EP - VOLTAIR - Des fantômes et des anges

EP - VOLTAIR - Des fantômes et des anges

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VOLTAIR - Des fantômes et des anges - EP 2025

En 2015, Ludovic de Villelongue aime la batterie à Toulouse et joue du rock avec le guitariste Philippe Burali. La pelouse ne pousse plus et craignant de tout loose, chacun déménage... mais dans le même coin... en Vendée (qui se vendait bien probablement). Le destin? La faute à Voltaire? Ils s'associent de nouveau en enlevant le 'e' au nom de l'écrivain mais en gardant la référence à la langue française et la révolution.
Voltair -giverse pas, Ludovic passe à la basse et Bruno Bossard les rejoint à la batterie pour un premier EP autoproduit 'Nos orages' en 2022. Rapidement, ce dernier s'aperçoit qu'il ne peut pas continuer (rien à voir avec l'intitulé du disque), Aurélien Rallet le remplace donc en 2023.

Après pas mal de scènes, ils se rapprochent alors de Nicolas Bonnière (Dolly, Eiffel, Manu Lanvin) pour la réalisation du présent EP 6 titres (environ 25 minutes).

La photo noire et blanc de la pochette cadre les 3 musiciens de manière anonyme mais pas inanimée. En mouvement, ils semblent sautiller gaiement sous des flocons de neige.

Le premier son qui sort de 'La boite à musique' ressemble à l'atterrissage léger d'un véhicule volant. Le morceau, à la guitare carillonnante et basse en amortisseurs, alterne décollages euphoriques et retours sereins sur terre. Le chant, parlé, joue sur les intonations. Il parle de voyage qui peut-être intérieur.

Un motif roulant à la batterie libère deux guitares dont l'une aux effets enthousiastes (l'une? L'autre c'est le soleil ahaa!). 'Fin Février', on peut ressentir quelques rayons. La voix enchaine sur un aparté presqu'en confidences. Un texte qui prône une sorte d'hédonisme n'hésitant pas à rechercher 'Le temps perdu' de Prévert.

Un pattern de batterie domine des effets nébuleux sur cordes. Lorsque la guitare intervient vaillamment, elle se met à riffer par saturation puis à déraper. Elle s'estompe parfois par des placages sur un rythme rebondi, appliqué au débit vocal. La 'Banquise' doit fondre sous cette ambiance fantasque.

L'intro associe un arpège enroulé autour d'une voix fragile. Plutôt qu'anges ou démons, Voltair préfère baptiser sa chanson 'Des fantômes et des anges', ectoplasmes flottants. L'orchestration déboule ensuite sur un rythme rapide avec cette guitare radieuse. Cette fois, Ludovic chante plus franchement avant d'égrener, au final, ses mots, plaintivement, sur un nouvel arpège à la guitare, bordé d'une nappe de synthé.

Voltair, qui aime définir son style comme un rock météorologique, joue sur les mots pour ce titre 'Les jours plus vieux'. Après un grondement larsenique, une cadence régulière et compacte s'installe. Les accords de guitare zèbrent d'abord l'atmosphère que la basse bombarde. Puis la guitare détache ses notes en chapelets pour accompagner des paroles gémissantes, avant d'évoluer sur de puissants éclairs atmosphériques projetant la voix au ciel. Le passage à l'anglais incite cette voix à chanter réellement en développant une forme d'euphorie.

On termine par '182', nombre de battements de cœur par minute d'un enfant dans le ventre de sa mère. Des sons, percussifs, mêlant la chaleur de la peau au naturel du bois, cadencent des accords à la guitare que la voix parcourt comme un court commentaire. La guitare décide alors de s'énerver et entraine les autres instruments sur un ton jovial. Puis le morceau s'éteint sur des effets synthétiques et fantomatiques mais VOLTAIR ne finit pas par terre.

Un disque qui passe, comme les nuages dans le ciel, laissant parfois filtrer les lueurs du soleil, d'autres fois le masquant, et lâchant même quelques gouttes.
Une incitation, voulue, au voyage voyage.

TRACK LIST

1-La boite à musique

2-Fin Février

3-Banquise

4-Des fantômes et des anges

5-Les jours plus vieux

6-182

Artwork François MARY

Crédit photos Cédrick Nöt