Tamikrest @Le Manège, Mons ( Dans le cadre du Festival au carré), le 2 juillet 2023
Mitch ZoSo Duterck
Tamikrest @Le Manège, Mons ( Dans le cadre du Festival au carré), le 2 juillet 2023
Mitch ZoSo Duterck
Luciole au Lyncéus Festival, Esplanade de la Banche, Binic, le 2 juillet 2023
michel
Avant le Ite Missa Est , le Lyncéus Festival propose un dernier concert, suivi d'un deejay set, dans le chapiteau installé sur l'esplanade de la Banche, Luciole et Malouve, en dj set, clôturent en beauté un festival riche en émotions.
Malgré les cris alarmistes annonçant l'inéluctable disparition des lucioles, à Binic on est parvenu à en rencontrer une, luisante, bien sûr, Lucile Gérard, devenue Luciole, active sur scène depuis une quinzaine d'années.
Championne de France de slam, comédienne et maman, le coléoptère humain a sorti trois albums, le dernier, ' Un Cri', sert d'alibi au concert de ce soir.
Le musicien Clément Simounet ( piano électrique, guitare acoustique, backings et accessoirement tête de turc) est le premier à s'installer sur les planches, il pianote, tandis qu'une voix invisible sécrète des onomatopées déconcertantes, ooh ooh , hey , hey, aha, aha... le piano s'anime davantage, Luciole se pointe, se déchausse et rejoint le musicien sur scène pour, après un moment de silence embarrassant, entamer le titre ' Je ne chante pas' en slam flegmatique.
Un début qui a eu le don d'interpeller un auditoire, quelque peu médusé.
C'est une évidence, l'univers de Luciole n'est pas celui du commun des mortels.
Clément passe à la guitare, Luciole déterre le titre ' C'est comme', enregistré en 2015 sur l'album 'Une'.
Ce coup-ci elle chante et enchante.
C'est par un texte introductif que débute ' Un Cri'. Le cri est viscéral, le piano est serein, Lucile se confesse, vibre, émeut, la voix monte , redescend, les acrobaties vocales bousculent et percutent.
Non, t'as pas pensé à Edvard Munch, tu t'es pas pris la tête entre les mains, saisi d'effroi, t'as bien écouté et t'as apprécié cette poésie intime et la gestuelle tourmentée de l'artiste.
'A ras bord' démarre en nocturne, au piano, avant que la montée des eaux ne viennent nous engloutir. Pour rythmer son chant, Lucile bat le sol du pied, le tapis moelleux estompe ses coups de talon fougueux.
Retour de la guitare pour le sensible ' Fleuve Amour' qui présente un petit côté Marguerite Dumas pas désagréable.
Explication, il n'y a pas de batterie ce soir, voilà pourquoi vous goûtez à une version épurée du tour de chant, qui comporte quelques morceaux plus anciens, dont 'Une' sur fond musical sec et final élastique.
Anecdote, lors d'un voyage au Japon, dans une cabane, perdue sur une île minuscule ( Teshima), existe une installation créée par Christian Boltanski, qui répertorie les battements de coeur des visiteurs, ces battements du myocarde, amplifiés, sont comme de petites explosions et peuvent, ou te faire voir la mort, ou évoquer la naissance.
Après avoir entendu l'enregistrement ramené du pays du soleil levant, Luciole enchaîne sur 'Danger de mort' , un monologue métaphysique .
Retour à la musique avec ' La clé du problème' , décoré d'harmonieuses vocalises.
Une des grosses claques du set sera la version complètement décalée, amorcée en mode rébus, de 'Aline' de Christophe.
Nouvelle confidence, l'album 'Un cri' a été conçu pendant ma grossesse ( tout s'explique), 'L'effet et la cause' en est une tentative d'exégèse.
Si t'as besoin d'un dictionnaire d'antonymes, écoute ' L'effet et la cause'.
L'apologie du cri se poursuit avec le slam/rock ' Avec mes crocs'.
