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20 juillet 2022 3 20 /07 /juillet /2022 12:40
The Neighborly EP The Neighborly

  The Neighborly EP  The Neighborly

Forgotten Genre Productions

Michel 

Ah, si t'avais été le voisin de Bebe Rexha....

Palmyra, Pennsylvanie, on précise car t'aurais pu confondre avec l'antique cité syrienne, détruite par l'état islamique,  Arissa May et  Brock Lawley  habitent la même rue. Il sort de chez lui, fait deux pas et sonne à la porte chez sa voisine, qui, aimable lui offre un thé, on ne sait pas s'il s'agissait d'une tisane à base de crapaudine, ce qu'on sait c'est qu'en 2017, ils forment le duo The Neighborly . 

Ils  se produisent  régulièrement   dans leur coin pour enfin sortir un premier EP ( self-titled), il y a quelques semaines.

Influences citées: The Civil Wars, Over the Rhine, The Lumineers, tu viens de comprendre que ce n'est ni du hip hop, ni de la techno, qui s'affiche au programme!

Tracks:

1. Lights Go Down 04:27 ; 2. Real Love 04:34 ; 3. Lift You Up 04:44 ; 4. How it Goes 03:55 ; 5. Hold Me Down 03:55.

Credits:

Music, lyrics, vocals - Brock Lawley
Music, vocal parts, vocals - Arissa May
Drums, Percussion - Jake Ritchey
Bass - Mike Bitts and Ty Godfrey
Guitars - Ty Godfrey, Anthony S. Guyer
Background Vocals- Tymira Pearson 


Recorded and Mixed by Anthony S Guyer for Forgotten Genre Productions
Produced by Anthony S Guyer
Co-Produced by Jake Ritchey
Mastered by Tom Volpicelli for The Mastering House  

 

Pochette: Arissa et Brock prennent la pose sur la terrasse en bois d'un chalet construit avant l'interdiction de se chauffer au mazout, l'intérieur est illuminé.  Madame , vêtue d'une petite robe noire, a choisi la position assise  à même le plancher surélevé, Brock, aussi élégant que nonchalant ( une main dans la poche) , semble pensif , faudrait que je me débarrasse de ce maudit  lierre qui commence à tout étouffer.

 

Comme pour justifier le cliché, la première plage a été baptisée  'Lights Go Down'.

En demis-teintes crépusculaires, ce downtempo  reposant sur des guitares acoustiques soyeuses et un jeu de clavier discret , voit le couple harmoniser brillamment, toujours sans hargne, une guitare électrique se promène élégamment pour mener le gospel à son terme.

Nothing good happens when the lights go down That's when the shadows swim in sin

Mais où est passé Jésus?

Une entrée en matière prometteuse.

Le  rootsy blues rock ' Real Love' s'avère plus rugueux, les voix se marient ou se répondent, un peu à la manière des morceaux enregistrés par  Robert Plant &  Alison Krauss.

Les guitares électriques grondent puis s'assagissent, une acoustique tricote en background, tandis que la batterie maintient le rythme et puis, en fin de morceau, Brock répète ...  Love’s like a wine fermenting slow,  tandis qu'Arissa vocalise à l'arrière ...Patient and kind never lets go.

Intimisme et alchimie vocale, difficile de ne pas succomber aux charmes de 'Real Love'. 

Avec ' Lift you Up', le duo joue la carte ballade qui doit remonter le moral, it  was written for friends going through tough times....

S'il fallait tracer un parallèle, on choisirait  'You've got a friend' de Carole King,  ...You just call out my name And you know, wherever I am I'll come runnin' To see you again....

Voix caressantes, background sonore duveté, une nouvelle  perle  folk/soft rock qui évite sensiblerie ou mièvrerie .

Si tu cherches de la guimauve, sonne chez Raphaël ou Jairo!

"How It Goes,",  ses voix habitées et son lent cheminement orchestral, montant, comme si de rien n'était, en puissance , va  hanter ton cerveau  pendant un bon moment.

Une nouvelle fois, la profondeur du chant et l'accompagnement soigné,  accrochent l'auditeur amateur d' 'Americana, de country folk ou  d'alt folk. 

Un genre   pratiqué par Allison Moorer, Margo Price ou Kathleen Edwards avant notre duo , sans oublier Over The Rhine ( husband and wife, Linford Detweiler et Karin Bergquist) ou les moins connus Rod + Rose (Rose Falcon et Rodney Atkins)   .

Pour clôturer l'EP, Arissa et Brock proposent   " Hold Me Down " ( Rise Up) , sur un rythme binaire au jeu de batterie obsédant,  le duo dégoise  son texte biblique,  tandis qu'une guitare électrique dessine d'intéressantes arabesques.

Encore une plage pertinente, avec un coup de chapeau au chant intense de la madame.

 

Il  est grand temps que The Neighborly quitte sa zone de confort  pour partager sa musique aux quatre coins du globe

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19 juillet 2022 2 19 /07 /juillet /2022 12:47
Album - Wolves Until... - "Wolves Until..."

Album - Wolves Until... - "Wolves Until..."

 Shiny Fast Eardrums

NoPo 

 

WOLVES UNTIL ... 2022

On va vite parler de musique, le liminaire va se limiter à un court CV (les chevaux augmenteront à l'écoute).
La pandémie provoque la rencontre virtuelle et progressivement amicalement musicale (ou le contraire) entre l'américain Michael David Kelso (Rescue the Perishing, Misty Ridge, cherchez sur youtube vous serez surpris...) et le panaméen Ramon Vallarino Sierra (background bien rock Loving Sasha, VILE).
Sans meute, les 2 jeunes loups se fondent dans un nu metal/metalcore qu'on peut rapprocher de Taking Back Sunday (dont ils reprennent un titre), Bullet for My Valentine ou Atreyu.
Nul chant guttural ici, quelques hurlements suffisent à conforter leurs compositions musclées particulièrement mélodieuses.

La pochette, d'une grande simplicité, affiche un dessin tout blanc de tête de loup hurlant vers le ciel étoilé sur un fond rouge clair (!).
Seule la police de caractères indiquant le nom du groupe fait preuve d'un peu plus de sophistication, à noter les trois petits points d'une ponctuation qui interpelle (Wolves until... we die?).

Départ fade in avec 'Empty frames' sur les chapeaux de roues, la pédale voit double, les frappes sont sèches, la basse bétonne, la guitare se maquille au laser avec un riff en boucle, simple mais terriblement efficace.
La voix se dédouble aussi, criée l'une, l'autre c'est le soleil, chantée brillamment avec beaucoup d'harmonie. Quant au solo de gratte, fluide, il déroule brièvement.
Quelle pêche! Consistant comme entrée!

On a droit à 2 guitares croisées sur l'intro de 'Treasure' qui pourrait s'inspirer de Maiden. Le système, à double voix, permet les dépassements de soi, franchement réussis.
La mélodie accroche carrément avec son cheminement à la guitare saccadée, filant sur un solo percutant dans une osmose instrumentale indiscutable.
Ce foisonnement dessine des bouches en banane et des oreilles en coquelicots.

Un brouhaha se cache au fond de la piste. Le rythme particulièrement heurté sur 'Shadows' donne quelques airs de stoner, toujours avec cette recherche mélodique de tous les instants.
Les voix se font plaisir, à 2 épaisseurs, gourmandes bien souvent.
Une basse tonitruante résiste et résonne dès que les autres instruments se taisent. Le solo lumineux tranche dans le vif sans en faire des tonnes.

On apprécie d'emblée le riff rectiligne et saccadé en ouverture. 'Facing Extinction' tombe dans le tube et en ressort survitaminée. La guitare montre ses griffes et ne les rentre jamais.
La mélodie, facilement mémorisable, fait bouillir les méninges. On cherche encore de quel groupe il s'agit, tant on a l'impression de déjà bien connaitre.
Un peu étrangement, le titre me fait penser à 'Maybe we should talk' (94) des mésestimés et éphémères irlandais de Toasted Heretic.
Je pourrais même copier/coller un commentaire sur les hérétiques : "un lyrisme parfois exacerbé dans des envolées mélodiques qu'on ne saurait pour autant qualifier de...pompeuses".
Le morceau, mouvementé et dramatique, s'achève par un extrait de discours sur l'extinction de Sir David Attenborough (naturaliste britannique).

Un riff lointain, en sinusoïde, lacère l'intro de 'Take me away' (debut single en 2021) plus sombre, seulement dans ses couplets. Une guitare aérienne zèbre l'obscurité dans la douleur.
Le refrain à multi couches vocales reste particulièrement attrayant (Atreyu ?) au point d'avoir envie d'envoyer avec Ramon.
La rythmique gagne alors en puissance et intensité puis laisse la lead mordre magnifiquement sur les roulements à deux pédales. Hit en puissance!
Bien marrer me fait le teaser par maitre Yoda versus android
Cette fois, un riff tournoyant incite la rythmique bondissante à sauter au cordeau.
'Roadkill (Lies)', loin de Mister Kill (Lemmy pour les intimes), insère des lalalalalalalies dans le texte; ils auraient pu prendre aller plus loin avec des pommepommepommepomme ou plutôt (comme le chien? ya un piège!) des whououhouh plus adaptés?
Le passage les contenant surprend avec une guitare acoustique et un fade out électronique qui ne clôt pas la plage.

Tiens donc 'Entropy' invite un clavier enveloppant mais pas question de remplacer  les grattes par des mandolines.
La couche gonfle, le tempo s'alourdit, les harmonies se nichent partout. Du coup, le solo, toujours aussi concis, mêle guitare et clavier.
Le final pulpeux fait le dos rond et le gros son, loup y-es-tu?

Intro par une basse bien ronde recouverte d'un accord à la guitare, vif. Une reprise des américains Taking Back Sunday, 'Liar' vient agrémenter le disque.
Le chant déroule énergiquement une trame dramatique avec, par instant, des voix en canon du plus bel effet.
'Canon' convient d'ailleurs bien à cette composition explosive, pleine de guitares saturées au final.

La version acoustique de 'Treasure' montre toute la beauté du morceau dans sa plus simple intimité.

Sans surprendre par son originalité, le duo nous plait par sa spontanéité et sa générosité. Pourtant, l'album fait dans la concision (30 minutes sans la seconde version de 'Treasure') et la précision, mais pas le temps de s'ennuyer!
Pour une oeuvre réalisée à distance, il s'agit d'un résultat étonnant et franchement réjouissant. Premier disque assurément prometteur!


Line-up:
Michael David Kelso - All instrumental music and backing vocals
Ramon Vallarino Sierra - Lyrics and lead vocals

Tracklist:
01. Empty Frames
02. Treasure
03. Shadows
04. Facing Extinction
05. Take Me Away
06. Roadkill (Lies)
07. Entropy
08. Liar (It Takes One To Know One)
09. Treasure - Acoustic
The album was recorded and mixed in the Shiny Fast Eardrums studio with additional mixing provided by Tide Studio London and additional mastering provided by Junhong McIntosh-Lee.

