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  • : Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
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27 juillet 2016 3 27 /07 /juillet /2016 09:24
David Gilmour, Grote Markt Tienen - le 27 juillet 2016

David Gilmour, Grote Markt Tienen - le 27 juillet 2016

Line Up :

David GILMOUR : electric, acoustic - steel guitars, lead vocals, cymbals on "One of These Days"

Chester KAMEN : electric and acoustic guitars, backing vocals, harmonica on "The Blue"

João MELLO : saxophones, clarinet, keyboards on "The Blue", acoustic guitar on "In Any Tongue"

Greg PHILLINGANES : keyboards, backing vocals, lead vocals on "Time"

Steve DISTANISLAO : drums, percussion, backing vocals, aeoliphone on "One of These Days"

Guy PRATT : bass guitars, double bass, backing vocals, lead vocals on "Run Like Hell"

Chuck LEAVELL : keyboards, accordion, backing vocals, lead vocals on "Comfortably Numb"

Bryan CHAMBERS : backing vocals, lead vocals on "In Any Tongue"

Lucita JULES : backing vocals, lead vocals on "The Great Gig in the Sky"

Louise MARSHALL : Backing Vocals - Cowbell

Total Time 165 minutes

Set # 1 :

01.5 AM.

02.Rattle That Lock.

03.Faces Of Stone.

04.What Do You Want From Me.

05.The Blue.

06.The Great Gig In The Sky.

07.A Boat Lies Watching.

08.Wish You Were Here.

09.Money.

10.In Any Tongues.

11.High Hopes.

Set # 2 :

01.One Of These Days.

02.Shine On You Crazy Diamond (Parts I - IV)

03.Fat Old Sun.

04.Coming Back To Life.

05.On An Island.

06.The Girl In The Yellow Dress.

07.Today.

08.Sorrow.

09.Run Like Hell.

Encores :

01.Time.

02.Breathe (Reprise).

02.Comfortably Numb.

Un tant soit peu d'excitation en vue du concert qui nous attend ce soir à Tienen (Tirlemont en français). En effet, la cité sucrière dont les « Harde Klontjes » ou « morceaux durs » se cassent aisément en deux grâce à la rainure centrale, accueille ni plus ni moins que Monsieur David Gilmour himself. L'un des leaders emblématiques du légendaire Pink Floyd est de passage chez nous pour deux concerts « sold out », une étape de plus dans le « Rattle That Lock – World Tour 2016 ».

Départ de ma chère capitale condruzienne vers 15h45 en compagnie de mon pote Carlo accompagné de Carine (ou Annick, c'est selon) et de « Fina » notre secrétaire multilingue qui a… oublié l'intendance ! Mais que fait la Police ?

Pour se mettre en condition, on écoute plein pot un pirate du concert donné par David Gilmour à Wiesbaden le 18 juillet dernier. Rien que de bonnes choses en perspective. Il nous faudra plus de temps pour couvrir les 27 derniers kilomètres du parcours que pour effectuer la plus grande partie du voyage. A partir de Jodoigne, ça ralentit vachement. Sans doute les automobilistes n'ont-ils pas envie de réveiller Charles Michel, notre premier ministre, qui donne toujours l'impression d'avoir un gros rhume quand il parle, « et parler, ça il sait faire, une fois ! » comme on dit dans les Marolles. C'est d'ailleurs pratiquement tout ce qu'il sait faire.

Nous voici enfin garés près du "Manège" (en français In Situ), deux petites centaines de mètres de marche plus loin (oui, je refais du sport !) nous pénétrons dans un établissement dévolu à la promotion et au commerce lucratif de la pomme de terre en bâtonnets et du blanc de bœuf. « Qu'est-ce qu'il dit ? » « Il dit qu'ils ont mangé des frites pour souper ». Ensuite, c'est la file, et à l'anglaise svp ! Dans le calme et la discipline. Retrouvailles avec un pote néérlandophone, je dis « retrouvailles » parce que quand tu n'as plus vu quelqu'un depuis 36 ans, ça fait un peu beaucoup de poussière à soulever pour remettre un peu d'odre là-haut dans le grenier des souvenirs. Ca donne : « Michel ! Tu es toujours fan de Led Zeppelin ? ». Ben oui, comme tu vois ! Tu as remarqué toi aussi lecteur assidu comme Led Zeppelin et moi on est difficilement dissociables ? Et on évoque, on ravive, on sourit au temps qui passe et nous garde, jeunes et beaux ! Quelques gouttes de pluie plus tard, nous franchissons le contrôle de sécurité lors duquel une petite pirouette humoristique et linguistique dans la langue de Vondel au sujet de ma longueur capilaire m'évite la fouille palpative prévue, à un point tel que j'aurais pu passer un flingue ou une bombe sans aucun problème. Hé, pas un camion tout de même, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Allez, ça y est, nous voici en place sur ces petits pavés qu'on sent tellement fort au travers des semelles des baskets, fussent-elles en cuir. Didju ! j'ai encore oublié de chausser mes bottines ! Carlo aussi, pourtant, on le dit chaque année. Il nous reste encore près de 110 minutes à piétiner dans un espace qui se réduit comme peau de chagrin au fur et à mesure que le monde arrive. C'est « sold out » pour deux soirs, je te le rappelle. Les rangs se resserrent. Attention ! C'est le moment des « je ne doute de rien », race de piétons arrivés en dernière minute et qui, armés d'un ou deux gobelets de boisson déjà entamés qu'ils tiennent devant eux, bras légèrement fléchis, à la manière d'un gosse qui apprend à plonger à la piscine, se fendent d'un « pardon, ekscuseer » en faisant semblant de vouloir rejoindre un endroit d'où ils sont censés venir, là plus loin devant toi. Un endroit d'où ils ne viennent pas oui ! Toi qui étais parmi les premiers, parce que présent à l'ouverture des portes, tu as eu tout le loisir de détailler et de recenser ton voisinage. Alors, gros resquilleurs, si vous comptez juste venir vous planter quelques rangs devant moi avec un sourire de victoire sur les lèvres, il vous faudra trouver un autre chemin. Ici, je fais ma ligne Maginot à moi tout seul : « On ne passe pas !». Ca va aller oui ?

