LINN – “Happy Metal EP”
Label: Happy Metal Records
LINN?
C'est pas Vera Lynn, la fiancée des forces armées?
Négatif, tu oublies aussi Lil' Linn and The Lookout Boys, la reine du hillbilly, et ce n'est pas Lady Linn, née Lien De Greef, non plus.
Linn Holm est danoise, elle fait ( faisait?) partie du duo The Bowdashes en compagnie de Nana Nørgaard, des nanas pratiquant un alternative/garage rock, ayant secoué Copenhague, Silkeborg, Aarhus ou Odense depuis 2016.
Les filles ont sorti le 12" ' Marrow' en 2017, the EP is not merely a collection of songs, but it’s a concept record that brings Quentin Tarantino’s vision of the Wild West to Denmark ( dixit The Revue) et l'album ' Bouquet' en 2020.
Il y a une dizaine de jours, Linn Holm lâchait sous le nom de LINN un premier effort solitaire, l'EP 'Happy Metal'.
"Happy Metal" EP Tracklist:
1. Frozen Pizza
2. Happy Metal
3. Not That <3 Core
4. I’m Out Of Alcohol, You’re Out Of Your Mind
The EP has been self-produced by LINN with mixing assitance from Simon Kjær (of Danish band, Chinah) and Mathias Bertelsen (of alternative rock band The Entrepreneurs) on drums.
Le morceau qui va faire rugir les pizzaioli d'Aoste à Catanzaro, ' Frozen Pizza', ouvre l'Extended Play.
Sur fond minimaliste, une guitare poussive, quelques beats electro pusillanimes, Linn colle sa voix qu'elle multiplie à l'infini , comme Jésus de Nazareth l'avait fait avec les pains, pour confectionner une pièce énigmatique et obsédante.
' Happy Metal' qui suit fait office de besogne de forgeron, des beats comme dirigés par Vulcain forment la tapisserie de fond, industrielle, Linn d'un timbre neutre narre l'intrigue, quelques effets bruitistes viennent orner le tableau et soudain la voix, déformée, se fait caoutchouteuse, tandis qu'à l'arrière les métallos poursuivent inlassablement leur dur labeur.
LINN annonce avoir été influencée par Skalpel, un band polonais mixant jazz avant-garde, hip hop et noise.
On a été tendre une oreille à l'album éponyme: impressionnant et futuriste!
'Not That <3 Core' n'est pas moins singulier que les plages précédentes, le morceau mixe trip hop et nu jazz, à nouveau LINN use et abuse de la loop station pour superposer sa voix engourdie en couches nébuleuses.
Elle doit avoir beaucoup écouter Steve Reich, Terry Riley ou John Cage, tous adeptes de musique minimaliste.
'I’m Out Of Alcohol, You’re Out Of Your Mind' , neuf fois Linn Sofie Andersen Holm répétera cette litanie qui ne plaira guère à ceux à qui on a imposé un sevrage, synonyme de crises d'angoisse.
Le titre débute par quelques accords de guitare répétitifs avant d'entendre Miss Holm entamer son chapelet et Mathias frapper ses caisses comme au ralenti, un bridge symphonique habille pendant une trentaine de secondes la morne mélodie qui se meurt à petit feu en te laissant une saveur de trop peu au palais.
Un EP intrigant et riche, nous donnant envie d'explorer l'avant-garde jazz en provenance du pays de la petite sirène.
On vient de commencer avec Crazy Doberman, on compte poursuivre avec Slowburn.
Album - 156/Silence – Irrational Pull
par NoPo
Label: SharpTone Records
156/Silence, formé en 2015 vient de Pittsburgh en Pennsylvanie comme Code Orange... la famille noisy hardcore quoi!
On pourrait aussi citer Dillinger Escape Plan ou Killer Be Killed sauf que l'intransigeance de la jeunesse domine chez 156/Silence. Plus proche de chez nous, on pense Klone à ses débuts.
Une première grenade éclate en 2018 avec "Undercover Scumbag" et aujourd'hui 'Irrational Pull' traduit leurs aspirations incontrôlées.
2020, les 156 (5 skizophrènes) silencieux se déguisent en serial Killer :
Jimmy Howell – Guitar
Ryan Wilkinson – Guitar
Kyle O’Connell – Bass
Jack Murray – Vocals
Max Bradshaw - Drums
La pochette se répartit en 2 tiers/ 1 tiers verticalement, le couloir droit étant réservé au nom du groupe et de l'album orientés à 90 degrés vers le bas.
Un enchevêtrement, sans logique perceptible, de photos noir et blanc occupe le plus grand espace gauche :
un combi années 60, une maison en bois, une partie de tête de mort et surtout... 6 yeux (le même œil, dupliqué), dissociés, disséminés et minant car ils nous fixent.
La couleur crème au marron domine le fond du lettrage et du collage. Flippant... mais pas comme le dauphin!