Artist: Wolves Until... (山ㄖㄥᐯ乇丂  ㄩ几ㄒ丨ㄥ...)
Release title: Wolves Until...
Label: Shiny Fast Eardrums
Release Date: 01-07-2022
Format: Digital
Genre: Hard Rock
Country: United States

PS : Curieusement, il y a un Cartoon band (un clip en préparation?) :
Treasure - Vocals
Roadkill - Guitar
Extinction - Bass
The Wolf - Drums

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17 juillet 2022 7 17 /07 /juillet /2022 15:54
Astrakan Project et Dorcha Cobs au Retour du Jeudi à Plouha, le 15 juillet 2022

Astrakan Project et Dorcha Cobs  au Retour du Jeudi à Plouha, le 15 juillet 2022 

 

michel

Les associations Les  Retours du jeudi et  J’ai pas d’idées mais j’ai ma Sœur remettent le couvert et décident de faire bouger le centre bourg de Plouha, qui était bien triste en soirée avant  l'arrivée  du  café-concert Le Barbe, un établissement qui a dynamisé la commune du Goëlo.

Ce vendredi 15, car pas de Retour  du Jeudi, le jour de la Fête Nationale, sert de warm-up, on n'avait pas vraiment besoin d'une couverture chauffante car la Bretagne ressemble de plus en plus à la Côte d'Azur question températures.

On nous promet une soirée celtique, en plus du traditionnel marché d'artisans d'art et de producteurs locaux, et bien sûr  frites, rougail, pizzas, galettes-saucisses et friandises au menu.

Horaire: the great unknown!

T'escomptais 19:30', vu que deux groupes (  Astrakan Project et Dorcha Cobs ) devaient se succéder, le podium toujours en plein courant d'air ne verra arriver Dorcha Cobs  qu'à 20:30'.

Angélique, une comtesse, regrette l'époque où l'ORTF programmait ses films à 20h,  ils étaient  présentés par Catherine Langeais, une copine à François et à Jacques Dutronc.

Le Deejay venait de passer 'Oh Marie' de Louis Prima  puis ' Out of time man' de la Mano, c'était faire preuve de bon goût, quand le duo Dorcha Cobs rapplique.

Des fois, ils sont six, ce soir, en piste, uniquement le noyau de base,  Topher Loudon (Dye, et Blah Blah Blah ) ,  from Belfast, guitare acoustique, chant et casquette, et le Breton Anthony Masselin ( Bagad de Lann-Bihoué , Gwenlann, Soldat Louis) aux flûtes de tous formats ( tin whistle ou flûte de 57,5 cm) ,  uilleann pipes et stomp box, ont pour mission de faire danser le Goëlo.

Un coup d'oeil au logo du groupe et explication, le Irish Cob est un cheval noir auquel on attribue des vertus magiques,  d'un point de vue courses hippiques, le canasson Aingeal  Dorcha   peut afficher un beau palmarès.

Il était question de chevaux, intéressons- nous au  coileach, le duo démarre le set par l'instrumental ' Coq au vin', un gallinacé nourri aux graines celtiques.

Ils embrayent sur 'Jesus on an electric bike', car il a vendu sa motorbike et ses jeans en cuir, ce folk rock nerveux s'entend sur le premier album de Dorcha Cobs.

Le mariage  uilleann pipes  et guitare acoustique peut paraître excentrique, mais ça marche et de plus le chant rugueux de Topher est des plus efficaces.

On enchaîne sur une suite de gigues qu'on a baptisées ' set of jigs' , notre second album est en gestation, on pourrait inclure  ces danses sur la plaque.

Les premiers danseurs s'agitent!

' One in the middle' a ravi tous les amateurs d'Irish folk, ceux qui aiment Horslips, The Bothy Band, Dé Danann   ou The Pogues .

On ne quitte pas tout à fait la verte Irlande avec le singalong ' Galway Girl' de Steve Earle.

Un morceau qui inspire un Mexicain égaré, mais pas basané, qui manifestement a abusé du lambig ou d'une autre  eau-de-vie tirant lourd.

Bob l'éponge effraie les gosses et fait rire les paroissiens!

Une valse pour suivre, ' A new day for Lilou' , Plouha suit le rythme, 1,2,3  - 1,2,3, sur le macadam, il y a des concentrés, des impérieux, des hésitants, des hors-tempo et d'autres maladroits,  Alejandro danse seul , les dames refusant poliment ses invitations .

Le rythme accélère, les valseurs passent au kasatchok. 

'Freedom a été écrit pendant le confinement, il est suivi par un hymne chantant tous les pays celtiques, même ceux qui se sont établis dans  la province de Chubut en Argentine,   ' Keltic song'  with K car le Celtic, c' est un club de foot.

Un penny whistle pour Anthony, le duo attaque 'Ragnarok Conquest'   pour les amateurs de jeux sur internet.

Julie Dassin n'est plus la seule à chanter le vin, voici  'When the Wine' un chanson à boire qui donne la gueule de bois,  Shane MacGowan, derrière toi, a repris le refrain!

'Welcome to Uranus' et une dernière Irish reel, voyant tous les amateurs de fest noz entamer une joyeuse ronde,  annoncent la fin d'un set  qui a mis l'ambiance à Plouha.

Le formidable ' Brown Eyed Girl' de Van Morrison clôture une prestation appréciée.

A la tombée de la nuit,  Astrakan Project, investit le podium.

 Simone Alves et Yann Gourvil, venus de l'univers fest-noz, fondent Astrakan Project en 2009.

D'emblée, ils décident de marier le kan ha diskan aux sonorités orientales en y ajoutant un background electro, voilà pourquoi  certains n'hésitent pas à les rapprocher de Dead Can Dance.

La discographie du groupe compte 3 full albums, des singles et des EP's .

Le couple,  à la ville et sur scène, fringué neo hippie, a pris place, Simone, debout et droite,  à droite pour nous, chante , déclame et tripote un échantillonneur,  Yann, à gauche,  assis, joue de la guitare acoustique, de l'oud, du violon et s'occupe du programming.

Préambule, si la langue bretonne t'est étrangère, tu ne comprendras rien aux histoires de viol, aux romances tragiques ou aux légendes d'un autre temps, ce qui ne doit pas t'empêcher de te laisser envoûter par ces mélodies et ces rythmes obsédants.

' 1932'  au chant lancinant, aux accords de guitare répétitifs et aux effets electro troubles, lance le bal.

Le morceau est suivi par '5 Bolod', une gavotte frelatée, chantée d'un timbre grenelé.

Yann saisit l'oud, balance un fond bourdonnant, sa compagne va nous chanter un gwerz issu du patrimoine antique et décrivant un  amour malheureux,   'Ar plac'h iferniet' , ça ne rigole pas tous les jours dans les contes et légendes de Bretagne, il y est souvent question de fautes, de  trépas  et de désespoir.

La morne complainte n'empêche  pas la faune locale d'entamer une danse rituelle.

'An Emgav' est extrait de l'album "Inês" , album  narrant une nouvelle fois un drame passionnel s'étant déroulé au 14è siècle au Portugal.

 Simone a réalisé une série de tableaux illustrant chacune des chansons du CD, ces illustrations sont vendues par le biais de leur site.

Les résonances  arabo-andalouses et le  chant déchirant traduisent à merveille le tragique du propos, même si tu ne comprends pas un mot au texte débité.

Evidemment si  ton truc ce sont les fêtes de la bière en Bavière, là où le bon peuple, aux joues et au nez rubiconds,  beugle en dansant la farandole, chope en main,   " Ein Prosit der gemütlichkeit " tu risques d'être désarçonné.

Retour à la guitare et à la mémoire orale de Bretagne avec  le lament 'Berjelenn' avant de proposer une adaptation du ' Running up that hill' de Kate Bush, qui devient 'O Redek War Ar Roz' en Breton.

Yann a composé  la gavotte ottomane 'Barzh an Ifern' à Istanbul, elle est suivie par un morne  gwerz,   peu propice au badinage, '  Añriet Rolland', une mère tuant son fils aîné , c'est moins drôle que ' Du rhum des femmes' de Soldat Louis.

' Gwerz Pedro' un nouvel extrait de "Inês" ne va pas davantage dérider les plus mélancoliques d'entre nous, pour accentuer le sentiment de douleur profonde, Yann saisit  le violon,  en tire quelques notes funèbres qu'il colle sur la toile noire,  mise en boucle, tandis sa compagne vocalise tristement.

Soudain un ou deux coups d'archet vifs transforment la complainte en gigue folle pour le plus grand plaisir des nombreux danseurs.

'  Ar Chaseadenn' achève ce set exalté et souvent énigmatique, difficile à digérer pour certains, mais palpitant pour d'autres.

 

Tandis que tu quittes la place, le duo balance ' Tri Martolod an Oriant' comme bis!

 

Menu de la semaine prochaine: Johnny Mafia et Bigger!

 

Astrakan Project et Dorcha Cobs au Retour du Jeudi à Plouha, le 15 juillet 2022
Astrakan Project et Dorcha Cobs au Retour du Jeudi à Plouha, le 15 juillet 2022
Astrakan Project et Dorcha Cobs au Retour du Jeudi à Plouha, le 15 juillet 2022
Astrakan Project et Dorcha Cobs au Retour du Jeudi à Plouha, le 15 juillet 2022
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17 juillet 2022 7 17 /07 /juillet /2022 09:32
29ème édition de Cognac Blues Passions, du 05 au 10 juillet 2022, Cognac

 29ème édition de Cognac Blues Passions, du 05 au 10 juillet 2022, Cognac

 

Mitch ZoSo Duterck

 

