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  • : Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
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12 juin 2019 3 12 /06 /juin /2019 15:44
Stade lors de Art Bist' Rock au Fût Chantant, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019

SAINT-BRIEUC Samedi 8 Juin 2019 Arbist'rock au Fût Chantant

 

18h30 -  Ce samedi 8 Juin à St Brieuc, ART-ROCK passe entre les gouttes et le concert auquel nous assistons au Fût Chantant se déroule sous un soleil réconfortant. L'ambiance est à l'unisson et le public à l'avenant toujours aussi bariolé et divers. La bière et la musique sont les dénominateurs communs. Les 3 musicos de STADE sont prêts et commencent à l'heure prévue … On les sent concernés avec une grosse envie bien palpable qui ne se démentira pas pendant tout le concert. Il s'agit de Elouan JEGAT (chant et guitare), Yann OLLIVIER (basse) et Baptiste Le SOLLIEC (Batterie). Le public retrouvera Elouan et Baptiste, le dimanche soir sur la scène B d'Art Rock, avec l'évanescent électro pop Skopitone Sisko. Yann et Elouan enchantent aussi nos contrées avec le si original et bouleversant Thomas Howard Memorial (Vincent Roudaut le furieux bassiste des 2 groupes encourage ses potes dans le public). Attention ! STADE est un groupe à fort potentiel. Contrairement à leurs projets parallèles, la musique, guitare/basse/batterie (on ne peut pas faire plus rock) est ici survoltée mais toujours couchée sur de belles trames mélodiques. Elouan maîtrise sa voix par des inflexions variées collant parfaitement à la puissance des morceaux. Yann qui, après la batterie dans les Craftmen Club et la guitare/voix dans THM, assure ici la basse et les choeurs. Il chante aussi un titre et son timbre de voix si personnel nous rappelle THM même si le style est bien différent. 'Universal Mind decoder', post rock, déboule sur un roulement de batterie, riff finement ciselé, et refrain emballant, 'A serious man,' grosse basse grunge et riff syncopé, refrain harangué, 'Haw eyed' riff de guitare tendance cold wave 80's, basse enveloppante, voix gorgée d'émotions, le refrain est catchy, faites tourner, c'est un tube ! 'The hidden man' riff virevoltant, basse grondante, batterie aux baguettes tournoyantes, morceau à pogotter... STADE n'a que 7/8 morceaux à son répertoire avec une reprise déjantée de 'These boots are made for walking' avec et sans paroles à hurler ! Le set ne dure donc que 45 minutes environ mais avec une intensité qui ne faiblit pas. C'est une équipe soudée qui joue puissamment l'attaque et ça décoiffe sur tous les titres. Yann a son air de mauvaie humeur et c'est … rassurant ! Elouan prend des positions tellement rock et impliquées, on sent qu'il aime ça. Baptiste maltraite ses fûts avec dextérité et vivacité, très concentré tout en donnant une impression de facilité. On a envie de sauter et pogoter... programmé un peu plus tard dans la soirée, le set aurait certainement déchainé les festivaliers un peu chauffés... On a l'impression que les 3 rockers se lâchent (voir se relâchent) totalement dans ce projet qui semble récréatif et pourtant si prometteur. Pourvu qu'ils trouvent du temps à y consacrer et y mettre tous les ingrédients pour décoller !!

 

 

Stade lors de Art Bist' Rock au Fût Chantant, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019
Stade lors de Art Bist' Rock au Fût Chantant, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019
Stade lors de Art Bist' Rock au Fût Chantant, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019
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12 juin 2019 3 12 /06 /juin /2019 13:43
Charlie Winston, Primal Scream, Charlotte Gainsbourg @ Art Rock Festival, jour deux, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019

Charlie Winston, Primal Scream, Charlotte Gainsbourg @ Art Rock Festival, jour deux, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019

 

Après avoir quitté la place du Général-de-Gaulle au pas de course tu parviens à te faufiler à une distance honnête de la scène principale où Charlie Winston a déjà sérieusement entrepris la seconde partie de son set.

A-t-il changé le hobo?

Physiquement, légèrement, il affiche désormais 40 piges, musicalement, pas vraiment!

Son quatrième album ' Square 1' ne marque pas un changement de direction flagrant,  Charlie, très British mais amoureux de la France, distille toujours des rengaines faciles à fredonner, bouge beaucoup sur scène et continue à porter ses costards que seuls des Anglais osent enfiler, tandis que sur son crâne traîne l'éternel galurin qui le rend reconnaissable dans le milieu musical. 

Ils étaient trois sur scène, Charlie, un batteur et un organiste qui interprétaient le tube ' In your hands' à ton arrivée.

Ils enchaînent sur a new song ( Generation spent) calibrée radio FM, genre easy listening, avant de jeter un coup d'oeil au chrono pour constater...on a joué trop vite, il nous reste pas mal de temps, il faut adapter la playlist, ' Until tomorrow' a été écrit en pensant à un ami.

Ce titre plus élaboré s'éloigne des refrains faciles et mérite le détour, puis vient le sifflement connu amorçant l'imparable ' Like a hobo' chantonné par la place entière.

Saint-Brieuc vous me verrez mieux si j'escalade une enceinte, ce qu'il fît, avant de présenter ses complices ( Thomas et Julien?)  et de prendre congé.

 

 

Les amateurs de rock et de sensations fortes attendaient Primal Scream , et, sincèrement,  la bande à Bobby Gillespie n'a pas déçu.

Pour un groupe qui n'a plus rien à prouver, après  trente ans de scène, ils ont donné une leçon d'efficacité, d'énergie et de compétence à une jeune génération souvent blasée, avant d'avoirfait ses preuves.

Leur dernier album studio  ( Chaosmosis) date de 2016, en 2019 paraissait Maximum Rock'n'Roll : The Singles,   ce soir la playlist est spécialement conçue pour les festivals et aligne tous leurs morceaux les plus rentre-dedans.

Line- up: Bobby Gillespie – vocals, costard rose et flegme British, le fabuleux Andrew Innes – guitar, Simone Butler – bass depuis 2013, sexy et douée, et deux membres quasi invisibles mais performants, Darrin Mooney – drums et Martin Duffy – keyboards.

Démarrer par ' Movin'on up', la première plage de 'Screamdelica' ne pouvait que te donner la chair de poule, les derniers accords ne sont pas encore étouffés que Bobby vient déjà faire la nique aux photographes tout en conservant ce regard absent, si typique.

Ils font très, très fort, avec 'Jailbird' , et ses accents stoniens comme second titre, ils ont  réussi à transformer l'esplanade en chaudron.

Andrew Innes s'amuse comme un fou, ses riffs tranchants viennent chatouiller tes entrailles, un voisin, proche des 70 balais, a retrouvé ses jambes de 20 ans et se déhanche comme une go go girl dansant sur le comptoir de la discothèque.

Pas question de faiblir, ' Can't go back' et sa wah wah graisseuse maintient le cap, puis c'est par un roulement de tambour démoniaque qui amorce l'hystérique ' Miss Lucifer'.

Une voix enregistrée introduit  'Kowalski' qui démarre tout en douceur avant de venir agresser tes neurones et te laisser K O pour le compte.

Le downtempo psychédélique ' Higher than the sun' nous invite à côtoyer d'autres galaxies, t'es pas obligé de tirer sur un joint, mais ça peut aider

Une nouvelle bande est envoyée pour ébaucher 'Kill all hippies', bourré d'effets sur la voix et de gimmicks futuristes.

Avions ennemis en vue, sirène en action, envoyez' Swastika eyes' , un morceau sentant le souffre.

Attention hit monumental, 'Loaded' décoré de relents 'Sympathy for the devil' à peine dissimulés. 

Jusqu'ici aucun temps mort, aucun bouche-trou, que de la qualité et c'est sans surprise que le combo lâche celle qui doit nous achever, la bombe irrésistible ' Rocks'.

