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  • : Le blog des critiques de concerts
  • : Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
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28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 20:37

Impressionnant ! C'est le premier mot qui vient à l'esprit lorsqu'on pénètre ce soir dans l'immense salle du Sportpaleis  d'Anvers. Un gigantesque mur entoure la scène alors qu'une sono impressionnante et quadriphonique pend en plusieurs endroits au plafond de la salle. Pour accueillir la foule qui se place c'est la voix du grand Neil Young qui emplit l'espace sonore. Classieux.
Pour cette tournée The Wall qui sera peut être sa dernière,  Roger Waters a mis les petits plats dans les grands.
Cette oeuvre majeure vendue à plus de quarante millions d'exemplaires est une des pièces maîtresses de la edit_preview.php-copie-23.jpgdiscographie de Pink Floyd et sans doute l'oeuvre majeure de la vie artistique de Waters. Quoi de plus normal donc que de lui donner une nouvelle jeunesse en la parant de ses plus beaux atouts : projections vidéo impressionnantes, scène imposante, une multitude d'effets spéciaux, tous ces éléments mis avec respect au service de la musique.
Bien sûr les concerts, d'hier et d'aujourd'hui, affichent sold-out depuis des lustres et les fans du Floyd se ruent vers les stands merchandising. On a beau vivre depuis quelques années une crise sociale et économique succédant à une crise financière mondiale, tout ça n'empêche pas le public de remplir les salles de concert et de payer 70 à 80 euros pour un ticket, ni de s'acheter des t -shirts souvenirs à 35 ou 40 euros. A croire que les évènements artistiques live où l'on croise des êtres vivants en comparaison avec la société virtuelle des réseaux sociaux et du net, offrent un réel bonheur qui n'a pas de prix. La chose mériterait un long débat, mais sans doute pas dans ces colonnes...
Mais revenons en au concert de ce soir.

 

 

edit_preview.php-copie-24.jpgIl est 20h30, et soudain le show démarre avec "In the Flesh", à grand renfort d'effets pyrotechniques et d'explosions en tout genre, et le mur dévoile Roger et ses musiciens.
Un avion traverse le ciel (plafond) du Sportpaleis avant de sombrer dans un déluge d'explosions. Bluffant ! Le ton est donné, ce soir le ticket à 70 euros se justifie pleinement vu l'énormité des moyens déployés.
Le son quadriphonique est réellement impressionnant et d'une excellente qualité.
Bien sur tout ce barnum reflète le côté mégalo de son auteur mais quand la musique et le spectacle sont de cette qualité, qui oserait s'en plaindre ?
We don't need no education... ! Tout y est, les enfants narguant l'horrible teacher effrayant et ce titre mille fois entendu mais dont on ne se lasse pas. Grandiose.
Roger souligne que ça fait 30 ans qu'il a joué The Wall à Earls Court en 1980, l'album, lui, date de 1979.
"Mother..mother..mother...la voix du bassiste de Pink Floyd qui s'accompagne à la guitare acoustique n'a pas changé d'un pouce.
"Goodbye Blue Sky". Le mur sert de gigantesque écran sur lequel sont projetées des images illustrant chaque titre. On est littéralement immergé dans l'écran et il faut avoir un regard de caméléon pour ne pas louper un détail. Visuellement, c'est éblouissant, un festival de nouvelles technologies au service de l'art.
"The last few bricks"... "Goodbye cruel world"...
Goodbye, goodbye chante Roger avant de sceller la dernière brique du mur qui cache maintenant entièrement le band.
edit_preview.php-copie-25.jpg
Entracte.
edit_preview.php-copie-26.jpg
21h50, place à la deuxième partie du show.
"Hey You !" est entonné alors que le mur cache entièrement la scène.
"Is there anybody out there ?"
edit_preview.php-copie-27.jpgRoger chante seul face à son mur et apparaît ensuite dans un petit salon face à sa tv, petit appart sorti d'un pan de mur en forme de trappe qui se refermera aussitôt le titre terminé.
Le point d'orgue de la deuxième partie sera bien sur "Comfortably Numb" et son formidable solo de guitare effectué par le maestro Dave Kilminster, l'autre gratteux étant le fidèle et talentueux Snowy White.
La suite du spectacle verra le pig façon dirigeable survoler le public et Roger haranguer les foules en uniforme et lunettes noires, porte-voix à la main et drapeaux dans le dos. Le tout sur fond de marteaux marchant au pas militaire. Géant !
"Enjoy Yourself !" clame Roger....t'inquiète l'ami, on prend un IMMENSE plaisir.
Break the fucking wall ! Break the fucking wall ! repris en choeur par la foule et le mur de s'écrouler annonçant la fin de l'histoire.
"Outside the wall " clôture enfin cette oeuvre magistrale qui ce soir a été réellement sublimée.

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Tout le band en rang d'oignon salue une dernière fois la foule, puis disparaît définitivement dans les coulisses.
Sur les visages, les sourires en disent long.
Anciens fans de classic rock, rescapés de Woodstock , fans de prog et d'electro ou jeunes ados nostalgiques d'une époque qu'ils n'ont pas connue, tous sont ravis. Roger Waters a fait l'unanimité et chacun d'entre eux se souviendra encore longtemps de ce soir de mai où le Sportpaleis a servi d'écrin pendant 120 minutes à une perle musicale intemporelle de l'histoire du rock.
MAGISTRAL !

 

setlist:

In the Flesh?