Festival Blues Passions - 29ème édition - du 05 au 10 juillet 2022, Cognac, France.
Et voilà, c’est reparti, comme en ’40 ! Ça ne sert plus à rien de dire « comme en ’14 » étant donné que Pierre-Auguste Trébuchon, le dernier poilu de ce qui devait être la « dère des dères » nous a quittés le 10 mars 2008, à l’âge presque « Calmentesque » de 110 ans, faisant carrément passer la brave Jeanne pour une cougar. Cette année encore, la petite ville Charentaise, dont le nom évoque pour beaucoup des lendemains brumeux et difficiles, ouvrait à nouveau ses portes à une programmation éclectique, parfois beaucoup trop éloignée, entendait-on bien souvent dire, de l’essence même du festival, à savoir : le Blues.
C’est vrai qu’en parcourant l’affiche, un rapide coup d’œil sur les noms des artistes bookés ouvrait le débat de savoir ce que certains venaient faire là. Parmi eux, et non des moindres, un certain Liam Gallagher, un mancunien (dans le cas présent, un habitant de Manchester pour ceux qui se demanderaient de quoi il retourne). Je ne m’énerve pas, je t’explique! Ce n’est tout de même pas ma faute si on nous apprenait encore à nous exprimer correctement à l’école, au lieu de laisser les sms (textos dans certains pays) et autres abréviations fantaisistes prendre l’ascendant sur notre belle langue française tout de même !
Bref, inviter Rory Gallagher, le roi Irlandais de la Fender Stratocaster aurait été-tout à fait justifié si le natif de Ballyshannon ne nous avait pas quittés trop tôt, emporté par une surconsommation d’alcool dans les années ’90. Par contre, programmer l’autre fou qui se prend pour les Beatles à lui tout seul, c'est se tirer une balle dans le pied dans le sens où tu sais d’avance que le petit frère de Noël va de toutes manières te pourrir la soirée. C’est un peu comme jouer à la roulette russe avec 5 balles au lieu d’une seule, dans le barillet de ton révolver. Ton seul souci étant de savoir quand, ou plutôt « Caen » ça va arriver, comme disent désormais les Courageux organisateurs du Festival Beauregard. Il n’aura fallu que 18 minutes au ténébreux supporter des « Red Devils » pour mettre le bazar en Normandie. Il quittera les planches pour ne plus reparaître devant ses fans! Une maladie « diplomatique » qui l’empêchera également de se présenter à Cognac 48 heures plus tard, certificat médical de complaisance à l’appui. Bonjour le respect des organisateurs et surtout des fans dont certains sont venus de très loin, exclusivement pour lui, n’hésitant pas à casser leur tirelire pour voir et surtout écouter leur idole à l’accent plaintif.
Les paroles qui ouvrent la chanson « Wonderwall » sont plus que jamais d’actualité : « Todays is gonna be the day, that they’re gonna throw it back to you » je te traduis, c’est gratuit et édifiant : « Aujourd’hui va être le jour où ils rejetteront la faute sur toi » ce qui, en langage courant ressemblerait plus à « Aujourd’hui, tu vas t’en prendre plein la gueule...» prémonitoire non ? A méditer en tout cas.
Autre bizarrerie relevée parmi la programmation (sic) Lilly Wood & The Prick, un groupe electro- pop français déjà abondamment plébiscité et récompensé par ses pairs. Je ne connaissais pas du tout et bien que je ne sois ni demandeur et encore moins consommateur du genre, rien ne sert de dire du mal d’un artiste, comme ça, juste pour le plaisir. Soyons objectifs. Sur scène, malgré le côté kitsch « blanc de blanc » du style vestimentaire délibérément adopté par le groupe, et qui flirte ostensiblement avec celui des Rubettes de 1974, époque « Sugar Baby Love », le concert est mené de main de maître par les deux fondateurs Nili Hadida et Benjamin Cotto. Lilly Wood met une ambiance de feu dans la cuvette du jardin municipal qui devient chaudron. C’est vachement bien conçu et très entraînant. « Ça donne la patate » comme on dit chez Belviva ! Un tout grand bravo pour la performance en tout cas.
En cherchant un peu, ce que ne manquent pas de faire les râleurs-éplucheurs de fautes de casting impardonnables, on peut encore trouver l’une ou l’autre incongruité dans la programmation mais, de toutes façons, il est impossible de plaire à tout le monde, vous le savez aussi bien que moi. Je vivrai donc le festival à ma façon, en toute objectivité, en dehors de toute pression, sans me préoccuper de qui est tête d’affiche ou pas, me laissant guider par mon instinct et mon besoin de sang neuf.
Bon, ça se précise, j’ai mon accréditation de journaliste en poche, ou plutôt, autour du poignet gauche. En tant que belge et patriote, je préfère l’appellation « reporter », mon côté Tintin sans doute. Ah oui, à propos, on me demande souvent comment distinguer Tintin de Milou? Facile : Milou, c’est celui qui n’a pas de chien! Tu suis ? Allez, c’est parti.
Jour 1 : jeudi 6 Juillet.
Comme d’habitude, le coup d’envoi de ces cinq jours de musique débute à l’espace « Au Cœur du Blues » à Jarnac, ville en son temps rendue célèbre grâce à un duel à l’épée. Ce soir ce sera avec le DENIS AGENET’S & NOLAPSTER’S BIG BAND que s’ouvriront les festivités. Avec un nom pareil, tu as intérêt à vachement assurer, dont acte. Parmi les « guests » comme on dit dans le jargon, le virtuose, le fou de l’harmonica en personne : Monsieur Nico Wayne TOUSSAINT. Avec lui, c’est ambiance assurée. Pour la première fois de son histoire, le beau petit parc local affiche complet, « vendu dehors », « Sold Out » comme disent les anglais qui ont un long passé historique commun avec la région Aquitaine.
A cette occasion, pour débuter ma revue de presse, j’opte pour LARKIN POE, un quatuor américain originaire de Calhoun en Géorgie. Aux commandes, Rebecca et Megan, deux des trois sœurs Lovell qui baignent dans le Blues, le Bluegrass, le Folk et la musique américaine depuis leur plus jeune âge. Au menu, guitare, voix, steel guitar et gros riffs. Et quand les musiciennes sont jolies et efficaces, ça aide grandement à se focaliser, du moins, pendant un temps. A mes côtés, désespéré, un pauvre gars, visiblement trop imbibé, profite de chaque moment de silence relatif pour beugler son amour-passion aux deux sœurs qui restent sourdes autant qu’indifférentes à son brame lancinant. Obstiné comme un brie de Meaux qui violerait une mouche à viande, le joli-cœur en peine ne repartira pas marié pour autant. Pour avoir découvert les ladies un soir de concert à Bruxelles, je m’étais juré de combler cette frustration de ne les avoir vues que 35 minutes pour assurer une première partie. Voilà, c’est fait ! Verdict : c’est vrai que Rebecca, avec son regard qui tue et son sourire angélique, est le genre de fille capable de te faire dégivrer un frigo américain lors d’une descente en rappel à quatre plombes du mat’ une nuit de Saint-Sylvestre, mais je crois qu’on a (trop) vite fait le tour de la question. C’est sans grandes variations ni surprises, et même si c’est correctement joué, j’ai eu le sentiment de réentendre trop souvent, une même descente d’accords par-ci, un gimmick ou l’autre d’un titre déjà joué par-là. Quand aux deux autres gars (batteur et bassiste-claviériste) qui composent le reste de la troupe, ils donnent vraiment l’impression de se faire ch*** comme c’est pas possible. Pour vous en convaincre, regardez plutôt la photo de ce cher bassiste. Et encore, là, j’ai choisi la meilleure, je vous jure qu’il est au maximum du plaisir ! Comme quoi, deux paires de musiciens ne donnent pas nécessairement un groupe cohérent et uni et ça se sent les filles. L’énergie sur scène ne fait pas tout. C’était donc pas mal, sans plus. Allez, un petit passage aux stands réservés à la nourriture et autres libations, et c’est reparti.
RODRIGO Y GABRIELA, respectivement Sanchez et Quintero est un duo mixte de guitaristes-virtuoses mexicains de classe mondiale et personne ne pourra dire le contraire, c’est d’une technique imparable, ça joue et ça percussionne sur les guitares comme on a rarement, sinon jamais, eu l’occasion de le voir et de l’entendre. C’est parfait. C’était très bien ! Pas besoin de reprendre au numéro 17 , pour ceux d’entre vous qui ont des références cinématographiques… Retour à l’hôtel, bonne nuit, à demain.
Jour 2 : Vendredi 7 Juillet.
Alors, bien dormi ? Let’s go, on y va, tout le monde a son pass ? Ah oui, j’y pense, hier avant de partir pour Jarnac, j’ai discuté le bout de gras avec Manu Lanvin que j’avais découvert au Festival Rétro C Trop à Tilloloy dans les Hauts-de-France le 25 juin dernier. Comment ? Son père ce ne serait pas...? Oui bien sûr qu’il a un papa Manu! Son nom ? Lanvin aussi tiens! Mais c’est du fils que je vous parle moi, le bluesman. Ça ne vous intéresse pas ? Menteurs que vous êtes ! Oui,d’accord, ça va c’est bon, je cède à la pression populaire, le papa, c’est bien Gérard, l’acteur, comme ça tout le monde est content.
Nous débuterons cette exploration musicale à Cognac, et en soirée, avec un groupe que je ne connaissais pas du tout, comme quoi on a beau avoir un fameux palmarès en matière de concerts, on n’est pas omniscients et c’est ça qui est génial, toujours découvrir de nouvelles choses, de nouvelles personnes. Cette fois nous allons vers le Mid-West avec ALTERED 5 BLUES BAND, groupe originaire du Wisconsin, capitale : Milwaukee. Une métropole implantée sur la rive ouest du lac Michigan. Comment il n’y a rien là-bas ! Et le club de NBA des Milwaukee Bucks qui ont eu dans leur effectif un des meilleurs joueurs de tous les temps, l’inventeur du célèbre « Sky Hook » un certain Lew Alcindor qui deviendra Kareem Abdul Jabbar ? C’est rien ça ? Et les Harley-Davidson, vous croyez que ça vient de chez Aldi peut-être ? Non mais ! Bon, tout le monde a pris des notes ?
C’est très bien, faisons donc halte au podium « Expérience Cognac ». J’ai préféré découvrir ces artistes généreux venus promouvoir leur nouvel album « Hollier If You Hear Me » que de m’arrêter autre-part. Et en matière de blues contemporain, on est en plein dedans, c’est électrique à mort, conduit de maîtresse façon par Jeff Taylor, un chanteur charismatique à souhait dont le timbre vocal rappelle d’emblée des gens comme Howlin’ Wolf ou encore B.B. King. Au niveau proportions, je passe pour un nain anorexique de chez weight-watchers à côté de Jeff. Actif depuis 2014, le groupe a déjà enregistré quelques albums très intéressants dont « Ten Thousand Watts » paru en 2019, et qui semble recueillir pas mal de suffrages auprès du public et des fans. En tout cas, pendant tout le concert, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde, quelle pêche mes aïeux ! C’est le genre de groupe qui vous remet sur pied en trois accords. J’ai adoré. C’est très bien dosé, chaque musicien s’exprime librement et l’ensemble affiche une cohérence redoutable. Toute grosse prestation du guitariste Jeff Schroedl qui n’est pas sans rappeler un certain Stevie Ray Vaughan. J’ai récupéré leur setlist et je vous la livre ici, gratis et libre de droits au cas où vous voudriez vous appuyer dessus pour vous faire une opinion :
Right On / Stay Outta / Mischief Man / Great Minds / Dollars / If You Go Away / Guilty / List To Quit / Three Forks / Holding On / I’m In Deep / Charmed / Holler / Full Moon.
Il me reste du temps pour aller voir la tête d’affiche de ce soir : Ben Harper. Direction l’espace « Blues Paradise », la scène principale. Et là, je comprends ce que les « râleurs » veulent dire en parlant d’un festival qui a perdu son âme. Il y a beaucoup trop de monde, le moindre emplacement s’acquiert presque bec et ongles alors que l’an dernier encore, on se les partageait en souriant. Seul c’est déjà galère de se caser, alors imaginez à plusieurs. A certains moments, c’est comme si tout allait partir en sucette. Et c’est la nouvelle gestion des accès à l’espace de concert principal qui cause des soucis, car au lieu de laisser un passage au travers les buissons, cheminement bien connu des anciens festivaliers et qui existe depuis des années, au sommet de l’amphithéâtre, juste derrière les tentes VIP, tout est clôturé, obligeant un déplacement en masse vers le seul côté droit où ceux qui quittent le site croisent ceux qui veulent y entrer avec force grognements de déplaisir et noms d’oiseaux à la clé. C’est devenu beaucoup trop exigu. Plus aucune fluidité dans les allées et venues entre les scènes. J’écouterai donc un peu Ben Harper plus que je le verrai. Pas cool pour ceux qui ont payé leur ticket d’entrée. Tout le monde est là ? Allez dodo, tomorrow is another day.
