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  • : Bienvenue sur Concerts-Review, le blog des critiques de concerts. Nous mettons en ligne quelques critiques subjectives des concerts auxquels nous assistons. N'hésitez pas à nous contredire à travers vos commentaires.
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30 janvier 2023 1 30 /01 /janvier /2023 12:40
EP - Clémentine Dubost "Port Henry Station"

 EP - Clémentine Dubost "Port Henry Station" 

Inouïe Distribution

NoPo

CLEMENTINE DUBOST Port Henry station EP 2022

La fille de Bellerive possède un CV long comme le bras (ptet même la jambe!).
Je ne connais pas ses mensurations, ni son âge (une petite trentaine sans doute) mais 'aux âmes bien nées...' vous savez la suite (sinon Corneille ne va pas y croaare!).
Mère violoniste, père guitariste, elle débute par l'étude du piano et du violon au conservatoire de Vichy, avale la pastille, file à Lyon puis à la Haute école de musique de Genève où elle prend des cours de pose de voix et de direction de choeur.
Dès 2010, elle se lance dans la composition de morceaux folk.
Elle commence aussi à participer à des concerts de musique classique en tant que pianiste et violoniste.
ça ne l'empêche pas de faire du jazz en duo (the Funny Valentines avec la pianiste Aude-Liesse Michel) tout en continuant le folk.
En 2017, on la nomme directrice musicale  à l université d'été du Middlebury College dans le Vermont (USA).
Même si elle vient de l'Allier, Clémentine n'est pas folle et on peut dire qu'en musique elle en connait un rayon (comme Bernard Hinault sur son vélo!).

Elle publie 'Bridges and Rivers' en 2018. Pourtant pas 'over troubled water', ce premier EP possède une forte influence américaine (Simon & Garfunkel, Baez, Cohen...).

Pour son nouveau disque, elle collabore avec un autre habitant de la région lyonnaise, Glenn Arzel, spécialiste du bluegrass et issu d'une famille de musiciens (Tonton Gildas, notamment, possède un sacré pédigrée et des affinités d'écriture avec Goldman, Johnny et pas seulement).
Avec un nom comme ça 'Arzel', évidemment, Glenn a quelques liens avec la Bretagne et il me fait, un peu, penser à Dorian Sorriaux, guitariste folk (ex. Blues Pills).
Je m'égare mais la retrouve à Port Henry Station, une gare, dans l'Etat de New-York et arrêt pour l'EP rond de Clémentine.

Collant au style musical, l'artwork joue la sobriété.
Une photo présente Clémentine, cheveux longs, défaits et noirs se confondant avec ses vêtements, devant un mur jaunâtre à rivets métalliques.
Les présentations se terminent par l'écriture fine et blanche du titre et du nom de l'artiste.


L'appel vient du lointain, par l'e-bow sur les cordes puis, le chant de Clémentine entonne 'The sirens call' en écho.
Le banjo cabosse gentiment la mélodie fluide (me faisant penser à Al Stewart). Les balais (pourtant pas Bissel) épicent la rythmique western.
La voix, parfois retenue, semble ensuite lâchée dans un souffle.
D'entrée, c'est l'Amérique! Un banjo, une guitare folk Taylor et une contrebasse dessinent un paysage plutôt rural et verdoyant dans de grands espaces.

Des arpèges à la mandoline trottent à l'entame de 'Walking in the Adirondacks'. On perçoit, à peine, une corde de contrebasse mais lorsque qu'un zeste de violon intervient, un ange passe.
Les monts Adirondacks, pas si loin de l'excitation de New-York, nous happent pour une promenade bucolique.
'Instants de paix, de liberté et d'aventure' précise Clémentine.

'I will go with my feet' débute dans un arpège ciselé et parfois deux guitares se tournent autour et combinent merveilleusement à l'image de deux abeilles butineuses.
Clémentine maitrise sa voix, pas si fragile, et module ses effets. Quelle légèreté, dans l'esprit d'Alela Diane!

Le nouvel arpège de 'Ashes and wood', aux changements d'accord, faisant gémir les cordes, dévoile une voix à l'âme aimable.
Son frémissement produit des 'ououhouhouhouhouh' profondément touchants. Le violon tire une larme fatale... et l'arbre retourne aux cendres.

Les accords à la folk s'alanguissent sur les touches du piano doucement soulignées aux balais rythmiques, on vient de s'installer au saloon.
Faut pas se presser, on a le temps de profiter et prendre un 'Single malt' tranquillement.
Le son de Dobro vient, plus tard, jouer discrètement les pleureuses. La voix aussi étire son phrasé dans des sonorités onctueuses.
Les arrangements délicats contribuent à cet effet(licité).

Aux portes du lac Champlain et loin de l'effervescence de New-York, 'Port Henry station' accueille la douceur de Clémentine et les arabesques de guitare.
L'ambiance incite au rêve et à la béatitude, incarnés par un chant souple aux accents légèrement aristocratiques.
 

Si vous cherchez du lourd, changer de piste! Celle-là trace un sillon sous les étoiles et la voie lactée.
Se laisser aller et contempler le ciel, reste probablement la meilleure attitude pour apprécier ce disque sensible.




Titres
1- The sirens call
2- Walking in the Adirondacks
3- I will go with my feet
4- Ashes and wood
5- Single malt
6- Port Henry station

Clémentine Dubost chant, guitare
Glenn Arzel banjo, mandoline, arrangements
Rémi Videira Contrebasse,
Loïc Bernard guitare

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27 janvier 2023 5 27 /01 /janvier /2023 14:29
Album - Jenner – To live is to suffer

 Album - Jenner To live is to Suffer

 Fighter Records in February 2023

Infernö Records in 2017

michel 

La première version de  "To live is to Suffer" du combo serbe Jenner date de 2017, à l'époque les filles étaient quatre. En 2013, Aleksandra Stamenković ( guitar)  et sa soeur Marija Dragićević ( drums) , qui avant la formation du groupe, dont le nom a été choisi en hommage au médecin Edward Jenner , un brave homme, qui en inoculant la vaccine ( a k a la variole des vaches)  dans les bras d'un gamin de huit ans , est devenu le père de la vaccination, s'ébattaient au sein d'un glam band nommé Cat O’ Nine Tailz, s'étaient associées avec Anđelina Mitić ( vocals) et Jana Bacić ( bass).

Jenner sort une demo ( 2 titres) en 2015, année où la bassiste se tire pour être remplacée par Mina Petrović.

2017, un premier album,  To live is to Suffer, voit le jour .

Peu de temps après, Marija doit prendre du recul suite à une maternité, en 2018, Nevena Ilic remplace Mina à la basse.

Les bassistes ne font pas long feu au sein de la formation, lorsqu'en 2020 paraît l'EP 'The Test of Time', Katarina Henc est citée à la quatre cordes, Anđelina Mitić a elle aussi jeté l'éponge, Aleksandra se chargeant des vocals, Emil Ivošević lui prête main forte sur un titre.

Marija fait toujours partie du groupe, mais un second séjour à la maternité la contraint à écouter l'album bien après sa sortie.

La demo de 2015 ressort en 2021,  Aleksandra fait des infidélités au groupe pour jouer avec Sigma Epsilon.

2022:  JENNER signs  to Fighter Records, qui va rééditer l'album "To live is to Suffer" .

Le dernier line-up à ce jour:

 Aleksandra Stamenković – vocals & guitars
Anja Mirković – bass guitar
Selena Simić – drums

Petit détail, ce all female band ( le seul évoluant à Belgrade, selon certains)  a reçu "thrash/speed metal" comme tag.

 

En attendant février, on passe en revue le disque sorti chez  Infernö Records, avec comme protagonistes: Anđelina Mitić (vocals) /Aleksandra Stamenković (guitar) /Mina Petrović (bass) et Marija Dragićević (drums).

 Tracks.

1. Factory of Death
2. Hear the Thunder Roar
3. Demon's Call
4. The Heath is Coming Again
5. On the Judgement day
6. How Deep is Your Greed
7. Silent Killer
8. Opened (On the Table)

Pochette typique du genre,  Željko Manojlović, un gars auteur du graphisme pour d'autres formations de metal ( Necro, Kobold, Vox, Annathema, Merciful Angel, Testator, e a...) ne fait pas dans la dentelle, la créature stylisée, pas très souriante,  bras écartés, tient un crâne dans chaque main,  et donne raison au titre de l'album, la vie n'est que souffrance!