Le 1er morceau 'High Dive in a Low Well', dans un bruit de sirène, alarme son homme, sans larmes mais à la peine.
Les guitares griffent et geignent, et atteignent, implacables, la douleur par un grand plongeon de 2'30.
Dans 'God 's Departure' encore plus concis, l'embarquement s'avère difficile et on ne croit pas un instant... en Dieu. Sur un rythme pendulaire, les murs de guitares percutent comme des parpaings à croûte défigurante.
'Taste of ashes' ressemble au parcours d'un champ de bataille, parmi le règne du chaos, sur des cendres qui fument encore.
Les guitares pénètrent au scalpel la rythmique où s'insère une voix, en dents de scie, et quelque part... ça cloche avant l'arrêt en électrocution!
'Upset /unfed' L'ambiance ancrée dans le titre dérange et ronge nos intestins dans un festin illuminé.
'Lost visual' décale la folie sur une intro plus fantomatique, à la fois brumeuse et aveuglante. La baignade se veut parfois, plus aérienne, sur des cordes de guitares vibrantes.
Le cri primal cherche sa route, cahincaha, sur une assise rythmique bosselée. Les derniers instants, la musique s'évanouit, guidée par une guitare, qui perd la voix de l'esprit (es-tu là?).
'Problem addict' Une corde monocorde et répétitive affronte des basses fracturées par un problème insoluble. En fin de vie, la voix death, désespérée au bout de la corde, s'enterre sous des désaccords.
Un riff dissonant autant que déroutant mais addictif, perce 'Conflict of interest'. L'ambiance, soutenue dans une grande tristesse, entraine une voix à la frontière du supportable et au delà.
'By a thread, I suspend', oui, cette musique ne tient souvent qu'à un fil! On attend l'explosion ou l'implosion, mais toujours la déflagration à tout instant.
Le morceau titre met mal à l'aise d'entrée en vous plaquant au sol, les cordes à vous étouffer. Fête comme chez vous!
Puis ces mêmes cordes, dans un son à touche sépulcral, se délient, au pas des ombres en délire et de la basse circulaire.
Le chanteur hurle, bave et crache son venin à la face du monde, un penchant irrationnel...
'Denouement' pas déjà! Des cordes effleurées, une voix ensevelie puis la surprise, un chant clair... Un son de batterie, claquant et arrosé de cymbales, dans une frappe délicatement enroulée sur une guitare amère, conduit, l'auditif, au retour des hurlements. Le morceau, totalement enivrant, hypnotise par sa morosité ambulante et trébuchante comme la voix qui s'y retrouve dans un instant de folie.
'Vexation', le premier single extrait, entraîne la voix dans ses limites. Tout en ruptures, blessures, les cordes sont tirées et poussées.
On croit au soulagement en milieu de morceau, éthéré, mais l' anesthésie est de courte durée. C'est pour mieux te surprendre mon enfant!
'No angel', le nouveau single, fait mal d'entrée et emballe tout dans un marécage boueux et sombre. On ressent un corps qui se débat pour s'extraire d'une mort proche, scénario écrit d'avance en ... silence.
La voix semble s'éloigner progressivement, et finalement presque apaisée.
'Them bones' reprise de Alice in Chains sonne quasi méconnaissable. De l'original, déjà bien métal, ne subsiste ici que le squelette décharné.
156/Silence livre un album incendiaire et sans concession, qui joue avec nos nerfs. Un petit côté sado maso peut aider à l'apprécier. N'est-ce pas cela, un exutoire, cette attirance irrationnelle pour la violence?
Album - Kacy and Clayton And Marlon Williams - Plastic Bouquet
Label: New West Records.
Marlon Williams, c'est le crooner de Christchurch ( Nouvelle-Zélande) que tu as croisé au Club de l'Ancienne Belgique en 2016, à l'époque sa discographie ( solo) n'était pas étoffée, un seul album ( ' Marlon Williams'). La salle était bien peuplée et, comme beaucoup, tu avais versé une larme en l'entendant reprendre ' The First Time Ever I Saw Your Face' de Ewan McColl.
Depuis, le garçon a sorti 'Make Way for Love' en 2018 et 'Live At Auckland Town Hall' l'année suivante.
Ce grand fan de country et folk pastoral se lie d'amitié avec le duo rétro folk, originaire de la province canadienne Saskatchewan, Kacy and Clayton ( Kacy Anderson et Clayton Linthicum), il admire leur oeuvre, à l'époque cinq albums rappelant les great British male-female folk duos of the golden late 60s-early 70s era: Davy Graham and Shirley Collins; Richard and Linda Thompson; John and Beverley Martyn ( dixit David Morrison pour Folk Radio UK).
En 2019, Kacy et Clayton ont enregistré une sixième plaque, "Carrying On", mais revenons à leur rencontre avec le Kiwi.
