Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
Par NoPo
Album - Violent God par Pain Magazine
NoPo
PAIN MAGAZINE - "Violent God" album 2025
PAIN MAGAZINE c'est une addition : le trio lavallois Birds in row + le duo franco-américain Maelstrom et Louisahhh (avec 3 'h' qui ne servent à rien comme dans 'H'awaï), ça fait un bon quintal ça!
Joris Saïdani – Batterie, Synth, Production
Bart Balboa – Guitare, Synth
Quentin Sauvé – Guitare, Basse, voix
Joan-Mael Péneau — Drum machines, Synth, Synthé Modulaire, voix
Louisa Pillot – Voix
Pas des inconnus en magasin pour qui s'intéresse à la musique épaisse.
Birds in row hurle son mal-être, post-hardcore, depuis plus de 10 ans.
Maelstrom et Louisahhh, pas mieux, les 2 DJs appellent ça punk for techno ou le contraire, du moment que ça bastonne.
Bart Balboa sort ses premières armes punk avec Sling69 à Bayonne, et de Bayonne à baïonnette, il devient tatoueur, encore une histoire pointue.
Je découvre Quentin Sauvé en 2020, à la chapelle Lamenais de Saint-Brieuc, dans sa version solo dépouillée et gorgée d'émotions sur le fil du rasoir.
Quant à Joris Saïdani, on le connait actif chez RADIO RAVIOLI RECORDS (RRR) notamment pour Simone d'Opale, Tago Mago, Fragments ou Championne avec qui il joue de la batterie.
Voilà pour les CV (fiscaux?), quant aux chevaux-vapeur, y'en a sous le capot! L'association, non préméditée, se fait sans mal, malgré le nom, et accouche d'un album en 16 jours, qui dit mieux? Et malgré son titre 'Violent God', Dieu n'a rien à voir là-dedans, même si tu n'as d'yeux que pour eux!
Un coup d'oeil justement d'abord au visuel : des fleurs desséchées dans une main en plâtre, l'inaction et la désolation en avant? A moins que le poing de Dieu n'écrase tout... Peu importe nos pérégrinations oniriques, après l'image, le ramage.
Quoi de plus naturel que de commencer par le début? Des bruits industriels parasitaires qui raclent finissent par électriser l'intro séquencée en vibrations et aussitôt, Louisa s'affirme au bord de la crise de nerf. Son cri, enragé, prend aux tripes et ne les lâche plus. 'Do I believe in a violent God' ne laisse aucune hésitation quant à la réponse. La rythmique électro ne paralyse pas mais entraine des mouvements robotiques. Puis l'ouverture aux claviers, soulève un coin de ciel un poil moins chargé. Fascinant!!
Les bidouillages électros repartent, de plus belle, sur une cadence martiale cognée, pratiquement aux poings, très vite dominée par la voix de Bart, passant de lamentation à colère, face à l'austérité de la société, traduite dans l'instrumentation. "Weak and Predatory" agit en rouleau compresseur tel un prédateur sur sa proie.
On se gave jusqu'à garde de "Dead meat" à l'ambiance post-punk, énervée, où Louisa chante avec vigueur, urgence et séduction. D'une efficacité redoutable, aussi terrifiant qu'addictif, pareil à une relation toxique, le morceau, percutant, écrase tout sur son passage, en un rythme effréné, strié par une guitare entêtante.
On n'aimerait pas forcément rencontrer ce "Nice guy" menaçant qui semble se balader, au début de la compo, dans une usine désaffectée. Le tapis rythmique, tout en trépidations, crisse par à-coups. Louisa chante, la peur au ventre, presque à bout de souffle. Une pression insurmontable!
Un "Magic" qui n'en a rien, dénonçant la spirale de la dépendance! Au rythme d'un marteau-piqueur, un voile filtre une voix de possédée, celle de Louisa, rejointe ensuite par Bart en crache-venin.
"Like a storm" accueille un chant abattu, lacéré par une guitare torturée de saturation. Le battement, pulsé puissamment, provoque un balancement autiste du corps. Juste un espace dans l'œil du cyclone qui n'écarte pas le danger.
"Choke Points" embraye sur un battement de cœur en tachycardie. Le texte débité, par un timbre vocal robotique, crache son aspect effrayant. Le morceau progresse sur un pouls invariable. A mi-morceau, le tension monte avec l'arrivée de frappes agressives et de bruits électros alarmants.
Louisa pose sa voix, fébrile, sur "Good hunter", un titre intense et plein d'émotions. Le rythme roule sur un son de grosse caisse souterraine, survolée bientôt par des arpèges tournoyants de guitare, mêlés ensuite à des échos électriques. Une chasse vaine qui ne ramène qu'une mélancolie totalement prenante!
Des tambours, en masse, s'écrasent sur le sol de "Bastion" qui crépite et qui craque au bord de l'effondrement. Les guitares creusent le sillon avec stridence. Beaucoup plus tard après un stop, le cri de Bart s'allonge sur les textures électroniques comme des braises virulentes.
Des bruits tels des faux contacts, des coups tels de vrais contacts, au milieu desquels s'élance la voix introspective de Quentin sur un chemin chaotique, en contretemps, hachuré d'accords monotones. La 2è ligne vocale de Louisa, borde, s'emmêle ou souligne le chant principal plus loin. "Horse song" hennit en plainte incommensurable.
D'entrée et quasi a capella, l'interprétation de Louisa, vibrante et dramatique, te fait des nœuds dans les intestins. On se demande même comment elle ressort d'une prestation comparable à un rôle immersif au cinéma. L'orchestration de "Husk" agit en pulsations puissantes, jusqu'à la plongée étouffante puis la remontée à la surface, déchirante, avant que la mélodie se pose sur des arpèges écorchés et réverbérants, perlant seuls jusqu'au bout.
Un disque qui fait couler sang, sueur et larmes. Une expression collective tragique en forme de charge mentale. Aussi touchante que brute pour ceux qui se donnent le temps de macérer, une œuvre féroce et remarquablement construite dont il est difficile de se détacher!
TRACKLIST
1.Violent God 04:18
2.Weak and Predatory 03:49
3.Dead Meat 03:14
4.Nice Guy
5.Magic
6.Like a Storm
7.Choke Points
8.A Good Hunter
9.Bastion
10.Horse Song
11.Husk
Produced by Joris Saïdani
Recorded by Joris Saïdani
Mixed by Joris Saïdani
Mastered by Alex DeYoung
Eclipse Next 2019 - Hébergé par Overblog
/image%2F1488842%2F20251004%2Fob_ce058a_a3029343412-16.jpg)