Départ sur les chapeaux de roue avec ' Factory of Death' , guitare agressive, chant énervé, rythmique d'une efficacité Lemmy Kilmister/ Philthy Animal Taylor,  elles ne rigolent pas, ces filles, cf leur imagerie teintée de rouge ...  Like sheep before butchery
Waiting for death in this death factory...

Il y a de quoi devenir vegan.

 N B  Sur la nouvelle version, visible sur le clip, ça déménage tout autant.

Faut être sourd comme un pot pour ne pas entendre gronder le tonnerre,' Hear the Thunder Roar', les riffs orageux,  balancés par Miss Stamenković, les vocaux acerbes d' Anđelina, backés par un choeur assassin, le jeu de basse solide de Mina et la démonstration tout en puissance de Marija derrière les fûts impressionnent.

Elles sont moins glam que les filles de Vixen  mais tout aussi performantes que les British de chez Girlschool. ou que les plus récentes, Nervosa, des Brésiliennes qui ne dansent pas la samba.

Que faire quand Lucifer te convoque?

' Demon's Call' débute par une longue intro, méphistophélique, balancée sur un tempo effréné, il faut patienter plus de 70 secondes avant d'entendre Andelina rejoindre ses copines. Lorsque les portes de l'enfer lui sont ouvertes, elle débite son oraison à pleine voix. Pendant six minutes, ton crâne vacille d'avant en arrière. En jetant un coup d'oeil circulaire dans le pandemonium, où tu as atterri, tu constates que les trois Érinyes, débridées, font comme toi et un peu plus loin, t'as reconnu quelques gars,  Paul Gray,  Vinnie Paul, Ronnie James Dio, Clive Burr, Fast Eddie Clarke et son pote, Lemmy, tous  atteints des mêmes symptômes.

'The Heath is Coming Again' ne s'éloigne guère du schéma trash/speed et comme le clame la chanteuse  ...Are we puppets dancing on the string... tu te sens effectivement comme une marionnette aux mains de ces filles fougueuses qui ne doutent de rien.

Vitesse suprême: solo de guitare impétueux, basse et batterie en mode Mbappé je file droit au but, je ne vois plus rien, ni personne, et vocaux évoquant Ian Gillan au mieux de sa forme, les gars de chez Accept en entendant le truc  sont restés sans voix.  

Elles vont se calmer après toute cette débauche de rage et de fièvre, tu parles, elles poussent un peu plus sur le champignon et  'On the Judgement day'  jaillit comme une boule de feu incandescente.

Un solo de basse court, mais tonitruant, des riffs de guitare d'une vélocité rare et un chant enragé,  soutenu par un choeur inquiétant, répétant on the judgement day, viennent titiller tes sens.

 Tu ne te sens  pas trop à l'aise, t'as commis deux ou trois  faits répréhensibles dans ta minable vie, ton esprit t'envoie quelques flashes de la fresque du Jugement Dernier dans la cathédrale d’Albi, c'est pas un truc  pour t'aider. T'as malheureusement paumé le numéro de ton ange protecteur, t'aurais voulu qu'il intercède en ta faveur, après t 'être confessé et  obtenir la grâce par le repentir, mais là, ça craint!

 

Question pour les rapaces: ' How Deep is Your Greed', ce n'est pas la même chose que ' How Deep Is Your Love', messieurs les Bee Gees!

Les filles de Belgrade nous assènent une nouvelle rasade de riffs ravageurs, dépassant largement la speed limit imposée par nos dirigeants, le choeur,  criblant la gentille romance, ne parvient pas à effaroucher la chanteuse, qui invective l'assoiffé de pouvoir et de richesses à qui s'adresse l'interrogation.

Parenthèse, en 2017,  le président de la Fédération de Russie n'avait pas encore imaginé d'envahir l'Ukraine, ou alors, uniquement dans ses rêves.

On se souvient d'un ' Silent Killer' chanté par Jennifer Rush, c'était du pop rock vaguement disco, Jenner a choisi  un  registre différent, nettement plus trash.

 You can't escape from the silent killer, le message est terrifiant, tu vas y rester, alors autant croquer la vie à pleines dents.

N'ayant pas peur des excès, on fonce sans se retourner.

Celui qui espérait une plage plus débonnaire restera sur sa faim car 'Opened (On the Table)'  termine l'exercice en force,.

Cadence folle, batterie et basse emmènent la guitare vers le rush final, Anđelina, tel Ben Hur,  harangue les destriers en les poussant au bout de leurs limites.

César, pourtant un macho de la pire espèce, époustouflé, doit tendre la couronne de lauriers à cet équipage féminin qui compte bien remporter d'autres palmes.

Paris, on arrive!

 

Note: Jenner is finishing  songs for a new album and will enter the studio again in 2023 to record their second full-length album.

 

On tient ça à l'oeil!

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25 janvier 2023 3 25 /01 /janvier /2023 16:38
Album- Virtual Symmetry par Virtual Symmetry

 Album-  Virtual Symmetry par Virtual Symmetry

 Sensory Records

NoPo 

VIRTUAL SYMMETRY 2022

Aucun doute, ces suisses italiens aiment le métal progressif plus que la raclette.
Valerio Æsir Villa, à la guitare, monte le projet dès 2009.
Marco Pastorino au chant, c'est Temperance, Wonders, Cristiano Filippini's Flames Of Heaven, Even Flow, Secret Sphere et j'en oublie, pas prêt d'être au chomdu le gars!
Marco "Mark" Bravi s'occupe des claviers. Alessandro Poppale joue la basse. Alfonso Mocerino défonce sa batterie (ex Temperance).

Sur la galette, on goûte les recettes de ces différentes bandes ainsi que de Dream Theatre, Seventh Wonder voir Haken.
Que du gourmand qui a pris rendez-vous avec Marco pour le chant de l'heure (pfff, elle est grave celle là!).

Discographie :
Message from eternity 2016
Exoverse 2020

Comme souvent dans ce genre, on apporte un soin particulier à l'artwork.
Sur une planète sombrement bleutée, couverte de rocs et de nuages menaçants, un personnage semble aspiré par un astronef de la forme du logo du groupe.
Une inspiration Sci-Fi à la 'rencontre du 3è type' ou plus récemment 'premier contact'.
Des caractères modernes forment des lettres, point à point, parfois incomplètes pour écrire 'VIRTUAL SYMMETRY' sous l'image rappelant la magnifique pochette de Wonders.
Normal, Gustavo Sazes en est l'auteur. Donc, côté apéro, on apprécie, voyons le menu maintenant.


63 minutes dont un pavé de 20 minutes d'entrée, ça peut caler et laisser moins de place au dessert!
Heureusement, ça commence doucement par un piano, puis un synthé et lorsque la batterie se décide à taper, l'orchestration augmente avec force.
Tout se construit en vagues avec flux et reflux. Le synthé, tournoyant, provoque des éclairs de guitares et soudain ça drache et ça trash.
Les claviers, gigantesques, inondent le morceau de son millésimé des 70's, des 80's, des 90's ... enfin y'en a pour toute le monde, on a le temps en 20 minutes!
Oui, l'invitation au théâtre du rêve reste perceptible avec un style assumé et digéré. Les guitares croquantes n'ont pas grand chose à envier au doigté de Petrucci...
Du classique version high level! On se laisse bercer, balayer, amadouer, séduire sans aucun ennui, on ne sait même plus d'où l'on vient tant la rivière musicale reste sinueuse.
Les arrangements suggèrent aussi parfois la musique classique mais souvent avec un gimmick alléchant.

'My story untold' ouvre par des riffs massifs, précédant des frappes tribales plantées au milieu des claviers, avant de dégager un ciel éclairci par le piano.
Au chronomètre, la vitesse dépasse les bornes (ça ne plait pas à Elisabeth, je l'ai lu sur les panneaux des manifestants!).
Le chant monte sur un cheval fougueux et s'envole vers des cieux emphatiques. On entend ensuite qu'il peut se durcir, même si ce n'est pas sa caractéristique première.
Les vocaux se multiplient par moments en plusieurs couches. Le chemin, louvoyant, des synthés garde sa direction experte.