' Il est temps' annonce le retour au calme, le dernier morceau du set est précédé d'une nouvelle diatribe sur fond arabo-andalou, 'La conquête' , un titre rythmé, qui demande la participation du public, invité à fredonner le refrain.
Un public qui aura droit au retour de l'artiste pour un double rappel, elle descend de scène et propose ' Avoue' en solitaire et a capella. Après ce texte, bourré de jeux de mots dadaïstes, vient 'A bras le corps', un ragga qui termine un concert effrontément original.
Hollywood Vampires + Porn Queen @ Rockhal - Esch/Alzette (LUX) - 21 juin 2023
Mitch ZoSo Duterck
Duo du Bas au Château de La Roche Jagu, Ploëzal, le 25 juin 2023
michel
Si tu réserves à l'heure, tu as l'occasion d'assister, à l'oeil, à la représentation du Duo du Bas interprétant 'Les Géantes' , un spectacle de chansons pour objets trouvés et personnages non-ordinaires!
Ce n'est pas ta première rencontre avec Hélène Jacquelot ( de Bayonne) et Elsa Corre ( de Douarnenez), tu avais fait leur connaissance à Plérin, lors d'un Zef et Mer où elles proposaient des extraits de leur spectacle ' Casseroles'.
En cette fin d'après-midi elles ont laissé les ustensiles de cuisine dans le vaisselier pour nous narrer et chanter des histoires de géantes ( et de géants), ce n'est pas que ces braves gens sont tous originaires de Brobdingnag et ont la taille de basketteurs professionnels, on soupçonne même que certaines des vieilles dames, mises en valeur par Hélène et Elsa, ne dépassent pas le mètre 50!
Pour aller à la rencontre de leurs héroïnes, les artistes avaient dans l'idée la maxime du philosophe Gilles Deleuze, qui n'est pas originaire de Leuze-en-Hainaut , mais de Paris:
« On est tous un peu dément, et j’ai peur, ou je suis bien content, que le point de démence de quelqu’un ce soit la source même de son charme. »!
Pour lier connaissance avec ces personnages, parfois considérés comme borderline, le duo, baluchon sur le dos, est parti en voyage, un trip qui les a menées des Cornouailles bretonnes jusqu'en Aragon.
Assis à même le sol ou sur une banquette bancale, le public, nombreux, admire le décor avant l'arrivée des protagonistes.
Un intérieur tendance mamie, ayant eu 20 ans en 1930: naphtaline sur les étagères, bibelots poussiéreux, napperons brodés, vaisselier rafistolé et cadres avec photos jaunies au mur.. elles ont dû fouiner pendant des semaines chez Emmaüs pour dénicher ce bric-à-brac!
Très élégantes dans leurs robes d'époque, la grande Elsa et la belle Hélène prennent place dans le salon, Julien Le Vu, le génial ingénieur son, qui joue un rôle prépondérant dans ce spectacle original, envoie une bande-son narrant la vie d'une quasi centenaire.
On va faire la connaissance de la femme colline, originaire des Cornouailles, pour accompagner leur kan ha diskan, ' Itron An Dorgenn', les filles secouent ou froissent des sacs plastiques à bretelles ou déchirent des pages d'un annuaire téléphonique, tous ces sons sont amplifiés par Julien et créent un effet boeuf.
Après avoir fait la connaissance de cette première créature étrange, on se dirige vers Tréméven, dans le 29 pour y découvrir Angeline, ' La Vieille' 97 ans, qui fait des câlins aux arbres et qui, à 19 ans avait été placée au service des propriétaires du manoir de Kernault.
Les filles chantent en agitant un bassin rempli de noix ( c'est bon pour le coeur) , en arrière-plan la voix d'Angeline relate des instants de sa vie ou rit aux larmes en entendant... la vie tu l'as croquée, la vieille...
Au revoir, Angeline, on se dirige plus loin, vers les Monts d'Arrée , point culminant 385 mètres, là vit Marie-Claude qui collectionne des poupées.
