Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.

Fête de la Coquille Saint Jacques - acte quatre - Dirty Deep - à Saint-Quay-Portrieux sur le Port d'Armor, le 26 avril 2025

Fête de la Coquille Saint Jacques - acte quatre  - Dirty Deep  - à Saint-Quay-Portrieux sur le Port d'Armor, le 26 avril 2025

Fête de la Coquille Saint Jacques - acte quatre  - Dirty Deep  - à Saint-Quay-Portrieux sur le Port d'Armor, le 26 avril 2025

 

NoPo

DIRTY DEEP à la fête de la coquille, Saint-Quay-Portrieux le samedi 26 Avril 2025

Les Strasbourgeois de Dirty Deep, ben, ils aiment bien chez nous, sûr. Degemer mat, ça va faire du reuz!
Déjà passé ici en 2019, le trio (désormais) connait bien le coin, car le groupe met les pieds dans le plat et le sable de la plage des Moulins ainsi que dans le bourg de Binic, en duo en 2014. Il fait ses premières armes en mono (ou one man band) au Binic Folk Blues Festival version 2012, justifiant à lui seul le nom de baptême du festival (ça ne tient qu'à moi... tié!). Depuis son démarrage en solitaire en 2010, Dirty Deep dépasse les 10 rondelles, en comptant les EPs. Rien que l'année dernière, ils ont publié 2 EPs et un LP, ça va pas non, comment on suit nous?

 

En faisant le chemin de la plage des Moulins vers le port, on croise une foule immense... de bidasses. 'Soldat Louis' 'Soldat Louis', ils s'appellent tous pareils mais ne portent pas d'arme (sentent juste le rhum et prennent toute la place!).
Michel, présent depuis le début d'après-midi, détaille, dans son article, les raisons de l'émeute. Du coup plus de meutes devant la scène, aucune difficulté pour venir se caler près de la fosse où je retrouve plus tard Gilbert, toujours au plus près, pour tirer ses superbes photos. Je ne vois pas trop d'enfants mais dans le paquet, on trouve autant de soixantenaires que de trentenaires...

Devant nous :
Victor Sbrovazzo, voix, harmonica et guitares
Adam Lanfrey, basse
Geoffrey Sourp, batterie

Après un soundcheck pointilleux, le trio quitte la scène puis le chef de file, le dénommé Victor, lance sur de bons rails 'Broken bones', extrait du dernier album 'Trompe l'oeil' (2022) et surtout pas l'oreille, c'est du blues, du vrai!
L'intro à l'harmonica lancinant, prolongée dans une ambiance Arena rock, te prend d'emblée les tripes avec sa guitare, pleurant son bottleneck et la voix rugueuse juste ce qu'il faut avant que les musclés ne se mettent à la rythmique.

'My neighbor' démarre sur un riff saturé puis explose dans un gros boogie. Un extrait de l'avant-dernier EP 'Upstream Shake'. Basse/batterie assurent la cadence avec puissance alors que gratte et harmonica font bon ménage (y'en a qui disent qu'ils 'Dust my broom').

L'entame de 'Donoma' ('Trompe l'œil') démarre progressivement, emportant le public avec son riff mémorable. Voilà du heavy blues au rythme carré et énergie débordante. Le plus souvent assis, Victor tape du pied mais à mi-morceau le voilà debout pour s'escrimer avec Adam. Entrainé, le public entre dans la danse et Geoffrey joue les profs de chant pour des 'ohohoh ohohohoh oh'. Jésus, à côté de moi, chante faux alors qu'il danse comme un Dieu (non, j'ai pas dit 'comme un vieux').

Autant Geoffrey visse sa casquette en arrière, pour aller plus vite en grimaçant de plaisir, autant Adam se cache sous la sienne, pour camer le jeu, un grand timide sans doute...

Ils déterrent 'Let it ride' de l'album de 2014, un blues millésimé, crasseux, cordes hurlantes. La slide participe à la fête (de la coquille bien sûr), harmonica déchainé, basse dodelinant d'une note sur l'autre et batterie au boogie monolithique.

Geoffrey cale le tempo, baguette contre baguette, 'You've got to learn' ('T I L L A N D S I A' 2019) offrant une première respiration sur un blues lent, proche de la valse. L'émotion et les voix en chœurs bouillonnent (ou le court-bouillon si vous préférez). C'est bon quand c'est lent et moite comme ça!

