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20 février 2024 2 20 /02 /février /2024 16:52
EP Cumulonimbus- Soleil Rouge

 EP Cumulonimbus-  Soleil Rouge

michel

 Zuma Music

 

Il pleut, t'aspires à  voir le soleil, du coup, t'as pensé à Soleil Rouge, pas à Alain Delon, le pauvre a assez d'ennuis avec sa progéniture, ni au Salon de Massage parisien,  et pas non plus à l'organisation franco-kurde, non, au band franco-italien ayant sorti un premier EP nuageux  ( Cumulonimbus) il y a quelques semaines.

Cumulonimbus?

Ben, oui, les cumulus n'empêchent pas le soleil de briller, mais méfions-nous de l'orage imminent!

Merci, Evelyne!

Revenons à Red Sun, ou à dšr Râ, si tu aimes le jazz mythologique.

Printemps 2023, on fait la connaissance du trio par le biais du single ' Domicile Conjugal',  qui traînait digitalement dans la boîte mail.

 Ça sentait bon la menthe, l'haleine fraîche, la décontraction, le no stress, Righeira, La Bionda, RAF et autres célébrités pratiquant un italo disco décomplexé et un brin rétro.

Elyot Milshtein, producteur, musicien, acteur, et Pygmalion, n'est pas à son coup d'essai, il a produit l'EP ' Vertige' de la chanteuse/comédienne Elisa Erka et a composé des sucreries pour Elena Copsi. Il est cité comme producer pour le rappeur Kemmler ( que tu peux entendre sur le titre 'Tu me manques' de Jacopo Planet et Elena Copsi), ou pour Symon '( qui a repris ' Comment te dire adieu) et encore pour Nazim, un Gaulois presque pur souche.

C'est lui qui joue de la guitare, de la basse, des claviers, de la batterie et trafique des sons avec un échantillonneur.

La carte de Jacopo Martini ( alias Jacopo Planet) dit: compositeur, ingénieur du son, video-maker et enseignant, il joue du synthé pour la séduisante Mokina et s'est produit avec Popa , artista di origine lituana.

Il compose et arrange les titres pour Soleil Rouge et chante.

Le troisième élément, Alice Boccara, podcasteuse et créatrice de documentaires sonores, chante et compose.

Tracks 

 1. Sono una donna · 2:56 

 2. Amour amer · 2:43 

 3. Il pleut de l'or · 2:31.

4. Domicile conjugal  . 2:46

5. Viens chez moi  . 2:33

L'artwork  d'un esthétisme raffiné est  signé  Flaminia Reposi.

 Si le soleil n'est pas rouge, le petit canot vermillon , reposant sur une mer étale,   étincelle sous un ciel  bleu azur, à peine troublé par un nuage pelucheux.

Aucune idée, rien ne prouve que ' Sono una donna' soit  une réponse à 'Je suis un homme' de Polnareff ou à l'homme de Cro-Magnon de Zazie, et il ne s'agit pas d'une reprise de 'Je suis une femme' de Sylvie Vartan,  ce qui est certain c'est que cette ode à la féminité,  à la femme libérée ( merci Cookie Dingler) débobinée sur une esthétique   italo -disco  irrésistible ( synthétiseur vintage, drum machine simpliste  et chant acidulé... délicieuse Alice, une pure merveille ) devrait cartonner en boîte cet été.

Question, était ce une bonne idée de sortir l'EP en hiver?

' Amour amer' , t'as remarqué la subtile association?

Ah, bon, Aznavour l'avait déjà utilisée en 1997.

Oui mais ici, pas de tragédie cornélienne, amour ne rime pas avec à mort, pas de trace de sang pollué, ni de coeur gelé, mais une rengaine fruitée, fraîche comme un mojito fraise, consommé à la terrasse d'un café sur la French Riviera, avec le chant des cigales en bruit de fond.

T'as voulu tracer un parallèle entre la voix faussement enfantine d'Alice et d'autres chanteuses disposant du même registre , t'as pensé à Blossom Dearie ou à Clémence Lhomme de Blues Trottoir. 

'Il pleut de l'or', encore une formule déjà utilisée comme titre de chanson. En 2010  Michael von der Heide ( qui?) représente la Suisse à l'Eurovision en interprétant ' Il pleut de l'or'.

Mais, non, réagit madame, t'as la berlue, il ne pleut pas dehors! 

Surdité précoce!

Il pleut de l'or,c'est là que sur l'écran cérébral, tu revois Margaret Nolan , la mémorable gold painted model qui a fait tourner pas mal de têtes dans 'Goldfinger'.

C'était au temps où 007 était interprété par Sean Connery. 

Les trois voix de Soleil Rouge  susurrent leur quête de prospérité sur une ritournelle synthétique, encore plus kitsch que les productions disco/new wave des Pet Shop Boys. 

Soleil Rouge ne craint pas l'anachronisme, ni les réflexions cassantes sur la richesse, émises par les Verts. 

De toute façon  "Mieux vaut être riche et Américain que pauvre et Burkinabé" disait Philippe de Pierpont!

Avec ' Domicile Conjugal', le trio nous refait le coup de Chagrin d'Amour, un détachement légèrement snob sur fond de basse qui groove à mort, un synthé flottant, des boum boum cadencés....Truffaut a crié au génie!

On termine sur une invitation coquine, ' Viens chez moi'.

Le groupe se justifie:  "Pas besoin de se cacher derrière la poésie pour parler de cul".

 

Pas besoin de lire entre les lignes non plus, c'est explicite.... 

J'ai commencé sans toi Ne m'en veux pas Mais quand tu seras là Tu viendras en moi..
 
La voix en minauderies d'Alice innocente le propos légèrement  grivois.
On est plus proche de  Jacqueline Taïeb que des fameuses 'Nuits d'une demoiselle' de Colette Renard.
 
L'idée te plaisait, t'étais prêt à la rejoindre, il te manquait son adresse!
  
 
Verdict: vivement l'été!
 
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16 février 2024 5 16 /02 /février /2024 15:26
Tash Sultana – Sugar EP

 Tash Sultana – Sugar EP

michel 

Lonely Lands Records

Natasha ( Tash) Sultana, ascendants maltais, naît à Mebourne en 1995.

Quand t'es âgée de trois ans et que granny et grandaddy  t'offrent une guitare au lieu d'une Barbie, déjà tu sais que ton destin n'est pas de devenir gestionnaire de patrimoine pour la  Commonwealth Bank, à 13 ans tu participes à des soirées  open mic,  tu joues en rue et tu récoltes des pennies dans le chapeau traînant à tes pieds.