Noël 2018, Marlon est invité par le couple, il s'envole de Christchurch sous une une température torride pour Saskatoon, où le thermomètre descend à moins 20, après la dinde et les grands vins, le trio compose et enregistre un paquet de titres, dont certains se retrouvent sur l'album ' Plastic Bouquet' qui sera commercialisé en décembre.
Tracklisting-
1. Isn’t It
2. Plastic Bouquet
3. Light of Love
4. Your Mind’s Walking Out
5. Arahura
6. I’m Unfamiliar
7. I Wonder Why
8. Old Fashioned Man
9. I’m Gonna Break It
10. Last Burning Ember
11. Devil’s Daughter
Kacy Lee Anderson - Vocals, Acoustic Guitar
Marlon Williams - Vocals, Acoustic guitar
Clayton Linthicum - Electric and Acoustic Guitar, Steel Guitar, Piano, Organ
Mike Silverman - Drums
Andy Beisel - Bass Guitar
Dave Khan - Violin
Kacy, d'une voix limpide, amorce la country song ' Isn't it', l'acoustique de Clayton vient l'assister, avant de gambader en toute liberté, Marlon habille la toile en background.
Le second single extrait de l'album fait à peine deux minutes, 120 secondes de pur enchantement valent mieux qu'un mauvais roman.
La seconde plage, le charmant bluegrass ' Plasric Bouquet' donne son titre à l'album.
Un joyeux singalong et une guitare rayonnante servent à dépeindre le good kid, that’s on the cross by the highway, with a plastic bouquet.
Coup du sort, peu après l'enregistrement du titre, le papa de Kacy est victime d'un accident de la route à l'endroit où le gosse se tenait avec ses fleurs artificielles.
La chanson a pris une autre dimension pour le trio.
La ballade suave 'Light of love' chantée par le duo Kacy ( timbre clair) et Marlon ( crooner à la Roy Orbison) rappelle la combinaison Nancy Sinatra/Lee Hazlewood, ainsi que les intonations sexy, qui font fantasmer les nanas, de Chris Isaak.
C'est le genre de morceau que tu peux faire écouter à la fille que tu envisages de draguer si elle a l'âme romantique, si son truc c'est Keen'V, tu oublies !
C'est d'une voix oscillante que Kacy entame 'Your Mind’s Walking Out', Marlon se charge des harmonies, Clayton alignant des lignes de guitare ondulantes, avec des effets de steel superbes, à l'arrière la basse et le jeu de batterie restent discrets et appropriés.
C'est Marlon qui se charge des lead vocals sur 'Arahura' ( un fleuve located on the West Coast of the South Island of New Zealand), démarrant par des vocalises frémissantes, confectionnées par l'élément féminin.
Le morceau, qui suit flegmatiquement le cours du fleuve se jetant dans la Mer de Tasman, a été composé par Marlon en 2016, il ne se trouve sur aucun album du crooner, mais il le joue fréquemment live.
Arahura signifie chemin qui mène vers l’aube en Maori.
Un orgue désuet entame en sourdine 'I'm Unfamiliar', à nouveau psalmodié par Kacy, les grattes entrent en action après une vingtaine de secondes, elles évoquent les Byrds et leur jangly guitars.
Le titre fait moins de 120 secondes, c'est assez pour venir imprégner ton cerveau.
Marlon se trouve à l'avant-plan pour la ballade ' I Wonder Why' , comme pour l'auteur de 'Oh, Pretty Woman', le falsetto du gars de Christchurch is glass- shattering.
Délicatesse et élégance sont soulignées par une brève ligne de steel nous rappelant qu'il s'agit bien de country, si tu n'en étais pas convaincu, écoute 'Old Fashioned Man' une valse country traditionnelle, bourrée de pleurs de violons et de steel gémissante.
Alison Krauss, Shania Twain ou Patti Page ont pondu des tonnes de morceaux similaires.
I'm old fashioned
I love the moonlight
I love the old fashioned things
The sound of rain
Upon a window pane
C'est grave, doc?
I don't think so, je présente les mêmes symptômes, les nouvelles technologies m'indisposent.
A new vocal duet pour suivre, ' I’m Gonna Break It' aurait pu être interprété par, désolé de taper sur le clou, Chris Isaak.
Tranquillement le feu s'éteint, avec un serrement de coeur tu contemples the ' Last Burning Ember' ,tandis que ton cerveau t'envoie des images de Natalie Merchant, des Indigo Girls, de Margo Timmins ou de K D Lang.
Déjà surgit la dernière plage, ce n'est pas la fille du Père Noël qu'ils chantent mais la 'Devil’s Daughter' qui n'a absolument rien de satanique, elle brille par sa grâce et sa courtoisie.
Kacy, Clayton et Marlon, un ménage à trois auquel on souhaite d'autres enfants aussi éblouissants que ce 'Plastic Bouquet'.
