Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Le blog des critiques de concerts
  • : Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
  • Contact

Les prochaines...

Recherche

2 février 2019 6 02 /02 /février /2019 09:12
Yazz Ahmed au Théâtre du Champ au Roy, Scène de territoire, à Guingamp, le 31 janvier 2019

Yazz Ahmed au Théâtre du Champ au Roy, Scène de territoire, à Guingamp, le 31 janvier 2019

 

J’ai grandi au Bahreïn, en fait mon vrai nom est Yasmeen, qui est le nom en arabe pour le jasmin.

Ma famille est partie s'installer à Londres, je suis devenue Yazz, car les Anglais ne parvenaient pas à prononcer mon prénom convenablement...

Et la trompette?

 Terry Brown was born in Islington in north London in 1928. He was playing the trumpet at the age of thirteen and was playing local gigs at the age fourteen. In 1945 he joined Johnny Claes when he was only sixteen years old...et bien, c'est mon grand-père, il était féru de be-bob.

La prometteuse trumpet and flugelhorn player a sorti deux albums,  'Finding My Way Home", en 2011, et en 2017, 'La Saboteuse', que Jazzaround décrit en ces termes "Les treize titres qui garnissent la « Saboteuse » oscillent entre le jazz et le psychédélisme, avec une forte résonance orientale."

Début janvier Yazz était à Bruxelles ( Flagey) pour le Brussels Jazz Festival, après un bref détour par le UK, c'est la France qui l'accueille. Pour son étape bretonne, elle a choisi  l'imposant Théâtre du Champ au Roy, à Guingamp.

 

Le concert est prévu à 20:30', afin de caser les moins ponctuels, il débutera avec un léger retard.

Un signal lumineux vers la table de mixage indique que l'heure du kick off est imminente, Yazz Ahmed ( trompette, bugle, looping and sampling) , Martin France ( drums),  Ralph Wyld ( vibraphone), George Crowley ( clarinette basse) et Dave Manington ( bass) prennent place et, sans un mot, amorcent une première compostion à l'allumage flegmatique.

La plage initiale fait partie d'une suite qu'elle a composée pour le  Southbank’s Women of the World festival.

Après les premières effluves voyant la clarinette basse en pole position, Ralph entre en action, il manie des arcs ( de loin on pouvait imaginer voir des scies) à la manière du Steve Reich's sextet pour jouer de l'idiophone, la mélodie se teinte de coloris arabiques mystérieux, invitant à la rêverie ou à la méditation.

Après un premier solo de vibraphone, la trompette se paye une escapade aux accents Sketches of Spain, les samples futuristes apportant une touche electro psychédélique à la phase finale du morceau.

Pas un mot, pas de réaction du public, ils ont abordé la ballade filandreuse  'La Saboteuse' pour lequel Yazz a ramassé le bugle.

Le dosage des éléments électroniques et de l'instrumentation classique s'avère subtil, une nouvelle fois, tu clos les paupières et laisse ton esprit vagabonder en terre exotique.

Les partitions de la seconde plage font place à celles de  'Jamil Jamal' entamé par un solo de batterie, au terme duquel la frontlady fait un signe au public l'incitant à applaudir l'efficient Martin France. Le vibraphone et la clarinette basse entament un dialogue mélodieux, la basse et la batterie assurent l'assise rythmique.

Une trompette ample, majestueuse, solennelle prend le relais, avec l'apport de l'électronique la plage se colore de nuances trip hop.

Pause, trente minutes viennent de s'écouler, la jeune dame présente ses équipiers et lève un voile sur les titres joués puis annonce une nouvelle suite dont le premier titre, lyrique,  est  inspiré par le Bahreïn, il débute d'ailleurs par un chant samplé.

Dans la salle quelques auditeurs, plus ouverts au jazz mainstream ou au swing se sont assoupis,  les férus d'aventure et de sonorités inhabituelles savourent, il est vrai que l'univers de la jolie dame favorise l'introspection et  l'onirisme.

Le sort des migrants est le thème du second volet, grave, de la suite (The Shoal of Souls) , puis ' Her light' s'engage sur un tempo accéléré avant un break plaintif et une nouvelle activation du rythme. Des effets stridents et un jeu de batterie furieux conduisent le morceau vers une explosion finale sidérante.

Yazz vient présenter les derniers morceaux, 'Whispering gallery' une commande du London Jazz Festival, la compositrice s'est laissée imprégner par l'atmosphère régnant dans la St Paul's Cathedral  pour composer une pièce baignant dans un univers ambient que n'aurait pas dénigrer Brian Eno.

Une dernière plage fluide, malgré la complexité des arrangements, nous conduit au terme d'un concert pendant lequel les musiciens ont fait preuve d'une cohésion et maîtrise exemplaires.

 

Ils reviendront pour un bis  à nouveau inspiré par le pays d'origine de la jeune trompettiste, 'The Lost Pearl' ( ?), un rondo noir survolté.

 

Après la France, Yazz Ahmed and band seront en Suisse pour une date avant de regagner le UK

 

 

 

 

Yazz Ahmed au Théâtre du Champ au Roy, Scène de territoire, à Guingamp, le 31 janvier 2019
Yazz Ahmed au Théâtre du Champ au Roy, Scène de territoire, à Guingamp, le 31 janvier 2019
Yazz Ahmed au Théâtre du Champ au Roy, Scène de territoire, à Guingamp, le 31 janvier 2019
Partager cet article
Repost0
29 janvier 2019 2 29 /01 /janvier /2019 17:43
The Johnnie Glaz String Band à la Grande Ourse, Saint-Agathon, le 27 janvier 2019

The Johnnie Glaz String Band à la  Grande Ourse, Saint-Agathon, le 27 janvier 2019

 

Le bluegrass et la France!

Il y avait The Bluegrass Connection, (Bluegrass) Long Distance, dans les seventies, Eurograss ou  Blue Railroad Train, plus tard,   avec toujours un nom qui revient: celui du banjoïste Jean-Marie Redon.

Rien d'autre?

Mais, si, Jésus... Les Cactus Pickers, Moonshine Bluegrass Band, The Red Barn String Band, Howlin' Fox...etc, n'oublions pas le Laroche Bluegrass festival, dans les Alpes, qui d'ailleurs programme

Rachel Baiman ce 30 janvier.

Du côté breton on cite The Johnnie Glaz String Band, né en 2017.

Melrose les avait invités à Callac on the Rock en 2018, en ce début de soirée, ils inaugurent l'année 2019 à La Grande Ourse.


T'es certain qu'ils sont du Breizh?

Presque tous,  Sam Hutchings, le luthier barbu, qui aurait pu jouer avec ZZ Top, ne parle pas le patois de Loudéac, il doit avoir quitté le UK avant le Brexit/Daniel Ross, le plus bavard , s'il fabrique des violons du côté de Plounéour-Ménez, est doté d'un léger accent dû à l'absorption de Guinness ou de Newcastle Brown Ale, les autres sont du coin :Jean-Michel Mesmin, un ancien bagnard,/ Jean-Mathurin Remi, un briseur de cordes et Olivier Steunou, un habitué des fest-noz.