Pas facile à débusquer, sa chaumière.
Marie-Claude offre le pinard et étale ses trésors, les filles entament un kan ha diskan acrobatique sur fond de bruits d'insectes, elles vocalisent, tandis que Marie-Claude, dans sa maison, bien décrite par Henrik Ibsen, philosophe à l'aise tout en se demandant qui sont ces jeunes filles lui ayant rendu visite.
En voiture, Simone, direction la Navarre, Arguedas, là vit 'Mira', la Pinturitas, une vieille dame peignant sur les murs d'une discothèque désaffectée.
Maria Angeles Fernandez Cuesta, si elle est considérée comme une marginale par pas mal de gens, est désormais reprise dans le catalogue d'Art Brut.
Toujours en Espagne, au Pays Basque, demeure ' Teja', 94 ans, qui nourrit tous les chats du quartier et, comme les matous vivent la nuit, c'est à 20h, qu'elle prend son petit déjeuner.
Après le tango basque, c'est le neveu de Teja qui écrit un texte pour les demoiselles, ' Izan Ala Ez Izan Giant', sur fond de bourdon, en tirant sur la queue d'un ballon gonflé à la bouche, une série de noms est énumérée.
Le chant basque charme les oreilles jusqu'au final chaotique.
Dans le Morbihan vit un Géant mâle, 'L'Homme Papillon' , qui s'habille de tutus.
Ah si Béjart l'avait connu!
Le road movie poétique nous emmène à Bayonne , où niche ' Santa Monica' qui raconte sa vie à la postière qui, à son tour, sort sa vieille machine à écrire pour retranscrire les exploits de Monica.
Le Duo du Bas a réussi à se procurer l'antique Remington et un tampon postal, qui produisent un tapis sonore idéal pour ce récit chanté capricieux.
Une note triste avant d'achever le conte, en apprenant le décès de Marie-Claude, les filles nous proposent un chant poignant en guise d'hommage.
Il reste un géant, un mangeur de bananes du Poitou, Pascal, collectionneur d'objets insolites, son ' Placard' en déborde, son rêve dénicher un cheval à bascule assez grand pour ses longues jambes!
Fin d'un spectacle étonnant et poétique où on va de surprises en surprises , mais en y réfléchissant bien, ne sommes-nous pas tous des géants?
Jaya dans le parc du Château de Pommorio, Tréveneuc, le 23 juin 2023
michel
Le Comité des Fêtes de Tréveneuc organise le Feu de la St Jean le 23 juin 2023, dans le parc du Château de Pommorio.
Un concert du groupe Jaya est prévu à 19:30', le public peut se restaurer, s'abreuver et profiter du soleil, avec une belle vue sur le château à l'horizon.
Jaya ou 80’s JAYA 90’s est un groupe de reprises/variété de Saint-Brieuc.
Jaya est aussi un demi-dieu gardien des Portes de la demeure de Vishnu...
Quoi, c'est pas un joueur de foot?
Ecoute ce qu'on dit à propos du prénom: les petites Jaya sont dynamiques, audacieuses, indépendantes et très sûres d'elles !
Mais non, Pelita Jaya is an Indonesian football team located in Karawang!
Trêve de ragots, Jaya, ce sont: Jorge, Adeline, Yann et Anita, des habitués du Palace Folie's , un bar lounge de Saint-Brieuc.
Pour la petite histoire, on ajoute qu'Adeline Soares avait postulé aux élections du Conseil d’administration de Bonjour Minuit et, qu'il y a deux ans, elle a participé au jeu N’oubliez pas les paroles, présenté depuis la nuit des temps par l'inégalable Nagui.
Elle fait aussi partie de l'ensemble Maniafoly, bien connu à Yffiniac.
Les deux filles chantent, les garçons jouent de la guitare ou des claviers, un cinquième élément, prépondérant, les accompagne, une boîte à rythmes, parfois envahissante!