The Thin Ice- Another Brick in the Wall Part 1

The Happiest Days of Our Lives- Another Brick in the Wall Part 2
Mother- Goodbye Blue Sky

Empty Spaces

What Shall We Do Now?- Young Lust

One of My Turns -Don't Leave Me Now

Another Brick in the Wall Part 3- The Last Few Bricks

Goodbye Cruel World

 

 

Set 2

Hey You Is There Anybody Out There?- Nobody Home

Vera- Bring the Boys Back Home

Comfortably Numb -The Show Must Go On

In the Flesh -Run Like Hell

Waiting for the Worms -Stop- The Trial- Outside the Wall

JPRock

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28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 15:54

 Brussels Jazz Marathon, jour 2, tu pointes un combo tout frais éclos devant s'ébattre au Sablon: Soulamani!
Sur le ring,16:45', un bordel incommensurable, la sortie Industrie est fermée, faut faire le détour par la Chaussée de Mons, les Souks de Cureghem, le pittoresque et odorant canal de Willebroek avant de rejoindre le Midi.
Ce voyage culturel, hautement exotique (chameaux, djellabah, keffieh, barbes noires ou hijab...) te prend le triple du temps normal, faut s'activer pour ne pas rater le début du concert prévu à 17h30'!
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 Soulamani!
P1110781.JPGEssaye l'orthographe Soulaymani me suggère l'espiègle Google, mais non Gaston, c'est bien Soulamani, un jeune quartet de jazz ayant remporté les palmes au 20km of jazz, un concours organisé par Rits/sovehb (studentenvoorzieningen Erasmushogeschool Brussel)!
Barbro Gullentops (vocal)/Daan Stijnen (keys)/Mattias Geernaert (double bass)/Samy Wallens (drums) sont les protagonistes du projet.
Un passé?
Barbro: Salsa con Fritas, Jazzalicious- Daan: Colorless Green Ideas, Salsa con Fritas- Mattias: the John Scofield Project, Vino 4, Bear Run- Samy: on note son nom dans le soundtrack d'un film dirigé par Didac Cervera..
Compartiment?
Les standards ( essentially vocal jazz) à leur sauce.
Con fritas?
Conne toi-même!
Le bossu de Notre-Dame indique que c'est l'heure: l'élément mâle s'installe derrière l' instrument respectif et un joli brin de fille s'empare du micro:
You're talkin' so sweet well you needn't
You say you won't cheat well you needn't
You're tappin' your feet well you needn't
It's over now, it's over now
'Well, you needn't' du jazz-pop troubadour Jamie Cullum.
Déjà un bridge musclé mettant en évidence le piano musclé.
Quelques vocalises en scat et un petit solo de batterie nerveux après les lignes de basse groovy.
Soulamani: c'est pas du salami sans ail de chez Aldi!
P1110783.JPGBert Joris ' For the time being', une cool ballad d'un de nos meilleurs trompettistes.
Au répertoire de quelques divas ( Dianne Reeves, Liz Wright...) le standard de Mongo Santamaria 'Afro Blue' , une jazz waltz afro-cubaine sensuelle!
Extrait du great American songbook: ' That's all' , a mellow tune reprise par les plus grands crooners, Nat King Cole en tête.
Un peu académique, raide, appliqué mais vachement beau, le Sablon, venu en masse, apprécie!
Exit la nana, je vais avaler un Perrier au sirop de groseille, le jus de concombre n'est plus in de nos jours, jouez leur ' Makin Whoopie'!
Youpie, on va s'amuser, du be-bop bondissant, une friandise énergétique, supplément glucidique recommandé par le toubib de Contador!
Retour de Miss Gullentrops, c'est Samy qui se tire pour ingurgiter une Vedette.
Le douloureux 'Alfonsina y el Mar'.
Alfonsina Stoni a la cote auprès de nos jazz ladies, dirait-on!

 

 

Qui n'a pas chanté ' You'd be so nice to come home to' 1943 Cole Porter?
Lange Jojo? Clouseau? Rika Zaraï?...
C'est celle de Ol' Blue Eyes ta  version préférée!
Le registre de Barbro navigue dans les eaux blanches: Diana Krall, Helen Merrill, Julie London.
Techniquement irréprochable!
Allo, oui.
La boucherie Sanzot?
Quoi, ça manque de tripes...
Mange du hareng, espèce de Haddock!
Présentation du band et touche finale: ' You and the night' encore un classique au répertoire de Frank Sinatra.
Une sombre contrebasse léchée par un archet, un piano saccadé, un break nocturne de Chopin et reprise du thème, du bon boulot!
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Le public réclame un bis, refusé par l'organisation, faut respecter le timing!

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27 mai 2011 5 27 /05 /mai /2011 19:34

La dernière fois que j'ai eu l'occasion de voir  Axelle Red en concert c'était au Forum de Liège en 1993, lors d'une tournée qui a suivi la sortie de son premier album Sans plus attendre.
Son guitariste d'alors, Patrick Deltenre, m'avait permis d'assister à 3 shows de la tournée en une semaine : AB à Bruxelles, Vooruit à Gand et, Forum à Liège. Depuis la chanteuse belge a fait du chemin, alternant réussites artistiques et commerciales et albums plus confidentiels. Le dernier en date Un coeur comme le mien est plutôt surprenant. edit_preview.php-copie-20.jpgD'abord par ses textes plutôt sombres, ensuite par son orientation musicale flirtant avec l'americana.
Ce soir le rendez-vous live qu'elle a donné à son public au  Cirque Royal permettra de juger de la dimension scénique des nouveaux titres et de redécouvrir quelques classiques du répertoire de la native de Hasselt.
Environ 1200 personnes peuplent le Cirque qui est loin d'avoir fait le plein.
Sur scène, quelques lampadaires, des tapis, une ambiance tamisée.
Une intro menée par la reverb d'une guitare à la Link Wray et Axelle s'installe guitare en bandoulière sur un tabouret tandis que le band attaque "Le Grand départ".
Ils sont quatre à entourer la chanteuse à la chevelure flamboyante : un guitariste, un bassiste-contrebassiste, un pianiste- guitariste et Sacha Toorop (Zop Hopop) aux drums-percussions.
"C'est mon premier concert dans cette salle et le premier à Bruxelles pour cette tournée" lance Axelle et elle enchaîne avec "La Claque", le titre phare très réussi du nouvel album . Entre les morceaux Axelle s'exprime en néerlandais et en français et alterne des titres en français (majoritairement) et en anglais. Lorsqu'elle interprète "Elle est tout pour lui" enchaîné avec "Mille Regrets" on se dit que ce genre de titre bluesy lui va bien vocalement.

