The Black Crowes Present: Shake Your Money Maker - support: DeWolff - Lotto Arena - Antwerpen, le 30 septembre 2022
Mitch ZoSo Duterck
The Black Crowes Present: Shake Your Money Maker - support: DeWolff - Lotto Arena - Antwerpen, le 30 septembre 2022
Mitch ZoSo Duterck
Status Quo à l' Ancienne Belgique de Bruxelles, le 20 septembre 2022
Mitch ZoSo Duterck
Showcase de Maryon Corbelli à Cultura - Langueux- le 24 septembre 2022
NoPo - photos: Noëlle
MARYON CORBELLI en Show case à Cultura Langueux Samedi 24 Septembre 16H
Il faut savoir le souligner, Cultura ne laisse pas tomber les artistes locaux et les aide à pousser en circuit court.
Les clips de l'invitée du jour parcourent Port Blanc (Penvenan), Ploumanach (Perros-Guirec), Paimpol, Trégastel, Lézardrieux, Lannion... Maryon ne vient pas de Tanzanie mais de Paimpol et d'une ascendance italienne.
Un petit écart vers la Tunisie pour 'Un nouveau jour' ou 'Soleil' brouille les pistes. Son empreinte carbone reste finalement modeste.
Son expérience, parsemée de plusieurs EPs, la conduit à une nomination au titre de 'Révélation féminine R&B' en 2014.
2009 Eldorado
2014 Mon univers (sous le nom de Seamaze)
2014 Qui je suis
2016 Pleine lune
2017 Trilogie
2021 Bohème
Auteure-compositrice-interprète, elle peut tout faire en solo, elle va nous le prouver aujourd'hui.
Machiavel au Zik Zak à Ittre, le 16 septembre 2022
Mitch ZoSo Duterck
Zach Person au Zik Zak, Ittre, le 10 septembre 2022
Mitch ZoSo Duterck
Regard chante Maxime Le Forestier au café théâtre des ballons rouges, Lamballe, le 10 septembre 2022
NoPo
REGARD aux Ballons Rouges à Lamballe, Samedi 10 Septembre 2022 20H
Une fois n'est pas coutume, pas de soirée rock endiablée ce soir, nous découvrons la jolie salle des Ballons Rouges à Lamballe où se produit 'Regard'.
Accueil chaleureux par le sympathique patron, homme à tout faire, Sébastien M'BAREK. Tel Vishnu ou Cali, il semble pouvoir faire plusieurs choses à la fois : programmation, son, électricité, restauration, accueil/placement... et même acteur à ses moments perdus (!).
La salle de style désuet (certains diront vintage), aux murs épais et escalier en bois ancien, dégage une atmosphère très agréable et le public a répondu présent.
Regard reprend des chansons françaises (Bashung, Thiefaine, Miossec...) en se focalisant, pour son nouveau spectacle, sur Maxime Le Forestier.
A 20H15, le rideau s'ouvre devant 6 musiciens.
Le décor reste sobre avec une simple projection, en hauteur, d'images ad hoc, 2 bouquins biographie de l'artiste posés sur pupitre et des albums vinyle essaimés sur la scène.
Face à nous, François, accordéon et percussions discrètes, à l'extrême gauche (non, on ne fait pas de politique!) et Luc, basse et guitare acoustique à l'extrême droite, encadrent, en partant de la gauche, Bertrand, gratteur en chef et chanteur, Marie-Laure au chant aérien, Pierre au chant profond et guitare acoustique et enfin, Max, posé sur son cajon (caisse en bois pour remplacer la batterie), djembe et percussions diverses.
Les musiciens ne sont pas nés de la dernière pluie (mais ils sont nés quelque-part) et assurent une prestation de haut vol (ce ne sont pas les perdreaux de l'année non plus!).
Le concert alterne titres de Maxime Le Forestier et pauses dédiées son histoire (rien à voir avec ces initiales MLF!) semée d'anecdotes très 'intéressantes' (le mot préféré de Pierre qui se fait bien charrier), en particulier, sa rencontre avec Joan Baez et la guitare offerte qui le conduira à ... San Francisco, le début du commencement.
