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13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 13:44
Cliscouet's Jazz Band à la Salle des Loisirs, Étables-sur-Mer, le 13 octobre 2018

Cliscouet's Jazz Band à la Salle des Loisirs, Étables-sur-Mer, le 13 octobre 2018

 

 

Samedi 13 octobre, le Comité des Fêtes d'Etables-sur-Mer invite,  comme en 2017, le Cliscouët Jazz Band à  animer en langage swing une soirée  particulièrement venteuse.

Le Cliscouët Jazz Band, engendré à Vannes il y a 3/4 ans, est le rejeton de Ludovic Goubet, globetrotter, photographe érotique, chanteur, saxophoniste, féru de jazz, qui s'est établi à Cliscouët, un quartier paisible de la préfecture du Morbihan. L'homme avait flashé sur la cité vannetaise après avoir assisté à son festival de jazz.

 

L'affiche annonce 20:30', selon une habitude armoricaine bien ancrée, les festivités commenceront un quart-d'heure plus tard, à l'heure initialement prévue on dénombre une douzaine de curieux dans la salle, s'apparentant plus à un gymnase qu'à un lieu de spectacle.

Les paroissiens se manifestent au goutte à goutte, le concert débutera à 20:45. 

 Ce soir le combo, à géométrie variable, se produit en formation quintet,  Ludovic a emmené deux saxophones ( un alto, un ténor), à ses côtés,  Etables verra  Jacques Rouinvy, un guitariste racé, membre, e a,  de Mishto ( jazz manouche)  et accompagnateur de divers chanteurs(ses) ( Fatiha Neuman, Jean-Jacques Mel), Henri Trubert à la basse ( Garces ô Gorilles) , Jeff Modestine aux drums et Albert Nathan aux congas et autres engins percussifs.

Sehr geehrte Damen und Herren, ce soir vous entendrez du jazz, du blues, du calypso et d'autres friandises, nous avons choisi de débuter par le fameux 'St. James Infirmary Blues' , et comme je suis un grand fan de Satchmo, même si je joue du saxophone, je vous chante l'intro à sa manière, avec mon accent Danone.

Effectivement, Ludovic entame le standard a capella en se promenant entre les tables avant de rejoindre Henri et Jacques qui l'attendaient sagement au fond de la salle, le batteur et le percussionniste peaufinent leur make-up.

Après un solo de sax sirupeux, la guitare prend le relais et nous place une envolée sinueuse qui a ravi tous les patients de la maison de santé.

Le subtil 'Blues in the closet' voit poindre Jeff et Albert, Etables apprécie en silence, le leader de la formation semble déplorer un certain manque d'enthousiasme.

Il enchaîne sur un titre de saison, ' Autumn leaves' dans la version française 'Les feuilles mortes', qui est d'ailleurs l'originale, merci Prévert/Kosma!  

Le mainstram jazz proposé ce soir convient à merveille à l'assemblée, dans laquelle les moins de cinquante ans se comptent sur les doigts d'une main.

Sur le carton publicitaire que le combo a fait imprimer on lit : "A l'occasion de votre célébration de noces le Cliscouet Jazz Band  se fera un plaisir de vous faire entrer dans son univers et de vous faire partager sa bonne-humeur communicative grâce à un répertoire varié, parfaitement adapté à l’événement.

Aussi disponible pour les cocktails, réceptions, anniversaires, départs en retraite...  "

Après un be bop annoncé sous le titre ' Buck's Walk' ou ' Bugg's walk', permettant d'admirer, une nouvelle fois, le jeu limpide du guitariste auquel succède un solo soigné de Henri, bien dissimulé sous son galurin, le volubile capitaine du vaisseau promet un air plus actuel et propose 'Footprints' de Wayne Shorter.

Albert a failli transpirer et se montrera percutant lors de 'Blue Bossa' de Kenny Dorham, un astucieux mariage de bossa nova et de be bop.

Ensuite Sonny Rollins  nous emmène dans les Caraïbes avec  le chaloupé 'Saint-Thomas'  et on demeure dans les mêmes sonorités avec ' Cantaloupe Island' de Herbie Hancock mais, pour faire plaisir à Albert, on vous l'interprète à la manière de Poncho Sanchez.


Pause syndicale!

 

Une invitée se pointe pour entamer le second set, la chanteuse Anahid Kasbarian   ( Raides Baronnes), vient épauler l'équipe en apportant une touche féminine opportune et gracieuse.

La vieillerie ' Out of Nowhere' ( Johnny Greene et Edward Heyman), merveilleusement dépoussiérée, séduit tout comme l'immortel ' My funny Valentine'. 

Oui, Ludovic, Amy Winehouse a repris 'What a difference a day makes', mais aussi Dinah Washington, Esther Phillips, Aretha Franklin, Frank Sinatra ou Tony Bennett,...

  Anahid ne démérite pas, un voisin, transporté, pousse un cri admiratif.

Hugh Coltman avait joué 'Caravan' à Saint-Brieuc la semaine dernière, le Cliscouet's Jazz Band, après un faux départ, se fend de sa version à Etables.

Vous connaissez le scap?

Pardon?

Anahid et moi allons pratiquer cet exercice vocal pendant ' I got rhythm'.

Ah, oui, d'accord, le scat!

Il peut être légèrement cabot notre Baloo qui s'octroie un répit pendant un vibrant  'Georgia on my mind', brillamment défendu par Anahid, libérée de son mentor.

Le patron rapplique, saisit le micro pour notifier un nouvel arrêt de travail!

Merde, c'est pire qu'à la SNCF, on ne va pas insinuer qu'il abuse, mais,  honnêtement, ces interruptions intempestives ne se justifient pas, il ne faut pas  confondre  une salle des fêtes et un club de jazz!

 Auf Wiedersehen, liebe Leute!

 

 

 




 

Cliscouet's Jazz Band à la Salle des Loisirs, Étables-sur-Mer, le 13 octobre 2018
Cliscouet's Jazz Band à la Salle des Loisirs, Étables-sur-Mer, le 13 octobre 2018
Cliscouet's Jazz Band à la Salle des Loisirs, Étables-sur-Mer, le 13 octobre 2018
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13 octobre 2018 6 13 /10 /octobre /2018 11:17
 Story Of Pink Floyd organisé par Echoes of the Sun avec Cymbaline/ Be Floyd / So and So and guests, Théâtre de Ciney le 13 octobre 2018

Mitch ZoSo Duterck

CYMBALINE + SO AND SO + BE FLOYD - « Echoes of the Sun X » - Centre Culturel, Ciney (BEL) – 2018.10.13

First Set :

00. Arnold Layne. (not played song, vidéo)
01. See Emily Play. (guest : Alain Pire)
02. Matilda Mother. (guest : Alain Pire)
03. Astronomy Domine.
04. Lucifer Sam.
05. Set The Control For The Heart Of The Sun.
06. Celestial Voices.
07. A Nice Pair. (guest : Alain Pire)
08. Cymbaline. (guests : David Epis, Marie-Laurence Tombal)
09. Fat Old Sun. (guests : David Epis, Marie-Laurence Tombal)

Pour paraphraser Mr. Eddy, je pourrais vous dire que « ça commence comme dans un film noir, un jeune couple embarqué dans une drôle d’histoire » mais non. Car en fait de jeune couple, Pierre Bonmariage que l’on appelle « Monsieur le Président » puisqu’il occupe cette fonction au sein de l’ASBL « Echoes of the Sun », et Benoît Embrechts maître de la Bergerie ont déjà bien au-delà des 40 ans lorsqu’ils font connaissance à l’occasion de la première manifestation du genre. La sauce prend immédiatement entre ces deux dingues, passionnés du Floyd, leur union donne naissance à un petit poupon, tout rosé comme un jeune goret, « Echoes of the Sun » est né.

Tout au long de ces 10 ans de passion et de ténacité, allant parfois jusqu’à l’entêtement chronique, ils vont se lancer des défis insensés pour que vive encore et toujours le grand, l’immense Pink Floyd qui cessera bientôt de se produire sur scène en tant que groupe. C’est donc au dixième anniversaire de leur « bébé » que les « Doux Dingues » nous conviaient cette année. L’événement affichait « sold-out », « vendu-dehors », comme on dit dans Astérix, et samedi soir, quelques 500 privilégiés assistaient à la fête, car ce rendez-vous annuel est à chaque fois une fête orchestrée de main de maître par toute cette joyeuse confrérie Floydienne.