Un piano majestueux (un!) introduit une orchestration symphonique, charriée par la guitare, lumineuse et percutante.
On s'enfonce alors dans la mélodie de 'The paradise of lies' trépidante, qui oriente Marco, prenant la bonne voix. Entre guitare et synthé, les joutes s'enchainent en boucles.
Les 3 premières minutes ne laissent pas retomber le soufflet et le piano fait la jonction avec une partie plus torturée mais tout aussi enflammée.

La guitare vanhalenienne, aux harmoniques enlevées, zèbre les premières notes de 'Come alive'.
Une marmite bouillonne, un volcan couve et soudain crache et lave? La batterie pose ses bases mais n'hésite pas à rouler des pierres basaltiques.
La basse, au gaz explosif, accentue l'effet laser et fait couler les lahars (aha, j'ai appris un nouveau mot!).
Les guitares fusent alors et taillent dans le roc un espace vite rempli de synthés, au son parfois moderne parfois vintage.

On découvre 'Butterfly effect' au piano égrené, cependant vite noyé dans une orchestration symphonique aux riches claviers.
On redonne la main aux touches (ou l'inverse les touches à la main) et la voix de Marco se fait doucereuse puis plaintive puis progressivement fougueuse, au fur et à mesure que les arrangements s'épaississent avec une basse grondante.
Les guitares vont aussi chercher des sons variés et le solo démanche en toute liberté. On ne se perd pas dans la mélodie ajustée par un boulot d'orfèvres.
Un effet papillon sur les papilles auditives (Gorgonzola plutôt que raclette!).

Intro arpégée à l'électro-acoustique, tapissée ensuite de claviers, douceur qui ne dure pas longtemps car l'énergie déployée enfle avec des claviers effervescents.
Les vocaux, lorsqu'ils s'expriment en italien, jouent la séduction it'AOR. 'Fantasie Di Verità' déboule ensuite à grands renforts symphoniques.
Sur un passage, la batterie roule frénétiquement et le synthé prend des airs de flûte. Et puis, ça part dans tous les sens, on ne sait plus où donner des oreilles (j'en ai senti pousser!).
La folie s'éteint pour laisser filer le final, en inclusion, piano, langue italienne.

Dessert? 'Rising' combien de fois (combien de fois?) ce mot a-t-il été utilisé dans le répertoire métal?
Tempétueux, le souffle orchestral pousse les guitares graves. Des chœurs préparent l'arrivée du chant principal, onctueux d'abord, puis le grain croque par moments.
Les guitares saccadent par instants, provoquant les claviers. On alterne, traversées plus douces, et passages plus durs... Un espèce de crousti-fondant quoi!

Café? 'Insomnia', empêche de s'endormir après le repas...
On a droit au retour du grand piano avec une ambiance mélancolique, confirmée par un synthé flûté.
Une tisane plutôt alors? Les chœurs, en nuage de lait, soutiennent la voix lactée de Marco, grimpant au plus haut des cieux, hosanna! Oui, il ose!
Le son aigu du piano danse alors comme un reflet de flamme dans les yeux. Joli!


Ce disque dessine un grand 8 en boucle (y'en a déjà 2 dans le chiffre!)... Les accélérations plaquent au fond du siège et le repas, trop copieux du midi, peut remonter un peu.
Pour ceux qui apprécient les émotions fortes, c'est un régal. Pour les autres, rien n'empêche de se laisser impressionner par la virtuosité des musiciens.
Un sacré menu (menu et pourtant copieux) pas forcément bio mais vert-igineux et au goût relevé par l'assaisonnement.
Bravo à Bravi, Villa, Pastorino, Poppale et Mocerino, les cuisiniers du prog-métal, mes cages à miel savourent!



Tracklist:
01. Virtual Symmetry
02. My Story Unfolds
03. The Paradise Of Lies
04. Come Alive
05. Butterfly Effect
06. Fantasie Di Verità
07. Rising
08. Insomnia
Mixed & Mastered by Simone Mularoni at Domination Studio

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23 janvier 2023 1 23 /01 /janvier /2023 16:28
EP - Hache-Paille “L’affût”

 EP - Hache-Paille “L’affût”

 Near Deaf Experience

michel 

S’il y a un outil dont nous aurions de la peine à nous passer au jardin, c’est bien le hache-paille! 

 On utilisait le hache-paille en hiver pour faire du fouétre, un fourrage de paille hachée que l'on mélangeait ensuite avec de la betterave fourragère: ça nourrissait bien les vaches, quand il fallait économiser le foin.

Merci, Joseph, on se demandait s' il fallait attendre la belle saison pour broyer  le miscanthus.

Donc à l'aube de l'année nouvelle, Hache-Paille reprend du service et, avant l'inévitable sécheresse prévue dans les pacages morlaisiens, sort un nouvel EP ( 5 titres) baptisé “L’affût”.

Chouette se dit le chasseur de Plounéour-Ménez contrôlé au volant de sa petite automobile avec un taux d' alcoolémie mesuré à 2,46 g, j'écouterai ça au cabanon.

 Clémentine Page ( voix et basse) , Eric Cervera  ( guitares) et  Piergiacomo Costi ( batterie), ne chôment pas puisque  “L’affût” succède à 'Cynodrome' sorti il y a treize mois.

Tracks:

1.
Stop 04:32

2.
Comment faire un percement ? 04:01

3.
Les pieds dans la terre 03:51

4.
Ascenseur 05:35

5.
Bas-fonds 06:04 

Pochette:

crédit peinture : Lucien Castel.

Lucien a douze ans, ce qui explique le côté naïf des portraits, note bien que quand   le président de la fondation Jean Dubuffet a découvert l'oeuvre du gamin, il s'est mis dans l'idée de la présenter à la prochaine exposition d'art brut au Musée de la Poste.

'Stop' qui entame l'exercice était paru en avant-coureur en octobre 2022.

Dans  ce  rock lent et  narratif, on retrouve tous les ingrédients qui caractérisent le son Hache-Paille, la voix déconcertante de Clémentine, à la fois claire, enfantine et flegmatique, les arrangements sophistiqués d'Eric Cervera et le drumming précis de Piergiacomo, en y ajoutant le texte décalé et dérangeant, pondu par Miss Page.

Le clip qui accompagne la plage vaut aussi le coup d'oeil, il ne va pas inciter les conducteurs à prendre en charge des autostoppeurs.

Détail: BlaBlaCar n'en a pas voulu pour sa campagne publicitaire.

 'Comment faire un percement ?'  ( co-écrit entre Alice Marchand et Clémentine Page) , Clémentine dit aimer le groupe Low, cela s'entend sur cette plage slowcore , bourrée de petites trouvailles. Entend-t-on une scie musicale élastique ou un thérémine? Les sonorités caoutchouteuses obsèdent, comme les idées trottant dans la tête de la narratrice, la guitare sourde, combinée au  rythme indolent  de la mélodie finit par hypnotiser l'auditeur, qui n'aura pas les tympans percés  par des riffs assassins ou des percussions brutales, ce qui lui permettra de savourer un texte subtilement surréaliste. 

Eh, Eric, c'est toi, le banjo introduisant ' Les pieds dans la terre'?

Les vibrations de la scie , une nouvelle fois,   s'invitent pour donner un caractère agreste à une mélodie sentant la glaise, la bourbe, la glèbe et, malheureusement,  le nitrate d'ammonium.

Un kilo de boue colle aux sabots du paysan qui se déplace avec difficulté dans ce champ gras. 

On nous avait prévenus, l'EP dépeint l'immobilité, quoi de plus normal si t'es figé les pieds dans le limon, résultat: tu risques de te transformer en végétal.

Imagerie forte, métaphores, symphonie pastorale,  lyrisme  mélancolique, Clémentine est décidément un personnage atypique et anachronique.  

L' ' Ascenseur' ne te mène pas à l'échafaud, car cet élévateur n'est autre que la conteuse, devenue dispositif de transport vertical, elle vise à s'élever et à visionner le monde d'en haut.

