Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog des critiques de concerts
  • : Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
  • Contact

Les prochaines...

Recherche

11 février 2023 6 11 /02 /février /2023 13:50
Album - Back in 1955 · Cecilya & the Candy Kings

 Album - Back in 1955 · Cecilya & the Candy Kings

 Meseta Records

michel 

Cecilya Mestres naît en 1992  à Vilafranca del Penedès,un coin en Catalogne où on confectionne du cava.

A trois ans, elle savait qu'elle voulait faire de la musique, elle prend des cours de langage musical, de chant,  de piano classique en Catalogne et, à 14 ans, elle monte sur scène, pour ensuite faire partie de différentes formations tout en étudiant l'audiovisuel à l'Universitat Politècnica de Catalunya et à la Glyndwr University ( Wales). Elle obtient un diplôme en 2014,  un an plus tard elle met le cap sur Majorque et s'adonne au busking, une bonne école pour maîtriser l'art vocal et musical.

Elle joue, du rock, du rhythm'n'blues ou de la country  dans les bars et hôtels des Baléares avec les groupes, Cécile & the Major Tones et Cécile & The Fernetiks » avant de participer au ' The Voice espagnol.

L'émission lui sert de tremplin, on la signe pour une tournée en Argentine. Revenue en Europe, un ami lui conseille de tenter sa chance à Paris.

Elle avait engrangé  pas mal  de matériel , elle enregistre une démo, et  tourne avec son nouveau groupe, Cecilya & Los Hot Tamales , comprenant  Francky Gumbo on guitar.

Un EP paraît en 2019, le groupe reprend, notamment ' Lucille' . Les clubs de jazz de la capitale  (Le Caveau de la Huchette, Sunset Sunside...) l'accueille avec plaisir, très vite, sa renommée dépasse les frontières du royaume d'Anne Hidalgo, elle joue dans de grands festivals blues ou rockabilly, tels le Festival des Terrasses de Crans Montana, le Bethune Retro ou Jazz en Nord.  

Un premier album solo contenant ses compos,   signé Cecilya, ' Cherry Blossom', paraît en 2021 chez Inouïe Distribution.

Suivi en février 2023 par   "Back in 1955" ( Meseta Records ) , crédité  Cecilya & the Candy Kings.

L'équipe: Cecilya - voice,   Rodolphe Dumont aux guitares, Paul San Martín au piano, Jorge Otero à la contrebasse,  Adrián Carrera à la batterie., et  Sax Gordon aux saxos ténor et baryton en guest.

 1
Back in 1955
03:45
2
I'll Take You to the Party

03:05
3
From Barcelona

03:48
4
Evening

04:17
5
Wild soul

03:32
6
Don't Leave Me in the Darkness

03:19
7
Gimme One Night

03:22
8
What About Love

03:14

 

La pochette montre une Cecilya souriante et arborant   des roses tatouées sur un biceps, à la manière d'Allie Colleen,   la fille de Gareth Brooks.

Pas sûr que les chanteuses country ou rockabilly  des années 50 exhibaient des tatouages sur leur anatomie,  t'en as pas vu chez Kitty Wells,  Patti Page, Brenda Lee ou Wanda Jackson, les tatouages sont la seule concession au siècle, la musique,  elle, garde un caractère vintage. 

Paré pour le grand plongeon, ' Back in 1955' .

 Dwight D. Eisenhower siégeait à la Maison Blanche depuis 2 ans .

Elia Kazan adapte 'East of Eden' sur grand écran, James Dean brille de mille feux 

Marilyn, qui vient de larguer Joe DiMaggio, il  ne connaissait aucune Mrs Robinson,   tourne dans The Seven Year Itch.

A San Francisco, la première organisation sociale et politique pour lesbiennes des États-Unis, the Daughters of Bilitis, voit le jour.

 

La musique: Bill Haley cartonne,  Elvis  Presley was voted the year's most promising male artist. En France, Gloria Lasso chante 'Etrangère au Paradis'.

D'une voix puissante et radieuse, la pin-up catalane, nous chante son amour des fifties, à l'arrière, le piano de  Paul San Martín (Nico Wayne Toussaint,  Slam Allen, Sax Gordon, Tia Carroll, Billy Boy Arnold) sautille comme les fruits confits d'un certain Little Richard, pas étonnant qu'il cite Alan Price comme influence, la guitare, bourrée de reverb, d'echo slapback ,de delay,  de Rodolphe Dumont ( Big Dez, Hoodoomen, The Bloosers), va tirer quelques larmes aux fans  de rockabilly et de Brian Setzer.

La contrebasse et les drums assurent sans guirlandes grossières. Laisse ton copain  faire le plein de carburant à la gas station au bout de la rue, commande -toi une Pabst Blue Ribbon au bar,  avant de te coller face à la scène sur laquelle la nana se trémousse à l'ancienne, ...people can't stop jiving..., normal! Un mec plâtré jusqu'au bassin, s'est mis à frapper le sol du talon de sa jambe valide, la table a vacillé, t'as réussi à sauver ta bière, il était moins deux.

T'es sympa de m'emmener, Cecilya, ' I'll Take You to the Party', d'autant plus que le sax de Mister Gordon Beadle, alias Sax Gordon, est de la partie, la fête risque d'être très chaude.

Jiving in the moonlight, quel programme!

Les amateurs de swing, de jump blues, style Louis Jordan ( tu te souviens... Let The Good Times Roll), vont sauter de joie, car outre la voix canaille de la tattooed lady ( une pensée pour Rory Gallagher), et la guitare juteuse de Rodolphe ou  du sax gluant du gars de Detroit, il ne faut pas oublier le boulot énorme du roi du boogie-woogie ibérique, Paul San Martin, du batteur accompagnant le bluesman, Quique Gómez, senor Adrián Carrera et de  Jorge Otero, más conocido como ‘Jafo,  bajo au sein du combo Blues Train.

T'as bien sué, c'est pas fini, on passe au mambo sensuel , ' From Barcelona'.

Si, si, c'est Messi que t'as vu remuer sur la piste de danse, par contre la cerveza n'est pas à lui, elle est à Ronaldo , le gars qui avait repoussé une bouteille de coca lors d'une conférence de presse.

Un solo de guitare venimeux vient agrémenter la rumba, du coup c'est la folie dans les ramblas et le carnaval n'a pas encore débuté.

Le temps passe, le soleil s'est couché, c'est l'heure du slinky  slow blues aux accents soul  ' Evening' ( un titre au répertoire de T Bone Walker)  .

Si tu ne craques pas  pour le solo de sax, souligné par une guitare alerte, c'est  que tes parents t'ont trop abreuvé de  Mireille Mathieu, de Rika Zaraï ou de Claudia Sylva.

Avec un timbre de voix proche de celui de Peggy Lee, Cecilya  dispose de tous les atouts pour faire sortir tous les cobras de leur boîte et  ensuite les hypnotiser. 

Si Iggy Pop est le ' Wild One', Cecilya Mestres préfère être citée comme a ' Wild Soul', le moins qu'on puisse dire est que ce titre déménage sévère.

Madame, féline, rugit, les garçons pas plus posés, bousculent tout, et quand tu lis quelque part qu'un mec cite  The Fabulous Thunderbirds, tu applaudis sans rechigner et tu ajoutes, en France il y a aussi Nico Duportal & his Rhythm Dudes, sont pas cons et envoient du bois.

Cecilia a composé ' Don't leave me in the darkness'. Petite, sa maman, pour la punir, l'enfermait dans la cave, c'était la panique.

Plus sérieux, la blues ballad colle parfaitement aux intonations vocales de la chanteuse, la guitare de Rodolphe se promène avec grâce en arrière-plan, le piano termine la plage en pointillé, tandis que le sax tapisse le mur d'un papier peint aux motifs New-Orleans  rhythm'n'blues, comme il en avait vu dans la baraque de Roy Brown.

Classe!

Le remuant ' Gimme One Night'  rocke fièrement et nous renvoie loin en arrière, en 1965, lorsqu'un certain Little Bob avait enregistré ' I got loaded' , un morceau sur lequel les horns font la différence, tout comme sur la composition de la belle espagnole.