L'album de 2017 rendait hommage à 'Muddy Water(s)' à moins que ce ne soit aux marécages du Bayou, un blues toussotant sur une voie chaotique comme une vieille loco avec un départ où Geoffrey s'essaie au beatboxing.

Une petite présentation des musiciens et hop, la slide... ça vibre et ici ça tangue avec l'harmonica aux taquets, un côté noir qui correspond au titre 'Black coffee' sorti l'année dernière. Encore un boogie monolithique à la gratte énorme.

Victor fait le singe, le voilà parti grimper sur les structures métalliques, chapeau (même pas tombé!)! Dès la descente, pas septique du tout, il file vers la fosse sans faire fausse route et vient nous faire un ptit bonjour.

La grosse basse trépidante entraine le batteur qui s'écrie 'Vous êtes prêts à bouger' sauf que... lui doit trop bouger... accident de pédale en direct, plus de peur que de mal, juste plus de grosse caisse! Qu'à cela ne tienne, la réparation expresse libère 'Wild animal', un morceau quasi hard rock de 2018, forcément sauvage avec des hurlements au bout des cordes vocales, rhaaaa lovely!

Cette fois, la superbe intro, a capella et à 2, surprend, juste derrière le brûlot précédent. La rythmique joue sur le bois, normal, ça s'intitule 'In the woods'. Du larsen et du batteur debout qui fait le même effet qu'au milieu de quelques œufs cassés. Une neige bien roots intégrant de très beaux chœurs et 2 voix qui se répondent.

Puis le batteur s'amuse comme à la croisière réclamant de la réverb à la sono 'C'est de la réverb cà?', 'Allez, on y va, un peu plus!', 'On est ensemble, on forme une équipe, on va y arriver!'. Et pour réverbérer çà réverbe même si les lampadaires sont éteints... 'What's Flowin' In My Veins' voit le jour en 2017 et 'Leave me alone' en provient, un p’tit boogie des familles, terriblement tonitruant pour la route. Geoffrey, visière en arrière et torse nu, bombe les tatouages 'Are you satisfied?'

L'ambiance atteint son comble lorsque Victor fait le public se séparer en 2. Se croyant au Hellfest, les plus vaillants organisent un wall of death qui effraient les moins jeunes (les plus vieux?), accrochés aux barrières. On n'évite pas un jet de bière mais on évite l'accident de poussette!

Adam se tape en boucle la longue intro de 'Howling to the moon' et Geoffrey s'y jette à corps perdu (pour la science) en roulements vigoureux et frappes claquantes parfois vicieuses. Victor vient se déhancher auprès d’Adam, impassible mais pas loin, dans un léger mouvement autiste, puis le leader se refait un petit bain de foule. La plage s'étire longuement pour la satisfaction des plus énervés qui se remettent à une danse de sauvages. Au bout de la marée, le barbu au chapeau abandonne sa guitare en larsen faisant croire à la fin du set.

Meuh non! On revient à ce qui coule dans leurs veines et un titre évident 'Bottleneck' au goulot bien serré. C'est parti en vrille pour un final échevelé autant que boueux, en conclusion d'un concert puissant, sale, authentique, généreux et chaleureux.
Et forcément, plus c'est dirty plus c'est deep, normal, ils sont deep-plomés de Blues les Alsaciens!

 

SETLIST
01-broken bones
02-My neighbor
03-Donoma
04-Let it ride
05-You got to learn
06-Muddy water
07-Black coffee
08-Wild animal
09-In the woods
10-Leave me alone
11-Howlin to the moon
12-Bottleneck

Fête de la Coquille Saint Jacques - acte quatre  - Dirty Deep  - à Saint-Quay-Portrieux sur le Port d'Armor, le 26 avril 2025
Fête de la Coquille Saint Jacques - acte quatre  - Dirty Deep  - à Saint-Quay-Portrieux sur le Port d'Armor, le 26 avril 2025
Fête de la Coquille Saint Jacques - acte quatre  - Dirty Deep  - à Saint-Quay-Portrieux sur le Port d'Armor, le 26 avril 2025
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article