On te repère, tu rejoins un groupe, Mindpilot,  qui pendant un temps marche pas mal, avant le split en 2012.

Loin de se décourager la jeune personne compose dans sa chambre et en 2013 sort  un premier EP ( Yin Yang),  disponible en digital download, quelques singles et l'EP ' Brainflower' , lui succèdent, succès confidentiel,  puis vient l'extended play ' Notion' qui contient le morceau 'Jungle', c'est l'explosion, le titre se place dans le top 50 en Australie , plus tard il est repris sur un video game  populaire.

Du coup, on l'invite un peu partout sur la planète, les States, le Canada, le UK  apprennent à la connaître.

Revenue Down Under, elle enregistre un premier LP ' Flow State' , pour lequel elle joue de tous les instruments .

L'album atteint la seconde place des charts australiens.

Une nouvelle tournée s'impose pour promouvoir l'objet. Puis,  fatiguée de se produire en solitaire, elle décide de recruter des musiciens. Pendant le lockdown, accompagnée de session musicians, elle participe à un show pour MTV, il. existe un enregistrement live de cette session, l'album paraît pourtant après ' Terra Firma' de 2021.

A noter également ses collaborations avec la star australienne Matt Corby , le single 'Talk it out'  was certified gold in Australia in 2020. 

2023, malgré une folle tournée ( la France, la Belgique, les Pays-Bas, le UK, l'Italie, la Norvège, l'Autriche, la Pologne, le Portugal, e a,  étaient au programme) , Tash Sultana a le temps de conclure un nouvel EP ' Sugar'. 

Tracklisting:

  1. James Dean
  2. New York
  3. You People Freak Me Out
  4. Bitter Lovers
  5. 1975
  6. Dove

All instruments played by Tash Sultana (  piano/keyboard/synth, bass, drums/percussion, beatmaking/ sampling, beatboxing, trumpet, saxophone, flute, mandolin, oud, harmonica, lapsteel, panpipes....)

 

L'artwork, très kitsch (un champignon portant des lunettes de soleil, ça sent l'acide, non) ,  est signé Pat Fox, un fin renard ayant aussi travaillé pour Vance Joy, The Amity Affliction ou  Hellions.

Tu te souviens du titre ' James Dean' que les Eagles avaient inclus sur l'album 'On the Border' en 1974, près de 50 ans plus tard, c'est au tour de Tash Sultana de pondre un titre à la gloire  du Rebel Without a Cause.

Le midtempo, catchy à mort, dégage une sensation de bonne humeur et irradie tel un soleil printanier.

Les guitares scintillent comme les boules de Noël décorant le sapin, des percussions pop onctueuses impriment le tempo , le synthé, en mode retro  dream pop,  vient caresser  les pavillons auditifs et que dire de la  voix et des backings, séraphiques,  rien, il suffit de clore les paupières et de se laisser transporter sur un petit nuage.

Et pourtant tout n'est  pas rose, les lyrics traitent de la complexité d'exister, de la recherche de son moi profond,  de la défiance vis-à - vis de   relations toxiques.... le passage de l'adolescence à l'âge adulte peut s'avérer ardu.  

'New-York' démarre tout en douceur, claviers célestes et piano serein, puis vient la voix veloutée...any way the wind blows it doesn't really matter cause it all just ends the same... la plage baigne dans une atmosphère doucereuse, à mi- chemin entre le hip hop et la bedroom pop.

Une nouvelle fois les arrangements sont hyper soignés, pendant plus de six minutes, Tash nous fait voir toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, tu passes d'une chorale enfantine à des effets de guitare surprenants, pour revenir au groove de départ, soudain déchiré par un solo que n'aurait pas renié Carlos Santana.

Cette fille ( on hésite à utiliser ce terme, elle se dit non-binary et n'utilise ni he , ni she , mais they) stupéfiante a sûrement pas mal écouté Prince, un génie dont elle partage l'éclectisme.

You People Freak Me Out' , ah, oui, ta petite soeur aussi  aime porter un  sweat  qui dit ' Normal people freak me out' ... pas besoin de l'aide d'un psy, on croise  tous des gens qui nous font flipper.

En mode  disco funk , ah ces guitar licks,   le titre  évoque à la fois  Prince  et  Nile Rodgers.

Après l'intro,  décousue, bourrée de craquements,  la voix  colorée, proche du timbre d'une Minnie Riperton, se promène  sur une couche de synthés scintillants, tandis que la guitare crache  ses riffs saupoudrés d'effets wah wah ravageurs.

 Jusqu'ici, le morceau le plus dansant du recueil.  

La suivante 'Bitter Lovers'  est une collaboration avec Bryan James Sledge, plus connu sous la dénomination BJ the Chicago Kid, un artiste à la voix  faite pour chanter le R'n'B, son timbre à la fois chaud,  velouté, implorant ou   apaisant,    peut partir en falsetto et émouvoir toutes les lycéennes de la planète.

Le jeune homme, qui  collectionne les awards, est fort demandé, Tash n'est pas la première à collaborer avec lui:  Solange, Chance the Rapper, Joey Bada$$, Kendrick Lamar ne sont que quelques noms pour lesquels il a prêté ses cordes vocales.

En duo avec le crooner de l'Illinois, Tash propose une plage  satinée où la voix de tenor du Kid se marie parfaitement avec le chant en parlando de l'Australienne.

Les harmonies séduisent, le fond musical: beat sampling, synthé soyeux, saxophone en sourdine, lignes de basse affolantes, tout est fait pour séduire.  Ton chat t'a fait un clin d'oeil, l'air de dire, c'est mieux que ce que tu écoutes d'habitude, quand tout à coup après 3', le chant s'interrompt, une coupure intervient,  le morceau change de cap, Tash et BJ partent en vocalises,  les amoureux transis virent   Blue Note  et le saxophone  prend des intonations  smooth jazz à la David Sanborn.

Etonnant!

'1975', 

Une explication?

Les premières paroles sonnent ainsi.... You listen to The 1975 while I just try to feel alive...

En 2019, Tash Sultana et The 1975 étaient à la même affiche d'un festival à Johannesburg,  faut-il y voir un lien avec ce titre indie  folk/ pop de plus de 7', qui démarre avec la voix posée sur une guitare acoustique.

Avec l'entrée en piste des synthés atmosphériques et des percussions électroniques,  la plage prend un caractère space rock, propice à la méditation,   avant un nouveau solo de guitare strident, lui-même  suivi par un choeur aérien glissant sur un son de cordes, créé par le modulaire.

Là on se dit que Tash nous la joue Mike Oldfield et  on tombe dans le panneau sans crier au scandale. 

Allo Magritte, le dernier morceau de l'EP a été baptisé ' Dove', qu'en penses-tu?

