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5 mars 2022 6 05 /03 /mars /2022 12:57
Elli de Mon au Chaland Qui Passe, Binic, le 3 mars 2022

 Elli de Mon au Chaland Qui Passe, Binic, le 3 mars 2022

 

michel

Depuis le 25 février et ce jusqu'au 5 mars, Elli de Mon promène ses guitares, son mini drumkit, ses cymbales, le sitar et un road manager sur les routes, pas toujours belles,  de France.

Le Chaland Qui Passe, l'incontournable bistro rock de Binic, accueillait la jolie Elisa de Munari, alias Elli de Mon, en ce jeudi où l'on fête les Guénolés.

 Elisa De Munari  è nata nel 1981 a Vicenza ma ha vissuto a Bologna per molti anni.

Pendant le concert, la séduisante jeune maman nous le confiera , je suis Italienne mais je n'ai pas grandi en écoutant  "Nel blu dipinto di blu" ( 'Volare' si tu es fan des Gipsy Kings) , ce sont les blues ladies des années 20 (  Bessie Smith, Gertrude « Ma » Rainey,  Memphis Minnie, Alberta Hunter, Lucille Bogan...)  qui l'attirent.

Pendant le confinement, elle leur consacre un bouquin intitulé "Countin' the blues. Donne indomite", son deuxième manuscrit après 'La donna serpente' de 2017.

Avant de tourner sous l'étiquette Elli de Mon, Elisa jouait de divers instruments  et chantait pour Almandino Quite Deluxe, The Hunzikers ou Le-Li.

Douée, la jeune personne  è diplomata in Contrabbasso al conservatorio di Ferrara e Sitar al conservatorio di musica indiana di Vicenza.

Sous le label Elli de Mon on lui connaît cinq albums, le dernier  "Countin' the Blues: Queens of the 1920's"  peut être considéré comme le soundtrack de son dernier manuscrit.

 

21:00, la onewomanvintagebluesband a pris place dans un coin du zinc le plus exigu de l'ouest et, sans prévenir, amorce un premier garage blues bien crasseux,  sentant fort le cambouis et la misère, car si sur un album de 2015 l'amorce de ' Wild Blues'  offre un paysage country blues, ce soir sa vieille et capricieuse guitare est d'emblée maltraitée, la slide va et vient sans répit, d'un pied Elli  tabasse la grosse caisse, tout en secouant la cheville de l'autre panard sur laquelle elle a fixé un grelot,  piqué à un canasson breton.

Le mec assis sur un tabouret, près du comptoir, a failli s'étrangler avec sa feuille de laitue, surpris par la vélocité et la férocité du jeu de la jeune dame.

Moins loufoque que Bob Log III , Elli peut toutefois rivaliser avec Seasick Steve pour la dextérité avec laquelle elle manoeuvre sa six cordes.

Elle enchaîne sur ' Spell' qu'elle qualifie, à juste titre, de punk blues .

Comme te souffle un voisin, she put a spell on me.

Binic, don't be afraid, approchez-vous, je ne mords pas.

Timidement quelques auditeurs viennent se coller à un mètre de la Signora qui propose' Shade' un morceau speedé au chant saccadé, que tu peux entendre sur l'album éponyme sorti en 2014.

Ils sont quelques uns à s'être fait avoir par la fausse fin, un blanc passager précédait une dernière ruade enragée.

Après avoir troqué la guitare ancestrale contre une électrique, c'est ' Devil' qu'elle lâche, un morceau qu'elle dédie à l'une de ses influences majeures, Robert Johnson.

Après ce titre diabolique vient ' Grip' , un titre tout aussi radical qui peut faire penser à la rage dégagée par le  ' Rid of Me' de P J Harvey.

La suivante est  une chanson sombre composée par Bessie Smith, ' Blue Spirit Blues' s'entend sur le dernier disque d' Elli de Mon, qui relève le morceau de touches vaudou pimentées.

 ‘Prove It On Me’ de Ma Rainey est considéré   comme un des premiers hymnes lesbiens..

Ma , en tant que  femme libérée ( ouch, ,Cookie Dingler), chantait le sexe, l'alcoolisme, l'adultère...  sujets tabous dans une Amérique bien pensante.

Rory Block a récemment repris 'Wayward Girl Blues' de Lottie Kimborough, Elli a également inclus ce country blues sur son dernier CD.

Comme l'intitulé le laisse entendre, ' Storm' signifie le retour au front, la fleur au fusil,  tu braveras les éléments et l'ennemi.

Et puis j'espère que somebody will save my soul avec la tempête à nos portes!

Quelques bruitages métalliques envoyés par le copain de la madame lui permettent d'aller dénicher un sitar, enfoui dans une housse matelassée, pendant deux bonnes minutes le grand luth   fait entendre ses vibrations obsédantes, Elli les met en boucle puis greffe des accords de guitare sur le fond indien et entame 'Ratri', un morceau vachement saturé et entêtant.

Elle saisit un  nouvel instrument, une lap steel guitar ressemblant diantrement à une God Tone de chez  Weissenborn, un peu comme celle de Guy Verlinde quand il joue du Hound Dog Taylor.

D'ailleurs Guy lui aussi reprend le classique 'Grinnin' In Your Face' de Son House.  Le morceau achevé, Elli embraye sans pause sur 'Louise'  qui n'est ni une copine de Daniel Lanois, ni celle de Patrick Bruel.

Après cette chanson rugueuse, on nous prédit la fin du concert, et comme c'est la dernière, il est logique de la nommer ' The Judgement'.

 

Le public  en reste baba et oublie presque de quémander un rappel, il l'aura.

La native de Vicenza  décide de terminer le show parmi nous,  à l'acoustique, no mic, en interprétant le gospel  ' Take your burden to the Lord' attribué à  Washington Phillips.

Mission accomplie avec ferveur, après avoir achevé le psaume et proféré les remerciements d'usage,  vient l'exercice merch puis le fastidieux déménagement du parc instrumental.

 

Jusqu'ici  pour toi le blues italien c'était  Zucchero ( même le public neutre le connaît),    Egidio 'Juke' Ingala, la guitariste Eliana Cargnelutti, Maurizio Pugno, Luca Giordano, Rudy Rotta, Bud Spencer Blues Explosion, Linda Valori ... tu vas ajouter le nom d'Elli de Mon à la liste!

 

 

 

Elli de Mon au Chaland Qui Passe, Binic, le 3 mars 2022
Elli de Mon au Chaland Qui Passe, Binic, le 3 mars 2022
Elli de Mon au Chaland Qui Passe, Binic, le 3 mars 2022
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2 mars 2022 3 02 /03 /mars /2022 18:22
Grande • Vince Lahay à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 27 février 2022

GrandeVince Lahay à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 27 février 2022

 

michel 

 

Nouveau concert dominical à Bonjour Minuit , démarrage à 18h, c'est  mieux pour se préparer au boulot du lundi, pas forcément au soleil.
Le programme annonce Grande (aus Tours) und Vince Lahay ( aus Glomel), l'un est catalogué indie folk, les Tourangeaux ( pas de la famille d'Ariana) se définissent comme des adeptes du loud folk, d'autres sources indiquent cold folk, pour profiler large, on les désignera comme un groupe de rock alternatif, d'indie, si tu préfères. 

La grande salle de Bonjour Minuit est aménagée en formule cabaret, tables et chaises attendent un public qui ne s'est pas déplacé en nombre.

Coup d'oeil à l'agencement scénique: des guitares acoustiques et électriques, une contrebasse, des violons, des claviers/synthés, quelques shakers, une batterie, combien seront-ils sur le podium?

Réponse à 18h00 pile, ils sont quatre, pas de batteur, Vince Lahay ( chant/guitare) est soutenu par Dylan James ( contrebasse, guitare électrique, secondes voix), un gars dont le bristol mentionne plusieurs groupes: An Tri Dipop, Skaramaka, Nefertiti in the kitchen, Moger, pour n'en citer que quelques uns, Tamm-Kreiz le répertorie dans une petite dizaine de formations pratiquant le Fest - Noz.

Floriane Le Pottier, déjà vue avec le Dour et Pottier Quartet,  se charge du violon, Pierre Droual ( Dièse 3,   Quatuor Poisson-chat, Skeduz, Gwenfol, Kiñkoñs, e a ) aux  claviers et violon,  complète la formation.

Vince est l'auteur de deux albums: Birds on the Grave ( 2017) et Spring is on the Ride ( 2021).

Pierre au synthé et Dylan, à la guitare électrique, introduisent  la première plage, Vince fait entendre sa voix précise et haut perchée, le lumineux' Spring is on the ride' nous rappelle que l'hiver touche à sa fin et que la nature s'éveille.