La foule ne se pressait pas aux guichets de l'accueillante salle de la commune,  dont le nom fait référence à Saint Gwéganton, une météo tempétueuse, Ouessant était balayé par des rafales montant à 140, Saint-Agathon devant se contenter de 101, avait incité les indigènes à demeurer au coin du feu.

Sur scène, un seul micro, comme au bon vieux temps des Foggy Mountain Boys, et comme il est question de strings, non, pas de fesses rebondies, Jeannot, on visualise  des guitares ( acoustiques), violons, banjos, une mandoline, une contrebasse et dissimulé au fond du lavoir, un washboard.

17:30, voilà la bande à Johnny, l'un d'entre eux a probablement travaillé chez Bouglione, il a failli se prendre une pelle avant d'envoyer les premières notes.

Daniel, d'un timbre shakespearien: on va commencer par une histoire d'amour, about a teenage wedding et vlan, ils attaquent ' You never can tell' dans un style plus proche de celui des New Riders of the Purple Sage que de celui de Chuck.

Bien, le solo de mandoline!

Ces mecs sont du genre je joue de tout, donc les instruments passent de main en main, avant d' emmancher un Hank Williams ironique ' I'll Never Get Out of This World Alive'.

Dis, Daniel, où les as-tu dénichées tes pompes, Al Capone portait les mêmes...

Après une tranche d'humour anglais, périmé, ils nous abreuvent d'un second Hank Williams, 'Rambling Man', chanté d'une voix chevrotante par Tonton Sam.

'The Cuckoo' est le plus gros succès YouTube du 17è siècle, Cromwell le sifflait pendant ses ablutions.

On te dit ...Oh, I got a woman., mean as she can be..., tu réponds ' Mean Woman Blues', Elvis ou Roy Orbison, les Johnnies ont adapté le classique à la sauce boy-scout, les fiddles s'amusent, Jean-Michel en rajoute une couche, ça rigole sur scène, en bas, le public prend du bon temps.

Voilà le washboard et un kazoo, mais nous ne sommes pas un jug band, folks, voici l 'histoire de la nana lavant son linge  sur le boardwalk à Coney Island, “Coney Island Washboard Roundelay” des Mills Brothers doit dater de 1926.

C'est  John Sheahan ( The Dubliners) qui m'a fait connaître la gigue ' Four Poster Bed' sur lequel on plaque un instrumental né dans l'Arkansas.

James, un cambrioleur, a une copine, Red Molly, elle  fond pour sa belle moto, a  '1952 Vincent Black Lightning', le pauvre James se ramasse un gros trou dans la poitrine, il laissera son magnifique engin à la rouquine. C'est Richard Thompson qui a composé ce chef-d'oeuvre,  digne de l'épopée de Bonnie and Clyde , en bluegrass, la ballade fait également de l'effet.

Ils proposent une suite:  'Indian War Whoop'/ 'Barlow Knife' et 'Fire in the mountain', du coup on se retrouve dans les Appalaches.

On a bien transpiré, let's calm things down, Sam au banjo et Jean-Mathurin à la contrebasse vont vous interpréter une vieille ballade écossaise, 'Katy Cruel' que Nick Cave a repris sous le titre 'When I first came to town'.

Pour les fans de Joe Dassin, il a enregistré ce traditionnel en 1966.

On revient à Hank, le cowboy,  avec le blues "You're Gonna Change (Or I'm Gonna Leave)", un dobro fait son apparition, ça slide à gogo.

Johnny Cash pleure, 'Big river' , puis une séquence de striptease, dis, Mathurin, tu comptes piquer un plongeon dans le fleuve, avec des raybans,c'est classe,  et puis, non, t'es une brute, t'as pété une corde de ta gratte...

Ouais, je me prépare pour l'instant rock and roll,  ' Johnny B Good' suivi par 'Great balls of fire'  pour terminer le concert en fanfare.

Bye, bye, les minets!

 

Bref passage derrière les rideaux et retour sur le podium, on vous joue une suite des montagnes ( dont 'Flop eared mule')  sans Averell, il raccommode son jouet.

Puis, au complet, un mix ' Orange Blossom Special' /'Mystery Train'.

 Yeehaa...jusqu'ici c'était dry January, folks,  on vous laisse pour aller boire un coup!

 

 

 

 

 

 

 

The Johnnie Glaz String Band à la Grande Ourse, Saint-Agathon, le 27 janvier 2019
The Johnnie Glaz String Band à la Grande Ourse, Saint-Agathon, le 27 janvier 2019
The Johnnie Glaz String Band à la Grande Ourse, Saint-Agathon, le 27 janvier 2019
Partager cet article
Repost0
28 janvier 2019 1 28 /01 /janvier /2019 14:26
Latin' break à la Bibliothèque Albert Camus à Saint-Brieuc, le 26 janvier 2019

Latin' break à la Bibliothèque Albert Camus à Saint-Brieuc, le 26 janvier 2019

 

Je fais les magasins, tu m'accompagnes?

Je fais la bibliothèque.

Riche idée de ranger tes bouquins.

Précision: je me rends à  la Bibliothèque Albert Camus à Saint-Brieuc pour un concert de Latin' break.

 

Direction  le quartier de la Croix Lambert où niche la bibliothèque portant le nom d'un romancier dont le nez n'est ni plat, ni court, et dont 176 écoles, collèges et lycées portent le nom, Albert Camus.

Le public afflue en masse, il faut dare-dare ajouter des dizaines de sièges face aux deux chaises dévolues aux musiciens.

Les mioches sont priés de s'asseoir à même le sol.

Devant une rangée de microsillons,  tu vises deux pose -fesses, deux acoustiques et bientôt deux barbes, celles du duo Latin' break.

Romain Salmon et Paul Manoeuvrier sont passés par le Conservatoire, jouent tous deux de la guitare, font partie de diverses formations, Leïla and The Koalas, Cabeceo  ou Valmitte  ( Paul), Natah Big Band, Stellis Groseil duo et le tribute que Stellis  consacre à Aretha Franklin, Blue Vibe Sextet, Mahsala ( Romain)... 

En principe ces jeunes gens ne chôment jamais, quand les contrats font défaut, ils se produisent  sous l'étiquette Latin'break pour interpréter  des airs traversés de rayons lumineux.

No mike, no plugs, c'est parti avec ' Dos Gardenias', un boléro written by  Cuban composer and pianist Isolina Carrillo, et un gros succès pour le Buena Vista Social Club.

Paul chantonne et assure le rythmique, Romain, au jeu ciselé, enchante.

Après avoir quitté Cuba, on part avec Manu Chao saluer Diego Maradona,  ' La Vida Tombola', Romain a électrifié la six cordes.

Giuseppe, nostalgique, murmure 'Forza Napoli'.

Changement de style et de cap, avec l'élégant Brazilian jazz 'Wave' d'  Antônio Carlos Jobim.

Luigi Mozzani d'Ancona, était luthier, guitariste et compositeur, Romain a réarrangé son morceau ' Feste Lariane' sur lequel un  bon nombre d'adeptes de la  guitare classique se sont échinés.

Il a décidé d'ajouter des accents gypsy à la  pièce originale.

Dis, Romain, t'as voulu me piéger, j'ai failli me planter.