En ouverture, c’est CYMBALINE, le groupe dont le nom est tiré d’un titre faisant partie de l’album « More » qui ouvre les hostilités avec Benoît Emrechts aux commandes du son vaisseau. Un clip vidéo d’Arnold Layne dans lequel nos comitards se sont mis en scène introduit la première partie de ce concert dédié à la période la plus psychédélique de Pink Floyd. C’est à Françoise Botton que revient la lourde tâche de nous raconter l’histoire , ou plutôt , la légende de cet immense groupe anglais et d’introduire les invités de qualité qui rejoindront Cymbaline sur scène en cours de soirée. Le groupe CYMBALINE a fait de très gros progrès depuis l’an dernier et se sent plutôt à l’aise dans son costume de lumière. On a découvert Benoît tour à tour guitariste, puis violoncelliste, le voici cette fois aux claviers.

Un très beau répertoire qui s’étend sur 65 minutes au cours desquelles nous revivrons les  débuts du groupe, la Genèse de Pink Floyd. De « See Emily Play » à « Fat Old Sun » en passant par « Set The Controls For The Heart Of The Sun », c’est un plongeon de 50 ans en arrière que nous effectuerons dans les entrailles de la bête, dans les méandres du cerveau torturé de Syd Barrett, le génie créateur diront certains. Une mention spéciale pour le morceau « Cymblaine » qui mettra la salle debout pour ovationner longuement David Epis qui signe là un superbe solo de guitare dont il a le secret.
Un break est le bienvenu, direction le bar !

Second Set :
01.Echoes.
02. One Of These Days (guest : Youri Nanai)
03. The Great Gig In The Sky (guest : Marie Laurence Tombal)
04.Time. (guest : Marie Laurence Tombal)
05.Us and Them.
06.Shine on You, Crazy Diamond.
07. Welcome To The Machine.
07.Wish You Were Here.

Le second set démarre avec une mise en scène dans laquelle Pierre Bonmariage déguisé en cuisinier suédois du Muppet Show occupe la scène tout affairé qu’il est à cuire son repas avant de se faire expédier par Françoise qui reprend son rôle de « Monsieur Loyal » très à cœur. Même pas peur lorsque notre célèbre rouquine s'entend menacée de la terrible sentence : "One Of These Days, I'm Gonna Cut You In Little Pieces". On est repartis pour 85 minutes de … Pink Floyd

« One of These Days » voit le retour sur scène de Youri Nanai le talentueux bassiste du défunt et Ô combien regretté Terminal Frost, un des groupes qui a fait les beaux jours d’Echoes of The Sun.
Et puis tout à coup, ça va monter en flèche en qualité avec la venue de SO AND SO au sein duquel on retrouve Jean-Luc Evrard et Stéphane Neusy du groupe Cover Age, un band qui a joué à plusieurs reprises pour « Echoes of The Sun ». Deux titres phares de « Dark Side of the Moon » : « Time » et ses célèbres sonneries d’horloges et de réveils en guise d’introduction qui sera suivi du prestigieux « Us and Them » mis en lumière par une prestation cinq étoiles du guitariste-chanteur Pascal Saint-Amand que l’on a malheureusement que trop rarement l’occasion de voir dans le rôle de vocaliste. Ces deux titres vont illuminer le second set de CYMBALINE et on souhaiterait de tout cœur voir SO AND SO jouer cet album dans son intégralité lors d’une prochaine édition, pourquoi pas avec d’autres Coveragiens en guest… tant c’était d’une puissance émotionnelle et musicale rares. Bravo à Vincent « The Killer » Libert qui a une fois de plus démontré à quel point il maîtrise sa batterie et que dire du bassiste-chanteur Stéphane Neusy, d’une régularité métronomique. Françoise a même rejoint ses collègues de SO AND SO dans les chœurs, et de fort belle manière. « Messieurs c’était bien, c’était très bien. C’était parfait ! » Stanislas Lefort aurait été content, pas besoin de reprendre au numéro 17 Herr Kapelmeister, comme dans la « Grande Vadrouille »

On poursuit l’aventure avec le monumental « Shine on You, Crazy Diamond » et son climat à faire planer Katmandou un soir de marché aux herbes.
Autre instant de pur bonheur avec le retour sur scène de Denis Pierret, guitariste-chanteur de Terminal Frost (mais bordel pourquoi ont-ils splitté ?). Denis c’est le genre de chanteur que tu peux écouter toute la soirée sans jamais te lasser, c’est le mec le plus proche de David Gilmour « live » que j’ai jamais entendu au niveau vocal. Ce soir, il nous gratifiera d’une prestation accompagnée de sa douze cordes acoustique, « AAh Tintin, on est bien » que c’est bon mes enfants ! Merci Denis et... reprend du service à l’occasion.

« Wish You Were Here », un autre titre mythique pour clôturer ce second set de CYMBALINE. On me dit parfois que je suis bon public alors je vais une fois encore faire mentir cette idée préconçue. Quand j’aime, je le dis, avec les mots qui conviennent, et quand je n’aime pas…aussi., sans aucun méchanceté. Et, ici, c’est mon côté « je n’ai pas aimé » qui s’exprime. Pourquoi ? Parce que la prestation vocale n’a pas été à la hauteur de ce monument. Jamais le rendu n’atteindra les frontières, même lointaines, de cette chanson bourrée d’Emotions, avec un grand « E ». Le fait de ne pas coller à la ligne mélodique originale du chant est loin d'arranger les choses. Je crois que les bottes de 7 lieues étaient beaucoup trop grandes à chausser pour le prestataire, il était manifestement encore trop tôt pour combattre dans l’arène avec les gladiateurs. Mais ce n’est pas grave, ça se travaille et puis, « Nobody’s Perfect » comme on dit au cinéma dans un célèbre film de Billy Wilder sorti en 1959.

Nouveau break, retrouvons-nous au bar, sans passer par la case Départ » comme on dit au Monopoly.

BE FLOYD - « Echoes of the Sun X » - Centre Culturel, Ciney (BEL) – 2018.10.13

Setlist :

01. Pigs on the Wing.
02. Dogs.
03. Pigs (Three Different Ones).
04. The Happiest Days Our Lives.
05. Another Brick In The Wall (Part II).
06. One Of My Turns.
07. Nobody Home.
08. Hey You.
09. Run Like Hell.
10. Comfortably Numb.

Line Up :

André LECOMTE : Chant et guitare
Ivan TONNERRE : Chant et clavier
Luc ORY : Basse
Fabrice HOETERS : Batterie et chant
Jean Philippe SNIJDERS : Guitare
Seamus from the HOUSES OF THE HOLY : chœurs

A nos âges, après minuit, on commence à bailler à rendre jaloux le requin de « Jaws » et on se demande parfois, pour la forme, s’il ne serait pas plus sage de renter dormir que d’étirer à grand peine des membres qui s’engourdissent de plus en plus souvent. Mais heureusement, l’esprit prend le pas sur la raison et malgré la fuite en avant de quelques spectateurs, l’assemblée reste encore bien compacte pour une heure de concert aussi inhabituelle.

En effet, il est passé minuit lorsque les visétois de BE FLOYD prennent la scène pour mettre la cerise sur le gâteau, et ils ne vont pas se contenter de ça, croyez-moi. Dans leurs bagages, nos hommes ont apporté la crème, la pâte, les fruits, le sucre, les oeufs et tout ce qu’il faut pour transformer un banal dessert en pièce montée digne d’un mariage princier. On attaque d’emblée avec trois titres de ce qui reste mon album préféré : « Animals ».

Quelle claque mes enfants ! Ici aussi on frôle la perfection et, dès les premières notes de « Pigs » on a compris que ce groupe, qui est une découverte pour nous tous, va nous en mettre plein la vue et les oreilles, dont acte ! La voix d’André rappelle étrangement celle d’un Roger Waters des débuts et quand le groupe libère la meute sur « Dogs » c’est la curée, le renard n’y survivra pas. Nous sommes tous baba, bouche bée, comme lorsqu’on a découvert pour la première fois Pamela Anderson dans le générique de « Baywatch ». C’est une tuerie, tout est en place, très professionnel.
Viendra ensuite le tour de « The Wall » avec une sélection de morceaux qui raviront tous les fans dont je fais partie. Oui, j’aime « The Wall » donc je me laisse emporter comme plume au vent au gré des chansons indémodables interprétées avec maestria par BE FLOYD qui joint l’aspect visuel au côté sonore du spectacle sans verser dans la démesure ni le mauvais goût. C’est aux accents poignants de « Comfortably Numb que se terminera cette excellente soirée des 10 ans d’Echoes of the Sun. Bravo à tous, merci de nous offrir de tels moments de bonheur et… vivement l’an prochain !

