Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog des critiques de concerts
  • : Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
  • Contact

Les prochaines...

Recherche

10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 11:07

21h25': Kafka déprime, il n'a plus la cote, sa tanière est désertée, à peine une quinzaine de ploucs dans le bar de la rue des Poissonniers.
P1100955.JPG
Du bar au menu?
Fais pas ton intéressant, Fernand!
P1100961.JPGL'affiche annonce CO.ntradiction, un groupe que tu vis et te laissa une excellente impression il y a deux ans lors du Bruksellive.
Sache qu'un artiste faisant appel à Kathleen Steegmans pour sa pochette d'album, ses cards et son website ( cf. Silver Junkie) ne peut pas décevoir.
Il a répondu aux attentes en ce moite mardi de mai!
Ineke Van den Zegel ( chant/contrebasse) tient toujours la barre, mais après un congé sans solde de près de douze mois, elle a choisi un nouvel équipage: si à la guitare elle a conservé le doué Alec Ilyine ( il dirige son propre jazz quartet), aux drums, elle a embrigadé le vétéran Bruno Meeus ( The Wizards of Ooze, Zap Mama, Stan Webb de Chicken Shack etc...), un crack!
P1100958.JPG
P1100966.JPGCoup d'envoi à 21:45', un instrumental jazz rock aux lignes de guitare Jimi Hendrix, histoire de faire comprendre aux clients en terrasse de quoi il retourne.
Petit à petit, le coin se peuple.
'Neurotic' une voix rauque, jazzy, une slide lyrique: bienvenue au cabaret!
Le cri libertaire 'Feel Free' pour suivre, une guitare blues psychédélique, style Edgar Broughton Band (1969) et un fabuleux drumming.
Mêmes eaux troubles avec 'Trouble Fairie', une nouvelle fois tu te mets à comparer le timbre ( aha, van den zegel) d'Ineke à celui de Dani Klein.
'Reflection of Reality' cette réalité dégage de fortes fragrances Janis Joplin meets Jim Morrison.
Le dramatique et presque récité 'The fall' baigne dans un climat de tension angoissant.
'Please Stop' un downtempo, proche du 'Fever' de Peggy Lee, à l'interprétation théâtrale.
Ready pour un petit trip en compagnie de Karen Blixen?
' Colours of Africa' une ballade colorée virant jazz noir.
C'est rondement mené, n'oubliez pas le guide, s v p!
'Merci', y a pas de quoi, madame...
P1100963.JPGCe merci, en français, met een licht accent du Nord, dans le texte, s'avère en fait être une chanson de rupture lucide.
Un drame familial nous annonce la timbrée ( sens: tamponnée d'une estampille): ' Pretty well' , Edith Piaf chantant le blues! ... it's the way you act - you show me no respect... mais, je l'ai dans la peau, ce mec!
'Scream' non, les lyrics sont pas de la plume de Wes Craven, même si le titre est oppressant et orné d'une guitare frottée d'un ebow inquiétant.
Le gospel païen: ' Guardian Angel' sera talonné par le hitgevoelige tango ' No, no, no'.
Temps mort, signale Bruno.
Ultimatum: je joue plus si j'ai pas à boire.
On lui apporte un coca zéro calorie, bizarre façon de soigner la soif, le gars était peut-être encore bourré de la veille?
'Never again'
Quoi, une cuite?
Un autre jazz latin.
Un petit rock?
Voilà: ' Electromagnetic'.
Nerveux, électrique, attractif et attrayant!
La pénultième, le méchant et vicieux ' Lie 2 die', pour conclure avec 'Forever off course' un ultime midtempo bluesy.
...no doubt about it I just want to be yours... la soumission ça dure pas toute une vie, crois-moi, baby!


 CO.ntradiction a rempli son contrat avec classe.
Le 20 mai, Ineke et ses boys se produisent au Buster à Antwerpen, pour revenir à Bruxelles, place St.Géry, le Zebra, le 4 juin!

Partager cet article
Repost0
9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 13:16

Il ne se passe pas deux semaines pour qu'on nous bassine les oreilles avec une star naissante de la nouvelle scène soul: Plan B, Ben l'Oncle Soul, Aloe Blacc, Charles Bradley, Cee-Lo Green, Janelle Monae and so on...
Malheureusement, sur scène c'est souvent une amère déception:tu passes du lisse sans faux plis au fake sans saveur, sans oublier une tonne de gimmicks.... pour finalement comparer ces produits à une marque de lessive matraquée par un slogan publicitaire racoleur.

P1100890.JPG

Aussi quand l' AB écrit:  Fitz & the Tantrums, un funk décapant ! Une soul sulfureuse ! Et un mégatube... tu te méfies!
T'as eu tort, les Californiens ont régalé le public du meilleur concert de funk/ blue eyed soul de cette première moitié de 2011.
Ce band va devenir énorme!
P1100876.JPG
Pas de support, on charge     Thierry Steady Go et ses vinyles pimentés vintage soul de la mise en condition.
Comme d'hab., une sélection classe et juteuse: de groovy & sexy Stax, Chess ou Tamla Motown hits , méconnus des poor white boys que nous sommes, dans la lignée du grand Sam Cooke ou des girls groups à la Martha & the Vandellas, sans oublier Fontella Bass, la note 'moderne' étant apportée par les Dap Kings et l'incroyable timbre de Sharon Jones!