Pour terminer l'immersion dans le passé musical du Sud des States, la clique propose une reprise de Freddie King, ' What about love'.  Freddie, en bon fils, se souvient de tout ce que sa maman lui a appris: les abeilles, les oiseaux,  le bien, le mal,  l'honneur, etc.....mais il y a un truc qu'elle n'a jamais soulevé, qu'en est-il de l'amour, does it catch you in your sleep?

La version de Cecilya Mestres et de ses sucres candy ne diffère pas des masses de l'original, si ce n'est que la voix de la madame  se rapproche plutôt de celle de Candye Kane que de celle du roi Freddie.

Un funky rhythm'n' blues donc pour clôturer un album haut en couleur.

 

La release party aura lieu le 25 février au Sunset Sunside à Paris, don't forget your dancing shoes.

Partager cet article
Repost0
11 février 2023 6 11 /02 /février /2023 10:33
FIASCØ TRUE STORIES FROM THE CITY EP 2023

FIASCØ TRUE STORIES FROM THE CITY EP 2023

 

NOPO

Loïg peut avancer "I'm from Rennes" et les prendre (les rênes arf arf!).
Le festival du même nom le soutient, et ça ne l'empêche pas de faire une incursion dans le 22 en résidence au Labo de Dinan.
ET ça tombe bien, la bo-hème (outch!) va devenir sa vie si son projet ne suit pas son nom (un fiasco, pfff...).

Le gars collabore avec Ladylike Lily, (une lady, elle-même compositrice de très beaux titres - pour jeune public actuellement avec "Les Graines Oubliées"), les pop-progeux We only said (qu'on ne peut que recommander et dont on attend des nouvelles) et Déportivo (qu'on ne présente plus, non ce n'est pas le club de foot de La Corogne!).

On profite d'un passage du groupe sous notre nez et à Le Barbe à Plouha (ouh ouh!) et ce fut loin du Fiasco annoncé (comme le dit Michel dans son live report ici ).
Classe et finesse accompagnées de grands sourires sincères, ça vous embarque un public sans problème.
 
Le vinyle tourne sur ma platine et la pochette trône à côté.
Une photo, d'immeubles en ville, constituée de blocs d'images carrées qui se dévoilent en version nuit ou jour, sans cohérence systématique avec les voisines.
La pochette forme un patchwork coloré dominé par le bleu du ciel.
Une bordure blanche fait le tour laissant la place aux titres 'FIASCØ' en haut, avec le 'O' à la scandinave et 'TRUE STORIES FROM THE CITY' en bas (mais qui ne l'enlève pas, aha!).

5 titres à parcourir en retournant la galette complète plusieurs fois sans se gaver...

L'ambiance de 'The head and the heart' me fait aussitôt penser à 'My mind is old' des fabuleux disparus Popopops (rennais aussi).
Un clavier strident appelle à l'aide, la basse fait la sourde oreille, un bruit de fingersnap répond.
La voix douce et pleine d'amertume traine sur le développement peu dénivelé. La rythmique, en mitraille électro, imite les rebonds sur la Charley.
Un petit solo de guitare cristalline s'échappe par le haut en réverbération. Les synthés pulsent des bulles chatoyantes qui caressent le pavillon auditif.

'The ghost' m'envahit d'emblée et j'aime trop. La cadence chaloupe sur une bordure enjouée de steelpan aux sonorités caribéennes.
La mélodie, légèrement mélancolique, prend possession de ma boite crânienne (qui boucle en sillons comme sur la platine... grblll, bug!).
Le reflet d'un amour passé flotte sur ce titre, IMPARABLE.

'Personal diary' se promène avec sophistication et oserais-je dire, sensualité?
La basse et le clavier fricotent ensemble. Tout bouge en mouvements fluides, la guitare funkyse un peu.
La voix, d'abord en confessions intimes, se renforce en plusieurs couches sur le refrain sautillant. Let's dance!

A la marée ('The tides'), un synthé tremblote puis le pad lâche la mitraillette électro sur une nappe gourmande au synth dont une touche, basse, bégaie.
Cajoleur, ce morceau aux influences hip-hop (Loïg confie en écouter pas mal), trip-hop, (on dit trap, il parait) à la voix narrée (on ne rigole pas, aha!), met du baume au cœur.
Sur le refrain, les vocaux s'envolent dans un nuage onctueux, soufflé par un clavier au son de basse tournoyant.
La guitare vient poser des trémolos, tout en douceur, forcément.

A nouveau le rythme, bien marqué, l'emporte sur 'Social animals'. Le clavier, plein d'allégresse, s'égare en volutes et la guitare gazouille.
Une atmosphère latine enveloppe la trame mélodique. Le solo de guitare gratouille, enveloppé par le synthé.
On passe, d'un espèce de spoken word, à un chant enlevé et épaissi. Terriblement accrocheur!

Michel cite Metronomy et le précieux China Crisis... complètement d'accord et si vous ne connaissez pas, jetez une oreille, c'est du ciselé!
Magnifique pop rêveuse chez ces rennais, arrangements travaillés et subtils!  
'Des morceaux intimistes qui m’ont servi d’exutoire ou d’autothérapie' précise Loïg.
On apprécie la traduction sensible des sentiments portés par une musique lumineuse.

LOïg Nguyen, Vocals, Guitar, bass guitar, Keyboards, drum machine
Damien TILLAUT bass guitar, bass synth
Federico CLIMOVITCH Drums&percussions
Florian MONA keyboard solo on 'The head and the heart'

1-THE HEAD AND THE HEART
2-THE GHOST
3-PERSONAL DIARY
4-THE TIDES
5-SOCIAL ANIMAL
Recorded by Loïg Nguyen & Damien Tillaut
Mixed by Loïg Nguyen
Mastered by Sébastien Lhoro at NDE studio
Photos by Loïg Nguyen
Artwork by Yoann Buffeteau

Partager cet article
Repost0
7 février 2023 2 07 /02 /février /2023 12:53
Album:  KNIM - WHEN A STAR FALLS 2023

ALBUM - KNIM – WHEN A STAR FALLS

NOPO

Disons le tout de go, Knim possède des similitudes avec Soen et Tool (toutim) ... 4 lettres dans le nom!

Leurs instruments so(e)nnent pour construire des morceaux alambiqués et torturés sur des sujets aussi réjouissants que la solitude ou la trahison.

Les trois chevaliers de l'espace viennent du West Yorkshire (pas loin de Leeds).

Line-up:

Andrew Mawer – Bass/Synths/Vocals

Dennis Berry – Guitar/Synths

Peter Nicholson - Drums

Le dessin de la pochette bleutée est une E-knim(nygme), on y repère :

- la terre, au bout de laquelle un druide observe le cosmos à la lunette,

- l'eau de la mer au calme plat,

- le feu dans l'angle haut gauche avec un soleil à moitié dévoré par un champignon,

- l'air souffle les nuages côté droit.

On dirait qu'un vieux grimoire, à l'angle bas gauche, dégage une fumée malsaine traversant en oblique une étoile centrale, entourée d'un hexagone jaune tridimensionnel, et s'échappant dans l'angle opposé.

Un ciel noir, étoilé en fond, accueille les intitulés blancs 'KNIM', centré en haut et 'WHEN A STAR FALLS' en bas. 

 

C'est quoi ce bruit intrigant? J'hésite entre un sac d'os entrechoqués, un remontoir (qu'on remonte) ou une fusée accostant une station stellaire...

Une station spatiale de survie nommée 'Elysium' donne son titre à un film et à ce morceau.

Les bas tons se font entendre dans les roues crantées. Une guitare tendue, traverse un synthé sur des frappes lourdes. Difficile de s'accrocher!

Les vocaux, grattés par des pics électrifiés, pourraient sortir de la gorge de Maynard James Keenan. La baguette sur le cercle égrène le temps.

Le déroulement musical s'emballe puis plie, progressivement, sous la torture et chute, par plateau, jusqu'à la 8è mn.

 

'Pathway' reste installé dans l'espace et sème des bruits ambiants.

L'un d'entre eux développe alors un rythme carillonnant sur une guitare cristalline et des nappes de choeurs numériques.

L'effet cinématographique laisserait filer une navette avant qu'une voix narrative n'intervienne pour conter le début d'un voyage mystique.

Plage couloir pour déboucher sur 'The Incongruity Of I'.

 

La batterie continue de jouer comme un éboulement. Les cordes de la basse ricochent sur un chemin basaltique, sombre et bosselé.