Le roi Salomon sourit, le duo retourne dans les Caraïbes pour entamer le chaloupé 'Chan Chan' .

Facétieux, Paul ajoute, puisque nous sommes face à une assemblée hispanique, je vous propose de la fredonner avec nous.

Charles réagit: vive le Cuba libre!

Nous, on aime bien Anis.

Le pastis?

Non, le mec qui chantait 'Avec le vent'.

Je kiffe aussi, ajoute Johnny.

Le petit côté Thomas Dutronc, en plus goguenard, séduit.

Romain s'est payé une Ibanez, il va l'étrenner aujourd'hui en jouant une chanson d'un gars aux nattes tressées, il était de Kingston, voici son ' I shot the sheriff' '.

Ils ne sont pas les premiers à avoir transformé ' Isn't she lovely' de Stevie Wonder en arpèges jazzy, Bireli Lagrène  s'y était déjà collé.

La version des garçons touchait au sublime.

 "Quizás, Quizás, Quizás" , spécialement joué pour Mercedes Le Goff , reçoit un traitement espiègle, le boléro précède 'Clandestino' de celui qui s'est bien remis de la fin de La Mano Negra.

Chauffe, Romain, chauffe, souffle un cousin de Jacques!

Mano a la cote, voici  'Desaparecido' avant de terminer le set d'une heure par la seule compo personnelle, non titrée, ça fait cinq ans qu'on cherche un curé pour le baptiser ce flamenco ébouriffant qui évoque à la fois  Rodrigo Y Gabriela et Paco De Lucia.

 

Françoise, une dame de l'organisation: un petit bis, peut-être?

Muy bien, un morceau facile à chanter, alors: 'Mi gustas tu'.

Olé!

 

Euh, nous n'avons ni CD's, ni T-shirts à vendre...

 

 

 

 

 

 

 

Latin' break à la Bibliothèque Albert Camus à Saint-Brieuc, le 26 janvier 2019
Latin' break à la Bibliothèque Albert Camus à Saint-Brieuc, le 26 janvier 2019
Latin' break à la Bibliothèque Albert Camus à Saint-Brieuc, le 26 janvier 2019
Partager cet article
Repost0
27 janvier 2019 7 27 /01 /janvier /2019 13:50
"Bach et l'Italie", Damien Guillon, Le Banquet Céleste, à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le 25 janvier 2019

 "Bach et l'Italie", Damien Guillon, Le Banquet Céleste, à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le 25 janvier 2019

 

En 1736,  Giovanni Battista Draghi, plus connu sous l'identité de  Pergolesi, malade  s'était déjà retiré  au monastère des Capucins de Puzzuoli . C'est probablement le  duc dei Carafa Maddaloni  qui lui commande une dernière oeuvre, un nouveau 'Stabat Mater', pour remplacer celui  de Scarlatti, jugé démodé.

Le natif de Jesi y jette ses dernières forces et l'hymne catholique devient, à titre posthume, son travail le plus glorieux.

 Dans cette période pénible,  Pergolesi composa également 4 cantates et son  célèbre 'Salve Regina'.

Le Stabat Mater du jeune homme atteint de phtisie a  suscité de nombreuses adaptations ( des parodies, sans le sens humoristique  que l'on donne au terme ces jours-ci) , celle de Johann Sebastian Bach est assurément la plus célèbre, il a repris les thèmes  dans la cantate Tilge, Höchster, meine Sünden, BWV 1083 .

L' ensemble de musique ancienne, Le Banquet Céleste, créé par le contre-ténor de Rennes,  Damien Guillon, tourne depuis plusieurs années avec le projet 'Bach et l'Italie', ce soir l'ensemble, au répertoire baroque,  jouant sur des instruments anciens, s'arrête à La Passerelle de Saint-Brieuc, dont les sièges sont quasi tous occupés à 20:30'.

Un éclairage vermillon illumine la scène, les musiciens ( Marie Rouquié et Simon Pierre, violons/ Patricia Gagnon, alto/ Hager Hanana, violoncelle/ Christian Staude, contrebasse/ André Henrich, luth et Kevin Manent-Navratil, clavecin et orgue), tous de noir vêtus, ce qui a beaucoup plu à Henri Beyle, prennent place et s'accordent, Damien Guillon ( le directeur musical) leur fait face, quelques instants plus tard, la longiligne soprano d'origine belge, Céline Scheen se profile.

La concentration est extrême, Damien Guillon donne le signal, l'allumage est confié aux violons qui , en mode velouté, attaquent le  'Salve Regina' de Giovanni Battista Pergolesi.

Le soprano impressionnant de  Céline Scheen se greffe sur l'orchestration subtile de l'ensemble,  Marie, là-haut, écoute, ravie, l'hommage en cinq mouvements que lui rend l'orchestre baroque.

L'éloquence, l'aisance et la passion dont font preuve la cantatrice, que ce soit dans le largo , Ad te Clamamus ,  dans le profond  Eja ergo ou le courtois Et Jesum benedictum, captivent.

Le morceau achevé, le dirigeant et la soprano s'éclipsent, les musiciens entament une nouvelle séquence d'accordages, le concepteur lumière décide de changer de palette et opte pour le bleu azur,

Damien Guillon, réapparaît, il a laissé sa compagne dans les loges, le contre-ténor entame, en falsetto, la cantate sacrée 'Nisi Dominus' que  Vivaldi composa  pour l’Ospedale Santa Maria della Pieta . Antonio admirait  le chant pur des jeunes filles séjournant à l'hospice .

La fraîcheur, la spontanéité et l'audace du Vénitien se retrouve dans l'allegro vivace ouvrant la pièce, les violons et la contrebasse sont au repos pour le largo qui suit ce premier mouvement, quand, d'un preste mouvement de main, le chanteur lyrique indique qu'il s'agit d'accélérer le tempo, bien vite un andante méandreux, fragile et aérien comble ta voisine  de bonheur, par contre, un inattentif applaudit à mauvais escient alors que la cantate doit entamer un sixième mouvement.

Ce sacrilège n'émeut guère les exécutants qui avec brio  achèvent le chant par le somptueux larghetto ' Gloria Patri', l'enthousiaste 'Sicut erat in principio' et l'Amen final.

Brillant !

Le contre-ténor fugue, les musiciens reprennent l'exercice d'ajustage avant le retour des solistes.

Le dirigeant rassure l'assistance car André Henrich, le luth de la Musikhochschule de Cologne, s'était dérobé.

Un malaise? Une pause pipi?

Mais non, une corde cassée!

Il reprendra sa place lors du second mouvement du  « Psaume 51 «Tilge Höchster» que J S Bach a écrit en s'inspirant de Pergolesi.

.. Céline Scheen singt mit klarer, sauber intonierter Sopranstimme ohne unnötige Dramatisierung, Damien Guillons Alt strömt Wärme und Charakter aus. In virtuosen Passagen bewahren beide große Präzision und Genauigkeit. Einziges Manko ist bei beiden die Textverständlichkeit... se lisait en 2016 lors de la critique de l'album ( rbb Kulturradio ).

Qu'ajouter de plus?

