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Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.

Musiciens du Métro, dans le Village d'Art Rock à Saint-Brieuc, Cloudy Heads, les 6,7 et 8 juin

Musiciens du Métro, dans le Village d'Art Rock à Saint-Brieuc,   Cloudy Heads, les 6,7 et 8 juin

Musiciens du Métro, dans le Village d'Art Rock à Saint-Brieuc,   Cloudy Heads, les 6,7 et 8 juin

NoPo

CLOUDY HEADS au village d'Art-Rock, Saint-Brieuc, les 6, 7 et 8 Juin 2025

Attention révélation! Ce groupe aurait très bien pu passer sur la grande scène et on l'a eu en concert (presque) privé, tralala la lair!
Et un, et deux et trois sets d'affilée, avalés sans aucun problème de digestion même auditive. Aucun trou dans la raquette, tous les titres, du jeune quatuor anglo-français de la région parisienne, t'emportent dans un voyage un peu rétro mais varié et de haut niveau. Le seul inconvénient, c'est que tu ne peux plus t'en passer, il n'y a pas un jour depuis où je n'ai pas pris ma dose.

Et pourtant, j'avance, dubitatif, le premier soir, comme mon chat devant un os immobile. Mon programme suivant, prenant du retard, je reste, sans ronger mon os, et mon plaisir n'est pas fictif.
Je reviens donc le samedi, le dubitatif resté à la maison, et le superlatif pas loin des lèvres. Finalement, admiratif, je m'empresse de féliciter les musiciens en les assurant de mon emballement définitif pour revenir le lendemain. Jour du Seigneur, le superlatif s'allonge comme mes tifs, et mon entrain intempestif, prêt à léviter pour la Pentecôte. 

Depuis 2020, le groupe a publié 2 EPs et un album en 2024, remarqués par les critiques. Venus en train, ce week-end, ils prennent le métro des musiciens... et c'est pas trop!

Avec discrétion et larges sourires, les musiciens apparaissent sur scène et leur crédit sympathie monte au plus haut d'emblée. Tu sais, le truc qui t'arrive quand tu rencontres quelqu'un que tu as l'impression de connaitre depuis des années.

Ian Robertson au chant et à la guitare
Baptiste Molle à la guitare, claviers et chœurs
Théo Ouchène à la basse et chœurs
Clément Frétault à la batterie

Ian, le seul suffisamment à l'aise ou tout simplement délégué pour communiquer, salue l'assemblée et donnera ensuite quelques précisions sur le répertoire.

Ni une ni 2, les mecs nous assènent, d'entrée de jeu, leur dernier single (sorti il y a un mois) "Shadow worker", un banger monstrueux! Le ton est donné avec une rythmique éclatante, rendue orageuse par la basse, sur laquelle s'accroche un riff éclair et harmonieux. La voix douce chante sans forcer. Puis sur le refrain, les chœurs dorés viennent multiplier le plaisir d'écoute et l'émotion vive. Elémentaire, mon cher Watson!

On a dit riff? Celui de "The belly of the whale", tournoyant, ne fait pas dans la demie-mesure et se colle aussitôt à ton cerveau sans que tu puisses faire quoi que ce soit, une vraie bernique! Une nouvelle fois, le chant joue en douceur, invitant les chœurs à le rejoindre. Les échanges à la guitare, partent en saccades, et d'une intensité rare, allument une première fois le feu.

Une basse dodue, juste un frottement sec sur la gratte et le tour est joué avec un timbre de voix en accord. Oui mais voilà, le morceau se développe par un premier pont délicatement monté, puis la bascule se fait sur un refrain euphorique, fortement cogné au milieu des chœurs avant de s'installer sur un rythme de croisière éblouissant. Les vocalises nous incitent à les suivre, on baigne dans une mer 'Blue' de félicité. Alors qu'on croit à la fin, un solo de guitare, pas tordu, arrache une aile à Pink Floyd puis le mouvement, d'une belle élégance, vogue jusqu'à bon port. 

J'entends autour de moi des références que j'approuve, Last Train et Muse, j'y ajouterais aussi volontiers The Strokes pour l'accroche mélodique.

"I wish", tiens un slow avec quelques touches désaccordées au piano et une voix tristounette. Ah, la plage borde un océan west coast avec des chœurs enluminés et quelques étales jazzy qui nous grisent. Tout sauf un interlude! 

"Et voici le morceau qui ouvre notre album de 2022", Ian corrigera en 2024 et ne se trompera plus les soirs suivants. Démarrage cinématique rempli d'explosions et de stridences, avant de laisser pleurer une guitare qui me rappelle les plus beaux instants de Wishbone Ash. La composition part dans un balancement velouté et le ton vocal m'évoque encore plus la grâce du groupe anglais des seventies. D'autant que le break enchainé libère une guitare aussi tranchante que divine avant de laisser la priorité aux choeurs angéliques. Puis "Yellow to grey" de 6 minutes, boucle son outro sur l'intro. Wouah, un moment d'une grande majesté!