Jey Flores - Where I'm Supposed to Be - EP
label: Independent
Méfie-toi, Jey Flores n'est pas Jay Flores.
Pour le second, tu as le choix, un basketteur mexicain ou un DJ/producer/remixer, casquette à l'envers, originario de la Ciudad de México.
La première ( Jennifer Flores Vergara) , qui nous occupe , nous vient de Montréal, elle est d'ascendance philippine .
A peine moins précoce que Wolfgang Amadeus, on a survolé la bio et lu.... Jey started writing and composing her first songs, and was classically trained on piano at 8 years old.
Un papa bassiste et chanteur, ça aide.
A 13/14 ans, elle enregistre des singles qui se retrouvent sur une compilation reggaeton, puis elle tourne Outre-Atlantique et chez les Helvètes.
Changement de cap et de maison de disque, elle sort la romance 'You got me', finies les envolées latino, désormais elle évolue dans l'univers pop/R'n'B, à l'image de la star du Bronx, d'origine portoricaine, Jennifer Lopez.
D'autres singles ont suivi avant une période de silence, en raison d'une maternité.
Des chansons étaient prêtes, Jey a sélectionné cinq d'entre elles pour l'EP 'Where I'm Supposed to Be', sorti il y a quelques semaines.
Tracks-
1 Free
2 Can You Handle It
3 I Was Wrong
Album - Bertier - Feu.E.
Label : Igloo Circle.
Pierre Dungen a lu Proust, pas qu'il soit particulièrement friand de gâteaux, mais bon, pendant un temps, avec ses copains, il voyageait sous l'état civil "Madeleine Bertier", les flics de Saint-Gilles s'en souviennent encore.
Quelques années plus tard, Madeleine a pris le tram avec Eugène, elle a disparu, Jean Pierre Mader la recherche toujours.
Pierre and co deviennent Bertier, il s'est mis à lire Oscar Wilde et enregistre l'album ' Dandy', en 2017, il propose aux fidèles paroissiens de faire la connaissance d' 'Anna et Roby', ça fait moins paradis perdu que ' Paul et Virginie', mais ça frappe autant les imaginations que ' John and Mary', de feu Robert Palmer, et en 2020, c'est de feu qu'il s'agit puisque Pierre et son collectif lance ' Feu.E', un projet ambitieux, présenté sous forme de livret-album au format vinyle (avec un code personnel de téléchargement musical).
Lara Herbinia ( photographe et chanteuse, accessoirement enseignante) et Alain 'Rock Attitudes' Dauchot ( dessinateur, rédacteur...) se sont chargés de transformer la babiole en objet d'art ,qui deviendra probablement un collector's item dans un quart de siècle.
tracklist:
Brad Stivers- Six EP
Label- VizzTone Label Group
VizzTone n'a pas la réputation de publier des branques, quand tu sais qu'un de ses membres fondateurs a pour nom Bob Margolin, Steady Rollin pour les intimes, un guitariste blues qui collectionne les lauriers, de même qu'un reporter de renom, tu te doutes que l'extended play de Brad Stivers, que tu comptes glisser dans le lecteur, ne va pas ressembler à de la daube tiède.
Brad Stivers n'a pas trente ans, mais ce jeune guitariste texan a déjà un fameux parcours derrière lui, à 19 ans, il forme le Bad Brad and the Fat Cats, un blues rock combo qui écume tout le Colorado et a pondu deux plaques.
Un gars écrivait à propos du disque ' Take a Walk with Me' ...The lyrics are often secondary, as Brad rips off note after note...
En 2015, le garçon met le cap sur Austin où pas mal de gens font appel à ses talents, notamment la
blues-rocking, soul-singing drummer Lindsey Beaver, sa future épouse.
Certains l'ont vu aux côtés de Jimmie Vaughan, Marcia Ball, Kid Ramos ou Bob Margolin, e a, le garçon ne chôme pas, quand il a un moment à lui, il tourne et enregistre sous son nom, “Took You Long Enough” sort en 2017, et pendant la pandémie, il concocte ' Six', une poignée de titres allant du blues au rhythm 'n' blues en passant par le rock et la soul.
Line-up:
Démarrage Grand Prix de Formule 1 avec ' Lose Your Love', un bluesrock saignant, porté par un jeu de guitare flamboyant, le label n'hésite pas à citer les Three Kings ( Brigitte Bardot, Albert de Monaco et Freddie, le fils d'Ella Mae King et de J. T. Christian), à l'arrière l'orgue de Barry Cooke ne sent pas le réchauffé , autant dire que cette entrée en matière fait mal.
Pas question de s'arrêter car le feu vire au rouge, le bolide fonce de plus belle sur ' Three Times a Fool' , le nom de BB King est cité , pendant le solo qui suit la guitare fait des étincelles, l'orgue est à nouveau au rendez-vous et Miss Beaver abat un boulot de castor infatigable.