La plage se lit comme du  folk fragile évoquant les peintres intimistes tels Henri Le Sidaner   ou Henri Martin.

Floriane rejoint les garçons, Vince propose un road trip bucolique porté par des cordes souveraines ( pendant tout le concert la contrebasse sera caressée par un archer cotonneux), le morceau est   baptisé ' From Mile to Mile'.

Les jolies harmonies vocales évoquent les Fleet Foxes , Bon Iver ,  Iron & Wine et d'autres sympathisants d'un folk feutré  à tendance baroque.

' Sober night' et son côté  Nick Drake porte-t - il bien son titre, ...I need more wine... chante-t- il  d'une voix plaintive, tandis que les violons se lamentent en bruit de fond.

' Crosses' se montre plus mouvementé.

 Dylan frappe sa contrebasse de la paume,  la guitare et les violons tissent  de fines  arabesques  ,  le cours d'eau  part en méandres sinueux, tu te prends à rêver de longues balades   dans des futaies majestueuses.

Le voyage se poursuit, avec le ' Weatherman' ,  tu traverses une ville déserte où, après une effroyable tempête, ne subsiste qu'un seul arbre.

Après cette parabole qui éveille en toi des images de chansons de Nina Simone, le groupe  te propose une pause sur un 'Park Bench' pour te raconter la fin d'une liaison amoureuse.

'The Painter' a sorti une palette  aux couleurs pastel, pas de gros coups de pinceaux agressifs mais un paysage champêtre reposant et quelque peu mélancolique.

Les sanglots longs des violons de l'automne annoncent la plage ' Go find someone else',  car  moi je dois trouver ma voie, hope you will find love soon,.....  nos chemins se séparent.

Vince en solitaire ébauche ' Steal away', il sera rejoint en vue du terme par des violons joués en mode pizzicato tandis que Dylan, agenouillé, tripote la loop station pour créer des climats vaporeux.

La suivante dépeint un pêcheur à l'éthique douteuse, il rencontre une cousine de Moby Dick, tombe malheureusement à l'eau, découvre une épave échouée dans les fonds marins, elle est bourrée d'or, il décide de remonter le trésor but  ....  he drowned .

La fable précède 'These wooden arms' , un  titre somptueux  qui ouvre le dernier disque .

C'est à Ben Howard que tu songes à l'écoute de cette plage radieuse qui, en principe, devait conclure le récital.

Saint- Brieuc insiste et ne devra pas attendre des heures pour le rappel , un hommage quasi symphonique  au père, simplement intitulé ' Father'.

Fin d' un concert propice à la méditation qui  agit comme un baume en ces temps perturbés.

 

Grande

" GRANDE c'est le doux trash d'une tasse de thé dans un concert punk, c'est une claque douce dans un gant en cuir."

Comme les singes ne sont  poètes, ils empruntent ( volent)  la description à l'Electrophone.

Sinon, Grande ( singulier, mais à deux) ne sont pas les gosses de Sophie Huriaux, la Grande Sophie, mais de beaux enfants venus de Tours.

Chloé Boureux joue du violon et assure les backings et Gabriel Debray, pas le metteur en scène, chante et joue de la guitare. Sur scène, le duo est entouré de Mélanie Loisel à la contrebasse  ( Parlegast va Grantaleure, Antifer, Möbius Band, etc...) et de Annabelle Akms à la batterie ( Polyanna, CHEVALIEN).

La discographie de Grande se compte sur deux doigts, si on omet les singles, l'EP Grande de 2017 et Chasing the Giant en 2020.

 

Après une longue amorce atmosphérique, la voix claire et enveloppante de Gabriel fusionne  avec l'assemblage sonore, la playlist mentionne ' Coldplay' comme titre . On n'a retrouvé aucun morceau de la bande à   Chris Martin contenant les lyrics ...we drive on the same road.... et plus loin...please don't be sad, don't be mad.... on suppose donc qu'il s'agit d'une de leurs  nouvelles compositions, lustrée et  brillamment orchestrée.

Le groupe embraye sur une plage en français, ' Sommeil', si les préliminaires sont apaisés, très vite le violon et la contrebasse tracent une ligne menaçante, soudain "hop" crie Gabriel et le morceau part crescendo.

Vachement agité ce sommeil, monsieur  rêve de nuits d'orgie.

 Le réveil sera moite.

Chloé en mode pizzicato pour introduire  la valse ' Yellow Saturday'  qui esquisse l'épopée des gilets jaunes,  elle a laissé des cicatrices aussi bien morales, que physiques.

...can't you feel the rage growing... murmure-t-il, cette colère n'a pas été comprise par tous.

Les arpèges de 'This Fever' évoquent Jeux Interdits, une nouvelle fois le morceau s'allume sur un tempo andante, petit à petit, le violon s'active, la rythmique suit le mouvement,  le chant prend des intonations douloureuses, et c'est sur un roulement de tambour menaçant que le titre, superbe, se meurt.

Chloé et Gabriel en duo pour une chanson qualifiée de  triste, les prières ne sont pas toujours tristes, ' Pray the Lord'  l'est,   franchement!

..I've been broken for years... c'est pas la joie, but don't try to fix me.

Il était un géant d'argile qui se nourrissait des larmes des pauvres mortels... ' The Giant' est bourré d'images qui collent à l'actualité. 

Place à la confession poignante  ' Hold' , un lament, sur fond de cordes ténébreuses; qui t'arrachera quelques larmes.

Des bruitages aqueux  servent à introduire 'White Roses' , un morceau qui éclate en folle sarabande lors d'un dernier mouvement agité.

Sur la lancée expiatoire le groupe nous soumet ses ' Demons' .

Chacun d'entre nous cache des génies malfaisants quelque part dans son corps ou son âme,  les démons de Grande sont du genre turbulent .

L'univers du groupe est souvent associé à des gens aussi respectables que PJ Harvey ou Agnes Obel, bizarrement c'est à certains  morceaux aux teintes orientales  de Sting que tu penses à l'écoute de ' Demons'.

Avec l'orageux ' The Ceiling' le groupe vire au rock  fougueux pour retrouver un semblant de lenteur avec ' Wild Animals' qui démarre comme un cortège religieux avant d'éclater au final. Les animaux sauvages ont flairé l'odeur du sang, il faut s'attendre au carnage.

Il nous reste deux titres, il n'y aura pas de rappel mais on ira boire quelques bières ensemble. 

Le premier, en français', ' Silence' prend la forme d'un tango qui se termine sur un cri rageur,   il annonce le troublant  ' La petite sirène' , malgré le titre le texte est interprété in English.

Pour une analyse psychanalytique du conte, tu peux , soit lire Marie France ou t'adresser  à Carl Gustav Jung. Sache que les contes peuvent être cruels, et trompeurs.... et si la petite sirène était de sexe masculin?

 

La question reste ouverte, un point  est incontestable toutefois,  étonnantes  sont les capacités  de Grande, un jeune groupe qui combine intensité, magie, efficacité et pouvoir suggestif.

 

Leur tournée " Chasing the Giant"  les conduira  à la Boule Noire le 18 mars, n'hésitez pas à parcourir leur page facebook pour découvrir les autres dates!

 

 

Grande • Vince Lahay à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 27 février 2022
Grande • Vince Lahay à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 27 février 2022
Grande • Vince Lahay à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 27 février 2022
Grande • Vince Lahay à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 27 février 2022
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2 mars 2022 3 02 /03 /mars /2022 15:16
Album - Burning the Night by Ewiniar

 Album - Burning the Night by Ewiniar

 Label: Independent

NoPo 

 

EWINIAR Burning the night 2021

Même s'ils viennent de Split, on espère que ce ne sera pas pour tout de suite. Katarina et Marin, intimement liés puisque mari et femme, aiment les ambiances gothiques.
2 singles derrière l'été 2021, et le duo croate n'allume pas un LP tard, il suit en Novembre.
Et semble-t-il la dame possède un homme à tout faire... à la maison aussi?
Cela ne nous regarde pas... mais, écrits à la 1ère personne, les textes expriment des sentiments personnels sous forme poétique avec de nombreuses métaphores.

Métaphores visuelles aussi sur la pochette sépia genre papyrus (enregistrement à Moscou!) avec le dessin noir des trois-quarts d'une main, comme peinte au Henné, de formes diverses et dont les doigts sont entourés de racines et terminés à leur pointe par une feuille.
Un arbre, dont le tronc ouvre un oeil, recouvre le creux de cette main, parsemées d'étoiles, d'astres, de 2 clés et d'un ange...