Ascenseur rime avec apesanteur, pouvoir échapper à la réalité, un rêve de gosse ou une forme d'escapism, c'est sur un fond musical plus musclé que mademoiselle Page débite ses fantasmes, un mix hallucinant et oppressant  de krautrock, de trip hop, d'avant-garde  et de post punk.

La basse ricoche d'un point à l'autre, les guitares entaillent les chairs alors qu'une batterie martiale maintient la tension.

Sacré morceau!

Ça gronde dans les ' Bas - fonds' , encore plus que dans l'ascenseur, il ne fait pas bon  remuer toute la crasse qui gît sous les eaux de nos mers bretonnes, elle charrie des algues toxiques, dont  on ne veut pas entendre parler, car elles puent, au propre comme au figuré.

Alors, un film après la BD, on nous cherche,  s'expriment les épandeurs d'engrais azotés...

Hache-Paille effleure la question sans faire de  morale, le texte, poétique, et la musique brute, explosive, âpre et  bouillonnante, sont des armes plus efficaces que de longs discours pieux et hypocrites.

Avec l'EP  "L'affût", Hache-Paille est au sommet de son art, il est grand temps que ce groupe essentiel, qui navigue à mille lieues des clichés et stéréotypes  rebattus, soit reconnu à sa juste valeur.

 

 

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21 janvier 2023 6 21 /01 /janvier /2023 14:07
Album - Harlem Lake ”Volition Live”

Album - Harlem Lake ”Volition Live”

 

NoPo

 HARLEM LAKE VOLITION LIVE 2023


On avait repéré la pépite avec 'A fool's paradise' fin 2021 ( see concert monkey)
Il faut battre le fer (ou ciseler la pépite) tant qu'il(elle) est chaud(e), voici donc que débarque un album live... avant 'A fool's paradise vol.2', déjà prévu pour retourner la galette des rois du blues!
Vainqueur de l'European Blues Challenge 2022, les bataves nous font baver et fêtent ça avec le live 'Volition', ou volonté, ce qui les a conduit jusqu'ici.
Ils gravent 6 des 8 morceaux de leur debut album (grave bien, comme on dit aujourd'hui) en live, sans sélectionner le morceau phare(amineux) 'A fool's paradise' que j'ai écouté en boucle.
Ils complètent avec 6 reprises (de haute volée) et un nouveau titre (le final 'Jack In The Box').
Avec beaucoup de morceaux longs, on atteint la durée d'un double vinyle de plus de 75 minutes (ils ne se moquent pas de leurs fans!).
Prévoir donc de prendre son temps et le casque pour un bon jogging...

Commençons par la conclusion : on a l'impression d'écouter un groupe particulièrement expérimenté, maitrisant son sujet et remettant une copie au son nickel, un master class!
Seule petite (toute petite) déception, les morceaux ne sont pas enchainés (forcément ils sont déchainés) ce qui rompt un peu le déroulé du live.

Le nez sur la pochette, on se surprend déjà à chercher les détails dans ce beau dessin, style BD, de Bas Duijst.
On y retrouve le fameux kiosque à musique du premier disque, cette fois, avec l'ombre des musiciens du groupe en pleine action.
On retrouve aussi, non pas un flamand, mais plutôt une cigogne protectrice qui domine l'édifice. Sous la lune et chaque aile déployée, s'accrochent les lettres de ' VOLI TION'.
La scène, grosses enceintes empilées sur les côtés, trône au milieu d'une rue bordée de réverbères et de maisons aux fenêtres allumées.
Devant la scène, on annonce en grand 'HARLEM LAKE' 'LIVE AT CULEMBORG BLUES & BETTER GET HIT FESTIVAL 2022', sur une place étrangement vide.
A la hauteur, le verso montre l'arrière d'un van ouvert pour charger le matériel, partiellement posé à l'extérieur, et les titres des morceaux figurent sur une valise ouverte et la façade d'un coffre.
Bavard je suis, cependant l'artwork en vaut la chandelle! Et comme le ramage se rapporte au plumage... à l'abordage!

Place à la musique maintenant...

Ouverture avec un titre important, 'The river', du 1er album. Tout a pris de l'épaisseur : la guitare au riff glissando, l'orgue à flots, les cuivres et la voix aussi, si, si c'est possible!
La rythmique basse/batterie sait tracer un carré, pour que les autres instruments s'accrochent et se lâchent avec assurance notamment sur le solo de guitare à griffes, malmené par des cuivres chauds patate.
Et Janne? Woah!

Harlem Lake va chercher 'Beware' d'Ann Peebles, sorti en 75. On a donc droit à un velours funky laissant la part belle à la basse dodue, l'orgue doorsien et les cuivres.
Le groove invite à la danse et aux mouvements sensuels. Janne gère ses inflexions de voix à merveille.

Avec un titre comme 'Whiskey Drinking Woman', nulle surprise de trouver un blues lancinant, tristement profond, reprise de Lou Donaldson (saxophoniste de jazz) quartet.
Gros solo de guitare dégoulinant de feeling!

'Deaf blind' introduisait le debut album mais avec une durée réduite de moitié. Ici, Janne chante avec tellement de fougue que sa voix en devient parfois rugueuse!
Les instruments, notamment, la batterie, tribale par instants, débordent d'énergie. L'orgue de Dave, lui regorge de bons sentiments qu'il lâche en pluie abondante puis tempétueuse sur un final éclatant.

'Guide me home' (extrait du disque précédent) pour respirer un peu... même pas, le frisson parcourt l'échine,  frappe à l'âme et fait monter le palpitant.
Janne darde des rayons d'émotions avec sa voix versatile. Les choeurs jouent les anges discrets et les cuivres n'en rajoutent pas.
Les arrangements fabriquent juste un écrin.

Le shuffle blues trainant sa peine, on le trouve dans 'I Wish I Could Go Running' (extrait de A fool's paradise) où Janne, grave, moût du grain.
Du classique avec des cuivres riches dont une trompette bouchée, un piano chaloupé et un solo épique de Sonny Ray à la guitare.

Et on remet ça avec un gros groove bluesy sur 'Please Watch My Bag' (sur le 1er album).
J'avais fait référence à 'Fool for your stockings' de ZZ Top et Robert Cray.
Sur sa version live, on le sent moins, car le morceau prend du volume et laisse libre cours à la virtuosité instrumentale (cette guitare!) par rapport à l'original, plus sobre.

Clapton signe 'Got To Get Better In A Little While' pour Derek and the Dominos en 73.
Cette fois, la cadence rocke plus volontiers. Plus que classique, je préfère qualifier le morceau de 'classe'.
Un gros solo de trompette transperce la mélodie portée par un piano et la guitare aux cordes battues.
La basse sonnante, aux angles arrondis, enroule le solo fusant de guitare. Et Janne? Pfff!!

Voici venir un roc, un pic, un cap! Que dis-je, c'est un cap ? … C'est une péninsule! Et oui, faut avoir du nez pour reprendre 'That’s How Strong My Love Is'
Original? Roosevelt Jamison en 64, repris par Otis Redding, les Stones et tellement d'autres...
D'abord un orgue, attisé sur des braises, chauffe les cordes vocales de Janne, adoucies ensuite par les choeurs féminins.
On plonge clairement dans une soul ouatée et pleine de tact et de sensibilité. Puis Dave travaille longuement les chauds sons de son orgue rutilant.

Si ça c'est pas un classique! 'The letter' écrit par Wayne Carson, chanté par les Box Tops et le grand Joe Cocker, une influence certaine.
La trompette et le sax en furie, dérapent dans un souffle puissant.  
Janne utilise une voix gratinée de Cocker avant un échange très charnu, rhythm and blues, avec les choeurs.

Encore un titre de leur album studio, 'I won't complain' dont la durée double presque. Cette version live, orchestrée plus richement, diffère beaucoup de celle du studio.
Janne chante, d'abord, tout en retenue mais elle sait aussi lâcher les trémolos, les cris, les lamentations et la rage. Les cuivres augmentent le balancement lascif.
La grosse basse de Kjelt, enrobée d'orgue dans un 2è temps, s'éclate au milieu du morceau puis laisse l'honneur à la guitare échevelée de Sonny.
Je ne peux m'empêcher de penser aux Allman Brothers.