Rien du tout, il suffit de fermer les yeux ( quoique tu risques d'ignorer toute l'intensité que met  l'incomparable chanteuse dans ses mouvements de mains, ou dans les traits de son visage, lorsqu'elle exprime la douleur), et d'écouter religieusement.

Aucune fanfaronnade, mais des voix et des instruments mis au service d'une oeuvre précieuse et esthétique.

La salle, debout, fait un triomphe à l'ensemble qui reviendra plusieurs fois la saluer et proposera  en rappel un verset lent du Psaume 51.

 

Oui, Maria?

  "Bach et Vivaldi...Damien et Céline....merveilleux!"

Et les autres, et Pergolesi?

 

 

"Bach et l'Italie", Damien Guillon, Le Banquet Céleste, à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le 25 janvier 2019
"Bach et l'Italie", Damien Guillon, Le Banquet Céleste, à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le 25 janvier 2019
"Bach et l'Italie", Damien Guillon, Le Banquet Céleste, à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le 25 janvier 2019
Partager cet article
Repost0
24 janvier 2019 4 24 /01 /janvier /2019 14:53
Les Zef et Mer au Complexe Culturel Le Cap - Plérin ( FR) - le 19 janvier 2019 - part 3

Les Zef et Mer au Complexe Culturel Le Cap - Plérin ( FR) - le 19 janvier 2019 - part 3

 

17:15', troisième passage des filles de Douarnenez, le Duo du Bas.

Elles entament le 3è épisode par le chant 'Ahak A Bila Amali' aux  déconcertantes tonalités rauques et gutturales.

Pour la troisième fois, Hélène et Elsa ressortent leur opuscule, page 90, indique la plus petite, c'est le récit d'une couturière venant d'Ukraine, puis on passe au Chili, avant  de mettre le cap vers la botte.

Glou, glou, glou, l'eau gazouille dans les glottes des deux demoiselles, Elsa tapote une valise ayant appartenu à son arrière-grand-mère, elles entament 'Alfonsina y el mar'.

L'écoulement du liquide dans la gorge illustrant la fin tragique, par noyade, d' Alfonsina Storni à la playa de la Perla.

Quel superbe duo!

 

Lune Bleue.

Le trio est composé de  Clotilde Trouillaud : harpe / composition, Erwan Berenguer : guitare et Jean-Marie Stephant : batterie.

Clotilde, l'instigatrice du projet, a passé 10 ans avec  Les Fileuses de Nuit, trois harpes vagabondes, parallèlement elle mène une carrière solo.

Avec Lune Bleue elle a enregistré l'album 'Indigo' en 2017.

Erwan fait partie de plusieurs formations: Imosima, Jolie Vilaine ou Spontus, e a, il accompagne également Bèrtran Obree vu  ici même en 2016.

Certains disent avoir vu Jean-Marie Stephant au sein du Grand Macabout.

Le projet lunaire propose une musique céleste aux confins du jazz, de l'ambient et du folk celtique.

Les quatre compositions, instrumentales, jouées en fin d'après-midi ont dû plaire aux esprits contemplatifs et aux amateurs d'Erik Satie, de Steve Reich ou d'Aphex Twin.

Le titre 'Indigo' baigne dans un univers cinématique où délicatesse et sons ouatés règnent en maître absolu, le son évoque les productions et l'esthétisme  du label ECM , la guitare effleurant le style de Terje Rypdal et, en entendant Clotilde, c'est à Joanna Newsom que tu penses.

Le batteur frôle les cymbales du doigt pour entamer une troisième plage tout aussi rayonnante et c'est par le tango spatial  'Reflets épices' à l'intro proche de 'Johnny Guitar' que s'achève le gracieux voyage.

 

 Nolwenn Korbell’s Band

 Nolwenn Korbell, l'enfant terrible de la scène bretonne, a sorti un sixième album, 'Avel Azul', en 2018.

Pas mal de gens avaient fait le déplacement à Plérin pour assister au show de la madame, qui non seulement chante comme une sauvageonne furieuse, mais est également actrice ( elle tenait  le rôle féminin principal dans la série Fin Ar Bed,) et présentatrice télé. 

En ce début de soirée, elle se présente en formule trio, flanquée de deux guitaristes intransigeants, Hélène Brunet ( ex- Les Guernettes, Faustine, Elephant Tôk, Nicola Hayes/Hélène Brunet...) et Stéphane, barbe grise,  Kérihuel ( Republik, Vixen Blues...).

Préambule: le temps qui nous est imparti n'est pas propice aux bavardages, place à la musique!

'L'arc de Cupidon' , après une intro en midtempo, voix et guitare féminine  sobre, la plage gagne en intensité avec l'entrée en piste de Stéphane Kérihuel, les grattes se font métalliques et saturées et la voix véhémente, on vient de quitter le monde folk pour pénétrer dans un enfer rock.

Le trio emboîte sur un rock vicié, scandé en breton, les guitares acérées déchirent la mélodie tandis que Nolwenn éperdue lance ... Billy, Billy....

Virage roots rock/americana avec la suivante 'One more day' qui démarre mollo, la voix se fait écorchée, la slide rugueuse du barbu martyrise sa gratte, la fille implore, le ton monte encore, on court vers l'explosion.

Le titre  qui aura secoué toute la salle est le suivant, un noise/garage breton qui a fait passer Nina Hagen pour Soeur Sourire .

Ce mini-set farouche prend fin avec  'Tired' , une ballade à la Johnny Thunders, aux tendances maso... take my  blood ... psalmodie la fille tandis que les guitares grincent.

Elle est rousse, mais ne va pas la comparer à Mylène Farmer, le sang qui coule dans les veines de Nolwenn Korbell est le même que celui qui circulait dans les vaisseaux de Janis Joplin ou dans ceux de Bonnie Raitt.

Une grande dame!

 



 

 

 

 

Les Zef et Mer au Complexe Culturel Le Cap - Plérin ( FR) - le 19 janvier 2019 - part 3
Les Zef et Mer au Complexe Culturel Le Cap - Plérin ( FR) - le 19 janvier 2019 - part 3
Partager cet article
Repost0
23 janvier 2019 3 23 /01 /janvier /2019 17:35
Les Zef et Mer au Complexe Culturel Le Cap - Plérin ( FR) - le 19 janvier 2019 - part 2

Les Zef et Mer au Complexe Culturel Le Cap - Plérin ( FR) - le 19 janvier 2019 - part 2

 

20' de pause et revoilà le Duo du Bas au turbin dans les casseroles.

Hélène Jacquelot et Elsa Corre, toujours dans leur kitchenette, poursuivent la lecture de leur livre-CD .

La chanson du corbeau, ' Falturill', fait partie du folklore norvégien, psalmodié a capella, l'hymne du nord frappe les esprits.

Tour à tour les frangines feuillettent leur recueil et nous narrent les souvenirs de Veronica, venue d'Uruguay, de Nil Paixão ( Salvador de Bahia), de Farah l'Algérienne et d'autres déracinées... avant de proposer le profond  'Oh Sereia'.

Bien, les filles, see you, later!

 

 Beat Bouet Trio

Alors là, c'est une autre paire de manches,  Gurvan Molac, casquette et blouson  rouges : chant/ Tristan Le Breton, alias Tristan Ar Brezhoneg : human beat box, loops et Alexandre Sallet : accordéon diatrèstonique, pratiquent un genre nouveau: le rap kan ha diskan, un  mix qui fait mal, très mal.