Jour 3 : Vendredi 8 Juillet
Au lieu de rentrer en Belgique au Cactus Festival de Bruges, pour un aller-retour qui m’aurait permis de voir Robert Plant pour la 42ème fois, mon corps me crie soudain « halte, j’ai besoin de repos ! » Je décide donc de rester à Cognac et heureusement pour moi, car le concert de l’ex-chanteur de Led Zeppelin est lui aussi annulé suite à une défaillance vocale soudaine imputable à Mademoiselle Alison Krauss, sa partenaire! Bien vu donc. Ici, c’est Fred Chapellier qui passe son tour. Décidément, il y a un virus qui doit traîner quelque part dans le triangle Bruges-Cognac-Caen. Mes accompagnants n’ayant pas cette fois la même soif de découverte que la mienne, je m’approche seul du premier rang, face à la scène, où je prendrai appui autant que racine sur les barrières de sécurité. Je vous ai dit que Manu Lanvin était présent et il y a bien une raison à cela. Ceux qui sont en possession du programme pas encore trop chamboulé, auront compris. Ce soir, nous aurons droit à un concert en famille et c’est très bien ainsi.
Pour paraphraser une réplique culte de Pierre Mondy faite à Victor Lanoux, « Ce n’est pas parce qu’on habite chez une pute qu’on doit être esthéticienne » et donc, « Ce n’est pas parce qu’on est musicien qu’on est forcément acteur » et vice versa. Allez « steplééé » raconte ! Bon, tu veux savoir, alors écoute : la collaboration entre le père et le fils est non seulement artistique, c’est le principal, oui peut-être, si ce n’est qu’ici il y a un gros plus. Et ce truc qui ne s’apprend pas c’est le lien d’amour viral, indéfectible, le respect mutuel qui unit les deux acteurs principaux qui occupent la scène pour ces 90 minutes vespérales. Il n’y a qu’à les voir évoluer « on stage » et tu auras compris que ce qui se passe entre ces deux-là, c’est pas du chiqué. On ne fait pas semblant. Gérard et Manu, c’est un peu comme les couples qui arrivent au plaisir en même temps. Ils ont ça en eux et ils ne s’en privent pas, tandis que beaucoup d’autres passeront leur vie à chercher, à essayer, pour n’arriver en fin de compte, qu’à mouiller les draps à des moments différents. C’est con hein !
Non, sérieusement, le fils a pour lui tout le métier du musicien qui est là pour te faire goûter son blues, celui qui te fait saigner les doigts quand tu l’apprends sur ta première guitare, celui qui te brûle la gorge quand tu t’essaies à le chanter comme Robert Johnson, Muddy Waters, John Lee Hooker ou encore B.B. King, le blues des origines, celui qui te forge le caractère. Ça c’est pour Manu, le compositeur, l’interprète, qui bouffe le côté gauche de la scène. Et puis, pour réaliser l’équilibre du plateau comme on dit en expression corporelle, tu as Gérard qui s’occupe de la droite. Il est là, tel un monolithe, impassible, affichant sur son visage buriné par tant de génériques de films, la vie et le temps qui passent. On se croirait plongé des années en arrière, dans le cinéma contestataire de Jean Yanne, avec des films comme « Les Chinois à Paris ». Avec sa tenue de scène bien particulière, presque Maoïste version Sex Pistols, casquette vissée sur le crâne, le regard protégé par une paire de lunettes de soleil, notre Gérard en jette. Il dégage un petit quelque chose d’inquiétant, même sans voir ses yeux, tu détournes le regard. Et pourtant, quand tu écoutes ses textes, tu ressens non seulement ses coups de gueule mais aussi et surtout, tu entends battre son cœur. Et alors, sa voix le trahit un peu par l’un ou l’autre vibrato bourré d’émotion, notamment lorsqu’il parle de son père. L’eau et le feu s’unissent à chaque fois dans les effluves que dégagent les parfums Lanvin. Une voix dont la tonalité n’est pas sans rappeler un certain Jean-Patrick Capdevielle. Un concept scénique naturel qui met en lumière ce beau grand jeune homme (avec une montre précise l’acteur) et son paternel mais aussi son pote, son ami. Qui est le plus fier des deux ? Je vous laisse le découvrir. Pour moi c’était une première et j’en suis bien heureux. Le groupe qui les entoure est au top, mais qui oserait en douter d’ailleurs ? Je tiens à les remercier tous les deux pour m’avoir permis d’avoir la longue discussion que nous avons eue dans le jardin ombragé de l’hôtel le lendemain midi. Voici la setlist de leur concert qui a reçu, ici-bas, un véritable tonnerre d’applaudissements de la part d’un public qu’ils ont dû apprivoiser et gagner à leur cause et ce n’était pas gagné d’avance croyez-moi. Un tout gros moment lors de la reprise de « Marche à l’Ombre» de Renaud avec en plus, la guitare sur laquelle le morceau a été composé.
Ce monde implose / Appel à l’Aide / Entre le Dire et le Faire / On le dit Sauvage, on le dit Brutal / Du Haut de mon Building / Mon Héroïne / 5M 2 / Ici-Bas/ P’tit Gars /Je suis une Personne / Donne un peu de ton Amour / La Vie est une École / Marche à l’Ombre / Je suis le Diable / Tu étais.
Pour les intéressés l’album « Ici-Bas » est sorti en 2021 sur le label français Gel Production.
A 22.30 la scène est occupée par la tête d’affiche, Monsieur Francis Cabrel. Je me dirige à nouveau vers l’endroit que j’ai quitté quelques instants pour prendre des nouvelles de mes non-participants du jour. Je suis comme ça moi, j’ai le sens des responsabilités quand on me confie des enfants.
Je ne sais pas ce que j’espérais mais, je ne verrai pas le Maire d’Astafort beaucoup mieux que Ben Harper et ses Innocent Criminals la veille. J’écoute tout de même attentivement l’artiste. À une heure aussi propice au rythme et au blues, ça manque un peu de peps et de rythme. C’est dommage parce que au niveau musical, il n’y a rien à redire, c’est très pro. Pas de rappels en fin de spectacle et Francis qui s’en va tout de suite malgré un after-show prévu ! Les supputations vont bon train, chacun a son avis. Quelle que soit la raison, il en résulte que tout le monde, ou presque, est frustré. Bon, le temps de récupérer les enfants, bien sagement assis à dire du mal de leur animateur et on rentre préparer demain.
Jour 4 : Samedi 9 Juillet
Déjà quatre jours, mon Dieu (ou mon « qui » tu veux) que ça passe vite. Là, je me réserve exclusivement pour le soir, parce que ça va bouger au Jardin Public. « Y’à l’feu dans la cuvette ! » ça ferait un chouette titre pour un bouquin de Frédéric Dard non ? Où, pourquoi pas, pour un film de Michel Audiard. Ce soir ça va bouillir dans le chaudron avec SIMPLE MINDS. Comment je le sais ? Je viens d’aller les voir il y a 13 jours exactement au Festival « Rétro C Trop » à Tilloloy dans les Hauts-de-France (bis) où ils ont tout emporté sur leur passage à l’applaudimètre et ce, malgré la concurrence redoutable de gens comme Madness, Alice Cooper, OMD ou encore Status Quo. Donc, je reste plus qu’optimiste : je « confiantise » avec aplomb et détermination.
Ce groupe est une véritable machine de guerre, une usine à hits et avec le suivi du public, c’est bingo à chaque fois ! Dont acte ce soir, une fois de plus. Ayant pigé à quoi on s’expose quand on est trop confiant en matière de timing, je suis sur place presque trois heures avant le début du concert et, en familier des lieux j’emprunte un nouveau parcours. Contournant tous les pièges des passages bloqués et autres services d’ordre, me positionnant pas à pas, sourire après sourire, je me faufile jusqu’au premier rang, un peu à droite de la scène. C’est gagné, plus question de bouger, les places sont chères. Les Écossais menés de main de maître par leur charismatique chanteur-fondateur Jim Kerr vont déchaîner les passions, ça tombe bien, tiens. L’homme de Glasgow (prononcez Glasga si vous ne voulez pas passer pour un Anglais) sait tenir une foule au creux de la main. Vous dites ? Mais non il n’est pas manchot, il y a juste que dans l’autre il tient le micro, CQFD.
En guise d’apéro dinatoire j’ai l’agréable surprise d’assister au concert de Lily Wood & The Prick dont je vous ai déjà parlé en première page du présent compte-rendu. Le groupe a su chauffer le public déjà bouillant, ça sent un truc très âcre, dans le genre charge de poneys indiens, surtout quand les festivaliers lèvent les bras pour applaudir, on en ramasse plus avec le nez qu’avec une pelle. Si ceux qui en sont conscients pouvaient prévoir de prendre leur douche annuelle ce soir-là, ce serait vraiment sympa, merci d’avance. Il n’y a plus qu’à tuer le temps en devisant avec d’autres fans alentour. Connaissant déjà la set list, je fais l’objet de nombreuses questions. Afin de ne pas spoiler le show, Je ne révèlerai que le titre du troisième morceau « On The Waterfront » qui a toujours été mon chouchou avec « New Gold Dream. »
L’attaque de basse au bord de l’eau (au cas où tu ne saurais pas ce qu’est le « Waterfront ») est tout simplement monstrueuse avec sa sonorité métallique à souhait. Dans le genre je crois que seul Killing Joke a fait mieux avec « Love Like Blood », ça fout des frissons partout. C’est à cause de chansons-frissons de ce type là que je suis devenu un ardent partisan de l’épilation intégrale, surtout chez les filles. Imagine-toi entouré d’hystériques qui auraient des furets vivants sur et, malheureusement, sous les bras ! La folie ! Et puis il y a aussi le classique, l’inévitable « (Don’t You) Forget About Me » et aussi cette perle engagée, sans doute une des plus belles chansons des Minds : « Belfast Child ». Encore un concert de folie qui aurait mérité au moins dix minutes supplémentaires en scène. Au niveau personnel, on pouvait également saluer la venue scénique de la belle métisse anglaise Cherisse Osei, âgée de 35 ans et batteuse de son état, qui avait déjà collaboré avec le groupe sur des titres comme « Don’t You », « Belfast Child » ou encore « Alive & Kicking. »
Extraction laborieuse de l’amphithéâtre naturel et regroupement des troupes toujours très dissipées qui ont pris résolument le parti de découvrir le festival via les gobelets en plastique qui mentionnent la liste complète des participants, plutôt que de visu, je ne crois pas que « de oreillu » existe, alors je l’invente rien que pour toi, c’est cadeau. « Allez, on rentre, hop, hop, hop ! demain c’est la dernière ! »
Jour 5 : Dimanche 9 Juillet
La veille en fin d’après-midi, le G.O. et non moins président du festival, Michel Rolland nous conviait à un point presse dont la teneur n’était plus qu’un secret de polichinelle pour la plupart des gens présents. Tout le monde était déjà bien au fait des agissements de Liam Gallagher deux jours auparavant et nous avions anticipé la suite. Résultat, tout part en sucette dans la programmation. Les groupes qui étaient prévus au « Corner Belle Factory » en après-midi du dimanche, à savoir Thorbjorn Risager, Markus King (celui pour qui j‘ai fait le déplacement) et enfin, Tommy Castro, joueront donc dans le jardin public. Ce n’est que justice car c’est trois-là, si tu veux du blues, tu vas être servi. Même les puristes devront s’incliner.
D’après l’affiche officielle intitulée « Nouveaux Horaires » placardée aux endroits stratégiques, et dont j’ai instinctivement pris une photo, mentionne Tommy Castro & The Painkillers à l’espace « Blues Paradise » à 20h00, Thorbjorn Risager & The Black Tornado à 21.30 à « L’Experience Cognac » et enfin, Markus KING, mon chouchou, sur la grande scène du « Blues Paradise » à 22h30 et c’est top. Si ce n’est qu’au dernier moment, un ultime changement sorti dont je ne sais où avance Markus King à 20h00 ce qui me fait râler à mort, car j’ai parcouru 813 km pour le revoir, une semaine après son fabuleux concert de Luxembourg. Même ma venue anticipée sur le site ne me laissera que 35 minutes en compagnie de mon favori et je trouve ça dommageable. Je ne suis pas le seul, ça râle sec autour de moi surtout au vu de la prestation du King. Je me rabattrai donc sur l’excellent Mister Risager pour finir par Tommy Castro, égal à lui-même, et terminer cette 29ème édition avec tout de même un goût amer en bouche et un sentiment d’inachevé. Ayons foi en la prochaine édition, celle du trentième anniversaire.
Merci de m’avoir une fois de plus suivi dans mes délires de routard et en espérant vous revoir bientôt, je vous souhaite tout le meilleur. Le Peter Pan du Rock,
Mitch « ZoSo » Duterck
29ème édition de Cognac Blues Passions, du 05 au 10 juillet 2022, Cognac
29ème édition de Cognac Blues Passions, du 05 au 10 juillet 2022, Cognac
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16 juillet 2022 6 16 /07 /juillet /2022 17:18
EP - Gita Buhari - Blood Lily

