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  • : Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
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26 juillet 2019 5 26 /07 /juillet /2019 11:21
Shifting Sands, St. Morris Sinners et MOD CON - Jardins du Port. à Saint-Quay-Portrieux, le 24 juillet 2019

Shifting Sands, St. Morris Sinners et MOD CON - Jardins du Port. à Saint-Quay-Portrieux, le 24 juillet 2019

 

Place aux Artistes, côté concerts, une seconde soirée pigmentée Binic Folks Blues Festival.

C'est devenu une tradition, les programmateurs du festival de Saint-Quay convient des groupes programmés lors du festival binicois à se produire dans la localité voisine avant d'étaler leur savoir-faire du côté de la Banche.

 

Ce mercredi 24 juillet, à 21 heures, Place aux Artistes  reçoit 3 groupes australiens  à l'affiche de l'édition 2019 du Binic Folks Blues Festival , Shifting Sands, St. Morris Sinners et MOD CON.

Si à 21h, le public est encore clairsemé, pas mal de touristes sont toujours attablés au resto, 30 minutes plus tard une assistance honnête se presse face au podium où s'ébat Shifting Sands.

Le groupe du Queensland était passé à Binic en 2017, il avait fait forte impression, c'est armé d'un nouvel album ( Crystal Cuts), sorti en Europe chez Beast Records, que les Aussies débarquent en Bretagne.

Emmené par le barbu tatoué ,à la voix ensablée, Geoff Corbett ( SixFtHick), le groupe peut compter sur la douceur de la fille qui ne sourit jamais,  Izzy Mellor ( ex Love Signs) , aux secondes voix et keys,  aux drums, un vétéran , Liam Campbell ( Love Signs), la baseball cap Dylan McCormack à la guitare acoustique ( Gentle Ben and his Sensitive Side, The Polaroids) et, enfin, le discret, mais d'une efficacité inébranlable, Dan Baebler, à la guitare électrique.

Tu notes l'absence de basse!

Le groupe ouvre avec 'Boyfriend' la plage inaugurale de leur premier recueil  'Beach Coma', les raspy vocals de Geoff  l'écorché évoquent à la fois le regretté Leonard Cohen et leur compatriote Nick Cave, sans oublier une touche traînante à la Lee Hazlewood, le roucoulement éthéré de la Joconde, en contrepoint, fait de l'effet, ta lady, qui a daigné t'accompagner, savoure en te questionnant sur l'identité du combo,  c'est gagné!

Tout aussi intense et mélancolique sera la seconde salve, le downtempo  ' The Intensity', extrait de 'Crystal Cuts'.

'New flame' is another song about love that's going terribly wrong.

Toujours en mode laidback, la sombre ballade est déchirée par les fulgurances subtiles de Dan, on ajoute que Billy Idol n'est plus le seul à danser avec lui-même.

La force de 'Silver Medallion' est que sans avoir jamais entendu le morceau tu te mets à chantonner le refrain avec Izzy et Geoff après 66 secondes.

Une pierre précieuse à offrir à ta bien-aimée.

Le schéma lenteur mélancolique, harmonies vocales tourmentées et envolées de guitare écorchées, est respecté sur 'Love song dedication' qui précède un titre traitant des marins assoiffés, ne le sont-ils pas tous(?), 'Catamaran'.

La diction précise du barbu romantique frappe juste sur 'Other girls', quelques riffs  éclairs  viennent troubler l'apparente quiétude de la plage, tu penses à la 'Spanish Caravan' interprétée par les Doors. Toutes les autres filles, devenues invisibles, tu les oublies pour te consacrer à celle qui partage ta vie.

'Disaster response' , le tendre  'Hibiscus' et le tourmenté ' Terror of love' terminent une prestation impeccable, fort prisée par une audience subjuguée.

 

Après une, vingtaine de minutes, un second band des Antipodes fait son apparition, St. Morris Sinners, from Adelaide.

Les Sinners ont vu le jour en 2011, ont sorti deux albums et un EP. Beast Records vient d'ajouter le LP  'The Very Best of 2012-2019 : St. Morris Sinners ' à son catalogue.

Le groupe est mené par le lunatique et imprévisible  Stephen Johnson ( chant en spoken-word, harmonica) , le garçon arbore un look Captain Beefheart jeune, Martin-Rowe tient la guitare, George Thalassoudis, vague ressemblance avec Frank Zappa, la basse et Elliot Zoerner est annoncé aux drums.

D'emblée, l'assistance peut se rendre compte qu'il n'y a aucun lien de parenté entre les Sinners et Shifting Sands,  les seconds pratiquent un punk/blues/garage crado et viscéral.

Les amoureux de belles mélodies et de Monsieur Propre ont intérêt à aller prendre un bain nocturne, la Manche affiche 19°.

Stephen se balade avec un petit calepin et éructe ses lyrics à la manière d'un prêcheur hystérique, comme le groupe joue sans playlist visible, on ne se risque pas à t'envoyer des titres, on peut éventuellement te signaler qu'il nous a indiqué que the destination was in view mais comme on ne savait pas quel était le but de son voyage et puis qu'il s'est mis à gueuler police, police... ce qui a eu pour effet, bien plus tard, que des képis t'ont prié de ranger ta caisse sur le bas-côté pour un contrôle d'alcoolémie, rien de tout ça  te donnera une indication quant à  l'intitulé de son pamphlet. 

La seconde salve est tout aussi fiévreuse, agressive et imprévisible.

Il s'essaye au français, merci, Saint-Quay, et ajoute tasty food in La Marine ( pub) avant de sortir un harmonica de son veston, qu'il jette sur le plancher ,pour amorcer un country psychedelic punk  rock d'une sauvagerie te rappelant le Gun Club.

Ils enchaînent sur une plage autobiographique basée sur Charles Dickens ou 'Les Misérables' de Victor Hugo, à moins que ce ne soit  Hector Malot, Stephen, complètement habité, termine sa complainte à genoux en battant le plancher de ses petites mains, tandis que ses copains habillent sa litanie de sonorités noisy crasseuses.

Next one is about a hot day, du coup, il a repris son notebook, pour scander 'B F B F' à la manière d'un Bobby Sichran givré. Pris d'une impulsion incontrôlée il vient achever son laïus à nos côtés. et puis propose une pièce plus paisible ( 'Distance') pour laquelle le mouth harp réapparaît .

'80 hours a week' est sorti en single et le revoit adopter un chant épileptique.

Le public apprécie le jeu de scène fébrile du jeune homme et l'accompagnement rock poisseux , façon  Jon Spencer, de ses comparses.

'Mosquito valley' un punk blues rageur et apocalyptique le voit se coucher sur la scène et marteler le sol pour essayer d'anéantir les maudits moustiques se nourrissant de son sang.

Une reprise des Beasts of Bourbon, un fleuron de la scène de Sydney, ' Hard for you', termine ce show expressif et virulent.

Le programme ne prévoyait pas de bis, Saint-Quay les supplie, l'organisation marque son accord et nous ferons la connaissance de 'Crazy Dave'  sur fond funky.

Un groupe étonnant et détonnant. 

 

Dernière escouade de la soirée: MOD CON, des artificiers en jupon venu(e)s de Melbourne pour embraser la Bretagne.

Les ex- Palm Springs, qui pratiquaient un  alt-country qui aurait pu plaire à Hank Williams, ont viré punk/garage et ont choisi une nouvelle identité, MOD CON.

Erica Dunn, chant, guitare, français bancal, et bermuda découpé dans des jeans élimés, est flanquée de Sara Retallick à la basse et de la petite, mais courageuse, Raquel Solier aux drums.

Le trio, que du côté de Melbourne on qualifie de noisy, subversively catchy and rhythmically sophisticated, a lâché l'album 'Modern Convenience' en 2018.

Ces qualificatifs vont se révéler scrupuleux à l'autopsie.

Après un bref bonsoir, je suis MOD CON, proféré par Erica, qui ne connaît pas le pluriel, les filles attaquent le vibrant  'Neighbourhood',  décoré de vocaux aussi hargneux que ceux des Slits.

'Submit' s'avère tout aussi speedé et rugueux, bizarrement après avoir répété go ahead à plusieurs reprises, le capitaine demande à la foule de s'approcher.

In the 'Mirror of Venus' ce n'est pas les Shocking Blue que tu vois, la chanteuse y manifeste son mécontentement et sa rage à grands coups de riffs agressifs, à l'arrière Raquel se démène salement, Sara, plus placide, se concentre sur ses lignes de basse bien rondes.

'Cool it' ne s'entend pas sur l'album et n'est pas le moyen idéal pour rafraîchir l'atmosphère, il est suivi par le catchy 'Do it right Margo' qui te rappelle aux bons souvenirs de Belly.