Track listing
1. Against the Stream 4:43
2. Under the Stars 4:30
3. Years of Heaven 5:23
4. Mother 5:31
5. Midnight Sun 6:29
6. Suspiria 5:11
7. Until the End of Time 5:02
8. Seekers of the Sense 4:57
9. Burning the Night 5:09
Katarina Tramontana – vocals, lyrics
Marin Tramontana – Music, vocals, guitars, bass, keys, drums
Theodor Borovski mixing&mastering (Slaughtered studio, Moscow, Russia... oui, mais c'était avant!)
Photo Glorija Lizde
Artwork James Hutton


Méta fort aussi pour cette entrée en matière lourde sous les coups de bûcheron de Marin (ah ben faudrait savoir, bûcheron ou marin?) le long de 'Against the stream'. Vocalisant d'abord, Katarina sonne claire et puissante.
La guitare tisse une trame plaintive, vibrante et toute en réverbérations sombres à la Paradise Lost. Au final, le clavier apporte un peu de légèreté et soulève les vocalises de madame.

Tambour et percussions introduisent 'Under the stars' dans une ambiance orientalisante grâce aux claviers pianotés, la voix féminine papillonnant au loin.
Pourtant, les guitares autorisent une voix d'homme murmurer les premiers mots avant que Katarina, décidée, ne prenne le pouvoir.
La ligne musclée basse/batterie roule les mécaniques. Le solo de guitare épique produit un sentiment profond et douloureux.

Le premier single 'Years of Heaven' représente bien le style du couple. La mélodie mélancolique, tranquille, laisse de la place à un refrain dynamique où le chant de tête fait preuve de beaucoup de conviction.
Les arpèges, à la guitare lost paradisiaque, amènent une lueur blafarde. On entend parfois des claviers tinter comme des clochettes.
Le clip publié en Septembre 2021 (Camera by Ivan Peric, Editing by Ivan Leontic) projette des images, en noir et blanc, de vieilles pierres et de paysages parcourus par des rivières. Homme et femme s'y mettent en scène séparément (sauf lorsque leurs chemins se rejoignent).
Le morceau s'achève par "Still I’m waiting here in vain This is the wasteland" et fait justement penser à 'Wasteland' de The Mission.

Avec un titre comme 'Mother', l'intro à la guitare acoustique délicate convient parfaitement. Après quelques mots du masculin, le féminin s'empare du morceau.
La rythmique balance ensuite lourdement, les claviers maussades ayant remplacé les cordes. L'orchestration, intégrant des choeurs aériens, développe une solennité surprenante.
Encore plus surprenant, un passage calme au piano permet à Katarina de prononcer ces mots en français : "Je t’écris tous les jours mais seulement le silence me revient".
Un coda, plus dense, lance la voix de Marin déclamant un texte.

'Midnight sun' attaque avec une belle intro très travaillée aux percussions un peu électro. On pourrait penser à DRACONIAN sans les grognements.
La balade, pesante mais classieuse, traine sa belle tristesse avec des accords de guitare qui resplendissent.
Les claviers/choeurs viennent creuser encore plus de profondeur et quelques sonorités métalliques claquent et chatouillent l'oreille.

Le 2è single 'Suspiria' apparait sur le net en Octobre 2021. Sans verser dans le film d'horreur, le dark-gothique n'atténue pas la sensibilité.
Une guitare fulgurante déchire la mélodie éthérée au clavier. Ses accords retentissent avec harmonie. La rythmique fouette vivement.
Katarina éclaire de son aura l'atmosphère dramatique. Le résultat envoute naturellement.

Des arpèges grandioses, portés vers le ciel, annoncent 'Until the End of Time' au chant plus grave qu'à l'habitude. La batterie en profite pour déclencher des secousses sur un clavier ténébreux.
Les guitares dominent alors de manière explosive relançant la voix plus haut. Le refrain dégage une part d'exaltation bienvenue. Le paysage musical, baigné de pluie à un instant, brille de mille feux gothiques.

On passe à un mid-tempo enveloppant avec ce 'Seekers of the Sense' insidieux. Bien que rectiligne, la mélodie reste attractive.
Les guitares scintillent toujours alternant accords carillonnants et riffs plus agressifs. Les claviers tintinabulent souvent.
Tous les instruments, en phase, décident ici de sonner... l'auditeur y compris!

Plus d'emphase à travers le rapide et tonique 'Burning the night' gonflé aux riches claviers. La balance s'effectue entre les cymbales et les toms avec une batterie prolixe et une basse grondante.
Les vocaux, dopés parfois aux choeurs grandiloquents, dégagent beaucoup d'énergie pendant que les guitares, avec panache, offrent le champagne.


Le nom de famille des artistes (Tramontana), rappelant le vent sec et froid, s'accorde parfaitement à leur cachet musical gothique millésimé 80's.
En même temps, l'instrumentation léchée caresse une expression vocale chatoyante.
Les époux avancent sur la même longueur d'ondes, noire, soufflant finalement le froid dans le style, autant que le chaud dans l'interprétation jusqu'à brûler la nuit!
Un bon début pour aller loin...

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28 février 2022 1 28 /02 /février /2022 17:44
Maxwell Farrington, Pandapendu, Dead in 1985 à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 26 février 2022

Maxwell Farrington, Pandapendu, Dead in 1985 à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 26 février 2022 

 

michel

 

Plus de cinq mois après le premier Clubster, lors duquel La Grande Ourse avait invité Santa Claws et Moundrag, Ludo, et son équipe de chez Melrose, proposent une seconde édition de concerts en mode club. Trois groupes locaux se partagent l'affiche:  Maxwell Farrington, Pandapendu et Dead in 1985.

Le début des hostilités étant prévu à 21h, tu as prévenu chez toi qu'il ne fallait pas s'attendre à te voir revenir avant la fin de Columbo.

Vers 21:10', l'Australien, adopté par les Bretons, diplômé d’hôtellerie-cuisine, qui a appris aux clients du Chaland Qui Passe a apprécié le civet de kangourou préparé au cidre, sir Maxwell Farrington se pointe.

Toujours aussi élégant dans sa parka de SDF et coiffé d'un bonnet tricoté par une Bigoudène centenaire, Maxwell dépose son smartphone dernier cri, bourré de backing tracks hyper soignés,  sur l'estrade, palpe l'engin pour envoyer l'accompagnement sonore adéquat devant lui permettre d'interpréter un premier titre.

Pas besoin de te dire, que le crooner, dont le coiffeur est mort depuis plusieurs mois,  n'est plus un inconnu dans le paysage musical hexagonal, l'album "Once" qu'il a gravé avec Le Super Homard  a été, en son temps,  Disque du mois de la Rédaction de Rock&Folk, et son dernier né, baptisé "Maxwell Farrington ",  fait l'unanimité dans la presse spécialisée, qui s'autorise des rapprochements avec Philippe Katerine ou Jacques Dutronc , deux autres artistes, rois de la facétie.

 Le déconcertant romantique  débute le show par un titre extrait de l'EP 'Sans OMG', 'il se pose une question ... how many times must a man fall in love..tu lui aurais bien conseillé de prendre contact avec Charles Denner, on te dit qu'il repose, sans doute, dans un cimetière du côté de Dreux.

A un mètre de toi, deux copines ( pas tes copines)  déjà lui font des yeux doux, lui, d'une pression sur le Samsung balance la suivante, en français suave: ' Je préfèrerais'.

Du jazz sucré, parfumé d' effluves Barry Manilow, aux  lyrics scorpionides que ne chantera jamais Klaus Meine.

Si tu ne craques pas pour le solo de sax alangui, tu dois être béotien ou rustre bovin.

 Maxwell  glisse élégamment  sur scène  en adoptant des mouvements plus comparables à la démarche et aux mimiques de Mister Bean qu'aux évolutions de Fred Astaire.

Pour dire adieu à son coeur ( 'Norway') , le dandy quitte le froid scandinave et t'emmène du côté de Mexico Bay, il avait oublié ses raybans  dans sa chambre à l'hôtel Costes , ça l'a perturbé, il a interrompu la bande avant la fin du morceau.

Merde, qu'il dit avant de se corriger, car ce n'est pas poli, donc il émet un Fuck australien.

Après nous avoir soumis une certaine ' Rita'  , aussi glamour que Rita Hayworth,  il embraye sur une nouvelle romance désuète, aromatisée aux sonorités   Gilbert O'Sullivan, puis il décide qu'il est l'heure de se présenter, je m'appelle Maxwell et toi, en s'adressant à un citoyen accompagné d'une madame pas hideuse?

 Guy, je suis marchand, fuse la réponse.

