomme ce titre  octopode et vénéneux.

Un décollage très rock, qui nous renvoie vers les diatribes coup de poing dans ta gueule de Trust

. ... Tentacules,  je t'encule...   l'état t'encule...

Le message est bien passé!

Soniquement moins énervé, ' Femmes sans nom'  véhicule toujours un discours engagé... les femmes sans nom et les hommes sans visage... tu vois, de quoi il s'agit!

La lead guitar tire les ficelles, les copains abattent un boulot éloquent, et le chant de Jimmy  convainc.

' Nuit de cristal', les singes nous renvoient- ils en Allemagne, en 1938,  lors du le pogrom contre les Juifs du Troisième Reich, peut-être, car les ruelles sont des terres hostiles!

La suivante est destinée aux curés aimant les petits enfants, ' Sous la croix'.

Ils ont sorti l'artillerie lourde, le Vatican n'a pas réagi, l'évêque de Loc-Envel va toutefois proposer de les excommunier.

Une basse brise vitrine amorce ' Face au miroir' , un French rock virulent pendant lequel la guitare se permet quelques envolées lyriques.

Plouha, à vous d'imaginer un titre pour la suivante, il faut trois syllabes et un final en ION.

Ton voisin hurle "liposuccion".

Refusé.

Le coach de Laure Manaudou  avance ' Natation'.

Va pour natation, mais tu sais que la plage se nomme 'Obsession' et que ce titre percutant cogne aussi fort que les poings de Mike Tyson.

Il faut une chanson d'amour, ce sera ' Eva' dédiée à Eva Green.

 Un titre à deux vitesses, flegmatique lors du premier mouvement, avant de sortir la cravache pour une seconde manche qui cavale.

'La Rumeur' débute par une amorce House of the Rising Sun, les riffs mélodiques de la lead se promènent sur un tempo assez soutenu, puis la rumeur enfle et le truc s'emballe tandis que la chorale plouhatine est mise à contribution pour assurer des backings intellectuels.

Il est l'heure de présenter la tribu avant de proposer une dernière salve fumante ,' Etat de fait'  .

Un set efficient ayant emballé l'assistance, plus nombreuse désormais!

 

Les singes regagnent leur planète et cèdent la place au tailleur de Lyon, au nom équivoque: My Taylor is Bitch!

Hello, we are Marco, Ninou and Vince, on confectionne des fringues sur mesure depuis 2020.

Ninou, de descendance iroquoise, martyrise les drums, Vince, le dur au coeur pastel, tient la basse et assure les lead vocals et Marco qui a lu Love Is a Dog from Hell gratte des six cordes électrifiées et assure, de temps en temps, les vocaux.

Avant de démarrer leur prestation, les couturiers se bécotent tendrement puis prennent place.

Tu dis, leur tenue vestimentaire?

 Des T-shirts, un Bukowski,un Hightowers et un dernier au logo énigmatique.

Trace discographique: l'EP 'Ghost Tracks'.

Style: du punk à l' américaine, plutôt Green Day que Ramones.

Dès l'entame, le grand Marco, moins chauve que Pantani, se sent des fourmis dans les chevilles et part se promener dans le bistrot. 

Vince , forcément un Taylor, entame ' Radio' au chant, comme ça pique, soudain, les projos s'éteignent.

Les restrictions énergétiques n'ont pas duré, les Russes ont rétabli le courant et le groupe attaque 'Sunburst', pas le morceau de Bob Seger, un autre coup de soleil.

La machine est bien huilée, on s'est enduit de Nivéa, et on bat la cadence, ces jeunes gens montrent une belle énergie qui plaît aux gens du cru.

' Nothing lasts forever' sonne comme du Sum 41 gaulois et pourtant t'avais failli les croire quand ils avaient déclamé ce soir on ne joue que des slows.

Slow est une notion capricieuse.

Toujours dans le moule skate punk, le trio balance ' S O S' suivi par ' Losing myself' , tu penses à Queensrÿche, c'était pas ça, on reste dans le domaine Blink-182 , The Offspring , Good Charlotte, du pop punk énergique, enjoué et relativement simpliste.

Tu viens de rajeunir de plus de trente ans, c'est merveilleux, t'envisages même de draguer les gamines.

Les grains du  chapelet défilent ' Mother Nature', puis ' Voices'.

A tes côtés, une fille enthousiaste, sirotant son neuvième Muscadet, lâche ' On vous aime'.

Les groupies bretonnes sont de sortie!

Le trio sourit, Ninou ( une bête, ce jeune homme) bastonne de plus belle, et  comme Plouha en veut plus, c'est ' I want more' qui déboule.

Enchaînement sans pause sur le survolté 'I can't believe' ,  les clients du Barbe sautent sur place, les barmaids turbinent, les kangourous se marrent, tout baigne!

' Nothing here is real'  permet à Vince de jouer avec la nouvelle pédale que le Père Noël vient de lui offrir avec un peu d'avance, tu veux essayer, Loïc, tu appuies ici, tu sens le groove?

Du coup, Loïc, stand up comedian pendant ses loisirs, prend place sur scène et nous joue un numéro fluorescent tandis que Vince marmonne...it's time to say goodbye... message compris, le farfelu  reprend sa place au comptoir où l'attendait une mousse fraîche.

Marco ramasse une seconde guitare, toute belle, toute blanche, il a mis plus de cinq minutes pour l'accorder, il a fallu meubler, ce fut laborieux.

C'est parti pour 'Searching for fun', on n'a pas cherché pendant des heures, ça fait plus de 50' que Plouha s'amuse.

Voilà, il en reste une.

'So Excited' hurle une fan du groupe.

Pas prévu au programme, on termine par ' Standing in the line'.

Ils étaient sur le point de remballer leur marchandise, le public  marque son désaccord, on demande l'avis du patron, c'est bon, encore une et c'est avec une version musclée de ' I'm so excited' des Pointer Sisters que Lyon achève une prestation tonique, fort appréciée.

 

 

 

 

 


 

 

 

 

The Dandy Monkeys et My Taylor is Bitch au Barbe à Plouha, le 25 novembre 2022
The Dandy Monkeys et My Taylor is Bitch au Barbe à Plouha, le 25 novembre 2022
The Dandy Monkeys et My Taylor is Bitch au Barbe à Plouha, le 25 novembre 2022
The Dandy Monkeys et My Taylor is Bitch au Barbe à Plouha, le 25 novembre 2022
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