Parade au Cessonnais, Saint-Brieuc, le 27 avril 2025

Parade au Cessonnais, Saint-Brieuc, le 27 avril 2025

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PARADE au Cessonnais le Dimanche 28 Avril 2025

Perrine avait convoqué son plus beau soleil au Cessonnais pour faire honneur aux Marseillais (un peu Montpelliérains dans les coins aussi) de Parade qui le lui ont bien rendu!
Un dimanche grisant, et non pas gris, rameutant pas loin de 80 personnes, habitués (j'en reconnais certains dont mon pote le cinéaste au maillot jaune) ou moins, jeunes ou moins jeunes, boulistes ou pas pour un rond, musiciens, électriciens, menuisiers, pêcheurs et paysans, chômeurs et même des chiens mais pas vu d'ecclésiastiques... (vexés depuis la prestation des Dandy Monkeys en 2024 destinée à aider l'érection de l'antenne de notre radio locale?).
La team Radio Activ' est bien représentée, John Bé ayant booké le groupe, après son passage l'année dernière, ric-rac, dans 'Générique rock' toujours en stock.
Et pour couronner le tout, le set se déroule dans le jardin sous le barnum! On se croirait carrément en fin de pique-nique... et début d'apéro, il est environ 19h...

PARADE a déjà publié 2 EPs dont 'It all went bad', un 7 titres en 2023.
Un groupe né de la Covid, et de la mauvaise passe des 2 guitaristes à l'origine du projet, le mot 'Parade' représentant l'évitement, notamment des pressions du monde du travail.

John y entend du Echo and the Bunnymen, on cite aussi Joy Division. Pour ma part, je retiendrais volontiers Pulp car la voix vibrante de Jules se rapprocherait, à mon avis, de celle de Jarvis Cocker et peut-être, d'une larme d'Adrian Borland (The Sound). Bref on trempe dans une new-wave nerveuse et mélodieuse, très bien écrite.

Devant nous, un quatuor à l'accent chantant, pas trop prononcé, sauf celui du batteur probablement anglais :
Jules Henriel Chant, Guitare
Nicolas Fossoy Guitare
Marine Sahakian Basse
Olly Jenkins Batterie

Ils n'en font pas des tonnes, c'est parti sans prévenir à l'escalade (pourquoi faire compliqué?) du 1er titre du 1er EP 'Mountains'. D'emblée, le groupe joue en bloc-équipe avec batterie au cordeau et basse grondante. Julien, en immersion, colle ses lèvres au micro (qui fond de plaisir). Je n'y avais pas fait référence, le morceau, un peu rugueux, m'évoque The Wedding Present qui s'y connaissait en mélodies sans refrains. Superbes interventions de l'homme en noir! Il ne joue pas du sifflet, argh mais ils s'habillent tous en noir? Oui mais celui, dont je parle, porte un beau chapeau! L'appui sur la bonne pédale envoie un peu de wah wah que le chien de la maison apprécie.

L'enchainement naturel sur 'Hope', hop hop, ne casse pas la rythmique à la basse doom doom. Le chanteur fredonne sur un ton monotone. La wah  wah, dans tous ses états, illumine la composition. Elle a le don d'exacerber Julien qui monte d'un ton, entrainant une puissance orchestrale crescendo.

Une basse, à grosses cordes, joydivisionesque (si si!) donc post-punk (si si!) ouvre 'Ghost inside of you', relayée ensuite par un timbre de voix, à emphase et cassures, style Ian McCulloch (Echo and the Bunnymen et oui, John). La guitare de Nicolas grince ('Mets de l'huile' crie Maïté par la fenêtre de la cuisine!). La batterie reste discrète ou tambourine. Le morceau ne décolle qu'après 2 minutes avec une gratte cristalline et encore, en revenant vite à son intro sombre et insistante. L'explosion, jouissive, n'intervient finalement qu'en dernière minute.

On balance, littéralement, sur la piste suivante 'Darkness of your thoughts', sorte de ballade, un peu chaotique qui évolue doucement vers une ambiance légèrement psyché. Pas étonnant que l'instrument de Julien soit si délabré, les cordes sont brossées vigoureusement, accompagnant une cadence sèche que, parfois, un roulement habille (trop facile!).

Des accords à 2 guitares lancent 'Sally's gone' ('Here goes nothing' sur la setlist?)  au riff entrainant et enjoué. Julien, lui, s'emporte au chant. Marine saute sur place et ponctue par quelques mouvements du bras qui finissent vers le ciel bleu.

Absent sur les disques, voilà 'Happy and sad'... faudrait savoir! En tous cas le superbe riff, tournoyant et carillonnant, accapare toute l'attention aussitôt. Le motif répétitif, joué par Olly qui martèle, consciencieusement et sans ménagement, son tom basse sans oublier sa caisse claire, imprime une cadence militaire, que Marine essaie d'amortir par une double note. Lorsque le riff n'est pas joué, les guitares saccadent. Encore une chanson sans besoin de couplet/refrain, le chanteur y mettant du grain avec beaucoup d'entrain.

'Rupture/rain' sur la setlist, 2 trucs inconnus au bataillon... 'Is it the real life' a certainement été exécuté vu le potentiel du titre, à l'ambiance 80's, et au riff louvoyant qui alterne avec des moments droits et secs.

La mélancolie gorge l'arpège sonnant de 'Autumn leaves', tout comme la voix flottante sur des accords qui s'évaporent pendant que les cheveux de la bassiste volent. Le rythme mid-tempo langoureux n'exclut pas quelques accélérations qui marinent sur une basse galopante et l'émotion finit par nous gagner.

'Highway' déboule évidemment à grande allure avec un riff cosmique laser. Le pied sur la pédale wah -wah  zèbre une rythmique pressée. Julien ne semble pas de bonne humeur, trainant son chant fâché ou plaintif.

Final avec 'Electric fears', aucune crainte à avoir, c'est un tube électrique en puissance! Les guitares résonnent et la voix tremble sur une soudure basse/batterie appliquée qui rebondit. Le riff accroche avant un solo lumineux. La ouache fanch avec une terrible envie de se trémousser!

Julien : 'On fait pas trop de rappels, on joue tout!'
Finalement il trouve le moyen d'envoyer un titre dépouillé, seul à la guitare, peut-être le lancinant ' It All went bad somehow' pour conclure tranquillement comme sur leur dernier EP...

Un enchantement ce concert vitaminé, arrivé avec les premiers rayons et qui donne tort au titre d'album 'It all went bad'.
Avec toutes ces vagues harmonieuses, aucune nausée, on a tous bon pied, bonne mer(e)...
Gâté, le public provincial ne se presse pas de partir, des sourires plein la bouche et le verre aux lèvres.
Les provençaux, eux, vont filer sur les 'Highway' pour arriver à bon port au plus vite (mais pas trop quand même diraient nos (bonnes) mères!).
 

SETLIST manuscrite
01-Mountains
02-Hope
03-Ghost inside of you
04-Darkness of your thoughts
05-Here goes nothing
06-Happy and sad
07-Rupture
08-Rain
09-Autumn leaves
10-Highway
11-Electric fears

https://parade-band.bandcamp.com