Passons à l'épisode disco toujours en mode auto-dérision, ' If it were paper' est suivi d'une bossa chaloupée qui  dépend des conditions météo ( 'Weather' ) avant de retourner au crooning avec '2 AM', titre   à écouter en cas d'insomnie ou si t'es fan de l' Englishman in New-York de 10CC, pour le strange apparatus.  

Oui, Aurélie?

Sont bons les musiciens...well, Miss,  t'es aussi givrée que  Max! 

' Haikus' est sorti en 2017, la voix enfantine décorant la ritournelle ajoute un brin de poésie nippone  à ce morceau fripon.

Comment tu te sens chez toi, Max?

My home is my own paradise! ( 'Stay @ home').

Ensuite, il nous place  un nouveau disco jazz , que le brave Tony Bennett aurait pu chanter avec Lady Gaga .

Joe avait abattu sa nana , elle l'avait trompé avec un autre mec, l'histoire se répète avec le countrty folk 'Back @Ma's'.

Le génial touche à tout  revient au français avec ' J'aime les filles',   mixant Jacques Dutronc, Zachary Richard  et Francis Cabrel sur un fond Euro disco spongieux.

Passons au hit,  entendu  459876 fois sur France Inter,  'We, us the pharaohs' qui ouvre l'album 'Once' de Maxwell Farrington & Le SuperHomard et si tu crois y entendre des relents de ' Camouflage' de Stan Ridgway, t'es pas le seul.

Je descends  pour danser à vos côtés pour la dernière, le synth pop/ techno ' Shadow' .

Tu aimes le patinage artistique, Danse avec les Stars, Sandra, Kate Ryan et ' Vamos a la Playa', tu vas adoré ' Shadow', n'oublie pas les paillettes si tu veux danser au camping, cet été .

Qui peut me ramener à Saint- Brieuc.?

Toi, Martin, très bien, je t'offre le vinyle .

You want more, any requests?

No, vous êtes timides!

Allez on y va pour une country song à rendre jaloux Charlie Rich et  Engelbert Humperdinck!

Un set imparable, comme toujours! 

 

Près de quatre mois après les avoir croisés à Bonjour Minuit lors d'une Session live Radio Activ',  revoici Pandapendu, avec cette fois-ci, un EP dans les bacs.

Yann Ollivier,  Thomas Kerbrat et  Greg Perrochon n 'ont pas chômé cet hiver, la veille ils mettaient le feu au Dôme à Saint-Brieuc, le 24 c'est Paris qui les accueillait.

Là, ils sont rodés.

 Comme à Bonjour Minuit, le premier morceau se nomme ' Final',  ça s'agite d'emblée.

L'Ange' est démoniaque, guitare incisive, drumming costaud et basse JJ Burnel,  le trio est désormais bien soudé.

Comme il est quasi chez lui, Yann fait le show.

Il passe derrière le  mellotron pour 'Ruskov' déjà un hit,  sauf  en Tchétchénie.

Après une amorce/gimmick caoutchouteuse au drumpad,  ' Falling in Love with You' voit le chanteur descendre du balcon pour faire la cour à Juliette, après t'avoir accordé quelques câlins virils.

L'ambivalence n'est pas un vain mot.

Retour derrière les claviers pour le downtempo ' Surrender'  qui pose les questions essentielles...why does life have to be so cruel...

Loop station en action, basse ronflante et frappes lourdes, le dance -pop ' My tragi-comic Mystery' est vachement plus rentre-dedans que sur l'EP.

Tout le monde attend l'été, le morceau ' Summertime' t'y prépare à merveille, ...hush, don't speak, écoute les abeilles butiner et les pinsons pépier, pendant que madame s'amuse à étendre sur la corde,  au vent léger, son petit linge multicolore.

Deux nouvelles compositions in French:  n)1, ' Le Minois' un ravissant mix Christophe/Etienne Daho et  n°2, ' Fajitas et Parasol',   contenant l'idiom 'the early bird catches the worm', c'est plus imagé in English qu'en français.

' Believe it' offre toujours des échos New Order étonnants , alors que  la ballade 'Thanks' clôture un set vibrant.

Eh, lui dit Enrico, on ne va pas se quitter comme ça....

D'accord, on vous fait une reprise d'un petit groupe local, aujourd'hui défunt, le morceau a été enregistré à Guerlédan.

Les fans se souviennent de 'Nobody Knows' de Thomas Howard Memorial sur lequel se fond 'Human Race'.

Le panda regagne son arbre, tu commandes une hirondelle artisanale. 

 

Il est 23:40', acte 3: Dead in 1985!

Avec Cecil SansE ( c'est un garçon) et Chris Bang Bang( c'est pas Cher),  Cécil Rich et Christophe Ursot-Pourrier pour l'état civil, tu vas vivre un épisode les Divas du Dancing, à la fois  kitsch et intellectuel.

Accroche-toi, mémé, ça va chauffer!

Cecil aux machines et backings, Bang Bang aux vocaux, parfois à la guitare, et aux exercices de fitness.

C'est parti ' Good Day'( for dying)  un extrait de l'EP  'Hyperfréquentiel', donne le ton: dérision et électro campagnard font bon ménage, t'as bien compris que tu ne vas pas assister à un débat politique rébarbatif.. ce soir, on danse, on boit et on rigole.

Tu veux du Gold,  Images, du Nacash en mieux, tiens, voilà  'Des Sirènes'  et puis,  si t'es sage et que t'écoutes bien tes géniteurs, tu seras fort comme 'Ton Père' .

Un brin macho et facho peut-être, mais il suffit de lire entre les lignes et de danser.

'After the grave' , démarre comme  le slow qui tue dans les cimetières avant de virer zombie disco, 'Frosty' qui suit est salement dark, tandis que ' L'Inconnu' plagie Stromae sans vergogne.

Jane Birkin connaissait un ' Aquoiboniste' mais elle ne connaît pas le désespéré ' A quoi bon' de Dead in 1985.

C'est beau, l'amour!

Ils ont acheté un guide touristique et du coup décident de vanter la ville bleue du Rif marocain, ' Chefchaouen' ,  en s'inspirant, vaguement, du plus grand tube de Marc Lavoine.

Trois groupies mixtes ont investi le dancefloor pour se trémousser sur ' Regarde moi', un titre narcissique.

La main sur le coeur, comme Thuram lors de la coupe du monde,  je vais vous chanter un hymne politique à la gloire de  Kim Jong-un, le gentil chef d'état de la Corée du Nord, celui qui a une coupe de cheveux qui rend  jaloux Boris Johnson, ' Sauveur Suprême'.

Jusqu'ici t'avais souri, mais là t'es plié en deux!

'Our special day' , cette première expérience sexuelle ne restera pas dans les annales , ce n'était pas du genre 'Sex Bomb' de Tom Jones. 

' Je cours après ma vie' et l'imparable ' Miami 87' , qui ressuscite James Sonny Crockett et Ricardo Tubbs,  mettent un terme à cette prestation haute en couleur.

 

 

C'est pas vrai, vous voulez un bis, le stock est épuisé, allez, on vous refait 'Les Sirènes'.

T'as pas attendu l'arrivée des poulets,  tu les as laissés avec les tifosi  pour rejoindre madame.

Maxwell Farrington, Pandapendu, Dead in 1985 à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 26 février 2022
Maxwell Farrington, Pandapendu, Dead in 1985 à La Grande Ourse, Saint-Agathon, le 26 février 2022
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28 février 2022 1 28 /02 /février /2022 09:57
Doowy - EP "Contre-Nuit"

 Doowy - EP "Contre-Nuit" 

Pastel Sunset Records

NoPo

DOOWY "Contre-Nuit" EP 2022


Thibaud Demey s'identifie à Doowy, cadet d'une fratrie de 4, dans la série Malcom (un peu martyrisé mais très malin).
Et comme lui aussi semble malin, si on inverse le 'm' de 'DEMEY' pour en faire un 'w', on obtient 'Dewey' prononcé 'Doowy' en anglais... tiré par mes cheveux mais j'aime bien!

Une idée du personnage au travers une analyse du tatouage sur son bras (extrait de l'interview ici : https://cinqmille.be/doowy-une-douceur-masculine-qui-fait-du-bien/
"Un Jack (Mr Jack, Tim Burton) qui représente une intraveineuse qui passe à travers le cœur, dans la tête et qui me rentre dans la peau. Ça représente ce que je fais dans la vie.
Le cœur représente la composition, qui est toujours un étalage de sentiments que l’on met en musique.
La tête c’est la production, c’est les influences, l’historique, le cerveau, c’est quelque chose de plus réfléchi, de plus neuronal. Les fleurs c’est l’épanouissement que ça me procure."