Tu voulais du dense et du brut, t'as été servi.

Merci, madame et messieurs, you were great!

 

Top of the bill pour Charlotte Gainsbourg, à l'allure toujours  adolescente,  fine  et séduisante, bien qu'elle affiche désormais 47 printemps.

Le podium est à peine éclairé par de grands néons formant des carrés à travers lesquels on devine la chanteuse et ses cinq musiciens: Aurélien Hamm aux machines, bizarrement il n'utilise pas un laptop mais se trouve face à une grande tour rappelant les ordinateurs archaïques, Gerard Black ( François and the Atlas Mountains) aux secondes voix et, sans doute, Paul Prier à la basse, keys et backings, David Nzeyimana ( Le Colisée) à la guitare et Louis Delorme à la batterie .

Charlotte n'a jamais été fort diserte, sa timidité sur scène est légendaire et son filet de voix, comme celui de Jane Birkin, est d'une fragilité précieuse mais lorsque, comme ce soir, celle qui va nous interpréter plusieurs plages extraites de 'Rest' et du EP ' Take 2' souffre d'une extinction de voix, les lyrics vont se perdre dans l'instrumentation imposante, dommage!

Le franco-anglais ' Lying With You' ouvre les débats, ce titre électro pudique et aérien  fait allusion à son illustre père, il est suivi par les plages tout aussi éthérées 'Ring A-Ring O Roses' et ' I’m A Lie'.

Si l'absence de prouesses vocales peut indisposer certains, Charlotte murmure et ne chante pas, les climats créés, par contre, appellent à la sympathie et à la clémence.

'Heaven can wait', l'ange arrivera un peu plus tard, réservez lui une place.

Elle choisit de quitter le piano pour le rythmé ' Sylvia says' suivi par le non moins remuant 'Paradisco' invitant aux déhanchements.  

Confidence, avant je venais par ici en famille ( Jane Birkin envisageait d'acheter un bien sur la Côte de Granit Rose avant d'opter pour le pays de Léon)  , maintenant je viens en musique .

Toujours aussi vulnérable, elle insiste en mode electro avec ' Bombs away' et le tournoyant, hypnotique et étendu 'Deadly Valentine'  ( près de 7').

Une entrée en matière majestueuse amorce ' Kate' , avec en toile de fond le visage de Kate Barry, tombée du quatrième étage de son appartement.

Je tiens à vous interpréter un des morceaux qui me tient le plus à coeur, ' Charlotte Forever' ;

Sur la place nous étions nombreux à nous imaginer Serge tirer sur sa Gitane en esquissant un sourire narquois.

Elle décide de terminer sa prestation  élégante et précieuse par un dernier synthpop, 'Such a remarkable day'.

Un petit salut de la main, direction les loges pour ingurgiter un grog à base de clous de girofle, de cannelle et de citron.



 




 

Charlie Winston, Primal Scream, Charlotte Gainsbourg @ Art Rock Festival, jour deux, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019
Charlie Winston, Primal Scream, Charlotte Gainsbourg @ Art Rock Festival, jour deux, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019
Charlie Winston, Primal Scream, Charlotte Gainsbourg @ Art Rock Festival, jour deux, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019
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11 juin 2019 2 11 /06 /juin /2019 13:30
Voyou au Festival Art Rock, jour deux, Scène B, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019

Voyou au Festival Art Rock, jour deux, Scène B, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019

 

Seconde journée du festival briochin, sous le soleil!

Des choix s'imposent, tu optes pour Voyou, qui se produit à 19:30 sur la Scène B.

Thibaud Vanhooland, non il n'est pas Marseillais comme son patronyme le laisse supposer, il est originaire de la banlieue lilloise, devient Voyou il y a quelques années, avant cela, le trompettiste de formation et également bassiste,  sévissait chez Elephanz, Rhum for Pauline et Pegase.

Son premier EP, 'Seul sur ton tandem', sort en 2017 et cartonne d'emblée, 'Les Bruits dans La Ville' ( 2019) confirme tout ce que l'Extended Play laissait présager de bon.

Sur scène Voyou est  accompagné de Laura Etchegoyhen (saxophone, percussions électroniques, backings), Lætitia N’Diaye (claviers, backings ) et de Diogo Strausz (guitare, basse, percussions), Thibaud chante, gratte une acoustique, secoue des shakers ou souffle dans l'instrument cher à Miles Davis, l'ordi, parfois récalcitrant, ajoute un fond pré-enregistré.

Deux mots sur le décor: tropical, naïf!

D'où tu es situé, tu peux voir la mise en condition, sous forme de ronde, que le groupe se paye avant d'investir le podium pour attaquer 'La serre' , une plage  pop rafraîchissante et acidulée.

'Dehors', aux teintes pastel, est décoré d'un joyeux sifflement, Laura a sorti son sax, le final est pour la trompette.

La suivante est pour les lepidoptérophiles romantiques, le  ' Papillon'   virevolte et séduit les coeurs.

On  compare le vaurien  à Voulzy, dans une autre sphère à Jacques Tati, nous, on y entend du Témé Tan, les deux artistes partagent le même univers poétique façonné sur une toile bricolée, minimaliste et mélodieuse.

Pour amateurs de chansons douces et d'Henri Salvador, voici 'Le naufragé' et on poursuit la rêverie avec 'A nos jeunesses', amorcé par un solo de trompette digne de 'Il Silencio' de Nini Rosso, avec un petit fond mariachi pour ajouter une touche exotique, et puis, shit, plus rien, le blanc, l'ordinateur a refusé de suivre.

Vous pouvez huer la machine, Saint-Brieuc, balancez lui des tomates pourries.....ouh, ouh, ouh..

Tant pis, on embraye sur ' Les trois loubards' dont celui qui a piqué les santiags de Renaud dans 'Laisse béton'.

'La légende urbaine' doit plaire  aux amateurs de western spaghetti avec BO signée Morricone , en tout cas, cette plage fait très fort.

Tous les garçons de la bande étaient amoureux de  ' La fille sans visage', celle qui est trop belle pour toi, comme la  Aicha  de Cheb Khaled.

Saint-Brieuc, elle est d'ici, elle a participé à l'enregistrement, s'il vous plaît frapper dans les mains pour accueillir Yelle!

Liesse générale  pendant 'Les bruits dans la ville' chanté en duo.

Puis vient, d'inspiration Hergé, ' On a marché sur la lune' , une plage invitant les cosmonautes à la danse.

Saint-Brieuc l'attendait, là-voilà, ' Seul sur ton tandem'  achève un set lumineux, souriant et bon enfant.

 

Tu pédales à fond la caisse pour rejoindre la Grande Scène et assister à la fin du show de Charlie Winston.

 

 

Voyou au Festival Art Rock, jour deux, Scène B, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019
Voyou au Festival Art Rock, jour deux, Scène B, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019
Voyou au Festival Art Rock, jour deux, Scène B, Saint-Brieuc, le 8 juin 2019
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9 juin 2019 7 09 /06 /juin /2019 10:52
Festival Art Rock à Saint Brieuc, jour un, avec Camélia Jordana/Fatoumata Diawara/The Good, The Bad and the Queen, le 7 juin 2019

Festival Art Rock à Saint Brieuc, jour un, avec Camélia Jordana/Fatoumata Diawara/The Good, The Bad and the Queen, le 7 juin 2019.

 

La tempête baptisée "Miguel" s'abat sur les côtes françaises et plusieurs départements de l'Ouest de la France sont placés en vigilance orange, les Côtes-d'Armor ne sont pas épargnées... la première journée d'Art Rock ne démarre pas sous les meilleurs auspices.

Il t'a fallu une heure 30' pour rejoindre Saint-Brieuc, en temps normal 35' suffisent, bourrasques de vent perfides, méchantes averses , on était loin des bermudas et jupes courtes de l'an dernier, cette soirée inaugurale a bien failli ne pas se dérouler.