 Génial, c'est le symbole de la paix!

Tash aime les longues plages, celle-ci dépasse les six minutes et dégage une impression de mysticisme, accentuée par l'utilisation, lors d'une séquence finale,  du tabla et des effets indiens sur la voix.

'Dove ' peut être considéré  comme le morceau  thérapeutique de l'EP!  

Même si tu es condamné à mourir, ton karma positif  doit te conduire à une réincarnation, si dans ta vie future tu ne peux te transformer en colombe,  tu  peux toujours prendre l'apparence d'une plume, ainsi tu voltigeras en apesanteur à l'écoute de ' Dove'.

 

Tash Sultana n'a pas fini de nous surprendre, mais si tu veux assister à un de ses concerts tu devras te taper le Levitate Festival à Marshfield ( Massachusetts) en juillet, pour l'instant rien d'autre n'est prévu!

 

 

 

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16 février 2024 5 16 /02 /février /2024 15:11
MALEVOLENT – Malevolent (EP)

MALEVOLENT - Malevolent EP 2023

 

NoPo

Lorsqu'on laisse filer la musique de Malevolent sans la connaitre, on se sent rassuré, en terrain de connaissance, pour peu qu'on apprécie le métal symphonique.
Porté par des mélodies puissamment orchestrées, on replonge dans un parfum de Madeleine (crêpe pour moi), chaud, doux et sécurisant.
Le compositeur/musicien belge Nikolaas Van Riet décide cette aventure en 2022 après une expérience au début des années 2000 dans Keltgar où, non... il ne s'est pas égaré...

Jusque là, ça va mais il lui reste à trouver sa voix claire car Nikolaas sait (ri)growler... Un château en Espagne? Non, une chanteuse : Celica Soldream (Celia Noguera Hernampérez  de son nom hispanique).
Pour la guitare, on rappelle le grognard de Keltgar, Jan Verschueren (rien à voir avec André, heureusement pas de guerre des boutons!). On complète la galette avec Koen Herfst, qui manie les baguettes (aussi bien que ma grand-mère le rozell et le spanel) chez Arjen Lucassen, Vandenberg et Dew-Scented.
Pour épaissir la pâte, Joost VandenBroek (ancien claviériste d’After Forever) vient la mettre (sa patte) et lorsqu'on sait qu'il produit Powerwolf, Epica et Blind Guardian, on comprend mieux le résultat riche et onctueux.

On la pose la galette pour entendre le son épique qu'elle produit.

Ah, nous voilà inondés de chant liturgique, comme en écho dans une église, dès l'entrée de 'Gaze' rapidement écrasé par des synthés grandiloquents et une rythmique roulante avec une basse très près du corps.
Une fois la cadence posée, la voix de Celica intervient et éclaire le titre, éclaboussé de notes au piano derrière l'orchestration symphonique très présente (50 couches à certains moments du disque).
La double-pédale provoque les accélérations qu'on aime pendant que la voix féminine, affirmée, se multiplie.

'Ways' tempétueux au début, laisse plus de place à la guitare devant la batterie en rouleau compresseur et les synthés brumeux, toujours parsemés de piano.
Celica ne chante pas en cantatrice mais enchante. La basse se contorsionne autour des frappes leur donnant du matelas d'autant que la 7 cordes de Nikolaas, accordée en B (Si) reste bien grave.
Les synthés caressent puis laissent le champ libre à un solo de guitare lumineux avant le dernier galop du chant, progressivement épaissi. Point final au gong au bout d'un clavier sinueux.

'Lights' démarre délicatement par des voix multiples, basse de chœurs et principale au dessus, plus un piano léger.
La combinaison clavier/batterie provoque un balancement sur lequel se promène l'espagnole, qui se dédouble sur quelques vocalises.
Le passage central fait monter son chant puissamment, avant qu'il ne soit attaqué par les growls de Nikolaas.
Le solo de guitare, entonné sombrement, finit par libérer un final flamboyant, aux chœurs féminins gonflés qui s'éteignent dans une combinaison de voix de la belle et la bête.

'Creations' entame sur un air très cinématique, transformé en mélodie aussi accrocheuse que pêchue et inversement.
On ne lâche pas les chevaux aussitôt mais on avance par progression. Celica chante d'abord angéliquement puis monte en puissance après l'agression des growls.
Le développement mid-tempo, merveilleux, capte l'attention jusqu'à l'explosion bestiale dans un court échange de grunts entre Nikolass et Mark Jansen (Epica).
Le morceau retourne alors à des fulgurances célestes, transpercé par une belle guitare lead, avec un final lumineux achevé en crash. Digne des meilleurs morceaux de Nightwish!

'The awakening' réinvite, à l'intro, une chorale liturgique, zébrée de synthé sur un ton dramatique d'orchestre à cordes.
Le son s'amplifie alors avec Celica et plus tard la montée des guitares en parpaing. La rythmique, alourdie par la basse, devient tumultueuse et favorable à l'arrivée de voix caverneuse.
Un passage, plus atmosphérique, prend son temps avant le tourbillon final, lancé par la chanteuse, accompagnée de chœurs opératiques et de traces de voix gutturales.

Ah oui, au fait, la pochette?
On y voit, au milieu de flammes, sur un fond jaunâtre de décor apocalyptique, le visage abimé d'un personnage barbu, ayant perdu un oeil et son nez.
En bas, un ornement sculpte les lettres de 'Malevolent' dont le 'M' est doublé au centre pour accueillir la forme du 'V', les silhouettes de Niklaas et Celia trônant au dessus du logo.

Le groupe s'appelle 'Malevolent' et on notera la présence de ce mot dans plusieurs de leurs textes.
L'EP déroule sa symphonie avec beaucoup de cohérence et de projection cinématique qu'on peut retrouver dans les clips.
Comme moi, les auditeurs n'ont plus qu'à savourer... EPICA bien se tenir!

 

1- Gaze
2- Ways
3- Lights
4- Creations
5- The awakening
Lead vocals: Celica Soldream
Guitar, Bass, Orchestration: Nikolaas Van Riet
Lead Guitars: Jan Verschueren
Drums: Koen Herfst

Music by Nikolaas Van Riet
Produced and mixed by Joost Vandenbroek
Co-produced and mastered by Nikolaas Van Riet
Logo by Jan Verschueren
Artwork by Steve Schoors

 

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9 février 2024 5 09 /02 /février /2024 15:35
Anika Pyle - EP - Four Corners

Anika Pyle - EP - Four Corners

michel

self-released

Anika Pyle grandit dans le Colorado, où ses parents  exploitent un élevage de bovins.