Après avoir joué au DJ, écrit, produit et prêté sa guitare à Lost Frequencies et Mustii, sans doute émoustillé, l'artiste belge, bercé à la chanson française, plonge solo dans une french pop, grand cru.
Sous ses faux airs d'Etienne Daho, Doowy construit son doux wop moderne à partir d'un retour vers le futur. Son instigateur se revendique de la famille de l'Impératrice, Mathieu Chedid et Chic alors...
Très doué, il fait tout et plus. Le surhomme, originaire de Jette (province de Bruxelles) en jette (évidemment). Cependant, il veut démontrer que l'homme est une femme quelque-part... mais où?

Une première réponse avec cet EP 'Contre-nuit' à la photo prise en contre-jour et de trois-quarts dos. Mystère et boule de gomme?


Ouverture plein soleil avec 'Saint Jean Cap Ferrat' invitant à un voyage (quoique, plus court) sous les mêmes rayons aux couleurs chaudes que 'Paris Seychelles' (Julien Doré).
Un clavier élégant, en arabesque, déroule un tapis rouge soyeux pour une guitare carrément daft-funky puis la voix se pose doucement sur un rythme régulier à la vitesse des battements de coeur pendant un jogging.
Un piano électrique vif et sautillant rappelle aussi l'existence de Parcels. Zyva, la boule à facettes! Aargh, j'ai juste envie de me jeter sur un parquet glissant en me trémoussant comme un macaque.
La classe! Un tube en puissance!

'L'eau du bain', sorti au printemps 2021, coule en toute insouciance sous des choeurs qui se pâment. Le synthé zigzaguant conduit la mélodie adorable titillée par une guitare effleurée.
Le clip met en scène un homme, au casque de chantier (rose), qui disparait rapidement, bien accompagné, dans une baignoire.
La vidéo diffuse un sens de l'humour raccord avec des paroles particulièrement bien écrites et délicates :
'L'homme viril que je ne suis pas se blottira toujours sous les ailes de celle qui le console à chaque fois que la vie dure le harcèle'

'Mon étoile', tout en retenue, nous prend par le poil et l'émotion.
Des percussions subtiles suffisent à cette trame au synthé, traversée par une voix féminine (samplée) frémissante , qui met en valeur une écriture limpide et poignante.

'Te plaire' me plait avec son rythme syncopé provoquant un déhanchement incontrôlable. Ce rythme joue un rôle primordial avec contretemps, synthé en cri lascif, basse / grosse caisse profondes parcourus de termes sonnants.
Thibaud possède la douceur du timbre de voix d'Etienne Daho. Les paroles écrivent une comptine adulte et ambigüe jouant sur la syllabe finale des mots qui s'enchainent.
'J'assure le coup de minuit... ce que j'imagine gine gine, gin dans ton verre verre verre, vers un rapport port port port... J'ai eu tort tort tort de penser que c'était clair!'

'Déraille' serait qualifié de 'slow' dans les 70's. Avec une voix de crooner italien, 'De Rai', ça l'aurait fait aussi.
La ballade, toute en brume translucide, nous berce tendrement. Des choeurs admiratifs viennent lécher la voix légère qui lézarde et lévite.

En Septembre 2021, 'Fragile' projette un arc-en-ciel éblouissant avec son gimmick d'entrelacement clavier / guitare funky imparable. La basse ronde gonfle la cadence rectiligne.
Les textes délicats montrent beaucoup de finesse tout en tombant magnifiquement dans le rythme (notamment la répétition de 'T'es qu'un').
'Moi j'aime les éclats, le bleu, le magenta, les roses rouges,  les lilas... Tu devrais ptetre changer de sexe, Tq1 Tq1 Tq1 fragile; les belles couleurs ça t'rend docile, Tq1 Tq1 Tq1 fragile, T'es pas un dur T'es pas viril'
Le clip réalisé par Quentin Moll-Van Roye pétille d'humour décalé avec partie de jambes en l'air (?!), vernis à ongles, crise de nerfs et maltraitance qui se termine dans des embrassades masculines... un hymne à la tolérance, bidonnant!


Thibaud assume totalement sa part de féminité et réfute les idées préconçues de la masculinité. Dur non, Doowy!
Décomplexé, il affirme haut et fort (à la hauteur de sa voix fragile, faut pas exagérer non plus!) sa personnalité attachante à travers des textes aux sujets actuels, cajolés par une musique moderne, rafraichissante, dansante.
Je peux vous l'assurer, plus vous l'écoutez, plus vous accrochez; ça va finir par se savoir et on peut lui prédire un beau futur sans retour (au plus tard à partir de Mai, oups!).



Thibaud Demey Chant, Guitares, Claviers
Laurent Seys Batterie
Textes et musique par Doowy
Production : Thibaud Demey
Mixage : Jean Vanesse
Artwork Pic @moonwalker_dop & @malice_films
Artwork Design @philippedebongnieillustration

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26 février 2022 6 26 /02 /février /2022 14:49
Art Rock 2022: survol de la Conférence de Presse tenue au Bistot de la Poste à Saint-Brieuc.

Art Rock 2022: survol de la Conférence de Presse tenue au Bistrot de la Poste à Saint-Brieuc.

Les dates étaient fixées: les 3, 4 et 5 juin 2022.

Plusieurs noms avaient déjà filtrés.

 En ce calme vendredi, Carole Meyer, directrice d’Art Rock, et Alice Boinet, programmatrice artistique, ont dévoilé le programme complet, et copieux, de la 39è édition du festival briochin.

Après un tunnel de  deux années, OK l'an dernier un festival décalé, covid-compatible, a pu se dérouler en septembre, 2022 signifie le retour du format normal, conforme à 'ADN d'Art Rock,  avec une multitude de concerts ( de grands noms et des artistes émergents), des spectacles divers, de la gastronomie, des expositions, du sport, même....

Côté expo: des dessins de Kevin Lucbert qui a réalisé la splendide affiche du festival / Faune,  le fruit de la collaboration entre Adrien M & Claire B et le collectif de graphistes Brest Brest Brest./ Mirages & miracles de  Adrien M & Claire B

Spectacle: à La Passerelle, une chorégraphie signée Olivier Dubois:  Itmahrag, une image de l'Egypte actuelle au son du mahraganat ( de l'électro chaâbi effréné).

Gastronomie:  retour du Rock'n Toques, la manifestation culinaire intégrée au festival.

Le samedi et dimanche matin: du yoga, histoire de se décrasser, des conférences et débats sous le label Art Rock Lab, et une vélo parade, avec un DJ pédalant.

 

La Musique: comme toujours deux scènes, plus des concerts au Forum de La Passerelle et les musiciens du Métro et  des locaux, au Village, place de la Résistance.

Mise en exergue de quelques noms: Phoenix, le festival  sera la première date de leur nouvelle tournée/ Juliette Armanet, déjà présente en 2018 (dans une Passerelle bondée)./ Clara Luciani , une des grandes gagnantes des 37es Victoires de la Musique,/ Kim Gordon prévue en 2020, qui a annulé d'autres dates pour  venir à Saint-Brieuc/ Pete Doherty, qu'on dit sobre, désormais/ Jane Birkin/ Josman qui remplit toutes  les salles de France/ Jérémy Larroux, alias Laylow, un Bercy sold-out en moins de deux heures...

Et puis, il y ceux que tu n'as pas envie de manquer: The Limiñanas, Asa, Gustaf, l'Amoureuse et ceux pour lesquels tu es fier, car tu les as connus sillonnant les cafés du Trégor et du Goëlo: The Chapas, Mata Hari, Guadal Tejaz.....

 

Des noms dans le désordre, toutes scènes confondues:

 Juliette Armanet / Peter Doherty & Frédéric Lo / Gaël Faye / Gazo  / Jane Birkin / Ibeyi / The Limiñanas / Kim Gordon / Asa / Josman / French 79 / Sopico / SCARR / James BKS / november ultra / Mattiel / Iceage / The KVB / Jäde / Yan Wagner / TV Priest / Structures / Kalika / Gargantua / Katy J Pearson / Gwendoline / TETO PRETO / Gustaf / Guadal Tejaz / Annael / Makoto San / ELOI / AGAV, Les Filles & Christopher /  Walter Astral / The Chapas / L'Amoureuse / Mata Hari Afrobeat / Blue Grey / Foksafunk / Joylie / Madlen Keys/ OLILA / .

 

 

La billetterie est ouverte , renseignements ici: https://www.artrock.org/

 

Comme le dit Josette: trop hâte...