Let's go, go, go, go ...

Where to, darling?

'Agadir'

Le punchy punk 'Scorpio Moon' précède ' Tell me twice' que les filles dédient au resto La Marine ( pub) .

Derrière toi, des  gens  citent Sleater Kinney, ils  n'ont pas tort.

C'est par ' Kidney Auction Blues', dans lequel elles chantent ...we don't care about love...que les sauvageonnes terminent un set décapant.


Les trois groupes seront à Binic ce week-end.

 

 

 

 

 

 

Shifting Sands, St. Morris Sinners et MOD CON - Jardins du Port. à Saint-Quay-Portrieux, le 24 juillet 2019
Shifting Sands, St. Morris Sinners et MOD CON - Jardins du Port. à Saint-Quay-Portrieux, le 24 juillet 2019
Shifting Sands, St. Morris Sinners et MOD CON - Jardins du Port. à Saint-Quay-Portrieux, le 24 juillet 2019
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24 juillet 2019 3 24 /07 /juillet /2019 13:13
Machiavel lors du Festival Hastière chante, le 21 juillet 2019

MACHIAVEL – Festival Hastière Chante – Hastière (BEL) – 2019.07.21

Line Up

Hervé BORBE : Keyboards

Roland DEGREEF : Bass, 12ve Strings Guitar - Backing Vocals

Christophe PONS : guitars

Lily GIN : Backing Vocals

Nicolas SCAILLET : Drums

Marc Ysaye : Lead Vocals, Drums - Percussions

Setlist :

01.Wisdom (Jester)

02.You’re The Woman. (Welcome To Paradise)

03.Over The Hill. (Urban Games)

04.Chronicle Love.

05.Beyond The Silence. (Mechanical Moonbeams)

06.The Jester. (Jester)

07.When Johan Died, Sirens Were Singing. (Machiavel)

08.The Fifth Season. (Mechanical Moonbeams)

09.Rope Dancer. (Mechanical Moonbeams)

10.Summon Up Your Strength. (Mechanical Moonbeams)

11.After The Crop. (Mechanical Moonbeams)

12.Fly. (New Lines)

13.Lay Down.

C’est la fête Nationale, à ceci près que, de traditionnelle drache nationale « nous passer nous allons devoir » comme on aurait pu l’entendre de la bouche de maître Yoda dans la version originale du « Retour du Jeudi » si le projet n’avait été abandonné en cours de tournage dans sa version de 1977. Splendide et chaleureuse organisation du trop modeste et discret Michel DARASSE que nous placerons donc bien en évidence en ce dimanche de festival estival

Ce passionné de musique et ancien pratiquant du légendaire orgue Hammond nous à concocté un menu aux petits oignons. Le festin est d’autant plus savoureux que l’homme nous a fait une sélection des plus diverses qui soit avec une affiche composée de Pur-Sang pour le côté chanson française de qualité. Ensuite, nous avons dansé sur les rythmes endiablés de The Celtic Social Club, groupe Franco-Irlandais fomé en 1994 au Festival des Vieilles Charrues à Carhaix. Et puis Man On Fire and The Soul Soldiers nous a servi un florilège métissé Soul-Funk de très haut niveau. Et enfin, « last but not least », la musique Rock Progressive, l’Eurock comme on disait à l’époque, en la personne de notre plus digne représentant national : Machiavel.

Comment chroniquer objectivement un concert, lorsque plusieurs de vos amis font partie des prestataires, ce qui est mon cas avec Marc et Hervé ? il faut rester honnête en toutes circonstances, car ce serait leur rendre un mauvais service que ne pas exprimer son ressenti, et vous me connaissez, on ne m’achète pas. Je viserai donc un double point de vue en me plaçant en tant que spectateur en façade, d’une part, et en tant que musicien d’autre part. Créée en 1975, Marc et Roland sont les deux seuls membres encore actifs de la formation originale. Le décès du fantastique chanteur que restera à jamais Mario GUCCIO aurait pu signifier la fin du groupe mais pour répondre aux dernières volontés du sublime vocaliste, Machiavel a continué sa route. C’est donc à Marc Ysaye qu’incombe la tâche titanesque de reprendre les parties vocales, comme il le faisait avant l’arrivée de Mario venu auditionner et qui dut sa sélection immédiate en reprenant « Since I’ve Been Loving You » de Led Zeppelin.

Le fondateur des Classiques, « imperator dux » des ondes pendant plus de 30 ans s’est donc mis en devoir de perpétrer l’existence du groupe qui a fait vibrer nos âmes de progressistes depuis de si nombreuses années. Verdict : le Boss (le premier qui dit : « Hugo » est excommunié) s’en tire avec les honneurs car il a su intégrer le répertoire vocal et se l’approprier petit à petit pour y insuffler une nouvelle vie et des émotions qui lui sont propres, aidé en cela par la talentueuse Lili Gin.

La setlist imparable établie pour ce concert de clôture est principalement basée sur des titres issus des albums « Jester » et « Mechanical Moonbeams » sortis respectivement en 1977 et 1978 sur le label Harvest Records. Comme à chaque fois que je réécoute ces galettes, je me dis qu’il a juste manqué à Machiavel ce petit brin de chance qui en aurait fait un « Prince » de statut international qu’on aurait sans doute vu côtoyer les Genesis, Yes, Gentle Giant ou encore Can pour ne citer qu’eux. Si seulement un producteur américain ou anglais avait pu ouvrir ses oreilles à cette fantastique. Musique... Parfois, ça tient à peu de choses comme disait un équilibriste qui venait de tomber du fil sur lequel il dansait. (Tu la captes celle-ci ?)

Malgré les énormes problèmes déstabilisants occasionnés par une console de retours de scène défectueuse qui a généré pendant tout le concert un Larsen basse qui tournait comme un bon vieux Leslie, le groupe ne s’est jamais désuni et a donné une prestation grandement appréciée par les 700 à 800 personnes présentes sur le site du festival. Même si ces problèmes de « j’entends, j’entends plus, trop fort, pas assez » ont forcé les musiciens à être concentrés au maximum, les privant ainsi d’une plus grande spontanéité à laquelle ils nous ont habitués, Machiavel a donné un très bon concert car tous ces artistes ont de la bouteille. En façade, rien ne transparaissait. Et, comme disaient les Stones, qu’est-ce-qui compte le plus pour un groupe que la « Satisfaction » de son auditoire ?

C’est avec un plaisir toujours renouvelé que nous avons pu nous immerger totalement dans ces titres mythiques qui ont aidé à forger la réputation d’un groupe dont nous avons à être fiers. Pour ma part, c’est la période des trois premiers albums qui me touche le plus ; je découvre Machiavel pour la première fois sur scène lors d’un concert à la Maison de la Culture de Namur, c’était le 6 février 1977… chacun dans le public a ses albums préférés. A la différence du football où des crétins en arrivent à se mettre des pains sur la figure juste parce que le mec assis à côté arbore un maillot de l’autre équipe, la musique rassemble, elle est fédératrice et n’a pas de frontières. Une idée comme ça, et si on élisait Marc Ysaye au poste de premier ministre à la place de Monsieur Patate? Autant avoir comme chef d’Etat un représentant que tout le monde apprécie. J’imagine déjà une réunion du G7 avec Marc, Paul Mac Cartney, Peter Gabriel, Robert Plant, Garry Rossington, Ian Anderson et Mick Jagger, ça aurait de la gueule non ? Tout ça pour vous dire que chacun y aura trouvé ce qu’il était venu chercher, un très bon moment musical et sans prises de tête. Comme quoi, le vécu du public peut différer de ce qu’un musicien peut ressentir parfois et « c’est très bien ainsi » comme le disait Bernie Bonvoisin, chanteur de Trust. Merci messieurs pour nous avoir tout donné, sans calculer, à chaud, c’est ça qu’on aime. Fly, wanna Fly…

Mitch « ZoSo » Duterck

Machiavel lors du Festival Hastière chante, le 21 juillet 2019
Machiavel lors du Festival Hastière chante, le 21 juillet 2019
Machiavel lors du Festival Hastière chante, le 21 juillet 2019
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22 juillet 2019 1 22 /07 /juillet /2019 15:35
Zik A Gogo avec Pop'n'Co, Les Biches Cocottes et Keltenn - Terrain de Sport- Pludual, le 20 juillet 2019

Zik A Gogo avec Pop'n'Co, Les Biches Cocottes et Keltenn - Terrain de Sport- Pludual, le 20 juillet 2019

 

Zik a Gogo, un festival organisé par le Comité des Fêtes à Pludual a attiré la grande foule sur les terrains de foot du club local.