Les voix trafiquées semblent s'échapper d'un vocodeur puant et détraqué. Des fumées de cendres, au loin, planent.

La caisse claire vient casser le rythme martial et le chant, sans émotion, traine sur une guitare braisée.

La cascade de lave s'interrompt d'un coup mais les brûlures vont laisser des traces.

 

Au milieu des débris, un soupir, un frisson... 'When A Star Falls'.

L'étoile s'est effondrée mais la vie continue.

Le clavier déroule une pellicule mélancolique sur laquelle la guitare se promène, mi-radieuse, tel un radeau rempli d'espoir.

Espoir qui porte, ensuite, la voix dans une orchestration s'enrichissant progressivement. Des chœurs renforcent l'emphase.

Cherchant ses forces, la guitare gratte un solo timide, le synthé boucle et le morceau file au firmament avant de disparaitre.

 

Là un accord mineur à la guitare fait teinter un clavier, d'abord calme sur une batterie roulante.

Lorsque le moteur de 'A Prisoner On the Seas' démarre, c'est dans un tournoiement instrumental guerrier.

Le tempo, saccadé, croise le fer sous des frappes de forgeron. La fusion aura-t-elle lieu? A des lieux se dessine le chemin tortueux...

Les balancements pesants s'effectuent, sans patience, dans des cris-pations.

Le magma bouillonne et rend aveugle, j'entends bien... Violence, puissance et dévastation!

 

Si vous avez vu "2001 l'odyssée de l'espace", cette musique aurait pu faire BO à la fin, au symbolisme abscons.

Le voyage épique serpente dans un esprit tourmenté. Ambiance monolithique que la technique anime (à Knim aussi d'ailleurs) vigoureusement.

Sacrée secousse!

 

Tracklist

01. Elysium (08:12)

02. Pathway (02:33)

03. The Incongruity Of I (04:46)

04. When A Star Falls (05:42)

05. A Prisoner On the Seas (Remastered) (08:14)

produit par Ari Rannus

Illustrations d'Avenged Creations

 

https://www.facebook.com/KnimUK

 

 

Partager cet article
Repost0
6 février 2023 1 06 /02 /février /2023 09:46
Fiascø au Barbe à Plouha, le 4 février 2023

 Fiascø au Barbe à Plouha, le 4 février 2023

michel 

Non, le concert de  Fiascø  au Barbe n'a pas tourné au bide: assistance honorable, désormais à chaque concert l'affluence dépasse les 50 pelés, prestation méritoire  et  qualité sonore parfaite.

Le Barbe est devenu un incontournable de la scène musicale du Goëlo.

 Fiasco har siden 1989 vært et populært møtested for alle anledninger..

Quoi, tu ne comprends rien au norvégien, en gros ça dit que Fiasco est un bar qui organise des concerts, ça se trouve à Oslo, men ( = mais, dans  le Kongeriket Norge ), le Fiasco, qui a investi la scène plouhatine, samedi soir, vient de Rennes.

Le projet, fomenté par  Loïg Nguyen, naît fin 2020.

Avant de créer sa propre formation, Loïg s'est promené chez  Ladylike Lily ,  Deportivo ,  People Panda,  We Only Said ou Mazarin.

Il s'est trouvé trois comparses, pas nuls, Raphaël Trehin ( batterie) et Thomas Rousset ( basse, synthé,) deux gars que tu as croisé à Bonjour Minuit au sein de Arhios, et Roméo Aubert, c'est pas un rejeton de Jean- Louis,  qui manie un  Akai  MPK 249  a  pad and keyboard controller, un garçon doué sévissant chez WOLVVV, a band that  forges music with screwdrivers, synths and drums.

Début 2023, Fiasco sortait l'EP 'True Stories From The City' qui sera interprété dans son entièreté  ce soir.

C'est parti à marée basse, coefficient peu élevé, 'The Tides' , l'océan oscille mollement en mode post Britpop intimiste et soigné, la voix est douce, l'accompagnement sonore précieux. Le mélange pad/clavier, enfanté par le MPK, produit son petit effet, si certains avancent Metronomy, ce qui n'est pas insensé, on décèle également des fragrances sophisti- pop, comme on en entendait chez Scritti Politti, China Crisis ou James. 

'The Ghost' , loin d'être spectral,  initie à la danse, oh pas au lindy hop, ni à la salsa sensuelle, ni encore  au barrel windmill casse-gueule,  nous sommes entre gens civilisés, imagine des pas étudiés et stylisés, comme ceux que les choristes de Sade effectuent sur ' The Sweetest Taboo'.

Le groove est bien présent, le jeu de Thomas n'a rien à envier à celui de  Mark King de Level 42.

Intro caoutchouteuse au synthé avant d'entendre Loïg chanté de manière narrative, d'inspiration hip hop/trap, pour  le morceau ouvrant l'EP, 'The head and the heart'. 

Sans t'énerver, tu suis le mouvement ...One step forwards,  two steps backwards... paupières closes, c'est encore mieux pour imaginer les constellations  dans un ciel serein.

Thomas et Loïg dialoguent sur 'Super Paradise' , une plage lumineuse, mixant groove et majesté synthétique, avec de temps un gimmick  élastique.

' Quirky' se lit sur la playlist, Raphaël, tout en tapotant ses éléments de batterie ou le drumpad, secoue un mini handshaker, le  contrôleur tout-en-un donne le ton, la guitare demeure discrète , même si le titre prône l'excentricité, tout reste sous contrôle et enchante.

Derrière toi, un quidam  enthousiaste, pousse un yeah admiratif à la fin de chaque titre.

... Alors Jésus fut conduit par l'Esprit dans le désert pour être tenté par le diable... ben, oui,  l'église le rappelle aux fidèles ' Smart is the devil'.

Tant pis, on se laisse avoir,  really smart is this music.

Et puis, après avoir été séduit par Lucifer, on nous promet une chanson d'amour: ' 'Sorry'. 

Pas de violons, pas de piano à la Elton John ( "Sorry Seems To Be The Hardest Word") mais un nappé de synthé  et une voix off qui croone en arrière-plan.

Joli!

Retour au groove aristocratique avec la suivante, 'Rewards and Fairies' qui précède la lecture du journal intime du leader,  ' Personal Diary' .

Arrangements somptueux, voix de velours, cette plage évoque à la fois The Blue Nile et les oubliés The Blow Monkeys ( on se soutient entre primates).

C'est déjà la dernière et aussi la plus saccadée,  ' Such an animal', un hit en puissance

Une ovation méritée ponctue les dernières notes, le groupe était prêt à se tirer en douce, quand une groupie pas rasée réclame un bis tout en invectivant un  public, trop amorphe à son goût.

Rappelez-les ou je vous griffe.

On a tous exigé leur retour,  Fiasco est revenu  pour nous offrir une dernière tirade indie,  mélancolique ... to fight somebody, to love somebody, to kill somebody... I don't want to be alone tonight... il a murmuré!

Jacques a réagi ...Mais non, Jef, t'es pas tout seul, arrête de pleurer, on va boire un coup, le Barbe n'est pas encore fermé!

On a vidé une bière tandis que les musiciens ont tous apposé leur signature sur des vinyles écoulés en grand nombre.

 

Fiascø au Barbe à Plouha, le 4 février 2023
Fiascø au Barbe à Plouha, le 4 février 2023
Fiascø au Barbe à Plouha, le 4 février 2023
Partager cet article
Repost0
5 février 2023 7 05 /02 /février /2023 08:55
Sunny Inside and the Kerity's au V and B à Paimpol, le 3 février 2023

Sunny Inside and the Kerity's au V and B à Paimpol, le 3 février 2023

 

michel

Un premier concert 2023 pour Sunny Inside, à deux pas de chez lui, au V and B à Paimpol.

Au V and B, tu ne risques pas de mourir de soif , le vendredi, en début de soirée, ils sont nombreux les clients, venus oublier les tracasseries du boulot, à prendre l'apéro dans cet établissement renommé pour une bonne ambiance et un afterwork arrosé.

En ce premier vendredi de février, pour digérer  la retraite à 64 balais, en plus de ton ( tes) verre(s) de mousse, tu peux assister au gig de Sunny Inside and he Kerity's.

Kérity, pas à Penmarc'h, mais à Paimpol où niche l'abbaye de Beauport.

