Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.

Album - DRAMA KING – Mud & Concrete

Album - DRAMA KING – Mud & Concrete

Album - DRAMA KING – Mud & Concrete

NoPo

DRAMA KING - Mud and concrete LP 2025

Tu te rappelles du groupe rennais celto-punky-punchy (ou inversement) The Decline!, endormi en 2018? Juste un clin d'œil, on ne parle pas d'eux ni de déclin (quoique), mais, au contraire, de l'éclosion de leur chanteur Kevin Gourdin qui s'y colle, en solo.
Forcément un gourdin, ça frappe! Ici, on a l'impression de se cogner contre un mur des lamentations. On pense inévitablement au caverneux Nic Cave, avec une voix grave et profonde qui fait quand même moins mâle. Une voix qui console plus qu'elle ne torture...

Allons-y pour l'art-work bleu-nuit à l'atmosphère déjà dark-rock.
On aperçoit un bâtiment aux hautes fenêtres, qui semble ancien, voir abandonné, masqué en partie par les branches d'un sapin un peu décati.
Avec l'image du titre de l'album 'Mud & Concrete', on anticipe une ambiance trouble et poisseuse.

 

Entame par 'Broken wings', en ballade triste. Derrière des bruits furtifs, l'orchestration, solennelle, fait bloc avec une rythmique profondément marquée, allégée toutefois, par une cymbale qui semble couronnée d'un tambourin. La voix, charismatique et menaçante, prend le temps d'arriver, après un leitmotiv entêtant au clavier et des accords de guitare. Des chœurs fantomatiques corsent le tout. Puis les claviers viennent donner une tournure emphatique au chant, soudain euphorique, et magnifique devient le morceau.

Le motif, lentement frotté sur les cordes, suivi de touches envoutantes au piano, forment un écrin pour la belle voix de crooner qui ne tarde pas à s'imposer. 'Brown and grey' semble se faire l'écho de 'Mud and concrete'. La plage avance dans une ambiance grandiose de cathédrale. L'arpège vertébral ne te lâchera plus, même si les notes s'évanouissent au bout, comme une boite à musique fatiguée.

On retourne dans l'ombre de 'Waiting for shades' où l'intro mélange une guitare hispanisante, un synthé alarmant et un orgue d'église. A l'avant d'un arpège en boucle, la voix s'élève comme une prière, noyée dans un effet E-bow lointain. Cette instrumentation dépouillée se prolonge, hypnotique, parfois parcourue, de roulements cérémonieux et de chœurs brumeux.

Un accord sec, sobre et répétitif accompagne un chant mélancolique, ensuite ourlé d'une couche de synthé ou de chœurs soyeux. A mi-morceau, une batterie rebondissante promène "Every dream that I make takes me back to the start", grondé par une basse économe. La chanson progresse dans de grands airs de westerns poussiéreux.

On sentait la proximité de l'a capella. Le voici, au début de 'Silent Homes', bordé plus loin de timbres angéliques. Une batterie discrète et une note autiste au piano cadencent alors la mélodie enveloppante. La voix devient ensuite plus écorchée et puissante, puis le développement crescendo touche au plus haut point. Majestueux!

Un arpège tournoyant dans un espèce de cosmos, creuse l'espace pour une voix voluptueuse, baignée d'un brouillard synthétique. Le morceau-titre 'Drama king', à peine rythmé, se veut très représentatif de l'album. Le roi du drame maitrise, en effet, son effet, surfant sur une mélodie particulièrement émouvante et nue. Imparable!

Ce côté dramatique et solennel continue sur 'Between the Store Shelves'. Le tanin de la voix s'accroche à un balancement profond et lourd, marqué de coups mécaniques. Le crescendo s'effectue sur la caisse claire avant l'ouverture lumineuse sur une orchestration exaltante dans un climat fascinant.

On y reste avec 'Rock'n'Roll Lies' aux claviers magnétiques. Seul un arpège récurrent à la guitare compatit avec la voix bouleversante. Une rythmique, monolithique, intervient au milieu du titre, donnant un air sentencieux, gonflé à l'e-bow et aux effets chorale.
 

4 jours (ou/et nuits peut-être) pour faire un disque à la petite semaine, plus réussi que certains qui prennent la tête durant des mois ou des années, un tour de force!
La patte d'Antoine "Noss" (qui n'a, quand même, pas dû y être... à la noce!) Le Masson, pote batteur de The decline!, a construit, au studio Sovaj, un son en béton cellulaire, aéré et méticuleux qui met l'œuvre en beauté.

Finalement, on pourrait penser à une musique cinématographique, en osmose, avec son récit accaparant. Mystique demeure le premier adjectif qui me vient pour décrire cet album. Une fois entré dans cette église, il devient quasiment impossible de la quitter sans aller, dans un recueillement, par la grande porte.
 

N.B. : Drama King passe au Chaland à Binic le 25 Mai et sur le off d'Art-rock au bistrot de la poste à St Brieuc le 8 Juin.
Si tu le loupes, tu peux en faire un drame de ne pas avoir senti se dresser cette chair de poule.

TRACKLIST
1.Broken Wings 03:55
2.Brown & Grey 03:41
3.Waiting for the Shades 04:17
4.Every dream that I make takes me back to the start 04:12
5.Silent Homes 03:48
6.Drama King 03:23
7.Between the Store Shelves 03:31
8.Rock'n'Roll Lies 04:02

 

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article