Les portes se sont ouvertes tardivement, le podium tremblait sous les coups de tabac, à 18:30, la foule ne se presse pas aux pieds de la Scène A.

Camélia Jordana a ouvert le feu avec un léger retard sur l'horaire, de là-haut elle pouvait contempler les nuages et dénombrer le nombre de spectateurs en utilisant tous ses doigts et  orteils.

Vêtue d'un trench emprunté à Columbo, celle qui t'avait laissé une excellente impression à Bruxelles en 2015, vient présenter son troisième album, 'Lost', sorti quatre ans après 'Dans la peau'.

Il ne s'agit pas de paresse, Camélia Jordana Aliouane a tâté du cinéma, avec un César du meilleur espoir féminin pour sa performance dans 'Le Brio' d'Yvan Attal.

Pour cette tournée, la dame sans camélias a fait appel à  Dani Bumba et Jaj aux chœurs, Everydayz aux machines et Romain aux percussions.

'Hello Saint-Brieuc, je débute avec un hommage à ma tribu féminine, 'Pas ton temps', de l'electro chaloupé, truffé de sonorités du Maghreb jusque dans le chant, quasi berbère.

C'est mon premier festival estival, avoue-t-elle  en scrutant le ciel gris, c'est également une première pour l'album en Bretagne, avez-vous remarqué qu'il existe pas mal de similitudes entre les musiques traditionnelles celtiques et arabes, vous allez le constater dans  "Dhaouw", lumière en arabe, un titre rythmé par l'omniprésente derbouka .

En visionnant les images projetées sur l'écran géant, tu constates que le public a finalement  bravé les éléments pour arriver en masse.

L'album 'Lost' est plus 'politisé' que le précédent, le lent, profond et saccadé 'Freestyle' traite des regards hostiles que certains ont jetés sur la jeune femme, petite -fille d'immigrés algériens, après Charlie et le Bataclan.

J'hésite, dois-je interpréter 'Do not choose', oui ou non?

Allez, on s'y attaque en mode trip hop avant d'embrayer sur le mélancolique  'Empire', dans lequel elle mêle français et arabe  pour tracer son autobiographie.

Le gospel chanté a capella ( seul un tambourin accompagne les voix)  'A girl like me' a également une histoire, le titre lui a été inspiré en voyant une famille de réfugiés Syriens devant une bouche de métro, la  femme était voilée d'un drapeau américain.

La chorale briochine s'époumone, Camélia sourit.

'Freddie Gray',  ça vous dit quoi?

Rien?

 Son assassinat par des policiers a déclenché les émeutes de Baltimore, c'était en 2015.

Quand j'ai écrit le titre, Adama Traoré subissait le même sort à Beaumont-sur-Oise.

Les violences policières ne connaissent pas les frontières.

Après la cover de 'Rich girl' de Gwen Stefani, reprise en choeur par la place, on lui fait signe qu'il ne reste que cinq minutes, après de brèves indications à l'équipe, elle termine par 'Ignore' , un trip hop obsédant, dédié aux femmes.

Camélia n'a pas opté pour la facilité mais sa nouvelle orientation a le mérite d'éveiller l'intérêt de l'auditeur ouvert aux expérimentations.

 

 Fatoumata Diawara

A 20:00 pile, les musiciens s'installent,  Yacouba Kone (guitar), Arecio Smith (keys), Sekou Bah (bass), Jean Baptiste Gbadoe (drums), une voix chaude émane des coulisses, elle psalmodie un chant noir envoûtant.

Fatoumata se manifeste, longiligne et  splendide dans sa longue robe blanche ornée de motifs animaliers pour répondre au thème du festival, un turban multicolore enserre sa chevelure, on lui refile une guitare et elle reprend, de manière sensuelle, la mélopée introductive, probablement ' Don Do', un extrait du dernier album de la chanteuse, comédienne et auteure-compositrice-interprète malienne, nouvelle star de la musique africaine.

Morceau achevé, elle sourit, questionne, est-ce que ça va, avant d'attaquer une seconde pièce concise et rythmée.

Elle abandonne son instrument pour l'épicé  'Kokoro'  qui traite des racines africaines et de la génération actuelle.

Fatoumata entrecoupe son tour de chant d'anecdotes ou de messages sociaux, ainsi le blues du désert ' Timbuktu Fasso'  est dédié aux enfants du Mali qui n'ont pas le bonheur de pouvoir aller à l'école mais aussi aux femmes battues et torturées.

Une image pas vraiment rose de l'Afrique mais elle ajoute, tous les hommes ont le sang rouge, pour prôner la tolérance et l'acceptation de l'autre.

Superbe titre, au groove infectieux.

Saint-Brieuc, tu tapes dans les mains, je reprends ma guitare. Basse et guitare entament un ballet synchronisé, la place chaloupe avant de voir Yacouba placé un solo wah wahté  du plus bel effet.

Damon Albarn qui suit le concert debout à côté de l'ingé-son, conquis, vient embrasser la chanteuse qui poursuit son voyage avec ' Negue Negue' en pensant à Fela Kuti.

Afro beat et rock cohabitent, c'est la folie derrière toi, elle a dû piquer un sifflet à un CRS, elle en tire des bruits stridents avant de laisser la place à Sekou qui nous gratifie d'un solide solo de basse ( cinq cordes).

Le ton monte d'un cran avec l'époustouflante reprise de 'Sinnerman' de Nina Simone. Prise par son chant, la belle enfant, bientôt maman, en perd sa coiffe, sa coiffure libérée virevolte aux sonorités d'un final explosif.

Il n'en reste qu'une ( 'Bonya')  elle sera tribale et reprise en choeur par une foule envoûtée qui lui a fait une ovation monstre.

 Fatoumata Diawara est à l'affiche de plusieurs festivals cet été, l'artiste  y  transmettra sa frénésie, son charme et sa joie de vivre.

Consulte son agenda!

 

La pluie ayant redoublé, tu trouves refuge pendant 20 minutes sous une tente, tu te promets de quitter ton abri pour tendre une oreille et jeter un oeil sur la prestation de Kery James, un rappeur né Alix Mathurin, que la presse considère comme un leader du rap politique.

Malgré le fait qu'il se tape plus de quarante balais, le gars de la Guadeloupe, que les petits jeunes à casquette ont baptisé Tonton, rappe encore, il le proclame haut et fort.

Sept albums solo à son actif et des propos incendiaires, le rap français est à l'agonie, ce qui ne plaît pas aux petits nouveaux....

Toi, le rap, ne te fait ni chaud, ni froid, ils ne sont pas très nombreux les artistes pratiquant ce genre à t'émouvoir.

Sur scène: une batterie installée derrière un paravent en plexi et une panoplie de synthés, platines, laptops, samplers, sequencers et autres gadgets devant suppléer l'absence de musiciens humains.

Une sirène tonitruante annonce le début du show, le gars aux platines lance une bande traçant la biographie scratch scratch scratch de superman, une mise en condition complaisante et un brin dikkenek comme on le dit chez Manneken Pis.

Le batteur se pointe, ils sont désormais deux à bidouiller tandis que Saint-Brieuc, scande Kery, Kery, Kery... la vache, le voilà il arrive comme Zorro, , cool, suffisant, poseur et débite son dernier tube 'J'rap encore'.

Il est bientôt rejoint par un duo de bérets levant le poing à la manière de Tommie Smith et John Carlos en 1968.

Second discours, ' Musique nègre' ... 

Depuis le bruit et l'odeur je sens que je dérange la France
Je fais un tour chez Guerlain, je mets du parfum de violence
Quelle arrogance, quelle insolence...

T'as ri en cachette en te disant que le rap à la française ce n'est pas vraiment ta tasse de thé, à tes côtés les gens adorent, tu estimes que c'est l'heure d'aller écluser une Coreff, tu mets les bouts tandis que la clique s'attaque à Trump avec ' PDM'.