19:25', la foule ne se presse pas, une heure plus tard, il y aura affluence, le groupe s'adonne aux fastidieux exercices de balance.
Finalement vers 19:45', le show peut débuter.
'Morgane de toi', interprété par deux harmonieuses voix féminines, n'a qu'un rapport vague avec la chanson de Renaud,.
Le groupe a prévu un démarrage en douceur, ' Les mots bleus' de Christophe subit un même traitement satiné, leur version de 'Knocking on heaven's door' ressemble plus à du J J Goldman qu'à du Bob Dylan ou à du Guns'n' Roses.
Les voix sont agréables, l'accompagnement sonore ne devrait pas effrayer les clients de la grande surface du coin.
C'est joli, mais aussi désespérément lisse, ce qui ne gêne nullement les paroissiens.
Les hits des eighties, nineties, vont se succéder, tous emballés dans de la soie, ils enchaînent sur The Police, ' Every breath you take', et un U2, édulcoré, ' With or without you' , quatre danseurs, pas des teenagers, s'ébrouent sur la pelouse, Adeline et Anita sourient.
Au fond, ce cocktail peu alcoolisé doit s'avérer idéal pour un buffet de mariage en plein air ou pour accompagner le drink de retraite d'Edouard, qui pendant cinquante ans a loyalement servi la boîte fabriquant des édredons en plume de sittelles corses.
Virage disco pour varier les plaisirs, Desireless, ' Voyage Voyage' , puis un trip vers The Big Apple avec Téléphone, 'New-York avec toi', presque du rock, mais avec un orgue sonnant Gérard Blanchard ' Rock Amadour'.
Gérard Blanc, tu l'avais presque oublié, lui, ' Une autre histoire', c'était pas mal.
Un plongeon dans les sixties avec' Les portes du pénitencier', où quand Johnny reprend ' House of the rising sun', et puis on suit Rose Laurens, amoureuse d'un sorcier, ' Africa, Africa'.
Les danseurs prolifèrent, la bière, le cidre ou le rosé favorisent la désinhibition.
'Marcia Baïla' des Rita Mitsuko déboule, puis Balavoine a fait pleurer Thérèse avec ' L'Aziza'.
Tout baigne à Tréveneuc, les filles serinent agréablement, les garçons font de la figuration, Jaya nous assènent le tube intellectuel "Besoin de rien, envie de toi" de Peter and Sloane, et là, t'as commencé à avoir peur... t'es bon pour un concert de Mireille Mathieu, de Frank Michael, de Patrick Fiori ou, pire encore, de Kendji Girac!
Une entorse au menu pour suivre, ' La Grenade' de Clara Luciani , puis la farandole ' J'Veux Du Soleil' d' Au P'Tit Bonheur, des gens qui aiment Johnny Weissmuller!
T'as écouté leurs roucoulements pendant 75', mais quand ils nous assènent une version blanche de ' Creep' de Radiohead, tu te dis qu'il est temps de prendre le large.
Thom Yorke n'a probablement jamais imaginé que sa chanson allait devenir une ritournelle mainstream.
Jaya, c'est bien sympa, mais on n'a pas assisté à un concert, mais plutôt à une animation musicale, ou à un Club Dorothée pour personnes âgées!
Deep&High au Fût Chantant, Saint-Brieuc, le 21 juin 2023
NoPo et Noëlle
DEEP&HIGH Le Fût chantant Saint-BRIEUC - 21/06/2023
Quoi de mieux que de commencer la soirée, à l'heure de l'apéro, par de la musique chill?
Au programme, un duo mixte, DEEP&HIGH (tout un programme!) de Rennes, lancé fin 2022.
Pas de scène ce soir, place haute du chai, le matériel est sobrement installé à droite de l'entrée du bar :
une batterie avec l'inévitable pad et les machines aux sons préenregistrés, des micros, des amplis...
Comme d'hab, il faut prendre le temps de boire un coup avant de démarrer, les artistes (et pas que) goûtent un vin blanc bien frais.