P1100888.JPGC'est peu avant 20h40' que les musiciens de Fitz and the Tantrums, James King( Saxophone & Flute), Joe Karnes (Bass), John Wicks (Drums), Jeremy Ruzumna ( keyboards) apparaissent sur scène.
Quelques notes bien pâteuses et entrée en piste du duo vocal: Michael, mèche blonde, Fitzpatrick et la craquante choriste, plutôt co-vocaliste: Noelle Scaggs ( The Rebirth, + collaboration avec les Black Eyed Peas). Cette magnifique nana va faire tourner la tête de plus d'un puceau dans la salle.
'Don't gotta work it out' d'emblée dans le vif du sujet , un titre hyper-dansant! Un méchant sax, un orgue Booker T et deux voix s'entrelaçant: ça bouge déjà ferme à tes côtés et quand la mère Noelle nous invite à battreP1100917.JPG des mains, à gueuler et à bouger notre arrière-train, c'est la moitié de la salle qui se secoue!
Pas de bidouillage avec samplers et laptop, aucun artifice, ni maniérisme: d'excellents exécutants et une paire, showman/showwoman, affichant une présence scénique tonique.
'Winds of Change' à l'intro sautillante au piano. Ne crois pas qu'il s'agisse d'une cover de Scorpions, c'est de la Motown soul infectieuse.
'Breaking the chains of love' tout aussi hot.
Les femmes tu peux pas t'y fier:...you've been lying and cheating, fooling around... I've been trying to forget you...
Fitz: un pauvre matou trompé par sa biquette!
P1100940.JPG'Wake up' un ska/funk aguichant.
La black sensuelle sautille constamment, frappe un tambourin ou fait virevolter ses longs bras: de la dynamite cette fille!
Le titletrack du CD, ' Pickin up the pieces', décoré de lignes de flûte traversière pointues.
L' énergie du groupe est communicative, Bruxelles vient se coller au podium pour participer à la fête. Ce bel enthousiasme te rappelle au bon souvenir de la troupe réunie par Jimmy Rabbitte, dans le film 'The Commitments' d'Alan Parker.
Tu sais, les filles, t'as deux possibilités: elles sont riches, elles te brisent leP1100901.JPG coeur, the poor ones, they steal your money...
Brussels, put your hands in the air for 'Rich Girls' un slow au sax langoureux.
Gorgeous!
Retour au groove qui pompe avec 'Steady as she goes', suivi du politiquement engagé ( cf Edwin Starr) 'Dear, Mr President', un titre participatif (“hey, wooo”) abrasif.
Communion totale avec le peuple, manifestant une forme olympique, peu banale pour un lundi soir!
'L.O.V.' un petit orgue sonnant Farfisa, un sax haletant et des vocaux volcaniques ébouillantent la salle, la transformant en coulées de lave prismée.
P1100885.JPGPutain de bordel, le bar se trouve à des kilomètres!
Slow time avec le dernier titre de l'album 'Tighter', sûr qu'on y sent des influences Hall & Oates, le fantôme d'Otis Redding rôde également dans le coin.
Ce truc est chaud, épais, sensuel avec un vintage soul organ, un sax te chatouillant sous la ceinture. Les crooning backings, dégoulinant de miel, de la black panther sont là pour t'achever.
Une tuerie, suivie de '6 AM' un titre plus récent, mettant en valeur, s'il en était encore besoin, les fantastiques talents vocaux de Miss Scaggs.
Elle s'est depuis longtemps débarrassée de ses mocassins pour gesticuler et émoustiller les mâles, telle une Tina Turner de 25 ans.
Sweat is dripping off Michael & Noelle's faces, il y a de quoi, le club est transformé en véritable sauna!
Le fracassant 'News 4 U', avec couplet narratif en français, clôturera ce set sulfureux d'une petite heure.
P1100932.JPG
Public déchaîné et retour du combo, visiblement satisfait de leur premier passage à Bruxelles.
Les bis valaient le déplacement à eux seuls: une cover géniale du 'Sweet Dreams' d'Eurythmics.
Annie Lennox, cachée derrière le bar, en pleure encore.
Amazing, le qualificatif est faible!
Vachement impressionnant, toute une salle gueulant:
Sweet dreams are made of this
Who am I to disagree?
Travel the world and the seven seas
Everybody's looking for something
Some of them want to use you
Some of them want to get used by you
Some of them want to abuse you
Some of them want to be abused...


Pour nous achever, Fitz & the Tantrums nous expédient leur hit imparable ' Money Grabber' !
Performance incroyable, Noelle a fait mettre le club entier à genoux, barmen inclus, avant de le faire sauter comme une colonie de kangourous en rut.
P1100929.JPG
Après le show, tous les membres du groupe viendront signer autographes et poser avec les fans pour l'album photo.

Great show, great people!

Partager cet article
Repost0
8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 06:55

Il y a des choses qui ne s'expliquent pas.
edit_preview.php-copie-18.jpgPourquoi ai je toujours eu beaucoup de tendresse pour  Line Renaud qui, a priori, n'a rien à voir avec mon univers musical, je suis incapable de le dire. Et pourtant le fait est que j'admire cette femme qui a l'âge de ma mère et qui, après avoir été chanteuse et meneuse de revue à la carrière internationale, est aussi une actrice de talent au théâtre et au cinéma depuis plusieurs décennies.
Mystère...
C'est un  Cirque Royal en configuration"sans les balcons" qui accueille la toute première date de la tournée 2011 de Line.
Sur le trottoir des équipes de télévision filment à tout va. Inutile de préciser que la majorité du public a les tempes grisonnantes et plus de trois fois vingt ans mais il est important aussi de remarquer que toutes les tranches d'âge sont représentées, avec des spectateurs plus jeunes et venus visiblement d'univers musicaux différents. Je m'étonne de croiser quelques têtes connues. Ne serais je pas le seul à avoir quelques faiblesses honteuses..?
Un gars de la sécurité me lance : " Vous pas la peine de vous indiquer le chemin vous connaissez la maison, hein..! " Bien vu l'ami.

Sur scène un rideau de velours rouge sur lequel sont projetées quatre lettres de lumière : L.I.N.E.
Il est presque 20h et dans quelques instants la "star" sera sur scène.
Son album "Rue Washington" , sorti en 2010, a reçu un excellent accueil.Les collaborations avec des artistes de la scène française actuelle comme Mylène Farmer, Marc Lavoine, Chamfort, Grand Corps Malade etc..furent autant de bonnes surprises.
edit_preview.php-copie-20.jpg
20h15, la salle tape des mains et le rideau s'ouvre. Entourée d'un band jazzy, Line Renaud est là en robe noire élégante, prête à chanter à nouveau sur scène pour la première fois depuis 30 ans.
"Mes amis sont mes amours" tiré de Rue Washington ouvre le bal. Line semble avoir le trac même si, vu l'accueil du public, le band qui l'entoure, et la magnifique mise en scène de Franco Dragone il n'y a aucune raison de se faire du souci pour elle.
Le groupe entame l'intro jazz de "Une Minute". Ca swingue parfaitement et la voix de Line tient la route. Agée de quatre fois vingt ans et deux poussières ( ce sont ses termes) on sent que la dame a des planches et l'osmose avec son orchestre est parfaite. A l'aise avec son public Line plaisante sur son âge, ironise sur sa chance d'être "bien conservée" et de toujours porter des talons hauts, remercie le public pour sa présence et sa fidélité et dit que son coeur est rempli de "Torrents d'amour" superbe titre écrit par Delpech et Foulon.
Etonnant d''entendre des hurlements dans le public émanant sans doute de la tranche la plus jeune et non la moins enthousiaste de son public.
"J'ai toujours débuté mes spectacles( Paris, Las Vegas etc...) à Bruxelles : Vous me portez chance.""Ce soir on fera des rencontres avec les nouveaux titres et des retrouvailles sur les anciens. Et après pour finir la soirée, on sortira aux Jeux d'Hiver ! "
edit_preview.php-copie-19.jpg
La dame ne manque pas d'humour, ni d'émotion d'ailleurs lorsqu'elle chante ensuite la première chanson que lui a écrite Loulou Gasté, l'homme de sa vie : "Le Soir". Suivent alors quelques chansons dites d'époque comme "Ma petite folie", "Le chien dans la vitrine", "la Madelon"et "la Demoiselle d' Armentières", un vrai medley de chansons populaires qui peuvent sembler quelque peu ringardes aujourd'hui mais qui témoignent d'une époque où la joie de vivre animait une certaine jeunesse. Respect donc!
Respect aussi pour cette magnifique version du "Plat Pays" de Brel chanté avec énormément de sensibilité dans un décor magnifique. Standing Ovation.