 EP - Gita Buhari  - Blood Lily

 Record Union

NoPo 

 

GITA BUHARI Blood Lily EP 2022

Au début, il y avait Gita Buhari & Blackout Orchestra mais c'était avant...
En 2020 sur son premier EP 'Queen of nothing', la néerlandaise de Rotterdam se voit, seule, en reine de rien, guitare rêveuse en bandoulière. Elle a appris à chanter dès son plus jeune âge et ça coule de source!
Elle cite les influences du rêche King Krule, de tripopant Portishead et l'électro-dub Madlib. On pourrait y ajouter Massive Attack, Sade, Neneh Cherry voir Dido, ça s'entend aussi!
Son nom? Le vrai, d'origine arabe! Depuis de nombreuses années, elle collabore (et même plus car affinités) avec Arjuna Vlasblom, son producteur.
Ici, le guitariste Boo Brouwers vient leur prêter main forte. Cette fois, leur trip-hop se fait sanguin après les frustrations du confinement.

La belle en a bien besoin, vu son attitude sur la pochette, elle devrait même consulter un médecin!
Epuisée dans une chaise en plastique blanc, Gita semble affaiblie par une prise de sang un peu gourmande.
Le liquide flasque, qui s'égoutte dans une flaque psychédélique, mélange des couleurs aussi relevées que les vêtements de la patiente : orange (du chemisier mousseline), vert (de la jupe à jupon), rouge (du maquillage écrasé au dessus des yeux et du titre dégoulinant de l'EP).
A l'opposé marque le noir des chaussures laquées, des bas résilles, du regard et des tresses s'accrochant au plafond comme les fils d'un pantin.

Voyons le résultat de la séance de psychanalyse... push play...

Encore une intro, sans autre effort de dénomination mais loin d'être un coup pour rien.
La pulsation, en boucle (presqu'un disque rayé), amène une vague d'inspirations à scratchs.
La respiration, courte, réduit le souffle vital à sa plus simple expression.
Dans une grande sobriété, Gita semble prêcher le bien, sans mal. "Expectations and revelations, a fresh creation..."

Le clavier déroule un tapis raz. Le rythme, légèrement contrarié, créé la syncope trip-hop avec un son, mélangeant la batterie naturelle et le pad électro (boite vintage TR-808 semble-t-il).
Les vocaux, fluides, ondulent sur quelques touchers de cordes dans un mouvement me rappelant Neneh Cherry.
Un trémolo malaisant, au synthé toujours, vibre entre deux strophes. La sérénité l'emporte pourtant dans 'I used to blame others' qui fait ce constat de responsabilisation.

Un coup profond creuse le sillon. Un claquement enchainé, décalé, s'agrippe comme un ornement.
Des bruits métalliques ressemblent au son d'une vieille machine à écrire. Un accord à la guitare enfle la mélancolie. Gita s'interroge "Is this the love I want?".
La voix, qui avait commencé à la cadence rectiligne d'une récitation, se réchauffe et gagne en profondeur en évoquant Portishead.
Le balancement final, instrumental, mêle guitares et synthé dans une belle effervescence avant de s'interrompre dans le vide.
'Sweet and slow', envoutant, porte bien son nom.

Sur le clip, un oeil nous fixe, en plein écran de vieux postes TV, posés sur les marches en pierre d'une sorte de caverne, progressivement envahie par une eau noire.
Derrière un arpège sombre, une machine lâche d'abord des sanglots gonflés sur une série de coups bas, formant le motif de base, les fioritures sur les cymbales viendront plus tard.
Entre les larmes, une nouvelle esquisse à la guitare tisse un fil pour un filet de voix qui encourage la pleine conscience "To the sun and the moon, the sea I love this all".
'Blackwater' et le refrain appelle des choeurs en soutien. Au bout, une toile électrifiée gémit jusqu'à la reprise du thème au synthé. Fascinant!

Dans 'Blood Lily', un clavier nébuleux contredit à peine l' a capella fragile et languissant, tirant sur ses cordes pour obtenir des oh ohohoh-who à frémir.
"Maybe my relationship to love is unhealthy" Triste et totalement dépouillée, cette mélopée touchante, à voix couverte, me fait penser à SADE, "I can't give you my heart".
Un frisson nostalgique passe alors à travers ce chant, porté, plus loin, par des choeurs discrets et deux synthés ondoyants.

Un nouveau souffle, tel un harmonium d'église, lance une rythmique tressautant à la Massive Attack. Les vocaux s'y baignent avec délectation, se répondant parfois.
Complètement hypnotique, le fluide harmonieux devient, par instants, plus jazzy.
Au bout du chemin, derrière des vocalises éthérées, un doux arpège insistant enfonce la mélodie de l'âme, griffée par des ongles électriques comme un arc en réverb.
Sur 'Painting in blue', la respiration vocale, cadencée par un souffle irrésistible, aura le dernier mot.


A l'écoute du premier EP, on ne pouvait pas prédire une telle évolution.
Tout en confirmant ses tendances, Gita les sublime avec ce nouveau disque.
Sans exploits, ni effets spéciaux, elle se transcende jusqu'à nous émerveiller et nous entrainer dans son vague à l'âme.
Combien de fois (Combien de fois?) ai-je bouclé sur les pistes qui s'estompaient bien trop vite? Magique!!

Tracklisting
1-Intro
2-I used to blame others
3-Sweet and slow
4-Blackwater
5-Blood lily
6-Painting in blue


Composer: Arjuna Vlasblom
Lyricist: Gita Buhari

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16 juillet 2022 6 16 /07 /juillet /2022 13:11
EP - FRANSIS - “Honeymoon”

 EP -  FRANSIS  - “Honeymoon” 

FRANSISRECORDS

michel

Non, t'as pas mal lu, c'est bien Fransis avec S!

Avant d'avoir recours à la chirurgie transgenre, Fransis opérait sous l'identité Emma & the Idles.

Le groupe londonien, né en 2019,   constitué par Emma Withers , singer-songwriter et  ex -busker, Etienne Miemczyk et Alex Scott  aux guitares, Craig Rattery à la basse ,  David Leondi aux keys et Daniel Ajiteru aux drums, sort une flopée de singles , se produit sur scène et est encensé par la presse londonienne qui loue, surtout, les qualités vocales de la frontwoman.

Février 2022, le combo opte pour un nouveau passeport: Fransis, peut-être pour ne pas être confondu avec Idles, dont la notoriété leur fait de l'ombre.

Un premier EP, 'Honeymoon' voit le jour. En consultant le line-up, tu constates qu'il y a eu quelques changements: les guitaristes Alex Scott, Stefan Kotlarz et le  bassiste Craig Rattray accompagnent désormais l'expressive Emma Withers .

Que sont devenus les autres et qui joue de la batterie sur l'enregistrement et accessoirement sur scène ( on a vu quelques clichés pris lors du concert donné  au Water Rats, début juillet, il y avait un batteur) ?

 

Tracks:

 

- Honeymoon
- Long Old Road
- Pin Me Down
- Hold Onto Water
- Ticking Boxes

 

Pochette : une jolie photo, vintage, représentant deux jeunes personnes de sexe féminin, prenant la pose comme on le faisait dans les années 50/60... smile, please....
Elle te rappelle le cliché illustrant l'album 'Unhalfbricking' de Fairport Convention, là,  le couple appuyé contre un grillage était mixte et bien plus âgé.
 