Tu sors de l'enceinte, tourne en ville pour t'arrêter au Village face à La Passerelle où un petit groupe sympa, The Captains, termine son set, t'as bien aimé leur version de 'Satisfaction', surtout grâce à la nana maniant un violon.

Revenu sur la Scène A, tu assistes aux derniers soubresauts de Kery qui estime que nous sommes fatigués, Saint-Brieuc tient à le détromper et lui répond du tac au tac.



Il nous reste 25' avant le concert de The Good, The Bad and the Queen, tu parviens à te faufiler frontstage pour assister  au show cinq étoiles de la tête d'affiche de cette journée inaugurale.

C'est en 2006 que le projet voit le jour, il compte en ses rangs  Damon Albarn ( Blur, Gorillaz), Paul Simonon ( The Clash), Simon Tong ( The Verve, Gorillaz)  et Tony Allen ( Fela Kuti), un premier album paraît et dans la foulée le supergroupe se paye une tournée mondiale.

2018, surprise, une seconde plaque arrive, 'Merrie Land' et The Good, The Bad and The Queen reprend la route pour jouer ces nouveaux morceaux. 

A 23h, ils sont dix à peupler la scène, le bon, la brute, la reine, son prétendant plus un quatuor à cordes, féminin, portant casquette, les Demon Strings, des copines à Damon, un organiste ( Mike Smith, probablement) et un percussionniste ( Karl Vanden-Bossche , un gars qui a collaboré avec le regretté John Martyn).

Sur la toile, en fond de scène, le Blackpool's North Pier en teintes sépia.

Le décor est planté, une intro délicieusement désuète annonce le début du spectacle, sur bande une voix off, très British d'avant guerre, récite Chaucer... And especially from every shire's end of England; the holy blissful martyr for to seek, that them had helped them when they were weak... pour introduire 'Merrie Land' , une chanson mélancolique rappelant certaines pièces de Ray Davies ou même de Gilbert O'Sullivan .

Tous les critiques notent le désarroi qui pointe chez Damon Albarn lorsqu'il fait allusion au Brexit. 

L'album sera joué en entier, en suivant l'ordre chronologique, 'Gun to the head' et ses sonorités old England nous renvoie à  la fois vers les Beatles de A day in the Life que vers Divine Comedy, le son est parfait, les arrangements sont soignés jusque dans les petits détails.

'Nineteen seventeen' nous balade dans des cimetières français où des milliers de croix blanches rappellent les soldats britanniques ayant péri lors du premier conflit mondial.

Damon se retrouve à genoux pour interpréter le majestueux 'The great fire'  qu'il termine par quelques mesures au melodica.

Il passe derrière le piano pour la ballade déchirante  'Lady Boston'  qui t'expédie des flashes de Marianne Faithful dans ses morceaux les plus sombres.

Après cette pépite vient 'The Truce of Twilight' qu'il présente ainsi,.. I feel you're in the mood to sing with me... ambiance de fête foraine, musique un brin kitsch, visions cauchemardesques, tout y est.

J'étais ici en 1994, confie le frontman of Blur avant de saisir une acoustique pour la romance 'Ribbons'. 

Après le théâtral 'The last man to leave' vient 'The poison tree' qui clôture la lecture de l'album.

If you've got dreams you keep
Because you're leaving me
I'll see you in the next life
Don't follow me
To the poison tree

 That grew up next to me

It's really sad...

Oui, la mélancolie est omniprésente mais, oh, si bien mise en valeur!

Après quelques considérations à propos du balafon joué en Ouganda, commence la seconde partie amorcée par  ' History song', un petit reggae  guilleret, il est suivi par le slow '80's Life' , ce sera donc bel et bien le premier album qui passera la revue.

Retour à l'acoustique pour le tasty et psychédélique 'Kingdom of doom' qu'un gars compare à du Syd Barrett, on ne lui donnera pas tort.

'Herculean' chanté d'une voix étouffée, précède le délicat  ' A soldier's tale', ( 'The bunting song', 'Behind the sun' et 'Nature spring' , sont passés à la trappe).

Damon vient haranguer la foule tandis que le groupe attaque le tourbillonnant 'Three changes' pendant lequel il se paye quelques sauts périlleux tout en criant hey, hey, hey...ce sera le morceau le plus virulent du set.

Retour à la quiétude pour contempler les 'Green fields' et c'est par ' The Good, the Bad and the Queen' , une pièce montée en forme de montagnes russes, que s'achève ce spectacle exceptionnel.

 

PS: Damon a probablement appris que Boris Johnson était le premier candidat à la succession de Mrs May, le NO DEAL se profile!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Festival Art Rock à Saint Brieuc, jour un, avec Camélia Jordana/Fatoumata Diawara/The Good, The Bad and the Queen, le 7 juin 2019
Festival Art Rock à Saint Brieuc, jour un, avec Camélia Jordana/Fatoumata Diawara/The Good, The Bad and the Queen, le 7 juin 2019
Festival Art Rock à Saint Brieuc, jour un, avec Camélia Jordana/Fatoumata Diawara/The Good, The Bad and the Queen, le 7 juin 2019
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7 juin 2019 5 07 /06 /juin /2019 12:24
Décès, la liste est longue: Céline Lechanteur, Leon Redbone, Roky Erickson, Lawrence Lo Leathers, Jake Black, Willie Ford, Tony Glover, Jeff Walls, Annick Guyomard

Le 28 mai , la Belgique apprenait le décès de Céline Lechanteur, qui avait participé à la première mouture de The Voice Belgique. La mort de la jeune femme fait l'objet d'une polémique, la famille réfute la version du suicide.

Les funérailles ont été interrompues, l'incinération n'a pu avoir lieu, les proches demandant une autopsie.

 

 

Décès le 30 mai 2019 du guitariste et chanteur Leon Redbone, annonçait France Musique, il y a une semaine.

Leon Redbone s'était spécialisé dans l' old school vaudeville et le Tin Pan Alley Style, ce qui lui donnait une image atypique dans un monde musical où l'électronique domine.

Panama hat et petites lunettes noires, l'homme ne passait pas inaperçu, il nous laisse une petite quinzaine de pépites.

Après l'album 'Flying By' il avait décidé de se retirer du manège, performing was too challenging, avait-il décidé.

 

Avec le décès de Roky Erickson, ( 71 ans)  le mouvement psychédélique perd une légende.

C'est en 1965 qu'il fonde, avec  Tommy Hall et Stacy Sutherland, le fameux The 13th Floor Elevators, un groupe qui durant sa courte carrière sortira trois albums studio et un Live.

Roky multipliait les ennuis avec les autorités échappant à la tôle pour cause de folie, il se tape des séjours dans des hôpitaux psychiatriques, d'où il ressort complètement parano.

A la fin des seventies , il monte  Roky Erickson and the Aliens qui sort deux LP's, la folie le reprend, il doit son salut à un tribute album dans lequel ses titres sont interprétés par des pointures dont  The Jesus and Mary Chain, R.E.M., ZZ Top, P Julian Cope, Butthole Surfers,  John Wesley Harding, Doug Sahm ou Primal Scream.

Roky  revient à la musique, sa schizophrénie est sous contrôle, plusieurs albums voient le jour et le bonhomme retâte de la scène.

Une réunion  des 13th Floor Elevators a lieu en 2015, le groupe se produit lors de l'  Austin’s Levitation Festival.

Son aventure a pris fin le 31 mai. 

 

Le batteur  Lawrence Lo Leathers est décédé à l’âge de 37 ans dans des circonstances troubles.

Son corps a été retrouvé sans vie dans la cage d'escalier de son immeuble d'appartements, Lawrence aurait une altercation avec sa petite amie et un de ses copains.

Ces deux personnes ont été arrêtées.