 

 

"Dans ma tête", "la mémoire dévêtue" de Julien Clerc et JL Dabadie, interprétée dans un tableau de drapés lumineux du plus bel effet, précèdent quelques images nostalgiques de sa carrière en France et aux States. Line avec Elvis, Line avec Dean Martin, avec Sinatra, Armstrong, Sammy Davis... Etonnant. Cet intermède permet à Line de se changer et de nous revenir en robe noire pailletée pour un hommage à Loulou Gasté son mentor décédé.

"Il y avait une guitare à deux places, sous les lumières de Las Vegas"C'est ce même Loulou Gasté qui composa "Pour Toi" (Feelings), hit mondial interprété par les plus grands ( Elvis, Sinatra..) et plagié honteusement par l'Americain Morris Albert. La lutte pour la paternité du titre sera rude mais Loulou Gasté sera reconnu définitivement par les tribunaux comme le vrai compositeur de la chanson en 1988. Le groupe punk-rock Offspring a même repris ce titre dans une version destroy. La version que Line interprète ce soir sera plus classique, mais très belle.

Après avoir fait appel à son choriste- saxophoniste from USA pour un duo jazzy qu'elle chantait naguère avec Dean Martin et intitulé "Relaxez vous" Line enchaine avec "Je t'ai suivi, Je te suivrai" composé par Alain Lanty et Marc Lavoine.
Ensuite un medley composé de "Vaya con dios mon amour" et "Que sera sera" précède une version bilingue français-anglais de "What a wonderful world" de Louis Armstrong.
Petite anecdote de Line à ce sujet:" A l'époque aux USA, les noirs ne pouvaient pas venir voir nos revues Paris/USA. En 1964 pour la première fois ils ont été autorisé à venir voir le show. Louis Armstrong était dans la salle. Après le spectacle je l'invite dans ma loge pour lui dire toute l'admiration que j'ai pour lui et le directeur de la salle déboule en me disant : Miss Renaud, les noirs dans la salle ok, backstage, no !Aujourd'hui plus personne ne se rappelle du nom de ce petit directeur mais chacun sait qui est Louis Armstrong..!"Jolie histoire.
edit_preview.php-copie-21.jpg

Quelques instants plus tard, un spectateur d'une trentaine d'années vient lui offrir une immense gerbe de fleurs.
Line enchaine ensuite avec "J'écris cette lettre" poème écrit par Grand Corps Malade avant d'attaquer un dernier medley de retrouvailles avec "Oh Mister banjo", "Le bal aux balèares", "Etoile des neiges" et "Buena sera" dans des arrangements jazz du plus bel effet.
La salle est debout et rappelle l'artiste.
"J'en veux encore" chante Line habillée d'une longue robe noire fendue.
La foule se presse contre la scène, les mains se tendent, les cris fusent de partout.
Line Renaud fait un triomphe et c'est bien mérité.
C'est par une interprétation toute en émotion de "Ma cabane au canada" chanté par tout le Cirque que Line Renaud clôture cette première date de sa tournée en venant saluer une dernière fois la foule avant de lui crier : "Je vous aime ! "
Nous aussi Line, on t'aime..
Il est 22h10, Line Renaud a tenu la scène pendant deux heures.
edit_preview.php-copie-22.jpg
Vers 23h, elle sortira par la sortie des artistes entourée de Jean Claude Camus producteur de la tournée et de quelques gardes du corps sous une nuée de flashes et se frayant passage au milieu d' une quarantaine de personnes qui l'avaient attendue. Hélas 3 d'entre eux seulement ramèneront une précieuse dédicace, Camus ( toujours aussi imbu de lui-même et désagréable) s'empressant de la pousser dans le tourbus en lui disant : "ma chérie, on n'a pas le temps, on doit y aller..vous allez me la tuer, elle n'a pas encore mangé et elle a encore une interview !" Line Renaud, elle, serait bien restée quelques minutes à rencontrer son public, heureuse de cet enthousiasme bruxellois.
Dommage.
Pas sûr Monsieur Camus qu'à ce rythme là c'est pas vous qui allez nous la démolir...

Line Renaud sera à l'Olympia de Paris les 24 et 25 mai 2011 et on annonce la présence le 25 de Mylène Farmer pour un duo épique.
Le 26 mai FRANCE 3 devrait diffuser le concert..

Partager cet article
Repost0
7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 20:57

Tandis que l'arène de Forest National se remplit lentement, les vendeurs de hot-dogs et les glaciers du voisinage se frottent les mains, la météo printanière incitant les badauds à se sustenter à l'extérieur et à investir les terrasses des cafés.
Voici le décor planté, mais venons en maintenant au héros du jour.

DSC00494.JPG

Avec Rock Eclair,  Jean Louis Aubert a livré à son public un album intime et personnel qui à première écoute semble mélancolique mais duquel se dégage en fin de compte une force tranquille et positive.
Après avoir traversé la pénible épreuve de la disparition de son père, Jean Louis revient à ce qu'il fait de mieux : jouer sa musique sur scène ! Et à voir le monde qui se presse à ses concerts et la folie qui s'en dégage on n'ose imaginer à quel point la terre tremblerait en cas d'une reformation hypothétique de Telephone.
Il est 20h00. C'est un Forest club bourré à ras bord qui s'apprête à accueillir le natif de Nantua. Lorsque les lumières s'éteignent une immense clameur surgit de la foule.
Un bruit de pluie, les grondements d'un orage, des éclairs, un ciel plombé sur fond d'harmonica plaintif, Jean Louis apparait en ombre chinoise au sommet d'une colline avant d'en descendre et de s'avancer en bord de scène devant edit_preview.php-copie-14.jpgune forêt de mains tendues.
Guitare en bandoulière il chante :" Maintenant je reviens...je reviens VOUS chercher !"
Ca y est, la magie opère, il aura fallu moins de trois minutes pour que l'osmose entre le chanteur et son public soit parfaite et elle se prolongera tout au long d'un concert de 160 minutes absolument fa-bu-leux en tous points.
Jean Louis enchaîne avec "Demain sera parfait". "Hé Bruxelles ! Quel bonheur de vous retrouver ! C'était long !" lance t-il un immense sourire aux lèvres. Et avec Jean Louis on sait que ce sourire n'est pas feint. L'homme est intègre, sincère et bourré d'une énergie follement contagieuse.