Quant à BE FLOYD, ce groupe mérite sans conteste une place à l’affiche du Spirit of ’66 de Verviers, Francis, si tu me lis, tu ne le regretteras pas crois-moi.

Mitch « ZoSo » Duterck

 Story Of Pink Floyd organisé par Echoes of the Sun avec Cymbaline/ Be Floyd / So and So and guests, Théâtre de Ciney le 13 octobre 2018
 Story Of Pink Floyd organisé par Echoes of the Sun avec Cymbaline/ Be Floyd / So and So and guests, Théâtre de Ciney le 13 octobre 2018
 Story Of Pink Floyd organisé par Echoes of the Sun avec Cymbaline/ Be Floyd / So and So and guests, Théâtre de Ciney le 13 octobre 2018
 Story Of Pink Floyd organisé par Echoes of the Sun avec Cymbaline/ Be Floyd / So and So and guests, Théâtre de Ciney le 13 octobre 2018
 Story Of Pink Floyd organisé par Echoes of the Sun avec Cymbaline/ Be Floyd / So and So and guests, Théâtre de Ciney le 13 octobre 2018
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6 octobre 2018 6 06 /10 /octobre /2018 18:04
Festival Blues des Deux Rivières avec Jimmy Reiter Band/ Lisa Mills/ Trudy Lynn, Steve Krase and the Ozdemirs à Belle-Isle-en-Terre, le 6 octobre 2018

Festival Blues des Deux Rivières avec Jimmy Reiter Band/ Lisa Mills/ Trudy Lynn, Steve Krase and the Ozdemirs à Belle-Isle-en-Terre, le 6 octobre 2018

 

A 20h, les portes de la salle polyvalente s'ouvrent, les mordus de blues de tous poils se dirigent, soit vers les sièges à l'avant de la scène ( les moins alertes), soit vers le bar ( les déshydratés).

Le neveu d'Albert Raisner, un copain de Franck Dubosc, viendra annoncer les groupes, en maltraitant leur patronyme, à 20:30'.

 

Aus  Deutschland: Jimmy Reiter Band!

 Im Juli 2017 gewann die Jimmy Reiter Band den German Blues Award als beste deutsche Bluesband.

Depuis 2011,  le guitariste Christoph „Jimmy“ Reiter tourne avec son propre combo après avoir passé des années au sein des  Blue Jays de Doug Jay.

Après "High Priest Of Nothing" ( 2011), il sort l'album "Told You So" en 2015, cette rondelle précède deux volumes intitulés 'Soul Guitar Guidebook'.

Le band qui accompagne ce guitariste habile est composé de Nico Dreier aux claviers ( dont un Hammond), de Björn Puls aux drums, un gars qui manie les baguettes avec autant de brio qu'un autre Björn qui utilisait une raquette et d'un Néerlandais au crâne dégarni mais aux doigts agiles, Jasper Mortier!

Le Chicago blues ' Waiting For My Luck To Change' étrenne la soirée, pas de soli tonitruants, aucune forfanterie, simplement du blues haut de gamme, interprété par des gars au sommet de leur art.

Jimmy a le bon goût de présenter ses morceaux, ce qui facilite la tâche des esprits simples devant rendre compte du concert, il introduit 'Woman don't lie' une plage  aux teintes funky incitant aux déhanchements.

Le superbe slow blues ' Move on down the line' est de la plume de Johnny Heartsman, un bluesman de Chicago décédé en 1996, cette plage permet à Nico Dreier de placer une digression à l'Hammond qui aurait plu à Simon Rigot des Narcotic Daffodils.

Retour au matériau propre avec  'I'll Take the Easy Way', un extrait, en mode décontracté, de son premier album.

Le juteux 'Yes I do' lui succède comme sur la rondelle.

Freddie King a gravé  'It's Too Bad' (Things Are Going So Tough)  en 1960,  si il y a bien un morceau qui doit définir le terme blues, 'It's too bad' sort du lot.

Je vous le joue en sourdine, tant pis pour les durs de la feuille.

Au tour du gars bâti dans le mortier qui forge les excellents bassistes de se mettre en évidence pendant  'Can't Stop Thinking About You' qui précède la dernière rafale, car le timing est serré, un boogie bouillant  évoquant Canned Heat.

Michel Drucker rapplique  pour nous prévenir que les complices de Jimmy accompagneront Lisa Mills dont le band fait défaut, son guitariste a été victime d'un accident,  puis il repousse l'armada prussienne et son transfuge orange sur scène pour un bis turbulent, pendant lequel Nico nous la joue Jerry Lee Lewis.

Avec les pieds?

Non, sans les pieds!

A Limoges, le 12 octobre!

 

Lisa Mills, accompagnée par  Nico Dreier, Jasper Mortier et... shit, where is Mister Handsome, le voilà, Björn Puls!

Lisa Mills "a great voice" for the blues, full-throated,  a -t-on lu quelque part, son registre s'apparente à celui de Beth Hart, Janis Joplin ou Etta James, ce soir elle a choisi de nous offrir un répertoire de classiques auxquels elle a ajouté quelques originaux.

Son dernier album 'Mama's Juke Book' date de 2016.

Pour être certaine de se souvenir du nom des musiciens qui l'accompagnent pour la première fois, sans avoir répété, elle a griffonné sur un papelard: Nico Dreier, Jasper Mortier , Björn Puls!

On a cru reconnaître  'Breakin' Up Somebody's Home' comme ouverture de set, la voix est ample, le coffre de Miss Mills est aussi vaste que celui d'Etta James qui avait inclus le titre à son répertoire.

T'es pas le seul à être tombé sous les charmes de Mademoiselle Alabama qui embraye sur  'There's something on your mind' qu'elle attribue à Etta, mais il semblerait que Big Jay McNeely chantait ce country slow purulent déjà  en 1957.

Torch song, number one!

Une année dans la Mississippi High School m'a permis d'apprendre trois mots de français: comment allez-vous?

Ça baigne, Lisa, merci.

'Better than this' is one of my songs.

I love the Southern twang in her voice, murmure un touriste à sa madame.

Il n'y a pas mieux comme ballade, si je me remarie j'insiste pour que le deejay la joue pour ouvrir le bal.

Je pique le capo de Jimmy et on vous envoie 'I can't stop loving you'.

Elle va nous tuer, un trop plein de romantisme n'est pas recommandé par la faculté.

Next one is a capella, 'Make me sing', les battements de mains bretons battent la mesure de ce gospel.

Tu craques, elle va nous achever, ' I've been loving you too long' d'Otis Redding.

Les tripes chantent, tu pleures!

Après l'amour vient l'argent, that's all that matters in this world!

'Money' ( That's what I want), le Motown classic à la sauce Mills, pimentée à l'allemande et décoré d'une tulipe,  valait son pesant de dollars.

Sam Cooke, 'A change is gonna come' est suivi par la réponse qu'Etta James a donnée à Muddy Waters, 'Woman', Jimmy Reiter vient prêter main forte à l'équipe en plaçant quelques riffs meurtriers.

Lisa Mills, c'est pas la madame qui se laisse marcher sur les pieds, les machos sont prévenus.

On garde Jimmy pour la dernière, 'Bring it on home' de Sam Cooke.

Tintin réapparaît en nous demandant si un bis nous intéresse, on n'avait pas vraiment besoin de lui pour rappeler Lisa et sa clique.

Björn insiste pour jouer une de mes compos en rappel, well, I wrote a song about Freddie King, we'll play it for you!

Incroyable prestation du groupe allemand qui accompagnait la chanteuse pour la première fois!

 

 

Le zozo: voici Troudaï Lynn, à moins que ce soit Troudi Laine et son groupe!

Ben, Trudy Lynn, apparaîtra plus tard, car l'honneur d'ouvrir le concert  revient  aux Ozdemirs.

The Özdemirs, das sind Bassist Erkan Özdemir, Urgestein der europäischen Bluesszene, und seine Söhne Kenan Özdemir (Jahrgang 1994) an der Gitarre und am Gesang und Levent Özdemir (Jahrgang 1995) am Schlagzeug.

Erkan a pendant des années été le bras droit de Memo Gonzales et avec ses fistons a oeuvré comme backing band pour des gens tels que Shawn Pittman ,  Sugar Ray Ford, Mike Morgan, Johnny Rawls ou  Angela Brown.