dsc01480w.jpg
Pourtant le concert ne décolle pas et on ressent comme un décalage entre ce qui se passe sur scène et le public. Comme une mayonnaise qui ne prend pas sans qu'on en connaisse réellement la raison.
"Ce matin", ancien titre teinté de soul éclairera un bref moment une performance live plutôt en demi teinte." "Un coeur comme le mien" en hommage à Baudelaire et son poème Ideal précède "Présidente". L'univers d'Axelle est sombre, mélancolique, tellement sérieux. Un changement de style radical et j'en viens à regretter la performeuse soul des premiers albums. Comme si la chanteuse voulait faire volontairement oublier le semi échec commercial du pourtant excellent soul album Sisters and Empathy, qui s'est bien vendu en Belgique mais a moins convaincu ailleurs. Même si les orchestrations sont bien fichues et les musiciens excellents on ne ressent pas de magie mais plutôt une impression mitigée et l'osmose avec le public est quasi inexistante.
edit_preview.php-copie-21.jpgHeureusement, après plus d'une heure de concert lorsqu'Axelle entonne les premières phrase de "A tatons" on retrouve enfin cette énergie positive qui a manqué jusqu'ici et on sent les spectateurs soudain plus impliqués. La version pseudo acoustique de "Sensualité" qui suivra sera elle aussi convaincante et Axelle a beau nous dire qu'elle a parfois eu envie d'étrangler cette chanson car elle a fait de l'ombre aux autres, c'est malgré tout un bon titre bien groovy, voilà tout.
Retour au dernier album, et nouvelle retombée du soufflé(sic!), avec "Dans les bras des Hommes" où Axelle tentera de faire chanter le public et "Entre Nous" composé avec Miossec. Beaucoup de temps morts dus aux changements fréquents de guitares ralentissent le déroulement du show. Dommage.
"Rester Femme" amènera le premier réel moment d'émotion malgré une audience assez apathique et qui semble collée à son siège. Et ce n'est que lorsqu'Axelle remerciera la foule avant de se diriger vers les coulisses que le public semble enfin sortir de sa torpeur et se lèvera pour la rappeler. Mais tout ça sent un peu le réchauffé.
C'est au rappel qu'Axelle Red va enfin se lâcher en nous balançant des titres funky dont l'excellent "Ma Prière" qui verront enfin les spectateurs se lever et danser.
Dans ce répertoire là, la limbourgeoise est impériale et donne le meilleur d'elle même.
Mais pourquoi attendre le rappel pour mettre le feu ?
"Le monde tourne mal" viendra enfoncer le clou du funk de bien belle manière.
edit_preview.php-copie-22.jpg
Nouveau rappel et retour sur scène pour "Maison dans le secret"et "le Mur" qui replongent la salle dans le sérieux et la mélancolie.
Manhattan-Kaboul (une petite pensée pour l'ami Renaud) et le dispensable "Melocoton" clôturent un concert en demi teinte sauvé par 25 minutes de soul torride.
En cause, à mon sens, les nouvelles compos plus graves et moins légères que les anciennes, et perso, cette Axelle Red là me plaît moins que celle qui possède la plus belle voix soul de la francophonie.
Espérons que le prochain album soit un retour aux sources.

JPROCK

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27 mai 2011 5 27 /05 /mai /2011 13:15

Deuxième étape jazz en ce dernier vendredi de mai.
Tu prévoyais les revenants Neven au Café Novo, place de la Vieille Halle aux Blés, gig prévu à 21h.
Sur place toutes les tables occupées par de braves gens se restaurant, au fond de la salle, dans un endroit peu stratégique, un coin scène.
Renseignements pris auprès de Damien, tablier blanc: le concert, à quelle heure?
On est dans le jus, Monsieur: 21h30'/22h/22h30'....

D'accord, mon brave, cap sur  la Fleur en Papier Doré, l'antre du surréalisme ayant compté Magritte, sa pipe, son chien et ses potes Marcel Mariën ou Michaux comme illustres clients!
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Au menu:  A3
la moitié d’une feuille A2, soit 297 × 420 mm.
On obtient le format A3 en plaçant côte à côte deux A4 avec un grand côté en commun.
Tu déconnes là, A3 c'est la troisième chaîne à Alger, me souffle Djamel, carburant au thé à la menthe.
Mon A3 est noire me glisse François-Honoré, toubib du côté de Lasnes!
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P1110777.JPGFaut savoir, hein!
Que dit le fascicule:
Fanny Demoustier (guitar)
Vincent Cuper (electric bass)
Yann Dumont (drums)
Du jazz contemporain, tendance post-bop.
Sont jeunes, à peine 22 printemps pour Fanny, ils se sont rencontrés au Conservatoire et ont décidé de faire un bout de chemin en trio.
Yann s'ébat également chez Blue Wild Sound ou The Green Dolphins, quant à Vincent tu peux l'entendre chez Unexpected 4 ou Why not Samba.
Fanny exerce ses talents auprès du Fatik Trio, Why not Samba ou encore auprès du Mathieu Robert Quartet.

20:45': les premières notes, déjà tu es frappé par les lignes limpides émanant de l'Ibanez de la souriante Fanny.
C'est pas courant une nana à la guitare, mais de plus, une jeune fille ayant un jeu aussi fluide que celui de John Scofield, ça mérite toute ton attention.
Tu salues les touristes d'Outre-Quiévrain s'étant installés à ta table pour te coller face au trio.
Leur version lyrique de 'Song for Bilbao' de Pat Metheny est tout bonnement époustouflante.
'I should care' 1944, un instrumental crédité Alex Stordahl, Paul Weston & Sammy Cahn, au répertoire des plus grands: Julie London, Nat King Cole, le pianiste Bill Evans, Thelonious Monk, Stan Kenton ou... Amy Winehouse.
La version poétique proposée par A3 est proche du travail de Joe Pass.
Le groupe combine application, sobriété et talent!