On se les arrache dans les fest-noz, les mamies ne sont pas les dernières à se montrer enthousiastes en reprenant leurs cantiques ravagés.

Leur dernier EP, 'Zéro Frontières', s'écoute sur bandcamp, de même que leur album 'Soumission Impossible', une première oeuvre discographique est aujourd'hui indisponible.

' Ce travail' a été écrit avant les sorties récréatives des gilets jaunes, les nouveaux Charlots font presque aussi fort que Dutronc qui comme seul boulot envisageait d'être hôtesse de l'air.

Ils embrayent sur une histoire de survivants décrivant le trajet d'une immigrée, 'Itinéraires' avant de proposer un  Avant Deux de Bazouges devenu hip hop, 'Mensonges', au texte truculent, on a pointé le curé et l'imam homosexuels désirant se marier. On ne sait pas si Mgr Lefebvre a célébré leur alliance.

Ils terminent par 'Dans les ombres', un pilé menu désopilant avant de recueillir les applaudissements nourris de la salle.

 

 

Fred Guichen Trio.

Fred Guichen est un vétéran de la scène bretonne, l'accordéoniste de Quimper avait fondé Ar Re Yaouank en 1986, avec son frangin, Jean-Charles.

Les gamins arrivaient à comptabiliser 30 ans à eux deux.

Le groupe, malgré plusieurs reformations, n'est plus qu'un souvenir.

Fred a, depuis,  monté un trio,  Guichen / Barou / Moal, perpétuant la Breizh attitude.

 Sylvain Barou est  considéré comme un des meilleurs flûtistes de sa génération et le guitariste Erwan Moal s'est fait un nom au sein du duo Le Gall-Carré/ Moal.

Fred a sorti récemment l'album 'Dor an Enez' sorti chez Paker Prod.

Il  se montre peu disert et laisse parler son instrument,  avec ses complices, il  nous propose quatre morceaux aux titres non désignés.

Un premier traditionnel vert et humide sent bon l'Irlande , le vent et la pluie, il est suivi par une suite de deux gavottes des montagnes endiablées, malheureusement, en position assise, les candidats danseurs ne se bousculent pas au portillon.

La polka qui leur succède, frénétique,  a été composée par Sylvain, elle précède un titre datant de l'époque Ar Re Yaouank, le fougueux  'Battle Swing'.

Marie-Ange, assise  derrière toi, une  dame maniant l'humour à froid: "ils manquaient un peu de dynamisme."

Son mari: tu déconnes ou quoi!

Le samedi 26 à Guer!

 

Pause!

 

 

Les Zef et Mer au Complexe Culturel Le Cap - Plérin ( FR) - le 19 janvier 2019 - part 2
Les Zef et Mer au Complexe Culturel Le Cap - Plérin ( FR) - le 19 janvier 2019 - part 2
Partager cet article
Repost0
22 janvier 2019 2 22 /01 /janvier /2019 18:21
Les Zef et Mer au Complexe Culturel Le Cap - Plérin ( FR) - le 19 janvier 2019 - part 1

Les Zef et Mer au Complexe Culturel Le Cap - Plérin ( FR) - le 19 janvier 2019 - part 1

 

Sixième édition des Zef et Mer, le rendez-vous  hivernal faisant la part belle aux nouvelles créations artistiques de la scène bretonne.

Plusieurs haltes sont prévues du 19 janvier au 10 février:  Plérin, Plédran, Guer, Rennes et Paris.

Le Cap, le magnifique complexe culturel de Plérin, ouvre le bal avec en ce samedi à la météo capricieuse, une matinée réservée au jeune public et l'après-midi, à partir de 14h, les éphémères d'une vingtaine de minutes pendant lesquelles le public, qui laissera 5€ dans la caisse de l'association organisatrice, verra 7 groupes:  Ballossë/ Beat Bouët Trio/ Duo du Bas/ Fred Guichen Trio/ Lune Bleue Trio/ Maria Desbordes Quartet et le Nolwenn Korbell's Trio.

L'après-midi est fragmentée en trois paliers, une pause de 20' est prévue après la prestation de trois groupes, le Duo Du Bas se tapant à chaque fois un mini-set d'une douzaine de minutes pour entamer chaque étape.

 

Un brave homme expose le déroulement de la journée avant de s'éclipser et de laisser la place au Duo du Bas, qui est cantonné dans un coin de la salle, devant le podium.

Hélène Jacquelot ( de Bayonne)  et Elsa Corre ( Douarnenez) forment ce fameux duo qui s'est installé dans le pays de la sardine, elles nous proposent des extraits de leur spectacle ' Casseroles' qui a été édité en livre - CD.

Pour cette aventure, les deux jeunes dames sont parties à la rencontre de leurs voisines, toutes de nationalité étrangère, ont glané des anecdotes, ont goûté à leurs recettes et ont écouté les chansons de leurs pays respectifs avant de les reprendre, souvent a capella,  sur disque et sur scène.

Un travail, de titan, pour le moins original!

Elles débutent ( sans doute) en alternant chant en harmonie ou vocaux alternés par  le chant populaire lusitanien ' Se Essa Rua'. Un pied se glisse sur la loop station, une voix off se fait entendre, elles achèvent la berceuse.

On est des bordels ambulants en fait, lâche la Bretonne.

Personne ne s'est enquis des tarifs.

Après avoir chacune ramassé un recueil, elles nous livrent les pensées de quelques exilées ayant accosté à Douarnenez, par choix, pour fuir une dictature, la guerre, la misère...

Pas de sentimentalisme exacerbé, ni de lamentations: du vécu!

Un second chant, aux accents acadiens, ' Un jour à souker la pointe' est proposé,  comme bruitage d'appoint, les filles laissent s'écouler du riz dans des casseroles , un final  chaotique termine la chanson et en souriant les mitronnes annoncent: à tout à l'heure!

 

Le Quartet  Ballossë.

Clément Le Goff ( chant et shruti box) , Loumi Seveno ( violon), François Taillefer ( percussion, vocaux) et Hubert Fardel ( contrebasse) ont investi le podium pour nous soumettre des airs venant de Haute Bretagne.

Ils débutent par le traditionnel, quasi oublié, ' Sont trois jeunes garçons' narrant le départ de jeunes matelots pour les îles en délaissant les bien-aimées.

Le violon gambade sur une rythmique assurée par un cajon et la contrebasse, l'harmonium jouant le rôle obstinant du bourdon.

Le bucolique 'Pibelin' est tout aussi désuet et charmant, il est suivi par une comptine galante , un Laridé connaissant plusieurs versions et intitulés, ' Quand j'étais petite fille les moutons j'allions garder' , dans certaines contrées les broutards sont remplacés par des cochons, mais la distraite enfant oublie chaque fois son déjeuner, qu'un valet vient lui apporter.

Le quartet achève sa prestation par une suite d'avant-deux, fort gaillarde, une danse se pratiquant en quadrille. 

Le patrimoine breton a trouvé d'autres chantres avec le Quartet Ballossë!