Un gars (Sylvain Caremel, batteur/producteur), à barbe et casquette à l'envers, a enfilé une belle chemise à fleurs, ouverte sur tshirt blanc et short rando crème, au bout... des baskets actionnent les pédales.
Une fille (Ourdia Nour, auteure/interprète), aux cheveux longs blonds ondulés, possède un look d'enfer : petit haut noir léger mais recouvert au départ d'un blouson vert pomme, long short de basket noir, chaussures flashy du même sport et pour couronner le tout un bob, de compète, à fleurs et de grands anneaux dans les oreilles.
L'atmosphère, bon enfant, accueille un public de 1 à 99 ans ou pas loin (de toi Seigneur!) et fleure bon, la détente, l'amusement... la fin de semaine... anticipée et bientôt les vacances!
Très sympa, mais pas les meilleures conditions pour apprécier vu le brouhaha joyeux et les mouvements continus.
Qu'à cela ne tienne, les musiciens nous distribuent des sons très dansants aux paroles plutôt bien foutues et bourrées d'empathie (ici, référence à l'acharnement sur les sans-abris ou ailleurs, 'Il a dit c'est la guerre').
Impossible de ne pas chalouper ou esquisser quelques pas de danse, en collision avec les gamins ou les parents qui essaient de les récupérer.
Les sonorités?
Deep&High ça fait élastique non? Juste! Ça correspond aux mouvements provoquées par leur musique...
Reggae (ragga) un peu, trip (voir hip)-hop (voir pop) un peu, soul un peu, le tout baigné dans un électro groovy, beaucoup.
Ils citent Holly Cook ou Morcheeba, rien n’interdit de compléter par Selah Sue et Neneh Cherry...
On pense aussi à DELUXE, surtout lorsque la voix monte dans des aigus au timbre enfantin.
Tout au long du set, la bobeuse nous ouvre l'esprit et se trémousse gracieusement, sans prendre de risque pour un claquage, et non sans humour, avec des poses pleines d'autodérision.
La casquette assure un pouls vital aux accents qui nous parcourent le corps.
Quelques plages à se dorer la pilule :
'Gansta' donne dans le mouvement souple et profond du reggae. Le chant de Ourdia se promène en chaloupé nonchalant.
Evidemment, le soleil brille, brille, brille et les vagues de claviers réverbèrent.
'Tickets' sautille sur une touche répétitive au clavier. La voix alterne entre un débit rap/ragga et une cadence plus lente et alanguie sur le refrain.
Le rythme, impulsé par la batterie de Sylvain, reste imparable.
'Slave' monte dans un tempo, au pad, en battements de cœur, plus loin, bordé d'enluminures au clavier avant que la batterie roulante ne se lance.
Le titre s'immerge dans un trip-hop envoûtant à la mélodie alléchante. Par une harmonie omniprésente, on se laisse bercer.
'Give me time' nous replonge dans un reggae aussi rafraichissant qu'une tête piquée dans l'écume iodée (lice).
'Boom', en français, cuisine un met plein de peps positif, au son/sang mêlé toujours entrainant et pourtant les paroles tanguent.
On vient de passer un moment tellement agréable et je parie que sur une vraie scène, avec moins de pré enregistrements et plus d'instruments, ça doit pétiller.
Les compositions tiennent vraiment la route et on peut se laisser facilement envahir de good vibrations.
Ils reviennent le 12 août au Café de la poste à St BRIEUC, zy va, tu t'en trouveras rasséréné!
https://www.facebook.com/deepandhighmusic
Note : Ourdia fait aussi partie de French Songs del Mundo
Fête de la Musique à Guingamp , part two , Place du Vally, le 17 juin 2023
michel
Il aura fallu attendre le set de Sol Invictus pour voir le public s'animer.
Décidément, le rap a le vent en poupe et peut se montrer intéressant!