Donc un programme électrique ce soir, Christophe Lourgouilloux, qui a failli se raser, a sorti son vieux T-shirt Route 66 et sa Gretsch, sa muse, Vy  le soutient aux secondes voix, la rythmique, impeccable, est assurée par Pierre, te fous pas de mes bretelles, Raffa, un bassiste raffiné, et par Jérôme, je n'ai pas de chien, Pavlovsky à la batterie.

Un guest doit intervenir après la pause,  Matthieu Davallet, alias Mat "Budymat", un as de la pedal steel, venu en droite ligne de Quimper, dans sa petite automobile .

Christophe lève un coin du voile: au menu du Neil Young et des compos personnelles,  in French.

Je préviens les complices, vous avez reçu une setlist, on ne la respecte pas! 

Un soundcheck en formule complète, ' Ohio' du Loner, ça s'annonce bien, même si la guitare acoustique de Mat est quasi inaudible.

Autre point noir, vous ne verrez pas notre beau logo sur l'écran de vos nuits blanches, une sombre histoire de pdf et de jpeg.

 Vive les algorithmes et les équations à trois inconnues. 

Mat au repos, les autres attaquent 'NeiL' Un, NeiL' Autre', le titre phare du dernier spectacle proposé par Sunny Inside.

Vy aux secondes voix, le Neil, de Paimpol, aux lead vocals, Neil Young en fantôme.

Jérôme lance la suivante, un titre funky chantant les corps engourdis, mais pas les doigts, qui s'agitent.

' La neige' peu présente sur la côte peut sévir à Guingamp où, parfois,  de blancs flocons tapissent les pavés.

Un brin de poésie laiteuse avant de passer à un titre inspiré par   Lannion,  la chanson ' Home is where  the heart is'.

Quelques lignes d'harmonica agrémentent la ballade, tandis que t'essayais de te rappeler dans quel coin t'avais laissé ton coeur. C'était pas à Paris, ni à Montluçon, à Knokke - Le  Zoute, peut-être, il y avait une fille qui vendait de la glace sur la plage, face au Casino, le soir tu la retrouvais en boîte, Shocking Blue chantait une ' Venus'.

' Cupidon' faut le flinguer, la Saint-Valentin c'est de l'arnaque, le titre a été pensé avec 'The man who murdered love' de XTC dans la tête.

Tu dis Peynet?

C'est gentil,  des amoureux, même Brassens les trouve sympathiques.

Moi aussi, il m'arrive de chanter des chansons d'amour rétorque, Christophe, ' Aime' par exemple.

Les copains ont soif, on vous emballe ' Paranoia', un petit rock bien ficelé,  et ' Citadine', du même acabit,  avant le break.

Une Cuvée des Trolls plus tard, l'équipe revient, au complet, car Mat a rejoint la clique pour le second acte, encore plus musclé.

Tu te souviens que le regretté Danny Whitten tenait la lead sur  'Cinnamon Girl', Christophe fait pleurer la vibrato et Mat racle la guitare sèche.

Vy joue le rôle de la Cinnamon Girl, Jérôme et Pierre cimentent le fond .

Sur le même album de Neil Young and Crazy Horse, on trouve ' Down by the river' à l'intro méandreuse.

La Gretsch brûle les doigts, la murder song nous rappelle  Hey Joe, Nick Cave n'avait pas encore conçu ses fameuses murder ballads, , et pendant le bridge instrumental, Paimpol admire le savoir faire des guitaristes ayant entamé un duel où  les "staccato notes" et les pointes de disto   se succèdent.

Du grand Neil Young, du fantastique Sunny Inside and the Kerity's.

'Southern Man' avait poussé Lynyrd Skynyrd à réagir et à composer 'Sweet  Home Alabama'.

A côté de ça Johnny en cage à Medrano / cheveux longs, idées courtes, c'est de la blague de boutonneux.

Et Neil ne s'est pas attaqué qu'au Sud raciste, le chef-d'oeuvre  ' Cortez the Killer' transforme le Conquistador en boucher.

Mémorable solo de guitare, magnifiquement rendu par la Gretsch.

En pensant à David Crosby, parti vers l'au-delà, Sunny Inside and co enchaînent sur ' Helpless' qui voit Mat éblouir l'assistance par son jeu subtil à la pedal steel.

Mais qui est venu frapper aux portes du paradis, Bob  ou Axl Rose?

Valérie se charge des lead vocals pour 'A Paris', car on vient de laisser Neil Young au Canada.

On n'est pas passé par les Folies Bergères, le son était pourri à la Salle Pleyel, mais pas  dans le café-concert du coin.

Après un  second titre pour Miss Cochet, ' L'Indécis' , on fait la connaissance de 'Miss Mon Univers', l'histoire d'un chien, d'un bateau, d'un hublot et d'un coup de foudre.

Il est 21h, en principe, on se débarrasse des derniers clients, mais, si le patron le permet on vous emballe 'Capitaine Conan', un flibustier connu jusqu'en Islande.

Arnold Schwarzenegger, le barbare?

Aucune idée,  Schwarzenegger, c'est pas Rambo?

Et puis tous les fans de Neil Young attendent  'Rockin' in the Free World', aussi le band nous  expédie une  version à rallonges avant de ranger le matos.

Détail: en 1989, déjà, pas question de se produire en Union Soviétique, so let's rock in the free world, même si Trump avait  récupéré l'hymne pour sa campagne, sans autorisation, nota bene.

Tu dis,  Ségolène: Chirac avait bien utilisé  'One More Time' de Daft Punk lors de ses meetings.

Personne n'a utilisé 'la danse des canards'?

Débat clos!

 

Sunny Inside and the Kerity's au V and B à Paimpol, le 3 février 2023
Sunny Inside and the Kerity's au V and B à Paimpol, le 3 février 2023
Sunny Inside and the Kerity's au V and B à Paimpol, le 3 février 2023
Partager cet article
Repost0
4 février 2023 6 04 /02 /février /2023 09:46
Session live Radio Activ' avec Phoque à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 2 février 2023

 Session live Radio Activ' avec Phoque à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 2 février 2023

 

michel - photos Jacques Rolland

Le copain de ta gamine a un chouette T-shirt, un gentil animal moustachu te sourit quand tu le regardes, le logo dit  'Phoque you, fuck you'... t'as voulu le même, madame t'a dit... t'as plus l'âge, pôv vieux...  du coup, tu t'es acheté un marcel mettant en évidence tes biceps inexistants, le texte dit ' ras le bol'.

Quoi?

Tu t'en fous, tu veux un croquis écrit du concert de Phoque à Bonjour Minuit.

Primo, on n'a vu aucun pinnipède mais bien trois bipèdes d'âge mûr, mais pas périmés et pas tous chevelus.

Secundo, ils étaient munis d'instruments.

Tertio, on nous dit qu'ils sont originaires de Saint-Brieuc, ce qui n'est pas tout à fait crédible, car dans le tas on a noté un brexité.  Alec Nash, vendeur de fringues ( quel mic mac) , batteur et chanteur ( mais pas de charme) , a vu le jour du côté de Northampton ( dans le Northamptonshire , connu pour son fameux Northamptonshire blue, un gorgonzola fait à base de lait du Jersey).

Ses copains ont pour nom,  Michael Besqueut, bassiste, choriste et président de B M et Christophe Grosset , guitares et lead vocals.

Il est 18:55',  Marcus termine son entretien avec Muriel concernant les futurs concerts dans la salle de la place Nina Simone.

L'animal marin, tricéphale, prend place et nous lance une séquence pré-enregistrée, la voix off aux intonations Kill Bill / Blood Simple, t'hésites, te glace les sangs, ce n'est qu'un détail, si tu considères ce qui va suivre.

Bang, un coup de massue sur une cymbale, une guitare qui hurle, Alec en fait tout autant, on vient de lui arracher une molaire, l'intro s'achève, ' Weddell' est désormais sur la voie ferrée.

Des rails très noise rock, t'as vraiment craint un déraillement: vitesse excessive, turbine surchauffée, problèmes d'aiguillage, toutes des conditions pouvant provoquer un incident majeur.

Christophe te regarde droit dans les yeux, son regard signifie pousse-toi, armé de sa gratte il te bouscule pour venir taquiner un  public  qui vient de comprendre qu'un phoque ce n'est pas un bisounours.