Le Grammy Award-winning jazz drummer était connu en Europe pour avoir accompagné Cecile McLorin Salvant, il faisait également partie de l'Aaron Diehl Trio.

 

Le 21 mai: Alabama 3 co-founder and singer Jake Black a.k.a The Very Reverend D. Wayne Love has died.

L'electronic band de Brixton, fondé en 1995, a eu la chance de voir  le titre "Woke Up This Morning" être utilisé pour la série The Sopranos.

Le mix de country et d'acid house était assez original et leur a permis de compter sur de nombreux fans.

Le groupe affiche une discographie comptant une douzaine d'albums studio, 'Blues' le dernier date de 2016.

 

His full name was Willie Lee Ford, Jr. Willie sang with the Capitols prior to joining the Dramatics. He became a Dramatic in 1968.

Willie Ford nous a quittés le 28 mai.

Si les Dramatics n'ont jamais été considérés comme un groupe de première division,  le gang de Detroit affiche néanmoins une belle carte de visite dans l'univers r'n'b.

Avec une vingtaine d'albums à leur actif et quelques hit singles dont "Whatcha See Is Whatcha Get" ou "In the Rain", ils ont souvent squatté les soul charts au pays de l'Oncle Sam.

Willie Ford rejoint Ron Banks ( le falsetto) , William "Wee Gee" Howard, Elbert Wilkins et James Mack Brown au cimetière.

 

 Tony Glover, the influential blues harmonica player who was a longtime peer of Bob Dylan and helped teach Mick Jagger how to play, died Wednesday May 29, the Star Tribune reports.

En 1963 il faisait partie du blues trio Koerner, Ray and Glover ayant pondu cinq albums.

Ensuite il devient disc-jockey et rock critic.

Mick Jagger n'est pas le seul à avoir appris l'ABC de l'harmonica auprès de Tony Glover, David Johansen des New York Dolls a suivi son exemple.

 

 Jeff Walls, co-founder, guitarist and songwriter for the Guadalcanal Diary, died on Wednesday, May 29.

Le groupe d'alternative rock d'Atlanta a connu une carrière en dents de scie, actif de 1981 à 1989, il réapparaît en 1997 jusqu'en 2000 et se reforme, brièvement,  pour fêter leur trente ans en 2011.

On leur connaît une demi-douzaine d'EP's ou LP's.

'Always Saturday' doit être leur titre le plus connu.

 

 L’accordéon d’Annick Guyomard a cessé de sonner, titrait Ouest France il y a trois jours.

La dame de Plérin formait avec Jean-Yves Guyomard un duo de musiciens de rue bien connu dans les Côtes-d'Armor.

Le duo jouait aussi bien des chansons populaires que des oeuvres classiques à l'accordéon et à l'orgue de barbarie.

 

 

  •  

 

Décès, la liste est longue: Céline Lechanteur, Leon Redbone, Roky Erickson, Lawrence Lo Leathers, Jake Black, Willie Ford, Tony Glover, Jeff Walls, Annick Guyomard
Décès, la liste est longue: Céline Lechanteur, Leon Redbone, Roky Erickson, Lawrence Lo Leathers, Jake Black, Willie Ford, Tony Glover, Jeff Walls, Annick Guyomard
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6 juin 2019 4 06 /06 /juin /2019 06:57
Album- Mathieu Pesqué - I'm not here

Album- Mathieu Pesqué - I'm not here

 

Eléments de biographie: Mathieu Pesqué est né à Pau. Il commence la guitare à l'âge de 17 ans et évolue au contact de groupes aquitains qui lui permettront de faire ses débuts...

Ouais, c'était quand, gamin, en 2017?

Tu rigoles, le gars que t'as vu en concert à La Grande Ourse ( St-Agathon) en décembre vient de sortir un huitième ouvrage, 'I'm not here', me demande pas où il se cache, car il a quitté le Béarn.

Son premier album, 'A secret garden' a vu le jour en  en 2009, Mathieu venait  de célébrer sa communion solennelle .

Depuis le garçon s'est fait pas mal d'amis dans le milieu (non, pas la mafia) et peut se targuer d'avoir accompagné des gens aussi illustres que Bob Brozman, Nico Wayne Toussaint,  Willy DeVille , Phil Palmer, Marko Balland ( croisé aux côtés de Sanseverino, il y a peu), Hansel Gonzales ou  Roll Pignault..

Et en ce joli mois de mai, il nous livre  'I'm not here', le huitième volume d'une oeuvre toujours  inachevée.

 

 

Tracklist

1 Shine Down On Us

2 Home

3 Ordinary People

4 Walk That Line

5 Drops Of Rain

6 Play Dead

7 Lost In The Dark

8 Black Crowes

9 You Will Always Be Mine

10 On The Road At Night

11 Saying Your Name

 

Acoustic Guitar, Electric Guitar, Lead Vocals – Mathieu Pesqué

Bass – Ludovic Timotéo

Drums – Olivier Pelfigues

Electric Guitar – Hansel Gonzalez

Plus quelques guests pas débiles: Neal Casal ( 7)/ Phil Palmer (  ( 3/5) / Marko Balland ( 6)/ Bala Diabaté ( 2/6) et Abdoulaye Sambé ( 2).

 

Une longue intro, finement ciselée, amorce le folk/blues ' Shine down on us' , le travail soigné évoque des gens aussi fréquentables que le regretté Jim Croce ou Dan Fogelberg, deux apôtres du soft rock  de qualité.

'Home' prend des accents noirs grâce à la voix profonde  d' Abdoulaye Sambé et aux sonorités particulières des 21 cordes de la kora, cette chanson mélancolique, traitant de la séparation, construit un pont entre l'Occident et l'Ouest africain.

Le tout aussi mélodieux, évoquant des adeptes d'un rock mélodique défendu par des groupes tels que Firefall ou Little River Band , 'Ordinary People' nous transporte de l'autre côté de l'Atlantique ou aux pays des kangourous. C' était dans les seventies, pas sûr qu'à l'époque les critiques avaient déjà collé l'étiquette Americana sur ce style musical  'cool'  et rootsy.

Le côté native Americans du gospel  ' Walk that line', bourré de vocaux superposés, devrait plaire aux admirateurs de culture amérindienne.

La guitare de Phil Palmer réapparaît sur ' Drops of rain', un folk soyeux qui n'est pas sans rappeler John Martyn ou Bob Dylan, pas tant pour la voix mais à cause du titre, do you remember ' Buckets of rain'.  

Difficile d'imaginer que la carte d'identité de Mathieu Pesqué indique France, tout dans son univers respire l'Amérique, les arrangements des morceaux sont aussi soignés que s'il s'agissait d'un album de Crosby, Stills, Nash and Young.

Le garçon possède  un sens inné de la mélodie sans qu'il soit question d'effets tape-à-l'oeil, tout est dans la mesure, la sobriété, la justesse de ton.

Du travail d'orfèvre. 

'Play dead' soutenu par un coulis d' harmonica, digne de Little Walter,  conçu par  Marko Balland, nous balade en terroir bluesy sur fond désabusé.

Il confesse ...bitter taste of blues, sometimes it gets me really mad,  I feel like punching you..., c'est le moment de décapsuler une Budweiser pour ne pas commettre l'irréparable.

'Lost in the dark' , featuring Neal Casal, s'avère plus éthéré et serein, et si dehors l'orage gronde, pense aux bons moments que tu as connu in those green days.

Ce n'est pas le canari qui symbolise les ténèbres mais bien le corbeau, le sombre 'Black Crowes'  et sa slide inquiétante,  risque de hanter tes nuits si tu n'as pas la conscience tranquille.

C'est en murmurant que Mathieu avance, sous forme de ballade satinée,  à  celle qu'il chérit ' You will always be mine'.