 

 

P1110774.JPGBill Frisell enregistra 'Strange Meeting' en trio avec Melvin Gibbs on bass & Ronald Shannon Jackson on drums .
A3 entame la ballade par une intro de basse tendue, audacieuse.
La batterie et la guitare entrent dans la danse, tu n'as qu'à clore les paupières pour te laisser flotter au rythme des envolées éthérées.
Le groupe enchaîne sur une de leurs compositions: ' The First One' , caisses et cymbales frappées mains nues, une soft Ibanez, une basse mélodique en lead.
Du jazz ligne claire de conception Hergé/ Bob De Moor/E P Jacobs!
' Bernie's tune' (Bernie Miller), un cheval de bataille de Gerry Mulligan.
Une assise rythmique toute en rondeur, une guitare pareille à un ruisseau dévalant la montagne. Quelques cascades et soubresauts agités pour reprendre un parcours moins accidenté.
Un jeu vivace et maîtrisé!
On achève le set par le standard 'Invitation', composé par le Polonais Bronislaw Kaper, ayant récolté bon nombre de lauriers avec ses musical scores ( 'Lili' -'Green Mansions'...).
Une version funky aux lignes de basse sensuelles pour ce nightclub tune, apprécié des grandes dames du jazz: Dinah Washington ou Patricia Barber pour n'en citer que deux.
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45' élégantes et techniquement brillantes.
De jeunes pousses talentueuses promises à un bel avenir.
C'est à regret que tu quittes l'estaminet pour rejoindre ta légitime et sa réflexion usuelle: t'es déjà là...

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27 mai 2011 5 27 /05 /mai /2011 11:04

Du 27 au 29 mai, annuelle foire du jazz à Bruxelles, le jazz marathon 16è du nom!
Ce vendredi 27 mai ne restera pas dans les annales comme le jour le plus torride du siècle: averses, éclaircies, vent, 17°C...à 18h25', cinq minutes avant le début des hostilités, les pavés du Sablon se voient foulés par, à peine, une vingtaine de curieux, amateurs de notes bleues.
Heureusement au cours du set du Verginiya Project, la fontaine de Minerve, Wittamer, Galler, Pierre Marcolini, Dandoy, La Tour d'Y Voir, Au Vieux St-Martin et les copains de Louis la Brocante inventorient des centaines de badauds au pied des marches de la gothique Notre-Dame.
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Verginiya Project!

P1110760.JPGVocaux et compositions: Verginiya Popova, une Bulgare au registre vocal riche et étendu, adoptée, en 2004, par Manneken-Pis.
Pour la soutenir, des squales ayant écumé toutes les mers de notre petite planète: au piano et backings, mère Marie-Sophie Talbot ( Tangram, pour n'en citer qu'un)- percussions, flûte et backings: l'Amstellodamoise, Jessica Tamsma ( Patshiva, Son Fritas, Rhytmiss...)- Francois Cronenberg aux drums ( Samir Barris, le Box Story de Laetitia Solimando..) et Gaetano Vullo à la basse ( SenzaFine, The Belgian Queen...).
Un répertoire varié, mixant le folklore balkanique, les standards, le samba jazz, le mainstream, la pop, le blues ou la variété...
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'Zazorjavane' est introduit par un piano académique avant de bifurquer vers des baies plus exotiques du côté de Barra da Tijuca.
Carioca Bulgarian jazz!
P1110761.JPGL'immortel 'Chega de Saudade' d'Antonio Carlos Jobim/ Vinicius de Moraes: tristeza e melancolia, le blues brésilien!
Pour les passagers de la STIB, habitués au confort et à la ponctualité, en Bulgare, malgré le titre, 'Voyage', une ballade virant uptempo chahuté ( un conducteur bourré?) avec une Talbot quatre cylindres au grand galop!
Un petit jazz festival de San Remo?
Una canzone italiana ' Senza Fine', toute en délicatesse et émotions.
Que m'importe la lune ou les étoiles...
Tu per me sei luna e stelle
Tu per me sei sole
e cielo...
Vais la ressortir à ma conjugale quand elle me dira tu ne m'aimes plus!
L'amour, toujours l'amour: 'Solitude', les femmes bulgares et le romantisme!
C'est la première chanson que j'ai interprétée dans le vocable d'oïl: ' La vie en rose' .
Moins kitsch que Dalida, moins disco que Donna Summer, moins opéra que Placido Domingo, moins dramatique que Piaf...mais une version Broadway jazz à la Shirley Bassey ou Madeleine Peyroux.
Beau, tout simplement!
Le groovy ' Why' écrit à la suite d'une déception amoureuse.
Elle a une bonne voix..., Françoise ne se trompe jamais et Simon Narcotic Daffodils ( je joue le 28 au Churchill's),P1110757 acquiesce: c'est du tout bon!
Une longue intro au piano avant de reconnaître le fabuleux 'Libertango' de Piazzolla, version Grace Jones 'I've seen that face before' .
La chair de poule!
Une ballade en hommage au 7ème art 'Cinema', décorée d' une flûte altière d'un classicisme raffiné.
'Tursene' = je cherche mais je ne trouve pas, un instrumental tête de linotte!