" Honeymoon", le titletrack de l'extended play ouvre le bal et dégage un sentiment de fraîcheur et de naïveté.
La voix d'Emma rappelle l'insouciance d'une Cyndy Lauper, époque 'True Colors' , les moins anciens, eux, citent Florence et ses Machines ou Wolf Alice.
Elle caracole   sur un fond indie/power pop, catchy en diable, les guitares donnent le ton, basse et drums impriment un rythme soutenu, tu n'as qu'une envie c'est de chantonner avec la jolie Emma, et peut-être partir à Venise avec elle pour célébrer cette honeymoon face au gondolier chanteur d'airs d'opéra.
La suivante 'Long Old Road' est nettement plus rentre-dedans et te renvoie vers des nanas telles que Suzy Quatro, Joan Jett , Bonnie St. Claire ou  Kristine Sparkle, aargh, l'époque bénie du glam!
Offrant une saine agressivité vocale et un fond trashy, cette route n'est pas une impasse et comme il n'y aucune Low Emission Zone dans le coin, tu peux l'emprunter et foncer à tombeau ouvert  avec ta Ford Mustang, rachetée aux héritiers de Steve McQueen.
 Disparue le 3 mars 2021 alors qu'elle rentrait chez elle à pied, Sarah Everard a été retrouvée une semaine plus tard, assassinée par un policier l'ayant violée, ce fait divers sordide est à la base du downtempo ' Pin me down'.
Emma y chante avec conviction  le sort des victimes d'agression sexuelle, le solo de guitare d'Alex Scott, en fin de morceau, accentue l'effet tragique.
Un  titre sensationnel  à propos duquel Emma écrit: If "Pin Me Down" helps one woman come to terms with any trauma and speak out about her experiences, the job is literally done. You’re not alone.”
'Hold onto Water' frappe par son côté cinématographique et ses arrangements soignés.
Emma ne cache pas son admiration pour Kate Bush, elle a décidé d'habiller le début du morceau d'un drapé folky séduisant  avant d'amplifier le son pour se diriger vers du  symphonic metal et puis de prendre la porte de sortie  sur de séduisants arpèges  à la  guitare acoustique .
Il s'agit de cocher la bonne case, voici déjà la dernière pièce ' Ticking Boxes'  où la voix de Miss Withers reprend des accents rock et semble jouer à saute-mouton avec les riffs de guitare, tandis qu'un choeur féminin, discret, sert de couche de fond.
 
Cinq titres, c'est peu, mais le groupe fait preuve d'une versatilité étonnante et nous prouve, déjà, qu'il faudra compter sur lui dans un futur proche!
 
 
 
 
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14 juillet 2022 4 14 /07 /juillet /2022 11:57
Eline Eole et Cajù aux Cochons Flingueurs, Saint-Quay-Portrieux, le 12 juillet 2022

 Eline Eole et Cajù aux Cochons Flingueurs, Saint-Quay-Portrieux, le 12 juillet 2022

 michel

Rio de Janeiro, température relevée le 12 juillet: 23°, vous pouvez vous attendre à environ 3 à 8 jours de pluie en juillet.

 Quel temps fera-t-il aujourd'hui à Saint-Quay-Portrieux?

34°, mon brave, même les moustiques crèvent de chaud, les Bretons viennent d'introduire le mot ' canicule' dans leur lexique.

Après une baignade crépusculaire sur la plage du Kasino ( oui, il est Kon, le K) , c'est l'heure de l'apéro, direction les Cochons Flingueurs.

On s'en fout que la terrasse affiche complet, on est venus pour les concerts de  Eline Eole et Cajù, leur terrain de jeu est près du bar, ce qui nous convient fort bien.

Comme presque toujours, faut pas se fier à l'affiche pour l'horaire, si on te dit que la Première Partie, c'est mon nom, indique l'espiègle jeune dame devant ouvrir les hostilités,  n'a pas débuté à l'heure prévue, tu ne pousseras pas un cri effaré.

Première Partie a un autre patronyme: Eline Eole, compositrice, auteure, interprète, née comme Maxime, quelque part, et désormais Montreuilloise.

Quoi, le vent, on n'est pas très au fait de la mythologie grecque, fieu, on ne connaît que Dionysos.

Revenons à Eline qui prend place sur un siège, après avoir saisi un bendir, à l'arrière,  Natale la Riccia  se charge de la batterie.

Ce gars, d'origine transalpine, fait partie de la clique à Johnny Montreuil, un gage de qualité.

Miss Montreuil ouvre les (d)ébats avec 'Les immeubles parlent'  un truc qu'elle a partagé sur YouTube quand ses copains la connaissaient sous l'identité Eline Esteve, comme mannequin, elle affiche 1 mètre 77.

Coup de vent, merde, les lyrics s'envolent, elle rit, on lui refile un pince-nez, elle reprend.

Braves gens, ça risque d'être chaotique, vous êtes mes crash-tests, pas dummies, mais babies!

Désinvolture et dérision seront les caractéristiques principales du show.

Elle ramasse une acoustique, l'accorde et balance ' Jamais encore', une chanson d'amour borderline.

Puis vient ' Mélanie', pas celle qui chantait ' Look what they've done to my song' , une autre!

Le bassiste de cajou, Cassidy Sacré, vient épauler le duo, le rendu est légèrement foutraque, elle rit, nous aussi!

Elle enchaîne sur une reprise séduisante de ' La ballade de l'humeur vagabonde', que chantait Jeanne Moreau.

Parfois, Eline peut arrêter de déconner, mais pas trop longtemps, puisqu'elle décide d'envoyer un reggae décousu en forçant la voix, ça grince!

C'était une autobiographie, qu'elle dit!

Je joue mal, mais vous êtes des gens bienveillants, tu t'es retourné pour voir à qui elle s'adressait, car  gentil est synonyme de bête.

Allons-y pour ' Saudade' avec lequel Cesaria Evora a cartonné.

Sans le cinéma, c'est beau, aïe, sabotage, et passage en français, le sax joué par Julien de Cajù vient accentuer l'impression de mélancolie.

T'as pris la main de ta compagne, elle t'a souri et t'a payé une Uncle.

J'ai commencé l'écriture de la suivante il y a cinq ans, je compte la terminer avant la fin du siècle.

Elle débute sa chanson d'amour aux  sonorités brésiliennes, proprement, son côté siphonné reprend le dessus, elle vocalise à faire peur au Capitaine Haddock, se permet des acrobaties vocales hasardeuses et termine son périple toujours en souriant.

La ballade 'Proche du récif' nous réconcilie avec son talent de compositrice,  puis elle refile sa guitare au sax pour placer une dernière chanson , à texte, aussi belle que certaines compositions de Pauline Croze.

Une dingue  capable du meilleur et du plus insupportable!

 

On s'attendait à voir Cajù monter sur scène, rien de tout ça.

Les fruits de l'anacardier ont décidé de faire un plongeon dans la Manche , ça donne faim, ils passent à table et toi, que fais-tu pendant ce très long intermède?

Boire!

Merci, Miossec!

Test son avant de voir la très mignonne Luiza Fernandes ( lead vocals, triangle), Natale la Riccia  ( batterie), Cassidy Sacré ( basse et chant), Eline Eole ( shakers, kayamb et backings) , Aurélien Bouayad ( guitare acoustique, chant) et Julien Dub ( saxophone alto), un petit gars fort occupé, il s'amuse chez  Autentico Duo, Jay Step, Swinguez Moustaches, Nymphoniks Orchestra, la Compagnie Tewhoola, Cinco da luz et  La Jam à Chansons, entamer leur parcours qui les conduit du Brésil à La Réunion avec une escale imprévue dans la patrie de Julio Iglesias.

La setlist traînant aux pieds de Luiza indique  'Maloya ton tisane ', on a des doutes, ce chant populaire de La Réunion ne correspondait pas à ce qu'on a entendu en Portugais.

Ils ont sans doute commencer par 'Coração Vulgar' , une samba composée par Paulinho da Viola et pour laquelle on te recommande la version chantée par  Maria Bethania, tu vas craquer!

Luiza, légère et  souple chante mieux qu'un Tangara faisant la cour à la femelle de son frère, l'équipe te tricote un jazz brésilien chaloupé qui aurait beaucoup plu à Georges Moustaki.

A tes côtés, madame est aux anges.

Fondu enchaîné sur le rythmé  'Tudo É Ilusão'. Carnaval à Saint-Quay avant de nous embarquer vers La Réunion avec 'Banm Kalou Banm'  de Danyèl Waro..

Julien tabasse une cowbell, le kayamb secoué par Eline procure un son de crécelle destiné à éloigner les crotales mais il attire une mouette mélomane qui se perche sur un toit voisin. 

Toujours en vocable créole,   'La rosée si feuilles songes'  d' Alain Péters séduit et invite aux déhanchements. 

Natale au boulot, la basse le rejoint, puis l'acoustique. 

C'est le sacré Cassidy qui s'attaque aux vocaux en mode cowboy crooner, Luiza a trouvé un triangle et travaille en mode géométrique.

Puis  'O morro nao tem vez' de Jobim ( pas de musique brésilienne sans Antonio Carlos) est sur les rails.

On reste au Brésil avec l'enivrant 'Lá em São Paulo',   orné d'un solo de sax aux saveurs pain de sucre que n'aurait pas renié Stan Getz.

Leur joie de jouer est communicative, Saint-Quay savoure.

C'est Aurélien qui entame le chant sur 'Canto de Ossanha'  de  Baden Powel et Vinícius de Moraes, Luiza le relaye, le sax appuie.

Brillante interprétation!

La basse s'arrondit et lance 'Caloubadia' un nouveau titre d' Alain Péters.

Natale se tape un solo de batterie des îles, ça balance sur scène et près du bar.

Au Brésil, les musiciens pratiquent aussi le reggae, voici ' Cheira bem ', tu  te demandes si un jour Flavia Coelho introduira ce titre sémillant  dans son répertoire.

Battements de mains, cris d'oiseaux, et gymnastique vocale, la totale!

Sabotage, sur la playlist tu lis  ' O Cacique', mais c'est  la berceuse créole virant zouk,  'Wayo Manman' qui passe la revue.

Il y a pas mal de temps tu avais entendu Sages comme des sauvages reprendre ce titre.

Finalement,c'est ' Kel Destine' de Firmin Viry aux lyrics quasi similaires qui est joué.

 

' Panier su la tête, ni chanté ' est interprété en trio basse, guitare et voix, les autres circulent avec un chapeau dans l'assistance.

Ils sont tous revenus pour jouer ' Oxala' composé par Luiza qui se fond dans 'Ti Roger' , un petit gars de La Réunion  qui danse le maloya.

Et on termine par une samba pour Neymar, qui n'a pas fait son cinéma habituel,  'Poder da criação'!

 

Ovation méritée et brigadeiro, Cassidy Sacré se transforme en Marcel Amont,  avec sombrero sur le nez pour nous asséner une version sergent Demetrio Lopez Garcia de ' Dos Gardenias'  qui par le plus grand des hasards prend des allures Louis Prima.

Sax et batterie viennent l'accompagner, tandis que tous les gigolos du coin font leur numéro.

Avec l'accord de la direction, Cajù termine ce concert torride par un morceau tzigane au refrain sonnant Yalli yalli yalli.

Après le carnaval de Rio, le show se termine par un feu d'artifices gitan.

 

Il est 23h, les derniers baigneurs, exécrant la promiscuité,  profitent de la douceur marine, sans penser à Marion Anne Perrine Le Pen !

 

 

Eline Eole et Cajù aux Cochons Flingueurs, Saint-Quay-Portrieux, le 12 juillet 2022
Eline Eole et Cajù aux Cochons Flingueurs, Saint-Quay-Portrieux, le 12 juillet 2022
Eline Eole et Cajù aux Cochons Flingueurs, Saint-Quay-Portrieux, le 12 juillet 2022
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13 juillet 2022 3 13 /07 /juillet /2022 07:57
Album - Poliça - Madness

Album - PoliçaMadness

 Memphis Industries

michel  

Le sixième album de Poliça est sorti début juin.