Le nombre d'artistes, pour la plupart oubliés, mais dont les albums garnissent les étagères de ton salon, auxquels le Palois te fait penser, englobe des gens tels que Lee Clayton, Steve Forbert,   Jesse Colin Young ou John David Souther, tous de  respectables singer-songwriters, fidèles à la tradition et refusant les effets faciles ou les vulgaires gimmicks utilisés par bon nombre de baudruches synthpop.

Deux dernières pépites, 'On the road at night'  et 'Saying your name' confortent  les impressions  sus-mentionnées pour couronner un  album intimiste, pudique et  d'une fluidité éloquente qui mérite une écoute attentive et répétée.

 

Mathieu Pesqué se produit le 7 juin à la FNAC de Saint-Brieuc !

 

 

 

 

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6 juin 2019 4 06 /06 /juin /2019 06:57
Album- Mathieu Pesqué - I'm not here

Album- Mathieu Pesqué - I'm not here

 

Eléments de biographie: Mathieu Pesqué est né à Pau. Il commence la guitare à l'âge de 17 ans et évolue au contact de groupes aquitains qui lui permettront de faire ses débuts...

Ouais, c'était quand, gamin, en 2017?

Tu rigoles, le gars que t'as vu en concert à La Grande Ourse ( St-Agathon) en décembre vient de sortir un huitième ouvrage, 'I'm not here', me demande pas où il se cache, car il a quitté le Béarn.

Son premier album, 'A secret garden' a vu le jour en  en 2009, Mathieu venait  de célébrer sa communion solennelle .

Depuis le garçon s'est fait pas mal d'amis dans le milieu (non, pas la mafia) et peut se targuer d'avoir accompagné des gens aussi illustres que Bob Brozman, Nico Wayne Toussaint,  Willy DeVille , Phil Palmer, Marko Balland ( croisé aux côtés de Sanseverino, il y a peu), Hansel Gonzales ou  Roll Pignault..

Et en ce joli mois de mai, il nous livre  'I'm not here', le huitième volume d'une oeuvre toujours  inachevée.

 

 

Tracklist

1 Shine Down On Us

2 Home

3 Ordinary People

4 Walk That Line

5 Drops Of Rain

6 Play Dead

7 Lost In The Dark

8 Black Crowes

9 You Will Always Be Mine

10 On The Road At Night

11 Saying Your Name

 

Acoustic Guitar, Electric Guitar, Lead Vocals – Mathieu Pesqué

Bass – Ludovic Timotéo

Drums – Olivier Pelfigues

Electric Guitar – Hansel Gonzalez

Plus quelques guests pas débiles: Neal Casal ( 7)/ Phil Palmer (  ( 3/5) / Marko Balland ( 6)/ Bala Diabaté ( 2/6) et Abdoulaye Sambé ( 2).

 

Une longue intro, finement ciselée, amorce le folk/blues ' Shine down on us' , le travail soigné évoque des gens aussi fréquentables que le regretté Jim Croce ou Dan Fogelberg, deux apôtres du soft rock  de qualité.

'Home' prend des accents noirs grâce à la voix profonde  d' Abdoulaye Sambé et aux sonorités particulières des 21 cordes de la kora, cette chanson mélancolique, traitant de la séparation, construit un pont entre l'Occident et l'Ouest africain.

Le tout aussi mélodieux, évoquant des adeptes d'un rock mélodique défendu par des groupes tels que Firefall ou Little River Band , 'Ordinary People' nous transporte de l'autre côté de l'Atlantique ou aux pays des kangourous. C' était dans les seventies, pas sûr qu'à l'époque les critiques avaient déjà collé l'étiquette Americana sur ce style musical  'cool'  et rootsy.

Le côté native Americans du gospel  ' Walk that line', bourré de vocaux superposés, devrait plaire aux admirateurs de culture amérindienne.

La guitare de Phil Palmer réapparaît sur ' Drops of rain', un folk soyeux qui n'est pas sans rappeler John Martyn ou Bob Dylan, pas tant pour la voix mais à cause du titre, do you remember ' Buckets of rain'.  

Difficile d'imaginer que la carte d'identité de Mathieu Pesqué indique France, tout dans son univers respire l'Amérique, les arrangements des morceaux sont aussi soignés que s'il s'agissait d'un album de Crosby, Stills, Nash and Young.

Le garçon possède  un sens inné de la mélodie sans qu'il soit question d'effets tape-à-l'oeil, tout est dans la mesure, la sobriété, la justesse de ton.

Du travail d'orfèvre. 

'Play dead' soutenu par un coulis d' harmonica, digne de Little Walter,  conçu par  Marko Balland, nous balade en terroir bluesy sur fond désabusé.

Il confesse ...bitter taste of blues, sometimes it gets me really mad,  I feel like punching you..., c'est le moment de décapsuler une Budweiser pour ne pas commettre l'irréparable.

'Lost in the dark' , featuring Neal Casal, s'avère plus éthéré et serein, et si dehors l'orage gronde, pense aux bons moments que tu as connu in those green days.

Ce n'est pas le canari qui symbolise les ténèbres mais bien le corbeau, le sombre 'Black Crowes'  et sa slide inquiétante,  risque de hanter tes nuits si tu n'as pas la conscience tranquille.

C'est en murmurant que Mathieu avance, sous forme de ballade satinée,  à  celle qu'il chérit ' You will always be mine'.

Le nombre d'artistes, pour la plupart oubliés, mais dont les albums garnissent les étagères de ton salon, auxquels le Palois te fait penser, englobe des gens tels que Lee Clayton, Steve Forbert,   Jesse Colin Young ou John David Souther, tous de  respectables singer-songwriters, fidèles à la tradition et refusant les effets faciles ou les vulgaires gimmicks utilisés par bon nombre de baudruches synthpop.

Deux dernières pépites, 'On the road at night'  et 'Saying your name' confortent  les impressions  sus-mentionnées pour couronner un  album intimiste, pudique et  d'une fluidité éloquente qui mérite une écoute attentive et répétée.

 

Mathieu Pesqué se produit le 7 juin à la FNAC de Saint-Brieuc !

 

 

 

 

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3 juin 2019 1 03 /06 /juin /2019 10:44
THE BANGING SOULS – Royal Fraiture Sports – Tinlot - le 1 juin 2019

THE BANGING SOULS – Royal Fraiture Sports – Tinlot  – 2019.06.01

Line Up :

Pierre ABRAS : drums, percussions - backing vocals.

Gaëlle MIEVIS : lead vocals, keyboards - percussions.

Ludwig PINCHARD : guitar -backing vocals.

On ne peut jamais prévoir ce qu’un concert est susceptible d’apporter comme émotions, tout comme on ne peut jamais déterminer à quel point on va s’investir émotionnellement en entendant la musique pour laquelle on s’est déplacés.

C’est contrainte et forcée que l’ASBL « Les Deux Ours » a déménagé de Nandrin, l’espace d’un weekend, vers des structures temporaires dans la verte campagne du Condroz liégeois, jadis un bastion des princes-évêques de Liège. Fred Maquet a donc décoré et amélioré le cadre ambient pour en faire un lieu cosy. A l’origine, ce concert, programmé le 23 mars dernier avait été annulé pour raisons de santé. Gaëlle, notre chanteuse de charme (si, je rencontre celui qui a osé lui dire qu’elle était dix ans trop vieille, je lui pète les dents et les jambes aussi, tant qu’à faire, un con assis va moins loin qu’ un con debout), Gaëlle donc avait été victime d’une vilaine bourrasque qui avait eu raison de son système immunitaire. C’est donc dans un état fébrile proche de la transe (Europ Express) comme on dit chez Kraftwerk, que nous nous présentons au lieu de rendez-vous, Marc, Jean-Claude et moi.