 

Maria Desbordes

La fille de Christian Desbordes, qui dirige  l’Ensemble Choral du Bout du Monde, est partie vivre en Espagne il y a une dizaine d'années déjà, c'est là qu'elle a enregistré l'album 'Exil',  pour lequel elle chante en quatre langues ( le bre­ton, l'es­pa­gnol, le  fran­çais ou le  ju­déo-es­pa­gnol).

De passage en terre bretonne pour quelques semaines, elle a emmené les musiciens  Carlos Soto : flûte traversière, flûtes ethniques, sax/ Rubén Villadangos : piano électrique et Chuchi Cuadrado : guitares, pour nous offrir sa world music lumineuse.

C'est par un titre espagnol que le quartet débute son showcase, une composition mélodieuse dominée par un sax volage et ses vocaux aériens, suivie par  ' Tadig Kozh' qu'elle a composé pour ses grands-parents.

Douceur et délicatesse se dégagent de cet air suave.

' Las Tres Clavinas Del Enamorado' , pour lequel elle manie le bodhran, fait partie du patrimoine judéo-espagnol, mais  ce "The three flowers of the beloved"est également chanté à Rhodes ou en Turquie.

L'introduction du dernier titre se fait en breton,toute la finesse du discours échappe à ta compréhension, mais le gwerz   ' Ar verzhinerien' s'avère propice au singalong.

 

Pause!


 

 

 

Les Zef et Mer au Complexe Culturel Le Cap - Plérin ( FR) - le 19 janvier 2019 - part 1
Les Zef et Mer au Complexe Culturel Le Cap - Plérin ( FR) - le 19 janvier 2019 - part 1
Les Zef et Mer au Complexe Culturel Le Cap - Plérin ( FR) - le 19 janvier 2019 - part 1
Partager cet article
Repost0
21 janvier 2019 1 21 /01 /janvier /2019 14:27
Robyn Bennett au Grand Pré -Espace culturel de Langueux, le 19 janvier 2019

Robyn Bennett au Grand Pré -Espace culturel de Langueux, le 19 janvier 2019

 

En quittant les Zef et Mer et Plérin, tu mets le cap sur Langueux où doit se produire Robyn Bennett, invitée pour inaugurer l'année 2019 au Grand Pré , l'espace culturel de la cité située en Baie de Saint-Brieuc.

Le concert est prévu à 20:30', la soirée débute par un apéro-jazz organisé par l'association Armor Rock, composée de jeunes gens étudiant la musique à l'Office Culturel Langueusien.

Ces filles et garçons ont un grand projet: monter un festival jazz/rock en région briochine, les bénéfices de la manifestation du soir devant aider à financer leur dessein.

Dans le hall du superbe complexe costarmoricain, ils ont dressé un comptoir où boissons et collations diverses sont étalées pour être vendues à des prix démocratiques.

La dégustation se fait en musique, quelques jeunes pousses ou pater familias, peu complexés, secondés par une pianiste,  proposent des couplets d'époques hétérogènes, ainsi Yannick s'est attaqué à Leny Escudero ( 'Si j'en ai vu' et 'Petite mère'), un duo féminin a choisi Maurane ( Sur Un Prélude De Bach) et Pauline Croze ( T'es beau), un second duo, intergénérationnel, opte pour le beau ' Sign of the times' d'Harry Styles, le gamin à la voix angélique ayant fait pleurer une brave dame stationnée à tes côtés, et enfin, après un changement de rôle, la pianiste devenant chanteuse en se faisant accompagner par un cousin de Stevie Wonder, nous a promenés dans un univers nu soul avec, quel hasard, ' Overjoyed et ' I'll be loving you always'' de Stevland Hardaway Morris, 'Back to the middle' de la merveilleuse India.Arie et ' You gotta be' de Des'Ree.

Good job, chaps!


Il est l'heure de prendre place dans la spacieuse et confortable salle Prévert pour le premier concert de la tournée 'Glow' de Robyn Bennett.

Un monsieur, ami d'Angela, écrivait:  Robyn Bennett kommt aus Pennsylvania, seit 2006 hat sie Paris zur Wahlheimat erkoren.

L'amour, sans doute, elle y réside avec son mari, le tromboniste Ben Van Hille.

Comme Gene Kelly, elle devient an American in Paris, son Ben jouant le rôle dévolu à Leslie Caron.

L'étincelante rousse s'était déjà fait un nom aux States en chantant et dansant dans quelques musicals prestigieux,  “West Side Story”, “Carousel” ou  “South Pacific”.

En tournée à Paris avec le spectacle 'Cabaret', elle rencontre Ben Van Hille, Cupidon passait par là, sur le poste, Piaf fredonnait 'La vie en rose', le Boeing 707 est reparti vers JFK sans elle.

Avec Ben, elle crée le combo  Robyn Bennett and Bang Bang, écume les scènes de son pays d'adoption et enregistre.

Son cinquième disque ( dont deux albums de classiques) ' Glow' pointe le bout du nez, Langueux en connaîtra la primeur sur scène.

Style?

Comme pour Robin McKelle, varié: du swing, de la soul, du rhythm'n'blues, du funk, de la pop, du New Orleans jazz, un véritable melting-pop!

Après une brève allocution d'un responsable, le band se présente au compte-gouttes. Arrivent, Eric Delval à la guitare, le rossignol, Gino Chantoiseau, à la contrebasse et le batteur ( était -ce David Pouradier Duteil?), ce trio entame une amorce funky, le claviériste Laurian Daire ( happy birthday) se joint à eux , Xavier Sibre aux saxophones et Ben van Hille au trombone et arrangements, complètent le team.

Robyn, scintillante, pointe le bout du nez pour embrayer sur 'It's not over ', un premier extrait, suprêmement groovy,  de 'Glow'.

Si Robyn n'est, pour l'instant, pas reprise dans le top ten des rouquines with a red hair bun, cela ne saurait tarder, cette fille est resplendissante et comme son pépiement est à la hauteur de son look, il serait étonnant qu'elle ne fasse  pas de  ravages des deux côtés de l'océan.

Langueux, let's groove...

I'm 'Too hot' for you... 

You bet, darling.

A cat on a hot tin roof, ajoute Tennessee Williams, fait  chaud dans le coin, après un solo juteux du trombone, le sax prend le relais, ça suinte de partout!

Comment ça va Langueux... en français fluide.

Bien, madame, merci!

Soyez indulgents, vous êtes les premiers à entendre 'Glow' sur scène, next one is called ' I'm not cool', en souvenir de ma tendre enfance, I wasn't a cool kid.

Un morceau tumultueux à l'atmosphère mardi-gras!

Les cuivres du  midtempo 'Glow'  évoquent Blood, Sweat and Tears et, comme le titre le laisse sous-entendre, la belle dame rayonne aux côtés de la troupe mâle.

Quelques musiciens quittent le podium, Robyn entame a capella le classique 'House of the rising sun', des frissons nous parcourent l'échine, Eric  Delval s'illustre en plaçant un solo lyrique, puis viennent les claviers, tous les fantômes de la maison maudite, celle de tous les vices, surgissent. Robyn chante avec ses tripes, Langueux fond avant de faire exploser l'applaudimètre.