Le menu musical proposait trois groupes, Pop'n'Co, Les Biches Cocottes et Keltenn, ceux qui étaient venus pour la pitance ( ils étaient majoritaires) ont avalé l'habituel saucisse/frites copieusement arrosé, cela va de soi.

Début des concerts, 19:30', disait le flyer,  Pop'n'Co a débuté son exercice vers 19:25'.

Nous applaudissons, de nombreux événements organisés par d'autres localités, comptant sur un lot de bénévoles généreux, n'ont aucun respect pour l'horaire affiché et laissent débuter les festivités avec un retard conséquent, ce qui amène souvent un désintérêt total pour la prestation du dernier groupe programmé, les clients sont, soit endormis sous la table, soit rentrés au bercail  pour ronfler devant un épisode de Dr House, tourné au siècle dernier.

 

Pop'n'Co se forme en 2018 lorsque Nathalie Moguérou Brignonen, ex-  chanteuse du groupe Glaz, en a un peu marre de se produire solo ( elle a sorti un CD, 'Peau de Granit) et embrigade Rodolphe

Delettre, le bassiste du groupe Keltenn pour se produire en duo et proposer des reprises franco-anglaises pas toujours récentes.

Le duo, elle à l'acoustique et aux lead vocals, lui à la basse et aux secondes voix, achève un premier titre, que tu as entendu d'une oreille distraite, t'avais R V avec la serveuse.

De loin, t'as tout de même pigé que le cocktail risquait de te plaire, une bonne voix et une présence tonique qui se confirment avec ( Sitting on) 'The dock of the bay' du grand Otis Redding.

Le petit sifflet est pour Rodolphe, la nana roucoule, les goélands et les mouettes guettent les frites échouant sur le sol, Otis, là-haut, a accompagné sa chanson aux fingersnaps.

De Palmas' Une seule vie' est suivi par l'étonnant 'Wake me up inside' d'Evanescence, du symphonic metal, devenu folk,  que tu n'attendais pas au menu.

La voix nasale et mature de la madame fait son effet, son sourire, aussi, merci, Rodolphe assure en background.

Le facteur leur a remis ' La lettre' de Renan Luce, une lecture rapide avant d'aller retrouver Wilson Pickett en boîte till the 'Midnight hour'.

Passer de la chanson à texte au r'n'b suintant, tout est possible avec ce duo, alternant French et anglais.

Hé, là-bas au fond, la musique ne perturbe pas trop votre digestion, OK, on poursuit avec la bande son d'un Monstre à Paris, le titre 'La Seine' était interprété par M et Vanessa Paradis.

Le disco sans la boule à facettes, ça craint, tant pis voici ' Get Lucky' de Daft Punk.

Comme  Pharrell Williams et  Nile Rodgers étaient de la partie, on accepte le tag disco.

Les acrobates passe du disco/electro/flamenco à Jacques Brel, entendre 'Amsterdam' à la veille de la Fête Nationale belge, c'est sympa.

Les bretons, les choeurs de 'Black horse and a cherry tree' de K T Tunstall sont pour vous.

Le jeu se poursuit avec 'Je traine des pieds' d'Olivia Ruiz,  'Dancing Queen' d'Abba, Téléphone, ' New-York avec toi' et  'Happy' de Pharell Williams.

L'éclectisme est de rigueur, car ils enchaînent sur ' La bohème' d'Aznavour, suivi par ' Shallow' de Lady Gaga/ Bradley Cooper, euh , c'est Rodolphe qui prend en charge le rôle de Bradley., pour terminer par Vanessa Paradis chantant Gainsbourg, en pédalant, 'Tandem'.

Oui, Elise?

C'était sensass, pas vrai?

 

 

Changement de plateau avant l'arrivée des Biches Cocottes.

Tu te demandes quel vin marier avec la biche en cocotte, tu as prévu des pommes duchesses et des haricots verts, essaye un Madiran.

Et vous, les filles qu'en pensez-vous?

Va te faire voir, sale macho!

 Biche oh ma Biche

Lorsque tu soulignes

Au crayon noir tes jolis yeux

Biche oh ma Biche

Moi je m'imagine

Que ce sont deux papillons bleus.

On passe aux choses sérieuses, elles sont trois, Charlotte Bessard, Lamia Djafer-Cherif  ( maman depuis peu) et Céline Roucher, fringuées pareilles, tricots rayés ( rouge et blanc), pantalons bleu sombre et petite coiffe friponne.

Elles ont un passé ou un présent de comédiennes, enchantent et chantent à l'unisson, ou en canon, jouent de l'accordéon, du glockenspiel, du tambourin, des cuillères en bois, secouent des shakers, tabassent une caisse claire et manient plus ou moins adroitement une loopstation, font des grimaces, miment un combat de boxe, gambillent, catéchisent et détournent des chants de marins en leur apportant une touche féministe.

Bref, un spectacle bonne humeur garantie!

Discographie: un live ( gravé lors du festival des Chants de Marins à Paimpol) et un nouvel album, sorti chez Coop Breizh.

Larguez les amarres et attachez les ceintures, la galiote est prête à  affronter les flots.

Sus à l'Anglais, voici 'Le Corsaire le grand coureur' truffé de hennissements et d'un passage éclair de Lucky Luke, le poor lonesome cowboy.

Approchez, approchez, Pludual, les biches ne mordent pas, et puis fermez les yeux pour écouter un bagad instrumental à trois voix.

Franche rigolade sur la plaine, les marinières enchaînent su r'Au 31 du mois d'août', un sea shanty qui ne plaira pas forcément aux Rosbifs.

Pas question d'interpréter des chants de marins sans prévoir, au moins,  un titre de Michel Tonnerre, voici le  tragique 'Sillon de Talbert' suivi par le nostalgique ' Mon p'tit garçon'.

Et un pirate tune, un.

 Issu de 'Treasure Island' de  R L Stevenson, le traditionnel ' Fifteen men and a bottle of rum' est fleuri d'une chorégraphie désopilante, les nanas en rajoutent et nous offrent quatre versions burlesques, dont la dernière en slow motion, du classique flibustier des mers.

Tous ces exercices donnant soif elle vide le flacon de booze en buvant au goulot/au galop.

Direction l'Italie pour 'Il pescatore', un gars amoureux fou se transformant en poisson pour être pêché par la belle qu'il convoite.

Fini de rire, les enfants,'Coco le Corsaire' , l'écumeur des mers se pointe.

Jean-Michel, elle est pour toi cette chanson , toi qui nous a souri en nous accueillant à bras ouverts, 'Nous irons à Valparaiso' .

Ambiance Caraïbes au FC Pludual.

Céline a composé la suivante, elle parle des hommes, des vrais, aux bras charpentés, tatoués au couteau, un peu le style Stéphane Bern, sans le costard.

Ces poulettes survoltées sont plus fortes que les Andrews Sisters.

Un technicien maladroit torpille ' Les filles de Lorient', plus de jus, Pludual termine le chant breton en souriant.

Bonne nouvelle, EDF signale que la facture vient d'être payée, le courant est rétabli, on retourne à Lorient.

Nouveau sabotage, un blanc de cinq minutes, on reprend à l'endroit où la coupure nous a imposé le silence  et Céline peut faire son solo de xylophone.

'John Kanak',  passé en 78 tours c'est plus drôle et le public va se fendre davantage avec l'adaptation cocotte, grivoise,  de ' Walk like an Egyptian'.

Qui veut mon accordéon, je te le passe, Céline,  m'en vais tambouriner pendant la ballade de ' Blondie Blue'.

Tu veux un solo de trompette buccale, t'es servi, tu désires  voir deux mains étrangères jouer de l'accordéon, regarde, tu veux rire à gorge déployée, va assister au spectacle des Biches Cocottes.

Tu veux un rappel, achète le CD, c'est pas cher, Ahmed.

 Allez, on te le fait le bis, a capella ' Les filles des forges de Paimpont' et en prime, 'Pique la baleine' pour les cap-horniers.

Des bisous tout plein, Pludual, bye, bye!

 

Keltenn complète le programme.

Le groupe du Finistère propose des reprises celtiques en breton, français ou anglais.

Ils sont cinq: le chanteur/guitariste Laurent Gourvez ( ex- Dos de la cuillère et auteur d'un album solo), Pierre Géréec ( Dos de la cuillère, comme son copain) à l'accordéon et au chant, Rodolphe Delettre, qui a changé de chemise, à la basse, Matthieu Pantegnies au biniou, cornemuses ( dont une veuze) , bombarde , flûtes et chant, et  ce soir, David, le batteur, est remplacé par Herri Loquet ( Tantad, Eskern, Maestral....).