Le trio accompagne la lady de Houston sur les scènes européennes depuis plusieurs années.

La famille lance un shuffle instrumental, pas débile, en attendant l'Amérique.

Un harmonica se fait entendre, on ne sait d'où, Steve Krase, bien classe, précision utile pour ceux qui pensaient voir se pointer un clochard crado, fend la foule pour rejoindre les mercenaires, une fois face au micro, le gars, qui a déjà pondu trois albums ( le dernier en date “Should’ve seen it coming”), nous chante 'Jolene', pas la fille qui pique les mecs des autres nanas, non une copine à son frère que tu peux croiser dans les bars de Houston.

Vachement énergique et rock'n'roll, ce morceau!

I'll do a couple of songs before Trudy comes.

I hope you don't mind.

Fais à ton aise, Steve, on adore tes interventions au mouth harp et tes copains assurent sévère.

'Make You Love Me Baby' de Jerry Lightfoot groove joyeusement , la suivante doit calmer le jeu, il attaque le formidable slow blues ' Night train' ( from Oakland) pour terminer ce hors-d'oeuvre apprécié par 'I don't mind' du Dr Feelgood.

Please, welcome Trudy Lynn.

Lee Audrey Nelms, 71 balais aujourd'hui, était toute jeune lorsque Albert Collins l'invite à chanter quelques titres alors qu'il se produisait sur un kiosque.

Elle a fait du chemin, a récolté quelques palmes et sa discographie approche des 20 exemplaires, le dernier 'Blues Keep Knocking' sent encore le neuf .

Elle entame son tour de chant par 'Blues ain't nothing' , un truc qui remue vicieusement.

La voix est expressive, puissante et intense et comme elle peut compter sur une brigade de choc, les locaux se régalent.

Elle enchaîne sur un morceau aux saveurs New-Orleans.

Dis-nous, combien de titres débutent  par ces simples mots ...I got the blues... ?

 Le blues, ils l'ont tous, Mick Jagger, Gary Moore, B B King, Solomon Burke et ta voisine qui a perdu son chat!

 'Every side of lonesome' ou la solitude des femmes abandonnées, précède un morceau archaïque, 'World of trouble' de Memphis Minnie. Steve, agenouillé devant la diva, lui tient un laïus à l'harmonica à faire pleurer toutes les Madeleine, oui, celle de Proust, aussi.

'Ramblin blues' avait été enregistré par la regrettée Aretha Franklin en 1969, on a failli pleurer en entendant Trudy reprendre  cette pépite.

La madame connaît ses classiques, voici Big Mama Thornton, 'Alright Baby' .

Comme la Blues Queen travaille sans playlist, le set est entrecoupé de blancs afin que la troupe décide quel morceau jouer, ils optent pour ' Down on bended knees' de Johnny Copeland, du blues aux senteurs r'n'b.

Puis vient le titletrack du dernier né 'Blues keep knocking'.

Qui va ouvrir cette foutue porte?

Well, people, ' Red light' signifie la fin du show, Trudy regagne les coulisses, le band poursuit sa route, le signal étant passé au vert.

 

Il est 00:35', l'heure de quitter Belle-Isle, en sortant de la salle tu entends le rappel, ' I just wanna make lovet o you'.

C'est gentil, Trudy, ce n'est plus l'heure des galipettes et Madame m'attend!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Festival Blues des Deux Rivières avec Jimmy Reiter Band/ Lisa Mills/ Trudy Lynn, Steve Krase and the Ozdemirs à Belle-Isle-en-Terre, le 6 octobre 2018
Festival Blues des Deux Rivières avec Jimmy Reiter Band/ Lisa Mills/ Trudy Lynn, Steve Krase and the Ozdemirs à Belle-Isle-en-Terre, le 6 octobre 2018
Festival Blues des Deux Rivières avec Jimmy Reiter Band/ Lisa Mills/ Trudy Lynn, Steve Krase and the Ozdemirs à Belle-Isle-en-Terre, le 6 octobre 2018
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6 octobre 2018 6 06 /10 /octobre /2018 15:16
Festival Blues des Deux Rivières ( scène off) avec The Beanshakers et Trio Iku à Belle-Isle-en-Terre, le 6 octobre 2018

Festival Blues des Deux Rivières ( scène off) avec The Beanshakers et Trio Iku à Belle-Isle-en-Terre, le 6 octobre 2018

 

Pour sa dix-septième édition, les programmateurs du   Festival Blues des Deux Rivières de Belle-Isle-en-Terre ont élaboré une affiche de choix avec comme têtes d'affiche de la première soirée Dani Wilde et Mike Vernon, le fondateur du label Blue Horizon, t'as manqué ça, tu étais au concert de Hugh Coltman à Saint-Brieuc.

Le samedi, le menu était encore plus copieux, Trudy Lynn et  Steve Krase accompagnés par des mercenaires d'Outre-Rhin (The Ozdemirs), Lisa Mills et  le Jimmy Reiter Band étaient appelés à fouler la scène de la Salle Polyvalente à partir de 20:30'.

 

Les Deux Rivières, c'est aussi un festival off, gratuit,  pour ceux dont la fin de mois, ou même le début de mois, est  synonyme de portefeuille vide.

Comme ton carrosse trouve à garer dans le centre de Belle-Isle peu avant 18h, tu décides d'aller faire un tour aux Halles, ce que tu entendais, de loin, plaisait à tes pavillons.

Sur scène, un quintet, The Beanshakers, a entamé la dernière partie de son exercice du jour du sabbat. 

Ces malmeneurs de fèves ne sont pas originaires de Paimpol, où les cocos ne sont pas communistes, mais de Douarnenez, plus connu pour ses sardines.

En 2017, peu de temps après avoir été baptisé par un curé sportif, les Beanshakers se voient décerner le prix Soul Bag au tremplin des  Rendez-vous de l'Erdre (Nantes) , sur la lancée Guillaume Feuillet : guitare et chant/ Geoffrey Chaurand : guitare/ Thierry Perron : harmonica/ Jonathan Caserta : basse  et Tsunam : batterie, enregistrent l'EP ' The Keeper' qu'ils n'ont pas dédié à Hugo Lloris.

Au moment où tu prends place, les  Shakers ont déjà bien entamé leur labeur dans le potager, ça turbine sec sur le podium, en mode Chicago Blues,  OK, le Calumet n'est  probablement pas aussi propice à l'agriculture que le fertile Delta du Mississippi, mais les légumineuses y sautillent joyeusement.

Ces braves gens annoncent ' Tigerman' ( King of the jungle) , on nous a toujours parlé de Tarzan  l'homme singe, mais Rufus Thomas ne jure que par Tigerman.

Des petits soli soignés, un harmonica pas souffreteux et une rythmique solide, sans oublier le timbre viril de Monsieur Feuillet,  l'assemblée savoure!

'Anxious Man Blues' est repris sur leur Extended Play, le mec a beau être angoissé, avoir plein de soucis, travailler pour payer les impôts, le blues  remue salement.

On appuie un peu plus sur le champignon pour ' Baby I don't care', ces flageolets voltigent comme des marrons chauds grillant sur le brasero.

On embarque tous dans le 'Freedom Train', direction le Sud, a place where there ain't no rain, il est vrai que ça drache vilain aujourd'hui. 

C'est déjà la fin du set, un rappel se négocie.

Vous insistez, d'accord.

Buddy Guy et son savoureux  'Let me love you baby'  termine une prestation dont tu as entendu les 25' dernières minutes, c'est assez pour te rendre compte que ce groupe est à revoir pour un concert complet.

 

 

A 250 mètres des Halles, se trouve le Bar de l'Union, il est 18:30', le Trio Iku est prêt à en découdre. Le troquet est sérieusement farci, se commander un demi relève de l'impossible! 

Non, Iku ne vient pas de Wakayama, ni de Yokosuka, Anaïs, une jeune bretonne d'origine nigériane, a opté pour cette identité afin de se lancer dans l'enfer musical, depuis quelque temps. Secondée par des requins/guitaristes moins juvéniles ( Roll Pignault et Gwen Roux), la demoiselle écume les scènes des Côtes-d'Armor ou d'autres départements du Breizh pour chanter son blues, aux forts accents soul.

Quoi?

On te signale qu'elle a été finaliste du festival Blues-sur-Seine 2017 et qu'elle vient de sortir une rondelle ( six titres), baptisée 'Seventeen's heart', elle n'a pas encore 18 ans, donc!