T'avais plus subi une telle radicalité depuis un concert de La Jungle, de jeunes Montois démontés.

Ils enchaînent sur ' Gulabi', un titre que tu n'entendras pas sur l'EP 'Phoque',  sorti en octobre.

Mêmes gimmicks samplés, bruits de machines soufrant d'indigestion, guitare féroce, à faire pâlir les gars de chez Drive Like Jehu, chant screamo, idéal pour faire fuir les rats, batterie baston et basse percutante.

Les amateurs de cassures rythmiques sont servis, le son est massif, les boxeurs n'hésitent pas à frapper sous la ceinture, là où ça fait très mal.

Interlude dit le papier, les machines s'en chargent, puis vient ' Belle Brise' entamé par un message de la  Miss Météo de la Baie.

Comme le vent vient du Nord - Ouest, les jupes des filles se soulèvent, une déflagration soudaine annonce un ouragan, du coup Stéphanie se terre.

Noise, post rock, math rock, hardcore se chevauchent pour percer les tympans au plus profond.  

Légère accalmie, ' Charlie' lis-tu sur la setlist colorée, alors que Christophe venait de chatouiller le pied de micro avec sa guitare et que Michael, ayant quitté le mur auquel il était adossé, entame une danse tribale face aux premiers rangs.

Un cri destiné à réveiller le personnel glandant dans la cuisine  a failli  faire intervenir le gars de la sécu qui fumait une clope au bas de l'escalier.

' Hoolock' et ' Hosh'  se succèdent, il est question de l'arbre généalogique du guitariste, qui est parvenu à remonter jusqu'à Abel, le frangin de Caïn.

Sur scène , le carnage se poursuit, quelques pincées de Rage Against The Machine, puis  un assaut au lance - flammes, Phoque travaille dans l'incandescent.

Pause interview, des noms sont balancés: Battles, Foals, Sonic Youth, mais pas Ed Sheeran.

Comme le phoque est défendu par Greenpeace et d'autres organisations prônant la protection de l'environnement,  on suppose que 'Greta' fait allusion à  Greta Thunberg et pas à Greta Garbo, la Divine.

' Athena'  précède ' Leslie' , sans que  le scénario ait subi de profondes modifications: pas de fioritures, pas de concessions, on te balance du compact, de l'intransigeant, du serré.

Parfois tu crois entendre un soupçon de Led Zeppelin , sinon les siphonnés de chez  Don Caballero pointent aussi le bout du nez. 

Christophe termine le sautillant ' Gaia'  à genoux.

Dès qu'il a achevé  le signe de la croix , le trio reprend le chemin des tranchées pour nous asséner ' OH-King' .

Les hyènes se déchainent depuis plus de 50 minutes, la basse, parfois métallique,  gronde, la guitare glapit, les effets larsen fusent et le brave Alec, ne te fie pas à son look Zanini,  s'acharne sur son saint-frusquin en poussant, de temps en temps, des beuglements de boeuf emmené à l'abattoir.

Un message: remember to look at the stars  and not at your feet.

T'as pas suivi le conseil de peur de mettre un pied dans une merde de schapendoes hirsute.

Ils viennent d'entamer ' Hub' , un  morceau écologique construit sur un Wall of Sound, pas fabriqué à base   de  carton modulaire.

L'outro, furieuse, se meurt en stridences agressives.

 

Fin d'un concert tonitruant qui doit préparer les assidus de la salle à la soirée métal de samedi ( Seth• Deliverance • Mütterlein).

 

Session live Radio Activ' avec Phoque à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 2 février 2023
Session live Radio Activ' avec Phoque à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 2 février 2023
Session live Radio Activ' avec Phoque à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 2 février 2023
Partager cet article
Repost0
3 février 2023 5 03 /02 /février /2023 10:09
Album - Alyssa Bourjlate - I've Lost Myself On The Way

 Album -  Alyssa Bourjlate - I've Lost Myself On The Way

 auto-production

michel 

A peu près partout tu lis le même texte:

Tour à tour comédienne, mannequin, songwritter et chanteuse, Alyssa Bourjlate est une artiste au parcours atypique...

Le truc te gonfle plus qu'un peu, primo parce que c'est débile de recopier une présentation sans faire attention à l'orthographe, songwriter ne prend qu'un t.

Deuxio, c'est pas beau de copier te disait Madame Grinchard, ton institutrice,  qui t'a collé quelques zéros  car t'avais une tendance à loucher.

Alors, oui, Alyssa a été actrice, on l'a vue à la télé chez Ardisson , dans quelques séries, et comme elle est loin d'être hideuse ( cf la pochette du dernier album) elle a travaillé comme modèle.

Parlons musique: en 2006 sous le nom d'Alyssa paraît un premier album ' Insomnie , difficile à trouver aujourd'hui, le titre ' Une fille c'est con'  devait sortir en clip, vous ne le verrez pas sur YouTube.

2010: un single ' La mort me fuit', si tu cherches bien ( en tapant Alyssainsomnie) tu peux le voir sur YouTube, pas mal ce morceau.

Un second album, 'Mariage Noir' ( toujours crédité Alyssa)  voit le jour deux ans plus tard, déjà sur le premier méfait Delaney Blue avait collaboré pour l'élaboration d'un titre, le guitariste de Daniel Darc réalise ce deuxième disque aux couleurs bluesy.

 Les histoires d’amour finissent mal en général, disait quelqu'un, Alyssa et Delaney Blue suivent chacun leur route et il faudra s'armer de patience pour revoir Alyssa, devenue Alyssa Bourjlate, dans les studios et sur scène.

Fin 2022, 'I've Lost Myself On The Way' est lâché.

Tracks-


01. High And Dry – 3’46
02. Cry To Me – 3’33
03. Thirty Little Devils – 3’35
04. A Blues Girl  Without Arms– 3’36
05. Losing My Mind – 4’14
06. Outlaw – 4’53
07. Losing My Religion – 4’30
08. King Of Sadness – 5’35
09. Hysteria – 3’16
10. Road Trip – 4’10
11. Never Be Yours – 2’51

Crédits:

Alyssa Bourjlate : auteure, compositrice, interprète
Manu Vergeade: guitare
Gilles Michel : basse

Jean-Yves Lozach: pedal steel/dobro/banjo. 

Toma Milteau: batterie
Chris Lancry: harmonica

 

Alyssa n'est pas la première artiste a arboré une casquette sur la pochette d'un album: Sylvie Vartan, France Gall, Françoise Hardy , Brigitte Bardot, Dani , Patricia Kaas, Amel Bent, Stéphanie de Monaco , Mylène Farmer, Céline Dion et même Mireille Mathieu l'ont précédée, avec plus ou moins de bonheur.

On aime sa mine faussement timide, mi-boudeuse, mi- farouche.

' High and Dry', le titre ouvrant l'exercice sent bon l'Amérique, ses grandes plaines , les cactus, la poussière ( d'où le dry). La voix légèrement rauque ( quelques accents Chrissie Hynde, loin d'être désagréables)  de la belle convient à merveille à ce roots rock paresseux où  le mix pedal steel/acoustic guitars/ rythmique nonchalante, nous renvoie vers des gens aussi fréquentables que Lucinda Williams, Bonnie Raitt, Rosanne Cash ou autres nanas adeptes d'un alt country de haute tenue.

' Cry to me' sonne plus Marianne Faithfull que Solomon Burke, l'auteur de la ballade.

La voix prend aux tripes, tu comprends Solomon qui a écrit ... Nothing can be sadder than a glass of wine alone... donc t'as vidé la bouteille et puis t'as versé deux larmes, la première parce qu'elle est partie, la seconde, car le flacon était vide.

Joli travail de l'équipe pour mettre la voix d'Alyssa en évidence. 

'Thirty Little Devils' (co-écrit avec  Delaney Blue)  existait déjà en version brouillon en  2013.  En 2022, de sa voix écorchée et  sur fond mouvementé,  elle chante entourée de 30 petits diables , probablement pas issus d'un roman de la comtesse de Ségur, un country rock sardonique.

Le dobro cabriole joyeusement, Toma fouette ses cymbales quand il ne les gratte pas du balai, tandis que  les guitares attisent les flammes.

Faudrait que Lucifer remette un peu  d'ordre dans l'église, il y a du relâchement.