Entrée en matière arrosée avec ' Whiskey in the jar' , qui à chaque fois te rappelle au bon souvenir de

Phil Lynott.

Le traditionnel irlandais est suivi par un instrumental, porté par la bombarde ou le biniou, avant d'entendre  l'hymne de la Bretagne, 'Bro gozh ma zadoù '.

Soldat Louis a composé un hymne alternatif, 'C'est un pays'.

Pludual frappe le gazon du talon et scande le psaume à pleins poumons, le Celtic rock se porte bien, merci!

Les Innocents ont chanté 'L'autre Finistère', Yannick s'en souvient.

S'il ne fallait en citer qu'un, c'est Alan Stivell, place à la pépite celtique 'Brezhoneg' Raok '.

Oui, Simone?

 Tu te plains qu' on n'entend ni le biniou, ni l'accordéon, en façade... vous en avez de la chance!

Simone se calme et entonne ' Santiano', imitée par tous ceux qui ne sont pas encore bourrés.

La flûte amorce ' La Blanche Hermine' de Gilles Servat,  un autre chantre de l'identité bretonne, l'énergie revendicative du refrain fait mouche, quelques poings se lèvent.

' Quinze marins sur le bahut du mort', encore et toujours la légende bretonne, Michel Tonnerre qui a lu R L Stevenson.

 Fait soif, un passage au pub s'impose en entonnant 'Dirty old town'.

L'heure des artificiers approche, les fusées son prêtes, tu verras le ciel s'illuminer depuis la place de l'église, tu sautes dans ta traction-avant pour rejoindre madame qui sautillait au Fest-Noz de Saint-Jean à Plouha.

 

Pludual n'est pas fatigué, les fûts ne sont pas vides, le groupe va entamer une deuxième mi-temps, l'arbitre s'est endormi.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Zik A Gogo avec Pop'n'Co, Les Biches Cocottes et Keltenn - Terrain de Sport- Pludual, le 20 juillet 2019
Zik A Gogo avec Pop'n'Co, Les Biches Cocottes et Keltenn - Terrain de Sport- Pludual, le 20 juillet 2019
Zik A Gogo avec Pop'n'Co, Les Biches Cocottes et Keltenn - Terrain de Sport- Pludual, le 20 juillet 2019
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21 juillet 2019 7 21 /07 /juillet /2019 11:03
Tiger and The Homertons et Wicked - Le Retour du Jeudi à Plouha, le 18 juillet 2019

Tiger and  The Homertons et Wicked  - Le Retour du Jeudi à Plouha, le 18 juillet 2019.

 

Les Jeudis en Fête 2018 risquaient bien d'être les derniers organisés à Plouha, c'était sans compter sur une équipe dynamique refusant la disparition de l'événement estival de la riante commune du Goëlo.

Sous l'étiquette Le Retour du Jeudi, ils ont décidé de poursuivre l'aventure en organisant six soirées festives cet été.

Merci, messieurs, le président, Yann Ollivier ,  le vice-président, Arnaud Bricemontier , le trésorier, Axel Auffret et le  secrétaire, Olivier Dupont.

Première salve, ce 18 juillet, au menu:

  19H30 Tiger and The Homertons

21H00 WICKED

22H15 TAOKING

 

Horaire plus ou moins respecté et entrée en piste de  Tiger and The Homertons, un groupe dont les membres sont issus de différentes contrées.

A l'origine, le chanteur, guitariste, compositeur  Tiger ( Tigrane Finkel, from Paris) avait baptisé son projet Tiger and the Light Side, ayant pris du poids, le groupe a opté pour  Tiger and The Homertons, c'est à Londres qu'il a rencontré ses acolytes: Celia Kleindienst, an Austian native, pianiste et chanteuse et le bassiste  Fabio Gentili, d'origine italienne.

Par contre on est persuadé que le guitariste d'origine portugaise  Dário Ferreira ne tenait pas la lead ce soir, Tiger a mentionné un musicien américano-grec, ce doit être le talentueux Anthony Vamvakas du groupe Magic Rocks, la  dernière recrue est locale, Thomas Kerbrat ( Thomas Howard Memorial) tient les baguettes.

Le groupe a enregistré quelques singles, un premier album est prévu avant la fin du mandat du petit Macron.

'If the moon' gets the ball rolling, d'emblée le public est séduit par la qualité et la douceur  des harmonies vocales mixtes et par les sonorités lo-fi folk intimistes de la toile musicale.

Tu veux des recoupements?

Mumford and Sons,  Noah and the Whale, The Civil Wars, ton copain, quant à lui, mentionne Angus and  Julia Stone, c'est pas idiot, tous ces artistes pratiquent un indie folk délicat et sobre.

La jolie  ballade 'Take me home' suit le même tracé , elle est suivie par le mellow  'Shadow in the dark' sorti en single à l'époque Tiger and the Light Side, tu penses aux morceaux les plus onctueux du Loner et tu savoures en contemplant les étoiles et en tenant la main de ta bien-aimée, que tu soupçonnes avoir un faible pour le guitariste.

'Never get old' est le premier titre sur lequel on a travaillé.

Ce morceau aérien  n'a pas pris une ride, ce qui est loin d'être ton cas.

Le mouvement plus mordant entamant la seconde phase de la composition a beaucoup plu aux fans de Crazy Horse.

S'il te plaît, ne nous parle pas de glamour, de champagne, de longues jambes sensuelles, de François de Rugy ( ne t'en fais pas trop pour lui, il va récupérer son poste de député), on te cause du groupe de Neil Young, dans lequel figurait le regretté  Danny Whitten.

La lead guitar hérite d'un harmonica, pour justifier l'étiquette folk, sur 'Follow You', suivi par le single 'Somewhere else', à écouter en conduisant ta Chevrolet à du 50 miles/h et en contemplant les plaines arides du Texas.

'Tell me now' est pondu depuis peu, on le jouera après le temps mort car Fabio a fait sauter le tuner de ma guitare.

On aimait beaucoup les climats Leonard Cohen de cette plage.

Anthony en position assise, guitare en mode lapsteel pour  'Holding the world' qui précède 'Two doors' - évoquant Ray Lamontagne.

Le mordant 'Old picture', aux touches Fleetwood Mac, époque Nicks/Buckingham,  clôt une prestation exemplaire, fort prisée par un public attentif.

 

21:10, en ( plus ou moins) droite ligne de Brest, les teigneux Wicked.

Ce power rock/garage/heavy blues trio est constitué des frangins Robin ( guitares, chant), actif au sein de  The Craftmen club, et  Mathias Millasseau ( basse) et du comédien Klet Beyer à la batterie.

Deux EP's à l'étalage: 'Crawling Back' et 'Wicked- first EP', du punch, juste ce qu'il faut d'agressivité, de la vitalité, bref tous les éléments requis pour faire un bon groupe de rock à l'ancienne.

Le groupe mixe brûlots en langue romane et sermons dans le vocable shakespearien.

Le papelard qui traînait entre les deux brothers mentionne 'Rodez' comme première salve, tu pouvais d'attendre à du patois made in Aveyron, c'était une erreur,  cette salve initiale, brûlante et carrée,  est chantée in English.

En annonçant le récent ' Vol de nuit' , clippé le mois dernier, Robin nous rappelle que Miossec, aussi, est de Brest.

Deux orteils écrasent la loopstation, direction  'La Brousse' pour se tailler un chemin à la machette. Comme Indiana Jones a pris une retraite bien méritée, ce sont les guitare et basse, bien soutenues par un drumming tribal,  qui élaguent le sentier infesté de sales bêtes.

Une amorce noisy introduit le rageur ' Survivant' qui selon le chef a été écrit dans les tranchées.

T'as évité de justesse un éclat de shrapnel.

Miossec avait repris 'La fille à qui je pense' que Johnny avait enregistré en 1966, Wicked déterre cette perle et Plouha s'occupe du refrain.

Merci, Messieurs, on avait oublié ce morceau.

Ils enchaînent sur le  loud blues  'Everyday'   avant de nous lancer un uppercut en pleine mâchoire avec 'Time is down'

Changement de gratte, superbe la Gretsch, s'agit de ne  pas  rater le 'Heavy Train' qui fait un crochet par l'enfer.

Oui,  Tony?

Sont rugueux et sales.

Ouais, on aime ça!

Fondu enchaîné sur 'Crawling back' qui précède la prière ' You can die' .

On se retrouve au bar, Plouha?

Quoi, un bis, o k, si tu fous le bordel...

'Colors' , pas du pastel, est également extrait de l'EP, 'Crawling Back'.