Iku démarre seule, au piano, en interprétant une de ses compostions intitulée ' Freak'.  Tu refiles cette ballade nu soul  à Adele et c'est un tube monstrueux, la voix est limpide et émouvante, mais  qui est  ce serpent à qui elle demande de la fermer, ce beautiful bastard qui se fout d'elle?

L'acoustique (  Roland Pignault) et l'électrique ( Gwen Roux) entrent en action, le trio entame une étonnante version, empreinte de blues,  de 'Glorybox' de Portishead.

La casquette a déniché un harmonica, c'est parti pour le gospel énervé ' Get right church'.

 C'est pas que le bistro ressemble à un édifice religieux mais les paroissiens apprécient le sermon.

La frêle Iku  n'a pas le look, ni le coffre, des chanteuses de negro spirituals , mais le talent dégouline de ses pores.

Oui, Pierre?

 Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années.

Si tu le dis!

Ajoutons que le jeu de Gwen n'est pas du style pingouin et que la base rythmique ajoutée par son copain est solide et tu comprendras aisément que ce trio peut voir l'avenir en rose.

Toujours en mode gospel/blues, Iku reprend Ruth Brown, 'Sweet Baby of Mine'.

CCR, 'Run through the jungle', voit arriver un sagouin qui, déjà lors du concert précédent, s'exerçait au yodel pendant les moments les plus paisibles d'un morceau, il  a réussi à se faufiler comme une anguille beurrée à travers la foule pour se poster à 25 cm de la chanteuse et reprendre  ses hurlements de putois.

Chantal, qu'il avait bousculée indélicatement, n'apprécie pas des masses, elle espère qu'un saurien peuplant cette jungle vienne le bouffer tout cru.

Retour derrière les touches pour 'Imagine' de Lennon, un second joyeux, titubant, rapplique, il est  à la recherche d'une cavalière pour entamer un slow sensuel, les candidates ne se bousculent pas au portillon, Don Juan s'énerve et énerve, va-t-on assister à un pugilat?

La chèvre, elle, s'est remise à bêler, trébuche et manque d'échouer sur l'orgue.

Folklorique, ce concert!

Le trio a embrayé sur une  superbe version, toute personnelle, de 'Miss You' des Stones pour terminer un premier set, précédant une pause de 15',  par un shuffle archaïque  ( Early Every Morning) qu'ils ont dépoussiéré .

 

 

Tu profites du break pour quitter le zinc et te rendre vers la salle polyvalente et y avaler une frite/merguez.


 


 

Festival Blues des Deux Rivières ( scène off) avec The Beanshakers et Trio Iku à Belle-Isle-en-Terre, le 6 octobre 2018
Festival Blues des Deux Rivières ( scène off) avec The Beanshakers et Trio Iku à Belle-Isle-en-Terre, le 6 octobre 2018
Festival Blues des Deux Rivières ( scène off) avec The Beanshakers et Trio Iku à Belle-Isle-en-Terre, le 6 octobre 2018
Festival Blues des Deux Rivières ( scène off) avec The Beanshakers et Trio Iku à Belle-Isle-en-Terre, le 6 octobre 2018
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5 octobre 2018 5 05 /10 /octobre /2018 09:19
Hugh Coltman à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le5 octobre 2018

Hugh Coltman à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le5 octobre 2018

 

La Passerelle, pub: amateurs de jazz, de blues, de voix et de bon son : ne ratez pas le concert d'Hugh Coltman vendredi prochain 5 octobre à 20h30.

Après  "Tra La La !" la mise en chanson des textes de Christian Prigent, c'est donc le second événement musical de la nouvelle saison dans l'admirable complexe briochin.

Si le  Théâtre Louis Guilloux n'affichait pas complet, il est était toutefois généreusement étoffé.

 

Hugh Coltman, le plus Frenchie des natifs de Devizes, a market town in the centre of Wiltshire, s'est tapé une excursion à  New-Orleans pour s'imprégner de la musique jaillissant du Congo Square et enregistrer un quatrième full CD, ' Who's happy' qui succède à son hommage à Nat King Cole.

T'as dû réfléchir un bon moment pour te souvenir  à quelle époque tu avais croisé l'ex - bluesman, leader de The Hoax, c'était en 2009, les Nuits Botanique, il partageait l'affiche avec un autre playboy aimant la France, Charlie Winston!

 

Le théâtre est éclairé par de mini-lampadaires diffusant une lumière délayée nous permettant,  à peine, de deviner l'apparition des musiciens, ils sont sept:  Frédéric Couderc, clarinette / sax baryton, et un  bizarre swanee slide sax/ Jérôme Etcheberry, trompette ( il s'est tapé Marciac avec son quartet)/ Jerry Edwards ( le Ricain) , trombone/ Didier Havet et son volumineux soubassophone/ Eric Sauviat, guitare ( Cabrel, Johnny, Biolay, Boulay....)/ Gael Rakotondrabe,  winner of at the Montreux Jazz Solo Piano Competition au piano ou aux claviers et  Raphaël Chassin, batterie ( Salif Keita, Nouvelle Vague, Vanessa Paradis, Pauline Croze.....).

Au vu de leur carte de  visite, tu as deviné que Hugh n'est pas allé les dénicher au bureau de chômage.

Eric et Raphaël sont les premiers à se présenter pour amorcer l'intro de 'Civvy Street', le piano se fait entendre, l'équipe complète a pris place, puis Hugh, d'une élégance raffinée, apparaît pour crooner ce mambo classieux, décoré d'un étonnant solo de guitare dans les tons graves.

Ce n'était que la mise en bouche mais déjà Saint-Brieuc a saisi que les agapes seraient fastueuses!

Hugh et le français...

Le Britannique entame une parlotte sans cérémonie avec le public, la prochaine chanson peut-être considérée comme une berceuse pour la première puissance mondiale, despite his haircut, this  song is for Donald, ' Sugar coated pill'

.Le soubassophone fait le show, le piano gambade, Hugh badine.

Forcément ce jazz capricieux, dominé par les cuivres de Louisiane, évoquent des gens tels que Tom Waits ou Dr. John.

Après s'être inquiété de notre santé, le dandy enchaîne sur le mystérieux  'The Sinner', introduit par les sonorités proches du theremine concoctées par le swanee sax.

'Ladybird', un downtempo bluesy, permet la mise en évidence des talents du guitariste et de la trompette avec laquelle, en vocalises, Hugh entame un dialogue châtié.

Virage groove pour suivre, 'It's Your Voodoo Working'  de Charles Sheffield, dans lequel certains reconnaissent le Mojo de Muddy Waters.

Dur, dur de rester coincé dans ton fauteuil alors que tout le corps ne demande qu'à se trémousser.

Une voisine craque pendant le solo d'orgue du  jeune Gaël, toute la rangée de sièges chaloupe en suivant la cadence qu'elle imprime.

Confidences, l'illumination m'est venue dans un cimetière à  ' New Park Street', j'y ai rencontré une fille et woah, on s'est embrassé, j'ai oublié qu'il pleuvait et que mon boulot me faisait chier!

Après cette ballade étincelante pendant laquelle Jérôme traverse la salle avec sa trompette mélancolique, Hugh place son batteur sous les feux de la rampe, c'est par un solo à la Sonny Greer que Raphaël amorce 'Caravan', le standard de Duke Ellington.

Hugh et ses complices se donnent à fond tout en prenant du plaisir, Saint-Brieuc savoure!

Des benjamins dans la salle?

Non, j'étais le cadet, je n'ai jamais porté de vêtements neufs, je récupérais ceux de mon grand frère, ' Hang me downs' in English!

Ce titre nostalgique, chanté en partie en français,  est interprété en duo, Hugh et Eric à l'acoustique, la clarinette s'invitant pour terminer la romance.

 Stripped down to a three piece ( les deux acoustiques, la batterie) pour ' All slips away', un morceau intimiste, dédié à son paternel souffrant d'Alzheimer.

La voix et la mélodie évoquent à la fois Bill Withers et Jeff Buckley.

It's damn hot in Brittany, je tombe la veste avant d'attaquer le late jazz tune 'Sleep in Late' qu'il interrompt pour  en éclaircir le thème.

Si ça vous dit de danser, ne vous en privez pas, le juteux  ' Resignation letter' invite effectivement à la danse , comme si The Meters avaient convié un petit blanc parisien, ex- anglais, a partagé la scène avec eux.

Emu, tu revois un autre esthète, trop tôt disparu, Robert Palmer!