Le titre préféré de la Vénus de Milo, ' A Blues Girl Without Arms', est introduit au banjo. Tandis qu'un murmure tapisse  l'arrière - plan , Alyssa, d'un timbre satiné,  narre l'histoire de l'estropiée.

Si le banjo, limpide, donne le ton, un solo de guitare aussi fugace que méticuleux  vient lui donner la réplique au bout de quelques minutes.

 Du bon  boulot. 

Avec ' Losing my mind' la belle dame propose une ballade country pur jus, elle place  des trémolos juste où il faut.  La voix, le  dobro  et les guitares sentimentales  évoquent Tammy Wynette serinant ' Stand by Your Man', seuls les violons manquaient à l'appel.

De Johnny Cash à Hank Williams, les stars de la country  ont toujours chanté les hors -la-loi , parmi les autres adeptes du mouvement Outlaw Country,  on peut citer Waylon Jennings, Willie Nelson, le fabuleux Lee Clayton ou les Eagles ( 'Outlaw Man', 'Desperado') , les femmes ne sont pas en reste, Margo Price, Jessi Colter, Nikki Lane ont également un faible pour les brigands, il n'est donc pas étonnant qu'Alyssa Bourjlate, à son tour, glorifie, d'un timbre évoquant Dani Klein de Vaya Con Dios,  un superbe  'Outlaw'.

Chris Lancry a sorti son harmonica ' Il était une fois dans l'ouest'  et nous place quelques lignes aussi claires qu'une BD de Tintin.

Superbe plage, encore une!

Seconde reprise du volume, 'Losing My Religion', le plus gros succès de REM.

La version d'Alyssa est plus rêche que celle concoctée par la troupe de Michael Stipe, sans trahir l'original.

Alyssa, que fais-tu dans un coin, tu rêves ou quoi?

 Lent et poussiéreux sera ' King Of Sadness', une nouvelle fois les guitares sèches, le banjo et la pedal steel fabriquent un écrin ouaté pour la voix perlée de  Miss Bourjlate.

Si la plage a reçu ' Hysteria' comme nom, on est loin de la névrose convulsive, d'accord le morceau est relativement animé  mais sans virer au délire.

Jean-Yves Lozach, un gars qui accompagne Charlie McCoy lorsqu'il lui vient l'idée de se produire sur le vieux continent, tire les ficelles, les copains accompagnent sans sourciller, la voix rocailleuse se colle à ravir sur la broderie ciselée, concoctée par les garçons. 

Il reste un point à éclaircir, qui s'est chargé des claviers?

En route vers la Californie pour un 'Road Trip' en passant  par la Caroline, l'Indiana , la Louisiane, l'Alabama, l'Arizona,  pas sûr que ce soit la route la plus directe, never mind, rien ne presse,  comme  the maximum speed limit on most California highways is 65 mph. on ne va pas s'énerver.

Belle flânerie sur les States Highways.

 Et si tu croises Peter Fonda, Dennis Hopper et peut-être Jack Nicholson du côté de San Diego ou de Phoenix, tu peux toujours tirer une ou deux bouffées avec eux, méfie-toi tout de même du pusher.   

Pour terminer le trip Alyssa propose la ballade 'Never Be Yours'  qu'on n'ose qualifier de tendre car  elle affirme ne pas vouloir du monsieur.

Tant pis, on se contente de son album, d'excellente facture, un sacré recueil qui place Alyssa dans le peloton de tête des chanteuses françaises osant l'Americana.

Oui, il  en existe quelques autres, Bobbie,  for instance, certains avancent Adé, on ne les suit pas, Adé c'est de la pop.

 

Partager cet article
Repost0
1 février 2023 3 01 /02 /février /2023 13:24
Album - BIG BATCH - The Last To Fall

Album - BIG BATCH - The Last To Fall

 Minimal Chords

NoPo  

Un beau BB, ce Big Batch, bien joufflu et pêchu! Captain Beefheart, lui, préférait 'Best batch yet' mais c'était avant...
Avec ce nom, les gars du Beaujolais pensent avoir gagné le gros lot dès l'album 'We're back' (2020).
De retour, après la séparation de Almond's Drive (un ado de 17 ans d'âge), voici un assemblage de cépages juteux.
3 anciens Almond brothers donc pas vraiment du Beaujolais nouveau :
Romain Terrier Basse/Chœurs
Kevin Devesa Batterie/Chant
Jérémy Grillet, alias "Peluche" Guitare/ Chœurs

On va pouvoir faire une review fainéante, le groupe n'hésite pas à commenter l'amusante pochette réussie.
Sur les collines du Beaujolais, Damien (technicien du groupe) fait péter une bouteille de whisky au dessus de sa tête.
'Quiétude, rock et explosivité' OK ça me va!
J'ajoute, quand même, quelques détails :
- le barbu (pas sur la tête), à lunettes noires, tatoué et torse nu, est installé sur un canap vintage, un verre de whisky sur l'accoudoir;
- l'inscription 'BIG BATCH' possède déjà l'éclair d'ACDC et les 3 étoiles de champion du monde;
- 'THE LAST TO FALL' saigne en rouge (Côtes du Rhône).
L'eau ferrugineuse, non! Le Whisky, no! Le pinard, oui! In vino veritas!


On faisait référence, il y a peu au punk californien avec My Taylor is Bitch de la Loire.
Avec Big Batch, en vla un autre qui fait pas tâche entre Offspring et Blink 182!
Et pour rester en France, j'y retrouve l'énergie fraiche de Starshooter à ses débuts.
30 minutes suffisent pour prendre des claques et tendre l'autre joue... c'est malin elles donnent dans le gros rouge maintenant!


Sans hésitation, 'Freaks' rentre dedans avec une guitare tranchante. Le rythme, franc du collier file droit et vite.
Les voix donnent avec énergie, la principale, énervée, à laquelle répondent les 2 autres quand elles ne reprennent pas en chœurs.
Les cris, imitant des cowboys, incitent les moutons à rentrer dans l'enclos.

La batterie commence en moulins avant que le riff de guitare, direct, ne lance 'Dance with me'.
Cette dernière laisse de la place à la basse souple et tonique. Le chant invite les chœurs à tracer leurs voix.
La gratte revient, par touches piquantes, puis change de tonalité juste avant le final.

Le riff d'ouverture du 'Super hero' me rappelle 'Owner of a lonely heart' de Yes mais la composition n'a rien à voir.
Le refrain, avec ses 'ouh ouh', en 'sympathy for the devil', entraine imparablement. Les couplets, à la voix couverte, mettent la rythmique plus en avant et la six cordes prend de l'ampleur progressivement.
Une accélération, en zig zag pour éviter les tirs d'artillerie, précède la fin fédératrice.

Ah, un arpège introduit 'Even alive'. On croit à une ballade délicate mais chassez le naturel, il revient au galop.
C'est bien cette cadence qui prend le dessus avec alternance de riffs, vifs, et d'autres, posés, mais toujours attractifs.
Les roulements de batterie poussent au cul et les chœurs rugissent de plaisir.
Bien huilée, la mélodie coulisse merveilleusement, tous instruments ensemble, jusqu'au ralentissement de la basse en soliste.

'Kick me' dit tout comme une reprise de volée. Pas de fioritures, spontanéité d'abord!
Un riff tournoyant et des chœurs, enthousiastes, accompagnent un rythme simple et sautillant dans la liesse après le but (who ho).

Un palm-muting, marqué sèchement à la batterie, introduit 'Punk rocker'. Soudain, la grosse basse, chaotique, souligne un enchainement explosif.
Les riffs, acérés, se multiplient, titillant la voix lead poussée jusqu'à l'écorcher.
Le couplet, saccadé, en cri de ralliement, facile à retenir, fera un tabac en live.

Du riff en veux-tu en voilà du bien sec, comme un bouchon de Champagne qui saute, 'Best wishes'!
A l'entame des vocaux et changement de cadence, la 6 cordes se veut plus discrète, dans un simple éclair atmosphérique, et laisse vivre la basse embrassant la batterie.
Le refrain et ses 'na nananana', ravageurs, reste totalement imparable. On kiffe le solo avec des effets wah wah.
On se laisse surprendre par l'allongement du morceau tranquillement jusqu'à 5'41 de plaisir (ce sera le seul, les autres plages dépassent à peine les 4 minutes...).