Cette fois, pas de crevaison comme la veille au même endroit, en rentrant du concert de Gallows Pole, les pièges tendus par les ferrailleurs locaux aux velléités expansionnistes n’ont pas eu raison de notre vaillante chariote. L’avantage quand tu arrives le premier c’est que tu peux t’installer où tu veux. Donc, après les « hugs » et autres bisouilles avec notre trio chéri, on s’installe on déguste, qui une bière spéciale, qui une eau pétillante pour tuer le temps. Il fait chaud, très chaud, à tel point qu’un homme s’écroule, victime d’un malaise. Ca jette un froid, sans faire pour autant baisser la température ambiante. Comme le dit le vieil adage : « The Show Must Go On » et c’est devant un parterre de fans conquis que The Banging Souls prend les planches. Ils sont relax, le bouton d’humeur est en mode « High ». Et ça déroule, cool et bien, les visages affichent le bonheur d’être là, sur scène, à jouer leur musique, profitant de chaque seconde qui passe comme si c’était la dernière. Le son et le rendu sont très bons, les morceaux s’enchaînent, sans heurts, le train est sur les rails, pour le plus grand bonheur des spectateurs qui manifestent bruyamment leur approbation.

Et puis arrive le moment crucial, l’apogée qui va bouleverser le concert pour le porter au pinacle des intemporels. Tout le monde, le ressent, un grand frisson s’empare de nous. Avec «Be », on sait d’emblée que ceux qui sont là ce soir, présents au concert, vont faire partie d’un moment d’histoire. Les musiciens sont transcendés, ils viennent d’ouvrir les portes cachées d’un nouvel espace-temps et d’un coup, nous y sommes tous aspirés, pris dans un vortex dans lequel la guitare hyper saturée de Lud-Riff rugit comme un monstre tricéphale, cerbère de l’espace qui tend les cordes à l’extrême vers des « bends » de folie, tandis que la batterie évoque le pas d’un Godzilla moderne défiant le monde. La voix n’est plus une simple support qui véhicule les textes, c’est une nouvelle arme, un cri qui rallie et nous emmène toujours plus haut. Nous avons tous sentis que quelque chose de magique se passait et que nous étions devenus les passagers privilégiés d’un moment qui n’appartient qu’à nous. Un peu à la manière de George C. Scott sans le film « Patton » nous resterons à jamais, et quoiqu’il arrive, les acteurs privilégiés de cette magie collective et c’est les yeux embués qu’on pourra dire : « J’y étais ».

Le reste du concert se déroulera sur le même mode, une succession de titres magiques qui ne nous laisserons aucun répit dans notre orgasme auditif. Il manquait juste une chose pour que la perfection soit totale, le fabuleux « Whispers » qui est, de l’avis de beaucoup de fans, « The Beast » le morceau qui tue. Pensez-y mes chéris, avec cet hymne digne des plus grands groupes de Rock dans la setlist, vous passerez un cap supplémentaire.

L’après concert verra un stand de merchandising qui ne désemplira pas pendant plus d’une heure et trois musiciens disponibles à souhaits qui auront un mot, un sourire, pour chacun. Hier soir, c’était un triomphe, sans contestation possible. Alors, on se revoit vendredi ? On vous aime.

THE BANGING SOULS – Royal Fraiture Sports – Tinlot - le 1 juin 2019
THE BANGING SOULS – Royal Fraiture Sports – Tinlot - le 1 juin 2019
THE BANGING SOULS – Royal Fraiture Sports – Tinlot - le 1 juin 2019
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2 juin 2019 7 02 /06 /juin /2019 15:50
Do The Dirt et Sanseverino au Trieux Tonic Blues, salle polyvalente, Lézardrieux, le 31 mai 2019

Do The Dirt et Sanseverino au Trieux Tonic Blues, salle polyvalente, Lézardrieux, le 31 mai 2019

 

Treizième édition du Trieux Tonic Blues, un festival étalé sur trois jours, proposant 14 concerts dont neuf sont free of charge.

Les concerts payants se déroulent à la Salle Polyvalente de Lézardrieux ( le jeudi est gratuit), les autres dans différents établissements de la presqu'île.

Le festival coïncidant avec La Morue en Fête de Binic, tu choisis de t'y rendre le vendredi, l'affiche, alléchante, proposait Do The Dirt et Sanseverino.

 

 

Configuration des lieux idéale, restauration à l'extérieur, merchandising dans le hall et buvette dans le complexe sportif, plus grand qu'une salle de concert moyenne.

Les bénévoles se montrent souriants et performants, l'équipe organisatrice n'est pas en reste, tout est clair et ponctuel, ce qui n'est pas toujours le cas ( certains festivals n'affichent aucun horaire et laissent le public dans l'incertitude), à 20:53', un responsable annonce Do The Dirt, ravi de commencer quelques minutes avant l'heure prévue, ils pourront aligner un ou deux titres supplémentaires.

 

Do the Dirt.

Non, il ne s'agit pas de gamins jouant dans les poubelles, mais d'un duo parisien pratiquant un blues minimaliste, sentant bon le Mississippi, le hill country blues rural et poussiéreux d'où sont absents les artifices et la forfanterie.

Guillaume Arbonville (batterie)  et Nicolas Moulin (guitares et voix)  ont pondu deux plaques,  "Black Snake" (2015) et "Useful Junk" ( 2017), elles serviront de toile de fond au set donné face à un public, relativement nombreux, attentif et expert.

'Black snake' ouvre, le reptile, sournois, se faufile  nonchalamment dans la végétation, dense,  t'étais tellement occupé à écouter ce blues lancinant que t'avais pas aperçu l'incarnation de Satan, tu ne dois ton salut qu'à un voisin, attentif, qui d'un coup de talon lui a ôté l'envie de te mordre.

On passe à la vitesse supérieure, déclare le duc d'Arbonville, et c'est l'histoire du 'Poor boy' qui nous est narrée en noir et blanc, la TV couleur n'est pas dans ses moyens.

Le   récitatif  'Going down south', rythmé à la cadence Pow-Wow, précède 'Gypsy Woman', une obsession pour pas mal de bluesmen, dont Muddy Waters, Watermelon Slim ou l'immense Rory Gallagher .

Un autre  classique, ' Cherry ball blues' de Skip James éblouit les puristes amateurs de Delta blues un brin cafardeux, mais le blues n'est pas forcément triste, 'Poor Black Mattie' de RL Burnside est carrément dansant.

Normal, c'est un boogie!

Un plongeon en 1936 pour 'Kind hearted woman blues' de Robert Johnson, le leitmotiv du blues y est... I love my baby, my baby don't love me..., trop affligeant, m'en vais boire un coup!

Du fric, on veut du fric, Macron... 'Money (that's what I want)', non, Lennon et McCartney n'ont pas composé ce standard, il est signé Berry Gordy et Janie Bradford.

La version Do the Dirt est rugueuse à souhait, elle est suivie par le slow blues 'Come back, baby' avant de revisiter McKinley Morganfield à la mode africaine, 'Can't be satisfied', ce qui est loin d'être le cas de l'assistance qui savoure.

Après les remerciements d'usage, les gars de Paname nous balancent un 'Catfish blues' bien assaisonné.

Pas dégueulasse les  Do the Dirt, qui rappliquent pour un bis alerte et loufoque,  'Give me back my wig' qui n'est pas de la plume de Donald Trump.

 

 Sanseverino

A l'inverse de  Saint Séverin de Paris, Stéphane Sansévérino n'était pas attiré par une vie contemplative, ce qui l'intéresse c'est la scène ( la musique, l'improvisation théâtrale, le cirque), accessoirement la politique et le vélo.

Ses détracteurs estiment qu'il a une grande gueule, c'est ce qui plaît à ses fans.

Il vient de sortir 'The Beber Project Vol. 1', un album de reprises en hommage à François Béranger,  il  succède à 'Montreuil-Memphis' de 2017.

Il a tâté au manouche, au swing, au bluegrass, à la country, à la valse musette mais pas encore à la house French touch.