Les rappeurs briochins n'ont pas choisi leur étiquette par hasard, de Mithra, le soleil invaincu, à l'album d'Akhenaton, en passant par celui de Faith No More, Sol Invictus éblouit, tel un astre incandescent.
Si au départ du concert Sol s'ébat sur scène uniquement accompagné par un beatmaker incroyable ( Max) , dans le courant du set, Kazan et Épicéa Lunaire viendront le seconder, ce quartet va enflammer une place jusqu'ici amorphe.
Un premier rap engagé ( presqu'un pléonasme) est lancé, le flow freestyle est clair et accrocheur, le choix du fond sonore conforme à ce qu'attendent les fans de hip hop.
..pour ressembler à Monsieur Tout le Monde, je fais des compromis immondes... et quand il expulse ...j'ai trop la rage...une gamine à tes côtés lance un Yeah hargneux.
Le duo enchaîne sur ' Big Pharma' , pas vraiment une pub pour Bayer AG et autres sociétés pharmaceutiques et agrochimiques, le virus a permis à certains de s'enrichir honteusement!
Autre thème abordé: la guerre, qui rend le monde hardcore.
Phrase clé: qu'ils aillent se faire enculer!
A deux MC's ils sont encore plus performants, les punchlines choc se succèdent, ... je t'arrache le bide... a failli te voir dégueuler, t'es pas amateur de gore, tu t'es ressaisi à temps , ils ont embrayé sur un autre film d'horreur, où il est question d'un mec dans ta tête, t'as repensé à 'Innerspace' , car t'étais fan de Meg Ryan.
Tiens, voilà Épicéa Lunaire qui vient balancer son rap sylvicole désenchanté, ... l'espoir est parti dans le décor....
Que viennent faire Pinochet, Spinoza et Bobby Lapointe dans le même bateau?
C'est de la magie, mec, je les sors du chapeau!
Les rappeurs sont souvent décrits comme des ignares, pas ceux-ci, ils citent Homère, l'Odyssée, Persée , Jules Ferry, avant de nous faire comprendre que la guerre, c'est pas bien, sauf quand c'est les USA., évidemment!
Des trompettes en bruit de fond, ...aux armes, aux armes... c'est pas du reggae, c'est pas du Gainsbourg, mais ça tape juste et fort, mais qu'est devenue la douce France de Charles Trenet?
Epicéa Lunaire décide de s'attaquer au dieu argent et puis Kazan prend le relais, c'est la déglingue, ce monde est pourri!
C'est avec le single ' 8 janvier' que prend fin un concert incisif !
Nouveau changement de tribune pour écouter Bartowsky.
Google est avare d'informations, tout au plus le moteur de recherche mentionne une certaine Eveline Bartowsky, microbiologiste et oenologue, nos Bartowsky, eux, sont originaires de Guingamp et pratiquent un rock instrumental sans concessions, auquel tu peux coller les étiquettes, stoner, doom, sludge!
Ils sont trois: Alexandre Aubert. - guitar, ( il n'a pas le téléphone)/Clément M. - bass, beau t-shirt Knucke Head et Thomas G. - drums, tatouages impressionnants!
On leur connaît un EP, 'Buffalo', audible sur Bandcamp.
Caractéristiques, le groupe ne tient pas compte des trois minutes réglementaires pour passer en radio!
Une première salve instrumentale nous est destinée, ainsi qu'à Charles Darwin, ' Monkey on the tree'.
Ils disent aimer le Bordeaux, enfin celui proposé par Mars Red Sky, des gens influencés par le bon vieux Black Sabbath ou par Kyuss.
Tu te fais donc une idée: un son lourd, un tempo tragique et a low-tuned guitar, et comme ils ne sont que trois, les heavy blues trio à la Cream, Taste, James Gang ou West-Bruce-Laing sont une référence, mais tu oublies le blues rural!
Stridences et riffs bien taillés, dans une roche non friable, caractérisent l'intro de 'Outer Space', quand la basse et les drums rejoignent Alex le truc, malgré sa masse colossale, s'envole dans le cosmos.