Album, album, alors que l'objet ne contient que sept titres et tire à peine à 32' , en comptant large!

The Police étant déjà utilisé par d'obscurs British, Channy Leaneagh s'est dit, on va la jouer à la polonaise, ce sera Poliça qui signifie policy, donc Sting n'avait pas à s'inquiéter.

Channy Leaneagh a un diplôme obtenu à la Minneapolis South High School, elle n'y avait pas fait la connaissance de Prince mais bien de Alexei Casselle, avec lequel elle décide de faire de la musique sous la dénomination Roma di Luna, elle l'épouse, ils font des albums et un gosse, en passant, le mariage foire, le groupe meurt.

On retrouve Channy comme choriste chez Gayngs, un combo fondé par Ryan Olson. 

En 2011, sous l'instigation de Ryan, Channy crée Poliça.

Le premier album "Give You the Ghost" fait bonne figure dans les charts  et impressionne les critiques.

L'indietronica band est lancé, trois albums et un extended play  succèdent à ce premier jet , tout baigne jusqu'au jour où la chanteuse se casse le dos en voulant dégivrer son toit lors d'un rude hiver, comme en connaît souvent le Minnesota.

Repos forcé, elle en profite pour composer les titres de l'album 'When We Stay Alive', le choix du titre n'est pas innocent!

On était en 2020, deux ans plus tard, voici ' Madness' qui n'est pas un hommage à ceux qui ont pondu 'One step beyond'.

Line-up:

 Channy Leaneagh, vocals, synth / Ben Ivascu and Drew Christopherson, drums/ Chris Bierden, bass and Ryan Olson as the producer.

Channy ajoute ceci

Huge thanks to all the people that helped make this record: Chris Bierden, Ben Ivascu, Drew Christopherson, Dustin Zahn, Aaron Baum, CJ Camerieri, Tim Fain, Alex Nutter, Boys Noize, Dro Peltonemi, Jeremy Nutzman, Ethan Hanson, Josh Berg, Bruce Templeton, Ian Babineau and Brian Huddleston.
This record came out of experimenting with a production tool Ryan Olson made with his friend Seth Rossettor called All Overs (c). Ryan wanted to make an AI-enhanced production tool that he could collaborate with and process like another instrument in the tool box. My only request to Ryan was to make the saddest sounding songs he had ever made using AllOvers: I wanted to hear how AI made sadness. Five of those tracks make the Madness record we are releasing today! Not all of them turned out completely sad but they are all very much Poliça songs: Visceral releases of life on this Earth as humans in love and in struggle.
 
Pour la petite histoire la trompette de  CJ Camerieri s'entend chez des gens aussi influents que Sufjan Stevens,  Antony And The Johnsons,  The National ou Paul Simon.
Aaron Baum qui a participé à la composition et aux arrangements de plusieurs titres , a joué avec Magic Castles ou Night Moves.
Le chanteur Jeremy Nutzman enregistre sous le nom de  Velvet Negroni.
Le disque a été co-produit par Dustin Zahn, Alex Ridha et Alex Nutter.
 
Tracks:
 
  1. Alive
  2. Violence
  3. Away
  4. Madness
  5. Blood
  6. Fountain
  7. Sweet Memz

Pochette: artwork étonnant , rappelant vaguement 'The  Roaring Silence' de Manfred Mann 's Earthband.

Comme l'album semble avoir été inspiré par le long-métrage "In the Mouth of Madness" de John Carpenter, on comprend mieux l'étalage de bras et de mains illustrant la front cover, alors que le reste des corps est entièrement  flouté.

 

"Alive" sorti en single avant la parution de l'album, continue sur la lancée du disque précédent ( 'When We Stay Alive'), le traumatisme d'après chute n'est pas encore cicatrisé, sur fond de synthés menaçants,  qui reposent sur une basse qui gronde, vient se greffer  la voix  blanche et ambigüe de  Channy qui débite des lyrics, à connotations sexuelles  pas tout roses.

Une entrée en matière qui interpelle!

'Violence' (Aaron Baum / Chris Bierden / CJ Camerieri / Drew Christopherson / Ethan Hanson / Ben Ivascu / Channy Leaneagh / Jeremy Nutzman) , malgré le titre démarre en mode downtempo, petit à petit la tension monte, toujours aussi détaché le timbre de Miss Leaneagh se fait haletant ,tandis qu'à l'arrière, l'équipe construit un son futuriste qui après 1'35" se fait dansant par l'apport de beats appuyés.

Quand on dit dansant, il faut modérer le propos, le morceau est truffé de trouvailles subtiles: passages symphoniques, virages caoutchouteux,  plaintes étouffées, violons en sourdine, du travail d'esthètes qui s'achève de manière abrupte.

Ryan Olson a créé  un  outil de production anthropomorphique,  qu'il nomme« AllOvers(c) », les effets de ce bidule s'entendent intensément sur la plage introspective  ' Away' ,  à la texture musicale innovante qui risque d'envoûter plus d'un auditeur.

 Le violon de Tim Fain vient créer une ambiance de détresse accablante sur ' Madness',  le titre phare de la collection, il prend le relais après une entrée en matière futuriste, sur laquelle Channy plaque sa voix surnaturelle, si caractéristique.

'Blood' marie éléments trip hop et  groove moderniste, la basse de  Chris Bierden tenant le rôle de fil conducteur.

Le titre traite des sacrifices inhérents à la maternité, lors d'une interview Channy devait déclarer que la phrase... I don’t have freedom, and I want none of it... résumait le sujet!

Démarrant sur un motif répétitif au piano ' Fountain' n'a, a priori, pas l'intention de nous mener en eaux troubles, mais le morceau va pourtant remuer tes cellules cérébrales. Encore une fois le rôle de l'outil AllOvers(c) s'avère primordial, Channy dévoile un coin du mystère concernant la création de son nouvel époux ...it can take the sound of people walking down the stairs, washing their hands, and chattering away into beats, synths with specific BPMs, keys, and styles!

Un concerto de  trompettes voilées amorce la dernière plage du mini-album, ' Sweet Memz', un bel exemple d'ambient music,  utilisant les schémas dub mélangés aux débordements électro.

 

On termine en reprenant la conclusion de Buzz Magazine:  This album provides plenty to get your teeth into once you get past its sombre nature and appreciate Poliça’s unconventional songwriting and innovative use of timbres.

 

We agree, guys!

 

 

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11 juillet 2022 1 11 /07 /juillet /2022 18:58
Middle Child et Maxwell Farrington au Chaland Qui Passe, Binic, le 9 juillet 2022

 Middle Child et Maxwell Farrington au Chaland Qui Passe, Binic, le 9 juillet 2022

 

michel 

Deux jours de concerts sont organisés les 9 et 10 juillet,  Place  de La Cloche à Binic, une initiative du dynamique Arnaud Lagadeuc, du Chaland Qui Passe.

Les quais de la commune seront fermés à cette occasion, ce qui a fait grincer pas mal de mâchoires de livreurs, patrons de resto et d'allergiques à la marche.

Le samedi, à l'origine, l'affiche mentionnait cinq groupes: Maxwell Farrington + Middle Child + Marietta + Nathan Roche Band et Music On Hold.

Les derniers ont dû déclarer forfait because un musicien, qui venait de courir le marathon de Radenac, s'est blessé à la voûte plantaire, avec les pieds en compote,  tu ne peux pas jouer du piano à la manière de Jerry Lee Lewis.

Il en reste quatre, l'annonce disait démarrage à 17h, on t'attendait pour un apéro en début de soirée, ta petite cervelle te dit, OK, tu peux assister à un ou deux concerts.

Oui, mais, les impondérables...

A 17h, pas de matos sur le podium, Maxwell, pas le gars de Brooklyn , un  ex-sex symbol qui susurrait des trucs nu soul gluants, non, Maxwell Farrington, qui, lui,  sirotait une bière avec un pote, tout comme lui originaire du Pacifique Sud, t'indique que, peut-être, les shows pourraient débuter à 18h.

T'as pas juré, tu venais de passer par le confessionnal, t'as bu quelques cervoises, t'as musardé sur les quais, et à 18h tu t'es repointé face à la scène.

Il est 18:15', lorsque le maître queux du Chaland, celui qui a appris aux bretons à consommer  du civet de kangourou au cidre du Val de Rance bio ( on la place à chaque fois) , gravit les quatre marches devant le mener sur la tribune.

Pour l'avoir croisé plusieurs fois, tu sais que l'Australien lunaire travaille sans filet, sans musiciens, sans setlist, il suit l'inspiration du moment, tripote son assistant numérique personnel, chante, enfin croone, dansotte, se prend pour Dalida, Vic Damone, Dean Martin ou Bobby Darin, tout ça au second degré en souriant, ,  malgré le succès obtenu depuis sa collaboration avec le Superhomard, un duo apprécié par les critiques du monde entier, sauf un mec de chez Gonzaï, qui ne rêve que d'une chose c'est de plonger le crustacé dans une eau à 100°.

Derniers réglages sonores sur fond tropical ...you're my only shining star... murmure-t-il à Miss Bourrelets qui passait par là, par hasard.

C'est parti avec ' 2AM' , à écouter aux petites heures en sirotant un dernier cocktail,  tout en admirant une belle dame chalouper langoureusement.

Maxwell, sans tuxedo, ni bow tie, se déplace avec nonchalance et une grâce toute masculine, sur la piste de danse improvisée.

Tout est décalé chez ze king of the dérision qui embraye sur ' How many times' , une nouvelle romance aux sonorités baroque pop,  à l'orchestration Burt Bacharach raffinée.

Binic vient de comprendre que le concert a commencé et applaudit. Le chanteur de charme propose une première friandise en français ' Je préférerais', se paye un pas de danse Egyptian Reggae et  écoute, fasciné, le solo de Samsung  smart saxophone sirupeux  qui termine la romance.

Du grand art!

L'enchantement  persiste avec la suave et romantique  bossa nova 'Norway', toujours portée par un sax digne de Stan Getz.

Pas retrouvé de traces de la suivante,  aussi lisse que les belles images du magazine Vogue, ...I like the company of your pretty smile... murmure-t- il à la belle, portant un élégant swimsuit retro,  à pois, ouais un peu comme celui ( signé Givenchy)  qu'arborait Audrey Hepburn  sur une plage vénitienne.

Allongée langoureusement sur sa chaise longue, elle tire une bouffée de la Dunhill coincée dans un porte-cigarette, copie parfaite de celui que tu vois sur l'affiche de Breakfast at Tiffany's.

Le nippon fripon  'Haikus',  décoré d'une voix Yoko Tsuno,  a ravi tous les amateurs d'exotisme.

C'est à la fin de cette rengaine,  au goût de kakigori, que le Guy Marchand néo-breton décide de se payer une balade au bord de l'eau, en passant, il secoue la cloche qui donne son nom à l'endroit,  tout en chantant un hommage  à ' Rita'.