Johnny "Guitar" Watson et Lenny Williams écrivent 'Don’t Change Horses' en 74 pour Tower of Power.
Très sautillant, ce titre funky met du roulis dans le tangage ou inversement, impétueux!

Une nouvelle composition clôt ce live à tiroirs bien remplis 'Jack In The Box'. La cadence nous embarque sur un boogie astiqué qui incite au mouvement du pied, et même des 2... et du reste...
La voix de Janne, particulièrement décidée, encourage le public et sa troupe, faisant bloc dans une osmose étonnante, avec un piano endiablé.

Je n'en rajouterai pas plus, la messe est dite, énorme groupe!!


1.    The River
2.    Beware
3.    Whiskey Drinking Woman
4.    Deaf & Blind
5.    Guide Me Home
6.    I Wish I Could Go Running
7.    Please Watch My Bag
8.    Got To Get Better In A Little While
9.    That’s How Strong My Love Is
10.    The Letter
11.    I Won’t Complain
12.    Don’t Change Horses
13.    Jack In The Box
Enregistré Live à Culemborg Blues le 27 Aout 2022 (1,2,4-7,10,12,13) et Better get Hit Festival le 10 Septembre 2022 (3,8,9,11)
Mixé et masterisé par Dave Warmerdam
Enregistré par Richard Van Het Kaar
Artwork par Bas Duijst, Photographie par Edwin Fabriek et Matthias Höing

Janne Timmer : Chant, orgue (11)
Dave Warmerdam : Orgue, claviers, choeurs, guitare (11)
Sonny Ray Van den Berg : Guitare
Benjamin Torbijn : Batterie
Kjelt Ostendorf : Basse, Choeurs

Ashley De Jong : Choeurs (1,2,3-6,8-13)
Megan Zinschitz Choeurs (1,2,3-6,8-13)
Jazzton Hulsebosch : Saxophone
Maarten Combrink : Trombone
Bart Van Der List : Trompette (1,2,4-7,10,11,13)
Thomas Heikoop : Trompette (3,8,9,12)

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20 janvier 2023 5 20 /01 /janvier /2023 09:46
Album - Little Destroyer - 1134

 Album - Little Destroyer - 1134

 Tiny Kingdom

michel 

En 2013, à Vancouver, il y avait, ( oublie Véronique Sanson), un trio s'essayant au noise rock, il prit le nom de "Legs".

 Allie Sheldan et les frangins  Chris et  Michael Weiss, s'acharnaient sur leurs instruments, ou s'époumonait pour la petite Allie, dans une remise plus ou moins insonorisée en espérant se produire sur scène, un jour.

Des débuts connaissant un succès mitigé .

Le projet est momentanément suspendu lorsque Allie file vers L A.

'On reste en contact, boys'.

'Sure, Allie!'

Les Weiss partent rendre visite à leur copine en Californie, le trio travaille à de nouvelles compositions,  sans parvenir à trouver un producteur qui soit capable de procurer un son adéquat à leur cocktail, ils ont toutefois dégoté une nouvelle identité, cadrant mieux avec leurs chansons agressives et lo-fi: Little Destroyer.

2016, ayant déniché un producer,  les singles 'Bad Cell' et  'Rattlesnakes' voient le jour.

Le groupe tourne et compose, d'autres singles paraissent, dont ' 21' ou ' Alpha', un full album est en préparation.

2022, Little Destroyer découvre l'Europe et joue  au Reeperbahn Festival à Hambourg et, enfin, hallelujah, en octobre, l'album ' 1134' est disponible.

Pourquoi, 1134?

Aucune idée, on a consulté les anges , pas les tristement célèbres Hells Angels ( remember Altamont), qui nous informent:

The 1134 numerology has precisely appeared to you, and you wonder what does 1134 mean. Indeed you have a message from the divine beings. Angel number 1134 is a compilation of the vibrations of number 1 appearing twice, amplifying its influences with the energies of number 3 and number 4. Angel Number 1134 brings a message to focus on the Divine spark within yourself and manifest your desires.

T'as essayé avec ta date de naissance, ça a donné  "Triangle de suspension" , 56,49€, t'as pas acheté!

 

Tracks

 1. godcomplex
02:46
2. sucker4u
03:07
3. hitmanE
02:31
4. only way out
02:24
5. timezone
03:20
6. love and anarchy
02:59
7. xbar
02:47
8. it's been a while
11.34

 

 Vocals, Bass, Keyboards, Percussion : Allie Sheldan

 Drums, Percussion: Michael Weiss.

 Guitar, Synth, Percussion : Chris Weiss.

Coup d'oeil à la pochette: une feuille de papier chiffonnée, dans les tons rose délavé, il s'agit peut-être d'un semblant de setlist, bourré de ratures.

Le nom du groupe apparaît par deux fois, en grands caractères  détériorés, dans la partie supérieure et sur un encart à côté d'un cercle,  rempli d'inscriptions indéchiffrables. Le titre de l'album, répété trois fois, complète la publication sur la carte de visite.

Mademoiselle Catherine, institutrice retraitée, te signale ceci: si un élève m'avait remis un tel torchon, il volait illico presto à la poubelle ( le torchon) . 

Catherine Langelaid est de la vieille école!  

Go...

'godcomplex' , je suis exceptionnel, je suis fort, intelligent, beau, je suis Dieu... 

OK, tu présentes tous les signes du complexe divin.

Entrée en matière détendue, presque céleste, murmures frêles, quand soudain une machinerie noisy jaillit, le ton change, la voix aussi, elle devient friable et paresseuse et  débite un texte  en  flow rap , qui finit par te taper sur les nerfs, un choeur  soucieux et discordant, en arrière-plan, ajoute un aspect répulsif à la tirade reposant sur un fond indus saturé qui  te refile des frissons.

Et Dieu, ?

Ce ne semble pas être le même que celui qui a dit à Moïse... Je suis le Seigneur ! Je suis un Dieu plein de tendresse et de bienveillance, lent à la colère, riche en bonté et en vérité...

Celui-ci annonce I'm a dick to you,  bref, de quoi passer à l'athéisme!

Dans le même ordre d'idée ' sucker4u' vient te secouer sans compassion, le truc évoque le punk crasseux des Slits , des filles ayant salement secoué l'univers musical à la fin des seventies.

On sèche une larme en pensant à Ari Up et on revient à Allie,  à ses vocaux péremptoires et à son message amoureux d'une poésie romantique, une nouvelle fois, guitares stridentes et synthés abrasifs viennent lacérer tes tympans.

Une seule solution, danser tel un robot malade, comme la fois où tu as assisté à un concert de Shitdisco.

En entendant l'intro de ' hitman', un mec cite les B52's, pourquoi pas?

Le titre fait référence au  harcèlement qui concerne toujours bon nombre de femmes. Sur une ligne de basse, qui tabasse sévèrement, viennent se greffer  les piques de guitares forant joyeusement des petits trous dans ton crâne. 

Hit me with your rhythm stick, chantait Ian,  ici, ils ont sorti tout un éventail d'armes destinées à te blesser.

Allie, qui refuse de répondre aux  bip bip bip incessants du   téléphone, déclame négligemment    son laïus féministe  alors que des castagnettes et une chorale pop,  virant braillements énervés, en background,  habille habilement ce morceau qui atteint la cible en plein centre.

Place au tourbillon 'only way out', il n'y a qu'une issue, elle le clame haut et fort .

Démarrage en force: drumming acharné , vocaux déformés, fond electro punk survolté,  chorale animée, tous en file pour suivre Allie le poing levé,  en clamant l'hymne à pleins poumons.  

Il faut bien se calmer après toute cette débauche d'énergie et de fureur, 'timezone' vient à point nommé.

Une plage, presque propre, aux relents girl doo wop groups des sixties, The Ronettes ou The Shirelles, par exemple.

Dommage que Phil Spector n'ait pas survécu au Covid, il eut apprécié. 

' love and anarchy', rien que pour la ligne... love's like a molotov bomb... tu recommandes cette plage à tous les joyeux cassant du flic à chaque manif.