Nous y voilà enfin, juste au moment où ton corps de cinquantenaire fatigué tendrait à te faire capituler, le concert commence. Et quel concert mes aïeux ! Je ne sais pas ce qu'ils ont nos « septantenaires » mais ils donnent tous des shows à tomber raide, c'est magique. Vous avez raisons les gars, il n'est pas encore venu le temps de passer le témoin, you're the best, we love you !

David Gilmour a engagé la crème des musicos pour l'accompagner dans ce genre de répertoire, Maman que c'est bon ! Départ tout en douceur avec «5 AM », on a vraiment l'impression de voir naître l'aube. « Rattle That Lock » et sa musique SNCF en background, ne me dis pas que tu n'as jamais pris le train au minimum jusqu'à Paris Nord! Faut sortir, voir du monde, « écouter les annonces mon vieux ! Tu verras qu'ils ont du retard ferroviaire aussi en France.

Première incursion dans le répertoire Floydien avec « What Do You Want From Me ? ». Ah ne me tente pas toi ! Tu ne sais pas ce dont je suis capable après un Martini blanc !

Impressionnant ce relifting de « The Great Gig in the Sky » à trois voix, c'est plus court que l'original, mais toujours aussi beau. Hommage à Richard Wright avec un morceau écrit par le couple Gilmour « A Boat Lies watching ». Et puis c'est le premier morceau « yeux mouillés » avec le sublime « Wish You Were Here » qui a cette connotation tellement personnelle, il y a 20 ans déjà … Papa là où tu es, j'espère que tu es fier de ton rejeton, dis, pourquoi t'es parti ?

Un hit mondial avec « Money » et son faux tiroir-caisse. Fin du premier set sur « High Hopes » et sa Division Bell à glacer le sang. Le son est absolument fabuleux comme à chaque fois avec Pink Floyd ou un de ses membres en solo.

Un quart d'heure de pause non-syndiquée et on repart avec le monumental « One of These Days », un morceau qui peut s'écouter en boucle, comme tous les chefs-d'oeuvre. Que dire alors de l'intemporel « Shine On You Crazy Diamond » rien, sinon qu'il est justement éternel de beauté, pas une ride ne s'est posée sur le visage étincelant de cette partition géniale. Petite infidélité à la marque Fender dont Mister Gilmour est un des dignes représentants pour un passage à la Gibson Les Paul Gold top et une intrusion dans un tempo jazzy à mort avec le très beau et inhabituel « The Girl In The Yellow Dress ». Je plonge jusqu'à « Run Like Hell » et son « Run..Run..Run... » d'intro repris par tout le public. David Gilmour est un maître absolu du bending et du vibrato, rien n'est techniquement rapide ni compliqué mais quel toucher magique, une perfection.

C'est le moment des rappels, les horloges sonnent toutes ensemble pour ce classique « Time ». Et voici mon marasquin, « le » morceau pour lequel je suis venu, la cerise sur le gâteau de la jouissance «émotionnelle et impudique que chacun se doit de partager avec le public dans une communion de larmes qui forment un Styx sur lequel Charon manoeuvre sa barque qui viendra nous chercher tous, un jour, mais pas maintenant stp ! « Comfortably Numb » est mon chef-d'oeuvre vénéré de Pink Floyd au niveau solo de guitare. C'est un patrimoine de notes et d'émotions et à l'entame de ce somptueux tapis de solo je ne vois plus rien, il y à un voile devant mes yeux, comme à chaque fois... Le public est en délire et le groupe quitte la scène sous les ovations d'une foule heureuse d'avoir pris part à ce moment d'histoire. C'est beau de voir tous ces visages baignés de joie et de bonheur, un havre de paix au milieu de l'horreur d'un quotidien où des imbéciles fanatiques frappent sans raisons des innocents pour qui cela pourrait être... la dernière fois.

Mitch « ZoSo » Duterck

David Gilmour, Grote Markt Tienen - le 27 juillet 2016
David Gilmour, Grote Markt Tienen - le 27 juillet 2016
David Gilmour, Grote Markt Tienen - le 27 juillet 2016
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