"Rushing out" est-il un nouveau morceau? Mystère et boule de gomme!

L'arpège de "What now" s'imbrique parfaitement avec la rythmique décalée dans une grande délicatesse conservée par les voix hautes. La ballade remplit le ciel de nuages jusqu'au passage central dépouillé et tellement émouvant qui introduit un final lumineux aux chœurs allongeant des rimes en 'ouhouh'.

'"Writings" notre prochain single sort le 13 Juin'. La longue plage commence par une intro planante puis des accords réverbérants sur rythmique souple. Le chant aigu monte au firmament puis crescendo, les chœurs frémissent dans un style enveloppant à la Parcels en "fly away" ouh ouh.  2 guitares se croisent sous une pluie de cymbales percussives. Le morceau, très bien construit, repart doucement, par un solo saturé puis un final incroyable!

"All I know" est la première chanson écrite par le groupe en 2020. Elle démarre en balade mid-tempo et chant langoureux. Une jolie pop indie aux accords simples qui va, soudain, s'emballer. La transformation, bluffante, monte une mayonnaise emphatique qui s'achève sur un solo plein de trémolos et une voix gémissante qui s'éteint.

Le tonus scénique des musiciens, qui s'exprimait déjà en début de scène par des headbangs et autres secousses corporelles, monte d'un ton et d'un cran chaque soir par une confiance progressive.
Les guitaristes se retournent souvent vers Clément à la batterie qui ne ménage pas ses efforts avec la banane.
Théo, sans faire pour autant bande à part, d'autant qu'il se tord et grimace de plaisir, navigue un peu plus dans son monde, très concentré pour nous délivrer une finesse musicale exceptionnelle. Il faut être attentif à ses lignes de basse harmonieuses ou aux simples caresses sur les cordes qui tapissent le fond sonore d'un matelas douillet.
Baptiste et Ian passent au combat de cerfs plus que de coqs. Ces deux là ont une franche complicité allant jusqu'au câlin. Mais ils n'oublient pas Clément vers lequel, ils se retournent très souvent pour des moments fougueux où le batteur redouble d'énergie. Ian cassera même 2 cordes le second soir et continuera dans l'état.

Le mélancolique "See the albatross" permet de respirer un peu. Le rythme claque doucement sur le rebord du cercle, coupé par la grosse caisse en boum/boum boum. Le chant vole tranquillement soulevé par les chœurs à certains moments. L'orchestration prog monte progressivement pour atteindre sa hauteur maximale aux 2/3 avec une basse tourbillonnante et la guitare lead étincelante.  

"Guess I'm loosing" fait dans le tube pop imparable (qui me rappelle des trucs à la Stereophonics), débuté par des arrangements légers et sautillants. Rapidement, la guitare vient illuminer le tout mais que dire du refrain repris en chœurs et totalement envoûtant? La musique fait dans la dentelle et sait se corser quand il le faut pour nous emporter et conclure par un très beau solo. Mais le plus grisant, ils entrainent le public à chanter avec eux 'I don't have the answer now, I dont have the answer now, I know'. Magnifique!

Et ça continue dans le hit avec un titre un peu plus musclé "Clarify your intentions" au riff sec et emballant. La voix, déjà haute, se promène jusqu'au gravissement saccadé du pont répétant les mots du titre vers l'extension du refrain 'Take a look inside' et à nouveau le titre sur des notes élevées. Les musiciens s'éclatent sur la scène, on assiste à un vrai spectacle 'I'm burning inside'. Ils nous jouent même le coup de la fausse fin, qui nous piège à chaque fois. 

Autorisation de rappel avec l'ancienne chanson 'Day trip'. Ils ne laissent pas retomber le soufflé. A nouveau le riff fait son effet sur le refrain pulsant un 'let me go' entrainant.

 

Puissance et douceur, simplicité et sophistication, fougue et maitrise, intensité et enfin capital sympathie. Beaux et brillants, ils ont tout pour eux! Désolé pour la logorrhée (quoique pas vraiment tout bien réfléchi!), j'ai carrément pété un plomb qui a déclenché cette diarrhée de mots (et de photos)!

 

01-Shadow work
02-The belly of the whale
03-Blue
04-I wish
05-Yellow to grey
06-Rushing out
07-What now?
08-Writings
09-All I know
10-See the albatross
11-Guess I'm losing
12-Clarify your intentions
Rappel : Daytrip

 

Musiciens du Métro, dans le Village d'Art Rock à Saint-Brieuc,   Cloudy Heads, les 6,7 et 8 juin
Musiciens du Métro, dans le Village d'Art Rock à Saint-Brieuc,   Cloudy Heads, les 6,7 et 8 juin
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