Se faire un poulet est une preuve d'amour!

La basse, qui n'a rien à envier au jeu de J J Burnel, imprime un rythme soutenu , synthés, percussions, riffs de guitare se marient magistralement tandis qu'Allie dépeint sa vision d'un monde parfait puisqu'il doit disparaître.

Forcément en entendant 'xbar' tu vas songer au 'Eisbaer' de Grauzone, deux plages addictives s'imprégnant sans délai dans ton cerveau.

Une nouvelle tranche de dance punk irrésistible, bourrée d'effets fusée, de bruits de sirènes, de grincements industriels,  un truc qui doit faire un massacre lors de  futures rave parties pendant lesquelles la consommation de psychotrope peut atteindre des sommets.

'it's been a while' finalise l'exercice en douceur.

Une guitare délicate accompagne la voix caressante d'Allie et t'invite à valser gentiment, les yeux clos, évidemment, comme Little Destroyer est classé dans la catégorie noise, tu te doutais bien que toute cette guimauve allait accoucher  d'un final moins détendu.

Quelques crissements percent, le ton monte, la guitare s'agite, Allie se tait, et puis, abruptement, tout s'arrête au bout de 3'15"", alors que la pochette indique 11'30".

Ils nous font le coup du morceau caché, qui apparaît alors que l'horloge pointe  9'.

Un punk track classique, Allie devient Poly Styrene,  la guitare crache des flammes, la basse pulse de manière infernale et le batteur a sorti les casseroles, le tout sans aucune fioriture du point de vue production , un son ' live',  brut  et sale.

Un disque tonique, idéal  pour réveiller le punk qui sommeille.

 

En février le groupe doit tourner au Canada comme support de Dune Rats.

 

 

 

 

 

 

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15 janvier 2023 7 15 /01 /janvier /2023 10:21
DEAD CHIC Bastion Session EP

 DEAD CHIC Bastion Session EP

Upton Park

 

NoPo 

DEAD CHIC Bastion session EP 2022

Damien Felix & Andy Balcon s'associent, en 2020, dans ce chicos morbide (ressenti uniquement dans le nom).
Musicalement, on se crame plutôt sur un brûlot aux flammes vives et vive les flammes!
Andy (dis-moi oui, chantent certaines femmes!) annonce déjà la couleur cramoisie chez Heymoonshaker depuis 2008, avec Dave Crowe, le human beatbox.
Félix (qui n'est pas l'époux de Zézette-épouse X-) fréquente Amandine (aux chandelles, surtout) depuis 2010 dans Catfish et plus récemment rejoint Bigger aux sensations proches de celles diffusées par Dead Chic.
Des groupes des plus recommandables!

DC écume les salles, dont le Barbe à Plouha où l'on prend une claque avec la clique, complétée par Rémi Ferbus, batterie et percussions (Kimberose) et (on reste en famille) Mathis Bouveret-Akengin aux claviers Farfisa et Moog (Catfish).
Tous des pointures (et pas du 39 comme moi!).

Un petit échantillon de leurs capacités sort sous le nom de 'Bastion session' avec 4 titres (dont un en 2 versions).

Ouverture avec 'Too far gone', sorti en clip ce début d'année. On baigne aussitôt dans une ambiance à la Tom Waits.
La guitare fuzze à tout va. La voix, écorchée, navigue entre Tom Waits justement et Don Van Vliet (Captain Beefheart), avec un grain plus fin.
La rythmique syncopée insiste et provoque un balancement sensuel (plus ou moins selon la souplesse) des hanches.

'Ballad of another man' dégage des influences latines dès ses percussions en intro. Une guitare acoustique pour plaquer des accords et une Gretsch, à forte réverbération prolongée au vibrato, ornent cette composition éclatante.
On peut penser à Chris Isaak évidemment mais aussi aux Cruzados et quelques vapeurs reptiliennes de swamp rock finissent même par percer.
Les frappes de tambour et clap hands encouragent la voix, carrément euphorique. On se sent totalement transportés!

'Good god' possède ce côté majestueux, un blues rock d'une intensité dramatique qui m'évoque Pete Ross (passé au Binic Folk Blues festival) et donc forcément Nick Cave.
Quelques pulsations de claviers soufflent les braises sur la Gretsch de Damien, éblouissante (ici, inutile de se poser la question où sont les flammes!).
La musique fait gonfler des bulles de magma éclaboussant Andy, poussé dans des hurlements de possédé.

La seconde version de 'Too far gone' nous achève dans un bonheur indescriptible. La saturation de la guitare nous gorge de plaisir avec des lampées de Black Keys.

A peine 4 morceaux, quelle frustration évidemment, c'est bien trop court! On veut tout de suite la suite!

Ils viennent de partager The Belly Of The Jungle qui part d'entrée dans une cavalcade westernienne sous Farfisa virevoltant.
Dans ce morceau, avec une voix chuchotée et menaçante, l'atmosphère fleure bon les Doors et leur théâtrale célébration du lézard.
Rhaa lovely!


Pas DC et rien à boire avec les fontaines, les musiciens nous abreuvent de mélodies toutes plus fascinantes et envoûtantes les unes que les autres.
L'énergie, ils savent la puiser, la donner, la partager, nul doute qu'ils possèdent le Mojo!
Sans équivoque, un grand groupe, plein d'humilité, avec un futur lumineux, on l'espère.

 

 

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14 janvier 2023 6 14 /01 /janvier /2023 10:13
EP - The Interests - ‘Going Nowhere, Fast’

 EP - The Interests  - ‘Going Nowhere, Fast’

 independently released

NoPo 

 

THE INTERESTS 'Going Nowhere, Fast' EP 5 titres 2022

On claque au moins 2 Bens avec le lineup de the Interests :
Ben Hunter (vocals/guitar), Ben Walker (drums), Ollie Downes (guitar), Joe Whitlock (bass).

Ils choisissent un cliché noir et blanc de la ville en bord de fleuve, parcouru par un dessin d'un blanc lumineux contour de monuments renommés de Londres (bridge et tower of London, Big Ben...).
EP enregistré, mixé et masterisé par Ben Hillier, dans son studio du nord de Londres.
On confirme le british rock estampillé...

Démarrage avec 'It'll never be you' spontané qui donne aussitôt envie de suivre le thème.
Un gimmick de batterie ne lâche ni le riff de guitare, ni le cerveau dans lequel il s'est ancré pour un moment. Et le cerveau croasse, il aime ça!!
La trame évidente nous transporte sur une mélodie sinueuse et nerveuse. Le chant, lui, ne s'emballe pas, dans son style un peu aristocratique, so British.
Il me fait penser à la nonchalance des vocaux de Fontaines D.C. Une belle bouffée de décontraction!

'Capitulation' sort en single en début d'année. Si c'était le cas, ils ont repris des forces depuis.
Bien que la mélodie déroule assez rectiligne, la batterie, enrobée de basse, pave le chemin de quelques bosses bienvenues.
Placide, la voix cool, sans s'immerger, flotte sur l'onde. Ici Londres!

Veulent-ils nous le faire croire : 'Going nowhere, fast'?  
Comprends l'inverse! La chanson, brève et délicate, sait où elle va, ruisselant tranquillement sur une guitare sèche à peine humidifiée par des accords lointains.
Morceau nostalgique, écrit par le chanteur Ben Hunter dans un fast food (en pause pendant l'enregistrement du disque).
L'appui sur les touches d'un téléphone conclut après 1'25, on aurait aimé que ça décroche...

Echec! 'Sober' confirme que ça ne répond pas.
Une brise de violon, joué par Marlon Barrios, adoucit l'atmosphère et une pincée de guitare vient piquer au vif la voix qui reste définitivement calme.
La rythmique, sobre et discrète, ne s'autorisant que quelques petits éclats sur les cymbales et caisse claire, s'installe confortablement sur un mid-tempo.
Pendant que Ben Walker marche, Ben Hunter ne chasse ni ne court, entre détachement et désinvolture.