 

 

Une réussite ce premier retour du Jeudi, George Lucas  a applaudi!

 



 

 

 

 

 

Tiger and The Homertons et Wicked - Le Retour du Jeudi à Plouha, le 18 juillet 2019
Tiger and The Homertons et Wicked - Le Retour du Jeudi à Plouha, le 18 juillet 2019
Tiger and The Homertons et Wicked - Le Retour du Jeudi à Plouha, le 18 juillet 2019
Tiger and The Homertons et Wicked - Le Retour du Jeudi à Plouha, le 18 juillet 2019
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19 juillet 2019 5 19 /07 /juillet /2019 14:44
Pat Kalla et le super Mojo - Esplanade du Casino- Saint-Quay-Portrieux, le 17 juillet 2019

Pat Kalla et le super Mojo - Esplanade du Casino- Saint-Quay-Portrieux, le 17 juillet 2019

 

 

Le 17 juillet, un premier mercredi musical sur l'esplanade du Casino de Saint-Quay-Portrieux.

 

Place aux artistes a convié le groupe lyonnais Pat Kalla et le super Mojo pour ouvrir la saison estivale en terre quinocéenne.

 

Si le public n'a pas répondu en masse, tous ceux qui ont fait le déplacement sont rentrés au bercail, ou dans leur location de vacances, le sourire aux lèvres après avoir dansé comme Beyoncé ou James Brown, (en oubliant, pour une fois, l'andro ou la gavotte), sur l'afrodisco proposé par Pat Kalla et ses complices.

 

Pat, Patrice, en hommage à Lumumba, a du sang franco-camerounais dans les veines, arbore un éternel sourire, est coiffé d'un chapeau presque aussi beau que celui de Charlie Winston, ses raybans, son futal et veston cintré, ont rendu jaloux les simili playboys du coin. Le gaillard a derrière lui un passé musical déjà fourni ( e a la Légende d’Eboa King, le Mento Cloub ou Voilaaa Sound System) et tourne désormais avec le Super Mojo.

 

La carte de visite du nouveau combo mentionne un EP et l'album ' Jongler', une suite est prévue dans un futur pas trop éloigné.

 

Il revient d'un festival au UK, où la presse l'encense: " Backed by the "Super Mojo Disco", a hyperactive band from Lyon with deep groove and positive energy, Pat Kalla offers us an anti-crisis project, where swaying and feel-good humor is mandatory!"

 

Ce soir, ils sont six: un gars doué aux keys qui ne ressemblait pas à Rémi Mercier, on avance Pierre Vadon, Julian Jan à la guitare , Jim Warluzelle : basse( Stereo Ties...), Nicolas Delaunay : batterie ( Noah Lagoutte, Naï-Jah, Conte and Soul...) , Mathieu Manch : percussions ( Proyecto Don Salluste...) plus le  Pat de Radio Nova, les cuivres sont restés sur les bords du Rhône.

En piste, mesdames et messieurs, voici ' Balader' un premier titre invitant aux déhanchements onduleux, il le dit ...on a toute la nuit pour danser... elle ne fait que commencer, la nuit, il est 21:15.

Place au second groove Rhône-Alpes/Cameroun irrésistible, chaud, chaud et pimenté , la 'Canette' .

La guitare amorce le sulfureux 'Madiba' , le surnom de Nelson Mandela, quelques heures après le décès de Johnny Clegg, ça fait du bien d'écouter cet Afro Beat digne de Manu Dibango.

Saint-Quay ne tient plus en place et gigote en mesure, le ton monte encore d'un cran avec 'Ancien Combattant', un tube interplanétaire pour Zao en 1984, le morceau est de la plume d'Idrissa Soumaoro qui l'avait intitulé 'Petit n’imprudent'.

Le groove purulent et le propos anti-militariste frappent les imaginations et délient les articulations.

Hey, les Bretons, ça va?

Celle-ci est pour tous ceux qui cherchent du travail, nous on chante l'Amour, d'ailleurs chacun est prié de faire un câlin à son voisin, smack, smack, smack...voici 'Laissez-moi danser'.

Un truc qui te rappelle musicalement Alpha Blondy, ou la version belge de 2 Belgen, 'Opération coup de poing' .

Après un nouveau  makossa track militant 'Le peuple',  que ton esprit associe à l'afro pop ou au high life d'Osibisa, aujourd'hui oublié, et une harangue destinée au frère du père Fouras, vient le titre dédié à toutes les femmes, 'Lady Angola' que le griot de Lyon vient chanter parmi nous, en faisant l'aubade à une jolie black lady...chocolat est ta peau... lui chuchote-t-il, avant d'aller draguer une blonde délurée.

Tonton!

Qui?

Oui, toi, peux-tu embrasser le soleil jaune couchant qui déambule, face à nous?

Euh, je ne connais pas cette brave  dame, et celle à qui j'ai dit oui, au siècle dernier, est du genre ombrageux.

Après s'être gentiment foutu d'un cousin de George Clooney, en villégiature en Côtes-d'Armor, le plaisantin propose un slow tropical made in Douala,  suivi par 'Pygmée', dédicacé aux peuples de la forêt.

Pour l'occasion, les claviers adoptent des sonorités balafon.

 Tu les vois ces forêts dévastées, tu les entends souffrir ces arbres anéantis, tu la devines l'incompréhension du petit homme, petit mais puissant, la nature, ils la déforment pour le profit, le Pygmée , lui, pleure.

Il y a Marie, la Vierge et puis il y a ' Chaud Maria', une gazelle funky qui t'a fait songer à certains titres de Claude Nougaro, tu y ajoutes un sacré solo, Carlos Santana touch, et tu as un morceau ensorcelant.

En Afrique quand ça ne va pas fort, on dit 'Ça va aller ' , bonne humeur garantie malgré un texte subversif.

Tu dis, Jocelyne, Johnny Clegg, oui, on sait, mais tu as raison, allez, faut bouger, voici ' African Disco' qu'il vient chantonner face à un marin échoué. Au pied du podium, une louloute de dix-sept mois, à tout casser, se trémousse comme une go go girl de 78 centimètres, du coup, tout Saint-Quay se met au baby disco, imité par des musiciens amusés.

La tirade met fin à un show généreux, donné par un groupe talentueux et accessible.


Un bis s'impose avant de se quitter, ce sera une rumba endiablée destinée à tous les algébristes africains, ' Jongler' (mathématiques).


Un petit dernier aux Cochons Flingueurs et retour au domicile conjugal, un bête sourire au coin des lèvres.

Elle est pas belle, la vie?

 

 

 

Pat Kalla et le super Mojo - Esplanade du Casino- Saint-Quay-Portrieux, le 17 juillet 2019
Pat Kalla et le super Mojo - Esplanade du Casino- Saint-Quay-Portrieux, le 17 juillet 2019
Pat Kalla et le super Mojo - Esplanade du Casino- Saint-Quay-Portrieux, le 17 juillet 2019
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15 juillet 2019 1 15 /07 /juillet /2019 14:35
Green Lads à la soirée festive pour fêter l'été, Plouha, le 12 juillet 2019

Green Lads à la soirée festive pour fêter l'été, Plouha, le 12 juillet 2019

 

Le 12 juillet:  la municipalité de Plouha organise une soirée festive pour fêter l'été.

Le menu prévoit un concert de  Green Lads suivi par une bouillasse servie par un duo de deejays.

L'horaire indiquait 19:30', à 19:40, deux jeunes gens, fringués d'un gilet et pantalon en tweed d'un vert chasseur, se radinent sur scène, l'un ramasse un violon électrique et son archet, le second a sorti une flûte de son carquois.

Bonsoir, mesdames et messieurs, nous sommes les Green Lads, pas des garçons d'écurie, mais des mecs en  vert, nous pratiquons de la musique irlandaise sur un tapis électro.

Habituellement a young and beautiful las ( Marie-Amélie Vivier des Sales Gosses ou Double Casquette Swing) se joint à nous, elle a raté le TGV, sorry.

Ce soir vous verrez et entendrez Antoine au carré:Antoine Rozé au violon ( Aroze) et  Antoine Morin aux flûtes ( tin whistle, traversière e a) .

On vient de sortir l'album  'Foam and Lads' ( sept titres) qui succède à ' Green Lads' .

La playlist de la soirée est basée sur ces deux volumes, vous pouvez escompter entendre des jigs, reels, ballads basés sur le folklore irlandais, le tout baignant dans une solution techno, ce qui devrait nous permettre un jour d'être programmé à Tomorrowland ou à faire l'ouverture des jeux olympiques car, contrairement à David Guetta, on n'a pas l'habitude de paumer notre trousseau de clés.