A 17 ans, elle fait ses valises pour s'installer à New-York, puis à Philadelphie.

Si elle gagne sa croûte comme responsable des communications et du développement au sein du ROSS ( = Radical Open Science Syndicate), qui  récupère des données scientifiques  sur les écosystèmes,  elle  s'est également  lancée dans la jungle musicale, en tant que queer singer-songwriter.

Elle fait ses premières armes au sein de  groupes indie ou punk, chez Chumped elle assurait les vocaux et jouait de la guitare, même scénario chez Katie Ellen, ensuite on la retrouve dans le trio Sheena, Anika and Augusta, elle a aussi prêté ses cordes vocales au projet  éphémère The Rentiers.

Dès 2018, elle produit des enregistrements en solitaire, ses premiers singles  de fabrication DIY, sont suivis par une home demo 'Warning Unstable' à écouter sur bandcamp. En 2021 paraît 'Wild River', un premier album. La liste de ses enregistrements s'allonge, des singles, des collaborations, un EP live voit le jour fin 2021, 'Wild River live from he Bunk' le suit et enfin, dernier fait d'armes, 'Four Corners' ( février 2024) clôture provisoirement le catalogue.

Track listing

1 Arizona 4:26
2 Diné Utah Homecoming Queen 3:35
3 New Mexican Blues 4:04
4 Colorado Sage 2:44 

 Recorded and mixed by Matt Schimelfenig at The Bunk in Henryville, PA
Mastered by Justin Francis in Nashville, TN
Keys by Kiley Lotz
Viola and Violin by Kayleigh Goldsworthy
Bass by Lou Hanman
Electric Guitar by Anthony Hoey
Drums by Zack Robbins
Steel Guitar by Mike Brenner
Additional Vocals by Kiley and Kayleigh
Vibes by Augusta Koch, Danielle DuBois, and Benny
Acoustic Guitar, Singing, Writing by Anika Pyle

 

Photo de pochette pastorale  ( David Williams) donnant le ton,  et illustrant à merveille le contenu: du folk rock/alt country/Americana sentant bon  les Southwestern United States, les four corners étant le Colorado, l'Arizona, le Nouveau Mexique et l'Utah. 

 

Première étape du voyage,  ' Arizona', qui narre la fin d'une relation amoureuse, sur arrière-plan de Grand Canyon, ... Anika se pose des questions ... Where did the love go, baby? Did we leave it in Arizona?...  tout ça exprimé sur un tempo alerte, bien mis en valeur par le drumming soutenu de Zack Robbins ( Slaughter Beach, Dog), les claviers fringants de Kiley Lotz , la tête pensante du groupe  Petal, les cordes, tantôt pétillantes, tantôt caressantes , de Kayleigh Goldsworthy ( Dave Hause, The Future Violence), la guitare  aux riffs REM  d' Anthony Hoey ( qui a quitté Dublin pour s'établir dans l'ouest américain) et la basse discrète de  Lou Hamman ( All Away Lou).

Anika apporte sa touche en grattant une acoustique, son chant clair et vibrant ,  à rapprocher de celui de Stevie Nicks, est backé par des choeurs assurés par Kiley et Kayleigh. 

Malgré le sujet chagrin une première plage enthousiasmante. 

Seconde étape du road movie: l'Utah, pour faire la connaissance de Mahala Sutherland, une indienne Navajo, première native American  à avoir remporté a Homecoming Royalty à la Southern Utah University en pratiquant une danse traditionnelle, fringuée d'une robe à clochettes.

' Diné Utah Homecoming Queen' narre ces péripéties sur fond folk/alt.country, basé sur des percussions quasi tribales, un bourdon lancinant, et une guitare typiquement country, produisant un twang subtil. Les claviers et les cordes colorant le tout d'une douce teinte pastel. 

Ce sont la pedal steel guitar de Mike Brenner ( Low Road, John Train, Marah...) et le violon de Kayleigh Goldsworthy qui donnent le ton sur '  New Mexican Blues ', un bluegrass mélancolique, aux lyrics chargés de métaphores pertinentes ( ...It seems our love was just a setting sun),  qui se consume  sur quelques notes sentimentales au piano.

Le titre préféré de Dolly Parton! 

C'était pas un château en Espagne, ni dans le Colorado,  là  où Anika a grandi, mais  une ferme délabrée, infestée de bestioles et une vraie passoire thermique, et pourtant ....she felt rich, wild, and free
running through the fields of Colorado sage... 

La sauge sauvage abondait au fond du jardin!

Ce regard nostalgique vers son passé ( 'Colorado Sage'),  elle le propose en toute simplicité, une acoustique et sa voix,  pour en faire une folk song intègre.

 

Dans la lignée d'autres artistes célébrant le South West ( Flying Burrito Brothers, John Denver,   Eliza Gilkyson, Michelle Branch, Jessi Colter ou The Painted Roses... ) , Anika Pyle ajoute une pierre pas bancale au bel édifice.

 

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7 février 2024 3 07 /02 /février /2024 13:02
EP-  ONYX - Skipping Stone

EP-  ONYX - Skipping Stone

NoPo

SKIPPING STONE 'ONYX' EP 2023

L'Onyx s'inscrit dans la famille des Quartz et la variété des Agathe...
'A gat METAL' plutôt que 'A gat da blues' logique pour un nom comme 'Skipping Stone' au lieu de 'Rolling Stone' pour les gars du Kentucky, aux cravates vert luisant.
Voilà pour l'étymologie...vrée (un peu... vraie) mais pas trop gitologue! Honni soit qui mal y pense...

Le groupe, formé en 2020, rassemble :
Jordan Carlson – Vocals, Guitar
Thomas Hicks – Vocals, Guitar
Kelly Hood – Guitar
Patrick Robb – Bass
Dan Illes – Drums

 

Après avoir dégoupillé 2 EPs en 2022 ('Monsters of Men' et 'Hurricanes & Hand Grenades'), ils enchainent avec ce nouveau pavé dans la mare, illustré par une pochette à tête de mort flamboyante, probable résultat des explosions précédentes.
En arrière-plan, les pierres de Quartz scintillent, débordant d'un double-cadre blanc et triangulaire à 5 côtés (5 musiciens), traversé par une pointe en 'V' à sa base.

Le 1er riff accrocheur, en staccato, allume la mèche 'Burn it down'. La plongée, en piqué, fait son effet.
Un autre riff vient épaissir mais s'arrête lorsque la voix, énervée, intervient, semblant accompagnée uniquement par la rythmique basse bombée / batterie claquante mais on perçoit encore une guitare en fond.
Après un coup d'accélérateur, la gratte revient en force avec une seconde voix râpeuse qui répond à la principale. Les couches de guitare se multiplient, elles sont 3, prêtes à en découdre.
Le vif solo, s'expulse de ces couches riches en nuées ardentes.