 

 

P1110756.JPGLe syncopé, passionné, fringant et langoureux 'Estate'.
Voir Marie-Sophie Talbot en sosie de Soeur Thérèse/ Dominique Lavanant faire vibrer son Hanlet, ça valait le coup!
Blaise Pascal:'Le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point', Miss Popova, une variante Mer Noire: 'Heart'!
Quincy Jones, The Color Purple ( merveilleuse Whoopi Goldberg) : ' Miss Celie's blues' (Sister) , du blues/swing fougueux et expressif.
'Ima Pesen' chanté en français, ma copine Gladys m'a filé un coup de pouce pour les lyrics.
Retour au latin jazz avec 'Umopomrachenie' permettant au band de se laisser aller pour un bridge nerveux.
Le traditionnel au répertoire du Mystère des Voix Bulgares ' Devojko Mari Hubava' en version swing et pour clôturer cet excellent récital: un rondo démoniaque ' Zazorjavane', où il est question de magie blanche et d"envoûtement.

Verginiya Project: une grande voix, de l'énergie, de l'enthousiasme, du jazz vigoureux...

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26 mai 2011 4 26 /05 /mai /2011 11:34

Rue Franklin, à 250 mètres du Rond-Point Schuman!
Spaghetti à la sicilienne, aubergines et oignons (10.50€): La Pineta
Tagliatelles maison (crème, jambon et tomates fraîches) (9.00 €): La Brace
Carpaccio de lotte au citron vert:Pappa e Citti
Foie à la Vénitienne (18.50€): Il Cavallino...
Tu peux ajouter une dizaine d'autres établissements dont les serveurs se prénomment Beppo, Ambrogio, Dario ou Gabriele... dans cette artère où la présence transalpine est, disons, assez forte, non è vero, Signor De Angelis, barbiere local?
P1110745.JPG
C'est au 66-68 de la via, que la libreria/ enoteca, Piola Libri, propose, à 18h57', un apero/showcase avec le groupe de Roma: honeybird & the birdies.
Parole est donnée à un des oisillons: 'forte presenza italiana stasera in quel di Bruxelles...', tu ajoutes un ou deux British, trois ou quatre compatriotes de Tintin.
Perdus dans la masse et armés d'un excellent Nero di Troia (Puglia) ou d'un tout aussi gouleyant Colline Lucchesi ( Toscana), pour la signora, nous sommes prêts à assister au concert, avec en bruit de fond de colorés palabres en ligure, romagnol, piémontais ou calabrais.
P1110743.JPG
honeybird & the birdies

P1110742ou d'après la bio: honeybird (Los Angeles, charango/guitar, un squelette!/vocals), p-birdie (Catania, drums/percussion/triangle + le même squelette/vocals) and ginobird (Anzio, bass), mais l'oiseau miel nous l'a présenté comme étant Federico ( Torino)!
En novembre 2010 sortait le premier CD du trio: ' Mixing Berries', nous entendrons quelques unes de ces baies post folk/world/ indie jam little perruches rock.
Présentation trilingue et 'Shaka Zulu' , de la world minimaliste, ludique, plus proche de Malcolm McLaren ou Bow Wow Wow que de Johnny Clegg!

 

 

P1110741.JPG' Quemby the queen bee' a été composé à L A, chez Zia Maya, une apicultrice adepte d'aerobics face au petit écran.
Un kazoo piquant, un rythme ruche en folie... buzz, buzz, buzz.... aussi enfantin que les Modern Lovers de Jonathan Richman.
Une exotique bossa nova piccolo pollo: ' Pequenino Frango' sera suivie de 'Sexy tour guide/ tutto al limone', suivez le guide, avanti pour un trip Mama's & Papa's croisant la route de Frank Zappa.
Traduction: c'est dada et légèrement bordélique, a killer jam with funky bass lines pour citer Jeremy un blogger yankee.
'Tommy', tu peux oublier le pinball wizard, Pete Townsend et sa clique: p-birdie se colle au chant pour une tranche de dream pop décorée d'un Charango des Andes.
honeybird ( elle veut le h minuscule, hash) connaît Jean Yanne et Claude Chabrol et nous avertit 'Don't trust the butcher' sur fond mélodieux puéril et artisanal.
Una canzone in lingua francese: ' La bête mouffette' , du festif à consommer avec modération, sauf si ton truc c'est les Têtes Raides, la rue Kétanou, Marcel et son Orchestre ou Bart Peeters avec ou sans les Radios.
'Dolores inside' direction le Mexique: les Aztèques, Emil Zatopek, les tamales, le huasteco et le guacamole... cherchez l'erreur!
P1110734.JPG'Shrinking Minds' proche de la folie et de l'enthousiasme de tUnE-yArDs.
On achève le set de 50' avec une Oryantal dansı, aux effluves traditionnelles 'Hava Nagila': 'Naïman'. L'arabo-andalouse est malheureusement absente, nous n'aurons pas droit à une démonstration souple et aphrodisiaque, style Suheir Zaki se déhanchant langoureusement devant un parterre de fumeurs de nargile.
Adepte du bricolage/collage, l'espiègle honeybird introduit
People keep on learning
Soldiers keep on warring
World keep on turning
Because it won't be too long...
piqué au 'Higher Ground' de l'immense Stevie Wonder dans sa danse égyptienne.

Concert plaisant, souriant et rafraîchissant!

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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 12:00