 

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26 février 2022 6 26 /02 /février /2022 13:30
Album - Ross Jennings – A Shadow Of My Future Self

 Album - Ross JenningsA Shadow Of My Future Self 

Graphite Records

NoPo

ROSS JENNINGS 'A Shadow Of My Future Self' 2021

Quand j'ai vu passé l'annonce, je n'y ai pas prêté attention...  qui? Ross Jennings?
Bah faut lire un peu plus les informations des pochettes et s'en souvenir! S'en souvenir... ne serait-ce pas mon problème, j'y ai déjà réfléchi non?
Et si je dis Haken? Ha- quoi? Ah si c'est mieux, j'entends!
Du prog-metal anglais haut de gamme, 6 albums chiadés à leur actif! Et le chanteur est ... tadadam, vous l'avez deviné.
Leur dernière rondelle sort en 2020 et Ross doit posséder le don d'ubiquité car il en profite pour enregistrer aussi avec Novena et encore, je ne vous parle pas de  D’Virgilio/Morse/Jennings pour 2022. Ah bon, on y est?
Une volonté pour le chanteur de passer à autre chose sans se retourner d'où l'ombre et le futur dans le titre ...
Voici donc son premier effort solo. Il ne lésine pas, 14 titres, 1H20 de musique, un double vinyle... du lourd quoi!
Tracklisting :1. Better Times 4:09 / 2. Words We Can’t Unsay 5:04 / 3. Violet 5:30 / 4. The Apologist 4:56 / 5. Rocket Science 4:15 / 6. Catcher in the Rye 5:19 / 7. Since That Day 3:25 / 8. Young At Heart 8:14 / 9. Feelings 4:57 / 10. Third Degree 4:35 / 11. Phoenix 11:15 / 12. Grounded 8:03 / 13. Year 4:56 / 14. Be The One (Bonus Track) 3:26

Pas question pour autant de s'isoler, Ross, tenté un temps de faire tout lui-même, se garde chant et guitare mais consolide finalement l'orchestration avec quelques 'clients' :
Nathan Navarro (Devin Townsend) à la basse (fretless), Vikram Shankar (Redemption, Lux Terminus, Silent Skies) aux claviers et Simen Sandnes (Arkentype) à la batterie.
Cerise sur le gâteau et sacrée idée, un ensemble de cuivres norvégiens (les 3 Blasemafian) vient leur donner du souffle.

Tracklist:
1 - Better Times
2 - Words We Can't Unsay
3 - Violet
4 - The Apologist
5 - Rocket Science
6 - Catcher In The Rye
7 - Since That Day
8 - Young At Heart
9 - Feelings
10 - Third Degree
11 - Phoenix
12 - Grounded
13 - Year
Bonus Track:
14 - Be The One(Dua Lipa Cover)
mixé par Karim Sinno/The AudioLoft et masterisé par Ermin Hamidovic de Systematic Productions (qui a travaillé sur 'Vector' & 'Virus' de HAKEN).

L'ultra-violet colore le fond de pochette où la photo de Ross Jennings semble griffonnée. Devant un mur (du son?), il tient sa guitare, forcément un indice.
Les dénominations apparaissent en blanc, verticalement sur le côté pour son nom, et horizontalement au milieu pour le titre.

Ici contrairement à HAKEN plus torturé, Ross construit les morceaux sur une trame simple facilitant l'intégration du chant à sa guise.

'Better times' avance dépouillé. Les sobres frottements sur les cordes laissent beaucoup de responsabilité à la voix qui la montre, c'est l'heure!
Une lapsteel, jouant à cache cache, donne une allure folk à la chanson

'Words We Can't Unsay' offre une intro vintage par un dring de vieux téléphone et saute sur un rythme entrainant et imperturbable.
Le titre me fait penser à 'Owner of a lonely heart' de Yes. On y trouve pas mal de petits sons électroniques.
La surprise vient, après, par les instruments à vent (faudrait savoir!) qui soufflent une superbe énergie au morceau juste avant que Ross ne monte ses aigus à la hauteur de ceux de Jon Anderson, un exploit... un magnifique morceau!

L'intro de 'Violet' dégage une puissance collective impressionnante, associant guitare au ton sec, et batterie volubile auxquels se joignent un saxo déchainé, une deuxième guitare électrique, une basse noyée.
Stop! Cassure! Batterie/Basse/voix claquent en rythme. La guitare s'accorde au son funky /jazz/rock. Le synthé et des choeurs viennent gonfler une couche déjà confortable.
Une fois les bases posées, reste plus qu'à faire tourner tout ça... pas de problème, ça glisse sur le parquet!
Autre rupture à 4 minutes, pour une envolée de prog bien sentie et tout se mari(llion)e à merveille.

Oh! 'The apologist' montre le niveau du batteur, haut! A nouveau, une guitare, peu habituelle, rythme en symbiose avec la basse jazzy, débridée, jouissive. Une flûte semble traverser l'instrumentation opulente.
'Presto Vivace' (UK) me vient à l'esprit. Allan Holdsworth aurait apprécié le solo de guitare prog. La batterie roule, enroule, déroule jusqu'au bout sans jamais dénouer son intrigue.

'Rocket Science' revient à l'ambiance du 2è titre avec une propension plus pop ou soft rock. Le refrain, en particulier, capte l'attention et donne envie d'accompagner le chanteur.
On pourrait presque penser au Blue Oyster Cult des 80's. En tous cas, la fusée décolle...

'Catcher In The Rye' glisse discrètement un arpège doux à la guitare. La batterie n'ose pas faire trop de bruit pendant cette intro à la basse dodue.
Le refrain donne un peu plus d'emphase mais on revient rapidement à l'élégance de quelques notes au piano.
Puis, à nouveau des cuivres grandioses viennent épaissir le trait du bonheur ressenti.

'Since that day' fait l'effet d'une transition (écologique?), une guitare acoustique nous baladant, comme une mise au vert, au gré de la voix nonchalante de Ross.
Un petit solo, à l'électrique, soutenu par le clavier vient cependant nous rappeler qu'il n'est pas tout seul.

On pourrait pratiquement suggérer un blues pendant un long moment à l'entrée 'Young At Heart'. Le mode ralenti et laid back surprend.
Puis le morceau accélère doucement par des développements larges et enveloppants. Au bout du rouleau, une ambiance piano-bar nous invite à nous laisser aller.

'Feelings' Who-ho-ho... En français dans le texte : 'Dis lui'. Rien à voir!
Elle commence par des frappes sacrément musclées et agiles qui imprègnent d'une belle énergie une compo pop prog, définition du style de cet album.
Les arrangements laissent un espace à la guitare et aux claviers, plus encore aux voix, pleines de bons sentiments et terminant a capella.

'Third degree' sonne l'heure de la sérénité. Ce morceau possède la légèreté 60's à la Simon&Garfunkel mais continuellement parcouru par quelques fins frémissements jazzy.
Les claviers lui donnent juste un peu plus d'élan sans déstabiliser les vocaux.

La guitare sèche et la voix très aigüe donnent des airs de balade féérique. Il ne lui manque que les choeurs et les claviers grandiloquents.
A la place une guitare électrique tremblante fait naitre une émotion. 'Phoenix' s'allonge finalement sans gêne et prend ses aises grâce à la batterie soudainement dynamique.
Les autres instruments, galvanisés, diffusent de belles sensations. La basse, particulièrement musicale, mérite le détour.
A mi morceau (7'25 exactement), le clavier, à la Genesis, fait son Cinema show et rappelle les racines prog de Ross. Puis des choeurs, assaisonnés aux percussions, mélangeant handclappings et tambours, évoquent Styx.
La composition, tellement riche, rosse l'auditeur poussé dans les cordes. A réécouter, sans modération, pour découvrir chaque détail...

De jolis arpèges sur les cordes de guitare amènent doucement le chant qui se pose aussi délicatement qu'un oiseau sur une branche. La rythmique s'installe sans heurts et la romance glisse.
Le clavier vient parfois donner plus de consistance pourtant une seconde guitare éthérée-floydienne se fait remarquer... avant l'apparition du saxophone tout aussi rose et hypnotisant. Grandiose!

Un pattern rythmique ouvre 'Year'. Une guitare s'y accroche en quelques points pendant que le chant s'y promène.
On pense aller loin comme ça sauf qu'une gratte céleste intervient par surprise, énervant la batterie, et motivant les choeurs puis retour à la complainte initiale, empreinte d'une certaine tristesse.

On a droit à un bonus avec 'Be the one', cover de Dua Lipa. 'Quoi! Tu connais pas Dua Lipa?' me jette ma fille. Ah ben maintenant si si! Ross est moins glamour.
Sa reprise transforme complètement son origine R&B pour en faire un tube pop calibré.
La rythmique montre d'emblée la direction des doigts slappés. La batterie s'en empare et la guitare sautille. Le chant monte vers le soleil... Une conclusion explosive!