Ceux qui racontent et chantent le font avec une passion palpable et contagieuse.
Le rythme ne dépasse, pourtant, pas celui du coeur au repos mais l'interprétation, au grand coeur, flotte jusqu'aux spectateurs/auditeurs où même les enfants se laissent bercer.
Les artistes y travaillent depuis plus d'un an et le résultat saute aux oreilles.
Le registre parcourt toute la carrière de Maxime, presque dans l'ordre chronologique, en s'attardant sur ses jeunes années cependant, quasiment tous ses albums sont représentés.
Bertrand joue comme un orfèvre. Il faut le voir tisser sa toile et faire danser les arpèges tel un habile manieur de marionnettes.
Marie-Laure dégage une voix puissante, capable de monter très haut en se mariant parfaitement à celle de Pierre, grave et chaude.
La présence de la basse m'a étonné, pour ce type de concert acoustique, sauf qu'elle apporte un liant et une assise chaleureuse.
Max multiplie les éléments de percussion à bon escient. Il frappe, parfois, avec force son djembe autant qu'il caresse son cajon (ne me faites pas dire ce que je ne pense pas!!) avec les doigts ou les balais et se contente parfois de secouer des oeufs (!).
L'accordéon de François enrichit les arrangements, par quelques touches satinées pleines d'émotion, et lui aussi, agite, sans le casser, un oeuf maracas de temps à autre.
Les deux guitares s'accordent admirablement. L'intervention ponctuelle de Luc avec une autre guitare ne dépareille pas.
Les mélodies, variées, laissent libre cours à la permutation des trois voix ou en duo mixte souvent.
La prestation coule sans heurts et surtout sans ennui jamais.
Après 17 chansons (si j'ai bien suivi, ne m'en voulez pas sinon...), on ne peut pas abandonner 'San Francisco' de cette façon et nous sommes invités à chanter cette superbe chanson sans âge (comme nous!).
Sorti de ma zone de confort, j'ai senti ce moment comme une respiration relaxante et une immersion dans de très beaux textes que je connaissais peu.
Bravo au groupe et à l'organisation qui ont, de plus, la gentillesse de ne pas oublier, dans leurs remerciements, les jeunes au service.
Le public, heureux, prend son temps en buvant un verre (et des photos) avec les musiciens.
Une vraie chance pour Lamballe de disposer d'une telle salle au programme varié et régulier!
Liste des morceaux (album, année de parution, ordre d'interprétation)
Album Mon frère 1972
--------------------
Education sentimentale (3)
San Francisco (2)
Comme un arbre (4)
Album le steak 1973
-------------------
Février de cette année-là (1)
Album Saltimbanque 1975
-----------------------
La poupée (5)
Caricature (6)
Album Hymne à sept temps 1976
-----------------------------
La chanson du jongleur (7)
Album Maxime Le Forestier no 5 1978
------------------------------
Arhios en sortie de résidence à Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, le 8 septembre 2022
michel.
Le groupe Arhios, basé à Rennes, vient de squatter Bonjour Minuit pour trois jours de résidence visant à mettre au point un live set qui s'annonce percutant.
La salle briochine a invité quelques privilégiés pour assister à un filage de sortie de résidence et à une rencontre avec les musiciens.
Arhios, tu dis, c'est du Grec?
Non, et ce n'est pas un fan de science-fiction ou de nouvelles romanesques, ce sont des gens qui pratiquent un post rock/math rock, épique, sonique et atmosphérique, proche des grands noms du genre: Mogwai, Explosions in the Sky , Maserati ou Mono, pour ne citer que quelques adeptes d'un rock instrumental réfutant la théorie du couplet, refrain, trois minutes maximum pour répondre aux exigences commerciales.
Ils étaient quatre à leur début, en 2018, ils sortaient un EP, simplement dénommé 'Arhios', ils ne sont plus que trois lorsque paraît 'Baïne', enregistré live.
En cette fin d'après-midi Thomas Rousset (basse), Arthur « Arty » Allard (guitare) et Raphaël Trehin (batterie) ont prévu de présenter cinq plages au maigre public invité par l'équipe dirigeante.