Un nouveau riff, medium, lance la chasse aux fantômes 'Chasing Ghosts', segmentée par des frappes puissantes sur la caisse claire.
Puis la gratte joue le démarreur à répétition. Lorsque le moteur tourne, le chant clair vient seul d'abord sur le fil musical rectiligne, nourri au punk californien.
La grosse voix gutturale vient gratter ses amygdales et se frotter à la principale sur un refrain fiévreux aux 6 cordes effilochées.
Un beau passage central, aux arpèges aériens, détend l'auditeur mais les aboiements redoublent de violence pour conclure dans un bref break brise glace.

Un fluide arpège enjôleur ouvre 'Straightjacket' sous quelques gouttes de cymbales. Le morceau s'installe dans une ambiance grunge, émouvante, à voix claire.
Le refrain passe alors à un style new metal avec un chant rocailleux, souligné par des chœurs angéliques montant des 'woho'.
On maintient alors ce ton séduisant, alternant du balancement du couplet, au refrain puis laissant, un temps, quartier libre à une grosse basse pour un break grosse baffe.
Un morceau puissant, contenu par la camisole de force, mais propice au headbang... voir footbang...

'Monster II' parce-que 'Monster I'! La version de 2021 fonctionne du tonnerre surtout en Australie.
C'est un riff strident qui annonce la version II. Le rythme, haché, fait du petit bois et la voix claire en envoie, assez haut.
Un cri, en distorsion, vient ponctuer quelques phrases et le riff se met à bégayer. La guitare pose un solo relâché qui sort d'une spirale par une belle mélodie écrasée par le chant éraillé.

En entrée, la lenteur sombre de 'Vertigo', à la cadence tranquillement marquée sur le cercle, libère la mélancolie de la voix. Mais le ton se durcit rapidement puis alterne.
Le refrain explose avec le mélange, inflammable et dangereux, du riff tournoyant et du chant saturé de gros grains. Un mur de guitares accueille le solo presque néo-classique.

 

Onyx ta mère, voilà un EP qui déménage et vous met en appétit!

 

 

1-    Burn It Down
2-    Chasing Ghosts
3-    Straightjacket
4-    Monster II
5-    Vertigo
6-    Monster II (Radio Edit)
7-    Straightjacket (Radio Edit)

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1 février 2024 4 01 /02 /février /2024 15:10
Album - Clivota - Lila Ehjä

 Album -  ClivotaLila Ehjä

michel

 

 CROUX records & Toutdoux records 

Ehjä, le nom intrigue, à Helsinki il signifie 'intact' nous dit-on,  il existe aussi une organisation du même nom qui oeuvre pour la protection de l'enfant.

Pourquoi la jeune femme  de Paris, a-t-elle opté pour Lila Ehjä, on pensera à lui poser la question si un jour on la croise sur une scène bretonne.

Avant de songer à un voyage en solitaire, Lila  tient la basse chez Rance, des beurrés parisiens pratiquant un black metal pas pourri.

Elle entame une carrière de one-woman-band en 2021 et enregistre la même année l'EP ' yö',  qui n'a strictement rien en commun avec le rap.

Janvier 2024, un second effort discographie pointe le bout du nez ' Clivota', un terme qui en slovaque désigne un désir nostalgique de quelque chose qui manque, à rapprocher des termes saudade ou Sehnsucht.

Tracks:

1. Intro Vague
2. The Book
3. Clivota
4. Ghost Love
5. Rust
6. Trigger
7. Worship
8. Noyades
9. Oudrone

 All music & mix by Lila Ehjä who plays guitars / bass / Roland MC-101 / looper  and sings.

Lila a évidemment pris en charge le visuel de l'objet, un auto-portait en noir et blanc sous forme de photo/miroir brisé ( Marie Mauve signe le cliché).

PS : La photo d'art ' Reflection Of Woman In Broken Mirror Shards' d 'Amanda Elwell existe sous forme de puzzle!

 Intro 'Vague' , l'eau est glaciale, normal puisqu'il s'agit de cold wave. Percussions métronomiques au cachet post punk, guitares  acérées,  avant l'entrée en piste d'une basse lourde  et d'un chant émis  par une voix blanche, atone. Tu t'étais mis  à rêver d'une plage ensoleillée, tant pis pour le réchauffement climatique, mais les climats brumeux et tourmentés t'ont sérieusement refroidi.

Bienvenue dans l'univers sombre, aux relents gothiques, de Lila Ehjä, dont le chant inquiétant peut évoquer celui d'Alison Shaw de Cranes. 

Nitzer Ebb sortait une cassette demo ( Basic Pain Procedure)   en 1983, sur cet objet culte se trouve le titre ' The Book', Lila Ehjä se l'approprie en lui donnant  des sonorités moins industrielles et moins  punk.

Pas de trahison toutefois,  de la cold wave mystique et  du post punk, sur lesquels se greffe une voix sans timbre, assez éloignée des intonations Sex Pistols que l'on entend sur la version de Nitzer Ebb.

Les guitares abrasives sur 'Clivota'  viennent déchirer l'uniformité  créée par la drum machine , la voix, comme en hypothermie, débite sa litanie monotone et déprimante.

Le but évident  n'est  pas d'élaborer une mélodie dream pop avec un gentil refrain,  mais bien de te transporter dans un univers angoissant où des âmes en peine errent sans but.

' Ghost Love' se montre sacrément plus tumultueux, mixant musique indus, beats empruntés à la new wave, des guitares tantôt lourdes, tantôt  cinglantes ( comme celles de John McGeoch chez Magazine) ,  et un chant lugubre  évoquant Throbbing Gristle.

Un must!

'Rust' never sleeps, affirmait Neil Young, on est loin de l'Americana ou du country rock avec le morceau de la Parisienne.

Ici, pendant sept minutes,  les guitares  crissent, griffent, éraflent, et ce n'est pas le chant hanté qui va t'empêcher d'avoir des cauchemars, ni la rythmique monocorde,  elle  pilonne sans fin pour t'aliéner davantage.

Un obscur combo allemand a choisi de s'appeler ' Trigger'  mais  tu ne dois pas  t'attendre à une déferlante grindcore, pas de high speed, pas de growls, mais bien des lignes de basse qui grondent, des guitares  qui picotent et  une voix en apesanteur,  le tout est distillé sur un tempo d'une lenteur  démoralisante. 

'Worship' et sa boîte à rythmes, à la fois hypnotique et chaotique,  est proche de la cacophonie.