Soyons honnête, cette plaque demeure un peu longue! Difficile d'aller jusqu'au bout d'un trait et toujours concentré.
Cependant, une majorité des plages nous entraine vers des paysages envoûtants et changeants grâce à une instrumentation riche, variée et remarquable.
Finalement, sans passer la brosse, le carrosse de Ross, bien que tout confort, fait entendre ses chevaux sous le capot et nous emmène loin.
Ross voulait rompre avec son passé, mais chassez le naturel, il revient au galop. Non, on ne peut pas qualifier cette oeuvre de prog mais elle en contient... malaxé, mélangé, ingéré, digéré.
Une recette alléchante!

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24 février 2022 4 24 /02 /février /2022 17:53
EP Caprice - Kevin Preston

EP  Caprice - Kevin Preston

 

 Wild Honey Records

( michel) 

C'est en 2000 que la planète musique entend parler de Kevin Preston, un brave gars originaire de la  San Fernando Valley, proche de LA.

Billy Bones décide de reformer The Skulls, un des fleurons punk de LA, il fait appel à un jeune guitariste qui fréquentait la même école que sa fille: Kevin Preston!

En 2004, avec  Aaron Minton, Erik Arcane, David S. Field et  Daniel Nyby, Kevin fonde le glam punk rock band Prima Donna, groupe  qui a un jour compté Glen Matlock en ses rangs.

La discographie du combo,  toujours en activité, se chiffre à cinq albums et une kyrielle de EP's.

Kevin étant un guitariste très prisé en Californie se retrouve dans d'autres formations, notamment  Foxboro Hot Tubs, un side project de Green Day, Billie Joe Armstrong fait aussi appel à lui chez  The Longshot , un autre de ses plans garage, tout naturellement Green Day embrigade illico presto le brave Preston comme touring member.

On reste dans la famille!

Fin 2021, un caprice, Kevin décide de graver un effort solo, a three-track punk-a-billy EP, qu'il baptise ' Caprice'.

Trois morceaux, même pas 6 minutes de musique, Kevin est de la race des loirs.

tracks:

1. Caprice 

2. Close My Eyes 

3. I Know Where I Stand

crédits:

 All songs written and performed by Kevin Preston
Produced and recorded by Bruce Witkin
at Unison Music Studios 

 

Pochette: Kevin ( le regard absent) et sa guitare, détriplés en rouge et noir, s'il a besoin d'une masseuse on peut lui proposer Jeanne. 

La plage initiale ' Caprice' semble sortir en ligne droite du jukebox d'Alan Vega.

Du  punk rock, aux effluves All Shook Up, passé dans un milkshaker  détraqué qui risque de te sauter en pleine poire et de te défigurer pour le coup, ta pauvre maman aura du mal à te reconnaître.

Dommage que Christophe a passé l’arme à gauche, il aurait aimé ce chant spasmodique et ces guitares qui grondent à la manière d'un Brian Setzer sur son album 'Gotta Have The Rumble,'.

Sérieuse décélération lors de la seconde plage, 'Close my Eyes', une romance sur laquelle plane l'ombre de Chris Isaak et des productions de chez Sun Records .

Vais emmener ma copine au Blue Hotel et sur la route lui ferai écouter 'Close my Eyes', elle va craquer, c'est une grande romantique!

Retour au rock  avec ' I Know Where I Stand' .

Quand tout gosse tu entends  ton père chanter ' Return to Sender'  ça te marque à jamais, il est  donc tout à fait naturel avec un tel background que le style de  Kevin Preston s'assimile aux grandes figures du rock des fifties: le King, Ritchie Valens , Buddy Holly, Carl Perkins, etc..

Le gars sait d'où il vient, et où il va, et avec son jeu de guitare bourré de  licks dévastateurs, son look rebelle et son  timbre idéal pour tomber toutes les rockabilly chicks de l'univers, il pourrait bien prendre la place  de chats de gouttière vieillissants. 

 

 

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23 février 2022 3 23 /02 /février /2022 16:42
Rock nation tribute night : Gallows Pole Plays Led Zeppelin au Zik Zak à Ittre, le 19 février 2022

Rock nation tribute night : Gallows Pole Plays Led Zeppelin au Zik Zak à Ittre, le 19 février 2022

 Mitch ZoSo Duterck

 

 

Gallows Pole – Le Zik Zak, Ittre (BEL) 2022.02. 19
Set List :
01.Rock And Roll.
02.Immigrant Song.
03.Ramble On.
04.Heartbreaker.
05.Misty Mountain Hop.
06.Good Times Bad Times.
07.Going To California.
08.All My Love.
09.How Many More Times / The Hunter.
Break
10.Babe I’m Gonna Leave You.
11.Stairway To Heaven.
12.Trampled Underfoot.
13.Thank You.
14.Since I’ve Been Loving You.
15.Gallows Pole.
16.The Battle Of Evermore.
17.Black Dog.
18.Dazed And Confused.
19.Whole Lotta Love.
20.Kashmir.
Il y a des choses comme ça, des trucs auxquels tu ne peux pas résister, quelque chose qui te laisse parfois un souvenir impérissable, stocké pour l’éternité dans une de tes banques de données personnelles et non moins internes. C’est le cas pour la crème pâtissière, un bon whisky, ton premier ours en peluche, le mariage, à moins que ce ne soit le divorce (non, là je déconne, quoique). Bref, un petit « je ne sais quoi » qui fait que rien qu’une simple évocation active aussitôt en ton for intérieur un processus « bons souvenirs » qui fait que tu veux t’y replonger illico presto (1€ le billet) comme on dit à la Loterie Nationale. Dont acte.
Les mesures de restriction Covid ayant été assouplies, nous voilà « on the road again » comme le chantaient si bien en leur temps Canned Heat et Bernard Lavilliers. Juste le temps de reprendre notre souffle entre deux avis de tempête et nous voilà filant cap sur Ittre par vent arrière, que l’on appelle plus communément « pet », eut égard à son bruit de sortie. Ça va laisse tomber, ne cherche plus te dis-je, si tu ne les chopes pas au vol, les calembours, même pourris perdent toute leur saveur, à l’inverse du camembert.
Déjà quatre mois que nos Hennuyers préférés ne se sont plus produits en public puisque à cette période là, on était censés tous mourir dans d’affreuses convulsions et que donc, on ne pouvait pas le faire une dernière fois tous ensemble (mourir). À première vue on dirait qu’on est encore tous là, il y a même des nouveaux venus qui ont déjà l’air vieux ! Comment font-ils ? Au Zik Zak, c’est toujours le même plaisir, Annick, Nicolas et toute leur joyeuse équipe sont fidèles au poste avec un grand sourire et un mot sympa pour nous accueillir comme il se doit. En plus, nous sommes dispensés de masques, que pourrait-on demander de plus ? Dans les groupes de fans et/ou de curieux autour de moi, j’entends des gens qui se plaignent que la veille, dans un autre club du pays, le public se serait fait dégager à 23 heures alors que l’autorisation portait le couvre-feu à minuit. Ça râlait sec en tout cas, je cite : « on nous prend pour des chiens », « c’est vraiment un manque de respect », « ils ne sont pas sympas » « on vient de loin et même pas moyen de prendre un verre à l’aise », etc) Certains parlaient même de boycotter définitivement l’endroit. Je ne juge pas, je rapporte ce que j’entends dans la salle, c’est tout.
C’est donc sous la férule du Herr Kapellmeister Franco (pas le général, l’autre ) qu’ils nous apparaissent tous les six comme des petits-suisses au petit déj’. Rock And Roll enchaîné à Immigrant Song, boum ! Là on sait d’entrée que notre Vincent est en grande forme, et il le restera durant les 20 morceaux du concert. Flamboyant! Non seulement il intègre de plus en plus le jeu de John Bonham que maintenant l’aisance dont il fait preuve derrière son kit de batterie l’autorise à se détacher de la partition originale de son maître à jouer pour y inclure quelques lignes d’hommages brillants, profonds et personnels.
Pour moi qui suis habitué à les voir (38ème fois) je sais tout de suite quand quelque chose ne va pas comme d’habitude. Ce soir c’est notre Jacques qui tourne un peu au ralenti, il n’arrive pas à saisir les notes hautes essentielles dans le répertoire de Led Zeppelin. Exercice dans lequel Robert Plant restera pratiquement le maître incontesté entre 1968 et 1973. Notre Jack, en vrai chanteur intelligent qu’il est, ne va pas essayer de se suicider en montant à l’assaut des crescendos stratosphériques. Il va plutôt adapter sa voix parfois un ton plus bas, ne poussant les aigües, qu’à de rares occasions, juste là où il faut, donnant l’illusion qu’elles sont toutes là, bravo pour cette intelligence. Les cinq instrumentistes sur qui il s’appuie assurent à fond, comme d’habitude devrais-je dire. On sait que le groupe a préparé le quatrième album dans son intégralité et que tout cela fera l’objet d’une série de concerts bien ciblés. Alors, si je ne dois plus parler que d’un seul morceau du spectacle, ce sera The Battle of Evermore, un de mes préférés, un intouchable selon moi. Et bien je me suis trompé, ils l’ont fait, sans la seconde voix tenue par Sandy Dany, la chanteuse de Fairport Convention, invitée sur ce morceau du 4ème album. L’arrangement proposé est tout simplement splendide, j’en suis resté bouche bée. Le morceau va crescendo jusqu’à l’instant sublime où Vincent utilise des mailloches pour frapper ses fûts, leur arrachant la lugubre sonorité des tambours de guerre, tandis que Manu nous gratifie d’une excellente partie de claviers dans laquelle il inclut un petit solo. Rien de démonstratif ni de pompeux mais tout simplement en place et juste. On se retrouve plongé en plein Seigneur des Anneaux de Tolkien, c’est fou ! On sent la rage et l’âpreté des combats, le sang, la sueur, la mort. Les mecs, écoutez bien mon conseil, remplacez le son du clavier par un son de cornemuses uniquement lors du solo et ce morceau méritera de figurer sur n’importe quel tribute à Led Zeppelin.
Le somptueux et arabisant Kashmir termine cette soirée de folie qui a encore gagné de nouveaux fans qui viendront désormais grossir nos rang. Et Jacques me direz-vous ? Il a tout simplement prouvé qu’il était un grand frontman et un vrai pro . Le deuxième set, il se l’est approprié, il l’a tout simplement sublimé ! Aussi vrai que le Phénix renaît de ses cendres, notre homme a émergé des limbes pour tout dévorer. Les deux autres acteurs dont je n’ai pas parlé s’appellent Thierry et Mario qui ont été à l’image du band : parfaits ! Merci Gallows Pole.
Nous on reprend la route du Condroz avec cette merveilleuse musique plein la tête, l’esprit vagabondant par delà les Misty Mountains.
Mitch « ZoSo » Duterck
Thierry Le Bon, Franco Cravotta, Mario Maffeo, Vincent Sànvénicotra, jJack Gallows,
Rock nation tribute night : Gallows Pole Plays Led Zeppelin au Zik Zak à Ittre, le 19 février 2022
Rock nation tribute night : Gallows Pole Plays Led Zeppelin au Zik Zak à Ittre, le 19 février 2022
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22 février 2022 2 22 /02 /février /2022 16:52
ZE Salon Vintage de l'Ouest #5: Ronnie Bonneville and the Coqs au centre de Congrès, à Saint-Quay-Portrieux, le 19 février 2022