Un des pieds d'Arty, non il n'est pas chaud, écrase une des pédales de la loop station, , un bruit de fond monocorde s'échappe des enceintes, Raphaël s'active, basse et guitare le rejoignent, ' Gigi' démarre vraiment.
Tu dis.... La Belle Romaine?
Il n'est pas question de laitue, mec!
Le ton est serein, l'ambiance est proche de la dream pop ou du shoegaze feutré , tu peux penser à Sigur Rós ou aux titres les plus apaisés de God Is An Astronaut ou encore aux envolées cinématographiques de tes copains de We Stood Like Kings.
Insensiblement, les inflexions deviennent plus farouches, une accélération subite transforme le long fleuve tranquille en torrent tumultueux , ce n'était que passager, une accalmie survient, avant un nouveau mouvement presque métal qui coïncide avec un éclairage plus luminescent.
Tout redevient posé et Arthur s'amuse avec les petits boutons de son pédalier pour terminer la plage en douceur.
T'avais compris 'Riff', c'était ' Reef' , un récif ,c'est forcément rocailleux, mais le processus de création ne change guère, instants majestueux alternent avec montées en puissance, plongeons vertigineux et nouvelles ascensions périlleuses.
Le trio maîtrise remarquablement le jeu des contrastes, orages soniques et nuages blancs se succèdent dans un ciel, tantôt embrasé, comme chez William Turner , tantôt d'un bleu impressionniste, comme chez Eugène Boudin.
' Bara' débute par un fracas fulminant, un petit gimmick à la guitare libère les fées, c'était avant l'arrivée de la section d'assaut, tout s'emballe, le drumming devient lourd, la basse omniprésente et ronflante, et la guitare prend des accents torturés.
Les musiciens pris par leur jeu, vivent intensément leur musique, ainsi ,Thomas, par de grands mouvements de bras incontrôlés, semble vouloir chasser un grand bombyle qu'il est le seul à voir.
La guitare d'Arty, bourrée de reverb se paye une séquence solitaire, ensuite Raphaël, qui s'était amusé à tapoter un drumpad, vient secouer les cymbales, la basse se concentre en vue de l'explosion finale qui nous terrasse tous.
Une bande amorce ' Monoï' , un post rock polynésien aux saveurs, quoi de plus normal, exotiques.
On ne peut te dire si la broderie de Tahiti vaut celle de Pont-l'Abbé, mais encore une fois, Arhios , à l'instar du ' Quiet' de This Will Destroy You, avec cette longue pièce atmosphérique, aux couches de guitares bourrées d'effets et à la rythmique sulfureuse, parvient à te faire voir toutes les couleurs de l'arc en ciel avant de terminer la composition de manière abrupte.
Le trio achève son showcase avec ' Daria', un morceau prévu pour leur prochain album.
En ajoutant des samples vocaux à cette dernière composition , le groupe marie post rock, prog rock et metal symphonique et ajoute, ainsi, une corde supplémentaire à son arc.
ARHIOS sera le 23 septembre à La Villa Gregam à Grand-Champ.
The Prehistorics @ Le Barbe, Plouha, le 7 septembre 2022
michel
Faut-il remonter jusqu'au Miocène pour retrouver les premières traces de l'homme, certains évoquent la province de Yunnan en Chine, d'autres l'Afrique. N'ayant que très peu de connaissances en paléontologie, on veut bien croire que les premiers humains, préhistoriques, viennent d'Australie!
Ces Prehistorics occupaient donc la Nouvelle-Galles du Sud bien avant l'arrivée de James Cook, déjà ils pratiquaient un garage rock teinté de punk à une époque où la petite Mia Rodriguez n'était pas encore arrivée au monde.
Ces rudes Australiens, menés par Brendan Sequeira, viennent d'entamer une tournée française, qui a démarré au Barbe à Plouha et doit se poursuivre jusqu'au 24 septembre.
A l'origine dans le line-up des hommes primitifs, tu retrouvais les frangins Brendan et Jonathan Sequeira et quelques autres primates des cavernes ayant des aptitudes musicales.