Rocking time in da house, kids!
Virage r'n'b avec ' Just a Memory', il y a du Fats Domino dans ce morceau, rendu gluant par le sax de Monsieur Gordon, un brave gars dont tu as pu admirer les capacités lors d'un show monumental à La Grande Ourse de Saint-Agathon.
Il faut faire souffler la bête, passons au downtempo ' The very thought of you' , une romance que l'on doit à Ray Noble.
Brad succède à des voix jazz illustres: Billie Holiday, Tony Bennett, les Cole ( Nat King et sa fille) ou Michael Bublé, pas peur, il s'est dit, je ne suis peut -être pas le crooner idéal, mais je la joue smooth et la décore d'une guitare caressante.
Une réussite!
Les souliers de bal sont rangés au placard, 'Turn Your Damper Down', chanté en duo vocal conjugal, joue à fond la carte rock'n'roll, avec un piano à rendre nerveux Jerry Lee et le petit Richard.
On arrive au dénouement de la pièce avec 'Your Turn to Cry', la ballade bluesy symboliquement entamée par les mots ...the day that you left me... j'ai fait le voeu de ne pas pleurer, maintenant mon chou, it's your turn to cry et je te refilerai pas mon mouchoir, garce!
Sont durs, les mecs au Texas!
Sinon, Brad, ça te dit de te pointer par chez nous, tu peux emmener Lindsay, on viendra te voir sur scène avec plaisir, ici, en Côtes-d'Armor, on aime le blues, le vrai!
Album - Ward Davis – Black Cats and Crows
par NoPo
Label: Thirty Tigers
Track Listing
Installé au pied de la montagne des Appalaches, l'homme au look de cowboy, originaire de l'Arkansas, transpire ses racines américaines bien ancrées.
Il apprend d'abord le piano en cherchant Garth Brooks à l'oreille puis il se met à la guitare (gagnée au poker par son père)... à l' œil... pour les filles!
Installé à Nashville en 2000, il prête sa plume (pas celle du chapeau) à Willy Nelson et Merle Haggard, notamment, puis finit par en laisser (des plumes) mais... il creuse sa carrière.
Sans surprise, le chanteur ne s'inspire pas de l'homonyme du Merle, Sammy Hagar (du Nord, c'est le plus fort!) mais plutôt du siffleur et des cowboys chapeautés.
Dans ses poussées plus rock, on pourrait voir poindre la barbe de Bob Seger.
En 2020, le compositeur signe sa troisième publication sous son nom, 'Black Cats and Crows', tout un poème.
La pochette en noir (surtout) et blanc, avec accentuation des contours comme au fusain, présente l'artiste à barbe brune, affublé d'un chapeau clair et d'un blouson de cuir sombre, assis, sa guitare folk entre les mains, prête à chauffer.
En haut, figure son nom, en fine lettres majuscules blanches et le titre en dessous, police bordeaux manuscrite. En fond, un beau ciel crépusculaire et nuageux semble imager l'état d'esprit de l'auteur.
Convaincu d'attirer les chats et les corbeaux de couleur funeste (et les coups durs qui vont avec), l'artiste broie du noir.
Chaque titre trempe dans une ambiance de mélancolie et de nostalgie pour ne pas dire abattement parfois...
Toutes les histoires racontées le concernent- elles directement ou le 'je' qu'il emploie est-il un jeu? Sans doute un peu des 2...
Un titre à titre? Ok mais tant qu'à se perdre, n'y allons pas tout à fait dans l'ordre...
Un des morceaux les plus positifs 'Ain't Gonna Be Today' sonne enjoué dès l'entame. Ici, Ward aspire à des jours meilleurs même si ce n'est pas encore pour aujourd'hui.
Les guitares électriques, souvent en duo, illuminent le morceau, tranchantes et mélodieuses ou larmoyantes à la pedal steel (ou lap steel).
Le rythme mid tempo trotte, comme un pur-sang contrôlé, et le résultat devient imparable surtout avec cette maîtrise technique, si propre, et la voix du chanteur chauffée à l'espoir et au whisky (on va le voir plus loin).
A l'inverse, le morceau titre l'affirme 'Every day’s just another day to die', on a connu plus gai! L'auteur se compare à une âme perdue, marquée par le mauvais sort (maudits chats noirs!).
L'intro piano/voix avec une pointe de guitare prend à la gorge et envahit tout le corps, pas facile de s'en remettre.
Ward met ses tripes dans cette belle écriture qui coule comme un ruisseau mortellement sauvage. La batterie claque comme la malchance qui frappe.
"The devils in the details and the details pave the way
For every bed and every debt and every step we take"
Cody Jinks et TN Jet co-écrivent ce magnifique texte avec Ward (idem pour 'Colorado').
Dans "Sounds of chains", le compositeur, devenu criminel par procuration (pas de trace de meurtre dans son CV!), traîne sa peine jusqu'en prison à travers un murder blues-rock au rythme approprié.