DSC00556.JPGIl est un des rares showmen en France (avec Nicolas Sirkis d'Indochine) à pouvoir transformer en quelques secondes une arène en fournaise.
Un trio de cuivres, 2 batteurs dont l'immense Richard Kolinka, vieux complice de l'époque Telephone, un bassiste et 2 guitaristes, notre homme est bien entouré et rien à dire sur sa voix, Jean Louis assure vocalement comme un chef.
Les titres s'enchaînent: "Un monde ailleurs", "Les Plages" dans une version très rock aux riffs saignants," Argent trop cher","Le jour se lève encore", tous des classiques et un band qui crache le feu.
Petite accalmie avec "Demain là bas peut-être" avant "les Lépidoptères" ironisant la période pré-électorale en France. Il faut voir Jean Louis parvenir à faire marcher toute la fosse de gauche à droite et de droite à gauche à ses ordres, c'est du jamais vu !
Il est hilare. " Ca maaaarche à Bruxeeeeeelles !!! crie t-il dans le micro.
"Avec nous les Locataires !", titre funky en diable avec solos de guitares et Hammond ravageur.
Jean Louis est en nage. Le public aussi.
Petit intermède plus calme aux claviers ensuite le temps d'interpréter "Loin l'un de l'autre" puis "le jour s'est levé" incluant quelques accords de "Like a rolling stone" de Dylan.
Standing Ovation.
edit_preview.php-copie-15.jpgC'est le moment qu'il choisit pour nous jouer "Marcelle", titre touchant du dernier album en hommage à cette dame âgée, croisée dans une chambre voisine de celle de son père et morte quelques jours plus tard, et qui nous est livré sur un rythme reggae irrésistible. La chanson passe parfaitement l'épreuve de la scène et est appelée à devenir un classique. Et à propos de classique c'est avec "Juste une illusion" et "Temps à nouveau"que le français continue à faire monter la température d'une salle frôlant l'hystérie.
Le public exigera trois rappels et jubilera sur les titres suivants :
1er rappel :"Puisses- tu", et "Ca c'est vraiment toi" en version ska aux cuivres incandescents.
2e rappel: Les roadies ramènent l'orgue et Jean Louis ravive nos émotions avec "On aime comme on a été aimé". Tout simplement magnifique. Et se tournant vers Richard Kolink, il l'interpelle : "Hé Richard tu veux jouer quoi ! ? "Un autre monde" Allons yyyyyyy !!!"Forest tremble sur ses bases ! Mais le public n'est toujours pas rassasié et rappelle son héros.
edit_preview.php-copie-16.jpg
3e rappel :Jean Louis revient une fois de plus saluer et sous les cris du public empoigne sa guitare et joue "Cascade" enchaîné à "Voilà c'est fini" repris en choeur par la foule.
"Rentrez bien, bonne route, prenez soin de vous...et merci infiniment.."
C'est sur ces mots que Jean Louis Aubert quitte définitivement la scène, épuisé heureux et ému comme l'est aussi son public.
Un concert époustouflant.

 

 


Vu par Pierrot

 

Ils avaient annoncé de l'orage pour la soirée de dimanche et il a éclaté avec un peu d'avance vers vingt heures quinze sur la scène de Forest National. Dans un déluge d'éclairs et de coups de tonnerre, ce diable de Jean-Louis a fait une entrée en scène fracassante. Chapeauté, gabardiné, il sortait couvert pour deux titres de son nouvel album "Rock Eclair". La salle était comble et le public totalement sous l'emprise de ce magicien des mots et des sentiments. Imaginez la foule qui occupe densément le parterre de FN et se déplace de gauche à droite et de droite à gauche sur un simple geste des musiciens sur scène. Alternance des Rocks durs aux sons tranchants comme des couperets et des mélodies ouatées enveloppantes et mélancoliques. Un vrai rockeur au coeur tendre. Nounours et string rose jetés sur scène, le public a adoré et l'a bien montré. Après nous avoir subjugués pendant près de deux heures, il nous est encore revenu à trois reprises, la dernière fois seul, pour nous dire que "voilà c'est fini", mais qu'il reviendra c'est certain. Merci Jean-Louis, pour cette soirée "feel good".

 

Pierrot et Margaret

 


Partager cet article
Repost0
7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 14:48

An Pierlé & Koen Gisen duo in FNAC Brussel, annonçait le site facebook de la FNAC.
Quelle ne fut notre surprise de voir le groupe dans son entièreté squatter la cafétaria de la chaîne, sise sous les toits de City 2.
 

P1100839.JPG

 An Pierlé & White Velvet, à quatre donc!
Waarom, An?
On joue ce soir à Asse et dans une semaine en formule acoustique aux Nuits Bota, c'est un bon try-out!
C'est pas Vincent, Jean-Paul et leur marmaille respective qui s'en plaindront, ni Marylin ou Bernard, toujours à l'affut d'un bon plan concert, non plus d'ailleurs!
P1100851.JPG
14h05!
P1100848.JPGAn Pierlé: divine vocals, piano électrique, ballon géant, je veux le même, papa, P1100845.JPGdixit le ket de JP- le légitime barbu à l' acoustique: Koen Gisen- Peter De Bosschere: cajon, shakers (Needle & The Pain Reaction- Kiss the Anus of a Black Cat- Dry Livers- Thou... que du bon!) et l'excellent Klaas Delvaux, violoncelle ( Augusta National Golf Club, oui comme Ben Van Camp de Tiger Lili!).

Un showcase, c'est normalement +/- 25', pour te faire une idée des dernières aventures discographiques du groupe, pas avec le White Velvet...
On a eu droit à neuf titres du récent 'Hinterland', quatrième CD de la peu prolifique Gantoise.
40' de toute beauté, de rock arty, de tension, de drame et de séduction.
Dommage qu'un repas familial t'interdise le déplacement vers le tuinoptreden à Asse!
P1100843.JPG
'Everything is new again' une voix profonde, rauque à la Marianne Faithful, une ambiance sombre, dramatique: ça commence fort!
Une touche classic pop pour le downtempo ' Fort Jérôme', décoré d'un élégant fingersnapping.
La blonde et séduisante jeune maman déserte son piano pour 'Where did it come from', introduit par une sobre guitare acoustique sur laquelle vient se greffer son chant tragico- gothique, un cello chagrin décuple la tension et la belle y va d'effets de voix envoûtants, justifiant les éternelles comparaisons avec l'immense Kate Bush.
Superbe titre!

 

 

P1100856.JPGLe sec et cadencé 'Broke my bones' offre des relents Cardigans prononcés.
Pas facile la vie de couple, dirait-on:... you just broke my bones
One too many toes
Whenever you fear it's going too fine
You come crashing like a bull at my china spine...
Un côté gypsy/pop avec la rengaine 'Lonely one & lonely', le ton théâtral hypnotique te rappelant au bon souvenir de Tori la rousse.
Quelques shakers en action, normal, le track a pour nom 'Shakey, shakey' et remue tout en douceur.
Insidieusement, les musiciens accélèrent le tempo tandis que de charmantes éclaboussures élastiques, aux claviers, ajoutent une touche originale à la composition.
Elle va jouer le titre 5 de l'album, me glisse JP qui a consulté Madame Irma, une voyante pratiquant son art à distance ( 179€ la séance,possibilité de réduction famille nombreuse).
Et ça s'appelle?
' Jungle', et y aura pas de violoncelle, intransportable dans cette végétation luxuriante!
La dernière annonce la souriante An, avant d'en balancer deux autres: un jeu de cache-cache aux vocalises intrépides 'Hide & Seek' et 'Little by little', un titre optimiste démarrant mollo avec une voix apaisée, avant de monter en puissance et d'atteindre l'explosion finale en crescendo ( quatre voix répétant ..little by little we will sort it out...
P1100857.JPG
Magnifique!