'Feel the disparity' parait en single juste après 'Capitulation' et son ambiance guillerette, sur une cadence vive, entraine le mouvement du genou (minimum).
Un riff bouclé, épaissi par une seconde guitare tournant autour, se laisse gronder par la basse rugissante et tout s'emmêle magnifiquement.
La batterie ne s'en laisse pas compter et galope à son tour sans s'essouffler mais sans esbroufe.
Quant au chant, on meurt d'envie de l'accompagner dans ses pérégrinations; les choeurs ne s'en privent pas juste avant la conclusion fiévreuse.


A fond dedans, le quintet prépare de nouvelles choses dans l'année (il partageait le titre 'Overdrive' le mois dernier).
Vous avez intérêt à faire attention ('Attention' morceau publié en Février mais pas sur l'EP), ces jeunes gens promettent et vont certainement foncer rapidement quelque-part!




 

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11 janvier 2023 3 11 /01 /janvier /2023 12:40
Calling Cadence- 'Acoustic Session, Vol. 1' EP

 Calling Cadence'Acoustic Session, Vol. 1' EP

 hi-res records.

michel 

Oscar Bugarin et Rae Cole, de Los Angeles  forment le duo Calling Cadence.

C'était couru, le destin d'  Oscar était déterminé avant sa naissance, un grand-père faisant partie d'un groupe écumant les salles de fêtes et bars de Santa Paula, un bled connu pour le jeu de sax sentant fort la tequila d'un certain Danny Flores, alias Chuck Rio ( remember les Champs et leur  hit monstrueux), papa tâtait lui aussi de la musique, résultat,  à  6 ans, Oscar, en voyant Elvis en noir et blanc sur le petit écran, se dit I'm gonna play rock'n'roll and be famous.

Plus tard, ses héros se nomment Jimi Hendrix et Stevie Ray Vaughan. Oncle Sam l'incite à rejoindre l'US Army, ce qui lui donne l'occasion de voir du pays, mais pas en touriste, le Koweit, l'Iraq, la Somalie. Dans ses bagages, outre quelques sous-vêtements et l'indispensable  XM250, une guitare!

Les soldats ricains ont leur Star Academy,  The Voice, ou American Idol si tu préfères, qui se nomme Operation Rising Star, le truc passe sur the Armed Forces Network.

Oscar se retrouve en finale, du coup il compose et, à son retour à la vie civile, il suit des cours d' audio engineering et joue avec différentes formations illustres,  “The Puscie Jones Revue”, “Jules Galli and the Family Jules”, ou  “KC’s Heroes” avant de former son groupe “The Cowboy Killers” , inspiré par les Eagles et  C S N & Y, e a, il fait également partie de Pavo Real.

Sa femme ne le voit plus, le mariage foire, tout comme ses projets musicaux, l'éternelle histoire des différences de point de vue.

Un nouveau plan germe dans son cerveau: Calling Cadence, il a des chansons en réserve,  en 2020 un album se prépare, c'est là qu'intervient Rae Cole, que l'on entend sur ce premier album riche de 15 plages.

 

Rae Cole, que papa et maman connaissent sous l'identité  Rachel Culhane, is a singer songwriter. 

Elle débute comme back up singer, enregistre quelques covers, dont le fameux L O V E de Nat King Cole ( aucun lien de parenté), se produit avec son frangin, Luke Culhane, ils enregistrent une chouette version de' Wagon Wheel' du band  Old Crow Medicine Show, assure les choeurs pour KC's Heroes, formation dont le guitariste se nomme Oscar Bugarin, avec lequel elle fera équipe, le duo forme Calling Cadence.

Alors qu'un premier album vient à peine d'atterrir dans les bacs, le groupe décide de sortir un EP  comprenant cinq titres interprétés in a  stripped-down setting, tu comprends en version acoustique, épurée.

 

 “These acoustic tracks are a pretty good representation of how we sound outside the studio,” says Cole!

Ont participé à la session acoustique: 

 Vocals: Oscar Bugarin, Rae Cole, Jules Galli

12 string guitar: Oscar Bugarin 

Acoustic bass: Thomas Drayton

Tracks;

 1
Just The Way It Goes

2
Good Day
3
Burn These Blues

4
California Bartender 

5
Throw My Body 

 

La pochette: Rae et Oscar, appuyés sur un 4x4, prennent la pose, la fille ( jolie) sourit gracieusement, Oscar, look Les Dudek, et/ou  chevelure Allman Brothers Band/ Lynyrd Skynyrd post Woodstock, semble plus dubitatif.  

A noter que Line Renaud pour l'extended play de 1961 "La Môme Whisky', déjà,  paradait en se collant contre un cabriolet  sportif.

 Sur les quinze titres de l'album, ils en ont choisi cinq pour leur acoustic session, en débutant par ' Just the way it goes', composé par Oscar.

L'accent est mis sur les harmonies vocales, ce qui engendre inévitablement un parallèle avec le boulot de Stevie Nicks et Lindsey  Buckingham au sein de Fleetwood Mac.

La twelve string guitar d'Oscar vagabonde sereinement , la basse maintient un rythme soutenu, c'est comme si on était revenu au temps des fameux MTV unplugged, avec  en mémoire la superbe performance d'Eric Clapton, soutenu par quelques cracks, dont Andy Fairweather-Low et Nathan East, sans oublier Katie Kassoon et Tessa Niles aux choeurs.

'Good Day' démarre par une longue intro à la douze cordes , magnifiquement maîtrisée par Oscar Bugarin,  qui se charge des lead vocals, Rae et Jules Galli assurant les secondes voix et Thomas l'assise rythmique. 

On n'est guère surpris lorsque l'ex-militaire avoue être fan du groupe The Civil Wars, pas pour la connotation belliciste, mais bien pour la richesse des harmonies vocales et la pureté de l'instrumentation.

Don Felder qui passait dans le coin, a lâché un wouah admiratif en entendant le solo majestueux placé par Oscar  après 2'30" , il y avait de quoi!

Comme le titre le laisse sous-entendre, “Burn These Blues,’ offre un background bluesy renvoyant vers le début des seventies et le premier album de Crazy Horse, les gars qui accompagnaient Neil Young à cette époque.

A chaque fois que tu entends 'I Don't Want to Talk About It' composé par le regretté Danny Whitten, tu verses une larme.

Après une courte et précieuse amorce à la guitare, Oscar, d'un timbre mélancolique partage le blues, qu'il a écrit avec David Swartz.

Les factures, les chaussures avachies, la Chevrolet laissée au clou, le loyer à payer, ....merde....  I wanna  burn these blues away et en faire un feu, si pas de joie, salvateur.

Rae , quand elle ne fredonne pas le refrain avec son complice, bien aidée par le brave Jules,  accompagne la mélodie de oooh oooh's soyeux et apaisants.

Fabuleux, ce titre! 

Un arrêt au roadhouse du coin pour boire un coup?

Ben, ce coup-ci, Rae Cole se colle ( pas fait exprès) aux lead vocals pour  'California Bartender'.

Et qui croises -tu dans ce  bar: des paumés, des laissés- pour-compte,  noyant leur amertume dans leur Budweiser,... drinking, sinking, selling their soul to the night...

Même esprit que sur le 'Tequila Sunrise ' des Eagles, Calling Cadence a le chic pour nous replonger dans un univers musical où les engins électroniques brillaient par leu absence.

 Authenticité,  dépouillement, maîtrise vocale, et instrumentale, exemplaires, du California Rock intemporel  et quintessentiel, digne des Byrds, Buffalo Springfield, Poco, The Monkees ( en pensant à 'Last Train To Clarksville') ou encore The Flying Burrito Brothers.

'Throw My Body' clôture un voyage nostalgique, bourré de bonnes vibes, même si le sujet ne prête pas à la rigolade,  .... Throw my body in the river Let the water wash me clean...

Rae et Oscar se partagent les vocaux, John The Immerser se contentant de baptiser les âmes  baignant dans le Jourdain .

 

Pas besoin d'être fan des marches militaires pour apprécier l' acoustic session, volume 1,  de Calling Cadence, il suffit de se laisser séduire par la magie des harmonies vocales et par la grâce du son vintage de la guitare et de la basse acoustique habillant les compositions de l'EP.