La salle se lèvera, enfin, pendant l'étonnante version de 'Daydream' des Lovin Spoonful, un à un les musiciens quittent la scène, le pianiste étant le dernier à voir le Titanic sombrer dans des flots noirs.

 

La séance de rappels démarre par un instrumental torride, 'The colonel is cooking', ce militaire aime les épices, suivi par le classique ' That old black magic', Hugh n'avait pas les yeux bleus, ni le galurin de Frank,  mais l'enchantement était bien présent.

Après de courts palabres, Saint-Brieuc aura droit à une sucrerie interprétée en trio ( voice, piano, drums), ' Little big man' basée sur un poème composé par maman, Hugh était en âge d'école.

C'est assis sur le bord de la scène que le fan de Nat King Cole vient fredonner cette dernière perle.

 

Le 13 octobre La Passerelle reçoit Camille Thomas et l'Orchestre Symphonique de Bretagne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hugh Coltman à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le5 octobre 2018
Hugh Coltman à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le5 octobre 2018
Hugh Coltman à La Passerelle Scène Nationale de Saint-Brieuc, le5 octobre 2018
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30 septembre 2018 7 30 /09 /septembre /2018 11:37
Little Bob Blues Bastards à La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 30 septembre 2018

Little Bob Blues Bastards à La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 30 septembre 2018

 

Un second rendez-vous dominical en septembre, à La Grande Ourse de Saint-Agathon, Melrose a invité  des voisins normands, Little Bob Blues Bastards, pour finir le mois sur du blues rock redoutable.

Dans la salle, tu mates la faune qui s'est présentée en masse pour assister à la prestation de Roberto Piazza, le Eric Burdon du Havre, tu n'as pas dénombré  un effectif imposant de moins de vingt ans, par contre, des  hordes d'anciens combattants avaient ressorti le perfecto élimé, les santiags qui t'écrasent les orteils et les Levi's jamais passés dans l'essoreuse.

C'était il y a des lustres, ta dernière et première rencontre avec celui qui à l'époque était le chouchou des punks anglais, 1977, le Rockin' Club, en dessous de Forest National, Piero Kenroll avait signé Little Bob Story dont le premier album ' High Time' avait engendré des critiques élogieuses dans le NME ou Melody Maker.

Ton cerveau se souvient encore de ce concert épique.

Tout ça pour te dire que Little Bob, comme la femme qui se trouvait sous les plumes aux côtés de Reggiani, n'a plus 20 ans depuis longtemps.

Il apparaît légèrement fripé mais la voix est toujours intacte et le punch  n'a pas faibli.

Depuis 2010, Roberto tourne avec  Little Bob Blues Bastards, leur disco, à ce jour, se chiffre à trois volumes, le dernier 'New day coming' s'est retrouvé dans les bacs en juin.

17:30' , mise en condition sur fond d'incantation Cheyenne et entrée en piste de Mickey Blow, l'harmoniciste qui a accompagné Johnny Thunders durant sa période parisienne, Gilles Mallet, le guitariste qui sévissait déjà au sein de Little Bob Story, Bertrand Couloume, l'amateur de chouchen à la contrebasse, et le neveu de Roberto, Jérémie Piazza, aux drums, Little Bob les suit de près.

Il agrippe le micro, aux cotés du lequel, sur un lutrin, traîne le missel ouvert sur les lyrics sur 'Mama's prayer' la plage ouvrant 'New day coming'.

Un mec qui débute son tour de chant par... hey hey rock'n'roll is here to stay ... mérite toute notre sympathie.

Bordel, ce concert est parti sur les chapeaux de roue.

Embarquez à bord de la Ford Mustang, kids, on a fait le plein, 150€, on va voir du paysage et boire des coups, la radio crachera du rock vintage et du blues sans âge, attachez vos ceintures!

On présente l'équipage' We are the blues bastards', on remercie les organisateurs, belle salle, by the way, on sourit aux têtes connues et embraye sur un truc qui pulse, 'Switchblade Julie', une fille qu'on a connue dans le temps, elle adore le boogie rock.

'Blake in blue' s'adresse à ceux qui ont un minimum de connaissances littéraires, il est question de William Blake , un poète qui a inspiré Jim Morrison.

Bertrand a sorti l'archet, caresse la grand-mère pour introduire 'Sleeping in a car', encore une histoire de fille, elle n'avait pas assez de blé pour se payer le Mercure.

Les VIP's, tu connais?

Des noms?

Mike Harrison, Keith Emerson, Greg Ridley, Mike Kellie, Luther Grosvenor..

Pas mal de ces mecs se sont retrouvés dans Spooky Tooth.

 On leur doit 'I wanna be free' que le petit Bob et les bâtards reprennent à la perfection.

'Dirty Mad Asshole' nous renvoie vers des combos tels que le Dr Feelgood, les Inmates ou The Blues Band,  le trouduc est suivi par 'She's got it', après une attaque non déguisée visant les GSM /YouTube freaks.

Heureusement que j'ai mon bouquin sous les yeux, sinon on serait drôlement dans la merde, qu'il dit avant de clamer 'You gotta jump'.

Bob, tu brodes, faut que je règle mon instrument lui souffle le cousin de Keith Richards.

Ok, je leur cause du salon de thé, du flacon de Jameson que tu as sifflé, de Lorient, de nos projets de carrière, t'es prêt, fieu?

Yes!

'I'm  Howlin''  en hommage à Howlin Wolf et en réaction à la triste actualité.

Après ce blues louvoyant, vient 'Evil' et ses teintes gospel, puis la reprise du 'Mean things happening in this world', un constat que Woody Guthrie avait fait durant World War II.

Non, non, rien n'a changé... a ajouté un choeur de gosses.

C'est en pensant à son paternel, l'immigré, que Bob a composé le formidable' Libero', le sombre 'The scream of the ghost' date de la même époque.

Tes voisins l'attendaient, ils ont frétillé en entendant les premiers riffs annonçant 'Lost territories', un downtempo obsédant.

Des flashes d'Herman Brood avec Dani Lademacher à la six cordes traversent ton crâne, Bob et ses acolytes ont embrayé sur 'Dumb factory' ( l'usine à cons, explique-t-il)  qui évoque le 'Roxette' de Dr. Feelgood.

'Sometimes I Feel' est extrait de 'Blue Stories' ( 1997) , à l'époque Olivier Durand ( Elliott Murphy) tenait la gratte, au Havre, il y avait du vent, il pleuvait, c'était pas l'Italie.

Le vindicatif  'Only liars' à l'esprit punk,  vise les dirigeants who talk about peace et s'en foutent  plein les poches.

Le groupe sent l'écurie, il entreprend un galop furieux en oubliant l'arrêt de la diligence, c'est avec la bombe 'Riot in Toulouse' que prend fin le set normal.

 

La brigade rapplique pour une série de titres fulgurants, en démarrant par un blues qu'il a eu du mal à écrire avant de sortir d'un trait, 'So deep in me', second rappel,  'Too Young to Love Me' a request à Lorient, joué à Saint-Agathon, ' Ace of Spades' est pour ceux qui se souviennent de Lemmy, 'All or Nothing' pour ceux qui se souviennent de  Steve Marriott et enfin, ' Lucille' pour ceux qui sont nés en 1957.

 

Fougue, énergie, passion, authenticité, Little Bob a fait l'unanimité en cette fin d'après-midi.

 

Prochain concert Melrose: Aynsley Lister, le 14 octobre, même salle!

 

 

 

 

Little Bob Blues Bastards à La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 30 septembre 2018
Little Bob Blues Bastards à La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 30 septembre 2018
Little Bob Blues Bastards à La Grande Ourse- Saint-Agathon, le 30 septembre 2018
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29 septembre 2018 6 29 /09 /septembre /2018 13:50
La Brise de la Pastille par Galapiat Cirque - samedi 29 septembre - quartier Croix Samson / rue du Clos Mené - Langueux

La Brise de la Pastille par Galapiat Cirque - samedi 29 septembre - quartier Croix Samson / rue du Clos Mené - Langueux.

 

Le collectif Galapiat Cirque après avoir ouvert la saison 2018/2019 au Grand Pré de Langueux est resté sur place pour une résidence d'un peu plus d'une semaine,  dans le cadre de "Itinérance 9,03 km2 - Hors les murs".

L'équipe constituée de   Moïse Bernier ( le clown), Stéphane Dassieu ( le musicien: guitare et bandes sonores) et Lucie Lemaitre ( catalysatrice de paroles) est renforcée par six habitants de la commune qui,  pendant cinq soirées, ont travaillé d'arrache-pied pour monter un spectacle de rue, non seulement cohérent, mais aussi insolite et hautement  enthousiasmant.