Robert Allen Zimmerman est né le 24 mai 1941 à Duluth dans le Minnesota, le 24 mai 2011, le Bob souffla donc 70 chandelles.
A Gand( Gent), capitale du Comté de Flandre, un joyeux trio de bardes dylanologues décide de fêter l'événement à sa manière:  Bruno Deneckere( un copain à Brendan Crocker) dont le dernier CD 'Walking on Water' traîne depuis peu dans les bacs, Derek ( ex Derek & the Dirt, actuel Derek & Vis) et  Nils De Caster ( Pink Flowers avec Bruno dans les 90's- Johan Verminnen, Perry Rose, Citron Bleu, HT Roberts, Elliott Murphy, Marjan Debaene... des talents de multi-instrumentiste appréciés de tous, quoi) tournent dans les centres culturels du Nord avec le projet 'Bob Dylan 70 New Morning' ( l'album que le Zim sortit en 1970).
Ce n'est pas un coup d'essai, mais bien le quatrième hommage au plus grand singer/songwriter s'ébattant sur notre planète souillée.
P1110714.JPG
En pénétrant dans la coquette salle du  Candelaershuys, ton regard est immédiatement accroché par l'incroyable panoplie d'instruments gisant, pêle-mêle, sur le podium: quatre ou cinq acoustiques, une basse, une mandoline, un violon, deux ou trois harmonicas, une lapsteel + un jouet ressemblant à une keytar avec touches d'accordéon, Nils en maniera au moins cinq!
P1110731.JPG
20:40' Bruno, le pince sans rire, grommelle un incompréhensible salut, Uccle se prépare pour un audacieux plongeon te ramenant à l'époque de la réforme institutionnelle créant trois communautés culturelles et politiques dans notre beau royaume à la si vaste superficie.
P1110693.JPG
1970: si dans ta cave traîne un Château Petrus de ce millésime, sache que cette bouteille est cotée à 1990€ à l'argus des vins.
P1110703.JPG1970: 'New Morning' onzième plaque de Bob Dylan , un excellent cru d'après les critiques: 'We've got Dylan back again' titre Rolling Stone!
Derek aux vocals pour le titletrack 'New Morning'.
Un petit séjour à la campagne: a rooster crowing, a rabbit running down across the road... le ciel est bleu ..so happy just to be alive...
Tout va bien, la vie est belle!
La voix nasale de Deneckere, une lapsteel country pour le relax ' The man in me'.

 

 

P1110726.JPGNils à la mandoline et au chant , étonnamment proche de celui de Shabtai Zisel ben Avraham converti au christianisme, pour le gospel sérieux 'Gotta serve somebody' ( sur 'Slow Train Coming').
Derek: Je dédie la suivante à notre mascotte, le Pinocchio ( ou Kabouter Plop?) accroché au pied de micro, le midtempo ironique 'Joker Man' ( sur 'Infidels').
Une sombre histoire d'abus de pouvoir et de sévices sexuels ' Seven Curses' ( sur The Bootleg Series) sera suivie de 'Jolene' ( sur 'Together through life'), pas la Jolene de Dolly Parton mais un country/blues pour lequel les spécialistes imaginent une théorie de vengeance vis-à-vis de la plantureuse icône country.
Dolly ayant repris 'Blowin in the wind' sur son album de duets 'Those were the days' et, comme le grognon Bob ne voulait pas pousser la chansonnette avec Miss Big Tits, elle le fit avec le groupe Nigel Creek.
Jolene, Jolene
Baby I am the king and you is the queen...
Le roi des râleurs?
' Slow train coming' ( même album) , Dylan et la SNCB!
Un violon flegmatique pour 'Time passes slowly' et ensuite la ballade qui tue 'To make you feel my love' ('Time out of mind'), reprise par quelques crooners notables ( Billy Joel, Adele, Garth Brooks, Trisha Yearwood, Bryan Ferry, Neil Diamond ou Emily Loiseau...).
L'épique 'Desolation Row'( 1965) 11'21", sur' Highway 61 revisited' n'a pas pris une ride et restera à jamais un des P1110720.JPGtitres les plus forts jamais écrit par un musicien rock: le rêve américain désacralisé ..
They’re selling postcards of the hanging
They’re painting the passports brown
The beauty parlor is filled with sailors
The circus is in town...
L'Enfer de Dante Alighieri, James Ensor' Squelettes se disputant un pendu', l'Enfer de Hieronymus Bosch en chanson!
On revient à New Morning avec 'If dogs run free' un ragtime dansant.
Pour Blanche- Neige: 'Rainy Day Women #12 & 35 ( Blonde on Blonde).
« Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre ! »
Everybody must get stoned, repris par tous les pieux apôtres et les convertis du Candelaers.
Un titre estival sentant le gazon bleu fraîchement tondu: ' In the Summertime' ( Shot of Love), du Dylan dévot et optimiste, avant de traverser la frontière mexicaine avec le superbe ' Angelina' (The Bootleg Series).

 

 

Il est 22h, vite une dernière, une version secouante, à trois voix, de la monstrueuse protest song de 1962 ' Blowin in the wind' ( The Freewheelin' Bob Dylan).
P1110695.JPG
Public debout, évidemment et un double bis:
Le biblique 'Father of Night' et la perle 'If not for you'.

Rien à ajouter, un tribute parfait!

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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 08:52

C'est un public de connaisseurs qui hante les murs de l' AB ce lundi soir. Même Christine, la fan number one de notre légendaire chroniqueur Michel a fait le déplacement avec quelques amis, c'est tout dire.
La salle est en configuration théâtre et il est plus que temps pour les retardataires de tenter de se procurer leur précieux sésame car on n'est pas loin du sold-out pour cette soirée sous la bannière Silence is Sexy.

Lorsque  Ryuichi Sakamoto et Alva Noto ( de son vrai nom Carsten Nicolai ) montent sur scène, l'un se dirigeant vers son piano, l'autre vers sa console futuriste un silence religieux s'empare de la salle.
Le voyage peut commencer...
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L'association de ces deux artistes sous le pavillon Raster Noton ne date pas d'aujourd'hui et n'entame en rien le edit_preview.php-copie-18.jpgcaractère spécifique du talent de chacun. On est immédiatement plongé dans cet univers étrange et minimaliste dans lequel le maestro japonais se ballade sur son piano dans un style sobre rappelant parfois Satie tandis que l'allemand distille des basses sourdes et un ambiant électronique envoûtant. Ce soir ils défendront entre autre leur nouvel opus Summvs qui serra dans les bacs dans quelques semaines.
Derrière eux un long écran rectangulaire lumineux et une ligne blanche qui oscillera au rythme de la musique et se transformera en tableaux colorés, éléments complémentaires essentiels et visuels du spectacle.
Les deux artistes emmènent l'auditeur dans un voyage complexe au plus profond de l'âme humaine. Petit à petit, chaque thème musical s'installe, obsédant, glacial ou émouvant, d'une beauté infinie. Nous sommes hypnotisés par tant de beauté, par cette musique si simple et complexe à la fois tellement hors du temps.
Entre les titres, pas un mot, la musique pour seul langage...
Dans ce rêve éveillé on perçoit quelques notes de Forbidden Colors from Merry Christmas Mr Lawrence, déstructurées, simples et magiques. Le maestro japonais est prodigieux de créativité.
21h30.

