Chris Chameleon au Toogenblik de Haren, le 20 juin 2008

Concert de clôture à Haren : le Sud-Africain , Chris Chameleon.
Ce reptile saurien n'est pas à classer dans le tiroir habituel des artistes se produisant dans le folkclub local.
Dans le public, on dénombre pas mal de bataves , mais aussi des natifs du Transval, Natal ou autre Zoulou Land. Pis de panaque, les irréductibles affichent présent (au bar , cela va de soi, François!). Au pays de Nelson Mandela, le Chris est une Big Star, il a acquis une certaine renommée Outre-Moerdijk , mais chez nous : un inconnu notoire!
Au début des années 90 , il joue dans les' Blue Chameleon'. Plus tard on le retrouve dans le groupe BOO!, avec lequel il joua au Pukkelpop.
7 ans d'existence , le split et, en 2005 , Chris entame une carrière solo.
5 albums à son actif,le dernier 'Klassieke Chameleon' , avril 2008.
Il chante en anglais ou Afrikaans.
Sa spécialité : une voix haut-perchée (a 4 octave-range...), il est capable de nous asséner des pirouettes vocales les plus vertigineuses.
Ce trentenaire (37) a un look de jeune adolescent et, toutes les femmes de 17 à 77 ans sont sous le charme. Chris n'est pas vraiment un singer/songwriter , mais plutôt un chansonnier , un entertainer. Il parvient à captiver la salle par ses anecdotes et ses blagues subtiles.
De la pop made in Afrique du Sud et chantée en Afrikaans. De jolies chansonnettes, sur quelques accords de guitare sèche, traitant d'amour naissant , de cocufiage ou de comment laisser tomber une fille.
Son registre laryngé est étonnant:il murmure,gargouille,se gargarise,éructe,imite la sonnerie du téléphone , se fait hyène ,pousse des cris de singe, croasse , se prend pour Miles Davis ou joue de l'harmonica sans instrument: un phénomène! Unusual voice-work , pour le moins!
On n' est pas au bout de nos surprises : un crochet par le Tyrol , pour une séance de joddling...une touche de José van Dam et enfin, un falsetto de castrato ,digne de Farinelli: la totale.
L'usage de l'Afrikaans ajoute un brin d'exotisme à l'ensemble.
On aura aussi droit à un cours de langue .il nous explique la différence entre anglais,néerlandais ou afrikaans ,une langue simple à la grammaire peu élaborée ...Conjugaison :he is, she is ...OK , mais aussi: I is, you is, we is....
Et pourquoi un dico d'Afrikaans est-il plus épais qu'un dictionnaire English? Simple , la qualité du papier : du Lotus trois couches, pour ne pas blesser les fesses du bébé.
Pas de double set , ni de rappel : Chris chantera ou nous amusera pendant 75'.
A recommander donc? Ben... pas à 100%. Après 40' tu en as marre de ses acrobaties . Les mélodies sont trop prévisibles ou enfantines, pleines de lalala. On n' est pas loin de la variétoche à la Roch Voisine , ou pire, Remy Bricka, voire Marco Borsato, voor de mensen uit Vlaanderen. Parfois tu as l'impression d'entendre des rengaines dignes de la muzak accompagnant l'élection de Miss Zottegem . Heureusement, le gars ne se prend pas au sérieux et il est souvent spirituel.
Un gentil air sud africain se transforme en 'Smooth Operator'(Sade) tu reconnais des mesures du 'Bongo Bong/je ne t'aime plus' de Manu Chao , ou tu penses aux vocalises délicieusement kitsch et extravagantes à la Freddy Mercury.
Quelques titres de son répertoire:'Eerste oogopslag' 'Elk Vir jou' 'Here comes the night' ('let's light the candle...'), 'Droomverlore' joli et léger,'Sterredank' un voyage dans un poulailler du Cap, pendant lequel notre baryton reste pendant 2 minutes sur une note stridente.. 'Die Onverkrijgbare', ou un texte d'une poétesse locale 'Bitterbessie Dagbreek'....
A 22h35' applaudissements chaleureux , so long Chris .... Et Mr Gerrit Six, le BV , ayant vendu la Belgique sur Ebay, offre une assiette de Chili con Carne à toute l'assistance. Ses talents culinaires valent son goût pour la farce surréaliste.
Rendez-vous est pris en septembre pour une nouvelle saison au Toogenblik.