La terre est bien minuscule, vue de là-haut!
' Silver Slate' est également repris sur l'EP, le traitement est similaire aux deux titres précédents: densité, efficacité, rythmes répétitifs, guitare massue, basse brute, et drumming acharné.
On a eu droit à une accélération imprévue après trois minutes, mais un poids lourd de cette envergure ne prend de la vitesse que lorsque la route descend!
'Shadow' ne risque pas de faire de l'ombre au DJ du même nom, le thème demeure sombre et se rapproche du black metal.
Déjà la dernière, annonce le guitariste: la suite ' Grass eats buffalo', le monde à l'envers quoi!
Démarrage pour qui sonne le glas , suivi par des méandres, tantôt boueux, tantôt agités, plus de 10 minutes à contempler les buffles mâchonner un gazon déjà sec et fétide.
Un set radical donné par un trio qui ne fait pas de cinéma!
C'est l'heure de se restaurer, Red Rivers of Weepin’ a pris place sur la scène 1, tu prêtes une oreille distraite à leur mélange, relativement peu épicé, t'es pas convaincu , tu décides de prendre la tangente, tu rates quelques formations, dont les talentueux Pandapendu ou Dandy Monkeys que tu as déjà eu l'occasion d'apprécier sur scène.
Chez toi: déjà là?
Oui, les frites étaient trop grasses...
Fête de la Musique à Guingamp , part one, Place du Vally, le 17 juin 2023
michel
Tu le sais, officiellement, la Fête de la musique a lieu à travers le monde le 21 juin, depuis des années, les aléas du calendrier avancent ou retardent la date initiale, souvent les organisateurs optent pour un vendredi ou un samedi pour orchestrer leur manifestation.
L' Association Rock à l'Ouest et la Mairie de Guingamp et quelques sponsors, ont choisi le samedi 17 juin pour fêter Apollon, dieu de la lumière, de l'harmonie et de la musique.
La cité des Côtes-D'Armor, qui risque de perdre sa maternité, fête l'événement en plusieurs endroits: à la place du Vally, au Jardin Public , place de la République et dans divers établissements locaux.
T'avais pointé la Place Du Vally où Rock à l'Ouest programmait onze groupes, répartis sur deux scènes.
Début des festivités prévu à 16h, horaire respecté, organisation impeccable, son au top, du soleil, à boire, à manger, tout était réuni pour passer un bon moment.
Un hic?
Bof, quantité et qualité ne riment pas forcément!
Plusieurs formations tâtent pour la première fois de la scène, le baptême a parfois été confus, voire brouillon.
Scène un: X/Y
Une initiative récente que ce quartet mixte, parité totale, deux filles, deux garçons.
Pas de facebook, pas de clips, des covers et quelques compos.
Line-up probable: Nicolas Marvin à la guitare et secondes voix, Nicolas Mousse à la batterie, la très réservée et appliquée Sandrine à la basse et, probablement, Anne Mo au chant.
Une histoire de chromosomes compliquée ou un pendant breton à The xx, le choix du nom n'a pas été expliqué, X/Y débute par ' Cocaine' attribué à Eric Clapton, mais composé par JJ Cale.
Version honnête, bonne voix,....satisfaisant, note l'examinateur.
On passe à Placebo chantant une marque de céréales, ' Special K', suivi par une de leur compo, un power pop qui dit ...there is no good times... Guingamp bat des mains.
La chanteuse hasarde une pointe d'humour pour annoncer ' Creep' de Radiohead, t'accroches pas, conditionnement boursouflé!
'Is that you', du rock bluesy, passe mieux mais ' Not an addict' de K's Choice est dur à avaler
Une seconde compo, un midtempo, se digère bien, tout comme ' Santeria' de Sublime.
Leur compo 3, du funk, précède 'Heart is an animal' de Deap Vally, les gros riffs impressionnent, ce truc leur convient!