A noter l'absence totale de mélodie, et de chant,  pendant plus de 5 minutes, Lila nous assène des stridences monstrueuses, quasi inhumaines (de la Körpermusik dépouillée de sentiments ), faisant passer la discographie complète de Front Line Assembly pour une muzak destinée à vendre des conserves, du papier hygiénique ou du camembert.

On nous dit que ' Noyades'  dépeint la mort d'Ophélie, épouse de Hamlet, devenue folle et poussée au suicide ( ou était-ce une noyade accidentelle, les hypothèses sont diverses). Le soundscape créé par  Lila Ehjä ( guitares shoegaze, drumming martial, voix d'outre-tombe), s'il respecte la notion de tragédie shakespearienne, ne peut être assimilé à l' opéra 'Hamlet' composé par Ambroise Thomas, dont l'aria le plus célèbre, sur fond de valse,  est  "À vos jeux mes amis" - "Et maintenant" qui précède le trépas de la princesse éperdue.  

Avec la plage finale, 'Oudrone' les pérégrinations prennent un caractère cosmique. Pour assembler cette pièce ambient, Lila a collaboré avec Luz Léon Noir, une musicienne évoluant dans une sphère minimalist synth wave subliminale. 

 

L'album prend donc fin sur une note avant-garde, rapprochant Lila de groupes inventifs tels que NEU!, Tangerine Dream, sans oublier le précurseur Karlheinz Stockhausen.

" Clivota"  de  Lila Ehjä  ne convient probablement pas à toutes les oreilles, mais si t'es prêt à ôter tes oeillères sectaires  tu risques de prendre plaisir à l'écoute de cet album atypique.

 

Release party le 9 février à La Mécanique Ondulatoire.

 

 

 

 

 

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24 janvier 2024 3 24 /01 /janvier /2024 12:55
Can't Afford My Therapy - EP - audalei

Can't Afford My Therapy - EP -  audalei

 Label: ?

audalei, interview imaginaire ..

- Dis, audalei, c'est ton nom véritable?

- Oui et non, je suis d'origine iranienne, comme les gens aux States étaient incapables de prononcer mon prénom correctement, c'est devenu audalei, en fait je me nomme  Adelleh Furseth, j'ai réellement  débuté dans la musique en 2021, après avoir bricolé,   tout gosse,  dans la cave  de notre habitation et joué dans le band de mon frangin.

Au lycée, j'ai joué du violon et de la basse dans le High School Orchestra, j'ai  encore tâté du théâtre  à Vancouver .

Un premier single ' serotonin' paraît en 2022 avant son exil vers LA, où elle connaît la dèche en perdant  her  remote  day job, peu après, elle compose,  en un mois,  les titres du EP  'Can't Afford My Therapy'. 

L'EP sort en 2023, il est produit par  Dalton Ricks, Ben Coleman, Scott Rosenthal  et par son  manager Tyler Gardosh.

audalei signe textes et musique et joue de tous les instruments,  avec un coup de main de son frère , Lucas Furseth, qui  manie l'ukulele sur ' meringue pie'.

tracks

 1. IDONTCARE · 02:10 

2. atleast my therapist think im cool. 02:10 

 3. 20 SOMETHiNG · 01:58 

 4. WASTED · 02:57 

5. meringue pie. 02:13.

 

Sur la  photo de  pochette où on  voit audalei tenir une cigarette, le  visage de la jeune femme est coupé au dessus du  nez, le haut  de l'image fait place au titre de l'EP 'Can't Afford My Therapy' (  souci qu'elle partage avec pas mal de gens aux USA).

'I don't care' où comment mettre fin  à une relation toxique sur fond dance pop irrésistible, et  ne pas sombrer dans la dépression.  

Petits rires de jeunes filles espiègles  pour entamer un  titre similaire aux hymnes bubbly pop d'une Katy Perry,   tout en restant assez éloigné des minauderies commerciales de Zara Larsson ou Taylor Swift.

La voix est claire, joviale, les instruments ( guitare acoustique, drums, synthé, basse) ne sont pas filtrés, ni passés  à la moulinette,  le choeur féminin, radieux, ajoute une dose de saccharine, ni  trop écoeurante, ni trop fade à l'ensemble, et si le public visé ne dépasse pas l'âge de 25 ans, ' I don't care' ne doit pas rebuter les générations plus anciennes.

Ce n'était pas considéré comme un crime d'apprécier les Cardigans, No Doubt et même Geri Halliwell. 

' atleast my therapist think im cool.' , à une époque Adelleh doutait de tout, de ses capacités de songstress, de sa voix, de son look, l'angoisse totale, du coup elle consulte et fait écouter une démo à cette thérapeute, celle-ci a versé quelques larmes à l'écoute des chansons de sa patiente.

How great, dear, it makes me cry..

Conséquemment  audalei lui dédie une chanson, bien cool , " At least my therapist thinks I'm  cool" , le titre fait un malheur sur Tik Tok,.

 Normal: soft vocals, de l'humour, une instrumentation dans l'air du temps, tendance dream pop.... si t'es fan de Lana Del Rey, de Billie Eilish ou de Birdy, tu vas craquer!

'20 SOMETHING ' narre ses débuts à LA, époque où elle n'avait pas un rond, ses derniers cents avaient servi à acheter de la bouffe pour son chien.

Le second degré est omniprésent, t'as déjà entendu quelqu'un  décrire son impécuniosité en lâchant ..toilet won't flush and I have to pee... qu'on lui donne le Prix Nobel, elle le mérite!

Le titre débute par un coup de fil et une question, Hi buddy, how's California?

La réponse  sera éloquente, pas de fric = rien à manger, des factures à la pelle, plus de téléphone, les draps de lit qui puent, t'as essayé de  prier,  c'était pas une solution.

Tout est raconté sur fond dreampop  sautillant, avec en background une chorale  euphorique.

Sur 'WASTED', une romance pop introspective, audalei déballe ses penchants amoureux ( a queer relationship) avec un brin de mélancolie, car, ... You only love me when you're wasted.... Si l'orchestration est en sourdine, les arrangements soignés, la voix satinée, bourrée d'émotion, et le final à la guitare acoustique retiennent l'attention de l'auditeur.

Le ukulele de Lucas Furseth amorce 'meringue pie', une friandise pop ingénue, chantée d'une voix candide. Le ton de la berceuse lo-fi prend un aspect plus sombre lorsque, à mi- morceau, les drums, la tape machine et quelques effets vibrants jettent un coin d'ombre sur l'apparente euphorie.

... Sun so sweet like meringue pie , but it won't even last the night...