Deux représentations étaient prévues, la première le 29/9 à 18:30 rue du Clos Mené, la seconde, le lendemain après-midi, rue Claude Nougaro.

 

Sous un doux soleil , les autochtones et quelques flâneurs prennent place sur des gradins démontables ou à même le sol, pour les mioches, en attendant le début du happening.

Stéphane Dassieu escalade une échelle pour prendre place sur le toit d'un garage, sa guitare l'attendait ainsi que le matériel destiné à la mise en route du montage sonore, face à lui, toujours sur le toit d'un garage, un jeune homme a pris place sur un canapé, livré là par hélicoptère, une fille taille un buxus en manque de brushing, un fauviste termine un paysage marin, deux gars s'affairent sur un barbecue nidoreux et un barbu rafistole une bicyclette, récupérée sur un terrain vague.

Le décor est planté, la guitare, bluesy, entre en action, la sono crache un fond grésillant, la bande enregistrée débite les confidences des indigènes recueillies par L L., et soudain, perché sur une fourgonnette, jaune canari, apparaît le clown.

Le saltimbanque, en bégayant, tient un discours abscons, puis interpelle la foule avant de, souplement, quitter son poste haut-perché pour traverser le public, au passage il caresse la tête d'une fillette délurée, qui n'a pas l'air de craindre son énorme nez rouge.

Le regard que porte le funambule sur notre monde matérialiste n'est pas exempt de critique, il exprime son mal-être et son épouvante, qui, petit à petit, gagnent les spectateurs.

Quand on a vécu, on le sait, le clown est souvent lucide et triste, les gosses ne le savent pas et se posent des questions.

Rien n'est tout rose ici bas, Moïse décide d'aller voir si vu de là-haut, près des anges, le monde est plus harmonieux.

Il entame l'escalade du mât japonais en multipliant les acrobaties vertigineuses, un  fond musical noisy accentue ses prouesses.

Equilibre, déséquilibre, ( fausses) chutes, cascades, pirouettes, voltige...ce Charlot, d'une souplesse insolente, nous en met plein la vue.

Le spectacle combine poésie, angoisse, bouffonneries,  théâtre de l'absurde, Verfremdungseffekt, lyrisme et émotions intenses, pour se terminer sur une note apaisante lorsque le clown, ayant ramassé un violon, nous interprète une mélodie doucereuse qu'il décide subitement d'aller lire aux oiseaux en grimpant sur le mât, toujours muni de son Stradivarius.

Une dernière fois il aura tenu l'assistance en haleine, car, gravir une perche en traînant un crincrin n'est pas tâche aisée!

 

 

Un tonnerre d'applaudissements ponctue ce spectacle étonnant, l'assistance, ravie, est invitée à boire  le cidre de l'amitié avant de quitter la troupe souriante.

 

 

La Brise de la Pastille par Galapiat Cirque - samedi 29 septembre - quartier Croix Samson / rue du Clos Mené - Langueux
La Brise de la Pastille par Galapiat Cirque - samedi 29 septembre - quartier Croix Samson / rue du Clos Mené - Langueux
La Brise de la Pastille par Galapiat Cirque - samedi 29 septembre - quartier Croix Samson / rue du Clos Mené - Langueux
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23 septembre 2018 7 23 /09 /septembre /2018 16:35
Sax Gordon à La Grande Ourse - Saint-Agathon, le 23 septembre 2018

Sax Gordon à La Grande Ourse - Saint-Agathon, le 23 septembre 2018

 

Reprise à La Grande Ourse, profitant de la mini-tournée franco-belge de Gordon Beadle, alias Sax Gordon, Melrose le signe pour un concert à Saint-Agathon.

La veille, le gars de Boston se produisait à Gouvy, après un périple de 830 km, le hard-driving tenor saxophonist et sa légion étrangère ont rejoint les Côtes-d'Armor pour offrir aux locaux un afternoon tea des plus corsés.

Sax Gordon, une apparence légèrement similaire à celle de Richard Gotainer, peut arborer un bristol peu banal, quelques noms d'artistes avec lesquels il a collaboré pour te convaincre: Champion Jack Dupree, Luther "Guitar Jr" Johnson, Duke Robillard,  Jimmy Whiterspoon, Solomon Burke, Little Milton, Johnny Copeland, Herb Ellis, Ben E. King, Keely Smith, Howard Tate, Martha Reeves, Junior Wells, Mississippi Heat, Mike Sanchez etc...qui dit mieux?

La discographie du Monsieur doit compter six volumes, celui qu'il vendait après le show a été baptisé ' Rock and roll lives here', il sent encore le talc!

Sax Gordon directs  different musical bands around the world... pour son trip hexagonal, il a laissé les Ricains chez Trump et a embrigadé une fine équipe locale: Nico Duportal, à la guitare, son pote Thibaut Chopin, non Jules, pas au piano, à la basse ( Nico Duportal and His Rhythm Dudes) et Fabrice Bessouat à la batterie ( Stagger Lee et des tournées avec tous les bluesmen des States voyageant léger).

Ce quatuor redoutable décide d'ouvrir le feu, après les salutations d'usage ( bonswar, ça va, it's all the French I know)  par un instrumental r'n'b graisseux, Gordon, après coup, a essayé de t'expliquer qu'il était basé sur un morceau de Muddy Waters et il s'est mis à te le chanter non sans avoir déposé sa consommation sur la table de merch.

La bricole pourrait être intitulée  'For Whom the Horn Honks', elle t'a amené à songer à Junior Walker, les petits soli de guitar et de sax tenor ont ravi ton jeune voisin qui venait de te confier qu'il avait assisté à un concert de Louis Armstrong avant la bataille de Hamburger Hill.

'Don't mess with me' is a true story, nous confie le showman, qui nous la joue crooner avant de lancer let me mess around et placer un solo de derrière les fagots.

Changement de style, il nous propose un old-fashioned blues, ' The way it is', pendant lequel il se paye une  balade dans les gradins, et,  avant de rejoindre les mercenaires, il se laisse prendre en gros plan par le cousin de François Truffaut.

Toute cette gymnastique l'a essoufflé... Nico, place nous un petit solo, je me repeigne!

'I still like to do  the things I used to do' is a new one et traite du problème du vieillissement.

Comment soignes-tu la chose, Gordon?

Je suis une cure, I like to have a drink before I play.

Mince, jouer ainsi, c'est la potion magique dans laquelle est tombée Obélix qu'il a avalée, ce rock dégoulinant  est accompagné par les coups de talon d'un voisin, qui bat la mesure.

C'est vachement bien, hein!

Effectivement, Pierre ( le quidam avait le look d'un abbé incarnant la révolte devant l'injustice)!

Sax and co passent au dirty jump blues  avec une reprise salace de ' Big and Hot' des Love Dogs.

Tu veux une description de sa nana: she's as sweet as a Carolina pine, she can burn me up like Mississippi sunshine, and just like Texas, she's big and hot ...

Faudrait qu'il nous présente cette fille, son portrait est attirant.

Vous savez à quoi je suis bon?

Dis le nous!

' I'm so good at being no good'.

Ce ragtime sans piano  fait de l'effet, malgré les binocles, il a repéré quelques jolies dames dans l'assistance, il leur dédie la ballade  ' Lonely for you', une reprise d' Alvin ‟Red” Tyler .

Cette plage s'avère être aussi sensuelle que 'Lily was here' de Candy Dulfer ou que certaines romances torrides de Gato Barbieri.

Nico Duportal sous les spotlights, Gordon lui laisse le micro  pour un doublé saignant  'Lost in the game' et 'Polish woman'.

Après cette déferlante rocking and swinging blues, Sax Gordon reprend son répertoire avec le facétieux ' You said she wouldn't, but she did' aux teintes Louis Prima aussi désuètes qu'irrésistibles.

Thibaut en profite pour placer un démarrage qui le voit distancer le peloton afin de grappiller quelques points pour le maillot vert, les copains l'accompagnent aux fingersnaps.

Slow time again, 'There is something on your mind ' de  Big Jay McNeely qui nous a quittés il y a quinze jours.

Le sax exprime toute la douleur de l'homme qui tente d'oublier qu'elle ne l'aime pas, mais la fantaisie reprend le dessus, et Gordon se permet quelques espiègleries destinées à amuser la galerie.

