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4 novembre 2022 5 04 /11 /novembre /2022 10:55
EP Merel van de Keer - Ghost In The Storm

 EP Merel van de Keer - Ghost In The Storm

 Howlin' Chicken Records

michel 

 

Merel van de Keer , laisse tomber les passereaux, naît, un jour, à Raamsdonksveer dans le Brabant-Septentrional, un village baigné par le Donge, situé non loin de Breda ( 20 bornes, à vélo, c'est plat, en automobile, c'est rectiligne).

Elle passe par le conservatoire, devient ce que les Néerlandais appellent een gitaarvirtuoos et va jouer avec le groupe VUIG, un combo touche-à-tout pouvant te balancer du zydeco, du blues et de la musique des Balkans.

Elle fait partie de cette formation de 2016 à 2019 avant d'opter pour une carrière solo.

En solitaire, elle se tape pas mal de festivals blues dans le royaume  du brave  Willem-Alexander , monté sur le trône en 2013.

Ses concerts suscitent des réactions positives du public et des journalistes: jeu de guitare impressionnant, truffé de soli agressifs,  et chant mélodieux, sont  les descriptions les plus courantes qui se lisent dans la presse.

Fin septembre 2022, un premier EP '  Ghost In The Storm' paraît.

 

 

Tracks

  1. Ghost in the storm
  2. Buffalo
  3. Bending rules
  4. Western plain
  5. Phoenix
  6. Will you still love me

 

Credits:
Merel van de Keer: vocals, resonator guitar, horse kick.
Joost Verbraak: piano, wurlitzer, soundscapes.
Jan van Bijnen: bass guitar.

 

 

Pochette, collée sur une photo sépia représentant une National Resonator , un autre cliché représente la jeune fille, qui montre un visage imperturbable, tenant  dans la main gauche, la même guitare, une des préférées de Mark Knopfler.

Veste de cuir et l'oeil fixé sur l'objectif, l'air de dire au photographe, dépêche, j'ai autre chose à faire!  

 

Si les Doors avaient observé des ' Riders in the Storm', Merel,  d'un oeil attentif,   a aperçu  un ' Ghost in the Storm' 

La resonator gémit dans un décor brumeux, la voix de la demoiselle s'élève, angoissée et déchirante, en mode spoken-word,  elle rôde sur les accords métalliques confectionnés à la slide.

Du côté de Raamsdonksveer, les marais doivent avoir des couleurs Delta du Mississippi et même si on n'y rencontre que très peu d'alligators ou d' agkistrodon contortrix ( une sale bête, aux yeux de chat mais à la langue fourchue), à la tombée de la nuit, tu risques d'y faire de sales rencontres et pas que à Halloween. 

Entrée en matière brute et convaincante, suivie par ' Buffalo' qui te fera plus songer à Buffalo Springfield qu'à Neneh Cherry ou à Bob Marley.

L'accompagnement sobre des têtes pensantes de chez Howlin Chicken Records ( au piano, ce coup-ci) permet à Merel de placer ses accords de guitares sentant fort les plaines du Midwest.

La voix, toujours narrative, peut faire penser à Neil Young, un ex- Buffalo Springfield,  ou à Janis Joplin,  une autre fille  with a raw singing style,  et si dans un coin de la carte postale,  tu crois apercevoir un Comanche ou un Lakota, tu as peut-être rêvé.

La slide amorce  'Bending rules', un blues psychédélique qui baigne toujours dans des climats ténébreux.

Elle est seule avec son antique dobro, dont elle tire des lignes singulières ,  à la limite du larsen , Joost se contente d'ajouter quelques effets hallucinants en background, histoire  de tenir les loups affamés à distance.

' Western Plain' présente un caractère légèrement plus poppy, un... la la la.. vient même décorer le refrain. Pas de panique,  ne va pas t'imaginer entendre  Cardi B ou Bebe Rexha toutefois, on reste dans le domaine blues atmosphérique et ténébreux, des sons comme  on en rencontre dans les wastelands qu'elle décrit , là où l'homme solitaire s'est enfoncé à la recherche de son moi profond, là où son âme  est son seul interlocuteur.

Pour montrer toutes les capacités de ses petits doigts patinant sur les cordes, les pinçant fermement, passant de l'attaque butée à l' apoyando , puis  s'embarquant dans des arpèges acrobatiques, elle nous propose l'instrumental ' Phoenix'.

T'as fait écouter le truc à Leo Kottke,  il t'a demandé, who is the guy, t'as répondu, she's a lady, il s'est mis à siffler le tube de Tom Jones, t'as pas insisté!

Merel termine par la question piège, 'Will you still love me', les Shirelles se la posaient déjà en 1960, "Will You Love Me Tomorrow"!

Ce blues profond est  chanté d'une voix implorante avec des accords semblables à celui qui avait signé un pacte avec Lucifer, Monsieur  Robert Johnson.

 

Un premier album, minimaliste, qui doit ouvrit pas mal de voies à une artiste  qui possède une âme et un sens de l'authentique aigu.

Well done, Merel!

 

Prochain concert en 2023, le 8 janvier : à Etten-Leur ( naast Breda, niet ver van Antwerpen, dus) , Café De Klomp!

 

 

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