Michel Fugain, en 1972 déjà, abordait, sur ' 'Une belle histoire', le thème des romances d'un jour.

L'insouciance peut parfois laisser un arrière-goût d'amertume.



'Can't afford my therapy' est un bon début pour découvrir une artiste attachante, elle a depuis a sorti un nouveau single ' the mom song'.

 

 

 

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17 janvier 2024 3 17 /01 /janvier /2024 15:07
Luna - double single - Satellite of Love and Starman

Luna - double single - Satellite of Love and Starman

 Double Feature Records

michel 

Les covers EP's, albums ou singles fleurissent ces derniers temps, après Nicki Bluhm qui s'est attaquée au répertoire des premières  années de Cher, voilà les new-yorkais de Luna qui proposent un double single de reprises, face A, Lou Reed, face B, David Bowie.

 

On aurait pu analyser James Blake,  Living Dead Girl, Ghost, Eagle-Eye Cherry, Zaho de Sagazan ou Imperial Triumphant qui, à l'instar de John Lennon, David Bowie, Patti Smith et de bien d'autres,  ont fourgué des enregistrements constitués de reprises.

 

Luna:  tu oublies la star ukrainienne Krystyna Viktorivna Bardash ou mademoiselle Luna, la DJ bruxelloise mythique, il s'agit du groupe de Dean Wareham ,  ex Galaxie 500 et membre du  duo Dean and Britta ( Britta est sa conjugale), formé en 1990/1991 avec Stanley Demeski  ( The Feelies) et  Justin Harwood ( The Chills).

Le trio a rapidement recruté un quatrième élément , le guitariste Sean Eden. 

Ces quatre individus  sont crédités sur le troisième album du band, 'Penthouse', considéré comme un disque essentiel des 90's.

D'inévitables  changements de personnel surviennent, le groupe continue à se produire sur scène et à pondre des albums avant un split provisoire en 2005.

Renaissance 10 ans plus tard et de nouveaux disques,  'A sentimental education' , only cover songs et déjà un Bowie et un Velvet, suivi par  deux EP's , le dernier 'Postcripts' en 2019. 

Line-up actuel: Dean Wareham ( vocals, guitar)  , Sean Eden ( guitar) , Lee Wall ( drums)  and Britta Phillips ( bass, keys, vocals ) .

Tracks

 Lou Reed’s Satellite of Love and David Bowie’s Starman.

Le satellite of love sur la pochette ressemble plus à une fusée sortant d'une boîte cadeau qu'à un engin de la NASA.

Les liens unissant Luna et Lou Reed sont forts, ils ont partagé l'affiche de plusieurs concerts, Lou Reed poussant de temps en temps la chansonnette aux côtés de Dean Wareham, comme il l'avait fait à Lokeren  ( en 2007) aux côtés de Garland Jeffreys ( un grand moment).

 

La version originale de ' Satellite of Love' se trouve sur ' Transformer'   gravé en 1972, deux ans après  que Lou ait pris congé du Velvet Underground.

Si le titre n'a pas la même envergure que le monstre ' Walk on the wild side' ,  le satellite de l'amour  composé du temps du Velvet n'en demeure pas moins un tube inaltérable, avec un David Bowie assurant les backings.

Rappel, le  Thin White Duke et Mick Ronson avaient produit l'album.

Que dire de l'approche que  Luna propose dans l'optique de leur Lou Reed/Velvet Underground tribute set?

Que la voix de Dean est moins nasale que celle de Lou, que la tonalité des backings diffère sérieusement ( moins de pom, pom, pom) ,  que le piano de Mick Ronson est remplacé par un son de claviers et que le solo de guitare de Sean Eden est plus ronsonesque que celui présent sur l'original, bref, si l'adaptation est respectueuse, elle ne se contente pas de reproduire le morceau à l'identique, ce qui fait sa force.

L'intensité cosmique est indéniable, sur scène le titre doit cartonner!

1972 c'est aussi l'année où David Bowie soumet l'incroyable 'The Rise and Fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars', un disque qui t'a tellement marqué que tu as baptisé ton chat ' Ziggy'.

Au moins cinq tubes indémodables sur cette plaque: "Ziggy Stardust"  – "Suffragette City"  – "Rock 'n' Roll Suicide"  – "Five Years" et "Starman".

"Starman" que Luna vient de reprendre.

Intro à l'acoustique, comme chez Bowie, mais elle est enveloppée dans des sons spatiaux , la voix de David survient comme détachée alors que le moog, les cordes, et les percussions de Mick Woodmansey forment un arrière- plan  cotonneux.

Moins d'effets sidéraux chez Luna, mais une mise en avant de la guitare fluide, a straight version, qui nous fait oublier la honteuse récupération commerciale que l'on doit aux conseillers d'Elon Musk pour son voyage vers Mars à bord du Tesla Roadster.  

 

Ce double single est une parenthèse pour Luna,  qui a ravi tout New -York lors du  show donné au Fillmore pour le  New Year's Eve .

 "Luna plays Lou Reed" a fait un tabac!

 

 

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13 janvier 2024 6 13 /01 /janvier /2024 11:05
Bodies - EP by Black Pines

Bodies - EP by Black Pines

NoPo

BLACK PINES - Bodies EP 2023

On compte 5 Black Pines comme le club des 5 et pas le clan des 7.
Les cousins Tom Clark (vocaux) and Jake Ringsell (guitare) lancent le projet en 2019, complété par Connor Sheehan (clavier et guitare), Jamie Abela (batterie) and Kyle Ginn (basse).
Le compte est bon, ils peuvent passer aux lettres et aux partitions. En 2022, ils décident de relayer ‘Talk Of The Devil’ sous forme d'EP. 'Bodies' vient confirmer les formes de leur rock dramatique.

La photographie monochrome de l'artwork fixe une jeune femme, prostrée, au centre d'un décor rocheux, ressemblant à un cratère.
'BODIES', aux blanches lettres éloignées, surplombe ce personnage peu vêtu, un corps fragile entouré d'un relief menaçant.


On va jusqu'à 5 aussi avec le tracklisting :
1. Death Ballad
2. Worlds Apart
3. What Are You Scared Of?
4. Run and Hide
5. Rule Over Me


A l'écoute de 'Death Ballad', on reconnait d'emblée une signature trempée au sang du Royal Blood.
Aucun problème car le morceau, explosif, déroule une mélodie catchy sur un groove imparable.
Les guitares font feu de tous bois, la rythmique secoue le cocotier, et la superbe voix s'impose musicalement au sommet de l'orchestration d'autant qu'elle se multiplie en plusieurs couches par instants.
Le solo de guitare central dégouline d'effets (propulsés par un mélange synthé et seconde guitare semble-t-il) avant un passage atmosphérique à chant progressivement perché qui boucle sur un refrain final.
Un coup de maitre direct!