An Pierlé: une artiste arrivée à maturité, maîtrisant parfaitement son sujet!

Partager cet article
Repost0
5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 19:32

Le  VK, Molenbeek, certains ont la larme à l'oeil... en 1995, j'y ai vu Garbage, te souffle Gaston. Et moi, Blur, en 1993, réplique Klaas. En ik, Rage Against The Machine in 1993, réagit Armand!
P1100819.JPGLa salle se targue d' un passé glorieux, et c'est pas la statue 'Het Vaartkapoen' ( Tom Frantzen), attirant tous les regards des automobilistes coincés à Sainctelette, qui nous contredira!
On attend pas la grande foule pour le gig de Slim Cessna en cet ensoleillé jeudi de mai, on coupe la salle en deux avec un grand rideau noir.
A 20h15' heure prévue pour le début du bal, Kris et moi, on a compté 16 clients au bar, ça craint, Germain.
P1100744.JPG
20h30': le feu passe au vert, tout à coup un gros son émane de la salle!
Godv. 't is begonnen, marmonne Kris.
Je commande deux Stella et je te rejoins, ajoute ce brave garçon, fan inconditionnel de l'Union St Gilloise!
 The Red Light Rumors en pleine action!
P1100747.JPGLes mêmes que tu vis en octobre au Nekkersdal, depuis, le carré de Diest/Scherpenheuvel a sorti une plaque et tourne un peu partout in Vlaanderenland.
Sont toujours aussi mignons et coquets les Brother Fuzzy Lee ( Guitar, vocals,) Brother Wez Sletzer (Leadguitar) Brother Brt (Bass), Kurre Veloce (Drums) et leur dirty rock 'n roll sent toujours la bière et la sueur.
Alles geven en moins de 40' est leur devise, le peuple ( on est passé à 56 unités et une demi-portion) a vu, entendu et était content.
Jules César aussi!
'Skin the bunny' sais pas si c'est une siliconée de Playboy ou un petit lapin, mais y sont très méchants, et Kris a appelé Gaia - ' Grave' c'est grave - dedju, une fausse queue, mon plectrum est coincé derrière les cordes de ma Gretsch, énonce Lee, avec mes grosses pattes je parviens pas à décoincer ce brol, sorry... 'Pass that baconfat' catchy comme les titres des Undertones - ' Girls & Women', je les saute dans le garage - ' Dance for that money' - je dois à nouveau froecheler à ma guitare, ça va pas... t'es qu'un zievereir, grouille tes puces, va falloir rattraper le temps perdu, le peloton nous a largués.. le bon 'Johnny B', avec une guitare surf - 'Bikelock Etiquette' on dirait les Kids en 1979 - 'Tonight, I'm going wild ' a real wild child, comme Billy Idol, Iggy, le pti Lou et la petite Joan Jett , keske tu fous Sletzer: un coup de fatigue, je m'allonge 5' - et la dernière: 'Lordy', secouant.
Contrat rempli!


Nouveau crochet au comptoir, la barmaid est pas mal!
P1100810.JPG
21h25', l'heure de la messe a sonné : Slim Cessna's Auto Club est sur scène!
Les Bruxellois sont fins prêts pour une expérience religieuse hallucinante.
P1100783.JPGSlim Cessna, le pasteur binoclé, est assisté par cinq diacres recrutés dans un asile du Colorado.
Le plus cintré de la bande aux vocals (comme le Slim), banjo, guitare, zither: Munly Munly, un Canadien ayant croisé Lucifer à Denver, il en a gardé un regard hagard - le chauve barbe rousse , Lord Dwight Pentacost: banjo et guitare à deux manches décorée d'une Vierge Pre- Raphaélite, un crack - double bass: Danny Pants Grandbois - claviers, pedal steel, le moins atteint de la bande: Robert Ferbrache- et un drummer caché derrière son attirail (The Peeler?).
C'est Jello Biafra, des Dead Kennedys, qui a signé cette tribu sur son label ' Alternative Tentacles' .
Ils ont pondu huit rondelles, la dernière en 2011: 'Unentitled'.
Ils vont nous asséner un peu moins de 20 titres de gothic country/psychobilly/punkabilly/apocalyptic gospel, bourrés d'horreur, de violence, d'alcool, d'inspirationP1100765.JPG Sodome et Gomorrhe.
C'est hilarant et musicalement fortiche.
Le VK a sauté, dansé, hurlé, ri et bu pendant 85'.

L'office débute par un shoutalong rockabilly ' Do you know thee enemy' suivi de 'Pine Box' avec Munly, le squelette ambulant, au chant.
Tu peux penser aux Pine Box Boys mais aux cellules vachement plus altérées.

 

 

P1100820.JPG'Hold my head' un Appalachian gospel.
Armé de sa Holy Bible, Jay Munly descend parmi nous, pauvres pécheurs, et tout en gesticulant maladroitement nous délivre la bonne parole....hold my head... suivez -moi, petits agneaux.
Euh, j'hésite!
'Three bloodhounds, two shepherds, one fila brasileiro' , encore un gospel Achille Zavatta.
C'est pas quelques petits accrocs micro et monitors qui vont nous empêcher de propager les préceptes de Jésus.
Un banjo allègre: 'Cranston' le City Sinner.
Viens ici, Slim, mon frère, je te donne l'accolade.
Pourquoi tu contemples tes godasses, Munly, viens t'asseoir à mes côtés, mon grand!
Une steel sudiste, la double-neck guitar pour ' 32 Mouths gone dry'.
Bob avait caché une mandoline dans sa sacoche Dior, il la sort pour ' This is how we do things in this country', une saga à la John Ford, retouchée par les frères Coen.P1100814.JPG
'Children of the Lord' le VK, converti, entame une farandole païenne:
...God said to Noah ‘There’s going to be a floody, floody.’
God said to Noah ‘There’s going to be a floody, floody;
‘Get those animals’ ‘out of the muddy, muddy’
Children of the Lord....
Irrésistible!
'My last black scarf', le Vaudeville continue.
Une petite touche les Cramps croisant le Gun Club: ' Americadio' , un voyage agité sur les pistes de l'Ouest.
Sont complètement nuts: 'No doubt about it'.
Vous êtes las?
A slow one, mes chéris: 'A smashing indictment of character', une ballade mielleuse virant leste rengaine nous invitant à une séance d'handclapping et footstomping.
Le VK ne se fait pas prier.
P1100823.JPGSéquence doublé de banjos répétitifs ' All about the bullfrog in three verses' nouvel épisode de street preaching en interplay.
Une minute de silence pour tous les méfaits commis au nom de Dieu/Allah & co et le crapaud se remet à bondir comme une sale bête visqueuse.
Une protest song parodiant Woody Guthrie ' This land is our land Redux' , une pointe sarcastique dans le ton.
On poursuit par un petit twist/cha cha cha intellectuel 'Magalina Hagalina Boom Boom' , frontstage c'est la folie, deux ou trois imbibés entament une java démentielle, la Stella gicle comme au carnaval d'Alost, manquaient que les cotillons et quelques personnages de Pieter Bruegel illustrant son 'De strijd tussen de vasten en vastenavond': folklore festif!
C'est loin de s'arranger avec la prophétie ' Jesus is in my body - My body has let P1100822.JPGme down', de la country psychédélique martiale. Munly en Jack Palance effrayant se mêle à la foule, vient chanter à l'oreille d'un citoyen éberlué avant d'aller caresser la bedaine de Slim, lui aussi descendu des cieux.
P1100796.JPGDeux Jésus parmi nous entamant une danse épileptique, que fait la Croix-Rouge?
Encore une, my Lord?
'That Fierce Cow is Common Sense in a Country Dress'.
Ne crois pas que j'invente ces titres, tu peux retrouver ce chef-d'oeuvre, transformant la salle en sarabande grotesque, sur l'album 'Cipher' .
P1100818.JPG
Ite missa est?
Non, le prêtre doit encore rompre le pain et les fidèles communier: bis 1 'The unballed ballad of the new folksinger'.
Bis 2, une première: Cessna à la guitare: 'He, Roger Williams' un petit country bien propre terminé par un pas de danse en clogging style.
Tu t'ennuies jamais avec Slim et sa clique!
Enthousiasme délirant et ils reviennent pour un troisième encore, une seconde version de 'Do you know your enemy' .
Johnny Cash goes punk!
P1100834.JPG
Slim Cessna vaut tous les voyages à Lourdes, Fatima ou Banneux!