'Have horn will travel ' , le titletrack de son premier album, nous ramène à l'ère du good time swing, il est suivi par un blues à l'amorce filmique sur lequel se fond, sans pause, un rageur 'Rock on'.

Une nouvelle présentation des poilus précède la dernière salve du menu, ' Every night is Saturday night'  un twist'n' blues salement remuant.

Cette prestation fougueuse nécessite un rappel, Saint-Agathon ne sera pas déçu, Fabrice  se pointe en éclaireur, le sax rapplique, le reste de l'équipage suit pour jammer sur ' Krupa' et permettre au drummer d'étaler toute l'étendue de son talent, Gene Krupa a préféré leur boeuf à la version synthétique d'Apollo 440.

 

 

La tournée se poursuit, elle passera par Bordeaux et Le Mont-Doré.

 

 

 

Sax Gordon à La Grande Ourse - Saint-Agathon, le 23 septembre 2018
Sax Gordon à La Grande Ourse - Saint-Agathon, le 23 septembre 2018
Sax Gordon à La Grande Ourse - Saint-Agathon, le 23 septembre 2018
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21 septembre 2018 5 21 /09 /septembre /2018 16:10
Yvan Guillevic and Friends à Ploufragan (Salle des Villes Moisan) , le 21 septembre 2018

Yvan Guillevic and Friends à Ploufragan (Salle des Villes Moisan) , le 21 septembre 2018

 

Ploufragan, situe-nous!

A 5 min de Saint-Brieuc, une église, un menhir, un barbier/barman, un centre culturel  + médiathèque ( Espace Victor Hugo) et la Salle des Villes Moisan, un autre lieu attaché aux spectacles, c'est là que se déroule la présentation de la nouvelle saison culturelle de la municipalité.

Le concert d' Yvan Guillevic and Friends revisitant Pink Floyd est précédé d'une allocution à trois voix, détaillant le programme 2018/2019.

Exit  Jean-Pierre Stéphan, Kristof Hamonic et Nathalie Lemée, les techniciens au turbin pour la mise en place de l'équipement ( moins volumineux que celui du Floyd) de Yvan Guillevic et de ses amigos, Jean-Pierre ne manie pas la langue de Charles Dickens.

Le récital devrait débuter vers 21h, d'après Miss Météo. des prévisions tangibles!

Yvan and co se pointent, Jean-Noël Rozé ( ni d'Anjou, ni de Provence, mais de Lorient)  au piano, Morgan Marlet et Nelly Le Quilliec aux vocaux.Le chef, Yvan Guillevic, s'installe à droite pour nous, sur un strapontin placé près de ses acoustiques.

 

Yvan Guillevic, ce sont divers projets, sans mentionner les groupes auxquels il a participé en culottes courtes: Wired/PYG/ Heroes/Empty Spaces, un tribute big band to Pink Floyd/ Yvan Guillevic et Anne Sorgues et, enfin, Yvan Guillevic and Friends, un tribute allégé et acoustique to Pink Floyd.

Jean-Noël, la boule à zéro, est de l'aventure Empty Spaces, pianote chez Sweet Dream en rêvant de Norah Jones et fait du trip hop, sans huile de palme, avec Nutty/ Morgan fait partie de tous les projets d'Yvan, sauf un, il s'ébat avec Live Fever et déambule avec la Fanfare des Playbobil, quant à  Nelly, elle  rêve aux côtés de Jean-Noël, chante pour Nutty, et s'affiche dans différents projets d'Yvan.

Le groupe a accouché d'un album  en 2015: 'Acoustic Tribute to Pink Floyd' 

 

Démarrage soyeux avec la  longue intro piano/acoustique de 'Breathe', un des nombreux chefs-d'oeuvre de 'Dark Side of the Moon' , pendant laquelle les  chanteurs ont pris la position des Welsh Guards de Buckingham Palace, crée d'emblée une impression de raffinement subtil et quand les voix, aériennes; se greffent sur la mélodie planante, tu entends une dame derrière toi murmurer "je t'aime"  à son compagnon, toute la force du Floyd réside en ces instants magiques.

'Time' et la reprise du thème de 'Breathe' confirment le propos, si Jean-Noël ne dispose pas comme Rick Wright d'un Fender Rhodes,  son toucher est toutefois des plus délicats..... Far away across the field, the tolling of the iron bell calls the faithful to their knees to hear the softly spoken magic spells...écrivait Roger Waters, et c'est bien de sortilèges qu'il s'agit!

Une version impressionnante, malgré l'instrumentation réduite,  du sombre 'Welcome to the machine' succède à la finesse des titres précédents.

On quitte George Orwell pour ' Shine On You Crazy Diamond', la symphonie psychédélique, en hommage à Syd Barrett, parée de vocalises mixtes du meilleur effet,  avant la partie chantée lumineuse.

Le quartet a le bon goût de ne pas s'en tenir à un copié/collé, il s'approprie le morceau sans le trahir ou le profaner, du boulot d'orfèvres.

'Money' reçoit un traitement aux teintes jazzy blues du meilleur effet, le groupe embraye sur 'The great gig in the sky' à l'amorce récitée par Morgan avant que Nelly ne reprenne le rôle confié à Clare Torry sur l'album,  en moins de deux  notre échine sera parcourue par des centaines de frissons.

Quelle voix, maman!

 The grass was greener

The light was brighter

The taste was sweeter....

'High hopes' , le titre pastoral, extrait de 'The Division Bell' demeure d'un lyrisme exacerbé!

Morgan, pour suivre,  nous invite à écouter quelques pépites extraites de The Wall, en commençant par 'In the flesh' empreint de majesté et de théâtralité, puis vient ' Hey You' et son crescendo  imparable, illustré par les arpèges caractéristiques de Gilmour, la salle retient son souffle, ils ont attaqué ' Young Lust' en mode funky, un peu comme Bowie pouvait l'être sur Young Americans.

Qui dit Floyd dit musique planante, 'Young Lust' fait mentir l'adage, les fingersnaps, le groove, les vocaux à la Joe Cocker, ce r'n'b est absolument irrésistible, la salle bout!

On arrive au bout de la setlist, ils ont opté pour 'Wish you were here, illuminé par un épatant dialogue guitare/voix.

Les musiciens se redressent et font mine de s'éclipser, Ploufragan les rappelle aussitôt, le premier bis démarre sur fond bourdonnant et quand les locaux ont reconnu 'Another brick in the wall',  ils sont tous redevenus gamins chahuteurs pour clamer ...Hey, Teacher leave those kids alone! et c'est avec la pépite  ' Comfortably numb' que le groupe prend congé.

 

Tous au bar pour le drink offert par la ville, that's the bright side of life, dehors une lune, blême, se cache derrière des nuages!

 

 

 

 

Yvan Guillevic and Friends à Ploufragan (Salle des Villes Moisan) , le 21 septembre 2018
Yvan Guillevic and Friends à Ploufragan (Salle des Villes Moisan) , le 21 septembre 2018
Yvan Guillevic and Friends à Ploufragan (Salle des Villes Moisan) , le 21 septembre 2018
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20 septembre 2018 4 20 /09 /septembre /2018 07:19
The Ex aux Ateliers Claus, Saint-Gilles, le 20 septembre 2018!

The Ex + Two Pin Din aux Ateliers Claus: un grand panneau annonce SOLD OUT!

Tous les tickets sont écoulés depuis le 16 août.

 

Les aw shit, et merde, fait chier... avoisinent cherche un ticket, désespérément, une place en trop...je suis preneuse... tout Bruxelles tenait à voir Andy Moor - guitar / baritone guitar. Terrie Hessels - guitar / baritone guitar. Katherina Bornefeld - drums / vocals et Arnold de Boer - vocals / guitar / samples.

 

Florian Hexagen était à Saint-Gilles et nous livre quelques impressions:

Vraiment chouette de revoir The Ex hier soir dans le sauna des Ateliers Claus. Les Néerlandais ont toujours autant la banane et semblent ne pas ressentir le poids de l'âge, pour notre grand bonheur. On rappelle que "27 passports", leur petit dernier sorti cette année, est une véritable pépite, encore une fois un mixe idéal de conscience politique et de vibes transe-punk-world-noise. A se procurer d'urgence!

A noter le groupe, pour fêter ses 39 ans d'existence, organise un  festival ( le 30 septembre) au Paradiso qui a vu le jour il y a un demi-siècle...

https://www.facebook.com/events/227852821100616/

The Ex aux Ateliers Claus, Saint-Gilles, le 20 septembre 2018!
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