Après deux reels énergiques reposant sur une bande, qui t'ont fait penser à la petite prodige  Lindsey Stirling, le duo propose 'Sweet Ireland' qui nous trimballe du côté des verdoyants vallons et collines peuplées de paisibles moutons paissant sur l'herbe tendre là où régit une constitution débutant en ces termes...n the Name of the Most Holy Trinity, from Whom is all authority and to Whom, as our final end, all actions both of men and States must be referred,We, the people of Éire,Humbly acknowledging all our obligations to our Divine Lord, Jesus Christ, Who sustained our fathers through centuries of trial.....

Tu veux un ruissseau et des papillons, pas de problèmes!.

Et des libellules, faut pas exagérer, mais on te propose une Kilkenny.

Le cocktail est divertissant, mais il n'est pas sûr que la panade électro plaise aux puristes, Plouha s'en moque et bat des mains.

Sur la lancée, le duo amorce l'animé  'FK' ,  avant de nous amener faire la connaissance des leprechauns et du chaudron d'or.

Près du stand nougat et cacahuètes, un vil cabot, peu mélomane, manifeste son mécontentement, la flûte enchaîne soutenue par le boum boum boum sur bandes, le clebs braille de plus belle, ta voisine lui crie ' ta gueule'.

Bienvenue dans les 'Grand Scapes' annonce le violon, on suit le guide en dansant.

Sans Marie-Amélie, ça ne va pas être de la tarte de pousser la chansonnette, on vous fait la suivante en yaourt irlandais, vous pouvez nous aider et chantonner da di dan dan ooh, ce que firent les locaux!

Dans leur nouveau roman,  ils ont repris le joyeux ' Galway Girl' de Steve Earle, une belle fille, légèrement volage,  aux yeux bleus et à la crinière noire. 

Plouha, si tu avances, Antoine danse, je descends jouer du violon à vos côtés.

L'ambiance monte d'un cran, les gars sont sympa, leur approche est attachante, Plouha s'approche du podium.

Un nouvel extrait pétillant de 'Foam and Lads' précède ' Ways of peace' ( ?) , une ballade pour calmer le jeu.

En pays Celte, les reels se ramassent à la pelle, en voici encore un.

Leur recette s'apparente à la cuisine de Caravan Palace et à leur electro swing, ici on nous sert du techno folk, le chant pré -enregistré ajoutant une touche Boney M à l'ensemble.

En Bretagne on ne boit pas que de l'eau, on vient de nous servir deux pintes, so ' Hier Mat'.

Restons au bistrot avec ' Pub Stereotypes', attention la dernière commande avant 23h.

Braves gens, il nous reste deux morceaux, c'est le moment de bouger, le jig se mue  en andro, ils sont quatre à entamer une ronde, puis six, un seul élément mâle, PL 2019, aussi chevelu que Yul Brynner, participe à la farandole.

 'Korrigansda'  ( ?) achève un set fort apprécié par les indigènes et les allochtones.

Au décompte final, que des visages souriants, ce concert sans prétention aura charmé les esprits les plus chagrins.

 

 

Green Lads à la soirée festive pour fêter l'été, Plouha, le 12 juillet 2019
Green Lads à la soirée festive pour fêter l'été, Plouha, le 12 juillet 2019
Green Lads à la soirée festive pour fêter l'été, Plouha, le 12 juillet 2019
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15 juillet 2019 1 15 /07 /juillet /2019 11:52
The Banging Souls- Deuxième Rock'n Beers Home Sessions à Sart-Saint-Laurent , le 12 juillet 2019

THE BANGING SOULS – Rock ‘N’ Beers Home Sessions – Sart-Saint-Laurent – 2019.07.12

Juste le temps de déposer mon bagage encore rempli des souvenirs du 26ème festival Blues Passions de Cognac que me revoilà déjà « On the road again ». Direction… voir ci-dessus.

Ils ont remit çà ! Forts d’une première expérience couronnée de succès, le trio namurois, celui qui secoue nos âmes, sollicite ses fans pour une soirée dédiée aux dégustations tant diverses que variées.

Au niveau des boissons, c’est la bière 5G qui est mise à l’honneur pour accompagner les délices de bouche que nous a concoctés « Miss V », notre charmante hôtesse. Sourire en tête, l’équilibriste des fourneaux a une fois encore jonglé avec l’impossible qu’elle a marié à l’improbable pour nous offrir un véritable délice gustatif qui a sûuentretenir nos papilles avides de saveurs tout au long de cette soirée pleine de surprises. Merci à toi Véronique.

Mais malgré toutes les bonnes choses affichées au menu de ce soir, le véritable festin, c’est notre trio de feu composé de Gaëlle Miévis, Ludwig Pinchart et Pierre Abras qui va nous l’offrir. Une fois de plus, les trois vont fusionner et je vais à nouveau me faire surprendre. Quand je réalise que mes pieds ne touchent plus le sol, il est déjà trop tard ! Le groupe nous offre pourtant la même setlist que le mois dernier… Alors qu’est ce qui fait que même assis par la force des choses, je me suis senti soudain projeté dans l’éther, façon « Space Mountain » à Disneyland Paris si tu vois de quoi il retourne céans ?

Et c’est bien de séant qu’il est question car ces trois archanges de l’espace vont nous botter le c.. de plus belle manière encore que le panier à trois points marqué par Michael Jordan lors du dernier match des finales NBA 1998, lorsqu’il assassine définitivement les Utah Jazz pour offrir à ses Bulls de Chicago un 6ème titre. Imagine toi un instant dans la peau de Bryon Russell qui est probablement ce qu’on faisait de mieux comme défenseur à l’époque. Les 19.111 spectateurs présents ce soir là à Salt Lake City sont debout, le vacarme est assourdissant mais la seule chose que tu entends, ce sont les battements de ton cœur qui cogne à tout rompre. Tu es bien bas sur tes appuis, on entend tes sneakers couiner sur le parquet, tes yeux sont rivés sur le monstre qui dribble en face de toi. Tu le connais sur le bout des doigts, tu ne te laisseras pas avoir. La sueur te pique les yeux et pourtant tu ne lâche pas ton homme d’une semelle, tu es prêt à mourir sur place plutôt que de lui ouvrir la route vers le cercle. Le moindre de tes tendons, le plus petit nerf de ton corps, est tendu au maximum, tu ne respires même plus. On à même l’impression que les gouttes de sueur qui dégoulinent de ton corps font un bruit d’enfer en tombant sur le parquet du Delta Center. Et pourtant, d’une feinte superbe, le numéro 23 plonge sur ta droite et tu réagis à la fraction de seconde en lui fermant la porte. Ce que tu vas réaliser trop tard, c’est que le tueur a bloqué immédiatement sa course il t’a mis dans le vent et s’élève déjà vers le ciel pour planter le panier à trois points qui enlève définitivement tout espoir de titre à ta franchise, au bout d’une saison régulière de 82 matches.

C’est ce que nous avons ressenti hier soir, nous tous présents aux premières loges. Le concert est parti en mode mineur, quasi acoustique, intimiste et puis après « The Call » tu ressens tout à coup que le Concorde dans lequel tu as pris place a entamé sa phase d’accélération. C’est trop tard pour descendre, l’énorme poussée des trois moteurs te colle à ton siège et soudain tu quittes le sol et tu montes, tu montes, encore et toujours. Il n’y a plus devant toi que l’immense ciel azur, l’infini, le nec plus ultra des sensations et dans tout ton corps, une musique, une voie s’est insinuée, telle une perfusion indolore qui t’embarque vers des territoires où nous sommes encore les seuls à pénétrer. La musique est là, tout autour de toi, comme un immense nuage de vapeur que tu voudrais saisir et t’approprier mais tu ne le peux pas car cette jouissance sonore n’est pas exclusive, elle se partage, se diffuse et se répand. Lorsque tu redescends lentement sur terre, tu as les yeux rivés sur la setlist et tu te dis : « plus que deux, plus qu’un titre » et c’est fini, « Rich to the Bone » met un point final à ce concert fait de magie, de communion, de fusion entre tous ceux qui étaient présents hier. Cette fois, ce n’est plus un morceau phare qui caractérise le concert, c’est l’ensemble du répertoire et çà c’est la marque des grands.

Merci pour tout ce que vous nous donnez sans compter, sans calculer. Merci Gaëlle de m’avoir invité à partager vocalement un peu de cet habit de lumière qui vous sied tellement bien. On vous aime.

