Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
Par michel
ALISN au Café Lutgarde, Ixelles, le 9 mai 2025
michel
Le trip en transport en commun avait tout du parcours de combattant: d'Evere à Ma Campagne ( Ixelles) , il a fallu emprunter un premier bus, puis te payer une courte ambulation, au Botanique, tu grimpes dans le tram 92, après trois arrêts, un message: tout le monde descend, travaux sur la ligne, petite marche pour rejoindre la ligne de métro dans le parc de Bruxelles, un trajet de 2' jusqu'à la station Arts-Loi, changement de rame vers la Porte Louise ( 4 gares plus loin), on reprend le 92, oui mais, il est remplacé par un bus qui se faufile dans les tranchées partant de la Place Stéphanie jusqu'à Ma Campagne.
Halte peu avant le carrefour, à toi de te débrouiller pour dénicher le café Lutgarde sur la Chaussée de Waterloo, heureusement ton passé ( lointain) de boy- scout t'a aidé.
ALISN est annoncée à 19:30, par miracle tu pénètres dans l'établissement à 19:25, tu t'attendais à un horaire fantaisiste, pas de panique, la Lulu est fraîche et désaltérante.
Vers 20:15, un trio prend place, le guitariste Hugo Cottu , John Bonaparte ( alias John Noesen) au synthé et à la guitare et entre les deux garçons, la chanteuse/ guitariste Alison Salens, alias ALISN.
Avant de se lancer solo, Alison faisait partie de Tuk Tuk Thailand, un quartet pratiquant du trip hop en vélo taxi ( John était dans le coup, c'est lui qui actionnait la sonnette).
Le groupe a laissé quelques traces audibles sur Spotify.
ALISN prépare un premier EP, quelques compositions s'écoutent sur YouTube.
On peut cataloguer ' Add a little mystery', qui ouvre le set, de dream pop, la voix est veloutée, Alison et John grattent gentiment leurs guitares respectives, une magnifique Gretsch pour la fille, une blue and white pour le Corse, Hugo se charge de la lead en accouchant d'effets shoegaze atmosphériques proches du jeu de Robin Guthrie.
Un léger bémol, l'acoustique du café n'est pas idéale, les murs en ciment étouffent le son, on s'y fera!
Un backing track est balancé au synthé pour entamer ' Wrong turn' , un virage qu'ils n'ont pas pris sur les chapeaux de roue, on flotte toujours en apesanteur dans un éther léger, ce que va confirmer la suivante ' Stargaze', un titre radiophonique qui pourrait cartonner.
A classer aux côtés de Portland, Cigarettes After Sex, et, éventuellement, pas trop loin d'une autre contemplative, plus folky, Shelagh McDonald.
Avec 'Empty Streets' ALISN propose une ballade nu soul romantique, non dénuée de groovy vibes.
Effets de voix et fingersnaps habillent joliment la mélodie.
A l'origine ' Boys' se nommait Through all the boys I've ever loved, le titre a été élagué et tu ne penseras pas à Sabrina, ce n'est pas le même créneau.
John, légèrement excédé par le bruit de fond tapageur, demande le silence, il l'obtient, Alison murmure, le synthé répond, après une mise en boucle, c'est la guitare de Hugo qui prend le relais avec de plaintifs effets vibrato rehaussant délicatement cette plage intimiste.
'Exception' est un titre datant de l'époque Tuk Tuk Thailand, John l'introduit à la guitare, la lead prend le relais pour cisailler le morceau, le synthé frémit, la voix, fragile, se fait entendre, le ton monte pour engendrer un fond trip hop renvoyant vers les débuts de Hooverphonic ou de l'oublié Lunascape.
'Strange feeling' has an eighties vibe, déclare Alison, la présentation se vérifie, on reste dans le domaine du trip hop.
L'uptempo ' Maze' est construit sur des beats qui cognent, il déclenche l'enthousiasme dans le zinc, il est suivi par une seconde plage datant de l' époque thaïlandaise, ' Transitions'.
Les bandes maniées par John prennent des coloris latino blues lorsque la guitare de Hugo entre en jeu, Alison passant sans sourciller d'une voix murmurée à un chant plus consistant.
Il en reste une, Hugo, peux-tu accorder ma guitare, please?
Sure, darling.
John Denver patiente avant d'entendre une version limpide de ' Take me home, country roads' dont le refrain sera repris par l'entièreté de la clientèle du bistrot, du coup Ixelles se retrouve en Virginie.
Clameurs et battements de mains, un bis s'impose pour faire taire les We Want More.
'Dreams' de Fleetwood Mac convient parfaitement au timbre d'Alison, le public l'a bien compris, une seconde salve de We Want More retentit, et c'est de bonne grâce que le trio propose un ' All night long' ( Lionel Richie) brûlant.
Alison, I 'm sure this world is not killing you, no, you are at the right place to take it on!
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