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Un petit salut rapide et les deux hommes regagnent les coulisses.
Le triomphe est total et ils reviendront deux fois enchanter un public fasciné par cette musique, simple et compliquée à la fois, subtile, émotionnelle et presque douloureuse.
Assurément un des concerts de l'année.
Silence is sexy...
...yes it is.

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Ryuichi Sakamoto sera de retour en trio le 5 novembre 2011 au Palais des Beaux Arts de Bruxelles pour nous interpréter ses plus beaux thèmes. Ne le ratez pas !

JPROCK

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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 13:34

Dernière ligne droite pour  les Nuits en ce dimanche venteux, demain dEUS et le 29, Sonic Cathedral avant de réfléchir à l'édition 2012!

Soirée découverte au Musée en débutant par la Suisse:  Olivia Pedroli!
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La native de Neuchâtel, après avoir sorti deux albums en tant que Lole ( avec E), vient nous présenter 'The Den' , qu'elle enregistra à Reykjavik, en collaboration avec Valgeir Sigurðsson.
Sur scène, euh sorry, il n'y a pas de podium dans le musée, au milieu de la salle, éclairée.... euh, aucun éclairage, si ce n'est un écran bleu en fond de pièce et deux mini-spots d'appoint devant permettre au violoncelliste et au cornet de P1110623.JPGlire leurs partitions, Olivia est accompagnée par quatre musiciens.
Jean-François Assy (le séant posé sur un siège) au cello ( Bashung, Stéphanie Blanchoud, Yann Tiersen, Daan etc...) - Stéphane Blok au piano ( spécialisé en soundtracks)- Denis Corboz au cornet (Moonraisers...) et un mâle, non identifié (Fauve?), en charge des bruitages et des backings.
Olivia chante (divinement) et s'accompagne à l' acoustique.
En route pour une rêverie de 50' aux confins du classique, de l'electronica, de l'expérimental, de l'ambient et du folk!
Where CocoRosie meets Björk, ou Camille revisite Vashti Bunyan!
' Bow' une intro glacée à la Sigur Rós nous permettant de pénétrer dans l'univers cotonneux de la Suissesse.
Une voix grave, un climat dramatique, soudain le violoncelle et les effets sombres font place à quelques accords d'acoustique limpides, le timbre s'éclaircit pour laisser le dernier mot à Jean-François Assy.
Enchaînement immédiat: ' A Path' , une voix caressante , quelques notes fragiles.
Beau comme du Anne Sylvestre. Un violoncelle Haendel majestueux et un choeur baroque s'immiscent dans la frémissante cantate transformant ton épiderme en peau de volaille déplumée.
Ovation!

 

 

'The Day' Vivaldi et les brumes islandaises.
Le lancinant 'Missing' est plus proche de Purcell que de Costa-Gravas.
' Raise Erase' d'un lyrisme exalté.
Amorcé par un cello sinistre sur lequel voltige un chant mélancolique, la mélodie et la voix monteront en puissance P1110643.JPGavant de s'éteindre graduellement.
Pure magie!
'You caught me' a humming march sur décor sonore aquatique et orageux.
Une perle minimaliste 'I play' proche des compositions de Soap & Skin, voire de certains titres de Radiohead.
Olivia abandonne sa guitare et passe aux percus pour le rythmé 'Stay' , qui finit en séance transe convulsive.
La dernière, un chef -d'oeuvre de 10': ' Silent Emily', superbe nocturne/mélopée mélodramatique avec des lyrics empruntés à Emily Dickinson ( 1830- 1886).
Sur la pointe des pieds, Olivia disparaît en laissant ses musiciens achever la complainte.

Rappels:
Une surprenante cover de Nirvana: ' Something in the way' suivie du martial et hystérique 'To be you' !

Merci Bruxelles, je reviens pour le Brussels Summer Festival et je n'ai que 5 albums à vendre.
Bernard, tout sourire, a pu acquérir un exemplaire!
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Cap sur le Grønland avec  Nive Nielsen & The Deer Children
Nive is an Inuk!
P1110654.JPGNon, Charles-Adolphe pas eunuque, une Inuit ou Esquimau si tu préfères.
Fin 2010 sortait l' album 'Nive Sings' ( John Parish à la production et quelques célébrités en guests: Howe Gelb, Matt Bauer, Ralph Carney ( Tom Waits), Patrick Carney (Black Keys) ou Lisa Gamble ( Evangelista)...).
Elle tourne, en principe, avec un band international, ce soir on vit pas mal de connaissances, issus de la Antwerp Connection, dont Tom Charleroi Pintens au piano, basse, guitare- Filip Wauters ( guitars, banjo, lap steel) , un gars que tu croisas chez les Whodads, Admiral Freebee ou les Revelaires...- Tim Vandenbergh à la basse, contrebasse, scie musicale ou cuivre (Sukilove, Chris D Smith...) - Peter Dombernowsky aux drums (Giant Sand) et le boyfriend qui a émigré sur la banquise: Jan de Vroede ( guitar, mini-claviers, percussions).
En guests: Tobe Wouters ( Orchestre Monumental du Vetex, Flamouk Fantasy...) au tuba monumental et Jon Birdsong ( Beck, Beth Orton, Victoria Williams...) à la trompette.
Oui, Charles-Adolphe?
Pas des ânes, tu dis !
Tu veux des ennuis avec Brigitte, cher ami!