Partager cet article
Repost0
5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 16:10

Invité pour une semaine en Belgique ( un workshop et un concert à Kalmthout) par son collègue/ami Mike Smeulders ( Smeulders & Smeulders - Bart Peeters- Piet Van den Heuvel...), le fisarmonicista transalpin  Renzo Ruggieri, Roseto degli Abruzzi, est convié par Isabelle ( AB -  Broodje Brussel) au Music Village pour un concert à l'heure du déjeuner.
P1100721.JPG
Grazie mille, Isabella, on va trouver une équipe pour m'accompagner et on arrange ça!
Parlons-en de l'équipe: aux drums, Luc Vanden Bosch, un brave gars connaissant toutes les étendues boisées de nos aimables contrées et ayant accompagné toute la Belgique jazz , sans oublier les Yankees de passage dans nos clubs accueillants - à la contrebasse: Henk de Laat, qui n'était pas en retard, ce grand gaillard commença son périple en jouant du ska, pour ensuite accompagner des voix: Deborah Brown, Shirley Bassey, Denise Jannah... de nos jours il s'ébat au sein de Laat & Schreurs ou Enrique Tarde...
Des pros jusqu'au bout des ongles!
 Renzo Ruggieri, quant à lui est un as de l'accordéon jazz, il a fondé le Club Voglia d'Arte ayant révolutionner l'art d'enseigner le fisarmonica jazz.
Il collectionne les awards et a collaboré avec des pointures: Art Van Damme ( accordéoniste du Michigan), le trompettiste Enrico Rava, Stefano Battista ou le vétéran Frédérick Schlick e.a.
Six albums, solo ou avec orchestre comme le dernier 'Kramer Project' ( 2010) - Renzo Ruggieri Orchestra!
P1100695.JPG
P1100705.JPG12:30' Biongiorno Belgio, noi accogliamo Renzo Ruggieri!
Une sonnerie de portable clinquante donne le coup d'envoi!
'Nelly' Cette brave dame aime le tango nerveux, expressif et fantasque avec quelques touches de lyrisme méditerranéen. Renzo fait corps avec son piano à bretelles, l'étreint, le fait gémir puis gambader gaiement sur rythmique veloutée.
' Piccolo Valzer Francese' une musette fredonnée par le gars des Abruzzes. Magique, tendre, poignant comme la B O d'El Postino!
One, two - one, two, three: 'I'm stupid', un steeple-chase véloce.
Luc et Henk tirent le sprint pour un Petacchi voulant la peau de Cavendish, je le pousse dans les balustrades cet arrogant British. Un petit solo flamand à la batteria, relayé par la contrebasso, jump final époustouflant.
Les bises de Miss Spumante et les fleurs, à trois sur la plus haute marche!

 

 

P1100708.JPG'Terre' Je tapote la bête en douceur, Henk frotte ses cordes, et moi, je la joue jungle pense l'homme des bois, c'est parti pour un tango jazz voluptueux et impudique.
Toi tu es gai comme un italien Quand il sait qu'il aura de l'amour et du vin.... pour paraphraser Nicole Croisille!
Un uptempo saccadé, pour suivre: ' Grande Jo'.
Faut calmer le brave Luc se prenant pour Max Roach, vas-y mollo, pépère, t'as plus 20 ans.
Ce que Castellucci peut faire, je le fais aussi!
Un break plus détendu et on reprend le galop.
Toi, l'ignare, si tu t'imagines que l'accordéon c'est Yvette Horner ou Aimable, faut que t'ailles jeter un coup d'oeil à Renzo en pleine action: ça swingue, ça groove, ça trépigne!
Renzo et Renato Borghetti: même combat!
De dignes successeurs de l'immense Astor!
'Catania' une ballade sentimentale en mer Ionienne.
Solo: 'Tango Italiano' .
Une intro mélodramatique.
Sortez les étendards ( rouges) , poings levés, entamons Bandiera Rosso.
Avanti o popolo, alla riscossa...
La révolution, si, mais en respectant Don Camillo!
P1100723.JPGEn guest, Mike Smeulders, un doublé d' accordéons, les drums, la contrebasse: ' 'Carnevale'!
Samba time au Village!
'La lettera' un accordéon se laissant flotter au gré d'un fleuve indolent.
Tu oublies Sheila & Ringo et leurs gondoles à Venise, tu peux, à la rigueur, conserver le chapeau de paille décoré du ruban rouge, le soleil tape!
Présentation des comédiens et la ultima pagina pour mettre un terme à la fête:'Cosi Accade'.

Bellissimo!
Cinque Stelle, au minimum!

Partager cet article
Repost0
4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 15:29

La splendide  salle Henry Le Boeuf, construite par Horta, accueillait, en ce début du joli mois de mai, deux jeunes et séduisantes virtuoses pour un récital vernal.
La brune,  Hilary Hahn, 31 printemps, Lexington, Virginie, prodige de l'archet et la blonde,  

 Valentina Lisitsa, 38 bougies, Kiev, Ukraine, émigrée en Caroline du Nord, pianiste émérite!
Hahn-Lisitsa.jpg
A 22h15', tu es ressorti du Palais des étoiles plein la tête avec à tes côtés ta légitime te susurrant 'je t'aime', t'avais plus entendu ça depuis la fin de la guerre du Vietnam!
Tu sais, cher ami, combien il est malaisé de décrire un concert de musique classique, de même qu'il est ridicule de retranscrire ses émotions en verbiage futile, mais, même sans maillot de bain, il faut se jeter dans les flots: alea jacta est, le Rubicon n'est pas si profond!