Comme, entre deux sessions, ils se tapaient dessus à l'aide de gourdins ou d'épieux , très vite cette première mouture du groupe se fond dans la nuit des temps, on connaît peu de vestiges de cette époque, si ce n'est le titre 'What You Need' sur un album hommage aux Sunnyboys ( 2005).
Renaissance en 2008, avec un line-up modifié, puis des hauts, des bas, des départs, des arrivées, Brendan épouse une belle française , Nathalie Ribiere, ce qui explique les nombreux passages des Aussies dans l'ancienne Gaule Celtique, et des disques, cinq au compteur, le dernier paru en pleine pandémie, 'Racket du Jour'.
Il est 19:40, lorsque tu largues ta traction-avant sur la place de l'église du bourg, ce ne sont pas les cloches qui ont attiré ton attention mais bien le barouf en provenance du Barbe.
Les Néandertaliens peaufinent leur balance, sans raffinement, le sonomètre a rendu l'âme avant le début du concert.
A l'intérieur, que des gens bien: cravates, costumes trois pièces, robes chics, et eaux de toilette Guerlain ou Hermès, le haut de gamme!
Le temps de déguster un Sullivans Cove millésimé et les quatre gaillards issus du Down Under investissent la scène.
Brendan Sequeira, foulard rouge retenant sa noire tignasse ( guitar/vocals) , Zach Rembrandt ( bass, backings), Luke Dirckze, pumped to finally live out my dream of being a rockstar in a touring band, ( drums, backings ) et en guest, à la lead guitar, une légende: Chris Klondike Masuak ( (Radio Birdman, Screaming Tribesmen, Hitmen, The Raouls, Chris Masuak and the Viveiro Wave Riders, New Christs, Juke Savages, Klondike’s North 40....).
Sont presque prêts, le temps pour Luke de se débarrasser de son futal, il tient à jouer en slip, le T-shirt sera balancé 5' plus tard.
Enorme déflagration sonore, ils viennent de lancer 'The silence is the strangest noise', pour se foutre de nous, sans aucun doute.
Sauvagerie non contenue, guitares furieuses, un clothes-hating drummer déterminé et une basse écrasante, quant aux vocaux, vociférés, tu ne captes quasi rien, ils sont ensevelis sous le torchis sonore.
Tout le monde s'en fout, on sait que ça va cogner du début à la fin, le public était venu pour du rock'n'roll, il sera assouvi et peut-être légèrement assourdi.
One, two, three... lance Tarzan, à l'arrière, ' Heart in a blender' est lâché.
Eclairs, tonnerre, la terre tremble, I will never surrender, hurle Brendan, s'il faut crever, ce sera les armes à la main!
Et si on faisait la connaissance du ' Used Car Salesman' , un vendeur de voitures, normal quand on fait du garage rock.
Tandis que Brendan et Zach multiplient les duels, que le topless, bottomless, frappe comme une bête, t'as Chris qui, sans s'énerver, te balance des riffs plus meurtriers les uns que les autres.
Derrière toi, le champion local de air guitar mime la scène, en t'envoyant sa guitare fantôme dans les reins, pour se faire pardonner il te tend sa bière et intime un ordre qui ne se refuse pas: Bois!
Next one is a very old one, effectivement 'Zombie Generation' s'entend sur 'Petrified' de 2009.
The Prehistorics et The Godfathers from London, même combat, même punkitude!
Zach se paye un petit solo, Chris actionne la pédale wah wah, les Zombies, pas ceux de Rod Argent et Colin Blunstone, ni les copains des Cranberries, ont quitté le cimetière pour se se démener comme de beaux diables.
I think you might know this one, qu'il dit avant d'attaquer 'Hand Of Law' de Radio Birdman, un hymne punk indémodable.
Ils reviennent vers leur dernier méfait et proposent le bien -nommé 'Tour de Force' .
Toujours aucune baisse de régime à déplorer, ' Tales from the Underground' secoue tout.
' Already Gone' est fait de flux et de reflux, chaque fois que tu sors la tête de l'eau, une nouvelle déferlante vient te submerger .
Où est la bouée, merde, splirf...
Quoi, splirf?
Rien, ai recraché un poisson!