L'interprétation musicale, en bloc compact, impressionne. Un rire sournois et sans remords achève la composition. A noter la présence remarquée de Scott Ian (Anthrax) à la guitare.
'Papa and Mama' démarre sur un clavier balancé et des chœurs à influence gospel. La composition se transforme en blues rampant et dégoulinant, une tuerie.
Ecrites par Ray Scott cette fois, les paroles parlent de sa mère frappée par un père alcoolique qu'il décide de punir avec une arme à feu.
'Colorado' allume un feu dans la nuit au son du violon, guitare folk et lap steel (ou pedal), instruments indispensables à un titre country étalonné. Ici, Ward Davis se souvient des plus mauvais moments et oublie les meilleurs!
'Don’t think that I don’t think about Colorado', un endroit particulier, semble-t-il, pour l'écrivain et sa compagne.
L'éclair dans la nuit vient de 'Heaven had a hand' où il raconte, dans une douce ballade, que le ciel lui a envoyé l'amour... on s'attend à une ode à sa femme mais c'est de sa fille ainée qu'il s'agit!
L'instrumentation sobre joue discrètement sur du velours.
'Where I learned to live' parle de ses origines et de ses racines qu'il souhaite retrouver, même si tout n'a pas été simple. Le morceau se promène sur une ballade presque sereine.
L'accompagnement glisse toujours tranquillement avec une pointe pedal steel (ou lap!) cette fois.
'Lay down on love' déroule, à nouveau une ballade au piano/violon sans rythmique et parle de rencontre puis de rupture, par perte de confiance. Il s'agit d'une reprise d'un hit de 1982 par le groupe Alabama.
"Threads" glisse sur les mêmes bases tristes dans la combinaison piano/violon et sans batterie. Ici, la vie de l'Américain tombe en lambeaux dans un morceau très intime.
Les balais de batterie caressent tendrement et les cordes pleurent sur 'Nobody' (coécrite avec Shawn Camp) où l'artiste atteint le fond. Il se met plus bas que terre et reconnaît qu'il n'est personne.
Piano expressif, guitares légères, et batterie en arrière-garde baladent 'Good to say goodbye' dans un au-revoir à son père qu'il n'a plus vu depuis des années.
L'alcool accompagne DAVIS à plus d'un titre.
Dans 'Get to work whiskey', il se réfugie dans le whisky pour oublier une femme qui l'a laissé en vrac. Le rythme énergique mais titubant frise la syncope.
'Book of matches' une boîte d'allumettes et une bouteille de vin l'aident à passer une longue nuit et tuer les souvenirs. Le titre, dans un espèce de va et vient aérien très calibré, apporte une douceur réconfortante.
'Good and drunk', viré par sa femme, il espère devenir bon... et saoul. Ce morceau, apaisé, conclut l'album sur une ballade au piano, enveloppé d'orgue précieux et de contrebasse timide, doucement giflé par des balais feutrés.
Désabusé convient mieux à l'état d'esprit qu'apaisé!
Sur ce disque, les arrangements et le son, haute qualité, mettent en vedette les guitares, en particulier la slide, le piano aux multiples variations et la voix profonde et burinée.
Impossible de ne pas penser à Jackson Maine, loser de 'A star is born', qui aurait pu interpréter une grande partie de cet album, œuvre introspective faisant office de thérapie.
Le compositeur aime la musique qui ne va pas plus vite que les battements de son coeur au repos (belle trouvaille de JL Murat, si je ne m'abuse).
Dans ce style, le musicien maîtrise son jeu avec dextérité et suffisamment de retenue pour laisser passer l'émotion.
Ward Davis vient de commettre un album superbement écrit mais à ne pas mettre entre toutes les oreilles et ne surtout pas prescrire aux déprimés.
Album - Pine Needle Fire by Randall Bramblett
Le vétéran singer- songwriter de Georgia, Randall Bramblett, est probablement plus célèbre comme session musician ou touring musician que comme artiste solo.
Nombreuses et édifiantes sont ses collaborations, Gregg Allman, les Allman Brothers, Atlanta Rhythm Section, Sea Level, Elvin Bishop, John Hammond jr., Roger Glover, Gov't Mule, Chuck Leavell, Robbie Robertson, Steve Winwood...ne sont que quelques noms ayant fait appel à ses talents.
Le keyboard player et saxophoniste a gravé une douzaine d'albums, Pine Needle Fire, le dernier, vient de sortir sur le label, New West.
Douze plages, aux accents sudistes, bourrées de swamp funk, de blues , de soul blanc, de r'n'b et d'americana.
