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Par NoPo
Louïse Papier au Bistrot de la Poste, Saint-Brieuc,le 9 mai 2025
NoPo
LOUïSE PAPIER au bistrot de la poste à Saint-Brieuc le 9 Mai 2025
Blanche Leblond, originaire de St Glen, pas loin de Lamballe (Côtes d'Armor) nous donne rendez-vous au Bistrot de la Poste, le 9 Mai et pas à la Saint-glinglin.
Je sais, on dit Louïse papier avec le tréma sur le ï pour son projet solo (pas trauma) car on l'a vu, aussi, trainer sa basse avec Championne et soutenir Clavicule, au bas mot.
Douée pour les grands-écarts, elle privilégie ici les sonorités synthétiques et minimalistes.
Pour ceux qui ont le poil blanc et la mémoire qui vacille comme chez moi, un brin de souvenir remonte à la surface : le bref Young Marble Giants, un 33 tours en 1980. Chauvin ou pas, tu peux proposer 'Eli et Jacno'. Et si vraiment tu veux rester dans le chauvinisme local, fais-y pousser un peu de Lola Sauvageot dans une poésie similaire.
La fille tente un premier EP en 2022 'Les idées roses' avec Victor Gobbé, Lesneu, sans trop s'en faire et il y a un mois, surprise... elle nous prédit 'C'est la fin', intitulé de son premier, très réussi, full album (déjà le dernier? Non!).
Bref, nous vla dans la place et visiblement, les po(s)tes ne l'ont pas oubliée. On compte plus de trentenaires (à peine) que de... plus âgés... Du monde en terrasse, ça va vite se remplir... Xavier Laporte, le gars d'Alter Real, l'arrangeur/producteur semble passer dans le coin.
Côté 'scène', la fille l'a confirmé, les guitares font la gueule! Tout juste une basse, son instrument de prédilection mais confié à Louis Kuipers (encore un gars de Lamballe : Popopopops, Her, Championne, Born Idiot) si nos yeux s'associent correctement à la mémoire (ou inversement). Max Kermagoret (qu'on trouve aussi chez l'autre rêveuse Simone d'Opale) à la batterie et Antoine Remoué aux claviers.
Ces derniers trônent en nombre, un mini, genre Casio, pour la chanteuse et, derrière elle, 3 gros engins (Behringer deepmind 12, Nord stage 2, pas repéré le 3è) avec quantité de boites pour le barbu, excellent aux chœurs. Quant au batteur, il se planque un peu vu qu'il ne doit pas faire trop de bruit.
D'ailleurs une boite à rythmes se fait entendre d'entrée ainsi qu'un synthé tournoyant pour peindre 'S'embrasser' un morceau fragile, plein de tendresse musicale et textuelle... touchant!
On y va pour un set d'environ 45 minutes, 12 titres, je pose 3 du premier EP et je retiens rien, il en reste 9, le compte est bon 'C'est la fin' va jusqu'au bout.
'Le mystère de tes yeux' ne fait pas beaucoup plus de bruit mais cette fois, la basse roule et la batterie joue simple et carrée. Les claviers s'en donnent à cœur joie, avec des sons variés, tous plus séduisants les uns que les autres. Mélodieux et très joliment écrit.
'Les idées roses' extrait du premier EP, ne vont pas contrarier cette ambiance douillette et rassurante. La ligne de claviers trace sans trop de sinusoïde et pourtant la basse la bouscule. Et le chant? Le chant de Blanche colle parfaitement à cette rêverie.
Tout de noir vêtue, filiforme et haute comme 3 pommes, elle se meut (non, j'ai pas dit 'vache'!) gracieusement faisant glisser ses chaussures sur le sol.
'C'est la fin' commence avant. Une mélopée diaphane s'envole sur les claviers dans un rythme électronique rebondissant (tchic boom boom) alors que le Max s'ennuie, utilisant juste un peu son pad en cymbales crépitantes. Blanche se penche pour activer son mini-instrument et sa voix survole la musique avec des paroles émouvantes jusqu'au drame 'Je vous en prie 'écrasez-moi''. Si tu ne succombes pas, c'est que t'es déjà mort!
'Ces choses-là' ne sont pas comme ces gens... bruyants. Le titre baigne dans une atmosphère triste et néanmoins progressivement souple avec son clavier qui tressaille et des baguettes qui rebondissent.
'La chanson d'Ariel' est annoncée comme la seule où l'on peut danser, commerciale pour être un maximum riche! Toujours un rythme sautillant et une nappe de clavier qui se met à louvoyer. Etonnant, on perçoit un petit côté yéyé sixties à la Françoise Hardy.
'A partir de maintenant, tout le set passe en anglais' (sic) tant pis pour les non bretonnants!
Le gimmick au clavier te saisit d'emblée et 'Behind the veil' flotte dans un bain synthwave des eighties. Jamais la voix ne force, mais la force est avec elle tout en délicatesse.
Un jeune barbu, qu'on connait matinal, crie 'Mourir à Lamballe'. Probablement pas le prochain titre car Blanche s'alarme 'Mon dernier souhait'!
La basse, toujours aussi élastique sur une rythmique sautillante, t'emporte sur 'Blue glass age', une ritournelle au clavier, captivante et bordée de chœurs aériens (Max et Louis), dans de très beaux arrangements. Un tube en puissance!
A la tienne Blanche... qui préfère le rouge!
Enchainement sans filet sur une version exultante de 'Spark again'(premier EP). Le motif à la batterie, simple mais efficace, s'oppose à la légèreté des claviers qui empilent les sons formant des sables mouvants dont tu ne peux t'échapper. Blanche dessine des arabesques de son bras gauche pendant que le clavier sort des sons entre mélodica et clavecin qui plaisent énormément au public.
Incident technique, Antoine n'entend plus dans son retour alors que Blanche a le sien plein pôt... Fausse alerte, le câble est débranché, certainement le fantôme de France Gall qui passait par là en appliquant 'Débranche'!
Démarrage planant par un synthé à l'étal où la basse de Louis rebondit pour l'évanescent 'Don't trust the night'. La voix, limpide, glisse sur une cadence, invitant au mouvement arrondi des hanches.
"Il nous en reste 2"...
Retour au premier EP avec 'Rescue me', une fausse urgence au rythme trottinant. Les claviers allongent la note que la basse boxe tendrement.
On finit avec des oiseaux sautillants, 'The blue birds, the red ones', sur une légère rythmique électro. Le chant, du bout des lèvres, n'ose pas élever le ton. Puis l'orchestration prend de l'ampleur enveloppant la voix. Blanche se met au Casio puis au tambourin qui attendait son heure. Les chœurs deviennent angéliques pour finir dans un climat effervescent.
"Une autre une autre!!" "ben on a tout fait!", rideau!
Pressé comme un jeune citron dans mon eau gazeuse, j'avais trop hâte de partager ce papier sur Louise la Blanche, brune, qui nous embrouille et nous envoûte en même temps.
Tellement aimé être bercé par ses compositions poético-intimes, une bénédiction (comme le pape y est!).
Et oui, une artiste qui restera dans tes petits papiers évidemment et que tu va pouvoir revoir pendant Art-Rock car elle passera sur la scène des musiciens du métro.
SETLIST (merci Blanche!)
1-S'embrasser
2-Le mystère de tes yeux
3-Les idées roses
4-C'est la fin
5-Ces choses-là
6-La chanson d'Ariel
7-Behind the veil
8-Blue glass age
9-Spark again
10-Don't trust the night
11-Rescue me
12-The blue birds, the red ones
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