Après un second Radio Birdman, ' Snake', vient ' La Fleur de la Liberté', une plage légèrement plus calme, renvoyant vers Johnny Thunders.
Chris Klondike Masuak attaque le très méchant 'Attack of the Klingons' à la slide,.
Pas vraiment envie de croiser un de ces Klingons un soir au coin de la rue, sont encore pus affreux que les gars de chez Kiss et en plu,s tu ne dois attendre aucun secours car Spock n'est plus de ce monde!
Il est encore question de monstres avec la suivante ' Green-eyed monster' , tandis que ' Trembling heart n'est pas recommandé aux patients de Christiaan Barnard.
On accueille un guest pour la suivante, ' What Gives' de Radio Birdman sera chanté par le grand ( par la taille) Gregory J Bowen , un amateur de pâtisserie.
Le bouillant ' Forged in the fires of hell' est pour Héphaïstos et on arrive au terme du trip avec le fumant 'Subterranean Nightmare' pendant lequel Luke la main froide tabasse rudement tout ce qui l'entoure.
Comme Brendan n'avait pas prévenu les clients qu'il s'agissait de la dernière salve, tous se regardent d'un air interloqué, en se posant la question légitime: c'est fini?
Zach; shall we do one more?
Bête question, of course, et fissa.
Gimme a beer et on vous balance une dernière pépite, la setlist annonçait 'Field of Mines', ils ont peut-être repris ' Trembling Heart'.
Cette fois-ci le chargeur est vide, ite missa est, chers fidèles, rentrez sagement chez vous !
Deo gratias!
Soul Lab aux Routes de Lanleff, le 4 septembre 2022
michel
Une tradition à Lanleff: début septembre, le festival Les Routes de Lanleff qui se déroule dans l'énigmatique temple médiéval.
Du du 2 au 4 septembre 2022, pas moins de quatorze groupes ou deejays doivent faire vibrer les ruines et la jeunesse locale, l'édition ( la quatorzième déjà) , qui a, d'après des connaissances, tenu toutes ses promesses, des groupes assurant un spectacle de haut niveau, une équipe de bénévoles au top, des torrents de bière, et de la restauration proposant du local, donc fabriqué dans le Breizh, comme par exemple les cornichons de Saint-Goazec ( ayant peut-être transités par l'Inde) ou le chachlik à base d'andouillette, que du bon, donc, avec un point d'interrogation pour la provenance du ketchup.
Ton emploi du temps t'autorise à une visite sur le site le dimanche, le jour où pas mal de festivaliers digèrent le trop plein et s'adonnent au sport régional, le lancer du palet.
Une compétition qui n'est pas sans risque, vu l'état d'ébriété affiché par des athlètes ne carburant pas toujours à l'eau gazeuse.
T'étais venu pour Soul Lab, prévu à 18h.
Arrivé à 17h20, tu constates que tout ce que le canton compte comme musiciens est sur place, sauf peut-être le dernier survivant des Frères Morvan.
Tandis que Nena dénombre 99 ballons dans un ciel fort clément, tu assistes à la balance du trio.
Peu après 18h, la sémillante Pouppette, engagée comme speakerine, annonce le groupe avec éloquence.
Soul Lab, ce sont Stéphane Le Dro au sax tenor ( Yu Gen, Blue Tunes, Heat Wave Badume's band....), Clément Abraham à la batterie, vu avec son propre band à Tréguier, ex- Combo ou Heat Wave et Olivier Guénégo à l'orgue Hammond ( Combo - Heat Wave , Badume's Band ...), en lisant leur carte de visite, tu constates qu'ils ont transité dans les mêmes formations, dans lesquelles tu peux retrouver un autre mercenaire, client des Côtes-d'Armor, le guitariste Mathieu Crochemore!
Soul Lab, bien sûr, c'est de la soul, mais fortement teintée de jazz, de la soul jazz quoi, un genre pratiqué , e a , par Maceo Parker, Jimmy Smith, Gene Ammons, Jimmy McGriff, King Curtis ou Junior Mance.
Houston Person a composé 'The Son of a Man' en 1970, à la guitare on entendait Grant Green, dont le trio reprendra plusieurs titres.