Tiens, des accords à la guitare sèche pour finir. Les voix entonnent un vrai hymne de supporters, repris en chœurs, avec un titre approprié 'The last to fall', à la manière des Pogues ou Dropkick Murphys.
Le rythme accélère sur des guitares filantes puis revient sur les sentences répétitives.
Juste un ptit solo avant l'arrêt et bonne humeur contagieuse!



Pas de grosse tête mais pétage de plombs, nananananère, comme la bouteille qui s'éclate en l'air!
Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple? L'essentiel est d'y croire et là, aucun doute, les attaquants donnent tout!
En tous cas, on passe un bon moment... à transformer, certainement par de joyeux pogos d'enfer en concert!



1- Freaks
2- Dance with me
3- Super hero
4- Even alive
5- Kick me
6- Punk rocker
7- Best wishes
8- The last to fall
enregistré à NSR studio (La Garde - Adhémar, dans la Drôme) par Laurent
crédits photo Loic Terrier & Arantxa

Partager cet article
Repost0
30 janvier 2023 1 30 /01 /janvier /2023 14:27
Levitation Free et Radio Bandit à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 27 janvier 2023

 Levitation Free  et Radio Bandit  à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 27 janvier 2023

 

michel

C'était en septembre,  Saint-Brieuc : la RN12 rouvre enfin à la circulation sur le Viaduc du Gouët..

Janvier 2023, l'association briochine Volume collabore avec Bonjour Minuit pour un second volet du RN12 Tour. Après Rennes, Saint-Brieuc accueille  Levitation Free  et Radio Bandit, deux formations locales ayant le vent en poupe.

Avant, après et entre  les prestations des groupes, le public a droit à un  DJ set mixé par Volume. Les amateurs d'exotica, de chill out lounge music, de Fila Brazilia , des French Swinging Mademoiselles , d'easy listening, de chill jazz vibes et autres cocktails roses et kitsch ont apprécié.

21:15', l'auto-radio est branché sur Radio Bandit, t'en avais ta claque de Radio Bonheur, de l'accordéon, d' André Verchuren, de Christian Delagrange et de Breen Leboeuf.

Radio Bandit est désormais  la nouvelle  identité d' Agav, Les Filles & Christopher, un demi-octet mixte, que tu avais croisé sur la scène B d'Art Rock en juin dernier.

Ils y présentaient  leur projet ' Un voyou dans la ville', qui, déjà, avait séduit le public.

Début 2023, la série est toujours aussi irrésistible, les acteurs n'ont guère changé, même si, à première vue, Julie semble attendre un heureux événement, à ses côtés Cindy complète la cellule féminine qui se contente de chanter ( fort bien), de sourire et de se dandiner gracieusement.

 Mathieu Revault ( alias Agav) chante, tripote un mini synthé et plaque quelques accords de guitare, à sa gauche, l'homme à tout faire, Robin Chevallier ( alias Christopher), chante, manie guitare, basse, ,claviers et synthé.

Des nouvelles de l'EP: il n'est toujours pas disponible, too bad!

Une musique de fond annonce l'arrivée en piste des héros: le mauvais garçon, l'inspecteur et les pépées ( désolé, les filles, c'est la faute à Eddie Constantine , 'Cigarettes, whisky et p’tites pépées')..

Le scénario prévoit un démarrage acidulé, Cindy et Julie fredonnent une rengaine gomme nounours arôme fraise, 8% fruits, 99% de  colorants végétaux, les garçons embrayent en ajoutant une couche de synthé .. on joue au chat et à la souris....

Serge dépose son cigare sur la soucoupe et ajoute ... Ce mortel ennui qui me tient et me suit pas à pas..., heureusement il y a la radio qui balance le single, imparable, ' Voyou'.

Bienvenue dans le monde de la nuit, un bar louche, l'alcool, les filles faciles et des relents ... Cinq heures du mat' j'ai des frissons. Je claque des dents et je monte le son... 

Et puis ça se dégrade, une sirène, l'inspecteur, non, pas La Bavure,  est sur la trace  du malfaiteur/frimeur, qui du coup se tape un shoot d'adrénaline, dépeint par un petit solo de guitare, le synthé se fait élastique, faut se calmer, une clope, vite!

L'inspecteur dispose d'un code 31 10, il se débarrasse de sa gabardine, pas la même que celle de Columbo, un flingue, enfoui dans son étui,  est  désormais visible dans le dos, la bande son vire thriller rétro  synthétique, le voyou est en cavale après s'être rendu coupable d'un hold up minable.

La séquence suivante voit les filles en avant-plan, Julie  serine une romance désabusée, le voyou philosophe, un voyou finit toujours seul.

Là t'hésites pour le rôle principal,  Belmondo Le Doulos ou Alain Delon  en Gino Strabliggi?

La fille, allumeuse, tu viens, on va boire un verre... la machine envoie des beats qui pulsent  ... tu m'aimes, mais moi, mon image me répugne... un dialogue de sourd, gros plan sur la fille, puis sur le braqueur.

Enchaînement sur ' Ice Cream' qui fond sous la langue. Après la pause crème glacée, le voyou reprend sa cavale, il tourne en rond, la radio passe Stevie Wonder, superstition ( in French in ze texte).

Ce groupe a tout compris, du coup  ton cerveau décide de tracer un parallèle avec le séducteur Frankie Valli, le leader  des Four Seasons, et tu te mets à fredonner ' My eyes adored you'.

Les flics communiquent par message codé, les hélicos sont de sortie, le voyou est sur les dents, c'est parti pour la fameuse scène course-poursuite  de Bullitt .

Les pneus de la Ford Mustang Fastback crissent, le soundtrack vire rondo fou, ça canarde méchant sur fond funk, un petit coup de wah wah, voilà, un voyou de moins dans la ville. 

Les anges pleurent, le Beretta 92 a fait son oeuvre .

Du bon boulot Christopher ( flûte, Marlowe c'était Philip, pas de bol) .

Tu ne verras pas la série sur France 3, car le scénario n'a pas prévu de médecin légiste,  on a aimé malgré tout.

Place à l'épilogue décoré d'un gimmick  canon au synthé. Avant de disperser les cendres du héros, la clique nous propose un titre hors film, 'Chaleur épique sous les tropiques' repris en choeur par toute une salle qui aspire aux beaux jours,  au sable chaud et aux flots bleus.

 

Entracte interminable, près d'une heure, avant l'apparition des adeptes du vol yogique, de la méditation transcendantale si tu préfères: Levitation Free.

Non celui qui lévite ne se prénomme pas Bernard-Henri, mais bien Sébastien.

Sébastien Jamet d'Yffiniac, un amateur de surf, crée Levitation Free en 2014, avant cela, certains l'ont connu Black Beaver ou Drop Out.  

 Il s'entoure de musiciens et  grave deux EP's, 'The world is in your hands' en 2018 et tout récemment ,'When Your Sun Goes Down'.

 Fleur Offwood ( synthé, backings) , Jean Baptiste Iliano ( basse) , Antoine Robinault ( batterie) accompagnent celui qui chante et joue de la guitare.

 Ça c'est pour les enregistrements, ce soir il est soutenu par une équipe différente: le fabuleux Thomas Kerbrat à la batterie ( Pandapendu, No Pain No Pain, Tiger and the Homertons et quelques autres formations) / la très efficace Marie Herbault ( SBRBS, (Thisis) Redeye ) à la basse et seconde voix et un claviériste ( deux machines) non reconnu, mais pas incapable, qui affichait un sérieux  air de ressemblance avec le Christopher de la formation qui avait ouvert le bal.

Tiré du premier EP, la plage donnant son nom au groupe,' Levitation Free' , est amorcée par une intro propre et onirique. Comme Tintin, il y a bien longtemps, tu déjoues la gravité pour voltiger en apesanteur,

Sébastien dispose d'un timbre aérien, aussi doux qu'une voix féminine ( sauf celle de Jeanne Moreau) tout en gardant des accents masculins indiscutables.

Les sonorités indie/dream pop, saupoudrée de quelques essences psychédéliques te renvoient aussi bien vers les Australiens ( vive les grands espaces) de Tame Impala,  que vers Coldplay ( qu'il est de bon ton de discréditer) mais aussi  vers Syd Barrett ( ce doit être les visuels , cf les fameux liquid light shows, projetés en background) .