Il poursuit son ballet sur le macadam avant de rejoindre la scène en chantonnant ' Weather'.

Changement de style avec ' If it were paper', du disco, faisant monter la température de plus de trois degrés.

Quoi, Fayette Pinkney, Shirley Porter et  Linda Turner...... oui, on sait que vous étiez les Three Degrees.

De gros beats annoncent l'imparable et désopilant  'J'aime les filles'  qui précède un titre extrait de l'album enregistré avec Le SuperHomard, ' North Pole'  qu'il ornemente d'une séquence de air guitar, pour palier à l'absence de Christophe Vaillant.

Tous sur le dancefloor pour la dernière 'Shadow' qui démarre sur fond techno/new beat avant de tournoyer comme les plus perfides titres forains des Pet Shop Boys ou de Erasure.

Du coup le gang des Aussies investit le macadam pour nous rappeler que Kylie Minogue pouvait faire aussi bien que Donna Summer.

40' de fun et de jouissance!

 

Et c'est reparti pour une séance soundcheck avant le concert du trio nantais Middle Child.

Un nom qui n'est vraisemblablement pas choisi pour faire plaisir à J;Cole ou à Sallie Ford, cette dernière correspondant peut-être mieux à leurs options musicales.

Middle Child n'a pas fait l'école des cadets, le trio a préféré se lancer dans une aventure indie-folk minutieuse et dépouillée, les rapprochant plus d' artistes de la trempe de Phoebe Bridgers, Fiona Apple ou Laura Marling que de   Elmer Food Beat.

Le groupe a débuté en formule duo avant d'inclure un troisième élément pour étoffer le son, donc, aujourd'hui, il se compose de deux filles: Jodie ( guitares, lead vocals) et Alice ( basse, backing vocals), qui en parallèle se charge du projet Alice HA, et d'un garçon, Antoine; aux drums et backings.

Une trace discographique, l'EP cinq titres 'The Ecomard Live Sessions' , enregistré en juillet 2021 et paru en mars 2022.

Quelques tracas techniques perturbent la mise en route, le trio se lance enfin,  pour une version tronquée de ' Noose'.

C'est épuré, immaculé, les voix se complètent à merveille, la guitare travaille en finesse sur une rythmique solide, puis, soudain, tout s'arrête, ce morceau légèrement grungy devait clôturer l'exercice balances.

Cette fois-ci, Jodie, Alice et Antoine sont prêts à en découdre, t'es toujours esseulé face au podium, Binic,  en retrait savoure l'apéro et écoute d'une oreille distraite, à l'exception d'un individu qui a commencé l'apéro hier midi , qui manifeste bruyamment  son enthousiasme.

'Full control' est lancé sur un gros son de basse, tout se calme très vite quand Jodie entame son chant, tu l'écoutes religieusement, elle murmure  ...You drive me up the wall So slow... et slow n'est pas incongru, il s'agit d'un downtempo propice aux rêveries.

Les tiennes t'emmènent aux States, évoquant un groupe désormais oublié, Lone Justice, mené par la sublime Maria McKee.

Une nouvelle fois, le harmonies vocales séduisent nos oreilles réceptives , tandis que l'habit musical s'approche d'un americana sentant bon la Loire et l'Atlantique.

Ils enchaînent sur une version complète de ' Noose' qui confirme tout le bien que tu pensais de cette plage.

Un gars qui a vécu, ailleurs,  te souffle en passant, c'est aussi bien que Heart.

Bien vu, mec!

Alice HA annonce ' Killer' , un nouveau downtempo satiné, qui porte assez mal son nom.

Tu m'aimes,  je le sais, mais il y a un hic.. When I’m with you I can’t just make myself care about you Baby I know it’s cruel, So cruel...

Parfois, les filles sont compliquées et se posent trop de questions.

Basse et batterie amorcent 'Palermo', non repris sur l'EP, le jeu de batterie est répétitif, Jodie a récupéré la guitare électrique, tu paniquais en pensant au Stromboli, mais non le volcan est endormi, tout baigne dans une fausse quiétude, presque pastorale   qui vous berce et vous tranquillise.

C'est décidé t'arrêtes, désormais,  le temesta.

Elle est mignonne, Jodie, mais c'est Antoine qui entame  'Say it' d'une frappe sèche tout en secouant un shaker, la plage entamée dans la sobriété, monte en puissance, t'attendais l'explosion, elle s'éteint à petits feux , tandis que Jodie le questionne ..  What of me now? You don’t want me Just say it.

Tous, des salauds!

On approche de la fin, Binic, voici ' Hoax', un canular pas piqué à Taylor Swift.

Et c'est  avec ' Hard to find' , la plage la plus nerveuse du set que Middle Child termine un concert  qui  à la fois  a apaisé et enthousiasmé
 Ce groupe attachant  vient de terminer une mini tournée, mais il  se produit le 22 juillet au micro -festival La Bombance
à Sainte-Pazanne

 

 

Middle Child et Maxwell Farrington au Chaland Qui Passe, Binic, le 9 juillet 2022
Middle Child et Maxwell Farrington au Chaland Qui Passe, Binic, le 9 juillet 2022
Middle Child et Maxwell Farrington au Chaland Qui Passe, Binic, le 9 juillet 2022
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11 juillet 2022 1 11 /07 /juillet /2022 09:04
Fêtes maritimes au Légué avec Ebel Elektrik , Plérin, le 9 juillet 2022

Fêtes maritimes au Légué avec Ebel Elektrik , Plérin, le 9 juillet 2022

 

NoPo (  photos Noëlle) 

 
 
 
 
 
 
EBEL ELEKTRIK Plérin Fête du Légué 09/07/2022

Les habitants et les touristes, arrivés en masse aujourd'hui, apprécient le retour de cette fête au port.
Le thème s'oriente toujours vers la mer et la Bretagne avec plusieurs groupes traditionnels et le fest-noz vers 22h30.
On espère une meilleure position pour la scène que lorsqu'on a vu Brieg Guerveno en 2015, alors en mode métal. Nul doute qu'il attirerait plus de monde, à présent, mais son concert quasi privé d'alors reste un grand souvenir.

Cette fois, les organisateurs ont installé la petite scène, à l'opposé, juste après la brasserie le Mar' Mousse dont les clients vont pouvoir profiter du vacarme harmonieux.

On arrive à l'heure mais la régisseuse son, pointue, prend son temps, le nez sur sa tablette. Quelques petits bruits désagréables persistent.
Les musiciens, particulièrement cool (comme d'hab!) et patients, la taquinent mais prennent le retard sans stress allant même saluer quelques potes et faire la vidange avant d'en suer sous les sunlights car il fait agréablement bon pour ceux qui se dépensent moins (sauf en bière!).

Intro par l'orignal 'Intro'. La set-list collera quasiment à celle de Bonjour minuit pour la session Live

A la fête du Légué et au Mar' mousse, on aime la langue bretonne, ça tombe bien Ebel aussi!
Je ne vais donc pas redétailler la construction chiadée des morceaux mais seulement m'attarder sur ce qui m'a marqué.
D'abord, la puissance et la précision du son, excusent certainement le petit décalage à l'allumage. On entend parfaitement la musicalité de la basse, l'agilité de la guitare et les coups surmultipliés de la batterie.
Si je savais parler breton, je comprendrais aussi toutes les paroles, un peu rugueuses parfois.

Après un Sparfell (L'épervier) endiablé et bourré de riffs, son outro explose dans un orgasme électrique qui se termine par un mini solo de batterie d'Axel.
Ce diable a emmagasiné une sacrée confiance et sa complicité (musicale et amicale) avec Basile se remarque en permanence. On ne sait pas où ce dernier va puiser son énergie!
Son implication, de tous les instants, nous démontre sa grande souplesse et son humour délirant (on y reviendra).
A eux deux, ils assurent la défense et le milieu de terrain relayeur, Florian joue l'artiste en numéro 10 ou le finisseur en 9.

Nous étions une grosse dizaine devant la scène mais le barouf fait rappliquer les clients avec leurs bières et s'arrêter les passants qui ne passent plus!
Un groupe de trentenaires n'arrête pas de danser et se trémousser dans des mouvements qu'on a de plus en plus de mal à atteindre.

Globalement, l'osmose entre les 3 musiciens se ressent facilement. J'ai toujours entendu que le power trio était un système acrobatique où aucun ne devait se planter au risque de ... planter tout le monde!
Ben là, les sourires montrent la confiance mutuelle.

Le désert bleu (Gouelec'h Glas) fascine avec sa partie blues rock fiévreuse et son long passage psychédélique où les musiciens essaient de se perdre sans y parvenir et pourtant ça joue très vite (trop forts!).

Basile hurle... de plaisir et il interpelle le public en beuglant qu'il ne les entend pas!! Comment? T'as pas entendu comme un bruit?

'Sur la route'(War an Hent), fait croire qu'ils vont se reposer un peu, mais non, n'oublions pas le qualificatif ELEKTRIK dans leur nom!

Ah tiens, ça fait un moment que le boute-en-train joue moins au contorsionniste. Craquerait-il? Le voilà qui s'allonge à l'horizontal sur le dos sans s'arrêter de jouer et tout en continuant de faire des grimaces à Florian.

L'épouvantail ('Spontailh') ne trouve plus place dans les champs mais dans les potagers... 'Les quoi?' hurle Basile. Les potagers! T'es sourd? En même temps, avec le foin qu'ils font sur scène, ça m'étonnerait pas!
Basile se débat avec le fil blanc de sa basse qui s'emberlificote trop facilement. Je me méfie, s'il inverse le fil blanc et le fil rouge...
Le voilà heureux, il a aperçu, dans le public, son coiffeur qui ne semblait pas croire qu'il faisait partie d'un groupe de rock.
Un spectateur loue le travail de l'artisan qui n'a pas laissé beaucoup de poils sur le caillou du bassiste...

'Dourgi Beghouad' (l'ornithorynque) donne un prétexte à Florian pour fendre la foule et, jaloux, s'allonger aussi sur le bitume. Basile arrive à peine à se retenir, il finit à genoux devant le Dieu de la guitare.

Essoufflés, et debout, les 3 costauds attendent qu'on les rappelle et ne se privent pas de le dire. Le public, pantois, donne de la voix! Tout se passe à l'envers avec ces gars là!

Ils terminent avec un boogie effréné et pas piqué des hannetons.
Quelle énergie! Comment font-ils?
Moi, j'suis trop crevé, Noëlle aussi, on rentre me coucher...

Faut aller les voir live ces mecs, ils sont vraiment, ils sont vraiment phé-no-mé-nal lalala!!!




Rappel du line-up
Florian Ebel, chanteur, compositeur et guitariste
Basile Tuauden, bassiste
Axel Roudaut, batteur
 
 
   
   
 

 

Fêtes maritimes au Légué avec Ebel Elektrik , Plérin, le 9 juillet 2022
Fêtes maritimes au Légué avec Ebel Elektrik , Plérin, le 9 juillet 2022
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