Ce jazz boogaloo juteux permet à chaque intervenant de se mettre en évidence .
Parenthèse, ce grand monsieur ( 87 piges) vit toujours!
Et voilà, un premier Grant Green, ' Big John', mais sans guitare , c'est l'Hammond qui se paye une digression onctueuse , les petits doigts d' Olivier, très appliqué, glissent sur l'orgue pour le plus grand plaisir des amateurs de groove, qui ne constituent que 10% de l'assistance, les autres prêtent une oreille distraite aux musiciens en balançant leur palet sur la planche ou en éclusant une Britt à la buvette.
Le sax prend le relais, il gambade joyeusement, Big John a rangé ses flingues pour se déhancher en mesure, tandis que l'Hammond et l'orgue brodent joyeusement.
Quoi, Big John, n'est pas John Wayne , mais Big John Patton, une légende de l'orgue Hammond, un copain de Grant Green.
D'ailleurs l'album ' Blues for Lou' de Grant Green, sur lequel tu retrouves cette plage grandiose est l'une des oeuvres maîtresses chez Blue Note.
Quoi, Grant?
C'est où Lanleff, dans le Missouri?
Juste à côté, dude!
Ils poursuivent avec un second titre attribué à Grant Green, mais composé par Ben Dixon ' Cantaloupe Woman ' qui ressemble comme deux gouttes d'eau au ' Watermelon Man' d Herbie Hancock , que Us 3 avait samplé pour leur tube 'Cantaloop'.
Simone, la soixantaine souple, chaloupe, Yvon, son conjoint, boit.
Pour rester en terrain hard bop funky, le trio propose 'Funk in Deep Freeze' de Hank Mobley qui précède ' Georgia on my mind' introduit à l'orgue pour Georgette, elle tangue en mesure, tandis que René s' allume une pipe.
Un chien, paumé, divague, cherchant son maître, il a failli arroser les palets, s'est ravisé pour disparaître dans le proche cimetière.
Non, Vian c'était J'irai cracher sur vos tombes!
Jimmy Smith a enregistré ' Mellow Mood' en 1969, Wes Montgomery l'accompagnait à la guitare.
Olivier tire la couverture mais Clément a droit à un petit solo pas cabot, le sax en arrière-plan, attend son heure.
Elle vient avec 'Everything I Do Gonna Be Funky (From Now On)' de Lou Donaldson, lyricist: Allen Toussaint, tu parles, il s'est foulé, le texte comporte moins de 10 mots, par contre, si tu ne te déhanches pas au son de cette plage purulente, c'est que t'es grabataire.
Grant Green a la cote, ce soir, voici un de ses titres les plus hot, ' Sookie Sookie'.
Ze groove machine turbine sans avoir à craindre des pertes d'énergie, pas de problème d'acheminement du gaz russe, pas de batterie à recharger après 150 bornes, une jam monstrueuse approchant des 10 minutes avec cependant un couac, léger, le responsable imagine devoir gonfler le son sans prévenir les protagonistes qui finalement sourient à cette initiative malheureuse, qui n'a effrayé qu'un couple de goélands.
Virage rhythm'n'blues avec ' Teardrops from my eyes'.
Pas besoin de kleenex, le soleil a effacé nos larmes et on revient à Grant Green avec ' The Windjammer' , comme demandé t'as enfilé ton ciré, le trio a poursuivi avec ' Hipty Hop' de Lou Donaldson, from the 'A man with a Horn' album, recorded in 1963.
Superbement sautillant ce titre voit tous les kangourous du coin bondir à l'unisson.... hop, hop, hop...
Pour finir en beauté, Soul Lab a opté pour James Brown, ' Ain't it funky, now?' , que Public Enemy a emprunté pour son tube ' Gotta Do What I Gotta Do'.
La boucle est bouclée., et pour t'assurer qu'en 2022, le funk est toujours d'actualité , chez toi tu vas chercher ' Chinatown' de l'Italienne Manupuma sur YouTube!
MadysS. en showcase au Cultura de Langueux, le 31 août 2022
michel
Il a fallu attendre pas mal de temps avant la reprise des showcases au Cultura de Langueux.