Mitch “ZoSo” Duterck

 

 

The Banging Souls- Deuxième Rock'n Beers Home Sessions à Sart-Saint-Laurent , le 12 juillet 2019
The Banging Souls- Deuxième Rock'n Beers Home Sessions à Sart-Saint-Laurent , le 12 juillet 2019
The Banging Souls- Deuxième Rock'n Beers Home Sessions à Sart-Saint-Laurent , le 12 juillet 2019
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13 juillet 2019 6 13 /07 /juillet /2019 11:50
Bernard Lavilliers et Véronique Sanson au 26ème Festival Blues Passions à Cognac, le 7 juillet 2019

26ème Festival Blues Passions

En cette chaude soirée du 7 juillet, ce sont deux monstres sacrés qui se partagent la scène résolument tournée vers la chanson française de qualité. C'est Bernard Lavilliers, le Stéphanois qui ouvre les festivités de fort belle manière. Entouré de musiciens de très haut niveau dont certains sont des compatriotes liégeois et carolos, l'Empereur Bernard va nous mettre une claque magistrale avec un concert axé sur sa carrière jamaïcaine. Pendant une heure et vingt minutes l'ex-docker va nous faire re-découvrir des musiques telles la bossa-nova, le ska ou le reggae, un peu tombées dans l'oubli de nos jours. Pas un instant de repos, pendant tout le temps que durera sa prestation la foule dansera, comme hypnotisée. Un des concerts majeurs de ce festival. Bernard Lavilliers est d'obédience gauchiste plus que marquée, on adhère ou pas, mais une chose est sûre c'est qu'au niveau musical, il peut encore en montrer à beaucoup, c'est "un pro de chez pro" comme le dit l'expression consacrée. Un best of à toute épreuve, merci Monsieur Lavilliers.
Trente minutes plus tard, un van de fabrication teutonne s'arrête au pied de la scène, la porte latérale coulisse et une silhouette à l'aspect fragile, un peu craintive, presque fantomatique s'éloigne péniblement à petits pas vers les escaliers qui mènent au podium. On se regarde incrédules, ce n'est pas possible, ce ne peut pas être... Et pourtant ce n'est pas une illusion, c'est bien Véronique Sanson qui peine à rejoindre son piano. Mon Dieu ce qu'elle a changé depuis la dernière fois où je l'ai vue. La grande dame qui a traversé les époques, notamment en tant qu'épouse du fantasque Stephen Stills a côtoyé de près Graham Nash, David Crosby ou encore Neil Young pour ne citer qu'eux, connaîtra l'ombre et la lumière et échappera de peu à la mort lorsqu'elle vivait aux côtés de Stephen Stills. L'interprète éternelle de "Vancouver", "Besoin de Personne", "Toute Une Vie Sans Te Voir", "Comme je l'imagine" ou encore "Une Nuit Sur Son Epaule" revisite presque timidement son immense répertoire, parfois avec des difficultés vocales compréhensibles lorsqu'on sait qu'elle vient de subir un traitement pour un cancer des cordes vocales. Cela fait peine à voir le changement physique qui s'est opéré, quand à ses propos, on a bien souvent du mal à suivre et à comprendre ce qu'elle veut nous dire. Alors avec un sourire triste, elle laisse courir ses doigts sur les touches du piano et pour un instant, on oublie, on met tout de côté et on se laisse bercer par les mélodies et les textes, parfois trop beaux, dont certains jettent un froid sur l'ambiance de la soirée tellement ils sont tristes mais aussi, tellement profonds. A 70 ans, il est plus que probable que l'étoile va s'éteindre tout doucement et qu'un matin froid on apprendra que la musique sera désormais ... sans sons.

 

par Mitch ZoSo Duterck

Bernard Lavilliers et Véronique Sanson au 26ème Festival Blues Passions à Cognac, le 7 juillet 2019
Bernard Lavilliers et Véronique Sanson au 26ème Festival Blues Passions à Cognac, le 7 juillet 2019
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12 juillet 2019 5 12 /07 /juillet /2019 07:24
Festival La Ferme Electrique n°10 ( jour deux) - Tournan-en-Brie - le 6 juillet 2019

Festival La Ferme Electrique n°10 ( jour deux) - Tournan-en-Brie - le 6 juillet 2019

Florian Hexagen était sur place...

REPORT DE LA (PUTAIN DE) FERME ELECTRIQUE.
Pas de selfie à la con. Pas de smartphone visible pendant les lives. Pas de spectateurs qui vivent un concert à travers un putain de médium. Pas de filtre. Pas un line-up aseptisé où on retrouve en permanence les mêmes artistes qui viennent cachetonner partout parce que des radios détenues par des copains de leurs familles ou de leurs bookers ou de leurs managers balancent leur son en permanence sur les ondes pour brainwasher la plupart d’entre nous plusieurs mois auparavant et nous préparer à la « fièvre » festivalière, grand raout devenu la plupart du temps machine à cash n’excitant plus personne de sensé ou presque. Entre parenthèses, big up à Bruit noir et sa song « Le succès » ici, qui en parlent très bien.
C’en est arrivé à un point tel que l’on réfléchit désormais sérieusement à montrer son propre festoche à nouveau, sous peine de mourir d’ennui en période estivale musicalement parlant.
Pas de chorégraphie débile travaillée à plusieurs devant son miroir pour « être cool ». Pas de starlette ou de relous qui viennent se la jouer Coachella et être là parce qu’il faut être vu là.
Juste de la passion et du son. Du putain de son. Direct. Dans la face. Pas de branlette. Des groupes inconnus du grand public (ou presque).
De l’élitisme musical à la con? Non. Il faut continuer à se rendre à ces quelques rares festoches désormais pour savoir qu’il n’en est rien. Que le retour à une approche humaine, singulièrement weirdo, dans un environnement construit et aménagé tel un camp retranché d’irréductibles fous de musique alternative, soit l’inverse du gigantisme actuellement en vogue, alliée à la rigueur d’une bonne orga’ et d’un line-up (très) solide axé sur les découvertes et quelques middle names, dans un endroit paumé et donc idéal, est finalement LA clé du succès pour les cerveaux derrière cette affaire et celle du plaisir pour les spectateurs assoiffés que nous sommes. Celle qui continue(ra) de toujours nous faire bander.
LA FERME ELECTRIQUE réunit tout ça. Y avait ce samedi des relents d’ Africantape Festival 2011 lyonnais à Tournan-en-Brie, ville (village ?) paumé dans l’est parisien, avec une asso dont les membres ont l’air de se démener comme des dingues pour proposer des trucs irrésistibles dès lors que l’on se sent l’âme un peu exploratrice.
Qui peut se targuer encore en 2019 de pouvoir proposer un line-up de quasi une trentaine de groupes dont seulement 3-4 noms sont réellement connus par le festivalier de base et être sold out (capacité 700 personnes, parfait, il n’en faut pas plus)? Quelle magie chelou s’est ici mise en œuvre ?
Et bien tout simplement la qualité de la prog’ dès lors que tes oreilles ont envie d’arpenter des sentiers perdus et l’ambiance assurée dès lors que t’y as goûté une fois.
Se perdre dans la musique, s’oublier, c’est finalement ce qu’il y a de mieux. Oublier son corps, mettre son cerveau sur off, s’extirper d’un monde devenu fou, pour juste se laisser submerger par le son, la danse, la transe. C’est toujours possible dans des endroits tels que celui-ci, et que l’on a pris donc plaisir à découvrir.
La Ferme électrique a tout cela.
Et malheureusement, on s’y est pris trop tard pour se prendre une double claque en ne pouvant y aller qu’un jour sur deux. Big up à Roxie Rookie de La Jungle .
L’année prochaine, promis, on sera plus prévoyant. En fait, le pass deux jours sera choppé dès sa sortie, même sans connaître la prog’. On a compris à quel genre de loustics on avait à faire. Celles et ceux qui sentent et ont compris les choses telles que nous les sentons et les comprenons. Et ces gens-là pour nous se font de plus en plus rares. Mais pas certain que tout ça ne va pas finir par essaimer au vu de la dégueulasserie ambiante musicale festivalière.
Je n’évoquerai pas tous les groupes que l’on a pu voir ce soir-là, juste ceux qui nous ont tabassés à des degrés divers et pour des raisons variées.
Sourires d’enfant sur la pop rock indé de la Famille Grendy dans la Grange, pour un set à mi-chemin entre les débuts de ThE BeWiTcHeD hAnDs et le côté lo-fi cool d’un Lapin Machin. Et un tube indie ultime, "One Good Thing". Peu nombreux à ce moment-là, mise en jambes idéale, l’impression d’être une poignée égarée dans un corps de ferme perdu, enveloppée d’une bulle de bien-être pop lo-fi.
Ambiance messe noire noisy ensuite sur les incroyables Fleuves Noirs dans l’Etable. La TRANSE. Pure. Public chauffé à blanc, ça ne dansait pas, ça exsudait la folie. Rien à voir certes musicalement parlant, mais j’ai eu des réminiscences du Big'n à Lyon au niveau du ressenti. Dévastateur. Ceux qui aiment le noise et ne les connaissent pas doivent absolument écouter « Respecte-Moi », leur album sorti en 2018, et les voir fissa sur scène. Claque assurée.
Bruit noir, dont la proposition artistique méga casse-gueule a été d’une beauté et d’une clarté évidente, même si la mise en route était dangereuse (comme souvent avec eux j’ai l’impression, ils aiment le jeu). De toute façon, avec des morceaux dantesques tels que « Paris », « Joy Division », « L’usine » (frissons) ou encore « Le succès » (démontage en règle de « l’élite » musicale qui manage plus qu’elle ne vit et permet aux autres de vivre), on ne pouvait se taper qu’un moment « mythique » en compagnie de Pascal et Jean-Mi.
ZOMBIE ZOMBIE, qui ont tout simplement transformé la Grange en étuve pour un dancefloor collé-serré et intense. C’était parfait, genre happening sorti de nulle part où tout le monde a compris naturellement que c’était le moment de lâcher les amarres et de partir en dérive chaloupée. Les sourires sur les visages ne mentent jamais, et ZZ en bons maîtres de cérémonie nous a donné ce qu’il nous fallait.
Le réveil des Tropiques. Le putain de Réveil des Tropiques. Ce groupe est tout simplement en train de devenir le meilleur groupe de « rock » venu de l’hexagone sur scène. Leur progression est telle qu’ils ne semblent pas avoir de limite. Leur concert dans la Grange était apocalyptique, d’une puissance et d’un groove imparables, on ne savait plus si on devait danser, pogoter, transer, du coup, on a tous fait les trois. Ils nous ont littéralement happés par leur son pour mieux nous perdre, nous laissant échoués comme après une tempête tropicale dans une barque brisée, perdus dans nos propres têtes mais heureux d’avoir traversé ce chaos jouissif. Totalement dévastateur. Ils viennent de sortir un nouvel album, intitulé « L'Arbre à Cames ». Choppez-le, et allez les voir en concert dès que vous le pouvez.
Et enfin, on termine par La Jungle. Duo math-noise belge, des lascars que l’on connaît depuis quelques temps déjà, et qui ont eu la difficile mission de clôturer le festival en salle, dans l’étable en plus. On les a vus plusieurs fois en concert, on sait à quel point ils peuvent remuer les foules et assurer un bordel comme peu de groupes sont capables de le faire. Et bien là, c’était pire. Imaginez ce duo de doux dingues en train de tout donner, additionnez le à des spectateurs qui savaient que c’était le tout dernier d’une liste de concerts déjà dingues, et vous avez la recette magique pour une explosion de salle. Je ne sais pas ce qu’en ont pensé les deux copains sur scène, mais pour nous, dans la fosse, c’était fou. La Jungle ouais. Parfait pour clôturer ce festival idéal.
Je conclurai par vous dire qu’en fait, il ne faut pas aller à la Ferme Electrique. On était bien le nombre que l’on était. Donc continuez à aller à Dour, à Werchter, à Main Square, à Rock en Seine, au Pukkelpop, etc, nous, tant qu’on a la Ferme Electrique, on sera heureux.
A l’année prochaine pour sûr, bravo à cette équipe de fous qui a monté un tel îlot de bonheur, dans ce camp retranché perdu au milieu de nulle part. C’était juste parfait 
Festival La Ferme Electrique n°10 ( jour deux) - Tournan-en-Brie - le 6 juillet 2019
Marc De Sant