Par contre, s'attaquer à ' Little Wing' de Jimi Hendrix et le transformer en middle of the road pop track est un crime de lèse majesté .
Contrat rempli, applaudissements polis!
Sur le second plateau, il y a un barbu gris, chaussé de tongs permettant à ses orteils de bronzer, et fringué d'un T-shirt lavande d'ici, et d'un bermuda, fabriqué en Asie, il dispose d'une guitare et tripote une machine distillant des samples.
Le mec dit s'appeler Frites, on a cherché, en vain, le ketchup, la mayo , le pot de sauce cocktail , il a plaqué quelques accords sur son jouet et a entamé un chant poussif, destiné aux jeunes et aux moins jeunes.
Instantanément, t'as eu peur, et t'as revu Flip de Bourbriac , celui qui connait bien Fleury-Mérogis.
Il a poursuivi ce bricolage foireux avec la suivante, ' Mais qu'est-ce qui s'est passé?
Comme il s'en prend à ' Jeanine', ( tu préfères celle de Johan Verminnen, elle sert à boire) , tu décides justement d'aller vider un godet en ville.
Il y a des gens qui partent à la pêche, jouent aux boules, jardinent, tricotent, élèvent des chenilles, assistent à la messe tous les soirs, Frites, lui, a eu la mauvaise idée de faire de la musique!
Attablé à une terrasse près de la fontaine La Plomée, tu prends le temps de siroter une mousse avant de regagner le site où des gens connus, The Light Side Band, s'ébrouent sur la scène A.
Il y a cinq semaines tu les as vus à Bonjour Minuit, lors d'une Session Live de Radio Activ', leur pop rock, allégé, avait séduit l'assistance ( cf article) .
Petit changement, ce soir, Thomas Calegari est absent, Max, le chanteur attitré, combine vocaux et drumming.
Nicolas, Stéphane et Julien sont bien présents et, comme à Saint-Brieuc, la machine tourne sans accrocs, l'indie pop soigné et finement brodé du groupe de Binic constitue un réel soulagement après la prestation pénible du marchand de chips
Des titres comme ' Soldier of Love', ' Australia', 'Let it down' ou 'Mindspace' séduisent un public, relativement sage, et tu n'es pas étonné quand Claire souffle à sa copine, ils me font penser à Coldplay!
Avant de prendre congé, Max annonce un prochain concert à La Glycine, où les nouveaux patrons ont décidé de programmer deux concerts par semaine cet été.
TLSB a légèrement dépassé le temps imparti, pas de panique, le second plateau se trouve à huit mètres, Red Stones est déjà en place.
Ces cailloux vermillons ne roulent pas en Cadillac, mais plutôt en Trabant asthmatique,
Comme X/Y, le groupe est neuf sur le marché, il est tout aussi mixte: deux filles, deux gars: Ju Stine, au chant/ Christelle Fouque Clari, à la basse/ Michel Clari, à la guitare, et Thierry à la batterie.
Répertoire: 100% covers.
Ils débutent par l'histoire de ' Dani California' écrite par les Red Hot.
Gilbert s'approche, Gilbert constate: c'est mou!
Gilbert voit juste!
Second délit, le 'Zombie' des Cranberries, on a mal pour Dolores O'Riordan!
Qui souhaite une version cha cha cha avariée de “Knockin' On Heaven's Door" ?
Pas le Bob!
Les Cranberries subissent une seconde attaque, ' When you're gone'.
Le chant est hésitant, les soli de guitare téléphonés et mous, le jeu de batterie chancelant, seule la bassiste tire son épingle du jeu.
Il s'agit de leur première scène, ils ne peuvent que s'améliorer, il y a du boulot!
' Californication' ne donne pas envie de copuler, 'Back to black' est catastrophique, pauvre Amy!
Un recul vers la buvette, de loin, c'est pas plus performant, 'Smells like teen spirit' et ' Sweet dreams' ressemblent davantage à un cauchemar.
Gilbert, c'est toi qui ronfles?
End of part one!