P1110671Un ukulele rouge vif pour la jolie Inuk, elle amorce ' Room', de l'americana, indie folk, alt.country imparable.
Un banjo Pete Seeger contrebalancé par de virulentes envolées de guitares: Giant Sand , Sixteen Horsepower ou Wilco menés par une poétesse s'exprimant en kalaallisut.
Well, quand je vois les oies empaillée pendues à la voûte, me rappelant ma jeunesse et Nils Holgersson, je me dis que j'ai choisi the right clothes avec ma parure en plumes d'oiseau de proie...
'Good for you' une nouvelle tranche d'americana/ psyché folk, proche d'Alela Diane.
Les Deer Children procèdent à un échange d'instruments, Nive s'empare d'une guitare, en pensant à Johnny Depp, on amorce 'Pirate Song', chanté avec Howe Gelb sur l'album.
Tobe et Jon, joignez-vous à nous pour 'Circumstances' , un downtempo aux allures de valse avec un break de cuivres larmoyants, les guitares, une nouvelle fois, déclenchant un raz de marée brutal.
Next one is kinda crazy: ' Vacuum cleaner killer', titre cauchemardesque, effectivement, d' une sauvagerie épique à la Madrugada.
Une scie musicale pour la douce ballade ' Done & Gone', suivie par le sucré ' Coffee Boy', composé pour son Jan, qui tapotera un mignon glockenspiel pour l'occasion.
Le banjo amorce ' Dear Leopold' , ne crois pas un instant qu'il puisse s'agir de Leopold Georg Christian Friedrich von Sachsen-Coburg-Saalfeld, le cher Leopold est coiffé d'un Stetson, porte bottes et éperons et boit sa root beer, servie par la rousse Rita, au Long Branch Saloon à Dodge City.
Le métallique 'Easily' succède et puis, une tranche d'exotisme guttural avec 'Ole Kristiansen' en Greenlandic.
La popsong 'Silver Machines' est une reprise de Cardinal, un groupe oublié dans lequel figurait Eric Matthews.
On passe au lancinant 'In my head', agrémenté d'un doublé de percussions et de riffs de guitare abrasifs sur purée de cuivres cossus.
Un final volcanique.
La souriante enfant nous annonce la dernière, à nouveau dans sa langue maternelle 'Aqqusernit' , une douceur locale pour laquelle elle hante le pink kazoo.
P1110678.JPG
Excellent band, excellent concert et un double encore:
le mélancolique 'Winter Song', à écouter au coin du feu et 'Uulia' un uptempo from Kalaallit Nunaat.

Une longue séance de dédicaces achèvera la soirée!

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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 20:17

Lorsque Heidi Spencer & the Rare Birds montent sur scène dans une ambiance feutrée le public qui remplit les travées du Cirque Royal est encore clairsemé.
DSC01354.JPGArmée de sa guitare et accompagnée par Bill Curtis, son batteur-percussionniste, la jeune américaine possède une voix de fillette s'étant mise à la clope dès son plus jeune âge. Elle démarre sa prestation par "Red Sky", sixième titre de son nouvel album Under Street Light Glow sorti chez Bella Union et son americana basé sur des riffs de guitare acoustique s'appuyant sur des coups de caisse claire rappelant Calexico est plutôt séduisant même si l'on peut regretter sur cette tournée l'absence des autres Rare Birds (habituellement au nombre de cinq) pour cette formule épurée en duo.

 

 

Petit bémol , la similitude structurelle de certains morceaux qui donne parfois l'impression à l'auditeur lambda d'assister à l'interprétation d'une seule et même chanson. Mais l'ensemble est quand même assez convainquant à l'image du dernier titre "Whiskey" et la chanteuse du Milwaukee peut être satisfaite de sa prestation belge.
Direction le bar pour rejoindre l'inévitable Guy Trifin et s'en jeter une avant la suite.

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Et la suite c'est le retour après quinze ans d'absence de  Grant Lee Buffalo from Los Angeles.
edit_preview.php-copie-14.jpgGrant Lee Philips, Paul Kimble et Joey Peters semblent réellement heureux de rejouer ensemble et attaquent le set avec une énergie phénoménale. pas de round d'observation on va tout de suite à la castagne et à fond la caisse.
Le trio pète le feu. "Bonsoir !" lance Grant Lee Philips, hilare. Le public qui entretemps a bien rempli le Cirque répond présent et réagit au quart de tour. Alain qui est à coté de moi me souffle : Punaise ces mecs là, c'est du lourd ! Ouais man, en effet. Cette mini tournée de reformation comprenant cinq dates à Los Angeles, Dublin, Londres, Bruxelles et Oslo semble être un nouveau départ pour le band californien.
Le son est monstrueux et la six cordes électrifiée du maître dégage toujours autant d'énergie alors que sa voix reste miraculeuse. La marque de fabrique du trio est de bâtir ses morceaux sur l'alternance entre les passages lents, limite atmosphériques et ces fameuses montées en puissance noisy qui emportent l'auditeur vers des territoires inconnus. Après une petite heure de show la tension retombe un peu et Paul Kimble troque sa basse pour les claviers. mais lorsqu'il reprendra son instrument de prédilection le voir marcher de long en large tel un fauve affamé vaut son pesant d'or.

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L'inévitable Fuzzy clôturera un set de 75 minutes en forme de best of devant un parterre debout et ravi.
Grant Lee Buffalo nous reviendra pour un rappel et pour nous balancer quatre derniers titres en guise d'au revoir.
"C'est la dernière date de la tournée, et on vous remercie vraiment beaucoup ! " crie Grant Lee Philips. Et de nous offrir une dernière rose pour la route avant de rejoindre les coulisses.
Il est 22h45: Grant Lee Buffalo a été éblouissant.


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(par JPROCK)

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