Marc De Sant

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10 juillet 2019 3 10 /07 /juillet /2019 19:44
Barbizon Trio aux Cochons Flingueurs, Saint-Quay-Portrieux, le 7 juillet 2019

Barbizon Trio aux Cochons Flingueurs, Saint-Quay-Portrieux, le 7 juillet 2019

 

Saint-Quay-Portrieux, le dimanche 7 juillet: température extérieure: 20° ( tu ressentais au moins 5° de plus), hauteur des vagues: 10 cm, t'as mis deux orteils dans l'eau qui était annoncée à 17° C, cela n'a pas empêché les estivants de s'agglutiner en nombre sur la plage du Casino et les plus téméraires à tâter du bain de mer dans la Manche ou dans la piscine naturelle, une des attractions de la station balnéaire.

17:45', on y va?

Où?

 Ben, prendre l'apéro aux Cochons Flingueurs, pardi, pendant l'été, le bar-resto prévoit tous les dimanches un concert en fin d'après-midi.

Au menu du jour: Barbizon Trio, annoncé à 18h mais qui a engagé les hostilités peu après 17:30', devant une audience dissipée.

Les pré-impressionnistes, plus ou moins locaux, proposent un swing jazz aussi lumineux que les toiles de Théodore Caruelle d'Aligny, et pour cause, il compte en ses rangs Stéphane Scala qui n'a jamais chanté à Milan, mais qui, en digne fils du maître du tango, Tani Scala, s'adonne au jazz. Fondateur du Paca-Swing, auteur d'un CD, que ta compagne s'est vite procuré, le guitariste passe son temps entre la Provence ( où il se produit avec le Swing System Trio) et les Côtes-d'Armor où il évolue au sein du Barbizon Trio.

La seconde guitare, la pompe pour les manouches , mais le monsieur place quelques flèches pas maladroites, est tenue par  Vincent Jézéquel, que ses copains surnomment Teck ( une moitié du duo Band call, et de Teck et Envel ( Le Calvez) ) et enfin, à la contrebasse, l'imprésario de service,

Cyrille Le Penven ( voir le duo  Cissoko et Le Penven, Skrilh ou Ayrad trio...).

Tandis que tu ranges les effets de plage dans ta petite automobile, madame passe commande et ensuite te signale avoir entendu un air de Charles Trenet pendant que tu t'attardais sur le parking.

Ils ont embrayé sur la samba 'So Nice', il ne manquait que Stacey Kent, Bebel Gilberto ou Diana Krall pour que tu tombes amoureux.

Si Duke Ellington était pianiste, cela n'a jamais empêché de fameux guitaristes de l'adapter pour leur instrument de prédilection, ainsi Joe Pass nous a laissé une version pas idiote de 'Take the A Train' et comme les compères sont du genre compétent, tu passes un bon moment.

Cyrille se permet quelques fantaisies, les guitaristes alternent les soli, c'est là que ton épouse a décidé de se procurer le CD du sieur Scala qui a d'ailleurs composé la suivante, ' 14 Quai d'Anjou', une tranche de smooth jazz, souveraine en cette période estivale.

Une version allègre de 'Fidèle' de Trenet nous conforte dans l'idée que les compositions de Charles au feutre mou, comme celles de Georges , celui qu'on a enterré à Sète, conviennent parfaitement à l'adaptation swing. 

La vue  sur Paris est imprenable  depuis Ménilmuche, Charles Trenet n'est pas le seul à être nostalgique, Maurice Chevalier ou Aristide Bruant ont également loué 'Ménilmontant'.

Tu connaissais la version de Herb Ellis/ Joe Pass, ce soir c'est également en formule duo que la clientèle se voit proposer ' Oh lady, be good' car Teck a brisé une corde de son arc.

Mesdames, messieurs, une petite dernière avant la pause, 'Swing 39' de Django Reinhardt.

 

Olives, Pimm's on the rock, Americano ou menthe à l'eau, on revient dans une quinzaine de minutes.

 

 

Reprise en douceur, alors que Vincent Jézéquel a refilé sa gratte à un pote, Yvonnick Le Penven, qui passait par là, mais pas par hasard, Eden.

Ils embrayent sur une compo éthérée mixant le lyrique et le métronomique, Teck sirote  un Beaujolais en admirant son collègue puis reprend son jouet pour le titre le plus météorologique de l'avant-soirée, le standard 'Nuages', un must au répertoire du gars de Liberchies.

Oui, CriCri, on y va, la soupe est chaude.

On quitte Barbizon, les barbouzes et les porcins à regret, mais notre hôte a promis de nous passer du Charlie Byrd à table.  

 

Barbizon Trio aux Cochons Flingueurs, Saint-Quay-Portrieux, le 7 juillet 2019
Barbizon Trio aux Cochons Flingueurs, Saint-Quay-Portrieux, le 7 juillet 2019
Barbizon Trio aux Cochons Flingueurs, Saint-Quay-Portrieux, le 7 juillet 2019
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