Réaction: you're too kind, je sais que Johnny la chantait.

' Big easy love', aux parfums New-Orleans, précède 'Take up space' , un swing rythmé par les fingersnaps de Miss Bennett et ceux de l'audience.

Elle nous distille un pas de danse digne des Aristochats avant d'attaquer le singalong ' OK, All right' , teinté de saveurs des îles Caraïbes.

Il y a deux ans on a hérité d'un nouveau président dont je refuse de citer le nom, ce triste individu m'a inspiré le titre d'espoir 'Together as one', une ballade soutenue par des percussions martiales.

Et maintenant, a slow and sad one que je dédie à Margaret, ' You left too soon'.

Elle a réussi à toucher la corde sensible, mais  bien vite les tempi rythmés repercent avec une étonnante version du titre  'Un autre monde' de Téléphone.

Elle reste en scène avec le gars de chez Orange ayant arrangé la plage précédente, Ben Proximus, ils entament 'I wouldn't change a thing' en duo.

Toute l'équipe rapplique pour terminer le rétro-swing remuant.

'Every day' date de l'album 'The song is you', la plage mixe groove, funk et gospel. James Brown, caché au fond de la salle s'est mis à danser avec Maceo Parker.

Voilà, it's our last song: ' Beyond his years', je la dédie à Ernest.

 Merci, Langueux! 


La salle est debout, Robyn et sa clique, tout sourires, se ramènent pour un triple encore: le blues ' Nothing' , suivi par un swing exubérant ' Too much' datant de son premier album et, enfin, le tout aussi énergique   'Get yourself together'.

Il y avait une file imposante au stand merch où Ben et Robyn, rayonnants,  dédicaçaient leurs  albums.

A pointer: le 2 février au Café de la Danse, Paris!

 



 







 

 

Robyn Bennett au Grand Pré -Espace culturel de Langueux, le 19 janvier 2019
Robyn Bennett au Grand Pré -Espace culturel de Langueux, le 19 janvier 2019
Robyn Bennett au Grand Pré -Espace culturel de Langueux, le 19 janvier 2019
Partager cet article
Repost0
20 janvier 2019 7 20 /01 /janvier /2019 14:34
Denez à La Passerelle Saint-Brieuc, le 18 janvier 2019

Denez à La Passerelle Saint-Brieuc, le 18 janvier 2019

 

Pour le premier concert 2019,  La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc programme Denez Prigent, considéré comme le prince de la gwerz, la quintessence du chant en langue bretonne, essentiellement basée sur des complaintes à caractère tragique.

Denez vient d'enfanter d'un neuvième album baptisé  'Mil hent - Mille chemins' , l'enfant du Finistère, amoureux de son pays de Roscoff , y chante l'écume, les oiseaux magiques, la mort, le froid, la désolation, les fêtes... en mixant sonorités celtiques et bourrades electro, une fusion de prime abord surprenante qui, à l'écoute, se révèle judicieuse. 

Il est 20:30', le récital devrait débuter, seulement les avenantes hôtesses d'accueil ont toutes les peines du monde à diriger les sempiternels retardataires vers leur siège numéroté, il faudra patienter une dizaine de minutes avant l'extinction des feux plongeant le théâtre Louis Guilloux dans une obscurité totale. 

Sur scène, les nombreux musiciens prennent place en tâtonnant, un faible halo bleu leur permet de retrouver leurs instruments.

Ils sont neuf à se recueillir pendant près de 90 secondes: deux violons ( Jonathan Dour et Floriane Lepotier), une celliste (Gaëlle Sara Branthomme ), une contrebasse ( Jérôme Séguin) et une guitare acoustique ( Antoine Lahay), à gauche ( pour nous), un batteur/percussionniste, abonné au Télégramme ( sans doute Thomas Ostrowiecki) et James Digger (Arnaud Herry) derrière ses platines, séquenceurs, analog drum computers et autres gadgets electro,  au centre, et enfin, Maëlle Vallet à la harpe ou  kanoun et le multi-instrumentiste Cyrille Bonneau ( cornemuse, flûtes,bombarde,biniou, duduk...), à droite.

Le kanoun de Maëlle est le premier à entrer en action, les résonances ethniques font place à des teintes plus celtiques lorsque la flûte de Cyrille se joint à l'instrument ottoman, Denez apparaît, vêtu d'une gabardine noire et d'une chemise blanche, il évoque un chef Chouan échoué au 21è siècle et entame la partie chantée du traditionnel  'An Hini A Garan'.

La voix est ample, majestueuse, le ton  mélancolique, tragique, impose un silence monacal, la salle, fascinée, retient son souffle avant d'applaudir à tout rompre au terme des derniers accords.

Un onzième personnage se montre, Ronan Le Bars, armé de ses uilleann-pipes et flûtes, l'équipe amorce "An hentoù splann - Les chemins merveilleux ", une fisel devenu  marche impérieuse, terminée en scratch rocambolesque.

 'Ar groazig aour - La petite croix d'or', la plage ouvrant l'album, narre la sombre histoire d'une jeune fille assassinée dans un bois alors qu'elle se rendait à un fest noz.

Le chantre se fait mystique après que les cordes aient introduit la plainte déchirante.

Mesdames, messieurs, écartez tables et chaises, nous amorçons une gavotte des montagnes, 'Ar rodoù avel'  (Les Roues à vent), non dépourvue d'effets de sorcellerie, ce qui facilite l'état de transe.

Afin d'inviter la salle à se manifester, l'aède breton entame quelques pas de danse sautillants.

La harpiste et Ronan Le Bars, au repos pendant le ton kentañ, réintègrent le groupe qui attaque ' Al labous marzhus (L'oiseau prodigieux)', un zozio qui ramène or et argent à son propriétaire jusqu'au jour où un malintentionné ne le dérobe, il le regrettera!

Ce conte moral aux résonances balkaniques séduit, notamment,  par l'apport des pipes de Ronan.

Le nerveux  'Krediñ 'Raen' ouvre l'album de 2015 , 'An enchanting garden', Denez descend de scène pendant un bridge instrumental, il encourage Saint-Brieuc à battre des mains,  des premiers rangs jusqu'au balcon, le public rythme la danse agitée.

La seule plage, réaliste,  solfiée en français a pour titre 'Dans la rivière courante', c'est dans ce cours d'eau que la jeune fille de 15 ans a jeté son nouveau-né.

Le thème de l'infanticide, ici abordé, connaît un épilogue heureux, l'enfant n'est pas mort, la belle est sauvée.

Place à la valse, entêtante,  'Mil-hent-dall ar vuhez - The labyrinth of life' avant d'entamer l'obscur 'Marc'h-Eon (Cheval-Écume) ' , un poème déclamé sur fond sonore minimaliste,  kanoun et ambiance sonore confectionnée par le beatmaker ayant samplé cloches, vagues,  remous marins , vent et échos divers.

A te donner la chair de poule!

Pas plus rigolo, 'Ar marv gwenn – La mort blanche' traite des victimes du grand froid, l'incantation est soutenue par un mélange inattendu: cornemuse et kanoun antiques épousant les éléments trip hop ou industriels concoctés par le magicien des machines.