Cette initiative sympathique a repris le 19 août avec la venue de Mister Mat, qui proposait des extraits de « L’Aventure continue », son nouvel album.
En ce dernier jour du mois d'août , l'enseigne accueille MadysS, une jeune personne qui a débuté dans la musique en 2015.
Elle n'est pas vraiment inconnue à Langueux, elle y a animé l'académie musicale de la chaîne pendant plusieurs années.
Là, elle termine une mini-tournée Cultura en terre bretonne, après être passée à Aubière et à Angers.
Au programme, la présentation d'un EP six -titres, "Va Plus Loin ..." paru l'an dernier.
Le concert s'annonce confidentiel, à 16h, nous sommes trois face au podium, sur lequel trônent un piano et une guitare acoustique.
La jeune Madyss Lanaté, souriante, prend place derrière le piano, se présente et attaque une première ballade dont le titre pourrait être ' Regarde-moi rêver' .
Jolie mélodie et texte fleur bleue, dans le style Lara Fabian.
Des clients déambulent, s'arrêtent un instant, tendent l'oreille, certains applaudissent avant de poursuivre leur chemin, leurs gosses sur les talons, demain l'école reprend, il s'agit de se procurer les dernières fournitures nécessaires avant de faire la connaissance de la nouvelle institutrice, si l'établissement a réussi à engager un enseignant.
Elle entame une nouvelle piano ballad dans le moule ' Let it be', 'J' y crois' , la voix est fluide, le message positiviste.
Comme Confucius, Tchouang Tseu, Sénèque ou Périclès, MadysS est adepte de la pensée positive.
Ecoute Oscar Wilde, "Soyez vous-même, tous les autres sont déjà pris." !
Donc, tu dois croire en toi, t'accepter comme tu es, ...la joie, c'est contagieux, sois heureux.. murmure-t-elle dans ' ' L'odeur de ton coeur'.
Don't worry, be happy, chantait Bobby.
Elle enchaîne: ' Sois toi'
Question: Les Poppys engagent-ils?
T'es con, c'est Taïro qui fredonne ' Sois toi-même'.
Egoïsme, méchanceté, hypocrisie, indifférence, voilà quelques traits courants rencontrés dans le monde réel, pas dans celui que chante MadysS, qui continue à prôner la psychologie de la confiance , après un dernier sermon au piano, elle ramasse la guitare acoustique et propose ' Je pars loin d'ici' , un appel à l'évasion en mode folk pop.
Michel Delpech lui souffle, attends-moi, je t'accompagne!
La suivante a été écrite pour les enfants dans une cour de récréation.
Après sa prestation, tu lui as demandé quel était le public ciblé avec ses rengaines aimables et relativement ( euphémisme) naïves.
Elle a réfléchi.
Pour rire, tu as avancé, les amateurs de goth rock, de gangsta rap, de hardcore, de punk ...
Les enfants, sans doute, a-t-elle réagi!.
Et tu as pensé à Yves Duteil et à son magnifique ' Prendre un enfant par la main'.
Ce n'est guère évident de jouer devant un public réduit à moins d 'unités que les doigts d'une main, sans se décourager elle poursuit son récital et propose ' Ouvre toi' et ' Face au soleil'.
Tu t'es mis à penser à Cliff Richard, pas à cause de ses prétendus actes de pédophilies, mais parce que le pop singer a un jour gravé un album, catalogué Christian Rock, encensant Jésus.
Comme t'as pas toujours été irréprochable avec les tiens, ni avec les autres, tu t'es promis d'aller te confesser dès que la paroisse trouvera un prêtre, pendant que la gentille MadysS débite ses derniers préceptes ' Transmets toi' ( ? à vérifier), ' Il est temps' ( de lâcher prise) et le titre le plus adéquat du set ' On est entre nous'.
Tout juste quatre, en fait, deux auditeurs, l'ingé-son et l'artiste, t'allais lui proposer un whist ou un bridge, elle a préféré achever sa touchante tirade .
Et puis t'as vu comme un flash et entendu Françoise Hardy, ' Je suis moi' , et t'as décidé d'être aussi beau et intelligent que le petit Macron!