Les mêmes sensations reviennent avec ' When the sun goes down' le titre phare du dernier EP. Le soleil se couche sur l'océan,  de gracieux oiseaux marins frôlent la mer étale, à l'horizon,  un voilier glisse paisiblement  vers un port invisible,  tout est silencieux, et pourtant malgré ce film en slow motion, la guitare est bien là, la basse ronronne comme un chat allongé près de l'âtre, Thomas tambourine consciencieusement, les synthés drapent l' aimable mélodie  d'un petit lainage qui doit t'éviter de prendre froid et Marie fredonne les choeurs sans s'énerver.

Sérénité, tu dis, et pourtant lors d'un mouvement plus appuyé, Sébastien voit son bonnet quitter son crâne pour atterrir à ses pieds.

Pas de quoi le désarçonner!

Avec ' Little Lola' on a droit à une chanson d'amour scintillante.

Pardon, non, ce n'est pas la même Lola que celle chantée par les Kinks, donc pas le style... she squeezed me tight and she nearly broke my spine...

M'est avis que la petite Lola doit être plus douce.

Marie dépose sa basse contre le mur pour prendre place aux côtés du claviériste, à chacun son synthé/orgue, c'est parti pour un voyage, cap sur  'Alessandrie', un titre chanté en français.

Non, s v p, arrête, il n'y a pas d'Alexandra, si tu tiens à établir un rapprochement, on te propose Morgane Imbeaud, ex- Cocoon.

C'est léger, vaporeux et inspirant si tu recherches  l'escapism. 

'The One' est amorcé de manière majestueuse, quelques frappes sur un drumpad annoncent le vrai départ, la plage prend de l'ampleur pour  nous  emporter, pendant le bridge instrumental,  dans un univers immatériel propice aux vagabondages oniriques.

Une basse saturée et les drums attaquent, en force, ' Apocalypse Mind', un titre nettement plus heurté, le synthé tournoie, la guitare déchire les airs, on n'est pas loin de la poésie rock  héroïque, une des caractéristiques du son Muse.

Fondu enchaîné sur ' The world is in your hands', tout aussi épique.

Le frontman se tape un petit bain de foule, les premiers rangs savourent.

Avec ' Can't be losing you' , on revient au schéma dream pop soignée et sensible.

Une voix s'élève, ' Marie je t'aime', c'était pas Joseph, il n'était pas charpentier, la bassiste sourit, avant d'amorcer le dernier titre de la soirée, ' Paranoia' , un rondo fou ayant engendré l'enthousiasme général dans le club.

Il est près de minuit, le  Docteur Schweitzer, les paranos et les enfants sages, tous heureux , quittent Bonjour Minuit avec le sentiment d'avoir assisté à un concert peu banal.

 

photos: Jacques Rolland

 

Levitation Free et Radio Bandit à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 27 janvier 2023
Levitation Free et Radio Bandit à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 27 janvier 2023
Levitation Free et Radio Bandit à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 27 janvier 2023
Levitation Free et Radio Bandit à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 27 janvier 2023
Partager cet article
Repost0
30 janvier 2023 1 30 /01 /janvier /2023 12:40
EP - Clémentine Dubost "Port Henry Station"

 EP - Clémentine Dubost "Port Henry Station" 

Inouïe Distribution

NoPo

CLEMENTINE DUBOST Port Henry station EP 2022

La fille de Bellerive possède un CV long comme le bras (ptet même la jambe!).
Je ne connais pas ses mensurations, ni son âge (une petite trentaine sans doute) mais 'aux âmes bien nées...' vous savez la suite (sinon Corneille ne va pas y croaare!).
Mère violoniste, père guitariste, elle débute par l'étude du piano et du violon au conservatoire de Vichy, avale la pastille, file à Lyon puis à la Haute école de musique de Genève où elle prend des cours de pose de voix et de direction de choeur.
Dès 2010, elle se lance dans la composition de morceaux folk.
Elle commence aussi à participer à des concerts de musique classique en tant que pianiste et violoniste.
ça ne l'empêche pas de faire du jazz en duo (the Funny Valentines avec la pianiste Aude-Liesse Michel) tout en continuant le folk.
En 2017, on la nomme directrice musicale  à l université d'été du Middlebury College dans le Vermont (USA).
Même si elle vient de l'Allier, Clémentine n'est pas folle et on peut dire qu'en musique elle en connait un rayon (comme Bernard Hinault sur son vélo!).

Elle publie 'Bridges and Rivers' en 2018. Pourtant pas 'over troubled water', ce premier EP possède une forte influence américaine (Simon & Garfunkel, Baez, Cohen...).

Pour son nouveau disque, elle collabore avec un autre habitant de la région lyonnaise, Glenn Arzel, spécialiste du bluegrass et issu d'une famille de musiciens (Tonton Gildas, notamment, possède un sacré pédigrée et des affinités d'écriture avec Goldman, Johnny et pas seulement).
Avec un nom comme ça 'Arzel', évidemment, Glenn a quelques liens avec la Bretagne et il me fait, un peu, penser à Dorian Sorriaux, guitariste folk (ex. Blues Pills).
Je m'égare mais la retrouve à Port Henry Station, une gare, dans l'Etat de New-York et arrêt pour l'EP rond de Clémentine.

Collant au style musical, l'artwork joue la sobriété.
Une photo présente Clémentine, cheveux longs, défaits et noirs se confondant avec ses vêtements, devant un mur jaunâtre à rivets métalliques.
Les présentations se terminent par l'écriture fine et blanche du titre et du nom de l'artiste.


L'appel vient du lointain, par l'e-bow sur les cordes puis, le chant de Clémentine entonne 'The sirens call' en écho.
Le banjo cabosse gentiment la mélodie fluide (me faisant penser à Al Stewart). Les balais (pourtant pas Bissel) épicent la rythmique western.
La voix, parfois retenue, semble ensuite lâchée dans un souffle.
D'entrée, c'est l'Amérique! Un banjo, une guitare folk Taylor et une contrebasse dessinent un paysage plutôt rural et verdoyant dans de grands espaces.

Des arpèges à la mandoline trottent à l'entame de 'Walking in the Adirondacks'. On perçoit, à peine, une corde de contrebasse mais lorsque qu'un zeste de violon intervient, un ange passe.
Les monts Adirondacks, pas si loin de l'excitation de New-York, nous happent pour une promenade bucolique.
'Instants de paix, de liberté et d'aventure' précise Clémentine.

'I will go with my feet' débute dans un arpège ciselé et parfois deux guitares se tournent autour et combinent merveilleusement à l'image de deux abeilles butineuses.
Clémentine maitrise sa voix, pas si fragile, et module ses effets. Quelle légèreté, dans l'esprit d'Alela Diane!

Le nouvel arpège de 'Ashes and wood', aux changements d'accord, faisant gémir les cordes, dévoile une voix à l'âme aimable.
Son frémissement produit des 'ououhouhouhouhouh' profondément touchants. Le violon tire une larme fatale... et l'arbre retourne aux cendres.

Les accords à la folk s'alanguissent sur les touches du piano doucement soulignées aux balais rythmiques, on vient de s'installer au saloon.
Faut pas se presser, on a le temps de profiter et prendre un 'Single malt' tranquillement.
Le son de Dobro vient, plus tard, jouer discrètement les pleureuses. La voix aussi étire son phrasé dans des sonorités onctueuses.
Les arrangements délicats contribuent à cet effet(licité).

Aux portes du lac Champlain et loin de l'effervescence de New-York, 'Port Henry station' accueille la douceur de Clémentine et les arabesques de guitare.
L'ambiance incite au rêve et à la béatitude, incarnés par un chant souple aux accents légèrement aristocratiques.
 

Si vous cherchez du lourd, changer de piste! Celle-là trace un sillon sous les étoiles et la voie lactée.
Se laisser aller et contempler le ciel, reste probablement la meilleure attitude pour apprécier ce disque sensible.




Titres
1- The sirens call
2- Walking in the Adirondacks
3- I will go with my feet
4- Ashes and wood
5- Single malt
6- Port Henry station

Clémentine Dubost chant, guitare
Glenn Arzel banjo, mandoline, arrangements
Rémi Videira Contrebasse,
Loïc Bernard guitare

Partager cet article
Repost0

Articles RÉCents