Imagine Charles Dickens rencontrant l'Ankou et Boris Karloff, l'angoisse!

Denez s'éclipse avant le terme du morceau, le tonnerre gronde!

Il revient pour interpréter une marche illustrant les mariages en Basse Bretagne ,' Son Alma Ata', pratiquée pour se rendre de l'église au bistrot.

En verve, il nous narre la dernière qu'il a entendue au Café des Sports, présente la troupe et entreprend l'ultime sermon de la playlist, l'échevelé 'E garnison!'.

Hop, hop, hop, fait-il.....clap, clap, clap, réplique la salle!

 

Le rappel est inévitable, le public est debout.

C'est en solitaire que le sosie de J L Aubert ( dixit une voisine) revient et propose, a capella,  une dernière  complainte sombre et lumineuse à la fois.

Fin d' un concert mémorable.

 

Sur scène à Pont-l'Abbé le 27 janvier.

Prochain événement à La Passerelle: 'A love Supreme', la vision chorégraphique de Anne Teresa De Keersmaeker, basée sur le chef-d'oeuvre de Coltrane.

 

 

 

 

 

 

 

Denez à La Passerelle Saint-Brieuc, le 18 janvier 2019
Denez à La Passerelle Saint-Brieuc, le 18 janvier 2019
Denez à La Passerelle Saint-Brieuc, le 18 janvier 2019
Partager cet article
Repost0
15 janvier 2019 2 15 /01 /janvier /2019 07:57
Juan-Manuel Vazquez à la Fabrique à Paroles, Paimpol, le 13 janvier 2019

Juan-Manuel Vazquez à la Fabrique à Paroles, Paimpol, le 13 janvier 2019

 

L'association l'Image qui Parle se remue en ce début 2019, elle organise deux concerts ( au chapeau)  à La Fabrique à Paroles ( Paimpol): le samedi, Duolivine, (Olivier Depoix et Ingrid Blasco), chante les femmes de Bretagne, le lendemain, Juan-Manuel Vazquez propose le récital ' La Faena' reposant sur des poèmes et des chants populaires d'Amérique latine.

 

A 16h, la salle est quasi comble, un membre de l'association introduit le concert avant de voir arriver le jeune argentin, armé d'une acoustique, prendre place sur un tabouret.

S'il confesse être né à Buenos Aires, le frêle artiste confie avoir également des origines galiciennes, il a choisi de fouiller dans l'imposant héritage de la musique populaire latino-américaine pour déterrer des tangos, afrotangos, milongas pampeanas, chacareras, candombes en les clarifiant  d'anecdotes judicieuses, souvent méconnues du public occidental.

 

Juan-Manuel décide d'entamer le tour de chant par 'La leyenda del tiempo' , un poème du dramaturge Federico García Lorca, popularisé dans la version musicale de Tomatito ou de Camarón de la Isla.

Instantanément l'assistance est déconcertée par la voix profonde et dramatique du jeune homme gracile qui a choisi de transformer le flamenco en tango lent et tragique, reposant sur un jeu énervé.

La sombre ballade 'Cancion de las cantinas' , un titre phare au répertoire de Mercedes Sosa, décrit le monde de la nuit, elle précède ' Milonga de los Morenos' évoquant la population noire d'Argentine.

Le chant est expressif, le jeu de guitare, sobre, s'avère d'une efficacité infaillible, Paimpol retient son souffle avant d'applaudir à tout rompre au terme de la milonga.

Il n'est pas envisageable d'interpréter le tango sans penser à Carlos Gardel, l'enfant de Toulouse devenu  El Morocho del Abasto, après  ' Lejana tierra mía'  le chanteur nous propose un détour par le carnaval pour assister au  bal des masques.

 ' Baile de Mascaras' et sa rythmique noire ont fait forte impression, derrière toi, une brave dame  lance un 'waoh' enthousiaste.

L'heure n'est plus au travestissement, direction le Venezuela pour faire la connaissance des vaches locales qui portent des noms poétiques, Mariposa ( papillon), Lucerito ( petite lumière)   ou 'Flor de Mayo' .

Là-bas les chanteurs s'accompagnent au cuatro, Juan-Manuel s'en tient à la six cordes.

Dans ta discothèque traîne encore un 33 T d' Isabel et Angel Parra ,  gravé en France en 1981. Au Chili, tu prononces le nom Parra, inévitablement on te parlera de Violeta ( la maman des deux précédents) , un autre grand  chanteur/ dramaturge/révolutionnaire se nommait Victor Jara, assassiné sous la dictature de Pinochet, on lui doit le poignant ' El arado' ( la charrue)  un texte chargé de métaphores.

Retour en Argentine pour une escale au bar ' Chacarera del 55 ' situé à  Santiago de Estero.

Le traditionnel ' La Llorena' ( la pleureuse) a inspiré de nombreux artistes et pas uniquement d'origine hispanique puisque Joan Baez, Nana Mouskouri, Vaya Con Dios, Olivia Ruiz ou Elis Dubaz and  Çağatay Azat ont choisi de s'attaquer à la légende mexicaine, chacun à sa manière et en sélectionnant son texte.

 Leopoldo Marechal, romancier et poète argentin, a défrayé les chroniques littéraires avec le roman 'Adan Buenosayres' ( 1948), on lui doit le texte de ' Huella del cariño' décrivant les gauchos dans la pampa.

'Volver a los 17' de Violeta Parra dépeint les sentiments que la chanteuse chilienne éprouvait pour un copain de son fils, le titre a été banni des ondes sous Pinochet.

Chabuca Granda , une des plus grandes interprètes péruviennes, se faisait accompagner au cajon pour chanter ' ' El surco' sur un rythme lando.

Le voyage touche à sa fin, le rivage est visible depuis la proue de l'embarcation, j'ai envie de terminer par un titre notoire que vous pouvez essayer de fredonner avec moi,  'Cucurrucucú Paloma'.

Dans la salle le mercure s'élevait à 23° mais tu frissonnais,  quelle voix, mes enfants, quelle émotion...

Tu dis, Dolores?

 Maravilloso!

 

Le voilà acculé au rappel.

Une brave dame avance un titre, 'Gracias a la vida'.

Je ne me souviens pas du texte entier, mais si ça vous fait plaisir...

D'autres requêtes fusent, l'aimable barde préfère proposer 'Romance de la luna', un second texte de Federico Garcia Lorca, détaillant le dialogue entre l'enfant gitan et l'astre de la nuit.

 

 

 

Juan-Manuel Vazquez a chanté, joué de son instrument, narré, expliqué, évoqué, charmé et captivé, puis on s'est baladé sur les quais, on n'a pas aperçu la colombe, deux goélands argentés nous ont observés,   un migrateur, perdu, est passé plus haut, on a remonté le col du trench,  avisé un bar  et siroté du houblon ambré en revivant le concert.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Juan-Manuel Vazquez à la Fabrique à Paroles, Paimpol, le 13 janvier 2019
Juan-Manuel Vazquez à la Fabrique à Paroles, Paimpol, le 13 janvier 2019
Juan-Manuel Vazquez à la Fabrique à Paroles, Paimpol, le 13 janvier 2019
Partager cet article
Repost0

Articles RÉCents