RIVAL SONS : The Matrix, Bochum (GER) - 2018.06.19
Setlist :
Tied Up.
Thundering Voices.
Electric Man.
Keep On Swinging.
Rich And The Poor.
Jordan.
Pressure And Time.
Get What’s Coming.
Burn Down Los Angeles.
Manifest Destiny (Part I)
Torture.
Open My Eyes.
On My Way.
Ca y est, c’est reparti, comme en ‘40, diraient les anciens. Nos Rival Sons sont de retour pour une tournée européenne qui précède la sortie de leur prochain album, le premier sur le label Atlantic Records, c’est prévu en automne. Tout ce que je m’autorise à vous en dire de plus c’est qu’il sera plus long que les précédents, j’ai promis de ne rien dévoiler d’autre.
Pour notre périple, Claire et Alexandra, nos consœurs Françaises nous accompagnent gaiement et on sent grandir peu à peu l’excitation au fur et à mesure que l’heure du départ approche. De Rochefort à Bochum, il y a quelque 260 km à parcourir mais en raison d’importants travaux qui génèrent des files interminables dans la région de Cologne, un chauffeur routier nous a conseillé de ne pas passer par la capitale de la « 4711 » et d’aller plutôt via Düsseldorf (là où il y a le célèbre vent pire), Moenchengladbach, et Essen.
Le départ était fixé à 16.00 précises. Mais voilà, avec des femmes dans l’équipe, respecter un horaire s’avère être une mission impossible à tel point qu’on pourrait se demander, au vu des retards habituels qu’ils affichent, si les trains ne sont pas plutôt entre les mains de conductrices que de conducteurs. A l’instant même où je termine cette phrase, j’entends mes oreilles siffler sous les quolibets et les cris des retardataires susmentionnées, ce qui prouve une fois de plus que mes remarques sur la ponctualité du sexe faible sont exactes !!!
Quelques bouchons pour traverser Liège grèvent encore lourdement notre capital retard-temps, ce qui nous oblige, nous les mecs, à statuer qu’on ne s’arrêtera plus avant d’être rendus à destination et ce, malgré les suppliques qui se transforment en cris d’indignation et autres gémissements de douleur dans le chef de nos accompagnatrices lorsque nous refusons d’accéder à leurs demandes insistantes et répétées dans le but de soulager des vessies mal adaptées. Comme dirait Jieff, philosophe avec l’âge : « Quand on n’est pas capable de se retenir pendant 250km, on reste chez soi et on ne va pas au concert! » Il a raison le bougre. Bref, poursuivons.
Je ne sais pas comment ça se passe chez vous mais notre GPS a une forte tendance à annoncer trop tard les sorties à emprunter lorsque nous sommes sur les échangeurs et qu’il y a des travaux de surcroît. Heureusement, le sens de l’orientation et la logique, deux qualités exclusivement masculines, nous conduisent à bon port et ce, malgré les pièges sournois semés ici et là en ville par les services de voirie locaux. Nous voilà parqués, enfin! Chose bizarre, en sortant de nos véhicules respectifs, force m’est de constater que les urgences pour lesquelles on nous avait réclamé presqu’un arrêt d’urgence avec drapeau noir présenté aux pilotes, ces urgences disais-je, se sont muées en un besoin bien plus sournois encore car créant une dépendance proche de l’esclavage : dame cigarette et ses volutes mortelles a tout effacé de la mémoire des filles. C’est du beau!
Le Matrix, une jolie salle en sous-sol où, bien évidemment, il n’y a pas d’accès à internet, sera le théâtre des opérations de ce soir. Nos amies Ushi et Karoline nous attendaient et nous voici installés au deuxième rang. A certains moments, on se croirait à la foire internationale du sauna norvégien, on étouffe littéralement et le concert n’est pas encore commencé, ça promet!
Les voilà qui prennent les planches d’assaut et ce n’est pas un mirage celui-là. Comment? Tu ne comprends pas la feinte? Si tu ne t’y connais pas un peu en aéronautique c’est normal, rassure-toi, ou pas. Changements notables, Dave porte des lunettes et Scott à opté pour une chevelure plus courte. Quant à Miley, le King of Thunder arbore un style capillaire très court sur les côtés, ce qui lui donne un air encore plus féroce. C’est avec « Tied Up « et « Thundering Voices » que la soirée démarre. Pour ces concerts, les Sons ne joueront pas encore de nouveaux morceaux mais, au lieu de ça, ils vont nous faire cadeau de certaines chansons qu’ils interprètent rarement en revisitant leur catalogue déjà bien étoffé. Grand moment d’émotion lorsque Jay s’adresse à certains d’entre nous qu’il pointe du doigt pour leur dédier le somptueux « Jordan » dont la version de ce soir, est pour tout ceux qui sont atteints de maladie ou qui pleurent la perte d’un être cher. Cette interprétation monumentale fera date dans l’histoire émotionnelle qui nous lie aux Rival Sons pour toujours.
Chaque morceau est un pur joyau et toujours ce petit pincement au coeur en entendant l’intro de « Keep On Swinging » sorti le 20 juin 2011, il y a déjà sept ans, à un jour près. C’est avec ce titre que j’ai découvert Rival Sons et que je les ai vus 32 fois en concert depuis. Au rayon de surprises du chef, le monumental « Manifest Destiny (Part I) » est, selon moi, la pièce maîtresse du groupe, digne d’un « Dazed and Confused » de maître Zeppelin. Ce titre a une force exceptionnelle sur album et est carrément dévastateur en concert. Je craque de plaisir, je fonds de désir, je peine à me contenir, me retiens de frémir, m’engage à te contredire, Adieu l’Emir, je t’aimais bien...
« Burn Down Los Angeles » est d’une violence inouïe, on se croirait coincés dans un de ces fameux tremblements de terre qui ont failli raser la ville de la carte.
En bonus, hors set list, le magnifique « On my Way », une perle parmi tant d’autres qui apporte la touche finale à ce magnifique concert. Un peu de patience et puis nous allons passer une grosse heure en compagnie de ceux qui sont devenus des amis pour certains d’entre nous, nos Rival Sons sont toujours aussi disponibles et ils ne voudraient pas que cela change, nous non plus d’ailleurs. Vivement le nouvel album et d’ici là, rendez-vous le 30 juin au Festival « Rétro C Trop » à Amiens. Il était 5 heures du matin quand nous sommes enfin rentrés, crevés, mais tellement heureux.
Mitch « ZoSo » Duterck