The Ashen Child by The Spectre Beneath

 The Ashen Child by  The Spectre Beneath

NoPo

'The ashen child' ou le deuxième retour du spectre qui vient d'à côté et pas d'Ottokar, ni en autocar mais sur des micro sillons ou fils d'octets flottants... comme les poussières de l'artwork précédent.
Le souvenir vivace de Sydney Stone me réveille plutôt que m'assomme : http://www.concertmonkey.be/albumreviews/album-spectre-beneath-new-ident...
Et poussières, il en est encore question dans ce titre évoquant des cendres (en somme c'est toujours plus!).

Line-up:
Stevie – Vocals
Pete Worrall – Guitar/Bass/Piano
Consta Taylor – Drums
Katy Lennon – Backing Vocals
Vini Assis – Solos on 'Forsaken...We All Fall' & 'Time Dilation'
Tasos Lazaris – Solos on 'Refuse of the Past' & 'The Ashen Child: Falling off the World'
Paul Dutton – Solo on 'As far as the eye can see'

A la première écoute, j'entends, plus que je ne vois, une autre voix...

Dès la création du groupe, Peter Worrall, sollicite Katy pour l'écriture, dans le but que les tics du chant métal soient abandonnés au profit d'inflexions et de nuances plus féminines.
L.Lockser répond à ce souhait mais, tombée malade en 2021, Stevie vient prendre le train en marche et malgré les qualités du chant précédent, cette nouvelle voie transforme les pistes en LGV.

On reconnait, ici, toujours du prog-métal, complexe et dramatique derrière une histoire scénarisée (rappelant la référence 'Operation mindcrime' des inventifs Queensryche), cependant on s'approche de plus en plus de la vitesse de la lumière.
Les experts sont toujours anglais et Peter, fan d'Iron Maiden ('Somewhere in time' en particulier) mais pour les rapprocher d'un groupe contemporain, je proposerai KOBRA AND THE LOTUS ou Spirit Box, sans la facilité mélodique.

Passons au visuel!
Un dessin, typé BD, recouvre la pochette dans un sombre environnement apocalyptique.
Un personnage de dos, supposé être une enfant (Cendrillon?), fait face à une déchèterie électronique pleine de câbles en suspension, de lumières agonisantes, d'éclats et d'étincelles peu rassurants.
6 titres, 36 minutes :
1-    Forsaken...We All Fall
2-    Time Dilation
3-    Refuse of the Past
4-    As far as the eye can see
5-    The Ashen Child: New Home
6-    The Ashen Child: Falling off the World

Et le scénario, ça parle de quoi?
Peter : "Quelques chansons parlent de Judith King, la femme citée dans 4 titres du premier album.
Judith King est The Ashen Child, et les deux compos à son sujet dans ce nouvel album décrivent comment elle a été séparée de ses amis et emprisonnée dans une maison luxueuse pour, finalement, s'en échapper."

Après un bruit de fond menaçant, le riff d'accueil sidère littéralement. Une voix lointaine l'accompagne jusqu'à l'arrivée d'une orchestration frénétique.
La basse explose et la batterie cogne sans freins. On craint le dérapage et le chaos mais au contraire, ça tient la route!
Les deux premières minutes furieuses de 'Forsaken...We All Fall' sont exténuantes. On baisse d'un ton pour laisser passer le chant magique de Stevie mais on s'aperçoit bien vite que sa puissance lui permet aussi de surfer, sans mal, sur le magma musical.
Une couche de chœurs gracieux vient encore faire monter l'écume. On boit la tasse et on suffoque jusqu'au solo de 6 cordes (on croirait au double) lumineux, qui laisse un instant, passer l'air de plus en plus dense.
Pendant un court répit, Stevie module quasiment so(u)liste avant d'achever l'auditeur médusé!

Des notes cristallines prolongent l'inquiétude à l'entrée de 'Time Dilation'
Derrière, ça gratte salement, sous ambiance orientale, au pas-chiderme (aha).
ça n'empêche pas de jongler finement par des rebonds de baguettes. Balloté, le chant de Stevie vibre et vinifie l'élixir.
'She certainly has lungs of steel' dit Peter. Des poumons d'acier? On acquiesce!
La guitare strie le cadre métallique, telle la foudre, et prend des solos éclairs. J'ai les oreilles qui se dilatent comme la rate!

'Refuse of the Past' C'est à Stevie que revient l'honneur de pousser le premier hurlement, impressionnant ("Stevie Nicks sa mère, aha" me souffle mon ado).
Le rythme s'installe alors sur une maximum accélération et ça riffe, dans l'urgence, dru et tordu, comment peut-il en être autrement?
Guitares et batterie déboulent avec dextérité, le chant opérant plein de force et séduction, soutenu par quelques brèves réponses de mâles et des dialogues cinématographiques.
Encore un solo formule 1 sur la piste avant le drapeau à damiers. Phrase ultime au timbre masculin et martial 'We are the refuse of the past' rappelant le célèbre 'I'm not a number, I am a free man!'.

On n'osait y croire... 'As Far As The Eye Can See' offre une ballade, bercée par un leitmotiv entêtant au piano.
La voix, poignante, roucoule avec une maitrise quasi r&b-esque, élevée de pointes aiguës qu'on estimait inaccessibles.
Epique évidemment, puissant et franchement chamboulant!

Le piano ne veut pas en rester là et prend les choses en main à l'intro de 'The Ashen Child: New Home'.
Cependant, les baguettes de Consta, jalouses, s'emportent et entrainent avec elles, guitares et basse.
Le chant, mélancolique, promène sa douleur, parfois accompagné de chœurs.
Le rythme devient celui du dromadaire et comme le drom'adhère, rien ne glisse (aha, c trop!).

Le final m'envoie dans les cordes par une spirale effrayante. 'The Ashen Child: Falling off the World' flirte avec le speed metal.
La fusion instruments, chœurs et chant principal, écrase, libérant seulement quelques bouffées d'oxygène d'où s'extraient des décrochés ahurissants de cordes vocales.
Les coups portés par Consta deviennent des baffes et les riffs des balafres et soudain, c'est la chute... inexorable et brutale, chut....  

Remobilisé suite au Ko de L.Lockser et appuyé par de sacrés musiciens invités ainsi que le coffre... fort de Stevie, le spectre s'enrichit.
Un trésor de promesses!

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