Tracks:
1. Some Poor Soul
2. Rocket To Nowhere
3. Lazy (And I Know It)
4. Pine Needle Fire
5. Even The Sunlight
6. I ve Got Faith In You
7. Another Shining Morning
8. Manningtown
9. Built To Last
10. Don t Get Me Started
11. Never Be Another Day
12. My Lucky Day
Produced by Gerry Hansen and Randall Bramblett
Recorded by Jason Kingsland and Gerry Hansen at Martin Farms Studio in Roswell, GA
Additional recording at Creekside Station in Lawrenceville, GA, Last House Studios in Athens, GA and RB’s home
Mixed by Gerry Hansen and Jason Kingsland at Creekside Station in Lawrenceville, GA
Mastered by Colin Leonard at SING Mastering, Atlanta, GA
credits-
Randall Bramblett: vocals, keys, acoustic guitar and tenor sax
Nick Johnson: electric guitar
Seth Hendershot: drums and backing vocals
Michael C. Steele: bass and backing vocals
Gerry Hansen: percussion and weirdness
Davis Causey: additional guitar and atmospherics on Built To Last, My Lucky Day, Another Shining Morning and Even The Sunlight
Tommy Talton: slide guitar on Duane Allman’s Gibson SG on Faith In You
Kishi Bashi: strings on Pine Needle Fire
Betsy Franck: backing vocals and mighty spirit
Tom Ryan: bari sax
Kevin Hyde: trombone
Dès la première plage, "Some Poor Soul" ( oui, Family a également enregistré une chanson portant ce titre), la voix chaude, nonchalante, probablement gorgée d'alcool frelaté, frappe les esprits, la description du poor man, obligé de sortir du lit à 4 AM pour aller bosser et revenir le soir éreinté, sur fond funk évoquant Eric Clapton, époque Delaney and Bonnie, touche au génie.
'Rocket to nowhere' dépeint ses années d'addiction à la boisson, il se pose des questions en contemplant la lune au sortir d'un bar... who’s gonna take you in their arms tonight .... en sourdine une wah-wah purulente et des cuivres visqueux accompagnent sa marche vers le domicile.
Si ce brave Joe Cocker avait encore été de ce monde il aurait pu reprendre ce titre qui lui irait comme un gant.
Tu quittes la fusée, pour te laisser bercer par le groove moite de ' Lazy ( And I Know It)'', l'orgue et les cuivres spongieux donnent un petit air Boz Scaggs à ce titre faisant l'éloge de la paresse.
Assieds-toi près du feu ouvert, sers -toi à boire et savoure la poésie brumeuse de la ballade 'Pine Needle Fire'. Un big up pour Kishi Bashi ayant arrangé les cordes sur ce superbe morceau, suivi par 'Even the sunlight' et ses visions mornes ... who’s gonna feel the love you’re giving, who’s gonna make this life worth living now, now-now you’re gone.... beau travail, atmosphérique de Davis Causey et Nick Johnson, les guitaristes enjolivant cette seconde ballade.
La slide guitar qui ornemente 'I've got faith in you' a appartenu à Duane Allman, c'est Tommy Talton ( Cowboy, Allman Brothers Band, Corky Laing, Johnny Rivers...) qui s'octroie un solo éclatant.
Randall fait preuve de lucidité et de pessimiste dans la diatribe 'Another Shining Morning' , si Timbuk 3 disait ... The Future's So Bright I Gotta Wear Shades... le gars de Jesup est nettement moins euphorique et manie le sarcasme à profusion.
Retour au funk sur ' Manningtown' qui repose sur les sonorités syncopées et véloces du clavinet joutant avec la batterie explosive de Seth Hendershot.
Nous, pauvres mortels, we are not 'Built to last', une plage aux résonances Southern rock qui fait écho à tous ces gens illustres que Randall Bramblett a côtoyé.
Ils sont légions les artistes à avoir baptisé un de leurs morceaux ‘Don’t Get Me Started’, Phil Collins, Sia, Rodney Crowell... Randall Bramblett s'ajoute à la liste avec cette plage groovy en diable et décorée de backing vocals souverains.
"Never Be Another Day," s'adresse à sa petite fille, il fait sienne la devise d'Audrey Hepburn : ... Pick the day. Enjoy it - to the hilt. The day as it comes. People as they come... The past, I think, has helped me appreciate the present - and I don't want to spoil any of it by fretting about the future....
Décidément, il tient à terminer sur une note optimiste, 'My lucky day' ou l'histoire d'un gars qui a traversé l'enfer, s'en est sorti et a fini par accepter sa vie ...everything I’m finding now
I don’t know how but it’s all that I need. All the shadows in my mind I hope they’ll find somewhere to rest in peace... chante-t- il de son timbre écorché et chaleureux.
A 72 ans, l'homme est loin d'avoir tiré ses dernières cartouches, avec ' Pine Needle Fire' il nous livre un album généreux et abouti, à la richesse musicale exemplaire.
Si Clint Eastwood réalise encore des long-métrages de haut niveau à 90 balais, on est certain que Randall Bramblett n'a pas encore dit son dernier mot et doit être capable d'enregistrer de futurs albums ayant la même qualité que 'Pine Needle Fire'.