En ce mercredi demi-finale de la Champions League, garer son carrosse du côté du Ravenstein s'avère tâche fort ardue, bon nombre de Bruxellois débarquent donc tardivement chez ce cher Henry, les cloches ont beau sonner, il faudra attendre 20h10' avant que chacun ait trouvé son siège.
Les annonces classiques: no GSM, no Nikon, no Youtube, no smoking, no ronflements, please...
Le tandem sort de coulisses, magnifique robe gris/bleu pour l'Américaine, une toilette gris souris pour la Ruthène: la classe!

Antipasti ( 5', pas de cuisson):'Variazioni su un tema di Corelli' de Tartini.
Léger, vivace, du baroque digeste... tu confonds pas Arcangelo Corelli avec le capitaine à la mandoline, featuring Nicolas Cage, per favore.

Primo Piatto, Entschuldigung... on passe en Allemagne avec Ludwig van Beethoven et sa 'Frühlingssonate' ou 'Sonate für Klavier und Violine F-Dur Opus 24': le printemps reste d'actualité!
Romantisme et langueur !
Une incroyable complémentarité entre les deux artistes, un doigté infaillible au service de la passion pour Valentina, un violon virevoltant et lyrique pour Hilary. Le premier mouvement frivole fait place à l'adagio, après que les nombreux tuberculeux présents dans l'enceinte aient fait cracher bruyamment leurs poumons!
Un piano mélancolique sur lequel viennent se greffer les notes plaintives du copain de Stradivarius.
Un scherzo saccadé pour finir en rondo nerveux.
Délectation et volupté.

Courte sortie et une salade pour digérer: Charles Ives "Children's Day at a Camp Meeting" sonate pour violon et piano n°4 opus 22. (1915)
Une marche vive entame cette oeuvre assez brève, le ton se fait majestueux avant que le piano n'adopte une inflexion dissonante proche du free jazz, un thème country & western s'insère dans le final agité.
Moderne et culotté, le duo faisant preuve d'une adresse et maîtrise peu communes.

L'heure de la pause a sonné.
619A7X09C2L._SL500_AA300_.jpg
Hilary se présente seule après le break, elle a choisi Johan Sebastian Bach: 'Partita for solo violin N°1 BWV - 1002' . ( 1720)
Allemanda: ce mouvement se révèle particulièrement complexe et périlleux, cette danse lente demande dextérité et souplesse.
Pour citer un spécialiste... it's not for sissy violinists... tu peux me croire à voir les glissandi, trilles, batteries, et autres démanchés, effectués à la vitesse de l'éclair, la petite n'est pas pour rien considérée comme an outstanding musician.
Corrente- Sarabanda et Tempo di Borea: ou danse rapide en va et vient audacieux, lenteur aristocratique pour finir en bourrée trépidante.

 

 

A couper le souffle, public enthousiaste acclamant Miss Hahn comme une star du rock.
Parenthèse, le rock, elle connaît pour avoir accompagné Josh Ritter en concert!

Dernière pièce, en duo, le clou du récital: Georg Carl Johann Antheil: ' Sonata for Violin and Piano n°1' ( 1923) .
Avant-garde music!
Georg, tout jeune, a connu le mouvement Dada, Maurice Maeterlinck, Stravinsky, Les Six( dont Poulenc et Milhaud) , Satie, James Joyce, Hemingway ... et très vite fut considéré comme le bad boy of music.
Sa sonate est filmographique, tourmentée, inquiétante, oppressante, surprenante, déstructurée, hachée, machiavélique, endiablée, truffée de mouvements jazzy, de modernisme à la Fritz Metropolis Lang ... bref, toute une palette d'émotions te traversent l'esprit et l'âme et tu vibres au jeu prodigieux des deux protagonistes se donnant corps et âme à l'oeuvre expérimentale.
Moment fort et rock'n roll, le tourneur de pages tarde à changer un feuillet, Valentina excitée et tout à son jeu, arrache la page, en fait une boulette et la balance aux pieds de l'endormi!
P1100681.JPG
Clelia, debout, bat des mains à tout rompre!
P1100682.JPG
En pousse-café: un doublé de Viennoiseries grand public, trois temps binaires moins Carrefour/ Intermarché que les efforts d'André Rieu!

Soirée éblouissante!

Partager cet article
Repost0
3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 21:28

Après avoir été trop longtemps, et à tort, catalogué variété française, ainsi qu' avoir souffert du délit de belle gueule,  Marc Lavoine jouit aujourd'hui d'un certain capital respect de la part de la presse rock au même titre qu'un dsc00449zy.jpgChristophe, un Biolay ou un Daho.
Lavoine c'est un peu le Gavin Friday français. Voix grave et un peu rauque de crooner et romantisme flamboyant ne sombrant jamais dans la niaiserie.
Offrant à chaque fois à son public des spectacles de qualité qui viennent illustrer des albums finement arrangés et musicalement aboutis l'homme a aussi la réputation d'être accessible et généreux avec ses fans, même si les évènements douloureux qu'il a vécu ces dernières années ( décès de ses parents) pourraient justifier une certaine réserve.
En sortant "volume 10 " l'année dernière ( ressorti ces jours-ci avec un titre bonus et agrémenté d'un dvd), Lavoine a renoué avec l'esprit 70's cher à son coeur et avec un son chaud propre aux 33t vinyle de l'époque.
L'album enregistré au studio "Sunset Sound" d'Hollywood se veut teinté d'arrangements dans l'esprit americana qui donnent à cet opus une couleur résolument folk pop.
Après la tournée électrique, passée l'année dernière par Forest National, c'est en formule acoustique que le chanteur a décidé de présenter cette fois ses chansons au public dans des salles à capacité plus réduite.
Et a priori, il n'y a aucune raison de s'en plaindre.
Vers 20h40, la scène s'illumine et Marc Lavoine, guitare en bandoulière, s'avance et entame " Les Tournesols", mon titre favori. Le public tape des mains et c'est parti pour près de deux heures de spectacle où les réarrangements des morceaux souvent très réussis seront l'attraction principale du show.
Epaulé par Alain Lanty aux claviers et Bertrand Commere à la guitare et accessoirement de Jean François Berger à l'accordéon, Marc se produit dans un décor de spectacle itinérant fait d' un drap blanc attaché à une corde à linge en guise d'écran sur lequel sont projetés des petits films ou des images, photo-collages de l'artiste.
"On se pose sur les places des villages, dans les salles des fêtes...et ce soir dans ce théâtre c'est tombé sur vous... ! " déclare t' il un sourire aux lèvres .