'Worlds Apart' s'engage sur une piste poussiéreuse aux riffs grungy.
La rythmique souffle comme un vent sec, confortée par des grattes rapeuses, accordées au plus bas.
Le chant, plus linéaire que sur le titre précédent, guide la ligne musicale avec beaucoup d'aisance.

'What Are You Scared Of?' ralentit carrément le tempo sur un filet d'arpège à la guitare, enveloppant une voix fragile.
Lorsque la seconde guitare vient greffer des accords cristallins, la basse et la batterie s'en mêlent délicatement.
Des chœurs lointains soulèvent parfois la voix qui s'élève en emphase. Le solo de guitare flotte, très aérien.
Des pointes atmosphériques font gonfler la mélodie dans un écho.
On se laisse prendre, avec langueur, par le flux caressant de la ballade.

Une saturation fait vibrer la voix dans un effet et la guitare fuzzy de 'Run and hide'.
Les notes, détachées, favorisent un rythme régulier et particulièrement pêchu. Des touches de synthé, en pluie, rebondissent à l'arrière plan.
Un pont atmosphérique ne conservant que le synthé et le chant, joue la relance pour la gratte puis, la voix, puissante, se permet de belles escalades exaltées.

Le dernier morceau 'Rule Over Me' gifle en intro puis se balance de façon impétueuse même s'il y a des moments de répit aux sons électros.
La composition évolue de manière épique avec de nombreuses guitares éclatantes, la batterie marquant une profonde rythmique alourdie par la basse soudée.
Les guitares agissent avec force et le chant se renforce sur le refrain à pleine puissance. Encore une plage totalement emballante (qui me 'roule' par dessus)!




On reçoit le message 5 sur 5. Les textes dénoncent toxicité et chaos.
Les bodies, torturés par les contraintes, se contorsionnent sur ces sons métalliques rebondissants, où le headbang n'est pas exclu...
Après l'écoute de ces compositions percutantes, on se sent repu et finalement aussi satisfait qu'un boxeur après un combat héroïque.

 

 

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9 janvier 2024 2 09 /01 /janvier /2024 15:38
Two-track EP, »The Eye Of Destiny«, - The Lord & Marthe

 Two-track EP, »The Eye Of Destiny«,  - The Lord & Marthe

 Southern Lord Recordings

Black/ drone metal

michel 

Marthe, la soeur de Lazare, lève-toi et marche?

Non, il s'agit de Marziona Silvani de Bologne: antifasciste, féministe, misanthrope et figure de proue de l'underground  aux couleurs verde, bianco e rosso.

Depuis 2017 elle est active sous le label Marthe, un one woman band évoluant dans le marécage doom punk/black metal.

Sa carte de visite mentionne plusieurs projets:   Campus Sterminii ( du crust punk), Doxie (  des cabots punk), Horror Vacui ( du death ), Kontatto ( hardcore, punk), The Mountain Moon ( ambient), Tuono ( punk) , Ancient Cult ( doom), Death from Above ( hardcore), Despertad! , Giuda ou encore  Pussy Face ( pas les mêmes que celles qui s'exhibent sur Pornhub).

Marthe vient de sortir l'album ' Further in Evil'  qui succède à l'EP ' Sisters of Darkness'.

Greg Anderson, alias The Lord, co-fondateur du label  Southern Lord Recordings, affiche un palmarès encore plus impressionnant, on se contente de quelques noms: Goatsnake, False Liberty,  Brotherhood, Sunn O))), Teeth of Lions Rule the Divine, Burning Witch...

Doom, hardcore, heavy metal, punk, ambient drone sont les caractéristiques de ces différentes formations, pour lesquelles il tient la basse, les claviers ou la guitare.

Deux titres, donc: 

“The Eye Of Destiny” et “Wisps Of The Black Serpent”

Les crédits:

 Stringed Instruments &Atmosphere: Greg Anderson/†The Lord†
Vocals/Synth/Atmosphere/Percussion: Marthe
Brass: Stebmo 

 

Artwork:  Mariya Popik, une belle tranche de raven gothic  art  pour faire plaisir aux admirateurs d'Edgar Allan Poe et de gloomy movies.

 

'The Eye of Destiny'  est conçu comme un hommage à Thomas Börje Forsberg, alias Quorthon, leader du groupe de black/thrash Bathory, décédé à 38 ans, en 2004.

Conçu comme une élégie, la plage longue de plus de sept minutes, plonge l'auditeur dans une ambiance sépulcrale, le chant, lugubre, en forme de requiem, est plaqué sur un fond sonore lancinant,  à la fois symphonique sacré et atmosphérique,  saupoudré de  traits  d'electro doom , de pointes de   death liturgique, tout en  arborant  un aspect wagnérien  contemplatif.  

Au fond Marthe pourrait bien être la réincarnation d'une Walkyrie.

Le second morceau a été baptisé "Wisps Of The Black Serpent”, Marthe lève un coin de voile et avoue s'être inspirée de certains  films d’horreur, en particulier les classiques gothiques italiens ( on te conseille le film culte ' I Vampiri' de Riccardo Freda, achevé par   Mario Bava, frissons garantis).

Comme elle suggère un exorcisme chamanique, on a été fouillé la toile pour voir  le sens du titre, on est tombé sur un tableau de  Hermann Hendrich , un peintre originaire du Land de Thuringe,  inspiré par Goethe et   Wagner,  ' Will-o-the-wisp and snake' . Au dessus du  serpent ( pas noir, on en convient) virevoltent des feux follets  à l'air sympathique, mais faut se méfier, si tu les suis et que la lumière meurt, tu risques de te retrouver au fond du ravin. 

Musicalement après une intro majestueuse, digne d'une symphonie d'outre-tombe signée Henry Purcell, la voix s'élève sous forme d'incantation suffocante, percussions primales vrombissement de drones et   lenteur solennelle, s'associent  pour produire un funeral doom aussi ténébreux que toute la discographie de Thergothon ou encore des  efforts du belge Until Death Overtakes Me ( Stijn Van Cauter), un gars nettement moins facétieux que son compatriote, aujourd'hui squelette, Lange Jojo.

 

 

Deux plages seulement, mais un voyage de plus de treize minutes  au pays de la noirceur, il  ravira les amateurs d'underground halluciné .

Marthe et The Lord possèdent à fond  l'art de susciter l'intérêt, sans pratiquer le  démarchage abusif, marque de fabrique de  plusieurs sociétés dont la conscience morale est sous la barre  zéro.

 

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