EP Raining for You - Ida Mae
Label- Vow Road/Dirty Tigers
par NoPo
Tracklist:
Chris Turpin et Stephanie Jean (Ward) pourraient trouver leurs origines par chez nous selon la prononciation... ça ne m'aurait pas déplu... mais ils viennent du rural NorFolk en Angleterre
et jouent évidemment du folk (plutôt du Sud Américain) passionné et teinté de blues (du Delta du Mississippi).
Après leur 1ère expérience dans le groupe Kill it Kid et 3 albums, Ida Mae naît et 'Chasing Light' glisse le couple sous les projecteurs en 2019.
'Raining for You' enregistré à Nashville (fallait bien ça!) s'apprécie en 2020 pour égayer nos confinements.
Pour recouper jusqu'aux 70's, on perçoit un peu de Buckingham Nicks dans Fleetwood Mac.
Plus récemment, on songe, bien sûr à la douceur d'Angus et Julia Stone.
Pour ma part, j'aime penser à Tiger and the Homertons qui a éclairé récemment nos campagnes.
Sur la pochette, la photographie, comme volée à la va-vite, coupe les visages (à la hache) dans un angle pendant qu' à l'angle opposé, ce qui ressemble à une dobro partiellement visible (donc amputée aussi), flirte avec les amoureux.
L'atmosphère cocon et intime se prolonge, sans coupures, dans des compositions langoureuses.
Seule exception, l'ouverture 'Deep River' se la coule, en torrent, avec une guitare acoustique brossée et une pointe de piano, bientôt rejoints par une basse et une batterie sautillantes qui s'entendent à merveille, s'amusant sur des espèces de stop and go.
La tonalité haut perchée et légèrement rauque de Chris, alliée à la voix légère de Stephanie, utilisée en fin de phrasé, puis, parfois, en double discrètement sur le refrain, suggère une ambiance guillerette.
Le thème du morceau, tout à l'inverse, parle de la difficulté d'adaptation au monde moderne, sujet propice au deep river bottom blues.
Le guitariste américain Marcus King ajoute sa touche sudiste et son solo de guitare nous embroche sans coup férir.
Une harmonique sonne pour annoncer le bottleneck d'une steel guitare. 'Raining for you' fusionne les voix au point qu'on ne sait plus qui est l'homme et qui est la femme.
Guitare sèche, tambourin, contrebasse, forment un écrin uniquement là pour mettre en valeur le fragile bijou.
Comme Julie London, je pourrais fredonner 'pleure-moi une rivière' tellement cette pluie salée creuse mes joues de bonheur.
Parfois je me surprends moi-même d'être touché par tant de délicatesse.
Au bout des larmes et de la tendresse, les derniers 'For you' offrent des harmoniques en dénouement.
"Three, four" susurré, les doigts s'accrochent, en fine dentelle, sur les cordes. Les voix mariées (à la scène comme à la ville) rivalisent de vocalises, Chris devant, Stephanie en retrait.
Une basse profonde dessine des ombres cassées par les arpèges de guitares. Au rythme du tambourin, une ode à l'amour traverse 'Break the Shadows'.
'Two Hands Against the Wheel' à l'intro sur un chant d'oiseau, nous invite au voyage (parfum kerouacien) à l'heure du départ, en prenant, tout d'abord, une grosse bouffée d'air.
Le violoncelle vient envelopper les notes de guitare cueillies du bout des doigts. Le rythme semble tapoté sur le bois et le balancement propose le rocking chair.
Tout baigne dans une légèreté reposante.
'Stars and the Deep Blue Sea' embarque des clochettes, comme sur un manège pour enfants, et une guitare saturée.
Le titre laisse, un peu plus la barre, à Stephanie. Sa voix fragile colle un timbre soul, r'n'b du plus bel effet.
Chris enchaîne, à la même octave, sans difficulté. Leur imagination en synergie, monte dans les étoiles et descend au plus profond d'une mer toute bleue.
Dans un rythme électronique, le mid-tempo éblouit par sa sobriété gorgée d'émotions et de vibrations partagées.
Au tiers du morceau, un duo guitare, piano électriques danse en toute intimité, avant que les décrochés dans la voix de Stéphanie ne me bouleversent.
Les caresses de 2 guitares cristallines, couplées aux sons de clochettes, finissent de m'achever dans un frisson de béatitude.
Portés par la sincérité de leurs sentiments, les musiciens délivrent une interprétation à fleur de peau.
Visages fondus, blonds cheveux hyalins et mêlés, voix entrelacées en osmose, les deux moitiés nagent dans un océan de bonheur sans effleurer la mièvrerie.
Aucune contre-indication, même à forte dose, la sécrétion d'ocytocine ne pourra que vous faire mourir ... de plaisir!