ZE Salon Vintage de l'Ouest #5: Ronnie Bonneville and the Coqs au centre de Congrès, à Saint-Quay-Portrieux, le 19 février 2022 

michel

ZE Salon Vintage de l'Ouest #5 - acte 2 - from Rennes: Ronnie Bonneville and the Coqs

Accouche, Bandmix....  Ronnie Bonneville and the coqs est un trio de rockabilly & de rock'n'roll originaire du bassin Rennais.

Il existe, ce Bonneville?

Le gars, qui manie la Gretsch avec brio  et chante avec culot, se nomme Ronan Perrot, alors Ronnie, OK, mais Bonneville?

Jamais entendu parler du  Bonneville Salt Flats, Gary Gabelich sur sa Blue Flame a atteint  une vitesse de 1 001,67 km/h sur 1 mile.

Bordel, mon cousin sur sa mob trafiquée est arrivé à 56 km:h, en descente. 

Bon, pour composer le trio il en manque deux, déballe...

Il y a un hic, la contrebasse et la batterie sont restées anonymes.

Pour la upright bass on donne un prénom, qui reste sujet à caution, Dominique , quant au papy derrière les caisses, aucun Ehpad n'a signalé de disparition, donc pas la moindre idée de son identité, quoique un  flic du coin avance le Grand Pat!

 

Ready, Saint-Quay?

Yes.

' Lonely weekends' ouvre le bal, le trio a de la gueule mais pour capter ce que Ronnie chante, il te faudrait un cours accéléré de yaourt brassé.

Ils enchaînent sur ' Hound Dog', une deuxième prise en ce samedi quinocéen.

A l'arrière le sosie de Lange Jojo la joue à l'économie, faut pas pousser pépé, un moteur diesel ne doit pas être brusqué.

Saint-Quay, vous êtes avec nous?

Ouais.

Ah bon, on ne joue pas de la muzak pour l'afternoon tea , c'est du rock qu'on sert, bougez- vous.

Voilà 'Gene and Eddie'.

Non pas Gene Kelly et Eddie Constantine, des autres!

D'ailleurs on vous balance une couche de ' Be bop a Lula'.

La Gretsh en exhibition, la rythmique mouline, dans le medley  j' ajoute une pincée de ' C'mon everybody', puis je descends au purgatoire .

Mauvaise idée, le jack se barre, plus de son, Véronique!

Les aléas du live.

Improvisez les copains!

Ouf, il y a pourtant un truc qui me dérange, où sont nos bières?

Pendant qu' un bon apôtre se dirige vers le bar, un gominé,  pris de pitié, tend son demi au chanteur dont le gosier est aussi sec que les gâteaux que confectionnent ma belle-mère.

Direction la gare pour rencontrer  Johnny Burnette, ' Train kept a rollin' , ça déménage méchant, et ça se calme pas des masses avec ' 'Ooh, my head'.

Ritchie, c'était pas un calme!

La machine tourne à plein régime, ' That's alright, mama' est suivi par 'Drinking Wine Spo-Dee-O-Dee' chanté par Dominique.

L'absorption massive de pinard ne favorise pas la pratique des langues étrangères, ce n'est qu'un détail.

Vont défiler: ' Flip flop & fly', ' Paralyzed' ( Elvis), ' Route 66' en respectant la speed limit,  puis la romance qui a fait chialer Marie-Madeleine ' "Can't Help Falling In Love".

Tu dis, Thierry?

Effectivement, sont pas mauvais, on ne s'ennuie pas.

Après un cool instrumental permettant à Ronnie d'étaler son savoir-faire, tu sais le style de truc que les forains passaient dans les sixties alors que,  avec ton auto-tamponneuse, tu fonçais sur l'engin piloté par la petite Suzy, dont toute la bande était amoureux.

Oui, c'était l'époque bénie où Paul and Paula susurraient ' Hey Paula'.

Plus récent, voici le ' Stray Cat Strut' de  Brian Setzer et de ses copains, les souris décampent , le Creedence  arrive avec son ' Lookin' Out My Back Door'.

Du calme, papy, faut pas exagérer avec les amphétamines, il amorce ' Something else'  à fond la caisse, au risque de se faire flasher.

Elle est comment cette nana, Johnny?

Terrible, mec!

Toujours en mode speedé, le trio reprend ' Black Slacks' de Joe Bennett & The Sparkletones.

Pas question d'épater la galerie, ce qui compte c'est l'efficacité, ben, on est  servi!

A last one, qu'il dit,  avant de lancer l'agité   ' Twenty Flight Rock'  .

T'étais sur le point de regagner ton chez toi quand ils décident d'en rajouter une pour les groupies, comme 96% des groupes de rockabilly ils optent pour 'Mystery Train'.

T'as pas trop confiance dans la ponctualité de la SNCF, t'attends pas l'arrivée du tortillard, tu sautes dans ta caisse pour retrouver madame.

Chez toi, elle questionne, c'était comment?

Intellectuel, mon ange.

Tu te fous de moi?

Euh, suis légèrement déçu,  il n'y avait pas de Wanda Jackson au menu.

 

 

ZE Salon Vintage de l'Ouest #5: Ronnie Bonneville and the Coqs au centre de Congrès, à Saint-Quay-Portrieux, le 19 février 2022
ZE Salon Vintage de l'Ouest #5: Ronnie Bonneville and the Coqs au centre de Congrès, à Saint-Quay-Portrieux, le 19 février 2022
ZE Salon Vintage de l'Ouest #5: Ronnie Bonneville and the Coqs au centre de Congrès, à Saint-Quay-Portrieux, le 19 février 2022
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