 

 

DSC00466.JPGEt les titres s'enchaînent avec entre autre "Rue des Acacias"," la grande Amour","Ma Solitude" ( reprise de Serge Reggiani),"La Semaine prochaine", "Paris", "J'ai tout oublié"," Le parking des Anges "," Le pont Mirabeau", "C'est ça la France"...
Deux bémols à souligner : un effet réverb sur la voix parfois un peu envahissant et un service de sécurité '"casse couilles", traquant sans cesse les appareils photos dans la foule.
On peut comprendre que lors d'un spectacle acoustique se produire devant une marée d'objectifs ne soit pas des plus agréables mais pourquoi ne pas autoriser les photos sans flash pendant les 3 premiers morceaux et les rappels ? Ceci permettrait de contenter tout le monde, non ?
Il faut dire que la sécurité du Cirque Royal est une des seules à Bruxelles à être particulièrement agaçante sur ce point.
Dans la foule une fille interpellera l'artiste : "Marc on peut prendre quelques photos ? On nous l'interdit !"
Et Lavoine de répondre : les souvenirs dans nos mémoires ne sont ils pas plus beaux que n'importe quelle photo ?...Mais allez, vous voulez prendre des photos, allez y ! Je prend la pose ..naturel hein ! Et de se mettre à poser en exagérant les effets.
DSC00471.JPGSympa quand même de sa part, les flashes se mettant à crépiter pendant quelques minutes avant de se calmer.
Joli bras d'honneur à la sécurité.
Merci l'artiste !
Lavoine pratique aussi l'auto-dérision lorsque s'adressant aux hommes du public il lance :" je sais que beaucoup d'entre vous sont venus sous la contrainte.. Oh la honte...!
T'as fait quoi hier soir ? Euh ...rien..
Même moi je ne sais pas si je serais venu..."
Amusant et bonne réplique humoristique à ses détracteurs. Derrière le chanteur on découvre l'acteur qui sommeille.
"Je me sens pas belle" et "J'ai tout oublié" clôturent élégamment un set d' 1h30 avant que Marc n'accorde deux rappels à son public en interprétant dans l'ordre : "Je me sens si seul", Pour une beguine avec toi""Dis moi que l'Amour", "Les Yeux Revolver", "Chère amie" et "Toi mon amour".
Ovation. Toute la salle est debout.
"Merci pour votre, gentillesse, votre affection et votre fidélité.. ! Prenez bien soin de vous ! A bientôt !"
Merci à toi Marc pour cet excellent concert.
edit_preview.php-copie-17.jpg
Dans la fraîcheur du soir je regagne mon carrosse non sans croiser quelques têtes connues dont certaines attendront à la sortie des artistes espérant que leur favori sorte à pied du  Cirque Royal. Hélas pour eux c'est en voiture aux vitres teintées que l'artiste quittera la salle ne s'attardant plus ces derniers temps après les concerts.
Après tout un artiste est un être humain comme un autre qui a aussi droit à son intimité lorsqu'il rentre chez lui son travail bien fait.
N'en déplaise à certains irréductibles..

Partager cet article
Repost0
3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 08:21

 Queens Of The Stone Age en salle ça se fait rare, surtout dans une bonne salle et pas un pseudo stade … L’annonce a été faite le 21/02, la vente a eu lieu quelques jours plus tard, et il faut bien avouer c’était la méga QOTSA2.jpggalère pour choper le Graal.

C’est bien simple, deux dates belges prévues,  AB + Trix, et le Trix était Sold- Out après 1 minute (de là à voir une grosse arnaque …). Bref après 2 heures scotché sur 2 PC 's j’ai dû m’avouer vaincu pour la première fois de ma carrière :( C’est sans compter sur la chance d’avoir une marraine super, qui a réussi à nous dégoter 2 places après quelques semaines d’attentes, merci à elle et ses amis).

Du coup mardi, on était là où il fallait, (parce que mercredi c’était à la chocolaterie, il paraît). A 18h30, il y a déjà la file devant l’AB, quelques motivés qui veulent des bonnes places, d’autres qui espèrent en choper en cas de désistement (il semble qu’il y ai eu une vingtaine d’heureux). Le temps d’un Durum et de retour à la salle, assez bizarrement presque personne devant la scène, on a donc la chance d’être assez bien devant.

19h30 précises,  The Dough Rollers  entrent en scène pour une prestation qui laissera plus ou moins tout le monde de marbre, du blues, boogie, avec les clichés vestimentaires, capillaires, et alcooliques. Un choix étrange pour chauffer la salle.

qotsa-ab2011.JPG

20h30 c’est parti, les QOTSA déboulent, le public est hyper chaud.  Queens of the Stone Age sera revu entièrement et dans l’ordre. Les gobelets volent, la fosse s’avance, Regular John entame les hostilités. L’album éponyme est le parfait trait d’union entre Kyuss et le reste de la discographie des Queens. Des basses énormes, une batterie pesante, de longs moments instrumentaux laissant la place à un Josh Homme en grande forme, leader et lead guitariste. Le Stoner Rock dans toute sa splendeur.
Psychédélique et envoûtant, le premier set revisite les classiques qui font suer : Avon, You Would Know, Mexicola (sans doute l’apothéose de cette partie du concert). Le public poussera même la chansonnette sur I Was A Teenage Hand Model
1fc1c1c2db5852e08ffc380475e26336d32163e0c3351cb4863bfad53f9.jpgHomme est content d’être là, de faire une tournée de clubs et remerciera le public belge de les avoir accueillis pour leur troisième concert, le premier sur le continent (ma mémoire faisant défaut et n’ayant pas l’historique de tournée du groupe, on va y croire).
Après une heure, le groupe quitte brièvement la scène et il faut bien avouer j’attendais la seconde partie du set, pas que le premier album me gave, mais le fait de le jouer d’une traite malheureusement ça déforce un peu, quand on connaît toute la panoplie du groupe.

Second set donc, pas tellement best of et malheureusement pour moi trop centré sur Lullabies To Paralyze. Bien sûr on a droit à des hymnes comme No One Knows, ou Little Sister qui réjouit le public, mais seulement I Think I Lost My Headache de l’excellent Rated R. Par contre le public est bouillant, on assiste à un pogo presque continu durant toute cette seconde partie du live, le break après No One Knows fera d’ailleurs du bien physiquement parlant.

 

 

676915_70x70.jpgUn gros gros concert donc mais on regrettera Feel Good Hit Of The Summer ou The Lost Art Of Keeping a Secret, et pareil pour le meilleur album de la décennie 2000-2010 Songs For The Deaf, qui est pourtant bourré de tubes puissant comme Go With The Flow, You Think I Ain’t Worth A Dollar, But I Feel Like A Millionaire, A Song for the Dead, qui passent à la trappe. J’imagine qu’à Werchter ce sera plus du best of. Limite la seule raison de mettre les pieds sur ce champ.

setlist-image-v1.pngarticle original de zzero 79

Partager cet article
Repost0

Articles RÉCents