A Lézardrieux, le cowboy de Lutèce est accompagné par de fines lames: le jazzman, roi du groove, Didier Mouret aux claviers ( Dany Brillant, Carol Fredericks, Jazz Mood Trio...), Stéphane Huchard aux drums ( Tania Maria, David Linx, Gino Vannelli, Romane, Jacky Terrasson...) et Marko Balland,  l'homme aux 36 harmonicas , quatre albums à son actif et de multiples collaborations ( Mathieu Pesqué , Ronan "One Man Band"...).

Sanseverino vise l'assemblée: ne croyez pas que je vais donner un concert devant des gens assis, ce n'est pas la salle d'attente de la Sécu, tous debout et frontstage, exécution...

Nous sommes nombreux à avoir obtempéré, les autres subiront les sarcasmes du gaillard pendant tout le concert.

On y va?

Oui, mais 'Pas à Lafayette' , du blues cajun bien juteux permettant à Didier Mouret de placer un impromptu à la Fats Domino.

Une entrée en matière tonitruante truffée d' un texte plein de gouaille.

Les gens assis, ils ont le bénéfice de l'âge, mais, merde, ils me dépriment, bon, en pensant aux chasseurs, voici ' Touche pas au grizzly'.

Tu dis, Gaspard, Gabin, mais non, c'était  touchez pas au grisbi!

Après avoir rangé sa Winchester, celui qui est plus Village que People attaque 'Maigrir' , un blues manouche dédié à Mike Brant,  dont on extrait  la phrase qui tue ..j'étais mince comme un pied de micro...  spécial anorexie!

Tu sais que les astronautes souffrent d'escarres à force de rester assis ,  'Astronaute', et ses relents John Lee Hooke,r nous narre les mésaventures d'un cosmonaute en fin de carrière.

L'harmonica gambade, les autres turbinent, la fusée tourne rond, tout baigne.

Et pour les dix British pas encore brexités voici, ' Tigerman', à la manière d'Elvis.

Rock'n'roll is good for the soul, même si tu vis dans la jungle.

Sanseverino a consacré un album à Papillon ( Henri Charrière), il nous narre la triste histoire de l'homme à 'La jambe de bois', une joyeuse tranche de cannibalisme ou un barbecue organisé par des bagnards homosexuels, dixit Marius de La Ciotat.

On devait assurer le refrain, ça a été dur sans éclater de rire.

Corde pétée, Stéphane et Didier, improvisez s v p, après la jazz jam dégoulinante, le quartet embraye sur ' J'ai toujours cru que j'avais la classe', un titre narcissique à prendre au degré deux.

A fond la caisse, les amis, ' Montreuil/Memphis' avec quelques flash back audacieux, Elvis qui joue aux boules avec Johnny Cash, une pincée de Smoke on the Water, envoyée en douce, un Mannish Boy passait également dans le coin , bref, la totale!

Assez ri, it's time to rock, qu'il dit avant de balancer ' Nénette' en mode boogie.

Marko nous distille une intro John Mayall ( à l'époque où Papy avait encore du souffle) pour ébaucher la biographie de 'Freddy' , un playboy normand au cerveau léger qui bouffe des bigorneaux  truffés de manganèse et roule en Méhari.

Voilà, c'était le dernier chapitre, je vous présente les copains et on se tire.

 Pardon, un bis?

Je suis bon prince, vous avez droit à un double rappel: ' A mon enterrement' sans la fanfare de la New-Orleans mais il y aura à boire, et enfin, 'Magouille blues' de François Béranger , un titre composé en 1974, toujours criant d'actualité.

 

Tu veux un remède contre la morosité ambiante, tu te tapes un concert de Sanseverino!

 

 


 


 

 

 

 

Do The Dirt et Sanseverino au Trieux Tonic Blues, salle polyvalente, Lézardrieux, le 31 mai 2019
Do The Dirt et Sanseverino au Trieux Tonic Blues, salle polyvalente, Lézardrieux, le 31 mai 2019
Do The Dirt et Sanseverino au Trieux Tonic Blues, salle polyvalente, Lézardrieux, le 31 mai 2019
Do The Dirt et Sanseverino au Trieux Tonic Blues, salle polyvalente, Lézardrieux, le 31 mai 2019
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2 juin 2019 7 02 /06 /juin /2019 08:16
Thomas Howard Memorial lors de La Morue en Fête à Binic, le 31 mai 2019.

No Po

 

BINIC – La morue en fête le 31 Mai 2019 – Concert de Thomas Howard Memorial 

 

Nous avons la chance dans les Côtes-d'Armor d'avoir de très bons groupes de rock (des falaises … ou des vallées) qui nous gâtent et THM est sur le haut (de la falaise) avec une originalité toute particulière. Sa musique est lancinante et parfois mélancolique, tout en étant puissante et surtout remplie d'émotions. On la sent rampante et insidieuse comme un serpent capable de jaillir à tous moments surtout lorsqu'on s'y attend le moins. Elle prend aux tripes et à contre-pied laissant de côté les mélodies trop faciles et nous entraîne dans un dédale très personnel. Les musiciens en font une nouvelle démonstration ce vendredi soir à Binic lors d'une belle soirée baignée de douceur et de lumière. Les conditions sont idéales pour s'immerger dans le son de THM car oui, il faut savoir plonger et surfer sur la vague (même à marée basse) pour savourer pleinement ce voyage mélodique. 3 titres seulement du superbe 'In lake' sorti en 2016 (déjà! Sachant qu'il a été composé en 2014 …) : l'hypnotique et rythmé 'Rupture' aux claviers angoissants, le profond 'Alive' si sombre au démarrage avec ses touches de piano qui fouraillent l'abdomen avant les envolées de guitare bien portées par une rythmique grondante basse/ batterie, 'Six feet under' à la triste et envoûtante ritournelle au son du piano. Les nouveaux morceaux aussi valent le détour ! 'Tunnel' 'New told lies' 'River of sands' 'The call' et 'Let it glow' s'enchaînent magnifiquement nous entraînant dans un monde plein de nuages décrit par des claviers atmosphériques, le tout avant une écriture in french 'Le moment', sans renier le style. Le côté obscur de leur force est toujours présent mais au milieu des nuages, jaillissent les étoiles et la lumière! Les montées crescendo invitent à planer bien haut (au dessus des nuages) comme la voix fragile de Yann. Encore une fois, les THM nous invitent dans leurs rêves incitant le public (et les mangeurs de morue) à s'approcher pour palper cette profondeur enveloppante. Les compositions sont fines et subtiles et interprétées avec beaucoup de conviction, de vigueur et d'intensité. THM a de la consistance et une vraie présence sur scène. On aurait aimé continuer avec eux encore un peu plus tard dans la nuit ... Le nouvel EP 'At the end of the yard', très beau, vient de sortir juste pour nous faire patienter jusqu'en Septembre et le nouvel album.Nul doute que les titres vont s'accrocher au fond de mon lecteur et de mes oreilles! Rappel du pedigree, le groupe est composé au chant, à la guitare et parfois aux synthés de Yann OLIVIER (ex batteur des géniaux feux Craftmen Club et membre du nouveau projet ‘Stade’), de Elouan JEGAT aux chœurs, à la guitare et aussi aux synthés (ancien des oniriques Elk Escape et de Fingers and Cream, initiateur du très beau Skopitone Sisko finaliste du tremplin l’ampli de Ouest France et qui se produira à Art Rock 2019 et aussi partenaire de Yann dans ‘Stade’), Vincent ROUDAUT à la basse et aussi aux synthés (ancien Elk Escape) et Thomas KERBRAT, à la batterie (ex. JMK et qui prend la place de Camille Courtes) .

Thomas Howard Memorial lors de La Morue en Fête à Binic, le 31 mai 2019.
Thomas Howard Memorial lors de La Morue en Fête à Binic, le 31 mai 2019.
Thomas Howard Memorial lors de La Morue en Fête à Binic, le 31 mai 2019.
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