 

 

 

 

 

 

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10 janvier 2023 2 10 /01 /janvier /2023 12:53
Album - KEYS - When Shadows Fall

 Album - KEYS - When Shadows Fall

 Cargo Records

NoPo 

KEYS 2022

Qui? 'Keys'... j'ose à peine proposer une combinaison clé / serrure entre Mark Mangold (Michael Bolton, Cher, Paul Rodgers), à gauche aux claviers, et Jake E (Cyhra, Amaranthe) à droite au chant.
Une clé pendant le lockdown qui nous a enfermés... parfois dans nos têtes mais ici, comment dire? On pourrait avoir la sensation qu'elles ont gonflé les têtes ...
Faut écouter le résultat, le son créé, monstrueux, surprend, tout en se baignant dans un classique rock-prog rutilant (allant de Uriah Heep -remember Ken Hensley?- à Boston), le tout pétri (sans Julie) à la main.
Cyhra enregistrant dans le studio de Mark, présent pour un titre, à New York en 2019, les deux musiciens se mettent en cheville, écrivent et consignent (Mark à Stockholm, Jake à Göteborg).
Pour finaliser, le duo complète l'équipe avec Charlie Calv (ex.Angel, oups Charlie... angel non mais allo quoi!) aux claviers (y'en avait pas assez) et choeurs et Alex Landenburg (Kamelot, Cyhra, Rhapsody, Philosophobia) invité à la batterie, en live.

Pour avoir toutes les clés, on détaille la pochette en premier lieu.

Exubérant, l'artwork présente un cadenas surchargé scintillant sur un fond de nuit étoilée. Aucune présence de clé.
Les détails relèvent d'une architecture baroque avec la sculpture de 3 visages : 2 de profil, l'un tourné vers la gauche et l'autre vers la droite, celui de centre fait face sa bouche faisant office de serrure.
Les ornements, nombreux, s'insèrent un peu partout : en haut deux sphinx se regardant, 2 serpents à leurs pieds, cheveux et barbes sont flanqués d'enluminures.
Les personnages, soudés par leurs oreilles, semblent marquer les étapes de la vie : un visage de bébé, puis d'homme mûr et enfin de vieillard.
Les quatre lettres du nom surplombent l'anse, dessinées dans un assemblage de métaux précieux et de diamants pareils à des rotules (les 3 barres horizontales du 'E' n'étant pas connectées).
Comme la musique qui va suivre, ce côté pompeux et très travaillé reste aussi écrasant qu'impressionnant.

Tournons donc notre propre clé dans le cadenas pour ouvrir cette porte...

Dès les premières notes de 'When Shadows Fall', on se sent happé par ce son léché et ce sens de la mélodie. Les touches du synthé étincellent d'entrée de jeu.
La batterie numérique claque métalliquement, réverbérée très en avant, et le clavier en rajoute avec tellement de grandiloquence et de virtuosité qu'on ne peut s'empêcher de penser à Keith Emerson.
Jake E. chante superbement, en voix de tête, avec un neurotransmetteur d'émotions. Là aussi, s'empilent plusieurs couches.
Ben oui, mais en même temps, je n'entends que ces 2 instruments. Faut dire qu'ils s'y mettent à deux aux claviers et abandonnent les guitares.

A l'intro de 'Tear It Down', on croirait entendre la guitare de Mark Knopfler dans 'Money for nothing'.
Avec les pédales d'effet d'un côté et les émulations de l'autre, çà devient réellement difficile de séparer les sons de guitares et synthé.
Ici, les claviers font tout ou presque, marqués par une batterie rectiligne, puissante mais sans fioritures. Des choeurs, en ébullition, gonflent les lignes de chant déjà balaises.

J'ai vu le documentaire sur Arte 'Eric Clapton - Nothing but the Blues', je peux vous assurer que 'For Your Love' ne reprend pas les Yardbirds! Mais peut-être que Mangold is God...
Pas de guitare ni chaudron, les synthés tiennent le haut de la marmite fulminante. Derrière la solide voix tracée, les choeurs parsèment le morceau tels des nuages gorgés de pluie (l'eau de là-haut).

A nouveau, le 1er synthé agit tel un riff vif de guitare. Le chant s'éclate à la (Drag) Queen, même pas peur de passer du rugueux colérique, aux aigus célestes, guttural en retour puis voix délirantes de cartoon en(dé)chainées.
Le second synthé vient rythmer divinement le morceau à en rendre jaloux la batterie qui ne rigole plus. Déstabilisé, Je ne sais plus quoi penser sauf que j'ai envie d'y revenir!
Emballant ce 'Feast of lies', une vraie symphonie!

Allez! Un clin d'oeil à 'Time' de Pink Floyd. Les réveils électroniques viennent buzzer l'entame de 'Angelfire'.
La trame au clavier, grandiose, séduit totalement et la voix prend des accents en distance décalée. Le mélange de sons clavier rétro/ clavier moderne régale.
Finalement, l'emphase arrive à créer l'émotion. On a envie de les suivre jusqu'au bout, curieux de savoir ce qui va bien pouvoir se passer.

'RIP' et son clavier bégayant entraine la batterie dans des assauts sur les cymbales et roulements aux toms (à tics). On atteint bien souvent la syncope rythmique.
Le chant touche jusqu'aux choeurs en soutien si épais sur le refrain 'How long'. Le synthé tournoie en dorures autour d'un autre clavier qui déroule un tapis onctueux.

On perçoit des petits bonds voir sifflements d'oiseaux au départ de 'Sparrow'. Les claviers sonnent plus légèrement et vivement.
Jake s'est senti inspiré par Ronnie James Dio. On ressent réellement un vol parsemé d'embûches et de vent sur une rythmique saccadée.

Un thème électro ouvre 'Goodtimes' mais on revient rapidement aux fondamentaux.
Les échanges se font entre des éclairs synthétiques et d'autres, électriques imitant un riff de guitare.
Le refrain s'habille de façon plus FM innée (AOR) et ose 'Good times roll'.
Les synthés finissent par craquer et se lâcher par moments mais le morceau se retient de dépasser les limites du sirupeux.

On dirait une basse... non, les claviers font tout même le café! 'Raise your head' s'avance en finesse et c'est touchant.
Le refrain arrive, carrément entêtant. On veut chanter en choeurs. Dérapage, les claviers friment et finalement, c'est beau, c'est bon!
Qui ose encore faire ça avec cette maitrise?

'Scathe' part sur des bases progressives avec des ornements plus baroques.
Le morceau s'enfonce un peu sombrement avec une voix d'abord basse puis montant au faîte des 4 octaves atteintes par Jake, semble-t-il.
Tourmenté, il finit par s'arrêter brutalement.

Roulements de batterie et riff lancent 'Cries and whispers'.
La mélodie déroule un mid-tempo enveloppant et chaleureux malgré un trait de mélancolie.
Les zébrures aux claviers lacèrent quelque peu la douce trame mais les envolées lyriques avec choeurs gardent la maitrise.

Un tournoiement de touches ouvrent pour des vocaux vindicatifs.
La rythmique perturbée confirme le ton cafardeux jusqu'au refrain à l'ambiance plus euphorique.
On alterne dans 'The World Can Wait' entre les deux avec quelques recherches jazz prog rock.

Mark, inlassable, participe aussi au nouvel album de House of Lords et nul doute qu'il y aura un autre jeu de 'Keys'.


Parti sur un a priori, je me suis laissé bluffer par cet album. Plus je l'écoute, plus j'y retourne.
La simplicité des mélodies et le nombre limité d'instruments contrastent avec la virtuosité et l'habilité.
Finalement, il sort des sentiers battus et ouvre des portes dégageant une vraie personnalité!
On pourrait penser qu'ils en font trop mais on se laisse emporter par cette vague de fraicheur, l'effet 'kiss cool'.
Ne laissez ce disque cadenassé!


Tracklisting:
1. When Shadows Fall
2. Tear It Down
3. For Your Love
4. Feast Of Lies
5. Angelfire
6. RIP
7. Sparrow
8. Goodtimes
9. Raise Your Head (Sky)
10. Scathe
11. Cries and Whispers
12. The World Can Wait
KEYS
Jake E - vocals
Mark Mangold - keyboards, backing vocals
Charlie Calv - keyboards, backing vocals
Alex Landenburg - drums

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